Avoir un animal est une charge financière qu’il faut pouvoir assumer [fr]

[en] Having a pet is a financial responsibility. Get health insurance for your pet or start a "health savings" account for them. They will fall sick and die someday, inevitably. See your vet at least once a year for a check-up and head to the clinic early if you suspect something is going on.

Je viens de regarder la vidéo ci-dessous et je souhaiterais reprendre certains des conseils de l’oratrice aux propriétaires de chats et de chiens – auxquels je m’associe:

  • prenez une assurance-maladie pour votre animal – ou bien prévoyez un compte-épargne pour lui, afin de ne pas vous trouver dans la situation où il a besoin de soins que vous ne pourrez pas vous permettre
  • voyez votre vétérinaire au moins une fois par an pour un contrôle, et le plus tôt possible en cas de suspicion de problème
  • ne donnez pas d’animaux en cadeau, même dans la famille: un animal est non seulement une charge financière mais aussi une charge niveau temps, et le maître doit prendre cette charge en connaissance de cause.

Un animal, même si on l’adopte petit, va tôt ou tard tomber malade ou avoir un accident, vieillir, et finalement mourir.

Outre le groupe de chats diabétiques que je gère, je suis dans nombre de communautés “chats” en ligne. Et tous les jours ou presque, je vois des situations passer où les soins à l’animal sont compromis par l’aspect financier. Je sais, ce serait moche de devoir dire “si t’as pas de thunes, tu peux pas avoir un animal”, mais un animal ça coute, et il faut tenir compte de ça quand on décide d’adopter.

Il y a des gens qui renoncent à avoir une voiture car ça coûte trop cher. Il y a des gens qui renoncent à avoir un enfant de plus pour des raisons financières. Il y a des gens qui renoncent à vivre dans une plus grande maison ou un plus grand appart car ça coûte trop cher. Et il y a des gens qui renoncent à prendre un animal, de plus ou tout court, parce qu’ils ne pourront pas assumer financièrement les frais inévitables qui pointeront le bout de leur nez.

Pour info, en Suisse, pour assurer mes vieux chats, je paie environ 350.-/an. Les associations demandent des frais d’adoption, et ce n’est pas juste pour couvrir les frais engagés pour l’animal jusque-là. Si vous ne pouvez pas payer les frais d’adoption ou la prime annuelle d’assurance, il faut vraiment vous poser la question si la charge d’un animal est quelque chose que vous pouvez assumer financièrement.

Cette année, Oscar et sa bouche ont généré pas moins de 4000.- de frais vétérinaires (heureusement, remboursés par son assurance). D’aucuns diront: je ne paierais jamais autant! Sauf que c’est pas “tu te pointes chez le véto, et on te fait un devis à 4000.-“. C’est d’abord 500. Puis 300. Puis 700. Puis 1000. A quel moment tu dis “OK là j’arrête les soins que j’ai démarrés et je renonce à faire la chose de plus qui a une chance de régler la situation, et j’euthanasie mon animal”? Parce que laisser souffrir un animal malade, j’espère que tout le monde est d’accord que ce n’est pas acceptable.

Je connais maintenant plusieurs vétérinaires. Je gère aussi un groupe dans lequel il y a environ 300 vétérinaires – le groupe n’est pas très actif, mais tout de même, “l’envers du décors”, comme vous l’entendrez dans la vidéo, si vous l’écoutez. Je vous préviens, c’est dur. C’est pas pour rien que la profession vétérinaire affiche un taux de suicides record. J’entends dans les groupes souvent des paroles très dures envers les vétérinaires, et c’est régulièrement dans des situations où le détenteur de l’animal n’a pas les moyens pour les soins qu’il faudrait, ou a longtemps tardé à consulter par peur des frais, pour se retrouver finalement dans une situation critique et bien plus onéreuse.

Dans le groupe Diabète Félin, il y a une règle stricte interdisant ce qu’on appelle le “véto-bashing”. J’y tiens. On peut être en désaccord sur des décisions, on peut même considérer qu’un praticien n’a pas offert une prise en charge adéquate (quand ça touche au diabète félin, je vous assure qu’il y a souvent à redire). Mais l’agression, le mépris, les insultes: cela n’est jamais acceptable.

Comme le dit l’oratrice, le milieu professionnel vétérinaire a ses problèmes. Mais une partie de ce qui influe sur la pénibilité de la profession est entre nos mains à nous, maîtres-détenteurs-propriétaires-domestiqués. Et nous pouvons y remédier relativement simplement, en incluant dans notre planification budgétaire de quoi subvenir aux besoins médicaux de nos animaux, d’une façon ou d’une autre.

