This American Life Episode Selection [en]

[fr] Quelques épisodes de This American Life qui valent le détour.

I had my worst “forgot something on the stove” episode today. No fire, but I came back after three hours away to find my flat completely filled with smoke. I had to hold my breath to open the windows (everything was closed). My pan is dead (I’m not even going to try). Quintus was outside but Tounsi was inside, and was exposed to the smoke for all that time. One of the first things I did after opening the first window was throw him onto the balcony. He seems fine. Vet say to keep an eye on him for the next two days or so, as symptoms can be delayed.

Now my whole flat stinks of burnt smoke. Good thing it’s not January, as a friend noted.

Some podcast episodes for you. (And me, maybe one day). They are from This American Life, which I listened to a lot at the chalet. It’s really great — I should have started listening years ago.

  • #536: The Secret Recordings of Carmen Segarra: a chilling first-person account of the culture of complacency in the world of finance regulation.
  • #525: Call for Help: remember this story that was making the rounds, about a family that had to be rescued at sea because of a sick baby? and how a lot of the (uninformed) public opinion was up in arms about how irresponsible it was to go to sea with a baby, and then ask the coast guards to bail you out when things got rough? Well, as you can guess, there is much more to the story than that…
  • #555: The Incredible Rarity of Changing Your Mind: so, one of the studies this episode is based on has been retracted, but it remains interesting. First, to note that people rarely change their mind, particularly on ideological matters. And then, and this is something I think about a lot, what makes people change their mind? We do have anecdotal evidence that knowing somebody who is gay (or trans, or kinky…) can turn us around on those issues. And I think that people’s theoretical stance on an issue can be somewhat disconnected from what they would think, or how they would react, faced with a real human being they have a connection with and who is concerned by the issue.
  • #556: Same Bed, Different Dreams: for the very moving story of the two kidnapped South Koreans, the actress and the director.
  • #557: Birds & Bees: how do we talk to children about race, death, and sex? Some very good questions about consent and its “fuzziness” (I personally don’t think we should have to say “is it OK if I kiss you?” and wait for an enthusiastic verbal “yes” — seriously?!), how you can’t escape the question of race, and a moving segment on a grief counselling centre for children. If I could go back in time, I would take my 10-year-old self there. Sadly, we weren’t quite there yet 30 years ago when it comes to grief and children.
    By the way, this episode brings me to Death, Sex & Money — a podcast about all these things we don’t talk about.
  • #562 and #563: The Problem We All Live With (two parts): how do we reinvent education to get poor minority kids to perform as well as white kids? An exploration of the solution that works, but that we’re not putting much energy into implementing: desegregation. I found this episode both fascinating and infuriating. Fascinating because issues of race are not on the forefront in Switzerland as they are in the US, and infuriating that such a simple elegant solution is not given the attention and resources it deserves.

 

Clicker training avec son chat (dressage, éducation) [fr]

[en] A little intro in French on clicker training. There is a lot in English online (just google "clicker training cats" or search on YouTube) but really not much in French, and people often ask me about it when I mention it. All the links in the article point to English sources, so just click away if you're curious and don't understand French.

Je ne suis pas une grande experte de clicker training mais j’en ai fait un peu avec Tounsi, et je recommande souvent cette technique autour de moi. Le clicker training est nettement mieux connu dans le monde anglophone, alors j’ai décidé de vous offrir un petit article d’introduction en français.

Tounsi et son clicker

Qu’est-ce que c’est?

Le clicker training consiste à utiliser un son distinctif (le “clic” du clicker) pour indiquer au chat que le comportement précis qu’il vient de faire va être récompenser (par une friandise généralement). C’est une méthode de dressage de plus en plus populaire, utilisée avec les dauphins, les chevaux, les chiens, les chats… quasi tout animal.

Oui, il est possible de “dresser” un chat (notez en passant comme les félins de maison passent leur temps à nous dresser, avec beaucoup de succès). Par contre le motivateur chez le chat ne sera pas, comme chez le chien, la relation. Le chien veut faire plaisir (je trivialise un peu), le chat fera quelque chose si c’est dans son intérêt.

