Blog du Paléo [en]

[fr] A quick feedback I gave about the blog of a local (but very popular) festival.

Une fois n’est pas coutume, je vais essayer de faire court. (Je soutenais hier à mon examinatrice de demi-licence de philo 😉 qu’on pouvait faire très court sur un blog, qu’il suffisait d’aller regarder, par exemple, le mien… ahem. Oui je sais, je suis la reine de la tartine.)

J’étais au Paléo hier sur invitation de l’association CIAO (je suis leur partenaire pour le thème internet), ce qui tombait bien, car j’adore les feux d’artifices de ce festival. Bref, avant de partir, j’ai fait un petit tour sur le site du Paléo et j’ai découvert qu’ils avaient un blog. (Je l’ai appris plus tard, une expérience “assez à l’arrache” (sic), donc tout à fait pardonnable qu’il y ait des choses à redire.)

Vous me connaissez, je suis à peu près incapable de la fermer. J’ai donc laissé un petit feedback concernant ce blog dans leur forum, qui a d’ailleurs été fort bien reçu. Je le reproduis ici:

  • dans l’ensemble, le blog part dans la bonne direction. Infos un peu “coulisses”, je crois que c’est la direction à donner à un blog de festival.

  • côté ton, par contre, ça varie selon les rédacteurs. Nombre de billets sont trop “journalistiques” (pas un compliment en l’occurrence, les journalistes font parfois les pires blogueurs). Un bon truc pour trouver le ton: parler en “je” (ça aide à être un peu “personnel”, sans pour autant que ça doive faire “journal intime”) et choisir comme public-cible de ses écrits un group d’amis qui nous apprécie.

  • dommage que le blog ne soit pas plus mis en valeur ailleurs sur le site (e.g. intégrer à la page d’accueil un flux RSS avec titres des derniers billets, voire — au secours! — le blog entiter?) L’année prochaine peut-être?

  • les commentaires… quel dommage de les rediriger vers ce forum, où il faut s’inscrire, cliquer dans l’e-mail de confirmation, se connecter! Le plus gros risque avec un blog, c’est de ne pas avoir de commentaires — pas d’être débordé. Tout ce qui rend la conversation facile est bienvenu, et tout ce qui pourrait être un obstacle est à proscrire (jusqu’à preuve d’éléments nuisibles parmi le lectorat).

  • quelques détails concernant la maquette: liens “haut” un peu désuets, pas de permaliens (si je veux faire un lien vers un article depuis mon blog, je fais comment?), pas de flux RSS pour s’abonner… etc. On dirait que le moteur de blog a été “fait sur mesure”, ce qui est une solution que je déconseille absolument, à moins d’avoir des moyens considérables à disposition et une bonne connaissance des outils de blog (on ne s’improvise pas créateur d’outil de blog, même si on a une grande expérience dans la fabrication des sites web). Histoire de ne pas réinventer la roue, WordPress est un excellent outil, gratuit, et facilement intégrable à d’autre composantes d’un site.

Voilà! J’ajouterai juste, à nouveau, que si faire un blog est facile (tant du point de vue de l’installation de l’outil que de son utilisation), les aspects stratégiques et rédactionnels de ce média ne vont pas de soi. J’en profite pour vous envoyer regarder la vidéo que j’ai enregistrée il y a quelque temps déjà, et qui tente d’expliquer cet apparent paradoxe: bloguer c’est super facile, mais se former pour le faire correctement n’est pas superflu.

Chat perdu? Pas si sûr… [en]

[fr] Poor little lost cat? Not necessarily. Cats can travel upto 2-3km to hunt, and way more for a tom running after females. This cat, who wouldn't quit following me around, is probably just on a (very) long walk, and runs the risk of being kept away from his home if made too comfortable.

A call to the local shelter gave me this information (about three people were ready to adopt him on the spot, so something needed to be done):

  • ignore him completely (no food, no water, no attention) so that he doesn't get comfy and heads back home because he's thirsty, hungry, or wants a cuddle
  • if he's still there after a few days, put notices up in the neighbourhood
  • if he's still there after a week or so, get the shelter to come and pick him up

The bottom line is that cats don't "get lost". They'll go back home, unless they're given a good reason (food, shelter, friendly humans) not to.