Ainsi, on prend soin de son animal, de soi, et de son vétérinaire.

Piège de l’empathie [fr]

Je l’ai fait de nouveau. Je voulais poster quelque chose ici, et pour faire bien, vous savez, écrire un peu sérieusement, j’ai commencé à réfléchir, je me suis perdue dans un terrier de lapin, et je n’ai pas écrit l’article, parce que mes idées ne me satisfaisaient pas.

A ma décharge, j’ai envoyé une newsletter de liens, ce que je n’avais pas fait depuis longtemps.

C’est ceci dont je voulais vous parler:

Ça parle d’empathie, de compassion, et c’est l que je me suis perdue, car ces mots sont utilisés pour dire tout et son contraire (si si quasi) par plein de personnes différentes. La compassion de l’un est l’empathie de l’autre, et vice-versa. Bref.

Vous savez, il y a quelque temps, je parlais des gens aimant les animaux qui se permettaient d’être détestable et hyper jugeants avec les humains. Et en écoutant le début de cette conférence, je crois que j’ai trouvé la clé pour comprendre ce qui se passe.

L’empathie, au sens de “sentir/souffrir AVEC”, ne nous rend pas meilleurs. Quand on souffre, parce qu’on s’identifie à la souffrance de l’autre (ce qui correspond assez bien à ce profil “d’ami des animaux” vindicatif qui me dépasse), on réagit en être qui souffre. On attaque, on juge, on blesse, on veut faire mal.

La compassion, au contraire, implique une certaine distance. Comprendre, être à l’écoute, mais sans voir s’effondrer la frontière entre soi-même et l’autre.

L’excès d’empathie (dans ce sens, hein), nous associe à ceux qui nous ressemblent au détriment de ceux qui nous sont plus distants. C’est comme ça qu’on se retrouve à tuer des médecins pratiquant les avortements aux Etats-Unis, à justifier la haine de l’autre par le fait qu’il y a “d’abord une victime”. La perspective et la vision grand angle sont absentes. Une politique basée sur l’empathie “à vif” est catastrophique.

Même s’il s’agit “juste” de prendre soin des animaux, il faut réussir à trouver cette posture qui reconnaît la souffrance mais ne se laisse pas envahir par elle au point de ne plus voir que la victime, et de faire sienne sa détresse.

Un autre exemple très pertinent que donne le chercheur est celui du thérapeute. Si je vais chez mon thérapeute et que je suis angoissée, déprimée, en souffrance, je ne veux surtout pas que celui-ci, par empathie, sente en lui mon angoisse, ma dépression, ma souffrance. Il serait bien en peine de faire ainsi son travail. Au contraire, j’ai besoin de sa part d’écoute, de compassion, de compréhension, et de sérénité pour qu’il puisse m’accompagner.

Bref, je vous invite à écouter cette vidéo, au moins les dix premières minutes, si l’anglais n’est pas votre zone de confort.

Animaux, humains [fr]

Ce n’est un secret pour personne que j’aime les animaux. Bon, j’aime les gens aussi. J’aime comprendre comment on fonctionne, “on les humains”, mais aussi “on les êtres du monde”.  J’aime comprendre comment tourne le monde, de façon générale. Une quête qui ne risque pas de s’épuiser, pour nourrir mon besoin insatiable de stimulation intellectuelle.

Alors, sur Facebook, je suis dans pas mal de groupes “animaux”. De chats surtout, vu que je suis une mamy à chats. Il y a celui que j’ai l’honneur de co-administrer, celui du refuge où j’avais adopté Tounsi, et une poignée d’autres.

Laissez-moi vous dire que la plupart des groupes “animaux” sont terribles. Je ne compte plus le nombre de ceux que j’ai quittés. Parmi d’autres choses qui m’égratignent, je suis effarée de voir avec quelle violence certaines personnes (malheureusement pas rares) “amies des animaux” se saisissent du moindre prétexte pour accuser les êtres humains de tous les maux.

S’il arrive quoi que ce soit à un animal, ou même si on le soupçonne, il y a systématiquement derrière un être humain malveillant ou irresponsable, sur lequel on ne perd pas de temps à déverser tout son fiel, invitant les autres au lynchage public. Un chat se promène dehors et semble avoir faim? C’est sans aucun doute que ses maîtres l’ont lâchement mis dehors et abandonné. (Si vous avez des chats qui sortent, vous saisirez tout de suite à quel point ce raisonnement est… contraire à la nature féline.)