A quoi ça sert?

Certaines personnes n’aiment pas l’idée de “dresser” un chat, n’entendant dans ces mots que le côté “apprendre des tours“. Alors oui, on peut apprendre à un chat à faire des choses “inutiles” comme jouer au piano, mais l’éducation au clicker a en fait toute une utilité… éducative et relationnelle:

  • encourager un chat timide à sortir de son trou et interagir avec un humain, et diminuer son anxiété (très utile pour augmenter les chances d’adoption des chats de refuge)
  • apprendre au chat à faire ou tolérer des gestes utiles: rentrer dans sa cage de transport, se laisser examiner la bouche, toucher les pattes, prendre un médicament
  • renforcer la relation entre soi et son chat: une session de clicker, c’est du temps passé ensemble à communiquer, et c’est sympa!
  • corriger des comportements indésirables (se faire les griffes sur le fauteuil) en les remplaçant par des comportements désirés (se faire les griffes sur le poteau à griffer)
  • augmenter l’activité du chat ou le faire jouer (très intéressant pour les chats d’appartement qui peuvent souffrir d’ennui ou d’inactivité).

Comment ça marche?

Il s’agit en fait simplement de “dressage par récompense” (jamais de punition!) Le clicker sert à marquer de façon extrêmement précise le comportement qui a mérité la récompense. En fait, les chats fonctionnent déjà comme ça: quand le chat miaule pour obtenir de la nourriture, par exemple (ou pire, vous réveille), et qu’il est en suite nourri, il apprend que pour une certaine action (vous attaquer les pieds sous la couette) il y a un résultat désirables (vous vous levez et sortez la pâtée).

Dans un premier temps, on va associer le clicker à la récompense (je donne les instructions tout soudain). Puis le chat va comprendre qu’en faisant certaines choses il va “provoquer un clic” et donc avoir ce qu’il veut (la friandise ou la caresse ou la session de jeu). Le clicker est donc vraiment un moyen de communication entre l’humain et le chat.

Concrètement, on fait comment?

Il vous faut d’abord un clicker. Il n’a pas besoin de faire “clic”, juste un son distinctif qui ne sera jamais entendu en dehors des séances. Un stylo ou un bruit de bouche peut suffire, pour autant que le son soit constant et pas utilisé à d’autres occasions.

La vidéo ci-dessous est une très bonne intro, en anglais (même si vous ne comprenez pas l’anglais je pense que la vidéo est utile). Voir mes commentaires dessous. Il faut garder les séances courtes (max 5 minutes — si le chat est dissipé, arrêter… des fois après 10-15 récompense c’est assez). Il faut aussi utiliser une récompense que le chat adore.

  1. Charger le clicker: on clique, et au même moment on donne une friandise. Après quelques clics on attend un poil avant de donner la friandise: si le chat a pigé, on voit qu’il l’attend.
  2. Toucher une cible: utiliser une cible spécifique (il faudra la cacher entre les séances). On la met près du chat, et on clique-récompense tout mouvement en direction de la cible. En la mettant assez près, le chat va aller la toucher du nez — clic! Après, on met la cible un peu plus loin, et en quelques séances, le chat se déplacera, traversera la pièce ou sautera sur un meuble pour aller chercher la cible.
  3. On ajoutera ensuite une “commande” pour une action donnée, récompensant le chat uniquement s’il fait l’action quand on a donné la commande (on voit comme on peut utiliser ça pour faire descendre un chat d’une table, par exemple — ou l’inciter à ne pas y monter à moins qu’on lui ai dit de le faire).
  4. Pour renforcer le comportement, on change le rythme des récompenses et on passe à un mode de récompenses intermittentes: le chat doit toucher la cible plusieurs fois pour avoir un clic.

