Un cactus pour le Centre Thermal d'Ovronnaz [fr]

Le Centre Thermal d’Ovronnaz nous a non seulement donné de fausses heures de fermeture lorsque nous les avons appelés ce soir, mais en plus nous avons poireauté bien quinze minutes à la réception pendant que les deux employés prenaient téléphone sur téléphone, sans même un “bonsoir”, pour apprendre que le centre était fermé depuis un bon moment. Récit de la mésaventure.

Mise à jour 21.10.06: Lisez la fin de l’histoire. Tout est bien qui finit bien (excuses et entrées gratuites).

Je suis en camp de ski avec mes élèves à Ovronnaz. A Ovronnaz, il y a des bains thermaux. Après une demi-journée de ski intense (la première pour moi depuis plusieurs années) je n’attendais qu’une seule chose: aller me plonger dans les eaux chaudes et bienfaisantes du centre thermal. L’idée était d’y aller après le souper avec les deux moniteurs intéressés, alors que les élèves regarderaient un film ou joueraient à des jeux de société sous l’oeil vigilant de mes collègues.

Vers la fin du repas, Stéphane (un de nos moniteurs) appelle les bains pour vérifier leurs heures d’ouverture. Magnifique: ils sont ouverts jusqu’à 21h30, avec une dernière entrée à 20h45. Il était 19h45, nous avions donc amplement le temps de boire le café, de nous y rendre tranquillement et de faire encore une bonne trempette. On se met en route une demi-heure plus tard, on se perd un peu en chemin, mais on arrive à la réception peu après 20h35 (disons, 20h36).

Il y a deux employés à la réception des bains. Ils sont au téléphone. On attend patiemment. Au bout d’une minute ou deux, on commence quand même à trouver qu’ils pourraient signifier qu’ils avaient remarqué notre existence, surtout qu’ils ne paraissaient pas pressés de terminer leurs appels. Mais non, pas un regard, pas un mot. On aurait pu être transparents.

Cinq minutes plus tard, je commence gentiment à piaffer un peu. C’est quand même pas croyable! Enfin, l’apprenti semble mettre fin à son appel. Je me penche un peu sur le comptoir, j’ouvre la bouche… mais il a à peine raccroché qu’il prend déjà l’appel suivant. Je reste là , bouche bée et outrée. Je tente d’interrompre sa collègue avec un “excusez-moi” qui tombe à plat lorsqu’elle ne bronche même pas.

Là , je m’énerve franchement. Intérieurement, il va sans dire. J’ai quand même envisagé de grimper sur le comptoir de la réception et de hurler “on existe, ou quoi?” mais je me suis retenue. Stéphane, Valérie et moi échangeons quelques commentaires incrédules concernant la situation dans laquelle nous nous trouvons. En désespoir de cause, je suggère à Stéphane de rappeler la réception. Peut-être sera-ce plus efficace que notre présence physique sous leur nez?

21h47. 20h47.

L’apprenti termine un nième appel. J’ai fait des trous dans le comptoir avec mes ongles et j’ai probablement l’air prête à lui arracher la tête. Il pose son téléphone et me dit enfin bonjour. Avec un calme admirable, je lui dis que nous désirons trois entrées pour les bains. Devant son air un peu perplexe, je précise qu’on nous a dit que la dernière entrée aux bains était à 20h45, mais que cela fait dix bonnes minutes que nous attendons ici même. Il a l’air embêté. Il m’explique qu’il n’a pas accès au guichet de vente des tickets qui est à présent fermé à clé. Mais… mais! On nous a dit qu’on pouvait entrer aux bains jusqu’à 20h45!

