"Pouvez-vous nous faire un site?" — rôle du consultant [fr]

[en] I'm regularly asked by potential clients to "make a website for them". This is not something I do -- if it is the only thing expected from me -- because I think that it is often a recipe for unsatisfaction. I see myself as somebody who is mainly going to educate my clients about "the internet", and accompany them in setting up a solution for their web presence which keeps them as autonomous as possible.

This post is mainly a reproduction of a document I made for a client, explaining the difference between a "service provider" and a "consultant", and the advantages of hiring the services of a consultant, even if what you want is "a web site".

Il y a quelque temps, j’ai été contactée dans le cadre d’une appel d’offres pour un site internet. Cela m’arrive relativement régulièrement: “Nous n’avons pas de site, pouvez-vous nous en faire un?” L’attente du client, dans ce cas, est généralement la livraison d’un site clé en mains pour lequel il aura fourni un certain nombre d’informations au prestataire de services (exigeances ou souhaits concernant le graphisme, la structure du site, le contenu), avec un minimum de formation pour pouvoir s’occuper du site par la suite, ou un contrat de maintenance.

Personnellement, je n’aime pas du tout travailler comme ça. Je préfère apprendre à mes clients comment pêcher (ici: mettre en place une présence internet) que de leur donner une caisse de filets de carrelet (ici: un site internet bien emballé avec manuel d’utilisation). Même si on peut argumenter que je ne suis pas une [pure consultante](http://climbtothestars.org/archives/2007/02/07/martin-roell-getting-started-in-consulting-lift07/), c’est quand même le conseil et l’accompagnement qui sont au centre de ma démarche, dans une optique “comprendre et apprendre internet”. Ça convient, ou ça ne convient pas, mais c’est comme ça que je travaille en ce moment.

Suite à une première rencontre avec le client où j’ai expliqué tout ça, j’ai résumé sous forme d’un document écrit les principaux éléments de la discussion. Comme je l’ai déjà fait (voir: [Musique: bénéfices d’une bonne stratégie internet](http://climbtothestars.org/archives/2007/03/18/musique-benefices-dune-bonne-strategie-internet/), je reproduis ici avec quelque modifications (anonymisation en particulier) ce document.

#### Consultant ou société de services

Le rôle d’un consultant est d’accompagner le client dans une démarche (de changement ou de résolution de problème). A ce titre, il peut être appelé à fournir des services, mais ce n’est pas là son rôle premier. Il vise à ce que le client soit autonome à la fin du mandat. C’est un investissement dont les résultats resteront sensibles sur le long terme.

La société de services fournit un produit fini, souvent avec un contrat de maintenance. S’il faut apporter des modifications au produit après la fin du mandat, il faut faire à nouveau appel à la société de services (et payer en conséquence). Le client reste dans une relation de dépendance, un peu au coup par coup.

Cette distinction est certes simplificatrice. Dans le cas qui nous occupe, on peut dire que le “problème” auquel on veut remédier est la non-utilisation d’internet comme canal de communication, et que “créer un site” est la solution proposée. Mais ce n’est pas nécessairement une solution suffisante, car les attentes quant à la résolution de se problème ne sont pas juste “avoir un site”, mais à un plus haut niveau (stratégie de communication tirant parti de ce qu’internet peut offrir, peut-être une certaine autonomie par rapport à ce média généralement mal connu, également).

En l’occurrence, l’appel d’offres lancé par l’organisation concerne principalement la livraison d’un produit fini (un site internet), dont une partie du contenu et des caractéristiques ont déjà été élaborés de façon interne.

En tant que consultante, je ne livre pas de produits finis comme le font les sociétés de services, à moins que cela ne soit dans le cadre d’un mandat plus large. Le risque que le “produit fini” ainsi livré tombe à côté des attentes réelles mal identifiées est en effet trop grand. Je considère que cela ne rend pas service au client (qui court de grands risques d’être insatisfait en fin de compte), et par extension, cela ne me rend pas service non plus en tant que professionnelle.

#### Un consultant pour une démarche internet

On peut se demander — et c’est compréhensible — s’il est vraiment pertinent d’utiliser les services d’un consultant pour la mise en place d’un site internet. Ce n’est effectivement absolument pas nécessaire si tout ce que l’on désire est “un site”. Cependant, il faut être conscient qu’en abordant les choses ainsi le site en question risque fort d’être insatisfaisant, ou de le devenir dans un futur plus ou moins proche.

En effet, un site internet, au contraire d’une brochure imprimée, n’est pas véritablement un produit qui peut être “fini”. C’est un espace, un lieu d’ouverture sur l’extérieur à travers internet, et qui est en évolution permanente. Faire évoluer cet espace (ne serait-ce que pour garder à jour le contenu pour refléter l’évolution de la vie de l’organisation) demande l’acquisition de certaines compétences à l’intérieur de l’organisation.

De plus, internet n’est pas simplement “du contenu imprimé accessible par ordinateur”. C’est un média à part entière, avec ses caractéristiques propres, sa culture, ses règles, et sa technologie. C’est un média très mal connu du public non spécialisé, d’une part parce qu’il évolue très vite (rester “à jour” demande donc un investissement conséquent), et d’autre part parce qu’il est très jeune (les personnes de plus de 25-30 ans n’ont en général eu aucun contact avec ce média, même passif, durant leurs années formatrices).

Faire appel aux services d’un spécialiste de ce média lorsque l’on décide d’y faire ses premiers pas permet:

* de comprendre réellement ce qui est en jeu, et donc d’être plus en contrôle de ce que l’on va y faire, et de ne pas naviguer à l’aveugle;
* d’adapter l’utilisation de ce nouveau média à la culture spécifique de l’organisation, y compris à son degré de confort avec un outil peu connu, et donc potentiellement déstabilisant et inquiétant;
* d’avoir un interlocuteur qui peut “faire l’intermédiaire” entre l’organisation et les sociétés de services auxquelles elle ferait appel;
* d’acquérir une plus grande autonomie par rapport à ce média et une stratégie de communication en évolution.