Chat perdu? Pas si sûr... (Vallombreuse, Prilly/Lausanne) 7

Me promenant à la Vallombreuse (près de la frontière entre les communes de Lausanne et Prilly), j’entends un chat qui miaule devant le numéro 77. Je regarde, il ressemble à Bagha, il veut sûrement rentrer.

A mon arrivée, il court vers moi comme un petit chien. Trois caresses, un câlin, je lui ouvre la porte mais cela ne l’intéresse pas. Je lui souhaite une bonne journée et m’en vais, mais je viens visiblement d’être "adoptée" et il me suit partout.

Que faire? J’essaie de le semer, sans succès. Après enquête dans le voisinage, il s’avère que ce chat était là la nuit d’avant et que quelqu’un l’a nourri. Pas étonnant qu’il traîne encore dans le coin! C’est un joli jeune mâle très (trop?) affectueux, pas castré.

Coup de fil à la SPA pour demander quoi faire (on soupçonne qu’il est perdu, et devant la mobilisation générale de l’immeuble pour l’adopter…). Conseils avisés du monsieur de la SPA:

  • il est sans doute en vadrouille plutôt que perdu — un chat ne se "perd" pas, mais fait facilement 2-3km pour chasser, voire plus si c’est un mâle qui court après des femelles (le chat en question est un jeune mâle pas castré, et — coïncidence — la dame qui l’avait nourri la veille a une femelle non stérilisée dans son appart du rez…)
  • ne pas le nourrir, ni lui donner à boire, ni d’attention; en bref, l’ignorer — le but est de ne pas rendre l’endroit "sympathique" pour qu’il retourne chez lui; en lui fournissant un semblant de foyer, même sous forme d’un peu de nourriture et de câlins, il risque de s’attacher et de ne plus rentrer chez lui
  • s’il est encore là dans quelques jours, mettre des affiches dans le quartier; au bout d’une semaine environ, appeler la SPA pour qu’ils viennent le chercher…

Certains chats sont plus affectueux que d’autres, s’attachent plus vite que d’autres. Celui-ci… c’est un rapide (il n’a pas fallu grand-chose pour qu’il me suive à travers le quartier).

Sur internet, il y a bien le site animal-trouve.ch, mais mis à part une gestion catastrophique des langues le site semble vraiment peu pratique. Difficile de faire des recherches fine, présentation des informations trop synthétique (une page listant les détails de toutes les fiches résultant d’une requête, ce serait pas du luxe), confusion entre animaux perdus et animaux trouvés… Bref, pas terrible.

Dans le Canton de Vaud, les animaux perdus/trouvés sont à annoncer au registre des animaux trouvés (SVPA, Refuge Sainte-Catherine. Un animal perdu peut être annoncé sans frais au 021/784 8000; pour un animal trouvé, il faut remplir le formulaire d’annonce se trouvant sur le site.

Chat perdu, donc? Pas si sûr.

Chat perdu? Pas si sûr... (Vallombreuse, Prilly/Lausanne) 2

Surtout, surtout — si vous avez un chat, faites-le munir d’une puce électronique afin qu’il puisse être identifié.

MySpace supprime les profils de 29'000 "délinquants sexuels" [en]

Il y a quelques jours, on a attiré mon attention sur cet article de la BBC, qui rapporte que le site MySpace (une sorte de super-Skyblog d’origine américaine) a supprimé de son site les profils de 29’000 “délinquants sexuels” (“sex offenders”).

J’ai écrit deux billets à ce sujet en anglais, qui ont reçu pas mal de couverture dans la blogosphère anglophone. J’ai aussi été interviewée par la radio BBC World suite à mon message leur signalant ma réaction.

Ces deux billets comportent un résumé bref en français que je reproduis ici pour plus de commodité.