Pour ces personnes, les erreurs n’existent pas. Les accidents “la faute à pas de chance” non plus. Il y a toujours un coupable. On connaît ce mécanisme, qui se retrouve un peu partout: un mal est toujours “la faute à quelqu’un”. C’est ce mécanisme qui est d’ailleurs à la racine des excès sécuritaires du monde d’aujourd’hui. Ça ne vous étonnera pas que je vous dise que ma vision du monde ne va pas du tout dans ce sens.

Parfois, cette compassion poussée à l’extrême pour les animaux ne semble servir que de prétexte pour la haine de l’humain. Et je finis par me poser la question: ces personnes accusent-elles sans cesse les humains car elles aiment les animaux, ou bien aiment-elles les animaux car ceux-ci leur donnent en toute bonne conscience une raison pour vomir sur les humains?

On est des animaux, après tout. Les humains sont nos amis, il faut les aimer aussi… (Je sais, Les Inconnus, ça date!)

Chat perdu? Pas si sûr… [en]

[fr] Poor little lost cat? Not necessarily. Cats can travel upto 2-3km to hunt, and way more for a tom running after females. This cat, who wouldn't quit following me around, is probably just on a (very) long walk, and runs the risk of being kept away from his home if made too comfortable.

A call to the local shelter gave me this information (about three people were ready to adopt him on the spot, so something needed to be done):

  • ignore him completely (no food, no water, no attention) so that he doesn't get comfy and heads back home because he's thirsty, hungry, or wants a cuddle
  • if he's still there after a few days, put notices up in the neighbourhood
  • if he's still there after a week or so, get the shelter to come and pick him up

The bottom line is that cats don't "get lost". They'll go back home, unless they're given a good reason (food, shelter, friendly humans) not to.

Chat perdu? Pas si sûr... (Vallombreuse, Prilly/Lausanne) 7

Me promenant à la Vallombreuse (près de la frontière entre les communes de Lausanne et Prilly), j’entends un chat qui miaule devant le numéro 77. Je regarde, il ressemble à Bagha, il veut sûrement rentrer.

A mon arrivée, il court vers moi comme un petit chien. Trois caresses, un câlin, je lui ouvre la porte mais cela ne l’intéresse pas. Je lui souhaite une bonne journée et m’en vais, mais je viens visiblement d’être "adoptée" et il me suit partout.

Que faire? J’essaie de le semer, sans succès. Après enquête dans le voisinage, il s’avère que ce chat était là la nuit d’avant et que quelqu’un l’a nourri. Pas étonnant qu’il traîne encore dans le coin! C’est un joli jeune mâle très (trop?) affectueux, pas castré.

Coup de fil à la SPA pour demander quoi faire (on soupçonne qu’il est perdu, et devant la mobilisation générale de l’immeuble pour l’adopter…). Conseils avisés du monsieur de la SPA:

  • il est sans doute en vadrouille plutôt que perdu — un chat ne se "perd" pas, mais fait facilement 2-3km pour chasser, voire plus si c’est un mâle qui court après des femelles (le chat en question est un jeune mâle pas castré, et — coïncidence — la dame qui l’avait nourri la veille a une femelle non stérilisée dans son appart du rez…)
  • ne pas le nourrir, ni lui donner à boire, ni d’attention; en bref, l’ignorer — le but est de ne pas rendre l’endroit "sympathique" pour qu’il retourne chez lui; en lui fournissant un semblant de foyer, même sous forme d’un peu de nourriture et de câlins, il risque de s’attacher et de ne plus rentrer chez lui
  • s’il est encore là dans quelques jours, mettre des affiches dans le quartier; au bout d’une semaine environ, appeler la SPA pour qu’ils viennent le chercher…

Certains chats sont plus affectueux que d’autres, s’attachent plus vite que d’autres. Celui-ci… c’est un rapide (il n’a pas fallu grand-chose pour qu’il me suive à travers le quartier).

Sur internet, il y a bien le site animal-trouve.ch, mais mis à part une gestion catastrophique des langues le site semble vraiment peu pratique. Difficile de faire des recherches fine, présentation des informations trop synthétique (une page listant les détails de toutes les fiches résultant d’une requête, ce serait pas du luxe), confusion entre animaux perdus et animaux trouvés… Bref, pas terrible.

Dans le Canton de Vaud, les animaux perdus/trouvés sont à annoncer au registre des animaux trouvés (SVPA, Refuge Sainte-Catherine. Un animal perdu peut être annoncé sans frais au 021/784 8000; pour un animal trouvé, il faut remplir le formulaire d’annonce se trouvant sur le site.

Chat perdu, donc? Pas si sûr.

Chat perdu? Pas si sûr... (Vallombreuse, Prilly/Lausanne) 2

Surtout, surtout — si vous avez un chat, faites-le munir d’une puce électronique afin qu’il puisse être identifié.