Partager, partager, partager [fr]

[en] On the importance of sharing. A heartfelt thanks to Loïc and Laurent for the inspiring discussion at Silicon Valais!

Hier soir, j’étais à Silicon Valais 2016. J’étais déjà dans le Chablais Vaudois, donc le saut de puce jusqu’à Sierre en était un peu raccourci. Loïc était l’intervenant d’honneur de la journée, interviewé sur scène par Laurent. Je n’avais pas vu Loïc depuis des années (ayant raté Paris en mai), et Laurent fait partie de ces gens que je ne vois pas assez souvent même s’il habite à côté — décision facile, donc. En plus, je sais pas comment ils font, mais ils réussissent toujours à avoir du soleil, en Valais.

Soleil en Valais, au Technopôle de Sierre.

Le format de la discussion pour aborder la Silicon Valley, et les leçons apprises par Loïc au cours de sa carrière d’entrepreneur, était vraiment très bon, et bien mené. Je n’ai pas vu passer le temps. Me replonger à travers le récit de Loïc dans ces morceaux d’histoire familière, et me retrouver en contact avec l’énergie de découverte et d’émerveillement face au futur qui pénètre notre présent, ça m’a fait beaucoup de bien.

Depuis quelques années en effet, je suis passablement nostalgique de cette période entre 2004 et 2009 environ, qui représente pour moi “l’âge d’or” des blogs et des premiers réseaux sociaux. Ça bouillonnait, le monde changeait, on était en train de construire l’avenir, nous, “les gens connectés”. La discussion entre Laurent et Loïc me replonge dans cet état d’esprit.

Mais ce n’est pas pour sauter dans la machine à remonter le temps que j’écris aujourd’hui. C’est pour rapporter le conseil #1 que fait Loïc aux aspirants entrepreneurs: partager, partager, partager.

Construire en public, être ouvert.

Être généreux de son temps, de son savoir, de ses connexions.

Penser long terme, ne pas sacrifier les opportunités futures sur l’autel du gain immédiat de l’exploitation d’autrui.

Créer quelque chose qui nous parle, sans vouloir à tout prix monter le business du siècle.

Ça vous dit quelque chose, tout ça? Si vous me connaissez, j’imagine bien que oui.

Au tout début de la conférence, Loïc raconte comment il s’est assis par hasard à côté de Joi au WEF. Intrigué par ce que celui-ci faisait sur son ordinateur, il ne l’a pas lâché jusqu’à ce qu’il lui ait appris à bloguer. Bloguer, une pratique qui a changé sa vie… et la mienne.

Cette éthique du partage, cette foi dans les opportunités inimaginables (au sens propre) que peut nous apporter le fait de vivre nos vies et nos idées un peu publiquement dans les espaces numériques, c’est quelque chose que je retrouve très fortement chez les blogueurs de “la grande époque”. On a compris, dans nos tripes, le pouvoir de la réciprocité quand elle s’ancre dans la générosité désintéressée, et d’une certaine dose de vulnérabilité pour nous rapprocher les uns des autres.

Je la vois moins chez ceux qui ont trouvé leur maturité numérique à l’ère de Facebook, sous le règne des algorithmes, de l’immédiateté encore plus immédiate, de la popularité encore plus éphémère, de la concurrence effrénée d’un espace saturé de marketing, au point même que pour “réussir”, il faut traiter les personnes comme des marques. La mise en scène narcissique de soi prend le pas sur les conversations et échanges authentiques, et on se sent pris dans une course à l’audience, pour capter une lichette de notre attention déjà sursollicitée.

Bon dieu, on croirait entendre un critique réfractaire au numérique d’il y a dix ans! Je suis dure, et il n’y a certes pas que ça dans les espaces sociaux numériques de 2016, mais c’est tristement ce qui domine.

Voilà pourquoi je m’accroche à ce blog. Les relations ont besoin de temps. Les idées ont besoin d’espace. Les newsletters regagnent en popularité, c’est pas pour rien.

Il y a de la place sur Facebook, Snapchat, Instagram, Twitter et consorts pour le genre de partage dont Loïc et moi parlons: mais pour cela, il faut laisser un peu de côté ses objectifs, oublier la chasse aux likes et aux followers, et plutôt se demander ce qu’on peut faire pour les autres, s’ouvrir à partager ce qui nous fait sourire ou rêver, ce qui nous interpelle, ce sur quoi on s’interroge — même si ça “ne sert à rien”. On ne peut jamais savoir quelles portes s’ouvriront parce qu’on regarde tomber la pluie ou qu’on a rencontré un gros chien.

C’est comme dans la vie “hors ligne”. On sous-estime complètement à quel point nos opportunités professionnelles tiennent souvent à des connexions personnelles ou des échanges en apparence futiles. Quand ça arrive, on se dit que c’est un coup de chance, ou l’exception — alors que c’est plutôt la règle.

Laissons au monde une chance de venir à nous, en nous donnant d’abord un peu à lui.

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Demande à Steph: bientôt 3 mois de newsletters! [fr]

[en] I launched "Demande à Steph", a weekly French-language newsletter, nearly 3 months ago. In each newsletter I share a simple tip or tutorial for doing digital stuff. It's aimed at "less digital" people who want to become more savvy. It's working pretty well so far! Topics covered include sharing a document with Google Docs, changing privacy of a Facebook post so that it can be shared more widely, whether you should or not delete emails, using dictation on your smartphone, and even how to avoid RSI.

Fin janvier, j’ai lancé deux newsletters, dont une en français: Demande à Steph. Le principe de cette newsletter, c’est un peu “le numérique pour les nuls”. Des petits trucs pratiques du genre de ceux que mon entourage “moins numérique” apprécie toujours.

Demande_à_Steph_par_Stephanie_Booth

Et puis, le titre, pas très original je l’admets, c’est parce que ceux qui me connaissent savent très bien que si on se pose une question ou une autre concernant Facebook, son téléphone, Gmail, son ordi, ou encore “si c’est possible”, “demande à Steph” donne souvent des résultats. Bref, pas pour me lancer des fleurs en excès, mais faut bien se rendre à l’évidence.

Jusqu’ici, pas trop de questions (j’adorerais que cette newsletter vire un peu “courrier des lecteurs” — pas sûre que ce soit le bon terme en français), mais des personnes qui régulièrement répondent à la newsletter pour demander des précisions ou me dire que telle info leur a été utile. J’apprécie beaucoup!

Voici les sujets que j’ai traités jusqu’ici (cliquez sur les liens pour lire).

  1. Facebook: comment rendre public un statut pour qu’il puisse être partagé
  2. iPhone: chercher n’importe quoi sur son smartphone
  3. Google Docs: savez-vous partager un document?
  4. Réglez-vous la luminosité de vos écrans?
  5. Facebook: depuis quand est-on amis? Gare aux faux comptes
  6. Vaut-il la peine de garder/effacer ses emails? (numéro qui m’a valu un petit passage radio à “On en parle”)
  7. Ergonomie: c’est le portable qui m’a sauvé
  8. Google Photos: rassembler dans un album toutes les photos d’un fête
  9. Sécurité: comment faire facilement un bon mot de passe?
  10. Snapchat: c’est quoi ce truc?
  11. Smartphone: utiliser sa voix et dicter
  12. E-mail: comment faire une newsletter

Si ce genre de chose vous parle, inscrivez-vous pour recevoir directement les suivantes dans votre boîte de réception. Et s’il y a des questions qui vous turlupinent, n’hésitez pas à me les soumettre, si elles s’y prêtent, j’en ferai volontiers le sujet d’une prochaine newsletter!

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Bien bloguer: l'art de faire des liens [fr]

[en] Some guidelines and advice for making links. Blogging is more than just shoving text in WordPress!

Pour bloguer, il ne suffit pas d’écrire des articles à la suite les uns des autres. Il faut apprendre à écrire en 2D — écrire en hypertexte. Bien maîtriser l’art du lien est indispensable pour celui ou celle qui veut bloguer un tant soit peu sérieusement.

Editeur visuel

Je donne ici les indications pour WordPress, que je vous conseille vivement d’adopter comme outil de blog.

  1. Si nécessaire, aller chercher l’URL (=adresse web) de la page web de destination et la copier.
  2. Dans le texte de son article, sélectionner les mots sur lesquels on veut mettre ce lien — ceux qu’on veut rendre cliquables.
  3. Cliquer sur le bouton représentant un maillon de chaîne dans la barre d’outils.
  4. Coller dans le pop-up qui apparaît l’adresse du lien précédemment copié, et appuyer sur entrée.

WordPress: faire un lien

Editeur HTML

Si on écrit en HTML directement, on sait en principe ce qu’on fait. Il peut arriver néanmoins qu’on doive aller farfouiller dans le code pour réparer des accidents. Dans ce cas, c’est utile de comprendre un peu ce qu’on voit. Un lien comme “Climb to the Stars“, ça ressemble à:

<a href="http://climbtothestars.org" title="Le blog de Stephanie.">Climb to the Stars</a>

Les parties en gras sont les bouts à ne pas toucher. Ce qui n’est pas en gras peut être modifié à volonté (destination du lien, texte pour quand on survole le lien, texte cliquable).

Etre efficace

Quand on écrit article après article, et qu’on veut les enrichir de liens joyeusement, et qu’on ne veut pas que ça prenne des plombes, il faut absolument abandonner sa souris et utiliser le clavier. De façon générale, moins on utilise la souris, plus on est rapide.

Voici donc comment ajouter un lien sous WordPress avec le clavier (sous OSX). Pour apprendre, n’hésitez pas à exercer cette séquence 10-20 fois pour bien l’intégrer.