Et là , le verdict tombe: “Oh, putain…” (Donc, voilà , je vais continuer à tenter d’extirper les grossiertés du language de mes élèves, cela pourrait leur servir dans leur future vie professionnelle…) “…mais ça ferme à 20h15! Et il faut sortir des bains à 20h45, parce qu’après ils nettoient les bassins…”

Stéphane: “Bon, appelez-moi le gérant.” (Je peux vous dire que là , il avait pas l’air commode, Stéphane…) Je vous épargne la suite du dialogue. En gros, nos deux réceptionnistes (la collègue de l’apprenti avait entre-temps fini son téléphone et se penchait également sur notre cas) étaient seuls, et il n’y avait plus grand chose à faire. Nous avons vérifié et contre-vérifié que le numéro que Stéphane avait appelé était bien celui de la réception devant laquelle nous nous trouvions. Les réceptionnistes sont incrédules lorsque nous affirmons qu’eux ou un de leurs collègues nous a donné cette fausse information (visiblement un de leurs collègues, un homme, nous insistons). Nous repartons avec des excuses bien embarrassées et la carte de visite du Chef de Réception.

Je suis furieuse — les autres également, j’imagine. Déjà , qu’on nous donne une information aussi fausse concernant les heures d’ouverture. J’ai bien cuisiné Stéphane, et il est formel: il a même répété les heures qu’il avait comprises à la personne au téléphone qui lui les a confirmées. Ensuite, qu’on nous fasse poireauter près d’un quart d’heure à la réception, sans même nous dire “bonjour”!

Le moindre des choses aurait été de poser son téléphone (“Un p’tit instant Monsieur… Oui bonjour, qu’est-ce que je peux faire pour vous? — Ah, je suis à vous dès que j’ai fini mon appel.” ou bien “Je suis à vous dans un moment!”) Depuis quand ignore-t-on une personne qui se tient en face de vous parce qu’on est au téléphone? Et bien pire, depuis quand enchaîne-t-on avec un second appel sans même s’interrompre une seconde pour faire signe à la personne qui attend à la réception? Si les employés ne sont pas là pour répondre aux requêtes des clients qui se présentent à la réception, il ne faut pas qu’ils s’y trouvent.

En bref: deux bourdes monumentales pour le service clientèle du Centre Thermal d’Ovronnaz. On espère qu’ils auront au moins la délicatesse de nous offrir trois entrées gratuites lorsque nous nous y rendrons demain.

Billet ante-daté pour cause de mauvais réseau wifi.

Revue de presse [fr]

[en] Another press appearance. Boring you? I didn't even know about this until somebody told me.

Raph m’apprend il n’y a pas une heure que je figure dans Le Matin Dimanche d’aujourd’hui. Surprise, je n’étais même pas au courant! Il s’agit d’un article intitulé Les Romands s’y mettent!. Il présente une sélection des blogs préférés du “Le Matin” (sic), parmi lesquels je figure, accompagnant une interview de Laurent au sujet de Lift06 (si vous y allez, faites signe, on se croisera là -bas!)

Donc, ça continue. Rien à  redire concernant l’article. J’approuve et je rigole, parce que je suis celle qui aurait dit: “Les Romands sont largués! il n’y a pas deux mois de cela. Par contre, heureusement qu’une ou deux personnes avaient cliqué sur le lien vers mon site dans l’article en ligne, et que j’ai pu ainsi en trouver l’adresse via les referrers de mon site. Sinon, je crois bien que je n’allais jamais le trouver!

On notera en passant (mes ami(e)s féministes apprécieront) que je suis la seule femme de l’article (outre Madonna mentionnée par Laurent) et que mon qualificatif est “LA FEMME”…

Requirements for a Multilingual WordPress Plugin [en]

[fr] Quelques réflexions concernant un plugin multilingue pour WordPress.

My blog has been bilingual for a long time now. I’ve hacked bilingualism into it and then plugged it in. Other plugins for multilingual bloggers have been written, and some unfortunately got stuck somewhere in the development limbo.

Defining specs is a hairy problem. They need to work for the person visiting the site (polyglot or monoglot). They need to work for the person (or people! translation often involves more than one person) writing the posts. They need to work for all the robots, search engines, and fancy browsers who deal with the site.