MySpace exclut de son site 29’000 “sex offenders” (des gens qui ont été accusés de crimes sexuels) enregistrés. C’est problématique d’une part car suivant l’Etat dans lequel elles ont été condamnées, ces personnes enregistrées peuvent être coupables de choses aussi anodines que: relations homosexuelles, nudisme, uriner dans un lieu public, faire l’amour dans un lieu public, etc. D’autre part, je rappelle les chiffres provenant d’une récente étude sur les crimes sexuels impliquant des minteurs, qui vont à l’encontre de l’idée qu’on se fait habituellement de ce genre de cas. En agissant ainsi, possiblement poussés par la paranoïa ambiante, MySpace contribue à cette paranoïa. Je regrette que la presse joue systématiquement le jeu de la peur et ne se fasse pas l’avocate d’une attitude moins paniquée face à la question des prédateurs sexuels en ligne. (En résumé: les enfants courent plus de risques hors ligne qu’en ligne, et probablement bien plus à chaque fois qu’ils montent dans une voiture ou traversent la route…)

Stephanie Booth, MySpace Banning Sex Offenders: Online Predator Paranoia

Conseils aux parents (après mon interview à la BBC ce soir au sujet des “sex offenders” bannis de MySpace):

  • pas de panique, les prédateurs sexuels tels que nous les présentent les médias ne sont pas légion, votre enfant ne court pas des risques immodérés en étant sur internet;
  • dialoguez avec votre enfant; intéressez-vous à ce qu’il fait en ligne;
  • souvenez-vous que fournir des informations personnelles n’est pas un très grand risque; par contre, s’engager dans des relations de séduction avec des inconnus ou des amis adultes en ligne l’est.

J’ai écrit relativement peu en anglais à ce sujet jusqu’à maintenant. En français, lisez Adolescents, MySpace, internet: citations de danah boyd et Henry Jenkins, De la “prévention internet”, les billets en rapport avec mon projet de livre sur les adolescents et internet, et la documentation à l’attention des ados que j’ai rédigée pour ciao.ch.

<

p class=”sig”>Stephanie Booth, Parents, Teenagers, Internet, Predators, Fear…

Donc, en faisant ma tournée sur technorati, pour voir qui a mentionné dans son blog l’article de la BBC, je suis tombée sur un billet en français qui se réjouissait de la nouvelle. Mon long commentaire à ce billet devenant trop long, j’ai décidé de le faire ici, sur mon blog, et du coup, de parler un peu de cette histoire pour mes lecteurs francophones:

Bonne nouvelle signée MySpace qui vient de supprimer 29.000 profils de délinquants sexuels américains errants sur son espace qui compte 80 millions internautes. La suppression a été effectuée grâce à son partenariat avec le bureau de vérification Sentinel Tech Holding Crop qui développe une base de données nationale de délinquants sexuels. La législation américaine facilite cette tâche car elle permet de consulter librement les fiches de ces déliquants sur le site du ministère de la justice…

M/S, MySpace a les yeux sur les délinquants sexuels

Comme je l’explique donc dans ma réaction à l’article de la BBC ce n’est pas une si bonne nouvelle que ça. Ce sont les états qui définissent ce qu’est un “délinquant sexuel”, et suivant où, on peut être sur une de ces listes pour avoir montré ses fesses en public. De plus, les profils supprimés seraient ceux où l’adresse e-mail fournie correspond à celle qui se trouve dans le dossier des délinquants sexuels. Vous pensez vraiment qu’un “pervers à la recherche de victimes” (et encore, voir plus bas pour ma réfutation de la forme qu’on donne au problème) serait aussi bête?

Aussi, la problématique des prédateurs sexuels sur internet est dramatisée et déformée par les médias. Tout d’abord, on perd de vue que la grande majorité des crimes sexuels sur mineurs impliquent la famille ou des amis proches de la famille (et non des inconnus ou “connaissances” provenant d’internet). Les cas faisant intervenir internet sont une minorité, et sont plus de l’ordre “relation de séduction d’ados” que “duperie et enlèvement d’enfants”. On peut légitimement se demander si une telle action de la part de MySpace est vraiment utile (il s’agit en fait plus de sauvegarder leur image), et si on n’est pas en train de se donner bonne conscience tout en évitant de faire de la prévention utile, mais quelque peu plus complexe (puisqu’il s’agit d’aller plonger dans la façon dont les adolescents vivent l’éveil de leur sexualité et de leurs premières relations amoureuses). Voir à ce sujet De la “prévention internet”, billet qui, au milieu de mes grands questionnements, aborde cette question.