  1. Seule manipulation à la souris autorisée (mais on peut aussi faire ça au clavier!): sélectionner les mots sur lesquels on veut mettre le lien 😉
  2. ⌘T — ouvre un nouveau tab de navigateur
  3. Ouvrir la page vers laquelle on veut que notre lien pointe: taper l’URL, les mots-clés pour chercher dans Google… Ne pas oublier d’utiliser les flèches pour naviguer dans les suggestions de complétion et la touche entrée pour valider. Pas besoin de souris!
  4. ⌘L — sélectionne l’URL dans la barre de navigation
  5. ⌘C — copie l’URL
  6. ⌘W — ferme le tab qu’on avait ouvert pour charger l’URL de destination, et nous ramène donc sur notre page WordPress avec les mots sélectionnés
  7. ⌥⇧A — ouvre la petite boîte de dialogue pour insertion du lien
  8. ⌘V — colle l’URL de destination. Pas besoin d’appuyer sur quoi que ce soit pour effacer le “http://” déjà dans le champ, il est sélectionné et sera écrasé quand on colle
  9. ⏎ [entrée] — pour valider tout ça.

Ça peut sembler long et compliqué écrit comme ça avec tous les détails, mais quand on a mémorisé la séquence et qu’elle est bien entraînée, ça prend quelques secondes (et on remarque par exemple que les étapes 5-6-7 sont quasi instantanées: on garde la touche ⌘ enfoncée et on appuie sur L, C, W à la suite). Exercez-vous, cela en vaut la peine: vous vous en féliciterez bientôt!

Faire les choses proprement

On rentre un peu dans les détails. Ils sont importants même si tout le monde n’est pas capable de les identifier, parce que comme les finitions d’un meuble ou la typographie d’un document imprimée, ils influent sur la perception globale qu’on aura de votre blog ou de vos articles.

  • Choix du lien de destination: vérifiez que celui-ci est pertinent par rapport à votre texte.
  • Quand on fait un lien vers un article, attention de bien prendre l’adresse de l’article (en cliquant sur le titre) et non simplement l’adresse du blog ou de la page d’accueil du site.
  • Après avoir publié votre article (ou avant, si vous prévisualisez), cliquez sur vos liens pour vérifier s’ils mènent là où vous le désirez. Surtout si vous débutez 😉
  • Nettoyez l’URL du lien de destination (suivant comment vous y êtes arrivés, il peut contenir des indications de source, comme ?utm_source=fb&utm_medium=fb... etc.). Enlevez des morceaux, appuyez sur entrée, regardez si vous arrivez toujours sur la bonne page.
  • Choix des mots sur lesquels on met le lien: d’une part, le lien met en évidence les mots sur lesquels il est (c’est l’occasion de les faire ressortir pour le lecteur); d’autre part, ces mots vont compter pour l’indexation du site de destination (et possiblement du vôtre) par les moteurs de recherche. Des fois, il vaut la peine de remanier sa phrase pour avoir une jolie suite de mots sur laquelle mettre son lien.
  • Espaces et signes de ponctuation: ne jamais les inclure dans le lien sauf si le lien porte sur toute la phrase. Attention au mode “sélection automatique des mots” qui sélectionne toujours l’espace après le dernier mot. Ça fait chenit, les espaces qui traînent à la fin des liens!
  • Si on met un lien sur une expression ou un nom, éviter de remettre le lien à chaque fois qu’on cite ce nom ou cette expression.
  • Ne cochez jamais la case “ouvrir le lien dans une nouvelle fenêtre” — target="_blank" c’est très bien pour les applications web comme Twitter et Facebook, mais vraiment pas top pour un blog ou un site web.
  • Eviter d’utiliser les URLs raccourcies (bitly et autres). Une URL raccourcie a toujours une espérance de vie plus courte que l’URL originale. Réserver les URLs raccourcies à Twitter, là où le nombre de caractères compte.
  • Trouver le bon équilibre entre pas assez de liens et trop de liens…

Bloguez bien! Avec des liens!

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Comment ne pas approcher les blogueurs [fr]

Reconnaître que les blogueurs sont un public “à part” et qui compte, lorsqu’on est une entreprise, c’est bien. Encore faut-il savoir les approcher correctement.

Voici donc une petite mésaventure qui m’est arrivée il y a quelques semaines, accompagnée de quelques méditations sur le sujet. (Le nom de l’entreprise est connu de la rédaction ;-).)

Au sortir d’une matinée de travail assez intense loin de chez moi, je trouve sur ma boîte vocale un message (numéro français) me disant à peu près ceci: “Bonjour, je suis XY de l’entreprise YZ, je vous suis sur Twitter et je vois que vous écrivez plein d’articles très intéressants sur les médias sociaux, le hasard veut que notre directeur soit à Lausanne aujourd’hui et ABC *(note: un de mes clients)* avec qui je parlais de vous aujourd’hui m’a dit que vous y habitiez justement. Seriez-vous disponible/intéressée pour le rencontrer, pour avoir une conversation qui n’engage strictement à rien, bref, faire connaissance?”

Suit un e-mail assez similaire en contenu, avec en plus une invitation à rencontrer XY en personne si je ne suis pas disponible aujourd’hui pour le directeur, afin de pouvoir “échanger sur les sujets autour des medias sociaux sur lesquels nous travaillons tous les deux”.

Ma première réaction est de laisser courir. Je suis raide, il est 14h, je ne suis pas encore chez moi et je n’ai pas mangé. Mais bon, après avoir relu l’e-mail et réécouté le message, je me dis qu’ils sont visiblement motivés à me rencontrer. YZ est une entreprise que je connais de loin, active dans les médias sociaux. J’ai un compte chez eux mais je n’utilise pas trop leur service (plus par paresse/overload qu’autre chose). S’ils sont motivés à faire ma connaissance et qu’il y a des opportunités de business à faire, ce serait dommage que je laisse passer ça. Donc j’envoie un SMS pour dire que je suis dispo pour un petit café informel rapide pour prendre contact (je ne suis absolument pas en état d’avoir une conversation “sérieuse”).

C’est là qu’est le premier hic, et sur le moment, je me suis demandé si c’était moi qui avait mal compris les choses: en réécoutant (après) et relisant le mail, c’était assez clair pour moi qu’il y avait un sous-entendu “tâtons le terrain pour voir s’il y a des choses à faire ensemble”. Dans le doute, j’avoue avoir même fait lire le mail à une ou deux personnes extérieures qui ont confirmé mon interprétation.

Suite à mon SMS, l’assistante (? je crois que c’était son assistante) du directeur me rappelle. Nous convenons d’un rendez-vous. Une fois sur place, passées les formalités d’usage (où je glisse en passant que je suis vannée, à quoi ils répondent qu’on fera donc vite), on s’installe. Et là, ça se gâte, parce que l’entrée en matière ressemble à “peut-être, pour commencer, avez-vous des questions que vous aimeriez nous poser sur notre entreprise?” (euh… non, pas vraiment…) “Alors je vais peut-être vous présenter un peu ce qu’on fait…”

S’ensuit Le Pitch.

Désolée, mais il n’y a pas d’autre mot. On passe en mode “communiqué de presse oral”. J’écoute patiemment, et j’attends, même si je commence à me demander ce que je fais là, parce que je sais que des fois les gens (surtout les entrepreneurs, cadres, et autres porte-paroles d’entreprise) ont besoin de passer par là avant qu’on en arrive au vif du sujet. Lorsqu’ils proposent de m’envoyer leurs communiqués de presse, je ne peux m’empêcher un relativement énergique “oh non, s’il vous plaît, je ne suis vraiment pas amatrice de communiqués de presse et j’en reçois déjà bien assez comme ça” (pas très diplomatique, je sais) et je profite de la brèche pour leur demander ce qu’ils attendaient exactement de moi, et pourquoi ils désiraient me rencontrer.

“Mais on n’attend rien du tout, on voulait juste vous donner l’occasion d’apprendre ce qu’on faisait, nous poser des questions, etc. On est là pour une série de rendez-vous avec des journalistes, et comme on considère que les blogueurs sont importants, on essaie aussi de les rencontrer…” (je cite de mémoire, c’est pas les mots exacts).

Aïe.

Je leur dis tout de go qu’ils n’ont vraiment pas contacté la bonne personne pour ça. J’essaie de me lancer dans une analyse de ce qui coince dans leur processus pour qu’ils aient pu faire une erreur pareille, mais très clairement ça ne les intéressait pas. Mon erreur, ils ne m’avaient rien demandé de ce côté-là, j’ai mis un moment à me rendre compte que je m’étais engagée dans un dialogue de sourds (ils font régulièrement ce genre de rencontre sur Paris avec des blogueurs et ça se passe très bien, qu’est-ce que j’en sais, moi).

Du coup, un peu frustrée que ma magnifique analyse de la situation n’ait pas trouvé preneur, je vais la partager ici avec vous. Qui sait, ce sera peut-être utile à quelqu’un!

Au moins, on était tous d’accord pour dire que j’avais été mal ciblée. Mais comment est-ce que ça a pu arriver? Il y a deux explications principales, à mon avis:

  1. l’e-mail et le message téléphonique n’étaient pas suffisamment clairs concernant la teneur de la rencontre;
  2. tous les blogueurs écrivant sur les médias sociaux ne sont pas intéressés par la vie des entreprises qui les font.

La prise de contact

Plusieurs facteurs m’ont induite en erreur lors de la prise de contact (je n’ai aucune idée si c’était intentionnel ou non; étant plutôt du genre à donner le bénéfice du doute, je vote pour la maladresse plutôt que la manipulation).

  • l’urgence et l’importance: message sur la boîte vocale suivi d’un e-mail, c’est une prise de contact relativement “agressive”
  • la référence à mon client, à mes articles, à Twitter, qui donnent l’impression que la personne qui me contacte sait à qui elle a affaire
  • la formulation un peu ambiguë (qui aurait, retrospectivement, pu me mettre la puce à l’oreille) me demandant si je suis “disponible ou intéressée” à rencontrer le directeur
  • finalement, la référence à “échanger sur les sujets autour des medias sociaux sur lesquels nous travaillons tous les deux”, qui tire un peu ma sonnette d’alarme “consulting gratuit“, mais qui reste dans le registre de la relation professionnelle.

Qu’est-ce qui aurait aidé? Dans l’ensemble, être plus clair concernant la nature de la rencontre. Concrètement?