Here is what I would like a multiple language plugin to do (think “feature requirements”, suggestion, draft):

  1. Recognize the browser language preference of the visitor and serve “page furniture” and navigation in the appropriate language. This can be overridden by a cookie-set preference when clicking on a “language link”.
    • “WordPress” furniture can be provided by the normal localization files
    • how do we deal with other furniture content in the theme (navigation, taglines, etc.)? should the plugin provide with guidelines for theme localization? do such guidelines already exist? extra information appreciated on this point
    • “language links” shouldn’t be flags, but language names in their respective languages; can this list be generated automatically based on present localization files? otherwise, can it be set in an admin panel?
    • upon “language change” (clicking on a language link), could the localization (action) be done in an AHAH– or AJAX-like way?
    • inevitable hairy problem: tag and category localization
  2. Manage “lazy multilingualism” in the spirit of the Basic Bilingual plugin and “true multilingualism” elegantly and on a per-post basis.
    • allow for “other language abstracts”
    • allow for actual other language version of the post
    • given the “general user language” defined above, show posts in that language if a version for that language exists, with mention of other language versions or abstracts
    • if that language doesn’t exist, show post in “main blog language” or “main post language” (worst case scenario: the wordpress install default) and show alongside other language abstracts/versions
    • abstract in one language (would be “excerpt” in the “main” language) and existence of the post in that language are not mutually exclusive, both can coexist
    • does it make more sense to have one WordPress post per language version, or a single post with alternate language content in post_meta? For lazy multilingualism, it makes more sense to have a single WP post with meta content, but fore “translation multilingualism”, it would make more sense to have separate posts with language relationships between them clearly defined in post_meta
  3. Use good markup. See what Kevin wrote sometime back. Make it nice for both polyglot and monoglot visitors. Inspiration?
    • use <div lang="xx"> and also rel attributes
  4. Provide a usable admin panel.
    • when I’m writing the other version of a post, I need access to the initial version for translation or abstracting
    • ideally, different language version should be editable on the same admin panel, even if they are (in the WordPress database) different posts
    • languages in use in the blog should be defined in an options screen, and the plugin should use that information to adapt the writing and editing admin panels
    • idea: radio button to choose post language; N other language excerpt/abstract fields with radio buttons next to them too; abstract radio buttons change dynamically when main post language is set; in addition to other language abstract fields, another field which can contain a post id/url (would have to see what the best solution is) to indicate “this is an equivalent post in another language” (equivalent can be anything from strict translation to similar content and ideas); this means that when WP displays the blog, it must make sure it’s not displaying a post in language B which has an equivalent in language A (language A being the visitor’s preferred language as defined above)
  5. Manage URLs logically (whatever that means).
    • if one post in two languages means two posts in WP, they will each have their own slug; it could be nice, though, to be able to switch from one to an other by just adding the two-letter language code on the end of any URL; a bit of mod_rewrite magic should do it
  6. Integrate into the WordPress architecture in a way that will not break with each upgrade (use post-meta table to define language relationships between different posts, instead of modifying the posts table too much, for example.)
    • one post translated into two other languages = 3 posts in the WP posts table
    • excerpts and post relationships stored in post_meta
    • language stored in post_meta

I have an idea for plugin development. Once the specs are drafted out correctly, how about a bunch of us pool a few $ each to make a donation to (or “pay”) the person who would develop it? Who would be willing to contribute to the pool? Who would be willing to develop such a plugin (and not abandon the project half-way) in these conditions?

These specs need to be refined. We should start from the markup/reader end and get that sorted out first. Then, think about the admin panel/writer end. Then worry about code architecture. How does that sound?

We’ve started a discussion over on the microformats.org wiki. Please join us!

Update: this post is going to suffer from ongoing editing as I refine and add ideas.

Etre Madame Blogs [fr]

[en] You may or may not know that I've become the person journalists contact around here when they have an article to write about blogs. Not always, but often. Media fame is neat, but can be tiring when it becomes routine, and you're filled with self-doubts on the part you're playing in giving the public a biased vision of what blogs and blogging are. A bit of history, some thoughts, and a little rant. If you don't read French, you're lucky -- you can come back later when I have more constructive things to say.