Pour en savoir plus

Une grande pionnière du clicker training, c’est Karen Pryor, et son site regorge d’informations (en anglais — j’avais aussi acheté son bouquin). Cette page d’instructions clicker sur WikiHow est assez bien faite, aussi. Il y en a aussi une sur Catster. En français, franchement, je n’ai pas vraiment trouvé grand chose de bien, donc si avez des ressources valables, mettez-les dans les commentaires.

Un bon truc est d’aller sur YouTube et de faire une recherche pour “clicker training cat(s)“. Même si on ne parle pas anglais, en regardant assez de vidéos on finit par comprendre comment ça fonctionne, si on a un tout petit peu le sens de la psychologie 😉

Ce que j’ai fait avec Tounsi

Comme je l’ai dit, je ne suis pas une grande experte, mais je fais un peu de clicker avec Tounsi, histoire de canaliser son énergie, et de trouver d’autres moyens de “l’éduquer” que le pistolet à eau et le “non”, auquel il réagit très peu. C’est aussi un chat vite excité et surstimulé qui peut être agressif, comme le noir et blanc dans cette vidéo. Il est aussi complètement impossible à manipuler — il déteste la contrainte.

J’ai donc commencé par lui apprendre à venir toucher une cible (une baguette), ce qu’il a vite pigé. Je peux maintenant utiliser la baguette pour le faire aller plus ou moins n’importe où. J’ai commencé à rajouter une commande mais il faudrait que je reprenne les séances!

Inspirée du clicker, je lui ai appris à rentrer dans sa cage de transport. Très, très difficile de mettre dans sa cage de transport un Tounsi qui ne veut pas. J’ai donc utilisé la méthode suivante:

  • cage ouverte posée par terre
  • friandise devant la cage
  • puis friandise à l’entrée de la cage (il la prend, repart)
  • puis friandise dans la cage (il la prend, ressort)
  • puis une fois qu’il est dans la cage, fermer la porte, lui donner une autre friandise, et rouvrir la porte après quelques secondes.

Donc maintenant, si je veux qu’il entre dans sa cage, je mets une friandise au fond, je ferme la porte, je lui en donne une autre, et hop, je file au chalet ou chez le véto! Il y a même eu un moment où il entrait tout seul dedans dès que je la sortais. Moins maintenant, il faut que je refasse une petite séance à l’occasion.

J’ai aussi utilisé le clicker et son inspiration pour lui apprendre à tolérer qu’on le touche. La tête, par exemple: je lui caresse la tête, ce qu’il aime, et mi-caresse, je m’arrête et je lui tiens la tête avec la main (comme je la tiendrais si j’allais lui basculer la tête en arrière pour lui ouvrir la gueule). Je tiens juste un quart de seconde, et je continue la caresse. Le but c’est d’être sous son seuil de réaction, pour qu’il ne se débatte pas. Puis j’essaie progressivement d’allonger l’arrêt. Là, on peut utiliser le clicker: cliquer quand on tient la tête, relâcher, récompenser. Tenir de plus en plus longtemps avant de cliquer.

Je fais ça aussi en “m’asseyant dessus” (pour si je dois un jour lui mettre des gouttes dans les yeux, quasi impossible maintenant): je m’assieds à genoux avec Tounsi sous moi, je tiens une seconde, et avant qu’il essaie de sortir, je clique-récompense. Vous voyez l’idée? L’idée c’est de transformer quelque chose qu’il considère comme désagréable (être maintenu) en quelque chose de désirable, parce que ça mène à un clic et donc à une récompense.

On peut utiliser ce principe sans le clicker pour un bout (par exemple, quand on caresse le chat tout détendu, l’habituer progressivement à ce qu’on touche ses pattes ou ses oreilles). Mais avec le clicker on peut être plus précis et plus rapide.

Voilà, vous avez certainement des questions parce que mon article n’est pas hyper hyper détaillé, et je vous réponds volontiers dans les commentaires!

Le mariage pour tous, les enfants aux manifs, et les gaz lacrymogènes [fr]

[en] Kids in demonstrations. Appropriate or not? Some French people have their panties up in a bunch because tear gas was used to contain an anti-marriage-equality demonstration which included children.

Des fois, ce qui démarre sur Facebook doit sortir de Facebook. Comme ma contribution à une discussion autour du mariage pour tous et des enfants ayant été exposés aux gaz lacrymogènes lors de la manif d’aujourd’hui à Paris. Contexte pour ceux qui veulent, un article parmi d’autres. En somme, on trouve scandaleux que la police ait utilisé du gaz pour maintenir la foule qui tentait de déborder sur les Champs-Elysées, alors qu’il y avait dans cette foule des enfants.

Dans la discussion, une personne que je ne connais pas intervient pour dire que la loi sur le mariage pour tous nie le droit des enfants, accompagnant ça de quelques arguments “complot” un peu trollesques (genre “le pouvoir veut rendre la manif impossible par manque de place) sur lesquels je passerai.

Le mariage pour tous, c’est une cause à laquelle je tiens. S’y opposer ne tient pas la route une seconde selon mes valeurs. J’ai donc sauté un peu dans le tas, et comme j’aime bien mes commentaires, je vous en fais profiter ici.

Au risque de nourrir le troll je vais faire ma naïve et dire que je ne vois pas en quoi le mariage pour tous a quoi que ce soit à voir avec le droit des enfants. On peut élever des enfants seul, à deux, à trois, avec qui on veut, pas besoin de mariage pour ça. Le mariage pour tous, c’est surtout une question du droit des conjoints (ou partenaires dans une relation de couple, si on ne veut pas utiliser les mots qui fâchent certains) l’un envers l’autre, et d’une reconnaissance par l’Etat de leur relation.

Par exemple, pour éviter ce genre d’histoire à fendre le coeur.

Voici direct la vidéo, d’ailleurs:

L’histoire des enfants à la manif, ça m’interpelle. Parce que je ne suis pas du même bord que les manifestants, je trouve qu’ils n’ont rien à faire là. Mais si on manifestait pour le mariage pour tous, est-ce que je ne trouverais pas normal d’associer mes enfants à ça, si j’en avais?

Bon, histoire d’essayer d’élever un peu le débat, je trouve quand même que cette histoire d’enfants aux manifs pose une question éthique intéressante:

  • en tant que parents on essaie d’inculquer des valeurs à ses enfants, c’est donc normal à quelque part qu’on amène avec soi ses enfants pour prendre position par rapport à une cause qui nous tient à coeur
  • en tant que spectateurs d’une manif aux valuers de laquelle on n’adhère pas, on est horrifié de voir d’innocents enfants traînés dans ce qui est pour nous de l’idéalisme mal placé, des valeurs étriquées, voire du fanatisme

Alors, quoi faire? Peut-on raisonnablement demander à des parents de ne pas impliquer leurs enfants dans leurs causes? Je ne pense pas.

C’est pour ça qu’on verra toujours des enfants “manifester” contre l’avortement, contre l’égalité dans le mariage, mais aussi contre le réchauffement climatique, pour le droit de vote des femmes, pour ceci, contre cela. Bref. Les enfants restent en quelque sorte des extensions de leurs parents, sur le plan politique. Ils leur sont d’ailleurs légalement soumis.

Par contre: en tant que parent, on doit savoir qu’une manif n’est pas une activité “sûre”. Il y a des mouvements de foule. Il y a parfois de la violence. Il y a des risques de débordement. Les forces de l’ordre peuvent intervenir. Et on doit se demander si on veut risquer d’exposer son enfant à ça. Si on décide de prendre ce risque, après, il faut assumer, et pas venir pleurer parce qu’on s’est retrouvés pris avec eux dans des gaz lacrymogènes.

Pour la petite histoire, quand j’étais enfant, au Comptoir Suisse (pas une manif, une grosse foire commerciale), du gaz lacrymogène a été utilisé. Je ne sais pas pourquoi, j’étais trop petite pour comprendre. Je me souviens que ça piquait, que ça m’a fait tousser, et qu’avec ma mère (c’est vous dire que j’étais petite) on est vite partis ailleurs. Ben voilà. Là, on pourrait râler. Enfant, j’ai été exposée à des gaz lacrymogènes pour quelque chose qui ne me concernait absolument pas.