#### Forme possible d’un mandat

Voici par exemple comment le consultant pourrait accompagner l’organisation dans le cadre de la mise en place d’un site internet:

* soutien pour la gestion du projet à l’intérieur de l’organisation
* formation technique et “culturelle” des personnes gérant le site, y contribuant, et des décideurs
* assistance technique et stratégique en cas de difficultés
* accompagnement durant la préparation, mise en place du site, et même après
* réponses aux questions
* coaching rédactionnel
* interface (“traduction”) avec les prestataires tiers
* aussi possibilité d’agir comme société/fournisseur de services (=”mettre en place le site”, avec un outil de gestion de contenu léger rendant les mises à jour possibles de façon autonome), mais pas obligatoire
* …

Similar Posts:

Dannie Jost — Blogging is not about blogging [en]

[fr] Bloguer, c'est une histoire d'expression personnelle. Une discussion lors de la rencontre BlogCamp à Zürich.

*Notes from blogcamp.ch presentation. May be inaccurate.*

*(steph-note: it’s a discussion, so a bit hard for me to blog — particularly as I’m participating.)*

Dannie Jost -- Blogging is not about blogging

Why do people blog? Different reasons. Asking the audience. [Blogging isn’t about blogging](http://uncondition.blogspot.com/2007/03/tomorrow-barcampswitzerland.html), it’s about expressing yourself. It’s about personal expression.

Blogging is about communication.

It’s a evolution (from a communication point of view, the biggest since the printing press): **instantaneous** access to a **global** readership. Being *heard* is a different bag of beans.

Another element of revolution: community. A single blogger with hot news means nothing and achieves nothing, before the network comes into play to make the news float to the top.

Blogging: technology (easy!!) and culture (more complicated) *steph-note: exactly what I try to explain to my clients…*

Shift of power. For Dannie, it hasn’t really happened yet, except some small cases. cf. phase transformations in chem/physics. My comment: the shift has already started happening, it’s not because it hasn’t impacted events the mainstream press reports on much that it doesn’t mean it’s having much impact.

Ideas//crystals.

Self-organisation.

Similar Posts:

BlogCamp: Bruno Giussani — Bondy Blog Story [en]

[fr] Bruno Giussani nous raconte l'histoire du Bondy Blog. Naissance d'un média qui est devenu national, mais de la perspective des banlieues.

*notes from blogcamp.ch presentation. may be inaccurate.*

[Bruno Giussani](http://www.lunchoverip.com): special projects for [l’Hebdo](http://www.hebdo.ch) => involved in [Bondy Blog](http://yahoo.bondyblog.fr/) thing.

Bruno Giussani speaking about Bondy Blog

**The Story**

Riots for 3 weeks. 9000 cars burned. 2921 people arrested. Outskirts (suburbs).

Special reporters flocking there from everywhere, and then disappeared (as soon as the curve of violence started going down).

Suburbs: journalists stay in a nice hotel in Paris, eat there, go out reporting during the day, then back to nice hotel. Don’t actually *stay* there.

L’Hebdo did things differently: chose Bondy, one town in France, to do old-fashioned reporting. They sent their 20 reporters there (weekly rotations). Set up an office in the local football warehouse thing, slept there, with a DSL connection.

Objectives:

– write about the situation in that city for the magazine
– blog between magazine issues

What happened?

– journalists used to a weekly rythm started reporting on stuff on the blog they would never have talked about. “Smaller things” which are part of Real Life and never ends up in the press. Or big things (“Les filles de Bondy parlent”) which fired national controversy.
– journalists would come back completely enthusiastic (journalistic freedom recovered) when they left because they “had to”

Everybody wrote about this story. Old media. Curious about what is going on in the blogosphere but don’t know how to handle it. And suddenly this small magazine does something and everybody wants to copy/learn/understand. (Here, being “Swiss” had an advantage.)

Once the newsroom ran out of journalists, what to do? Successful blog, tons of comments… can’t let it die. Instead of sending people again, reached out to young people in Bondy to see if they would take over.

Brought them all to Lausanne for a week of blog/journalism training, then were given the password to the blog and were sent back. Midway between classical blogging and journalism. Have a weekly meeting, etc.

About a dozen bloggers now, covering their life. For the first time, this 50’000 person town has a local publication. Telling their story in their own voice.

Started doing reverse reporting (sending their people to rich neighbourhoods in Paris, for example).

Financed by turning part of the content of the first year of blogging into a book.

Important consequence: the banlieue had a voice at the beginning of the presidential compaign! Dec. 15, Bondy Blog guy asks Sarkozy for his phone number at a press conference, and actually gets it!

Sponsored by Yahoo France now. Have been building a network of correspondants in 15 different banlieues in France. A national media from the banlieue perspective!

Journalism in the P2P world is not about antagonism (old vs. new, professionals vs. amateurs, paying vs. free, controlled vs. open) but it’s hybrid, being complementary.

**Discussion**

Roughly 6000 visitors a day when they switched to Yahoo.

Background: where did the idea come from? came up during a news meeting, but the year before they had a kind of blogcamp for the newsroom.

New projects in this direction? L’Hebdo launched [8 blogs](http://blogs.hebdo.ch) since then. Has influenced how the journal thinks.

Bruno is a little more radical about how magazines should do things *(steph-note: hope I understood this right)*: shouldn’t have a traditional website (but journalists should blog, of course, and put the magazine content online for free), but should invest heavily in this kind of operation, **including training**. (Throwing blogs at people doesn’t work, we’re starting to know it.) Big problem in the newsroom: publication brand vs. personal (journalist) brand.