Je me souviens du tout premier téléphone que j’ai reçu de la part d’un journaliste. J’allais sur mes 19 ans, j’étais cheftaine scoute, et il s’agissait d’une sombre histoire concernant le terrain que nous désirions occuper durant notre camp d’été. J’ai bredouillé quelques réponses à  des questions dont je ne comprenais pas vraiment l’objet, sans même saisir que j’allais être citée dans un article.

Plusieurs années passent. Je suis en Inde. Je suis en train de marcher vers l’arrêt des taxis lorsqu’un homme à  scooter s’arrête à  ma hauteur et propose de me prendre en stop. J’accepte. Nous échangeons quelques banalités sur les raisons de ma présence en Inde. Il est journaliste. Il désire m’interviewer. Contre toute attente, l’interview se fait, et l’article paraît.

On est en Inde, le pays des aventures extraordinaires. Je rentre donc en Suisse avec l’article sous le bras, des tirages des photos, et une promesse morte-née de rôle dans un film hindi qui perdra son financement lors des événements du 11 septembre 2001. Je n’en reviens pas, je n’y crois qu’à  moitié, mais en Inde, tout peut arriver : il y a eu un article à  mon sujet dans le Pune Times.

Entre 2002 et 2004, je compte cinq interviews, dont quatre sur les blogs. C’est très excitant, je me sens tout à  fait honorée d’être digne de l’attention de ces Messieurs-Dames journalistes. C’est même assez incroyable de penser que ma petite activité sur Internet a une répercussion dans « le vrai monde ». Je passe à  la radio pour la première fois de ma vie, et je découpe quelques articles dans lesquels apparaissent mon nom.

Début 2005. Là , tout s’accélère : dès la publication de « Née pour bloguer » dans Migros Magazine, les interviews s’enchaînent. Le 20 février, je suis l’invitée du plateau de Mise au Point à  la Télévision Suisse Romande : 10 minutes de direct. Pour un baptême-télé, c’est énorme. Ça continue.

Pourquoi diable est-ce que je vous raconte tout ça ? Il y a deux raisons. La première, c’est qu’il y a depuis quelque temps des petites voix (dans mon entourage et ailleurs) qui chuchotent que je prends un peu trop de place dans la presse romande, et qu’il y a en Romandie des tas d’autres personnes aussi (voire plus) compétentes que moi en matière de blogs. La deuxième, c’est que je commence à  me sentir passablement blasée face à  toute cette attention médiatique, même si je l’apprécie, et que donner des interviews et voir mon nom dans la presse a perdu l’attrait de la nouveauté.

Je ressens ces temps le besoin de me situer un peu par rapport à  l’attention que portent les médias, et au statut de « Madame Blogs » qui semble être devenu le mien. je me pose beaucoup de questions. Est-ce que je fais du tort « aux blogs » en étant un peu l’interlocutrice privilégiée des médias sur le sujet ? Est-ce un peu de ce ma faute si maintenant, un blog est en Romandie un « journal intime d’adolescent plein de photos », à  l’exclusion de toute autre chose ? Est-ce que je sais vraiment de quoi je parle ? Devrais-je refuser des interviews ? Est-ce que je pourrais faire encore plus pour envoyer les journalistes qui me contactent vers d’autres blogueurs compétents que je connais ? Est-ce que je fais preuve de complaisance envers la presse ? Est-ce que la célébrité me monte à  la tête et m’aveugle…?

Pour commencer, disons-le haut et fort, je ne m’imagine nullement être l’autorité ultime en matière de blogs. Certes, j’ai des tas de choses à  dire sur le sujet, je connais la blogosphère (non ! une petite partie de la blogosphère !) de l’intérieur et depuis belle lurette, et je porte sur elle un regard doublement double : technique et humain, francophone et anglophone. Je sais bien qu’il y a des tas d’aspects des blogs et de l’Internet social qui m’échappent. Je ne peux pas tout suivre !