Enfants, manifs, vous avez un avis sur la question? (Mariage pour tous: on va éviter, le débat est clos en ce qui me concerne, merci.)

Pollens Pédagogiques 2011 [fr]

[en] As promised, here are the presentations I gave at Collège du Léman last Friday (Pollens Pédagogiques). Enjoy the reading as you follow the links!

A l’occasion de la journée Pollens Pédagogiques de l’IFP, j’ai donné un atelier sur les applications pédagiques des médias sociaux — en français et en anglais. Comme promis, les présentations (truffées de liens pour explorer plus loin!) sont en ligne.

En français:

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In English:

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Bonne lecture, et feedback bienvenu, particulièrement si vous avez assisté à l’une ou l’autre des présentations!

Ken Robinson: Changing Education Paradigms (RSAnimate) [en]

[fr] Excellente explication du pourquoi (et comment) le système éducatif d'aujourd'hui est... coincé. Héritage des Lumières dans un monde qui est aujourd'hui celui de la technologie et de la globalisation: dur, dur!

This is the second RSAnimate video I’ve watched (the first one was Dan Pink) — I love them. The graphics really help you understand and remember what is being said. Watch this one, and listen to Ken Robinson explain the root problem of today’s education — it’s only 10 minutes and you will not regret it.

And when you’re done, do what I’m going to do right now: head over to the RSA YouTube channel and watch other videos.

Souvenirs d’écolière [fr]

[en] Reminiscing about the various tricks I used as a teenager to communicate with my friends during class: secret codes, morse code, more traditional notes of course, and a sheet of paper on the table on which each wrote in turn. Long conversations which remind me of the way I communicate online today.

Je glisse doucement dans le sommeil, et mon esprit vagabonde dans le carton contenant mes vieilles photos. J’y ai passé mon dimanche après-midi, plongée dans ces instants de vie passés.

Alors que j’atteins la fin de la boîte, vers les enveloppes contenant les photos de mes années de scoutisme, l’une d’elles attire mon oeil. C’est une grande enveloppe A4, étonnamment rétrécie pour tenir dans cette petite boîte, métaphore onirique de mes souvenirs. Elle contient une magnifique collection des mes correspondances d’écolière, petits billets ou longues conversations écrites avec mes camarades de classe de l’époque.

Je me souviens. Le début des années nonante, le gymnase, et mon amie inséparable d’alors avec qui je communiquais sur une feuille posée entre nous sur le bureau. J’écrivais, elle répondait, puis moi à mon tour. On chattait. Avec des plumes et du papier.

Je me demande quelle influence cette expérience de jeunesse a pu avoir sur mon adoption très rapide et enthousiaste, une dizaine d’années plus tard, du chat sur internet, mode de communication quasi-identique, mais par claviers interposés.

Et je me souviens encore: j’ai toujours été une grande “bavardeuse”. Par écrit, bien sûr. Au collège, on rivalait d’ingéniosité pour continuer nos conversations pendant les cours, au nez et à la barbe des enseignants. Petits papiers roulés dans des stylos que l’on se passait, taquets-correspondance volant à travers les airs à force d’élastique, et le traditionnel lancer discret du petit mot sur la destinataire…

Mais nous étions allées plus loin: avec un petit groupe d’amies, nous avions mis au point un code secret alphabétique, des symboles bien compatibles avec le quadrillage de nos feuilles d’écolières, et dont nous nous servions pour assurer la confidentialité de nos correspondances en cas d’interception par les autorités professorales… ou d’autres camarades. Assez vite et sans effort, nous avions appris notre code par coeur et l’écrivions couramment.

Mieux encore? Le morse. Nous l’avions appris, le gribouillions sur nos billets (à force d’entrainement on était franchement devenues assez fortiches), et surtout, le tapotions sur nos tables discrètement: un doigt pour un point, les 4 pour un trait, les doigts repliés pour une fin de lettre, la main à plat pour une fin de mot, et un petit mouvement horizontal pour une fin de phrase, si ma mémoire ne me trompe pas. C’était redoutable, je l’avoue.

Bien plus tard, à l’université, je trompais l’ennui durant ma dernière année de chimie en réfléchissant par écrit, sur de nombreuses feuilles qui finissaient ensuite dans mon classeur-journal. J’avais des carnets dans lesquels je recopiais les passages intéressants des livres que je lisais, et un en particulier, mi-journal, mi collection de textes, ancêtre un peu plus intime de mon blog d’aujourd’hui.

Je vois dans ces expériences para-scolaires les signes précurseurs de mon activité présente de communicatrice en ligne. Et je me rends compte, à l’heure où les écoles peinent à ouvrir leurs portes à Facebook et aux modes de communication d’aujourd’hui en général, que déjà à l’époque, toute bonne élève que j’étais, une part non-triviale de ce qui m’a faite celle que je suis aujourd’hui était des activités que l’école tentait de réprimer.

Qu’on me comprenne bien: j’ai été enseignante, et loin de moi l’idée de prôner l’anarchie dans la salle de classe. J’ai aimé l’école et mes études, j’y ai beaucoup appris de choses utiles, et je sais qu’un certain cadre est indispensable pour pouvoir enseigner. Cependant, quand les présupposés de l’école concernant ce qui est important à apprendre et la façon de l’apprendre sont trop éloignés du mode de fonctionnement et des élèves, et du monde professionnel, il faut se poser des questions. Et je sais qu’il y en a certains qui se les posent (Lyonel et Mario, pour commencer).

Atelier IIL sur les médias sociaux: liens et ressources [fr]

[en] Here are links for the teachers who attended my workshops on social media this morning at the IIL in Geneva. Many of the links are in English, so click through them even if Frenc

Ce matin, j’étais à l’Institut International de Lancy dans le cadre d’un formation continue mise sur pied par l’IFP, pour animer deux ateliers consacrés aux médias sociaux dans le milieu scolaire. Comme promis aux enseignants présents (j’en profite encore d’ailleurs pour vous remercier de votre accueil et de votre participation!) je vous donne ici les liens vers les deux présentations Prezi (le tueur de Powerpoint) qui m’ont servi de support, ainsi que quelques liens à explorer:

Les deux présentations en ligne vont évoluer un peu au fil du temps, comme j’ai bien l’intention de les étoffer pour mes prochains ateliers!

Mise à jour 07.01.10: pour s’essayer au blog, ou carrément se lancer dedans, je recommande la plate-forme WordPress.com, ou WordPress.org pour faire une installation sur son propre serveur web — c’est le système qu’utilise le blog que vous lisez en ce moment. Il existe toute une communauté francophone très active autour de WordPress.org. Je vous encourage également à créer un compte Google si vous n’en avez pas encore un afin d’essayer Google Docs et ses documents partagés.

Mise à jour 07.01.10, 19:30: un autre article à lire absolument (merci Jean-Christophe!), c’est “Facebook doit entrer à l’école“. Vous en avez d’autres? Laissez un mot dans les commentaires avec le lien!


Mise à jour 12.01.10: de l’importance des ses mots de passe et de protéger sa boîte e-mail, clé centrale de son identité en ligne, lisez Cette année, le père noël était un pirate (mais pas ce genre de pirate, attention!)

LeWeb'09: Queen Rania of Jordan [en]

Live notes from LeWeb’09. They could be inaccurate, although I do my best. You might want to read other posts by official bloggers, in various languages!

*steph-note: photographer madness for the arrival of Queen Rania.*

Doesn’t mind us looking at our computers, tweeting and blogging, etc. Remainder of the speech will be in 140-character sound bites.

Did MJ change the course of the Green revolution in Iran?