Bondy blog (network) become a sort of training ground for banlieue people to become recognised as contributors, and Bruno guesses that probably some of them will be hired by “old media” once the elections are over.

Bruno: l’Hebdo never planned for all that. It just happened, organically.

Similar Posts:

Couverture presse: contente! [fr]

[en] Two press appearances I'm really happy about. One is a radio interview about the usefulness of blogs in a corporate environment. The other is a half-page article covering the talk I gave about the internet to parents of teenagers in Porrentruy.

Là, franchement, chapeau bas à [Jean-Olivier Pain](http://capsule.rsr.ch/site/) (RSR1) et Sébastien Fasnacht (LQJ). Je suis absolument ravie [des résultats](http://capsule.rsr.ch/site/?p=208) de la [fameuse (double) capsule](http://climbtothestars.org/archives/2007/03/12/demain-capsule-de-pain/) et de la [couverture (une bonne demi-page si je vois juste!)](http://www.lqj.ch/content/index.php?option=com_content&task=view&id=3661&Itemid=196) de ma [conférence pour parents d’adolescents](http://stephanie-booth.com/conferences) à [Porrentruy](http://steph.wordpress.com/2007/03/08/je-suis-toujours-a-porrentruy/). Bon, ça fait beaucoup trop de liens, ça. Ne vous prenez pas le chou et allez voir ailleurs:

– [Blogs et entreprises I & II](http://capsule.rsr.ch/site/?p=208) à écouter directement sur le blog de M. Pain.
– [Bien connaître internet pour mieux fixer des limites aux adolescents](http://www.lqj.ch/content/index.php?option=com_content&task=view&id=3661&Itemid=196) de Sébastien Fasnacht sur le site du Quotidien Jurassien.

Ça me fait très, très plaisir. Si en règle générale mes [contacts avec les journalistes](/about/presse/) sont tout à fait plaisants, il est rare que je sois carrément épatée par le résultat final, comme ici!

Similar Posts:

Que d'anglais [en]

[fr] Just an explanation to my French readers about the amount of English here recently. Has to do with a post-LIFT'07 effect and the hard time I have coming back to "where we are with blogs and stuff in Switzerland". (Answer: frustratingly behind. Yeah, I'm grumpy and certainly a little unfair.)

Oui, je sais, je néglige à nouveau mes lecteurs francophones et j’écris des tartines en anglais. Je reviens de la [conférence LIFT’07](http://liftconference.com) (l’année dernière, [LIFT’06](http://climbtothestars.org/archives/2006/02/) avait quelque peu changé ma vie), des rencontres plein les yeux et des idées qui résonnent encore dans les oreilles.

La langue que j’utilise ici dépend de l’humeur, du contenu du billet, du public imaginé. Là, j’avoue, je suis un peu coincée en anglophonie. Un peu difficile, après un [workshop magistral donné par Stowe Boyd](http://climbtothestars.org/archives/2007/02/07/stowe-boyd-building-social-applications/) et [toute une série d’intervenants fascinants](http://lift07infrench.wordpress.com/ “Comptes-rendus en français.”) de remettre les deux pieds en terre vaudoise, où les journalistes tentant de se mettre au blog [essaient d’épingler les blogueurs pour une tournure malheureuse](http://vaud2007.ch/index.php/2007/02/09/101-improfessionalisme) (ah oui, c’est Stephanie sans accent si jamais, puisque vous tenez à la précision), les [cours d’initiation aux blogs](http://formationblogs.wordpress.com/) sont annulés de façon répétée par manque d’inscriptions alors que la demande est là, pourtant (appels, interviews, cartes de visite, demandes… et j’en passe), les gens veulent des blogs mais quand même pas trop “blog” (mais parlez en “je”, bon sang, ça veut pas dire que vous devez “raconter vos vies”), où [internet fait peur](http://flickr.com/photos/julianbleecker/385705252/) et où les journaux, en passe d’épuiser le filon, [tentent de faire les gros titres avec la fin des blogs](http://letemps.ch/template/tempsFort.asp?page=3&article=199713).

Donc, vous me pardonnerez, mais juste là, je retourne explorer [Facebook](http://facebook.com), garder un oeil sur l’évolution des [blogs d’Intel](http://softwareblogs.intel.com/) qui ont profité de mes services plus tôt cette année, parler boutique avec [Headshift](http://headshift.com/), lire [Stowe](http://stoweboyd.com/message/), [Bruno Giussani](http://www.lunchoverip.com/) et [David Galipeau](http://galipeau.blogspot.com/), rester en contact avec [ma tribu de LIFT](http://flow.liftconference.com/), commencer à travailler à mon futur livre sur les ados et internet (surtout: sur quel blog l’écrire), mettre mon nez un peu dans ce que fait [Derek Powazek](http://powazek.com/) avec [JPG Magazine](http://jpgmag.com/), guetter les dates de [reboot](http://reboot.dk) et planifier ma [prochaine expédition à San Francisco](http://climbtothestars.org/archives/2007/01/26/back-to-san-francisco/)…

Un peu grinche, [la Mère Denis](http://www.pascalrossini.com/wordpress/?p=97), et probablement un peu injuste aussi, du coup. C’était le coup de gueule du jeudi après-midi. Vous en faites pas, amis romands — je vous aime quand même.


Merci à noneck pour la photo.

Pour me faire pardonner, allez, quelques [photos-souvenirs](http://flickr.com/photos/tags/lift07) ([de moi](http://flickr.com/photos/bunny/sets/72157594537203311/) et [d’autrui](http://flickr.com/photos/bunny/favorites/)) de LIFT’07.