Mon métier principal n’a rien à  voir avec Internet et les blogs : il consiste à  enseigner l’anglais et le français à  des adolescents. Internet bouge vite, la blogosphère aussi, et de plus en plus de personnes travaillent dans le domaine. Il est normal que je paraisse « larguée » sur certains points : je suis une généraliste du blog, avec, un peu à  mon corps défendant au départ, une petite spécialisation dans les affaires adolescentes. Les généralistes en savent toujours moins que les spécialistes, c’est bien connu.

Plus j’y réfléchis, plus je me dis que ma principale qualité d’interviewée, avant ma « connaissance de la blogosphère », c’est peut-être simplement mon talent de vulgarisation. Je sais généralement expliquer les choses de façon à  ce que les gens comprennent. Je n’éprouve aucune difficulté à  mettre mes idées en mots. Je m’exprime plutôt bien, que ce soit par oral ou par écrit. Une journaliste avec laquelle j’avais sympathisé m’a dit une fois : « Tu te demandes pourquoi on t’appelle autant ? Mais c’est parce que tu nous mâches le travail ! »

Donc, voilà . Les journalistes romands ont leur « spécialiste-généraliste du blog » qui est plutôt bavarde (un ami journaliste m’a raconté son interview-cauchemar : un interviewé qui répondait à  ses questions par un grognement à  mi-chemin entre le oui et le non), qui leur facilite la tâche… et qui en plus est photogénique. Moi, je réponds aux interviews, qui se suivent et commencent à  se ressembler, je me creuse la tête (je vous promets !) pour leur proposer d’autres noms lorsqu’ils en cherchent ou lorsque leurs questions nouvelles dans des domaines qui me paraissent mieux maîtrisés par d’autres.

Souvent, je suis un peu empruntée : qui est la bonne personne à  interviewer sur tel ou tel aspect des blogs ? Je ne sais pas toujours… De loin pas. Je songe parfois à  mettre sur pied une liste de blogueurs romands avec leurs compétences. Mais par où commencer ? Qui inclure, qui exclure ? Je ne connais pas tout le monde ! Si je cite Untel mais que j’oublie Teltel, on va m’en vouloir, surtout si les personnes concernées gagnent leur vie (ou une partie) avec les blogs… C’est bête, mais je commence à  avoir peur du poids de mes mots.

Je trouve d’autant plus difficile de déterminer quelle est « l’attitude juste » à  avoir face aux médias que je suis bien consciente d’avoir des intérêts personnels en jeu. D’une part, les blogs me permettent également de gagner une partie de ma vie (enfin, j’essaye). D’autre part (pour des raisons bassement psychologiques que vous pouvez vous amuser à  interpréter si ça vous chante), je trouve du plaisir à  être sous l’oeil du public, tant que cela reste à  doses raisonnables, bien sûr : j’ai adoré passer à  la télé, j’aime parler en public, être prise en photo, voir mon nom écrit ailleurs que sur un écran… Vous voyez le topo. À quel moment ces intérêts personnels risquent-ils de prendre le pas sur mon ambition d’être une informatrice fiable et consciente de ses limites ? Mon rôle d’interprète de la blogosphère, pour les personnes qui m’interviewent, peut-il être corrompu par ma recherche d’attention ou des considérations pécuniaires, malgré la lucidité que j’essaie d’avoir à  leur sujet ? Au cas où vous en douteriez, je suis quelqu’un qui se pose beaucoup (trop) de questions.

Pour tenter de clore ce trop long billet, je reviens sur la situation concrète qui m’a incitée à  le rédiger : l’effet de nouveauté des interviews est passé. Ça me met un peu mal à  l’aise de dire ça, mais c’est devenu un peu la routine. Bien sûr, je réponds encore volontiers aux questions des journalistes, et ça me fait toujours plaisir que l’on s’adresse à  moi. Cependant (et là , je vous volontiers que ce sont les motivations pécuniaires qui me poussent), les interviews, cela prend du temps. Or les interviews (une amie à  moi était fort surprise de l’apprendre l’autre jour) ne sont pas rémunérées, et le temps est une denrée précieuse qui me manque toujours, même si je n’ai pas mon pareil pour le gaspiller. (Je vous épargne le triste récit de ma situation financière.)