We’re part of the new field of digital anthropology.

It can be hard to connect to people when you’re a Queen. Position clouded with protocol, but online people are not afraid to speak their minds. Has created a space where titles mean little. Direct and personal connection that lets people reach out to her, and lets her spread ideas she is passionate about. Monarch on a mission? Takes it as a compliment.

Can the real-time web bring real-world change? Can it tackle the challenges facing our community? Her Oracle of Delphi is Twitter, that’s where she takes her questions. Surprised that the majority of her followers on Twitter thought digital advocacy could not translate into real action. Difficult the get their butts out of their computer chairs!

Green revolution at the front of Twitter, until Michael Jackson died, and took over the Twitter trending topics.

Of course he didn’t change the course of it, the revolution was much more important than that.

With little offline personal involvement, online activism becomes bleating.

We’re at the tipping point. Real-Time is the new prime time. Examples of what she learned of things going on in the world, through Twitter.

All this has hightened our feelings of selflessness, but what we need now is action.

One topic @QueenRania feels strongly about is education, girls in particular. Many statistical advantages to education, but behind the statistics, there are little girls and boys. Personal stories. Most people don’t realize the power of education.

Global campaign for education.

One day for one goal to help children who are locked out of school and in poverty. join1goal.org

Stephanie's October Conference Tour: SHiFT [en]

[fr] La conférence SHiFT a lieu du 15 au 17 octobre à Lisbonne. J'y parlerai des conférences que je donne depuis bientôt quatre ans dans les écoles. Il est encore possible de s'inscrire pour assister à la conférence, faites vite!

Well, here we are. I should have blogged about this long ago, but without getting into the details of these past weeks, it’s been kinda… busy here lately.

October is conference month in Stephanie-land. I leave on Tuesday. Let’s see what we have in store. First conference:

SHiFT, 15-17 October 2008, Lisbon

SHiFT - Social and Human Ideas For Technology I was present at the first edition of SHiFT in 2006, and really liked this Reboot– and LIFT-inspired event. Smaller scale than both of them, SHiFT is set in beautiful Lisbon and has a very nice atmosphere. I heard some great talks and met some incredible people in 2006, and I’m looking forward to more this year.

I’m really excited that I’ve been invited to speak, and will for the first time cover and comment on the work I’ve been doing in schools for nearly four years in schools, raising awareness about digital media issues with teenagers, teachers, and parents, in “What do teenagers, teachers, and parents need to understand“.

Even if you don’t work with teenagers or in a school setting, and don’t have any teenage children, I think you’ll find my talk interesting. I would really like to encourage you to attend. I’m saying this because I’ll be talking about what feels to me like my most meaningful work, and I want to share it. The thinking and issues behind it go way beyond educational settings, as I explain in my recent comments following a radio show about Facebook in Swiss companies, and the complete ignorance of what may seem basic digital media awareness in those environments — both on the part of employees and company management.

I’m not danah or Anastasia and my book project is on hold ;-), but I’ve learnt over the years that though it may not have seemed extraordinary to me at first, I have acquired some valuable insights about online behaviours of both adults and teenagers, and I’m really happy to have a chance to share them with my digitally clued-in peers.

If you hadn’t planned to attend SHiFT, hurry up and register. It’s last-minute but it’s still possible. EasyJet and TAP flights will take you to Lisbon from most places in Europe.

Looking forward to seeing you there!

Facebook, employés et entreprises [fr]

[en] A radio talk show tomorrow will be devoted to facebook at the workplace. Swiss companies in general completely ignore facebook, and employees are often very naive in the way they expose personal information on their profiles. Teenagers aren't the only ones who need to learn about social media and how to use it responsibly: all newcomers make the same mistakes.

I've been giving talks on these topics in schools for a while now, and I'm looking forward to having the opportunity to do it in corporate settings too.

En tant que contributrice du Grand 8 à la Radio Suisse Romande, je reçois régulièrement (quotidiennement, probablement) un e-mail m’annonçant le sujet de l’émission du lendemain. Une ou deux fois, je suis allée laisser un commentaire (“contribuer”), mais la plupart du temps, pour être honnête, je zappe.

Pas aujourd’hui. Le titre? Entreprises: craignez facebook! Titre un peu à faire peur, certes, mais bon, le mot “Facebook” a mon attention. Je lis. C’est pertinent. Je commente.

Extrait:

Facebook, comme d’autres réseaux sociaux, fonctionne sur le partage d’information. De TOUTES les informations! On y trouve des souvenirs de vacances, des albums photos, des histoires plus ou moins salaces. On y lit les dernières aventures de nos “amis”, leurs exploits en tous genres, voire la dernière sortie avec les collègues de travail. Sans parler des groupes de discussions plus ou moins débiles auxquels on décide d’adhérer, parce qu’on y croit vraiment ou pour le fun. Du style “I hate les CFF” ou “I’m student and I work at Coop… shit”. Et pendant ce temps, que font les entreprises? Rien ou pas grand chose! D’après notre enquête réalisée auprès d’une dizaine de grandes entreprises suisses, à peine connait-on l’existence de Facebook. Pourtant, autant dire que certaines en prennent pour leur grade sur le net. Sans parler de l’image que certains employés peuvent véhiculer au travers de leur profil. Visiblement les entreprises ont une guerre de retard. Stéphane Koch parle carrément d’incompétence.

Entreprises: craignez facebook!

Comme je le dis dans mon commentaire, cette problématique n’a rien de vraiment nouveau. C’est le lot de ceux qui débarquent dans “l’internet relationnel”: on sous-estime sa visibilité, sa trouvabilité, et les conséquences que peuvent avoir nos publications sur nos vies (professionnelles par exemple). Les exemples (à ne pas suivre) abondent, mais l’éducation aux nouveaux médias manque cruellement.

L’éducation aux médias, il faut la faire non seulement dans les écoles, où je donne régulièrement des conférences pour parents, enseignants, élèves depuis bientôt 4 ans, mais également dans les entreprises.

Les personnes qui utilisent les réseaux sociaux comme Facebook pourraient vraiment bénéficier de quelques conseils avisés de la part d’une personne bien renseignée en la matière (suivez mon regard), et les personnes qui ne sont pas familiers avec, cadres ou collègues, trouveront certainement bien utile une petite “visite guidée” de ce monde aux allures parfois impénétrables.

Alors, j’attends. J’attends qu’on commence à me contacter pour que je vienne donner ce genre de conférence en entreprise. Ça viendra, parce que même si les entreprises font l’autruche, comme le montre du doigt l’annonce du Grand 8 de demain, elle ne vont pas le faire éternellement. Les premières à sortir la tête du sable seront aussi les premières à avoir l’occasion d’apprendre comment tirer parti de tous ces médias participatifs — et pas juste à en avoir peur.

Mise à jour jeudi midi: après avoir écouté l’émission (que j’ai trouvée très bien) j’ai fait quelques commentaires en vidéo que vous pouvez écouter ici.

Commentaires sur le Grand 8 de ce matin
Je n’en fais pas beaucoup usage, mais je suis une ‘contributrice’ de l’émission le Grand 8 à la Radio Suisse Romande.
Ce matin, une émission au sujet de Facebook dans les entreprises, et l’attitude un peu passive de ces dernières face à certaines publications pas toujours très malignes de leurs employés.
http://g8.rsr.ch/?p=335 et https://climbtothestars.org/archives/2008/10/08/facebook-employes-et-entreprises/
Je recommande chaudement la lecture du livre The Cluetrain Manifesto (en anglais seulement malheureusement). Voir https://climbtothestars.org/archives/2007/12/07/blogs-en-entreprise-un-peu-en-vrac/

Recommandations de lecture pour entreprises et curieux (entre autres, The Cluetrain Manifesto).

(Oui, je sais, je ne devrais pas me frotter le nez quand je fais de la vidéo, mais ça chatouillait!)