  • expliquer que le directeur est à Lausanne pour rencontrer journalistes et personnes des nouveaux médias (blogueurs etc.)
  • m’inviter à le rencontrer “si intéressée à en savoir plus sur l’entreprise YZ, ou à poser des questions à son directeur concernant celle-ci ou leur service”.

Je pense que ça n’a pas aidé que la personne qui m’a contactée (XY) n’était pas la personne que j’allais rencontrer. Je comprends bien que dans une entreprise il faut répartir les rôles, mais là, clairement, le directeur d’une part n’était pas briefé sur moi (excusable au vu du peu de temps disponible) et surtout ne s’est pas du tout intéressé à qui j’étais et à ce que je faisais avant de commencer à me parler. Il y aurait eu là une occasion d’identifier une erreur de ciblage plus tôt dans le processus, et je crois que ça aurait été moins frustrant pour tout le monde.

(Sans compter qu’un autre blogueur, à ma place, aurait peut-être pris le parti d’incendier directement l’entreprise en question sur son blog, en la nommant, plutôt qu’en prenant un poil de recul et en protégeant les innocents en anonymisant le tout.)

La nature du blogueur

Vous savez (je l’espère) que le blogueur est un animal pouvant prendre des formes diverses et variées. Certains font de l’humour, d’autres racontent leur vie, certains sont des créatifs, encore d’autres parlent de tricot, et il y en a même qui font du plutôt bon journalisme même s’il est publié dans un blog (et d’autres, malheureusement, du moins bon).

Et même parmi ceux qui écrivent des articles sur les médias sociaux, il y des différences. Certains sont des penseurs. D’autres des analystes. Encore d’autres sont versés dans l’actualité, et on en trouve même qui s’intéressent à la vie des entreprises de cette industrie. Je pourrais continuer.

Pour ma part, je me classerais dans la catégorie penseuse-analyste-focalisée-sur-l’utilisation-et-un-peu-de-mécanique. Oh, c’est sûrement pas tout à fait exact. Mais je crois que c’est clair pour n’importe lequel de vous, fidèles lecteurs, que je ne suis pas dans la course à l’actu et que je m’intéresse à l’industrie des médias sociaux uniquement dans la mesure où j’ai besoin d’avoir une vague idée de ce qui se passe pour faire mon job.

A mon sens, les seuls blogueurs intéressants à “cibler” pour une opération RP du genre de celle que mène l’entreprise YZ, ce sont ceux qui s’intéressent à l’actualité des médias sociaux et aux entreprises qui font tourner ceux-ci. Business focus. (Comme je l’ai dit à cette entreprise, je peux penser à plusieurs blogueurs suisses qui auraient été bien plus intéressés que moi par cette rencontre. S’ils avaient été plus clairs…)

Je pense que l’erreur faite, ici, a été de conclure que si quelqu’un s’intéresse aux médias sociaux, il s’intéresse inévitablement à l’industrie et à son actualité (à la ReadWriteWeb et autres TechCrunch).

Je crois qu’il est aussi important de tenir compte de la distinction entre les blogueurs qui sont aussi des professionnels des médias sociaux, et ceux qui ne le sont pas. Et parmi ces premiers, distinguer encore entre ceux qui vivent de l’info écrite sur leur blog (je ne crois pas me tromper en citant Presse-Citron comme exemple) et ceux qui vivent d’autre chose (consulting, services, etc.), comme moi. Etre conscient de cette distinction aidera à ne pas mettre les pieds dans le plat lors de la prise de contact, en prenant bien soin de ne pas faire des propositions au blogueur qui pourraient être ambiguës vu la nature de ses préoccupations et le monde dans lequel il baigne.

Le déroulement de la rencontre

Passé le fait que j’étais mal ciblée, il y a deux-trois choses à dire concernant le déroulement de la rencontre.

  • c’est valable pour n’importe quelle situation, mais prenez un peu le temps de connaître votre interlocuteur avant de tout lui déballer (qui il est, ce qu’il fait, ce qui l’intéresse, ce qu’il écrit) — idéalement en se renseignant aussi avant, mais dans tous les cas en lui faisant un peu la conversation pour démarrer .
  • personne n’aime se prendre un communiqué de presse oral (j’ai utilisé “se prendre” exprès, parce que c’est vraiment l’effet que ça fait). Je sais que suivant sa fonction, on se trouve souvent à devoir parler un peu comme ça, mais surtout avec des blogueurs, ça vaut la peine de prendre garde à être en mode “conversation/dialogue”, à l’écoute de l’autre (ça commence avec le point précédent: savoir à qui on a affaire pour pouvoir discuter), ce qui permet d’adapter ce qu’on dit à ses réactions.
  • si vous vous êtes planté, reconnaissez-le et excusez-vous (ce qu’a fait mon interlocuteur, en l’occurence), et essayez d’éviter de partir sur la défensive; il y a sûrement quelque chose à apprendre pour votre processus, donc à plus forte raison si votre interlocuteur semble vouloir vous aider à identifier le couac, profitez-en! (J’en demande peut-être un peu trop là, mais je trouve qu’une attitude constructive “essayons de comprendre ce qui s’est passé” fait toujours meilleure impression qu’un simple “on a fait une erreur, désolés”.)
  • toujours en cas de plantage, un petit mail d’excuses le lendemain de la part de la personne ayant initié le contact sera peut-être bienvenu (dans le cas présent, j’avoue même me demander si la XY a eu un retour sur la question).

OK, c’était plutôt une liste de “voici comment j’aurais aimé que ça se passe”, je l’admets…

Voilà, je vous ai assez tenu la jambe avec cette histoire.

En résumé

  • Ne lésinez pas sur le travail en amont pour décider à qui vous désirez parler.
  • Ne faites par l’erreur de penser que tout blogueur parlant des médias sociaux n’attend que de pouvoir rencontrer le directeur de votre entreprise.
  • Communiquez clairement l’objectif de la rencontre aux blogueurs que vous contactez, de façon à ce qu’ils ne risquent pas d’y venir avec de fausses attentes (c’est pire que tout!)
  • Conversez! Parlez avec la personne, pas “à“. (C’est une des bases de la culture blogosphérique, donc si vous passez à côté de ça, votre crédibilité en tant qu’interlocuteur va en prendre un grand coup.) Pas de langue de bois, pas de blabla marketing, pas de recrachage de communiqué de presse. Restez en lien avec votre interlocuteur.
  • Si vous vous plantez, adoptez une attitude constructive et excusez-vous amplement. Certains blogueurs sont susceptibles…

Si vous avez d’autres conseils à donner aux entreprises qui cherchent à “dialoguer avec les blogueurs” (ou les traiter sur le même pied que les journalistes), les commentaires sont les vôtres!

Update 14.06.2010: j’ai bien entendu prévenu XY de la publication de cet article. Il a très gentiment répondu à mon mail en s’excusant platement pour l’incompréhension (il avait véritablement en tête une rencontre “pour faire connaissance” quand il m’a contactée) et en me remerciant du feedback contenu dans cet article. (Je soupçonne un couac de communication interne entre XY et son directeur, mais c’est juste une hypothèse.) Bon point, donc. Il est important de le relever.

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Comment démarrer avec Twitter [fr]

[en] I write a weekly column for Les Quotidiennes, which I republish here on CTTS for safekeeping.

Chroniques du monde connecté: cet article a été initialement publié dans Les Quotidiennes (voir l’original).

Twitter commence à faire partie du vocabulaire courant en Suisse Romande. Si tout le monde n’a pas un compte (de loin pas!), un nombre croissant de personnes savent ce qu’est Twitter, ou du moins en ont entendu parler, et désirent l’essayer.

Comme beaucoup d’outils composant l’internet d’aujourd’hui, Twitter est techniquement extrêmement simple à utiliser. La simplicité s’arrête là, malheureusement.

Tout comme savoir taper des mots dans un traitement de texte ne fait pas de vous un grand auteur, et aller à une soirée de réseautage ne signifie pas que vous allez en repartir le carnet d’adresses plein de contacts intéressants, réussir à composer des messages de 140 caractères dans le champ d’envoi de Twitter ne garantit pas que vous en tirerez quoi que ce soit.

Mais qu’est-ce qu’on peut donc attendre de Twitter? A quoi est-ce utile?

  • se construire un réseau de veille riche et réactif
  • créer de nouveaux contacts autour de centres d’intérêt communs
  • consolider et développer des contacts existants
  • avec le temps, et de la persévérance, s’entourer d’un réseau qui pourra devenir actif pour soi.

Tout ça ne se fait pas en une semaine, ni même en un mois. A part pour quelques chanceux, cela ne se fait pas tout seul et ça demande du travail. C’est la dure réalité! On a souvent des attentes complètement idéalisées de la rapidité et de l’efficacité des médias sociaux, vu qu’on est abreuvés par des histoires à succès impressionnantes, ces exceptions qui font de beaux titres dans les journaux. (“Marketing viral”, ça vous dit quelque chose?)

Bref, Twitter c’est un outil de création et de gestion de réseau extrêmement utile, et ça vaut la peine de s’accrocher un peu durant la période ingrate du début. Pour ceux qui se retrouvent un peu démunis une fois leur compte créé, voici quelques conseils de démarrage:

  • ne perdez jamais de vue que Twitter est un réseau social asymétrique: vous pouvez suivre qui vous voulez sans qu’ils doivent vous suivre en retour — de même, ne vous sentez pas obligé de suivre en retour tous ceux qui vous suivent
  • regardez parmi vos amis/connaissances et dans votre réseau existant qui a déjà un compte Twitter et suivez-les
  • la plupart des blogueurs sont sur Twitter — si vous appréciez un blog, suivez donc son auteur
  • utilisez le moteur de recherche de Twitter pour suivre des gens qui vous paraissent intéressants ou qui abordent des sujets qui vous interpellent
  • gardez un oeil sur les personnes qui se mettent à vous suivre (vous voudrez probablement en suivre certains en retour), mais ne tombez pas dans le panneau de ceux qui suivent un maximum de personnes juste pour gonfler leurs statistiques
  • de façon générale, suivez avec discernement mais généreusement: dans le doute, abonnez-vous à un compte qui paraît intéressant — quitte à vous désabonner après quelque temps si votre première impression ne se confirme pas
  • utilisez votre compte Twitter pour partager pensées intéressantes ou liens glânés ici ou là au fil des journées, et pas juste pour promouvoir vos activités ou poser des questions (tout est une question de dosage, et le dosage maximum pour le contenu “promotionnel” est vite atteint)
  • répondez aux gens que vous suivez lorsque c’est pertinent (ce dernier bout est capital: s’il n’y a pas de vraie valeur ajoutée, mieux vaut se taire).

