[en] Basically, some version of A Day at the Frankfurter Buchmesse.
Je reviens de Francfort avec les idées un peu plus claires. Même si cette dans l’ensemble peu encourageant, j’ai trouvé à la foire du livre des informations qui me permettent d’avancer. En particulier, une discussion avec le responsable de l’ASDEL et une autre avec Hunter Lovins et mon ami Joi Ito m’ont fourni des informations précieuses.
Tout d’abord, j’abandonne mon espoir un peu naïf d’obtenir une avance via un agent ou un éditeur. Le monsieur de l’ASDEL (dont j’ai oublié le nom) m’a fait remarquer qu’il fallait vendre beaucoup d’exemplaires (500 déjà !) pour pouvoir donner ne serait-ce que CHF 1000 à un auteur. De ses mots : « il n’y a aucune raison que les éditeurs entretiennent certains auteurs pour qu’ils puissent écrire… » ou quelque chose comme ça.
Certes. En attendant, je trouve qu’il y a quelque chose de cassé avec ce système. Je ne parviens pas encore tout à fait à mettre mes pensées à ce sujet clairement en mots. Je pense que cela a quelque chose à voir avec le fait que ce n’est pas en se pliant aux impératifs économiques que l’on fait avancer le monde. Enfin si, chercher à être rentable fait bouger les choses, mais je remarquais l’autre jour que les « amateurs » avaient un avantage sur les « professionnels » : il peuvent se consacrer à leur passion sans se soucier de sa rentabilité.
Je digresse un peu. Pour en revenir à ma situation, me lancer dans l’écriture d’un livre est quelque chose de stressant. C’est une entreprise difficile, mais dans laquelle je désire me lancer, d’une part parce que je crois vraiment qu’un livre au sujet des adolescents et Internet, à destination des parents et en français, sera utile à de nombreuses personnes (sans avoir pour autant la prétention de m’imaginer que ce sera un best-seller), et d’autre part parce que je m’écrire, et que je suis certaine qu’une fois dedans, je trouverai une certaine satisfaction personnelle à mener à terme un tel projet d’écriture.
Et sans vouloir avoir l’air de me plaindre (parce que c’est bien moi qui l’ai choisi), un statut d’indépendante s’accompagne d’un stress financier certain. Même si j’en aurais objectivement le temps, cela me rend d’autant plus difficile de me libérer l’esprit pour écrire (tâche qui n’est déjà pas simple en soi) alors que je « devrais » être en train de faire 50’000 autres choses pour améliorer ma visibilité professionnelle et attirer des clients (si tant est qu’une chose pareille est possible).
Bref, dans ces circonstances, très difficile de m’y mettre. Ne serait-il donc pas « raisonnable », d’un point de vue « société », qu’il existe un moyen pour me permettre de produire cet ouvrage qui — je l’espère — sera une aide précieuse à une génération de parents ? Vous voyez où je veux en venir… Je ne suis pas sûre des ramifications politiques de mes idées… Mais à une certaine époque, il y avait des mécènes ? (Non, je ne suis pas une artiste, je suis au courant…)
Encore une fois brève, parce que je vois que je divague franchement, j’abandonne l’idée d’obtenir une avance de la part d’un éditeur, et (à plus forte raison puisqu’il s’agit d’un projet à visée éducative) je vais simplement chercher un organisme qui consentira à subventionner ce projet. Cela doit bien exister quelque part ?
On m’a suggéré la Loterie Romande, mais d’après ce que je vois, elle ne subventionne que des institutions qui sont là à long terme. Je pense regarder aussi du côté de l’enseignement et de la santé, mais pour le moment, cela reste un peu vague. Ou précisément ? À qui m’adresser ?
Côté publication, par contre, cela paraît relativement simple : le marché est complètement saturé et les éditeurs croulent sous les manuscrits (encore plus en France qu’en Suisse). Faut pas rêver. Heureusement, à l’ère d’Internet, l’auto publication est presque devenue un jeu d’enfant, grâce à Blur ou Lulu.com, par exemple. Pourquoi aurait-on encore besoin d’un éditeur ?
Le monsieur de l’ASDEL (qui m’a d’ailleurs indiqué trois ou quatre éditeurs romands susceptibles de publier des ouvrages du genre du mien) me répond : « parce que l’éditeur, lui, sait ce qui est bon ». Donc, mise en avant du travail d’édition. Hunter Lovins, quant à elle, me dit qu’à moins de toucher une avance faramineuse, il n’est pas utile de s’encombrer d’un éditeur, et que l’expertise éditoriale que celui-ci peut apporter ne fait que mettre des bâtons dans les roues. D’après elle, le rôle principal de l’éditeur est de négocier avec l’imprimeur et les distributeurs, puis de prendre une généreuse part des bénéfices. En faisant un peu ses devoirs et avec un bon réseau, on peut facilement s’en passer. Son expérience avec les éditeurs est américaine cependant ; peut-on transposer ses conclusions à la Suisse ? Le désavantage, là, clairement, ce qu’il faut avancer l’argent pour l’impression.
Joi, lui, suggère d’auto-publier si je rencontre trop de difficultés à intéresser un éditeur. Une fois que le livre aura commencé à se vendre, et aura attiré un peu d’attention médiatique (online et offline), il devrait être plus facile d’en trouver un. Scénario optimiste je l’admets, mais c’est aussi vers celui-là que je penche. J’ai l’avantage d’avoir déjà un bon réseau, une crédibilité déjà établie dans le domaine, et une certaine maîtrise dans l’art de se rendre visible via Internet.
Dans tous les cas, la question de l’éditeur est moins urgente maintenant, puisque mon premier souci est de m’assurer une certaine tranquillité financière afin d’écrire. Si je décroche un mandat en or « au travail », ou que je gagne Lotto (il faudrait déjà commencer par acheter des billets), cela peut aussi jouer 😉
Très chers lecteurs, je fais donc comme d’habitude appel à votre soutien et à vos sages conseils. À qui m’adresser pour une demande de fonds ? Avez-vous des contacts directs avec des personnes qui pourraient m’aider ? Êtes-vous un riche mécène qui cherchait justement un auteur en devenir à subventionner ?
Il va sans dire que je prépare un dossier en béton qui démontrera que ce livre répond à un vrai besoin et qu’il se vendra extrêmement bien !
Note: article dicté, et pas vraiment relu, donc pas de craintes si vous voyez des fautes bizarres: c’est la faute au Dragon!