Similar Posts:

Creative Commons and Ads on Blogs [en]

[fr] L'utilisation de contenu Creative Commons comportant une licence permettant uniquement une réutilisation non-commerciale des oeuvres n'est pas autorisée si le site a du contenu publicitaire. Logique, mais j'ai bien peur de ne pas avoir fait assez attention à ça jusqu'ici...

[Creative Commons](http://creativecommons.org/) and the limit between personal and commercial use came up in the conversation in the LIFT panel moderated by Philippe Mottaz.

Over the last months, I’ve had this question nagging at me in the background: if you put ads on your blog, are you allowed to use NC Creative Commons content or not? I kind of suspected the answer would be “no”, but kind of preferred not knowing for sure. A little chat with [Stowe](http://stoweboyd.com/message) just lifted my last doubts ([LIFT](http://liftconference.com) is good at lifting stuff).

Now: “ouch, have I made my clients aware of this or not? have I led them to mistakenly believe the answer was ‘yes’?” Need to check on that. And also take a closer look at third-party CC content I might have included on this blog…

Similar Posts:

Vidéo: le blog de Josef Zisyadis et moi [fr]

[en] In this video, I give the story of how I was contacted by a local politician who hired me to help get him and his team blogging. A few words too about blogging and politics, here in Switzerland.

J’ai parlé du [lancement](http://climbtothestars.org/archives/2007/01/31/lancement-du-blog-de-josef-zisyadis/) du [blog de mon client Josef Zisyadis](http://zisyadis.ch), mais comme je le sais bien (et je me tue à le répéter), les gens ne lisent pas trop sur le web. Le lien vers cette [petite séquence vidéo](http://www.thierryweber.com/fr/2007/01/31/joseph-zysiadis-un-politicien-qui-blogue/) où j’explique comment j’ai été contactée pour ce mandat, et aussi quel sens cela a pour un politicien de bloguer, aura donc possiblement échappé à la plupart des gens qui transitent par ici. (Sans rapport, mais quand même, [Google Analytics](http://google.com/analytics), installé récemment, m’indique que 99% des visiteurs de ce site ne reviennent jamais. J’ai du boulot côté fidélisation de la clientèle, on dirait.)

Donc, voici la vidéo, brut de chez brut (zéro préparation, zéro montage si ce n’est un générique). Un grand grand merci à [Thierry](http://thierryweber.com) qui a gentiment accepté de fournir le matériel, de filmer, et même, devant mon angoisse de l’objectif noir, d’improviser quelques questions, transformant la petite séquence en interview. Les deux premières minutes ont été projetées sur grand écran (ouille, mon fond de teint!) lors de la [conférence de presse de mercredi](http://zisyadis.ch/2007/02/02/lancement-de-la-campagne-conference-de-presse-a-begnins/).

Et en passant, comme je suis là, voici un petit tour de la couverture blogosphérique du lancement de [ce fameux blog](http://zisyadis.ch) (si j’ai oublié quelqu’un, faites signe):

– [Z-blogue ou Zisyadis blogue](http://www.agauchetoute.info/post/2007/01/31/Z-blogue-ou-Zisyadis-blogue) et [Z-blogue (bis)](http://www.agauchetoute.info/post/2007/01/31/Z-blogue-bis) sur [agauchetoute.info](http://www.agauchetoute.info/)
– [Z-blogue : Z’enfin !](http://www.politis.ch/carnets/2007/02/03/z-blogue-zenfin/) sur [politis.ch](http://politis.ch)
– [Le candidat d’À gauche toute veut aussi s’élever dans la blogosphère](http://www.vaud2007.ch/index.php/2007/01/31/83-le-candidat-da-gauche-toute-veut-aussi-selever-dans-la-blogosphere) et [Bain de jouvence](http://www.vaud2007.ch/index.php/2007/02/01/86-bain-de-jouvence) (référence à Thierry qui classe un peu maladroitement Zisyadis parmi les “jeunes” politiciens dans [la vidéo](http://www.dailymotion.com/Steph/video/1886351) qui fait l’objet de ce billet — ah, les aléas de l’impro!) sur le blog [Vaud2007](http://www.vaud2007.ch/index.php/)
– [Josef Zisyadis, l’interview](http://www.thierryweber.com/fr/2007/01/31/josef-zisyadis-linterview/) sur [Culture Pod](http://thierryweber.com)
– [Z-blogue](http://ch.concept.ch.bleublog.ch/divers/z-blogue.html) chez [CH-concept.ch](http://ch.concept.ch.bleublog.ch/)
– [le Z-blogue est ouvert](http://blog.jsansonnens.ch/post/le-z-blogue-est-ouvert) chez [JS Blog, Lausanne](http://blog.jsansonnens.ch)
– [Le blog de Josef Zisyadis sur couleur 3!](http://dwirths.wordpress.com/2007/02/02/le-blog-de-josef-zisyadis-sur-couleur-3/) sur le [blog de Damien Wirths](http://dwirths.wordpress.com/)
– [Lancement du blog de Josef Zisyadis](http://climbtothestars.org/archives/2007/01/31/lancement-du-blog-de-josef-zisyadis/), ici même sur CTTS.

Similar Posts:

PointBlog: ça traîne en longueur, et Ginisty aux abonnés absents [fr]

[en] If ever you're in France, at the Festival de Romans, and you bump into Christophe Ginisty, would you do me a favour and remind him that his company (Pointblog SàRL) still owes me money for an article I wrote roughly a year ago. Thanks in advance!

Il y a un an de cela, [Cyril Fiévet](http://www.nanoblog.com/) me contactait pour savoir si j’étais toujours intéressée à contribuer au [magazine Netizen](http://pointblog.com/netizen/), produit par la [société Pointblog SàRL](http://pointblog.com/).