Et finalement, le conseil le plus important que je puisse vous donner: intéressez-vous aux gens. C’est la meilleure recette de réseautage que je connaisse, en ligne ou hors ligne.

Tweetez bien!

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Huit conseils de survie pour indépendants [fr]

J’écris beaucoup en anglais sur des sujets qui touchent les indépendants, dans la catégorie Being the Boss et aussi, dans une moindre mesure, Life Improvement. Aujourd’hui, j’ai envie d’offrir à mes lecteurs francophones indépendants quelques conseils de survie. J’aurais bien fait de les suivre à mes débuts, et je suis bien consciente qu’on n’apprend jamais mieux qu’à travers ses propres erreurs, mais parfois, parfois, les expériences d’autrui peuvent être précieuses.

Sans plus attendre, lançons-nous donc.

1. Barricader votre temps personnel

Surtout en début de carrière indépendante, à plus forte raison si l’on a transformé en métier une passion, il est facile de se laisser griser par la liberté des horaires et l’impression que “le travail n’est plus du travail”. Le problème de la plupart des indépendants, c’est qu’ils travaillent trop. Fatigue, stress, ou même burn-out les attendent au contour.

Préservez jalousement votre temps personnel: pour dormir, manger, vous détendre, et fréquenter famille et amis. Même si c’est frustrant au départ, fixez-vous des règles: pas de travail le week-end, ou le dimanche, ou après 19h. Ou pas de travail le matin si vous avez travaillé le soir. Plus tard, avec l’expérience, vous apprendrez quand vous pourrez faire des exceptions sans trop en souffrir. Mais pour commencer, soyez stricts.

2. L’agenda de votre client n’est pas plus important que le vôtre

La liberté d’horaire qui va avec beaucoup de métiers indépendants est très agréable et pratique, mais cela ne signifie pas que vous devez à tout prix offrir la flexibilité maximale à vos clients. Si vous avez l’habitude de concentrer vos rendez-vous sur certaines journées (une pratique que je recommande) et que vous y tenir nécessite de ne voir le client que dans deux semaines, ce n’est pas votre entière responsabilité. Si votre client annule un rendez-vous et veut du coup vous voir sur une de vos plages de temps personnel, apprenez à être ferme.

En donnant la priorité à l’agenda de votre client, vous cédez à son urgence, et mettez le petit doigt dans l’engrenage d’une forme d’esclavage.

Cela ne veut pas dire qu’il ne faut jamais faire d’exceptions. Mais faites d’abord l’expérience d’être intransigeant, pour être ensuite libre dans vos exceptions.

3. Etre plus cher, quitte à perdre quelques clients

La plupart des indépendants que je connais travaillent trop et ne gagnent pas assez d’argent. Souvent, simplement parce qu’ils ne sont pas assez chers. Il vaut mieux perdre des mandats parce qu’on est trop cher (et croyez-moi, si vos prix sont justes vous serez régulièrement “trop cher” pour quelqu’un) que d’accepter des mandats trop gros pour des tarifs trop bas et travailler à perte ou pour 20.- de l’heure, à ne plus s’en voir les mains.

“Gérer” un client (du premier contact, voire des efforts marketing engagés pour l’attirer, jusqu’au paiement final) c’est aussi du travail, et même si vous ne pouvez pas le facturer, vous devez en tenir compte lorsque vous calculez vos tarifs pour rentrer dans vos frais. Ce sont vos frais fixes, si on veut — le “coût d’acquisition” du client.

4. Faire payer des acomptes

Face au client qui est souvent une entreprise, l’indépendant est en position de faiblesse. Si quelque chose va de travers, c’est en général l’indépendant qui casque (comprenez: il ne se fait pas payer, ou cède à la pression de faire du travail supplémentaire pour le même montant). Le client court très peu de risques de payer pour du travail qui n’est pas fait, comme le travail est généralement facturé après-coup. Bien sûr, l’indépendant peut engager des poursuites si son client ne paie pas, mais il n’a pas à disposition l’appareil judiciaire ou les ressources financières (ou le temps!) pour mener ce genre d’opération jusqu’au bout. Sans compter que les sommes à investir dépassent souvent largement celles qui sont dûes.

Afin de partager un peu les risques, il faut faire payer un acompte au client avant de démarrer le travail. 50%, c’est bien — au minimum 30%. L’intérêt de l’acompte est double: d’une part, il vous donne de quoi payer une facture ou deux pendant que vous travaillez sur le mandat (que le premier indépendant n’ayant jamais connu de problèmes de liquidités s’annonce!), et d’autre part, il permet de trier les clients. Un client qui refuse de payer un tel acompte n’est probablement pas un client avec lequel vous désirez travailler — ce qui nous amène au point suivant.

5. Repérer au plus tôt les “clients difficiles” et ne pas travailler avec

Un client qui commence par mettre en question vos tarifs ou vos compétences, refuse de régler un acompte, annule un rendez-vous ne va pas magiquement se transformer en client modèle pour la suite de votre relation. Si ça démarre mal, il y a de fortes chances pour que ça continue mal et que ça finisse également mal, et que vous ayez eu avantage, en fin de compte, à ne pas travailler pour le client en question. Un client qui commence par être difficile continuera généralement à l’être.

Ayez donc l’oeil vif et alerte lors de vos premiers contacts avec un nouveau client, pour les signes avant-coureurs de problèmes à venir. S’il fait des problèmes pour payer votre acompte, par exemple, il y a fort à parier qu’il fera des problèmes ailleurs aussi.

Le cadre de travail, c’est nous, en tant qu’indépendants, qui le posons. Ce n’est pas au client de dicter les termes — mais si vous le laissez faire, il le fera, parce que quelqu’un doit bien diriger les opérations. Ayez donc un cadre de travail, un processus, que vous expliquez au client et auquel vous vous tiendrez. C’est rassurant aussi bien pour lui que pour vous.

Et renoncez sans regrets aux clients qui s’annoncent trop difficiles.

6. Avoir des traces écrites

En parlant de cadre de travail, ayez des traces écrites de vos accords avec vos clients (on dira que l’e-mail, c’est suffisant dans la plupart des cas). Les discussions se font souvent par téléphone ou en face-à-face, et dans ce cas, dites au client que vous allez lui envoyer un petit mail récapitulatif de votre accord. Terminez celui-ci par quelque chose comme “merci de bien vouloir me confirmer par retour de mail que tout ceci est en ordre pour vous”.

Il n’est pas inutile non plus d’avoir un document “générique” détaillant vos conditions, que vous pouvez joindre à un tel envoi. Versement d’acompte, conditions de paiement, d’annulation, ce qui est inclus ou non dans la prestation, et même, si c’est pertinent pour votre situation, la petite phrase “je décline toute responsabilité en cas de XYZ”.

La plupart de vos clients ne vous causeront jamais de problème. Mais pour celui qui le fera, ce serait quand même dommage de ne pas s’être couvert un minimum. Et le faire par écrit dans un document “générique” me paraît une bonne solution pour ne pas froisser le client normal, bien-pensant, et honnête.

7. Engager un comptable

A moins d’être un pro de la compta vous-même, engagez un comptable. Oui, ça fait des frais, mais que de soucis en moins! Les comptes de votre entreprise seront en ordre, votre déclaration d’impôts aussi, et en cas de contrôle fiscal, c’est un professionnel qui s’en sera occupé, ce qui ne peut que faire bonne impression.

Si votre comptable est trop cher pour que vous lui confiez la tâche de faire toutes les écritures, regardez si vous pouvez trouver quelqu’un d’autre à qui déléguer cette tâche (y compris le classement ordré de vos quittances).

Et si vous le faites vous-même, faites-le à mesure! (Oui je sais, c’est pénible et en général on n’arrive pas à tenir, c’est pour ça que je recommande de confier cette tâche à quelqu’un d’autre.)

8. Facturer à mesure

Entre le moment où l’on facture et le moment où l’argent arrive sur votre compte en banque, il peut s’écouler du temps. Il est donc impératif de ne pas attendre d’avoir besoin d’argent pour envoyer vos factures! (Rigolez, ça paraît stupide, mais je l’ai fait longtemps et j’en connais d’autres dans ce cas.) Dès que le mandat est terminé, la facture part.

Un autre avantage à faire payer des acomptes: j’envoie personnellement souvent mes factures avant d’avoir effectué le travail, précisant les conditions de paiement (acompte de 50% dès réception de la présente, solde à payer x jours après la fin du mandat ou la date de la conférence ou de la formation). Comme ça ma part est faite.

Comme vous le voyez, ces conseils concernent l’hygiène de vie de l’indépendant (et sa santé mentale sur le long terme!) plutôt que des questions pratiques sur le réseautage, la négociation, l’établissement des tarifs, ou l’organisation du travail. Ces derniers points sont importants également, mais les compétences dans ces domaines sont complètement inutiles si on ne tient pas le rythme. (C’est tout lié, c’est sûr, mais il faut bien hierarchiser un peu.)

J’espère qu’ils pourront être utiles à certains!

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Commentaires et bonnes manières: 8 conseils [fr]

Allez, je vais faire un peu ma Nadine de Rothschild, et vous proposer une petite séance de savoir-vivre blogosphérique. Les manières pour les manières, c’est clair, c’est barbant, mais elles ont généralement un sens. En l’occurence, faire preuve de bonnes manières lorsque l’on laisse un commentaire sur le blog de quelqu’un, c’est avant tout:

  • s’assurer que celui-ci ne sera pas confondu avec du spam
  • lui assurer au moins une chance de publication.