Mon ami Kevin Anderson, journaliste américain vivant à Londres, a écrit un excellent billet au sujet de toute cette histoire suite à un interview assez frustrant qu’il a donné à la BBC: ‘Think of the children’. Yes, but also think about the journalism. Entre autres, il en appelle à la presse, qui couvre systématiquement ce genre d’événement selon l’angle “mon Dieu, ça grouille de pédophiles sur internet, enfin on fait quelque chose, mais est-ce suffisant?”

I am taking an issue with the format and the journalistic assumptions made. Yes, there is a problem here, but it’s not the one that is being shouted in the headlines. The facts don’t support the sensationalist story of a predator lurking behind every MySpace profile or blog post. As Steph points out in her posts, the threat to youth isn’t in them having blogs or being on social networks. The problem is one of emotionally vulnerable teens being preyed upon by opportunistic adults. It’s more complicated and less emotive than saying: Keep the paedos off of MySpace.

Kevin Anderson, ‘Think of the children’. Yes, but also think about the journalism

Après mon interview à la BBC il y a deux jours, j’ai envoyé à quelques (3-4) journalistes romands de ma connaissance un e-mail contenant un appel à une couverture plus “réaliste” que “sensationnelle” de cette histoire. Voici à quelques variations près le message que j’ai envoyé:

Vous avez peut-être entendu parler du fait que MySpace a “viré” de son
site 29’000 personnes se trouvant sur les listes de délinquants
sexuels tenues par les Etats aux USA. J’ai écrit une assez longue
réaction à ce sujet (en anglais) et me suis également faite
interviewer par la BBC.

En deux mots:

  • la définition de “sex offender” est problématique (dans certains
    états, on peut finir sur ces listes pour avoir montré ses fesses ou eu
    des relations homosexuelles)
  • une telle action de la part de MySpace (pour sauver leur image,
    principalement) est problématique d’une part car elle renforce la peur
    (peu justifiée) ambiante autour des prédateurs sexuels en ligne, et
    d’autre part car c’est une mesure peu utile car elle est déconnectée
    de la réalité des “problèmes/agressions à caractère sexuel” que
    rencontrent les ados en ligne.

[liens vers mes deux articles]

Je ne sais pas si c’est votre rayon ou non et si ça vous intéresse,
mais si vous connaissez quelqu’un qui serait susceptible de couvrir
cette histoire sous cet angle (un angle qui manque cruellement dans
les médias “traditionnels”) n’hésitez pas à leur dire de prendre
contact avec moi (+41 78 625 44 74).

Deux réponses intéressées à ce jour (une personne en vacances qui a retransmis le mail, et un quotidien local pour qui ce n’est peut-être pas évident de couvrir un tel sujet international). Je réitère donc ici mon appel: y’a-t-il une publication romande qui veuille relever le défi?

De la "prévention internet" [en]

[fr] Thursday evening, I went to listen to a conference given by a local high-ranking police officer who has specialised in tracking down pedophiles on the internet. His presentation was titled "Dangers of the Internet", and I was expecting to hear warnings about excessive pornography consumption and predators lurking in chatrooms.

That's exactly what I heard.

Before going, I had intended to blog viciously about the conference. I changed my mind. I changed my mind because first of all, I spoke up a few times during the conference to ask for numbers, give information I had gathered from other sources, or simply state my discomfort with some of the "official" messages targeted at kids to "keep them safe".

Then, after the talk, I went to have a chat with the speaker. I realised that we agreed on quite a few things, actually. Our angle is different when presenting, of course, and more importantly, his job is to hunt down pedophiles, not talk about the internet and teenagers to the public (which, in a way, is mine).

To cut a long story short, I had a few interesting conversations during that evening, which left me more motivated than ever to get on with my book project on the subject of teenagers and the internet. Problems are complex, solutions aren't simple. And around here, there is little money available to run awareness operations correctly.