J’ai accepté avec plaisir, j’ai passé deux bonnes journées à suer sur mon clavier (littéralement, j’avais un crève du diable et une fièvre du tonnerre), et le résultat a été publié dans le [numéro 2 de Netizen](http://www.pointblog.com/past/2006/03/02/netizen_2.htm).

Restait à me faire payer (parce que oui, la gloire et tout c’est bien joli, mais c’est encore mieux quand ça permet de payer un peu le loyer et les croquettes du chat). D’abord, mea culpa, j’ai tardé — car je n’avais pas réalisé que Cyril m’avait envoyé par mail des choses à imprimer, remplir, signer, renvoyer, etc.

En juin (je crois, faudrait que je re-fouille dans mes mails pour être sûre), donc, motivée en partie par le [lavage de linge sale](http://www.nanoblog.com/past/2006/05/lavage_de_linge_sale.htm) qui a fait un peu le tour de la blogobille à l’époque, j’envoie un timide e-mail au rédac’ chef du défunt hibernant méditant magazine, histoire de savoir si j’ai une chance de voir un jour la couleur de ces euros durement gagnés.

Un forward ou deux plus tard, aussi bien [Gilles Klein](http://gklein.blog.lemonde.fr/) que [Christophe Ginisty](http://ginisty.typepad.com/), qui dirige la société Pointblog, réagissent par mail pour me demander des détails pour qu’on puisse régler l’histoire. Très bien, donc.

C’est là que j’ai réalisé que je n’avais pas encore renvoyé les papiers. Je l’ai donc fait et j’en ai informé Christophe Ginisty par e-mail.

Puis, j’ai attendu.

Vous connaissez la chanson?

“J’ai attendu attendu elle n’est jamais venue…. daï daï daï daï tagada tsoin tsoin… daï daï daï daï…”

J’attends toujours.

Faut dire qu’entre-temps, j’ai quand même relancé Christophe une ou deux fois par mail, puis par courrier recommandé-signature-etc. (vous vous souvenez peut-être…). Ai aussi tenté de l’ajouter sur Skype (même si je suis une timide du combiné, avec Skype je m’en sors à peu près), mais sans résultat. Si [je ne savais pas mieux](http://www.ginisty.com/weblog/2007/02/voil_cest_parti.html), je me demanderais s’il n’était pas par hasard mouru.

Donc, chers amis lecteurs, si jamais vous allez au [Festival de Romans](http://www.ginisty.com/festival/) et que vous y croisez [Christophe Ginisty](http://www.ginisty.com/Portrait_Summer_06_small.jpg “Photo pour le reconnaître.”), vous voudriez bien lui rappeler que sa société me doit encore des sous, siouplaît, et qu’il doit y avoir dans une pile quelque part mails et courriers de ma part à ce sujet?

Similar Posts:

Adolescents, MySpace, internet: citations de danah boyd et Henry Jenkins [fr]

[en] Citations and some French comments/paraphrasing of danah boyd and Henry Jenkins's interview "MySpace and Deleting Online Predators Act (DOPA)". Must-read if your life has anything to do with teenagers.

Je viens de finir de lire ce fascinant interview de [danah boyd](http://www.danah.org/) et [Henry Jenkins](http://web.mit.edu/cms/People/henry3/) au sujet des [adolescents et d’Internet](http://www.danah.org/papers/MySpaceDOPA.html), intitulé “MySpace and Deleting Online Predators Act (DOPA).” Si vous travaillez de près ou de loin avec des adolescents, ou si vous êtes parent d’adolescent, prenez vingt minutes pour le lire. ([PDF pour imprimer.](http://www.danah.org/papers/MySpaceDOPA.pdf)) Voici les passages qui me parlent le plus, avec quelques commentaires. La mise en évidence est de moi. (Avertissement: tartine ahead.)

Cela fait bientôt deux ans que je fais régulièrement des [conférences dans des écoles](http://stephanie-booth.com/ecoles/), pour faire de la “prévention blogs” ou “prévention Internet” en général. Ce qui me dérange depuis longtemps, c’est cette idée reçue qu’Internet grouille de pédophiles et est par définition un espace dangereux.

J’ai beaucoup apprécié de retrouver dans les paroles de ces deux chercheurs des choses que je pense ou dis, sans avoir fait autant d’études formelles à ce propos. Jolie confirmation de mon intuition et de ce que j’ai pu déduire de mes expériences directes.

J’essaie souvent, un peu maladroitement, de mettre en avant le rôle de construction sociale que jouent ces espaces sur internet. Voici ce qu’en dit danah:

> These sites play a key role in youth culture because they give youth a space to hang out amongst friends and peers, share cultural artifacts (like links to funny websites, comments about TV shows) and work out an image of how they see themselves.

(danah)

Une autre thèse que je défends et que ce ne sont pas ces espaces qui créent les comportements “déviants” des adolescents, mais qu’internet nous donne simplement accès, en tant qu’adultes, à des choses qui étaient auparavant cachées. A noter qu’une bonne partie de ces comportements font partie intégrante des processus de socialisation des adolescents, même s’ils ne sont pas plaisants.

> While integrating into cultural life is a critical process that takes place during these years, the actual process is not always smooth or pleasant. Bullying, sexual teasing, and other peer-to-peer harassment are rampant amongst teenagers, as these are frequently the tools through which youth learn to make meaning of popularity, social status, roles, and cultural norms. MySpace did not create teenage bullying but it has made it more visible to many adults, although it is not clear that the embarrassment online is any more damaging to the young victims than offline. […] No one of any age enjoys being the target of public tormenting, but new media is not to blame for peer-to-peer harassment simply because it makes it more visible to outsiders. In fact, in many ways, this visibility provides a window through which teen mentors can help combat this issue.