Donc, je disais que je prenais volontiers de mon temps pour accorder des interviews. Mais. S’il vous plaît, Mesdames et Messieurs les journalistes, faites vos devoirs avant de m’interviewer. Allez visiter quelques blogs. Mettez les pieds sur le mien, c’est la moindre des choses. Allez jeter un coup d’oeil aux articles de vos collègues, afin de ne pas me faire répéter ce que j’ai déjà  dit trois fois. Il se trouve que j’ai écrit un article (bien modeste) sur les blogs, intitulé Les blogs : au-delà  du phénomène de mode. Allez au moins y jeter un coup d’oeil, cela vous donnera une petite idée de ce que je pense des blogs, en plus de quelques points de départ pour vous faire une idée par vous-même. Et, s’il vous plaît, évitez de me dire : « Donc, un blog, c’est un journal intime d’adolescent, c’est bien juste…? »

Bloggy Friday: ce vendredi [en]

Vous n’aviez pas oublié? Donc, comme d’hab, Ollie, Sam et moi allons manger une fondue au Café Romand vendredi qui vient, vers 19h30/20h00.

Comment…? Ce n’est pas ça, un Bloggy Friday?

Somme toute, ça dépend de vous. Le Bloggy Friday est une rencontre de blogueurs ouverte à  tous, qui tente de rassembler autour d’une table (et peut-être d’une bonne fondue) des personnes venant de divers coins de la Suisse Romande (et même d’ailleurs) pour parler de tout (et pas seulement de blogs).

Comme le Café Romand est relativement plein le vendredi soir, merci donc de vous annoncer pour que la Mère Denis puisse réserver la table. Je précise qu’il n’y a pas besoin de connaître d’autres participants pour venir!

Je me pose la question: ça marche chez les Genevois — faut-il rebaptiser les Bloggy Friday “rencontres de blogueurs lausannois”? (Ce qui serait stupide, j’aime justement le caractère Romand de ces rencontres…)

Liste des inscrits (qui s’allonge à  vitesse grand V):

  • bibi
  • Ollie
  • Sam (je leur ai pas demandé leur avis, mais z’ont intérêt à  être là )
  • Fabienne (comme promis)
  • Jérôme (peut-être avec copine française!)
  • Raph et Fredoche (nouvelles fraîches de la blogosphère)
  • Pascal (il veut s’asseoir à  côté de la Mère Denis!)
  • Julien (accepté uniquement s’il n’a pas d’empêchement de dernière minute)
  • Laurent essaiera de faire un saut (s’il ne reçoit pas trop d’e-mails entre-temps, SVP arrêtez de lui écrire)
  • Marco (sauf empêchement de dernière…)
  • Stéph (Lausannoise exilée à  Montréal)
  • Marc-o (avec un trait d’union, mais toujours, sauf empêchement… vous connaissez la suite!)
  • Anne Dominique (on va battre des records!)
  • puis toi aussi si tu laisses un mot dans les commentaires 🙂

Tombé au front:

  • Simon (Pas de giraffe pour lui mais une grosse crève)

Plugin Updates for WordPress 2.0 [en]

[fr] Les plugins "Bunny's Technorati Tags" et "Basic Bilingual" fonctionnent à  présent avec WordPress 2.0.

It took me a couple of hours, but both Basic Bilingual and Bunny’s Technorati Tags are now WordPress 2.0-compatible.

A few minor tweaks have been made, most significant of which is that these two plugins can now be used for Pages in addition to normal posts.

They should work, though I haven’t troubleshooted them extensively — please ring the bell if you bump into any problems.

Archives en ligne de trois quotidiens romands: quel désastre [fr]

Etude du désastre que sont les archives en ligne sur les sites de 24 Heures, Le Temps, et Le Matin. Moteurs de recherche cassés, archives payantes, mauvaise indexation par Google en l’absence de liens externes… Il est temps que nos quotidiens se réveillent et découvrent comment utiliser le web de façon plus profitable, et compatible avec leur mission d’information!

[en] An overview of the sorry state of online archives for three local Swiss newspapers: Le Temps, 24 Heures, and Le Matin. Time to wake up and use the web correctly!

Une des caractéristiques merveilleuses du blog, c’est la façon dont sont organisées les archives. Un vieil article peut être assez facilement retrouvé si l’on se souvient à  peu près quand il a été écrit, dans quelle catégorie il avait été classé, ou encore de quoi il parlait (en utilisant le moteur de recherche du blog).

On s’attendrait à  ce que les sites de quotidiens comme 24 Heures, Le Matin ou encore Le Temps en prennent de la graine. Que nenni ! Alors que les vieux journaux servent principalement à  protéger la moquette lors du rempotage annuel de notre plante verte préférée (quand on ne les trouve pas autour de la caisse du chat ou roulés en boule au fond de vieilles baskets détrempées), les archives en ligne de nos quotidiens sont mises à  disposition du grand public chez Swissdox pour la modeste somme de SFr 3.80 par article pour une consultation occasionnelle.

Un petit exemple : dans la base de données Swissdox, cherchez « Stephanie Booth » sans restriction de date. Voici donc une ribambelle d’articles offerts à  votre consultation, pour autant que vous soyez munis d’une carte de crédit. Et s’il y avait une autre solution ? Certains de ces articles sont encore en ligne, accessibles gratuitement à  qui sait les trouver. Partez de ma page presse et explorez un petit peu. Les articles du Matin, par exemple, sont encore en ligne. Sympathique ! Celui du Temps également. Pour 24 Heures, par contre, il faudra repasser : à  peine quelques jours après la sortie d’un article, celui-ci est retiré du site Web.

La situation ne serait-elle donc pas si dramatique que ça ? Un petit coup de moteur de recherche, et hop ! l’article tant désiré pourrait se retrouver sur nos écrans ? Essayons. Recherchons mon nom sur le site du Matin et sur celui du Temps. C’est pas trop mal ! On pourrait donc en conclure que notre ami Google est capable de nous extraire des deux sites mentionnés ci-dessus n’importe quel article qui aurait échappé à  notre marque-pages.

Minute, papillon ! Ne nous excitons pas ! Il ne faudrait pas oublier que les articles mentionnant ma modeste personne sont offerts en pâture aux moteurs de recherche dès la minute ou un blogueur (souvent moi, je dois l’avouer) fait un lien vers l’article. Les articles sur les blogs intéressent les blogueurs, c’est naturel, et ils bénéficient donc d’une visibilité artificielle dans les moteurs de recherche, pour des articles de quotidiens. Qu’en serait-il donc d’un article n’intéressant pas particulièrement les blogueurs, et qui n’aurait donc pas la chance d’avoir été indexé par Google ?

Regardons tout d’abord si les moteurs de recherche propres aux sites de ces quotidiens peuvent nous aider. Pour tester un moteur de recherche, rien de plus facile : on essaye tout d’abord avec des mots clés dont on sait qu’ils sont censés fournir un résultat (« Stephanie Booth », au hasard). Histoire d’être certaine de ne pas introduire des paramètres superflus avec mon navigateur Firefox pour Mac, j’ai même été jusqu’à  utiliser Internet Explorer sous Windows XP pour cette expérience. Résultat des courses :

  • 24 heures : moteur de recherche visiblement cassé ; en plus de nous gratifier d’un pop-up à  chaque requête, il s’avère incapable de nous retourner même un article pour le mot-clé « Lausanne ».
  • Le Matin : moteur de recherche également cassé (je pourrais également commenter longuement l’aspect visuel du site, mais ce n’est pas le sujet du jour) ; la recherche dans la base de données Swissdox, par contre, fonctionne.
  • Le Temps : le moteur de recherche fonctionne, mais lorsque l’on clique sur l’article, on nous annonce que l’accès à  celui-ci est payant ; oui, il s’agit bien du même article que celui auquel nous venons d’accéder gratuitement, en passant par Google ou par ma page presse.

Moralité : si Google ne peut rien pour vous, et il ne vous reste qu’à  faire un saut à  la BCU, chercher l’article sur microfilms, et commander des photocopies au tarif relativement modeste que vous pourrez ensuite scanner pour les envoyer par e-mail à  votre grand-mère ou votre petit ami vivant aux États-Unis.

Une chose me chicane concernant le site du Matin. Visiblement, tous les articles ayant été un jour en ligne le sont pas encore. S’ils ont été indexés par un moteur de recherche, on y accède facilement. Pourquoi diable rendre impossible leur accès via le site ? Qu’est-ce que l’éditeur y gagne ? On peut ne pas être d’accord avec la politique de 24 Heures, qui consiste purement et simplement à  ne pas garder en ligne des anciens articles, ou avec celle du Temps, qui part du principe que si l’on est trop bête pour utiliser Google, on n’a qu’à  payer pour voir les articles, mais il y a une logique derrière cette façon de faire. Les concepteurs du site comptaient-ils sur le moteur de recherche interne ? (Soit dit en passant, la présence de moteurs de recherche cassés sur des sites d’une importance régionale pareille en dit long quant au budget consacré à  ces sites, ou à  la compétence des personnes qui s’en occupent.)

Donc, Mesdames et Messieurs qui prenez des décisions concernant les sites Internet de nos quotidiens, je vous demande, en tant que blogueuse et sujet occasionnel de vos articles, de vous donner la peine de faire bien ce que vous faites déjà  à  moitié.

Laissez en ligne et libre d’accès les anciens articles. Souvenez-vous que s’il s’agissait de papier, ils n’auraient même pas la valeur de l’encre avec laquelle ils ont été imprimés. Demander SFr 3.80, plus encore que le prix du journal, pour pouvoir accéder à  un ancien article en ligne, c’est pour le moins excessif.

En 1998, Jakob Nielsen s’inquiétait de la quantité de liens cassés sur le Web, et rappelait à  ses lecteurs cet article de Tim Berners-Lee, l’inventeur du Web : Les URLs sympas ne changent pas. Ôter du Web un article qu’on y a mis ou le rendre inaccessible, c’est faire un magistral bras d’honneur à  tous ceux qui se sont donné la peine d’en parler en ligne, que ce soit pour le faire lire, le commenter, voire le critiquer. Est-ce ainsi qu’un quotidien veut traiter ses lecteurs, et ceux qui cherchent à  attirer l’attention sur les articles qu’il publie ?

Ensuite, permettez aux visiteurs de votre site (qui sont souvent des lecteurs ayant payé la version papier de l’article) de s’y retrouver facilement dans vos archives. Une organisation chronologique, des catégories, un moteur de recherche qui fonctionne… Est-ce trop demander ? Des milliers de blogs, mis en place et gérés par des amateurs ne déboursant pas un centime, le font très bien, et depuis plusieurs années. Les journaux ne sont-ils pas censés être les professionnels de l’information ?

Presse traditionnelle, il est temps de te réveiller et d’utiliser le Web correctement.

Document sur les blogs à  l'attention des ados [fr]

[en] A French brochure on blogs for teenagers. I'm pretty pleased to see that they say the same things I've been saying in my conferences for nearly a year now.

Via Pointblog, un document tout à  fait bien fait (PDF) sur les blogs, destiné aux ados.

Je m’avoue assez satisfaite de voir que le contenu de ce document coïncide avec ce que je raconte dans mes conférences sur les blogs dans les écoles (on va commencer à  savoir que je fait ça, je sais!)

Je profite de l’occasion pour rappeler l’existence de Blog sur Internet (PDF), un document similaire de deux pages publié par le Service Ecoles-Médias du Canton de Genève.

A quand un document comme celui-là , mais publié par le DFJ à  l’attention des écoliers vaudois?