Jeudi soir, je suis allée assister à une conférence sur les dangers d’internet, donnée par Arnold Poot, Inspecteur principal adjoint à la police cantonale vaudoise, spécialisé dans la traque au matériel pédophile sur internet. J’y suis allée prête à me retrouver devant le “discours attendu” au sujet des prédateurs sexuels sur internet. Je n’ai pas été déçue. Pour être brutalement honnête, j’avais aussi la ferme intention de bloguer tout ça, de prendre des notes, et de montrer méchamment du doigt les insuffisances d’une telle approche.

J’ai changé d’avis. Pas sur le fond, non. Je pense toujours qu’on exagère grandement le problème des prédateurs sexuels sur internet, et qu’à force de placer des miroirs déformants entre la réalité et nos discours, on finit par ne plus s’y retrouver. Par contre, je n’ai plus envie de démonter point par point la présentation qui nous a été faite.

Ceci n’est donc pas le billet que j’avais l’intention d’écrire. Attendez-vous donc à quelques ruminations personnelles et questionnements pas toujours faciles dans le long billet que vous avez commencé à lire.

Qu’est-ce qui a amené ce changement d’état d’esprit? C’est simple: une conversation. Au lieu de fulminer dans mon coin et de cracher du venin ensuite sur mon blog (mon projet initial — pas très reluisant, je l’admets), je suis à intervenue à quelques reprises durant la présentation pour apporter des informations qui m’amènent à avoir un autre regard sur certaines choses dites, et même pour exprimer mon désaccord face à une certaine conception de la prévention internet (“ne pas donner son nom ni d’informations personnelles”).

Il y a des semaines que je désire écrire un billet (toujours pas fait, donc) en français qui rend compte de la table ronde sur la victimisation des mineurs à laquelle a participé mon amie danah boyd, chercheuse travaillant sur la façon dont les jeunes construisent leur identité dans les espaces numériques. A cette table ronde, trois autres chercheurs actifs dans le domaine des crimes commis à l’encontre de mineurs. Je rentrerai dans les détails plus tard, mais si vous comprenez un peu d’anglais, je vous encourage vivement à lire ce que dit le Dr. David Finkelhor, directeur du Crimes against Children Research Center, en pages 3 à 6 de la retranscription PDF de cette discussion. (Le reste est fascinant aussi, je n’ai d’ailleurs pas fini de lire les 34 pages de la retranscription, mais l’essentiel pour comprendre ma prise de position ici se trouve dans ces trois-quatre pages.)

Mais ce n’est pas tout. Après la conférence, je suis allée discuter avec l’intervenant. Pour m’excuser de lui être ainsi rentré dans le cadre durant sa présentation, d’une part, mais aussi pour partager mon malaise face à certains messages véhiculés de façon générale autour de la question des pédophiles sur internet. Et j’ai été surprise.

Parce qu’en fin de compte, on était d’accord sur de nombreux points. Parce que son discours, comme il le dit, c’est celui “d’un flic qui arrête des pédophiles” — et pas autre chose. Son métier, c’est d’être policier, j’ai réalisé. Il nous a fait une présentation sur les dangers d’internet tels qu’ils apparaissent dans son quotidien de professionnel — ce qui n’est pas forcément la même chose que “rendre compte de la situation sur internet dans sa globalité” ou même “faire de la prévention”.

J’ai discuté longuement avec lui, puis avec deux enseignantes (dont une avait assisté à ma rapide présentation de l’internet social à la HEP en début d’année scolaire) qui font de la prévention internet dans les classes du primaire. Discussions intéressantes et sympathiques, mais où encore une fois, je n’ai pu que constater à quel point nous manquons de moyens (en fin de compte, cela reviendra toujours à une question d’argent) pour faire de la prévention “correctement”.

Je voudrais pouvoir former des gens à faire le genre d’intervention que je fais dans les écoles — et pas juste en leur donnant un survol de la situation durant 45 minutes. Mais qui, comment, avec quel argent? De plus, je réalise de plus en plus que pour faire de la prévention intelligente, d’une part il faut avoir identifié le problème (les dangers) correctement — ce qui est à mon avis souvent pas le cas lorsqu’il s’agit d’internet — et d’autre part, on retombe inévitablement sur des problèmes éducatifs de base (la relation parents-enfants, le dialogue) qui renvoient à un contexte de société encore plus général.

Que faire? Allez toquer chez Mme Lyon? Peut-être. Mais honnêtement, je n’aime pas “démarcher les gens à froid”, et je n’ai pas l’énergie pour ça. (Peut-être que je devrais le faire plus, mais pour le moment, c’est comme ça que je fonctionne.) Il y a assez de travail à faire avec les gens motivés, à moitié convaincus, ou au moins curieux, qui me contactent d’eux-mêmes. Oui, on critiquera peut-être, mais j’attends qu’on vienne me chercher. Ça changera peut-être un jour, mais je n’en suis honnêtement pas certaine.

Donc, que faire? Du coup, je retrouve un bon coup de pêche (pas que je l’avais perdue) pour mon projet de livre. Je crois que le public le plus important à toucher, c’est les parents, en l’occurrence. Et les gens “en charge de la prévention”. Peut-être qu’un livre serait utile.

J’ai fait plusieurs lectures ces derniers temps qui m’ont marquée. Tout d’abord, “Blink” et “The Tipping Point” de Malcolm Gladwell. Le premier s’intéresse à l’intuition, d’un point de vue scientifique. J’y ai retrouvé, exposées de façon bien plus précises, fouillées et argumentées, de nombreuses idées que j’avais fini par me faire, au cours des années, sur la question. Le deuxième examine ce qui fait “basculer” certains phénomènes: qu’est-ce qui fait qu’une idée ou une tendance à du succès? Il y parle de la propagation des idées, des différents types de personnalité qui y jouent un rôle clé, et donne aussi quelques exemples d’application des ces principes à… des problématiques de prévention.

Ensuite, livre dans lequel je suis plongée en ce moment: “The Culture of Fear” (Barry Glassner) — une critique sans complaisance de la façon dont la peur est promue par les médias et les gouvernements pour, entre autres, encourager à la consommation. C’est américain, oui. manchettes-peur Mais on est en plein dedans ici aussi: les chiens dangereux, le loup, l’ours maintenant, les étrangers bien sûr, les jeunes, la technologie… et les pédophiles tapis dans les chats sur internet, prêts à se jeter sur nos enfants sans défense. Ce n’est pas pour rien que le premier obstacle au bonheur est la télévision, où l’on nous rappelle sans cesse et si bien de quoi avoir peur et à quel point notre monde va mal.

Mes réflexions ces temps ont pour toile de fond ces lectures. Il y a aussi, dans la catégorie “billets jamais écrits”, “The Cluetrain Manifesto”. Achetez ce livre. Lisez-le. Ou si vous ne voulez pas l’acheter, lisez-le gratuitement sur le site. Ne vous arrêtez pas aux 95 thèses traduites en français que vous pouvez trouver sur internet. Le livre est bien moins obscur et va bien plus loin.

Bref, preuve en est ce billet destructuré, écrit petit bout par petit bout dans les transports publics de la région lausannoise, ça bouillonne dans mon cerveau. Et je me dis que la meilleure chose à faire, juste là maintenant, c’est de formaliser tout ça, par écrit. J’en parle, j’en parle, mais je réalise que je blogue très peu à ce sujet, parce qu’il y a trop à dire et que je ne sais pas très bien par où commencer. Quand j’ai décidé de partir cinq semaines aux Etats-Unis, je me suis dit que si rien ne se présentait côté “travail payé” (ce qui est le cas pour le moment, même si ça peut tout à fait changer une fois que je serai là-bas) ce serait une excellente occasion de me plonger sérieusement dans la rédaction de mon livre. Et là, je me sens plus motivée que jamais à le faire — même si au fond, je n’ai aucune idée comment on fait pour écrire un livre.

Concert Café-Café 6 juin à Pully [fr]

[en] Café-Café, the group I sing in, will be on stage in Pully (just next to Lausanne) on June 6th. Unfortunately without me, as I'm coming back from Denmark too late to make it to the last crucial rehearsal.

Café-Café, groupe vocal dans lequel je chante (de grâce, ne dites pas “chorale”, ça sent l’église ou l’alpage) sera en concert le mercredi 6 juin dès 20h30 20h00 à l’Octogone de Pully, à l’occasion du Festival’entre2 — un festival de chanson francophone interprétée par des artistes suisses.

Au programme du 6 juin (le festival en entier couvre 4 jours, jusqu’au 9), un hommage à Léo Ferré dès 20h30 20h00 avec Michel Bühler, et nous. “Nous”, donc, Café-Café.

Groupe vocal Café-Café.

Je ne dis pas ça juste parce que j’y chante, mais Café-Café vaut vraiment le coup d’être vu en concert. Il paraît qu’on comprend même ce qu’on chante! 😉 On a appris tout un tas de nouvelles chansons de Ferré spécialement pour ce concert, et personnellement je les aime beaucoup.

Vous pouvez acheter vos billets via la billetterie de l’Octogone ou téléphoner directement au 021 721 36 20 pour réserver.

Malheureusement et à ma grande frustration, je ne pourrai pas chanter ce soir-là (il faudra revenir une autre fois me voir sur scène!) car je rentre la veille au soir du Danemark où je vais pour donner une conférence lors de reboot et faire un peu de tourisme. J’ai pris un billet d’avion “pas modifiable”, et je vous promets que je m’en mords les doigts.

Groupe vocal Café-Café.

Mais que mon absence sur scène ne vous décourage pas de venir — on se verra dans le public, et entre Léo Ferré, Michel Bühler et Café-Café, je vous prédis une excellente soirée!

Merci Lausanne [fr]

[en] Lausanne has free wifi. Not absolutely everywhere, but almost. Unfortunately all my attempts to connect to this day had failed ("There was an error connecting to the network Wifi Ville de Lausanne"). This time, I decided to do something about it and headed for InfoCité (Place de la Palud). They were very helpful, rung up the multimedia guy and let me talk to him. He was very nice too. My wifi magically started working, but now I have the number to call next time it doesn't.

So here I am, sitting on the steps of the Place de la Palud, typing a blog post. Lovely.

Tout d’abord, merci pour le wifi gratuit. Aux Etats-Unis, tout le monde s’extasie devant le fait que San Francisco est en train d’offrir du wifi gratuit à ses résidents. Ici, dans le petit village de Lausanne, on est tout connectés dans divers endroits de la ville.

Et ensuite, merci pour l’excellent service clientèle: InfoCité à la Place de la Palud. Ils m’ont mis en contact avec le service multimédia (un très gentil monsieur) pour mon problème de wifi (qui s’est résolu tout seul, mais maintenant j’ai le numéro à appeler en cas de problème — 0213158282), ont appelé “M. Piétons” pour ma requête concernant une carte piétonne de Lausanne (pour la future-ex-automobiliste que je suis, et qui réalise que les chemins pour les pieds les plus efficaces ne sont pas ceux que l’on emprunterait en voiture), et m’ont même gentiment informée lorsque j’ai demandé comment faire ajouter un choeur à leur liste.

Me voici donc assise sur les marches de la fontaine de la Palud, en train d’écrire ce billet. Merveilleux.

Donc, merci. Ça fait plaisir quand les services fonctionnent et que les gens sont gentils — et ça arrive malheureusement assez rarement qu’il vaut la peine de le relever.

Barcamp en terre francophone (WineCamp) [en]

[fr] [WineCamp](http://winecamp.pbwiki.com/WineCampGenevaLake) is a barcamp-like event which will take place June 15-17 just on the other side of the lake from Lausanne. If you watched [the Zurich BlogCamp](http://barcamp.ch/BlogCampSwitzerland) go by, yearning for something similar but closer to the beautiful French-speaking part of Switzerland, here's your chance. Add a slightly green colouring to the event and wine-tasting, and there you are!

Il n’y a pas longtemps, je me suis rendue à Zurich pour Blogcamp (où j’ai d’ailleurs fait une présentation sur le multilinguisme dans le monde des blogs).