(danah)

Le vrai problème, ensuite, est la réaction que vont avoir les adultes face à ces comportements auxquels ils sont confrontés, et qu’ils ne peuvent plus nier.

> Adults are confronting images of underage drinking or sex, discussions of drug use, and signs of bullying and other abusive behavior. […] In many cases, schools are being forced to respond to real world problems which only came to their attention because this information was so publicly accessible on the web. […] Much of the controversy has come not as a result of anything new that MySpace and the other social software sites contribute to teen culture but simply from the fact that adults can no longer hide their eyes to aspects of youth culture in America that have been there all along.

(Henry)

Pour le moment, malheureusement, la réaction la plus répandue semble être une forme de panique morale (“internet c’est dangereux”, “les adolescents ont des comportements criminels sur leurs blogs”). Je me réjouis de lire les conclusions de danah concernant les causes du vent de panique gravitant autour des modes de socialisation de notre jeunesse. Je pense personellement qu’il y a également une autre piste à explorer, et qui tourne autour de ce qu’on pourrait appeler la “culture de la peur”.

> Understanding why moral panics emerge when youth socialize is central to my research.

(danah)

Les outils de l’internet social sont de plus en plus utilisés dans le monde professionnel. Même si à mon sens c’est plus un problème dans le monde Anglo-Saxon qu’en Suisse (quoique… ça nous pend au nez), les écoles devraient apprendre aux enfants à exploiter le potentiel de ces outils et gérer les risques que peut comporter leur utilisation, plutôt que de les interdire ou les ignorer comme étant “des jeux d’enfants”.

> Social networking services are more and more being deployed as professional tools, extending the sets of contacts that people can tap in their work lives. It is thus not surprising that such tools are also part of the social lives of our teens. Just as youth in a hunting society play with bows and arrows, youth in an information society play with information and social networks. Our schools so far do a rather poor job of helping teens acquire the skills they need in order to participate within that information society. For starters, most adult jobs today involve a high degree of collaboration, yet we still focus our schools on training autonomous learners. Rather than shutting kids off from social network tools, we should be teaching them how to exploit their potentials and mitigate their risks.

(Henry)

De même, si effectivement ces espaces numériques sont terriblement dangereux, il est important que l’école enseigne aux adolescents comment gérer leur présence en ligne, plutôt que de les encourager à l’éviter. La citation qui suit est une allusion directe à la volonté de certaines instances aux Etats-Unis (et ailleurs) de bloquer l’accès aux sites de “réseautage en ligne”, comme MySpace, depuis les écoles.

> Suppose, for the sake of argument, that MySpace critics are correct and that MySpace is, in fact, exposing large numbers of teens to high-risk situations, then shouldn’t the role of educational institutions be to help those teens understand those risks and develop strategies for dealing with them? Wouldn’t we be better off having teens engage with MySpace in the context of supervision from knowledgeable and informed adults? Historically, we taught children what to do when a stranger telephoned them when their parents are away; surely, we should be helping to teach them how to manage the presentation of their selves in digital spaces. The proposed federal legislation does nothing to help kids confront the challenges of interacting with online social communities; rather, it allows teachers and librarians to abdicate their responsibility to educate young people about what is becoming a significant aspect of their everyday lives.

(Henry)

Je vous cite maintenant un long passage dans lequel danah parle de la question des prédateurs sexuels sur MySpace, de la couverture médiatique de ce phénomène (qui contribue à créer un climat d’alarme déconnecté de la réalité), et des chiffres sur lesquels on se base aux Etats-Unis pour justifier l’inquiétude ambiante à ce sujet.

Il y a quelque temps, j’avais moi-même été à la recherche de matière première (chiffres, enquêtes, etc) concernant les prédateurs sexuels sur internet. Depuis des années que je baigne dans la cyberculture, je n’avais en effet jamais rencontré ni entendu parler d’une seule histoire du genre, ce qui me paraissait en décalage avec la frénésie médiatique et les opérations de prévention à grande échelle dont j’étais témoin.

Sans grande surprise, je n’ai pu mettre la main que sur une seule étude (celle-là même dont parle danah) qui fournissait des chiffres alarmants. Mais en regardant de près l’analyse des résultats fournis, j’avais été quelque peu sidérée de voir des choses comme “une fille de 13 ans à qui on a demandé sa taille de soutien-gorge” rentrer dans la catégorie “unwanted sexual sollicitation”, sans précision de l’âge ou du sexe de la personne posant la question. De plus, j’aurais apprécié une étude comparative de la quantité de “sollicitations sexuelles non désirées” dont sont victimes les ados à l’école, dans la rue, ou dans leur club de sports. Dans le troisième paragraphe que je cite, danah fait le même genre de critique.

Elle nous rappelle également que la grande majorité des enlèvements aux Etats-Unis sont l’oeuvre de personnes connues de l’enfant. D’un point de vue statistique, les enfants courent plus de risques en allant aux scouts ou à une sortie de catéchisme qu’en traînant sur MySpace. De plus, elle nous rappelle que la peur des prédateurs, régulièrement utilisée pour priver les jeunes d’espaces publiques (numériques ou physiques), sert aussi à détourner notre attention d’abuseurs statistiquement plus significatifs. Les jeunes courent plus de risques d’être victimes d’abus à leur domicile ou à celui de leurs amis que dans les espaces publics.

Voilà, grossièrement résumé, les arguments principaux de danah boyd dans les paragraphes suivants.

> The media coverage of predators on MySpace implies that 1) all youth are at risk of being stalked and molested because of MySpace; 2) prohibiting youth from participating on MySpace will stop predators from attacking kids. Both are misleading; neither is true.