Mais de quelles bonnes manières est-ce que je parle? Etre poli, c’est bien joli (en effet, même sur un blog, être respectueux et éviter d’insulter son prochain passe toujours bien) — mais est-ce que ça m’évitera d’être confondu avec un spammeur?

Je m’explique un peu avant de vous donner ma petite liste de préceptes à suivre (ou ne pas suivre). Les spammeurs sont malins. Les créateurs de filtres anti-spam (comme Akismet) le sont aussi. On assiste à une véritable course aux armements, et les spammeurs font tout ce qu’ils peuvent pour embrouiller les filtres à spam, et faire en sorte que leur spam ressemble à un véritable commentaire. (C’est exactement le même processus pour ce qui est du spam d’e-mails.) Parfois, il n’est pas aisé de reconnaître au premier coup d’oeil (même pour un blogueur expérimenté) s’il s’agit ou non de spam.

Une autre plaie des commentaires de blog, c’est la déferlante de marketeux ou autres individus auto-promotionnels maladroits ou carrément imbéciles: mon blog n’est pas une plate-forme de promotion pour autrui, et l’art de ramener du traffic vers son blog en laissant ailleurs des commentaires est délicat, et doit être manié avec goût.

Donc, histoire d’éviter que votre commentaire se retrouve à la poubelle (ou pire, dans le piège à spam), voici ce que je vous recommande.

  1. Signez de votre nom: vous avez un nom, utilisez-le. Une discussion a lieu entre êtres humains. Si vous signez du nom de votre boîte, c’est au mieux déplaisant (je ne discute pas avec des boîtes, moi), au pire une utilisation de mon blog comme plateforme publicitaire. Il va sans dire qu’un pseudonyme bien établi peut servir de nom, mais attention: je ne fais pas une enquête en ligne au sujet de l’auteur de chaque commentaire que je dois approuver, donc à vos risques et périls.
  2. Donnez une URL personnelle: à la base, les commentaires se faisaient entre blogueurs, et le champ URL ou “site web” était là, bien évidemment, pour qu’on y mette l’adresse de son blog. L’adresse, donc, d’un site personnel qui pourra informer sur l’auteur du commentaire. En près de neuf ans, le paysage a certes changé, mais si l’URL que vous fournissez ne semble pas mener au “site de quelqu’un”, mauvais point. Faire un lien vers un article particulier pue l’auto-promo excessive, la plupart du temps. Un lien vers le site de son entreprise, c’est limite: n’avez-vous pas d’autre identité que celle d’employé? Si vous êtes là pour représenter votre boîte, à la limite… mais cela ne marchera bien que dans un contexte de support.
  3. Orthographe! Je sais que je suis parfois une pinailleuse sur ce sujet (ex-prof de français, on ne se refait pas), mais là aussi, il y a les limites raisonnables et le dépassement de ces limites. Language SMS-kikou-lolllll? Passez votre chemin (votre commentaire, en tous cas, passera le sien). Ponctuation et orthographe frisant l’illétrisme? Préférez un commentaire vidéo (lien Seesmic en bas de chaque champ de commentaires). On a le droit de faire des fautes, tout comme on a le droit de sortir mal vêtu. Mais pas tout nu.
  4. Ajoutez de la valeur: de nombreux spammeurs essaient de pourrir les filtres en laissant des commentaires gentils comme “super article!” ou encore “merci, ça m’a été très utile”. On apprend vite à ne pas se laisser aveugler par la flatterie! Si vous laissez un commentaire, assurez-vous que vous apportez quelque chose aux lecteurs futurs de l’article commenté. Sinon… abstenez-vous. Si on se connaît, c’est différent, mais si on ne se connaît pas, s’arrêter pour “lâcher un comm'” un peu vide, ce n’est pas une entrée en matière très respectueuse de l’autre.
  5. Freinez vos élans dissertatifs: les commentaires sont là pour apporter des compléments d’information à l’article principal, ou héberger un débat ou une discussion y prenant naissance. Veillez donc à ce que vos contributions soient digérables dans un contexte conversationnel. S’il vous prend l’envie de partir dans une envolée lyrique sans fin, ou de rédiger sur un coup de tête votre travail de thèse, votre blog est le meilleur endroit pour le faire. Laissez ensuite un commentaire aux dimensions modestes incluant un lien vers votre article. Pas de blog? C’est par ici. Je ne dis pas qu’on ne peut pas faire de longs commentaires, juste… qu’il y a des limites. (Une dissertation dans les commentaires d’autrui, c’est soit dit en passant le meilleur moyen de tuer toute conversation en ayant justement l’air de lancer le débat.)
  6. Restez dans le sujet: l’article que vous commentez parle d’un problème de ventilateur MacBook? Evitez d’y laisser un commentaire détaillant votre dernière visite de Rome (sauf éventuellement si c’est en lien avec un problème de ventilateur MacBook). Les conversations dévient, on peut parler de choses en rapport par association, mais si le lien n’est pas évident, ça ne fait pas de mal d’expliquer pourquoi on laisse le commentaire qu’on laisse.
  7. Publicisez avec doigté: si vous êtes là pour (entre autres, on l’espère) attirer l’attention sur un autre produit ou article, réfléchissez à deux fois et dégainez votre tact. Est-ce que votre commentaire apporte véritablement quelque chose aux autres lecteurs, ou n’est-il qu’un prétexte à pousser un lien, un nom, ou une idée? Avez vous assez de “capital social” pour le faire? (Tiens, une idée d’article vient de germer dans mon cerveau…) — Chez moi, les commentaires trop franchement publicitaires (à plus forte raison si je n’en connais pas l’auteur) passent direct à la trappe. Dans le doute, abstenez-vous.
  8. Politesse, respect, tout ça: ça ne fait jamais de mal de le redire, mais personne n’est obligé d’accepter dans son salon un individu irrespectueux, malpoli, et qui crache par terre. Vos commentaires sont votre présence dans le salon du blogueur qui les héberge. On peut ne pas être d’accord (c’est même là pour ça, les commentaires) — mais un minimum de politesse et de respect s’impose.

Comme vous le voyez, les trois premiers conseils ont vraiment trait à la forme ou aux métadonnées de votre commentaire. C’est la première chose que regardera celui qui modère les commentaires (avec un coup d’oeil au contenu).

Et vous autres blogueurs, quelle politique exercez-vous pour la validation de commentaires sur votre blog? Durant longtemps, j’ai tout tout tout publié (sauf le spam), mais ces dernières années, le spam devient parfois franchement difficile à distinguer de certains commentaires vides de contenu et de présence humaine, et je sabre donc plus lourdement qu’auparavant dans les commentaires “douteux”.

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La détention convenable du chat d'appartement [fr]

Voici un petit feuillet que j’ai trouvé il y a bien longtemps chez mon vétérinaire. Comme ce texte n’est pas en ligne, je le reproduis ici — je pense qu’il donne aux propriétaires de chats d’appartement des conseils précieux pour le bien-être de leur compagnon à moustaches. (Labor Laupeneck, mars 2007 — j’en ai profité pour corriger quelques erreurs de français…)

Quelques conseils

De plus en plus fréquemment, les chats sont détenus exclusivement en appartement. Cette forme de détention n’est toutefois pas si simple et plus nous nous soucions de bien faire, plus cette dernière est exigeante. Quels sont les besoins d’un chat d’appartement? Comment et jusqu’à quel point est-ce que je peux ou je veux combler ces besoins?

Les chats sont des prédateurs très affectueux, éveillés, avides de contact et de jeu.

Dans la nature, ces félins:

  • chassent 6-8 heures par jour
  • tentent des attaques 100-150 fois par jour, dont environ 10% sont couronnées de succès
  • mènent des activités courtes mais intenses.

Nourrir son chat deux fois par jour et nettoyer quotidiennement sa caisse ne satisfait pas les besoins de l’animal. Diversion et jeux interactifs quotidiens sont d’une importances capitale. Si vous êtes trop rarement à la maison, il est préférable d’avoir deux chats plutôt qu’un seul. Seuls, ils ne sont pas assez actifs. Attention: même s’ils sont à plusieurs, ils ont besoin de soins et d’attention!

L’espace offert à l’animal:

Plus ce dernier est petit et monotone, plus nous devons nous soucier d’offrir au chat diversions et activités afin qu’il ne s’ennuie pas. Un petit appartement “en désordre” avec beaucoup d’endroits pour se poser aux rebords de fenêtres et sur les armoires, où la troisième dimension peut être utilisée, est bien plus bénéfique que beaucoup de grandes pièces spacieuses mais dénudées!

Le facteur temporel:

Le chat d’appartement doit bouger! Ils ont besoin d’invitations au jeu et de divertissement. Les propriétaires devraient s’occuper activement de leur chat. Dans le commerce, il existe de multiples jouets. Il est cependant facile de trouver quelque objet avec lequel votre chat peut jouer dans votre foyer. Il suffit qu’il soit petit et qu’il puisse simuler une proie pour le chat: qu’il soit mobile et qu’il fasse du bruit comme, par exemple, un grésillement ou un couinement. Par exemple, les chats adorent jouer avec des boulettes de papier chiffonné. Ces jouets “fabriqués” peuvent être cachés ou lancés.

Type de chat:

Un chat plutôt calme et câlin, qui aime être porté et être longtemps caressé se prête certainement mieux à une détention en appartement qu’un chat peureux, timide, qui réagit très vite avec agression et recul lorsqu’il est confronté à l’homme ou à des situations dont il n’a pas l’habitude. Il est aussi important que le chat ait bien été sociabilisé jusqu’à l’âge de 7 semaines; c’est-à-dire qu’il ait eu des bons contacts avec différentes personnes (hommes, femmes, enfants de différentes classes d’âge), avec d’autres chats et, si possible, avec d’autres espèces d’animaux. Beaucoup de chercheurs comportementaux recommandent aujourd’hui de détenir deux chats du même sexe, car le comportement ludique des chats, surtout jeunes, ne sera pas pareil s’il s’agit de mâles ou de femelles.

Nourriture:

La nourriture naturelle des chats est les souris, oiseaux, lézards, sauterelles, etc. Ceux-ci se sont pas simplement servis sur assiette mais sont le résultat d’une chase effrénée (voir plus haut). Pour nos chats d’intérieur, la nourriture leur est souvent à disposition toute la journée ou alors leur est distribuée sur simple demande. Un exercice physique pour l’acquisition de son repas n’est donc pas nécessaire. La conséquence se traduit bien souvent par une prise de poids. Il est donc conseillé de faire respecter au chat des heures de repas plus ou moins précises. Mais la totalité de la nourriture ne doit pas être donnée à ces heures prévues pour les repas. En effet, une certaine quantité de la ration quotidienne (avant tout avec des croquettes) peut donner au chat la possibilité de simuler une partie de chasse.

Quelques exemples:

La nourriture peut être mise dans une bouteille en PET avec des trous suffisamment grands de sorte que quelques croquettes sortent de ces derniers quand le chat fait rouler la bouteille (note de Steph: équivalent “maison” d’un Pipolino). Les croquettes peuvent être facilement glissées dans n’importe quel trou duquel le chat dénichera sa récompense après quelques efforts. Cacher la nourriture sèche dans des petits sacs en papier. Faire rouler quelques croquettes que le chat devra attraper.

Pas de quémande en dehors des heures de repas! Sinon, le chat apprend qu’il n’a qu’à mendier pour recevoir à manger! L’eau doit toujours être à disposition à plusieurs endroits et dans des récipients de tailles différentes mais suffisamment grands. Il est important que les moustaches du chat ne frottent pas le rebord de la gamelle. Un bol d’eau à côté de la gamelle de nourriture est insuffisant! L’eau doit être fraîche et propre.

Les toilettes du chat:

Les chats dans la nature urinent et vont à selles à des endroits différents. Il est donc important qu’il y ait un nombre suffisant de caisses à disposition. Un chat doit avoir minimum deux caisses.

S’il y a plusieurs chats: nombre de caisses = nombre de chats + 1.

Les caisses doivent être bien placées: pas l’une à côté de l’autre, pas dans un endroit en cul-de-sac, avec un bon champ de vision sur les environs, pas à côté de l’endroit pour la nourriture et du lieu où il dort, pas à côté d’appareils ménagers bruyants. Elles doivent être grandes, stables, non couvertes et nettoyées plusieurs fois par jour. La profondeur de la couche de sable devrait correspondre à la longueur d’un majeur de la main.

Le marquage par phéromones:

Les chats marquent avec des phéromones qui sont lâchées par des glandes situées à la tête, au menton, aux coussinets et à la base de la queue. Le marquage odorant est parfois renforcé optiquement par des traces de griffes. Ces comportements sont très importants pour le bien-être du chat mais peuvent être désagréables pour le propriétaire selon l’endroit où ces marquages ont lieu. Plusieurs emplacements de marquage attractifs et convenables devraient être offerts à l’animal. Cela peut éviter la dégradation du mobilier et de l’appartement. Les surfaces pour se faire les griffes doivent être stables et s’étendre suffisamment haut pour qu’un chat adulte puisse s’y étirer et se cabrer — environ 1-1,4m. Dans les arbres à chats, ces surfaces, entre les différents étages, sont souvent trop petites. Les chats ne marquent pas seulement les objets mais aussi les autres chats, les humains, etc. Pendant qu’ils se frottent à nos jambes, par exemple, ils sécrètent ces phéromones depuis leur menton, joues, flancs, et base de la queue. Cette forme de marquage est faite particulièrement par les chats qui se sentent décontractés.

Le marquage urinaire:

Le marquage par l’urine est totalement normal. Il devient anormal quand votre chat le fait dans votre habitat. Comment prévenir ce comportement désagréable? Choix de l’animal: un chat bien sociabilisé, gentil et sûr de lui montre rarement un tel comportement. Ramenez régulièrement dans votre appartement des choses parfumées telles que branches, bouts de bois, herbes, cailloux, de sorte que le chat s’habitue aux changements et qu’il réagisse moins facilement de manière craintive, par le marquage de l’appartement. Offrez-lui une vie en appartement intéressante et riche en diversions! Au cas où votre chat marquerait encore une fois malgré une prise de précautions, ne point laver l’endroit marqué avec du produit de nettoyage ou désinfectant dégageant une forte odeur; cela stimulerait encore davantage le chat à marquer.

Occupations:

Un chat d’appartement doit avoir une place avec “vue” au bord de la fenêtre ou sur le balcon. Elle est un élément très important dans le rapport avec l’extérieur. Attention: les fenêtres et balcons doivent être sécurisés pour éviter que le chat ne chute! Un tel emplacement avec vue sur les environs lui offre distractions et stimulations qui sont importantes pour la santé de votre animal. Etre assis et observer n’est pas “ne rien faire”! Un chat doit avoir aussi la possibilité de se retirer dans un endroit où il est à l’abri des contacts humains et même félins. Sinon, il risque de vivre un stress permanent, ce qui n’est pas bon pour son bien-être. Rappel: les chats pouvant sortir et se nourrissant seuls s’occupent en chassant jusqu’à 11 heures par jour.

Les chats devraient pouvoir exercer leur instinct de chasseur aussi dans l’appartement. Qu’y a-t-il comme alternative aux souris vivantes et autres petits animaux? Le plus important dans tout jeu de chasse est le mouvement. S’y prêtent bien les petites souris en peluche grise, les balles de ping-pong, les rouleaux de papier, mais aussi le papier de soie, etc. La plupart des chats doivent jouer activement, surtout quand ils sont tout jeunes. C’est la seule manière de leur éviter l’ennui, le surpoids, l’hyperactivité, et l’agressivité. Beaucoup de chats aiment jouer avec le stylo laser. Attention: ne jamais diriger le laser directement vers les yeux ni sur une surface réflechissante. Le stylo laser se prête bien à la phase d’échauffement. Ensuite, l’animal doit avoir la possibilité de faire une véritable partie de chasse avec proie à la clé, qu’il puisse attraper. Même avec les chats, il est possible de jouer à des jeux de cache-cache. Les croquettes y sont particulièrement propices. Il existe une multitude de jeux avec de la nourriture afin d’occuper votre chat.

Dans ce résumé, nous avons seulement relevé les points principaux de la détention convenable du chat d’appartement. Nous aimerions encore répéter que d’avoir un chat à l’intérieur est exigeant et demande beaucoup de temps. Il est clair que nous n’en exigeons pas moins pour la détention d’un chien!

Littérature recommandée: Sabine Schroll, Miez, Miez-na komm! Artgerechte Katzenhaltung in der Wohnung.

Résumé et quelques remarques

Je reprends la main ici pour reprendre ce qui me semble être les points principaux de ce document, et ceux que j’ai trouvé les plus intéressants, ainsi que quelques éléments supplémentaires:

  • besoin de chasse et de jeu: avoir en tête le comportement “naturel” de l’animal aide beaucoup à se faire une idée de ses besoins. J’ai vu (ailleurs, je croyais en fait que c’était dans ce document) qu’il fallait compter minimum 45 minutes par jour de jeu actif pour un chat d’intérieur.
  • faire “chasser” sa nourriture au chat: je trouve cette idée géniale, et si Bagha ne sortait pas, il aurait clairement un Pipolino.
  • deux caisses par chat: je ne savais pas que les chats évitaient d’uriner et d’aller à selles au même endroit. Une amie à moi, dans un ménage à plusieurs chats, a résolu un irritant problème d’urination sur lits et canapés en suivant la règle “nombre de chats + 1 = nombre de caisses”.
  • plusieurs bols d’eau, et si possible ailleurs que là où est la nourriture (depuis, Bagha a arrêté de boire dans les WC). Les remplir à ras bord aide.
  • le chat a tendance à manger en petites portions, m’a expliqué mon vétérinaire (8-10 fois par jour!). Du coup, mieux vaut lui donner à manger en plusieurs petits repas durant la journée, plutôt que deux gros.
  • aménager l’espace de vie pour le rendre “chat-compatible”, ramener des objets de l’extérieur…

A ce propos, je vous conseille l’excellent blog Kits and Mortar de mon amie Suw (en anglais), qui documente son intérêt aussi bien pour ces petits félins que pour l’aménagement d’une maison qui convienne tant aux chats qu’aux humains. On y trouve par exemple un article sur la maison ultime pour ailurophiles, ou un autre sur la possibilité de dresser un chat à l’aide d’un “clicker”.

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Huit tuyaux ergonomiques pour le travail à l'ordinateur [fr]

Ceux qui suivent mes écrits depuis les temps préhistoriques (2002 environ) savent qu’il y a un peu plus de six ans, je me suis retrouvée incapable de taper au clavier en l’espace d’environ 2 semaines. Durant une année, j’ai utilisé un logiciel de reconnaissance vocale (Dragon NaturallySpeaking) aussi bien au travail qu’à la maison, pour écrire mon mémoire de Licence et même faire mon dernier examen écrit d’université.

Les douleurs aux mains qui m’ont tant handicapée sont maintenant sous contrôle. Elle n’ont pas complètement disparu, mais je sais maintenant ce que je dois éviter, et comment y remédier lorsqu’elles reviennent (un petit tour chez l’ostéo qui fait des choses à mes “tuyaux” — mes artères — allez savoir& mais ça marche à tous les coups).

De par ma mésaventure, je me suis intéressée de près aux questions ergonomiques touchant à l’utilisation de l’ordinateur. Voici ce que je recommande et pourquoi — prêtez-y une attention particulière si vous souffrez de douleurs dans les épaules, la nuque, les mains&

  1. Clavier bas. Lorsque vous tapez, l’angle d’ouverture de votre coude devrait être minimum 90°, ce qui permet de relâcher les épaules. Je vois souvent des personnes dont le bureau est beaucoup trop haut (ou la chaise beaucoup trop basse). Personnellement, ma position idéale c’est l’ordinateur sur les genoux, donc quand je suis à un bureau je monte la chaise pour avoir les jambes touchant le dessous du bureau. N’hésitez pas à abaisser votre bureau, ou à prévoir un repose-pieds si vos pieds ne touchent plus le sol une fois que la chaise est à la bonne hauteur.
  2. Ecran bas. Prenez un livre ou un magazine et tenez-le devant vous pour lire. Voilà l’angle naturel de lecture. Votre écran ne devrait pas être vertical (ou pire, incliné vers l’avant), mais incliné vers l’arrière. Encore une fois, l’ordinateur portable s’est révélé plus adapté que celui de bureau. Si vous avez un écran de bureau, mettez-le le plus bas possible (j’ai fait la grosse erreur de surélever le mien durant longtemps — aïe la nuque!) et inclinez-le en arrière. Pensez “livre, magazine, journal, lecture” pour positionner votre écran.
  3. Changez de position. “La vie, c’est le mouvement,” me disait une copine physio. Aucune position n’est “bonne” dix heures par jour. Il faut varier. L’ordinateur portable a été pour moi une bénédiction, car il a brisé les chaines qui me retenaient à mon bureau. Travaillez au bureau, par terre, sur le canapé, à genoux sur la table basse& variez souvent. Si vous avez un ordinateur de bureau, trouvez (ou demandez à votre employeur) un bureau à hauteur variable, pour pouvoir alterner les positions debout et assis.
  4. Pauses et stretching. Faites des pauses. Souvent. Encore plus souvent que vous ne le pensez. Par exemple, 2 minutes d’arrêt tous les quart d’heure, ce n’est pas du luxe. Stretching: exercice de la secrétaireUtilisez un logiciel de pause si nécessaire. J’ai utilisé pendant longtemps RSI Guard, qui me forçait par moments à m’arrêter 20 secondes toutes les 3-4 minutes. Dans tous les cas, si vous sentez la tension monter et que vous êtes incomfortable, c’est le moment d’au minimum s’arrêter, se lever, et s’étirer un peu. Si c’est dans la nuque que ça coince, je vous recommande l’exercice de stretching de la secrétaire (cliquez sur la photo pour les instructions).
  5. Raccourcis clavier. Lâchez cette souris! La souris, c’est le Mal. Le trackpad, un poil moins. C’est justement le côté de la souris qui vous fait souffrir? Alors c’est le moment de vous mettre aux raccourcis clavier. Changement d’habitude, certes, mais en fin de compte bien plus efficace, en plus. Ça ne se fait pas tout seul: il faut identifier le raccourci dont on a besoin (tiens, un autre billet en vue?) et ensuite se libérer du “réflexe souris”.
  6. Les mains sur les genoux. Parfois, à l’ordinateur, on n’est pas en train d’utiliser ses mains. On lit, ou bien on réfléchit. On a tendance à lire avec la main sur la souris ou le trackpad, d’ailleurs: pensez à toute la tension statique qu’on se fait subir ainsi au long d’une journée! Donc, quand on ne tape pas, les mains ont une place: sur les genoux (ou bien au-dessus de la tête pour s’étirer).
  7. Fuyez le froid. A l’ordinateur, on se refroidit vite. Taper avec les mains froides, c’est vraiment pas top (plus de micro-dégâts). Durant des années, mon ordinateur était dans un courant d’air — en plus du fait que j’ai facilement les mains froides. Donc, sortez de ce courant d’air, montez le chauffage si nécessaire (ou mettez un pull) et réchauffez-vous les mains. En les frottant l’une à l’autre avant de vous mettre au clavier, ou même en les passant sous l’eau chaude.
  8. Luminosité constante. La luminosité de votre environnement de travail devrait être similaire à celle de votre écran. Donc, le soir, allumez le plafonnier! L’écran qui brille tout seul dans le noir jusqu’à 2h du mat’, c’est pas terrible pour les yeux (et qui dit pas terrible pour les yeux, dit aussi tensions voire douleurs côté tête). Prenez aussi l’habitude de regarder régulièrement au loin.

Bien sûr, au-delà de tous les tuyaux et “trucs” qu’on peut donner, il y a une règle d’or: s’écouter. Si on est incomfortable, qu’on ne respire plus, qu’on ne peut pas “se permettre” de prendre une pause& C’est qu’il faut arrêter.

Les douleurs chroniques, on peut bien vivre avec. Mais on vit encore mieux sans.

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Le placement dans les moteurs de recherche [fr]

[en] A document on how search engins function and how to improve indexing for your site, which I wrote for a client over June/July. If this interests you, you should definitely check out my notes on Matt Cutts' Whitehad SEO tips for bloggers.

*Ceci est un document rédigé pour un client en juin/juillet 2007. Un grand merci à Béatrice pour son assistance éditoriale! Si vous voulez l’imprimer et le lire tranquillement, je vous recommande de [télécharger le PDF (6 pages)](/files/Le-placement-dans-les-moteurs-de-recherche–Stephanie-Booth–07-2007.pdf). Ce document est distribué sous une [licence Creative Commons by-nc-sa](http://creativecommons.org/licenses/by-nc-sa/2.5/ch/deed.fr).*

#### Introduction

On est souvent tenté de mesurer le succès d’un site internet par son placement dans les moteurs de recherche [1]. En effet, un bon placement dans les moteurs de recherche peut être un indicateur parmi d’autres du succès d’un site. Malheureusement, le fonctionnement des moteurs de recherche en général et du positionnement en particulier est difficile à comprendre et amène souvent à avoir des attentes peu réalistes en la matière, en particulier l’exigence des résultats précis pour certains mots-clés donnés.

Le positionnement dans un moteur de recherche ne peut pas être contrôlé [2]. On peut l’influencer positivement en soignant certains aspects techniques ou rédactionnels du site, mais le facteur principal dans un bon placement demeurera inévitablement la qualité du contenu.

En fait, le placement dans les moteurs de recherche est une conséquence de la popularité d’un site, et non sa cause. (Même si, bien entendu, un bon placement peut amener des visiteurs au site — mais un bon placement seul ne suffit pas.)

#### 1. Comment fonctionne un moteur de recherche ?

##### 1.1. Fonctionnement général

La fonction principale d’un moteur de recherche est de fournir à son utilisateur la liste des pages Internet correspondant aux mots-clés que celui-ci aura spécifiés. Généralement [3], cela revient à fournir une liste de pages contenant ces mots-clés. Cela est en soi une opération relativement simple. Ce qui est très complexe, par contre, c’est le classement de tous ces résultats afin de mettre en tête de liste les plus pertinents. L’algorithme utilisé par Google à cet effet est secret, et comprend une bonne centaine de variables. On saisit donc aisément pourquoi il n’est pas possible de contrôler sa position dans un moteur de recherche. D’ailleurs, si ça l’était, ce positionnement perdrait tout son sens…

Le premier facteur qui va influencer le placement est bien entendu le contenu de la page : les mots-clés y apparaissent-ils? Sont-ils proches les uns des autres, ou bien éloignés ? Apparaissent-ils une seule fois, ou bien plusieurs fois ? Apparaissent-ils dans le titre de la page, dans les divers titres qui organisent le contenu de celle-ci, dans le corps du texte, en gras, dans un lien, dans des citations, en haut de la page, en bas de la page… ?

Un autre facteur qui va avoir beaucoup d’influence sur “l’autorité” que Google accordera à un site Web est le nombre de liens entrants vers ce site. De plus, la provenance de ces liens a une importance : le “pagerank” (autorité) se calcule de façon circulaire. Logiquement, les liens provenant de sites dont l’autorité est déjà reconnue auront plus d’impact que des liens provenant de sites moins cotés (mais un grand nombre de liens provenant de sites peu cotés comptera également…).

Le fait de définir des “mots-clés” [4] dans les différentes pages du site était très important pour le placement dans les moteurs de recherche à une certaine époque (pré-Google). Maintenant, l’importance de ces mots-clés est très limitée, voire même nulle selon certains.

##### 1.2. Le choix des mots clés

Lorsque l’on cherche à mesurer la performance d’un site dans Google, par exemple, on introduit dans le moteur de recherche des mots clés qui semblent pertinents par rapport au contenu du site en question. Mais ces mots-clés sont-ils ceux qu’introduiraient les personnes faisant partie du public-cible du site?

Il est en fait très difficile de deviner quels mots-clés un internaute recherchant une information donnée va introduire dans un moteur de recherche. Parfois, les gens y tapent des questions entières. Parfois juste un mot. Parfois, les mots pour lesquels ils imaginent que le site web dont ils auraient besoin aura été optimisé. Et parfois encore, l’information qu’ils tirent du site et qui a de la valeur pour eux n’est pas celle qu’imaginait l’auteur du site.

Se focaliser sur certains mots-clés n’est donc pas une stratégie très porteuse. Il vaut mieux se concentrer sur le référencement général du site et la qualité de son contenu, et laisser au moteur de recherche le soin de déterminer quels sont les mots-clés les plus pertinents pour lui.

##### 1.3. Langue et géographie

Un moteur de recherche comme Google donne la possibilité de limiter les langues dans lesquelles la recherche est effectuée, ou de circonscrire la recherche à un pays donné. Il faut cependant prendre garde au fait que la détection de la langue ou du pays de provenance d’une page peut facilement être erronée. La langue est détectée automatiquement en analysant le contenu de la page (ce qui crée vite des problèmes lorsqu’une page contient plus d’une langue), et pour ce qui est du pays, il semblerait que la localisation physique du serveur hébergeant le site web soit déterminante.

Notons également qu’une recherche “en français” donne des résultats légèrement différents selon qu’on utilise google.fr ou google.ch.

Il ne faut donc pas trop compter sur ces distinctions qui fluctuent facilement — mais elles ont le mérite de rappeler qu’un site visant un public local est “en compétition”, pour ce qui est de la pertinence des mots-clés, avec tous les autres sites publiés dans la même langue. Les seules véritables frontières sur internet sont linguistiques.

#### 2. Que conclure d’un placement insatisfaisant?

C’est souvent le constat d’un placement peu satisfaisant dans les moteurs de recherche qui amène à se demander ce que l’on peut faire pour l’améliorer. Il est important, tout d’abord, de ne pas perdre de vue l’élément de subjectivité que comporte un tel constat. Le placement n’est pas quelque chose d’absolu: une page va être classée en fonction de sa pertinence par rapport aux mots-clés qui ont été donnés comme critères de recherche. La sélection des mots-clés doit donc se faire très soigneusement s’ils doivent servir à évaluer d’une façon ou d’une autre si le placement est “bon”.

Les causes d’un placement insatisfaisant peuvent être multiples. Pour y remédier, il est important des les identifier correctement. Tout d’abord, il faut distinguer parmi les facteurs agissant sur le placement ceux qui sont “internes”, propres au site placé, et donc sur lesquels on peut agir, de ceux qui sont “externes”, sur lesquels on n’a pas prise.

##### 2.1. Facteurs externes

Ils sont au nombre de deux:

* les mots-clés choisis
* les sites “concurrents”

Chaque site est placé dans la liste des résultats pour les mots-clés choisis par rapport aux autres sites ayant un contenu similaire (potentiellement pertinent pour les mots-clés recherchés). Obtenir un “bon placement” dans un tel cas de figure sera donc une toute autre histoire s’il s’agit d’un domaine dans lequel il existe quantité de sites ayant déjà une présence forte, ou si le domaine en question est relativement peu documenté sur internet.

##### 2.2. Facteurs internes

Les facteurs internes influençant le positionnement d’un site sont les suivants:

* qualité du contenu
* mise en valeur rédactionnelle du contenu
* mise en valeur technique du contenu

La qualité du contenu influence de deux manières le placement. Premièrement, d’une façon tout à fait mécanique, comme expliqué plus haut: la fréquence et la place des mots-clés dans le texte de la page est analysé et interprété par le moteur de recherche. Celui-ci, par contre, n’a aucun moyen d’évaluer la “qualité” d’un texte au sens où un être humain pourrait l’entendre. Cette “qualité” est en fait mesurée au nombre de liens entrants établis par d’autres créateurs de site. Ce n’est donc pas directement le moteur de recherche qui est influencé ici, mais les êtres humains qui jugeront le contenu digne ou non d’une mention sur leur site.

La “mise en valeur rédactionnelle” consiste à organiser le texte d’une façon qui tienne compte de la manière dont le moteur de recherche indexera le contenu: que va-t-on regrouper sur une même page? Quelles expressions choisir pour les titres? comment utiliser gras, liens, sous-titres de façon adéquate?

La “mise en valeur technique”, quant à elle, consiste à s’assurer qu’il n’y a pas d’obstacles techniques à la bonne indexation du site et à la création de liens vers les différentes pages qu’il comporte. Par exemple, on évitera les cadres (“frames”), les liens en javascript, le balisage non sémantique, etc.

Lorsque le référencement n’est pas satisfaisant, il convient donc de repérer dans quel domaine les améliorations doivent être faites. Pour ce faire, on regardera dans l’ordre:

* les aspects techniques
* les aspects rédactionnels
* le contenu proprement dit.

En effet, s’il y a des obstacles techniques majeurs à une bonne indexation, il ne sert à rien de s’acharner à améliorer la qualité ou l’intérêt du contenu. Celui-ci est peut-être parfaitement adéquat, mais il n’est simplement pas mis correctement en valeur. Une fois que la qualité technique du site est assurée, on peut s’intéresser à la technique de rédaction, par exemple en améliorant la façon dont les titres sont choisis, ou en optimisant la façon dont le contenu est organisé sur les diverses pages du site.

C’est seulement une fois ces questions techniques réglées (du moins pour ce qui est des grandes lignes) que l’on peut réellement évaluer si la qualité proprement dite du contenu est en cause. Et à ce moment-là, il est important d’inclure dans l’évaluation les facteurs extérieurs comme la place occupée par les autres sites consacrés à des sujets similaires.

#### 3. Que faire pour améliorer le placement général ?

Encore une fois, la chose principale à faire pour avoir un bon placement est d’avoir un contenu de qualité. En effet, les algorithmes des moteurs de recherche visent à mettre en avant les pages qui sont utiles aux gens faisant les recherches — le contenu est donc primordial.

Les créateurs de sites peuvent ensuite aider les moteurs de recherche à indexer correctement leur contenu en prenant garde à certains points:

Aspects techniques :

* utiliser un balisage HTML propre et sémantique
* prévoir une architecture de site qui encourage les autres propriétaires de sites à faire des liens vers différentes pages de celui-ci
* créer suffisamment de liens entre les différentes parties du site pour permettre une navigation facile (particulièrement dans le corps du texte lorsque cela est pertinent)
* utiliser un schéma d’URL “sympathique” pour les moteurs de recherche
* éviter les frames (cadres), les images représentant du texte et les liens en javascript.

Aspects rédactionnels :

* structurer les pages avec titres et sous-titres
* choisir des titres qui contiennent des mots-clés en adéquation avec le contenu de la page.

On notera qu’il y a deux sortes de “bon placement”: l’autorité que Google confère à une page de façon générale, ou “PageRank” [5], et la position dans laquelle cette page se trouvera pour la recherche de mots-clés précis.

Une page peut avoir un très bon PageRank mais être mal placée pour une recherche selon certains mots-clés. Cela peut être le cas parce que ces mots-clés n’occupent pas une place assez prédominante (au sens de Google) dans la page, voire n’y figurent pas (!). Mais aussi, d’autres sites existent peut-être dont le contenu relatif à ces mots-clés est plus pertinent. Cette pertinence apparaîtra (aux yeux du moteur de recherche) à travers la place qu’occupent ces mots-clés dans le contenu de la page en question et des pages proches, et surtout à travers les liens entrants vers cette page: le texte de ces liens utilise-t-il régulièrement ces mots-clés, ou non?

Par exemple, on trouvera normal qu’en tapant les mots-clés “prévention+sida” le premier résultat apparaissant soit , un site consacré uniquement à la prévention Sida, plutôt que , la page à ce sujet sur ciao.ch, un site qui comporte des informations sur des sujets très variés.

#### 4. Qu’apporte un bon placement ?

Il peut être utile de regarder d’un peu plus près les raisons qui poussent à vouloir un bon placement dans un moteur de recherche. Effectivement, un site bien placé, qui se situe dans les premiers résultats pour les mots-clés que recherchent les gens qui seraient intéressés par le contenu du site, va attirer plus de visiteurs par ce biais.

Gardons cependant à l’esprit que le placement est un moyen d’attirer des visiteurs, et non une fin en soi. Ce n’est d’ailleurs pas le seul moyen d’attirer des visiteurs sur son site: les gens peuvent aussi y arriver parce qu’ils ont cliqué sur un lien se trouvant sur un autre site, parce qu’on leur en a parlé, ou qu’on leur a envoyé l’adresse par e-mail, chat, ou messagerie instantanée.

Ces derniers moyens font intervenir quelque chose qui est de l’ordre du bouche à oreille: une recommandation “de personne à personne”, qui est généralement beaucoup plus efficace qu’une entrée dans un répertoire automatisé (le moteur de recherche), et qui prend de plus en plus d’importance dans l’internet d’aujourd’hui. Un lien sur un site web est une recommandation, et cela d’autant plus si ce site est un site personnel, comme un blog, par exemple.

Bien entendu, les résultats des moteurs de recherche vont refléter la part “internet” de ces recommandations en bouche à oreille. Une adresse web transmise dans une liste de discussion par e-mail va se retrouver indexée via les archives en ligne de celle-ci. Les blogs sont des sites internet, et “comptent” évidemment pour le moteur de recherche — d’autant plus que bon nombre d’entre eux sont en fait très bien “cotés” (PageRank).

Si beaucoup de propriétaires de sites jugent que le contenu d’un site vaut la peine qu’on en parle, le placement de ce site dans les moteurs de recherche va s’en trouver amélioré, mais ce placement est la conséquence de cet intérêt et non sa cause. Tenter d’agir directement sur le placement est donc insuffisant: c’est le contenu du site qui va jouer un rôle prépondérant.

#### Conclusion

Le placement d’un site dans un moteur de recherche est un indicateur de qualité parmi d’autres. Ce placement ne peut pas être contrôlé, et ne dépend pas uniquement du site concerné — il est toujours relatif au reste du matériel existant sur internet.

Il est bien plus efficace d’agir sur le contenu et la qualité formelle d’un site afin de l’améliorer plutôt que de chercher à obtenir directement un résultat en termes de placement par rapport à certains mots-clés, objectif qui est souvient peu réaliste.

#### Notes

1. La plupart des moteurs de recherche fonctionnent sur le modèle de Google. Si ce document parle des moteurs de recherche en général, c’est plus particulièrement de Google et des moteurs de recherche fonctionnant sur des principes similaires dont il s’agit ici.
2. Les organisations qui garantissent un placement dans les x premiers résultats pour tel ou tel mot-clé utilisent des techniques peu éthiques qui reviennent en somme à tricher avec les algorithmes de classement des moteurs de recherche []. D’un moyen pour mesurer quelque chose (la qualité), le placement devient un but en soi.
3. Google tient en effet également compte des mots utilisés pour créer des liens vers une page donnée. Le “googlebombing” abuse de ce fait pour imposer une page spécifique en première position lorsqu’on l’on recherche certains mots-clés, en obtenant qu’un grand nombre de sites Web utilisent ceux-ci dans le texte de liens pointant vers cette page. Un exemple célèbre plaçait la biographie officielle de George Bush en première position des résultats lorsque l’on cherchait l’expression “miserable failure”, même si la page ne contenait bien sûr pas cette expression. Voir aussi .
4. Ces fameux mots-clés, importants pour les moteurs de recherche de la génération précédant Google, sont ceux que l’on place dans la balise HTML .
5. Le PageRank est une valeur allant de 0 à 10 et qui est basée sur le nombre de liens entrants vers une page, pondérée par la valeur de PageRank de la page sur laquelle se trouve ce lien.

*A lire aussi, en anglais: [Matt Cutts: Whitehat SEO Tips For Bloggers](http://climbtothestars.org/archives/2007/07/22/wordcamp-2007-matt-cutts-whitehat-seo-tips-for-bloggers/), les notes que j’ai prises lors de sa conférence à WordCamp (San Francisco).*

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