Dans un billet qui est passé à la trappe (encore un! décidément, je crois qu’il y a plus de billets que je n’écris pas que le contraire) je comptais parler un peu du fait qu’un événement de type barcamp a inévitablement une couleur très locale, et que malgré ses ambitions européennes, la rencontre de Zurich était en fait toute suisse-allemande, avec quelques visiteurs “étrangers” en provenance de francophonie.

Donc, si vous déplorez qu’il n’y ait encore rien eu de ce type en Suisse Romande, faites un petit saut de l’autre côté du Lac Léman pour vous rendres à WineCamp, édition Léman. Voici ce que dit l’annonce de l’événement, qui aura lieu du 15-17 juin à Saint-Paul-en-Chablais:

Les passionnés de nouvelles technologies (geeks) et les acteurs du monde associatif (ONG et associations à but non lucratif) du monde entier sont bienvenus!
Toute personne qui veut partager, apprendre et contribuer à l’optimisation du potentiel que représente l’utilisation des nouvelles technologies pour le monde associatif et les acteurs humanitaires.
Tout activiste du mouvement open source (du monde du logiciel libre) qui pourra être présent.

Tout cela dans le but d’explorer comment la nouvelle vague des applications sociales qui sont si proches et si chères aux yeux des développeurs actuels peut aider à participer à une évolution des outils utilisés par les associations à but non lucratif. Et, idéalement, la plupart seront ou deviendront libres, open source…

En plus de fonctionner comme un barcamp (auto-géré, informel, très ouvert), vous pouvez y ajouter:

  • une focalisation sur les besoins des associations à but non lucratif et ONG
  • un environement loin-de-la-ville
  • un premier jour sans wifi
  • une ambiance de camping avec du bon vin, de la bonne nourriture et un feu de joie
  • un deuxième jour avec du wifi

Ça vous dit? Filez vite vous inscrire — ou mieux, proposer une présentation. Je ne pourrai malheureusement pas être de la partie à cause de mon départ imminent (le 18 juin) pour San Francisco.

Bloggy Friday, ce sera jeudi! [en]

[fr] This month (Easter's fault), the traditional Bloggy Friday will take place on Thursday, in Lausanne.

Primo, il y a Pâques, et comme vendredi-saint c’est méchamment férié, notre petite rencontre de blogueurs helvètes aura donc lieu (exceptionellement) un jeudi. Jeudi comme… après-demain, comme d’hab’, à 19h30 au Café de l’Evêché à Lausanne. Entrée gratuite (bon, faut quand même payer sa fondue) et ouverte à tous.

Deuxio, je suis confortablement installée chez mon amie Suw à Londres, et c’est donc Julien Henzelin qui a la gentillesse de servir de Gentil Organisateur ce mois-ci. Filez donc à toute vitesse vous inscrire chez lui!

Couverture presse: contente! [fr]

[en] Two press appearances I'm really happy about. One is a radio interview about the usefulness of blogs in a corporate environment. The other is a half-page article covering the talk I gave about the internet to parents of teenagers in Porrentruy.

Là, franchement, chapeau bas à Jean-Olivier Pain (RSR1) et Sébastien Fasnacht (LQJ). Je suis absolument ravie des résultats de la fameuse (double) capsule et de la couverture (une bonne demi-page si je vois juste!) de ma conférence pour parents d’adolescents à Porrentruy. Bon, ça fait beaucoup trop de liens, ça. Ne vous prenez pas le chou et allez voir ailleurs:

Ça me fait très, très plaisir. Si en règle générale mes contacts avec les journalistes sont tout à fait plaisants, il est rare que je sois carrément épatée par le résultat final, comme ici!

Bloggy Friday ce vendredi! [en]

[fr] Bloggy Friday is this Friday! Sign up!

Eh oui, pour changer, je me suis laissée avoir par le temps, de nouveau. J’ai annoncé la soirée sur Facebook, par contre — comment, vous n’y êtes pas? Il faut y remédier tout de suite.

Donc, bref, ce vendredi, 20h00 (pas le temps de mettre ça sur upcoming juste maintenant), Café de l’Evêché, inscriptions par ici. Je mettrai à jour la liste des participants ici même.

Seront là:

Pas là, snif:

  • Yoan — collision de fêtes, mais peut-être pour le dessert?
  • Sylvie — aile cassée 🙁