> Unfortunately, predators lurk wherever youth hang out. Since youth are on MySpace, there are bound to be predators on MySpace. Yet, predators do not use online information to abduct children; children face a much higher risk of abduction or molestation from people they already know – members of their own family or friends of the family. Statistically speaking, kids are more at risk at a church picnic or a boy scout outing than they are when they go on MySpace. Less than .01% of all youth abductions nationwide are stranger abductions and as far as we know, no stranger abduction has occurred because of social network services. The goal of a predator is to get a child to consent to sexual activities. Predators contact teens (online and offline) to start a conversation. Just as most teens know to say no to strange men who approach them on the street, most know to ignore strange men who approach them online. When teenagers receive solicitations from adults on MySpace, most report deleting them without question. Those who report responding often talk about looking for attention or seeking a risk. Of those who begin conversations, few report meeting these strangers.

> The media often reference a [Crimes Against Children report](http://www.unh.edu/ccrc/pdf/jvq/CV38.pdf) that states one in five children receive a sexual solicitation online. A careful reading of this report shows that 76% of the unwanted solicitations came from fellow children. This includes unwanted date requests and sexual taunts from fellow teens. Of the adult solicitations, 96% are from people 18-25; wanted and unwanted solicitations are both included. In other words, if an 18 year old asks out a 17 year old and both consent, this would still be seen as a sexual solicitation. Only 10% of the solicitations included a request for a physical encounter; most sexual solicitations are for cybersex. While the report shows that a large percentage of youth are faced with uncomfortable or offensive experiences online, there is no discussion of how many are faced with uncomfortable or offensive experiences at school, in the local shopping mall or through other mediated channels like telephone.

> Although the media has covered the potential risk extensively, few actual cases have emerged. While youth are at minimal risk, predators are regularly being lured out by law enforcement patrolling the site. Most notably, a deputy in the Department of Homeland Security was arrested for seeking sex with a minor.

> The fear of predators has regularly been touted as a reason to restrict youth from both physical and digital publics. Yet, as Barry Glassner notes in [The Culture of Fear](http://www.amazon.com/exec/obidos/ASIN/0465014909/apophenia-20), predators help distract us from more statistically significant molesters. Youth are at far greater risk of abuse in their homes and in the homes of their friends than they ever are in digital or physical publics.

(danah)

Henry Jenkins nous rappelle que le décalage entre générations de parents et d’enfants pour ce qui est de l’adoption de nouvelles technologies n’est rien de nouveau. Les parents et enseignants sont souvent effrayés par le fait qu’ils ne comprennent pas ce que les jeunes font avec les technologies de communication d’aujourd’hui, et qu’ils ne sont donc pas en mesure de protéger ou superviser les enfants lorsqu’ils les utilisent.

> History shows us a recurring pattern surrounding the adaptation of any new communications technology. Young people are often early adopters: they are more open to new ideas and experiences; they are looking for ways to leave their mark on the world and they are seeking places where they can socially interact with minimal adult interference. Parents and teachers are often frightened by these new kinds of communication technologies which were not part of the world of their childhood: they don’t really understand what their young people are doing with them and they don’t know how to protect or supervise their children while they are engaged in these activities. The situation is thus ripe for moral panic.

(Henry)

Henry continue sur les conséquences désastreuses d’une limitation de l’accès internet dans les écoles et bibliothèques. Cela handicaperait les enfants qui n’ont pas un bon accès internet à la maison et qui n’auraient donc pas l’occasion d’apprendre à utiliser ces outils sociaux s’ils ne sont pas accessibles depuis l’école.

Il ne faut plus maintenant parler de fossé numérique, mais de “participation gap” (décalage participatif — il y a sans doute une traduction meilleure). Les jeunes sont en train d’acquérir d’importantes compétences en réseautage et collaboration qui auront une conséquence sur leur futur professionnel. Ceux qui n’ont accès qu’à un internet filtré n’auront pas cette chance et s’en trouveront prétérités.

> What a kid can do at home with unlimited access is very different from what a kid can do in a public library with ten or fifteen minutes of access at a time and with no capacity to store and upload information to the web. We further handicap these children by placing filters on the Internet which restrict their access to information which is readily available to their more affluent classmates. And now this legislation would restrict their ability to participate in social networks or to belong to online communities. The result will be to further isolate children from poorer economic backgrounds, to cut kids at risk from support systems which exist within their peer culture, and to limit the social and cultural experiences of kids who are already behind in acquiring important networking skills that will shape their professional futures. All of this will compound what we are now calling the participation gap. The early discussion of the digital divide assumed that the most important concern was insuring access to information as if the web were simply a data bank. Its power comes through participation within its social networks. The authors of the law are reading MySpace and other social software exclusively in terms of their risks; they are not focusing on the opportunities they offer for education and personal growth. In protecting children from those risks, they would cut them off from those educational benefits.

(Henry)

Il y a des parallèles à faire entre les activités de socialisation de la génération “parents” dans leur jeunesse, et ce que font les ados d’aujourd’hui. Les activités sont déplacées en ligne, mais au fond, c’est assez similaire. D’après Henry, une des conséquences est la diminution des occasions qu’ont les jeunes d’être entre eux hors du contrôle des adultes. Là, je pose une question: si c’est vrai pour les Etats-Unis, qu’en est-il de l’Europe? J’ai le sentiment que cette problématique est peut-être différente.

> As I suggested above, most parents understand their children’s experiences in the context of their memories of their own early years. For the baby boom generation, those defining experiences involved playing in backyards and vacant lots within suburban neighborhoods, socializing with their friends at the local teen hangout, and participating within a social realm which was constrained by the people who went to your local school. All of that is changing. Contemporary children and youth enjoy far less physical mobility, have less time outside of adult control, and have fewer physical places to hang out with their friends.

> Much of this activity is being brought online. What teens are doing online is no better and no worse than what previous generations of teens did when their parents weren’t looking. The difference is that as these activities are being digitized, they are also being brought into public view. Video games bring the fantasy lives of young boys into the family room and parents are shocked by what they are seeing. Social networks give adults a way to access their teens’ social and romantic lives and they are startled by their desire to break free from restraints or act older than their age.

(Henry)

Il est réjouissant d’entendre que grâce en particulier à la téléphonie mobile, les jeunes sont plus régulièrement en communication avec les membres de leur famille et leurs pairs qu’autrefois.

> Because of mobile phones, current college students report greater ongoing communication with their parents than in previous generations. As Misa Matsuda has argued, networked technologies are allowing today’s youth to maintain “full-time intimate communities.” While the socialization that takes place in digital publics is equivalent to that which occurs in physical publics, new media is allowing youth to be more deeply connected to their peers and their family members, providing a powerful open channel for communication and sharing.

(danah)

En ce moment, MySpace et les autres outils de réseautage en ligne sont perçus comme des menaces à l’ordre public, dit Henry. Mais on peut regarder les choses différemment et les voir comme un terrain d’entraînement pour nos futurs citoyens et dirigeants politiques. Il mentionne que les jeunes d’aujourd’hui prennent des rôles publics de plus en plus tôt.

Note intéressante: la recherche actuelle démontrerait que les joueurs de jeux multijoueurs en réseau ont des aptitudes importantes pour le travail en équipe, une meilleure compréhension de quand prendre des risques et lesquels, de traiter des sources d’information complexes, etc. J’avoue que ça m’interpelle particulièrement, puisque j’ai personnellement plutôt des inquiétudes concernant les conséquences néfastes que pourrait avoir sur des jeunes en développement le fait de faire une partie de leurs expériences de vie dans un monde dont les règles ne sont pas celles de la réalité. A creuser, donc.

De nouveau, Henry relève que les jeunes n’ont personne vers qui se tourner lorsqu’ils ont besoin de conseils concernant les choix et problèmes éthiques auxquels ils sont confrontés dans ces environnements. Une partie du travail fait pour la Fondation MacArthur consistera à proposer aux jeunes, parents, et enseignants des lignes de conduite éthiques qui les aidera à prendre des décisions informées et sensées au sujet de leur vie en ligne. C’est clairement plus constructif que de mettre des filtres sur tous les ordinateurs publics et de laisser les jeunes se débrouiller seuls avec ces questions.

> Right now, MySpace and the other social network tools are being read as threats to the civic order, as encouraging anti-social behaviors. But we can easily turn this around and see them as the training ground for future citizens and political leaders. Young people are assuming public roles at earlier and earlier ages. They are interacting with larger communities of their peers and beginning to develop their own styles of leadership. Across a range of issues, young people are using social network software to identify and rally like-minded individualism, forming the basis for new forms of digital activism. Current research shows that teens who participate in massively multiplayer games develop a much stronger ability to work in teams, a greater understanding of how and when to take appropriate risks, an ability to rapidly process complex bodies of information, and so forth. At the same time, these teens are facing an array of ethical challenges which are badly understood by the adults around them. They have nowhere to turn for advice on how to confront some of the choices they make as participants within these communities. Part of the work we will be doing for the MacArthur Foundation involves the development of an ethics casebook which will help parents, teachers, and students work through some of these issues and make sensible decisions about how they conduct their online lives. We see this kind of pedagogical intervention as far more valuable than locking down all public computers and then sending kids out to deal with these issues on their own.

(Henry)

Voici, en très résumé, les conseils principaux que Henry propose aux parents. J’y retrouve le conseil que je répète un peu comme un disque rayé, de conférence en conférance: dialogue, dialogue, dialogue.

> Parents face serious challenges in helping their children negotiate through these new online environments. They receive very little advice about how to build a constructive relationship with media within their families or how to help their offspring make ethical choices as participants in these online worlds.

> […]

> 1. Communication with your daughter or son is key. Build a trusting relationship through dialogue. It is important to talk with them about your concerns; it is even more important to listen to what they have to say about their online experiences and why these sites are such an important part of their interactions with their peers. […]
2. Create an account to understand how the site works, but not to stalk your kids. […]
3. Ask your kids how they choose to represent themselves and why. […]
4. Talk about private/ public issues with your kids. Help them to understand the consequences of making certain information publicly accessible. Get them to think through all of the possible audiences who might come into contact with their online information. Teens often imagine MySpace as a youth-only world. It isn’t and they need to consider what the consequences would be if their grandparents, their teachers, admissions officers or a future employer read what they said about themselves. […]
5. Talk through what kids should do if they receive unwanted attention online or if they find themselves the victims of cyberbullying. […]

Voilà. J’ai fait un peu plus de traduction libre que ce que j’avais prévu, et peut-être un peu moins de commentaire — mais la plupart des citations parlent d’elles-mêmes. J’espère que vous aurez trouvé intéressant ce que disent ces deux chercheurs, [danah boyd](http://www.danah.org/) et [Henry Jenkins](http://web.mit.edu/cms/People/henry3/). A nouveau, je ne peux que vous encourager à [lire l’interview en entier](http://www.danah.org/papers/MySpaceDOPA.html) si vous travaillez avec des adolescents. Si l’anglais est un obstacle infranchissable pour vous, la [traduction Google](http://google.com/translate?u=http%3A%2F%2Fwww.danah.org%2Fpapers%2FMySpaceDOPA.html&langpair=en%7Cfr&hl=en&ie=UTF8) peut vous aider.

Similar Posts: