BarCamp Lausanne: former des « webmasters 2.0 »? [fr]

[en] Discussing the differences between skills of the old-school webmaster and the "webmaster 2.0" (eeek!) -- basically, a profile for the one to take care of site maintenance once we've done shiny 2.0 things with WordPress and plugins. It's a different skillset, and I'm not certain it's the same kind of person.

Samedi, à l’occasion du premier BarCamp Lausanne, j’ai animé une discussion sur l’avenir du métier de webmaster. Je pense que c’est un rôle qui se voit profondément transformé par l’arrivée du tout l’attirail « 2.0 », et qui est donc effectivement en voie d’extinction tel que nous le connaissons encore aujourd’hui. Je pense cependant qu’il reste une place pour ce que j’appellerai le « webmaster 2.0 », quelque part entre les consultants, développeurs, designeurs, professionnels de la communication ou autres qui se partage le gâteau 2.0.

Cela fait quelques années maintenant que « j’aide les gens à faire des sites » (c’est malheureusement principalement comme ça que je suis perçue — j’ai encore de la marge côté efforts en communication). Je me rends compte que si des outils magnifiques comme WordPress permettent de se libérer du webmaster pour de nombreuses tâches (c’est en effet un « argument de vente » : plus besoin de s’adresser au webmaster pour mettre à jour le contenu de votre site), ils ne sont tout de même pas autosuffisants : ils cessent des fois de fonctionner pour des raisons mystérieuses, il faut les mettre à jour, installer des plug-ins, faire des modifications mineures… Bref, ils requièrent de la maintenance.

Mon point de départ pour cette discussion lors de BarCamp était de mettre en regard les compétences du « webmaster » (j’expliquerai tout soudain les guillemets) avec celles qui seraient à mon avis nécessaires pour la maintenance de sites simples « 2.0 ». Ce rôle (je préfère parler de rôle plutôt que de « métier ») de webmaster disparaît-il, ou bien évolue-t-il ? S’il évolue, les compétences sont-elles assez similaires pour que ce rôle soit repris par la même personne, ou bien ce qu’il requiert un « background » différent ?

Donc, « webmaster » entre guillemets. Inévitablement, je vais parler ici en utilisant des clichés. Les webmasters qui me lisent ne se reconnaîtront probablement pas, et je le sais. Ce que je décris, c’est un des rôles un peu stéréotypés qui intervient dans l’écologie du site Web. Ce rôle (tel qu’il m’intéresse pour cette discussion) se retrouve dans des petites structures (petites entreprises, associations). Il y ait des professionnels qui portent le titre de « webmaster » dans des entreprises plus grandes ou avec plus de moyens, et qui font un travail qui n’a rien à voir avec ce que je décris ici. Le « webmaster » auquel je pense n’est souvent pas un professionnel de la branche, et ne fait probablement pas ça à temps plein. C’est quelqu’un que l’on paye à l’heure ou sous forme de forfait pour l’année, et dont on utilise les services de façon plus ou moins régulière.

Sandrine a eu la gentillesse de spontanément filmer le début de ma présentation, disponible en vidéo chez Google. Il y en a pour treize minutes, je vous laisse regarder si le coeur vous en dit.

Malheureusement, cela s’arrête lorsque la conversation démarre (le morceau le plus intéressant, à mon avis !) — j’imagine que des impératifs techniques sont entrés en ligne de compte…

Pour simplifier, même si je n’aime pas les étiquettes, j’ai proposé que l’on parle de « webmaster 1.0 » et de « webmaster 2.0 ».

Webmaster 1.0

  • FTP
  • mise à jour de contenu
  • HTML/DreamWeaver
  • scripts Perl/PHP
  • images (redimensionner, insérer dans HTML)
  • design (un peu)
  • mailing-lists/newsletter

Webmaster 2.0

  • mises à jour (versions) des « CMS 2.0 »: WordPress, Drupal, MediaWiki, PhpBB…
  • choisir et changer des thèmes/skins
  • compréhension de base du fonctionnement d’un CMS (applications Web PHP/MySQL, quelques notions de base de données, utilisation de PhpMyAdmin…)
  • (X)HTML/CSS, standards Web
  • installer des plug-ins

En fait, le rôle du webmaster 2.0 correspond un peu à celui d’un apprenti sysadmin. Cela reste un rôle technique, la gestion de la communauté étant à mon avis du ressort des personnes qui vont créer le contenu.

Ma motivation principale à tenter de définir ce rôle est en fait économique : bien sûr, un développeur ou un consultant un peu branché technique (comme moi) est tout à fait capable de remplir ce rôle de webmaster 2.0. Mais il n’est pas nécessaire d’avoir toutes les compétences d’un développeur ou d’un consultant pour faire ce genre de travail. Cela signifie qu’il ne devrait pas être nécessaire pour le client de payer du travail de maintenance relativement simple (même s’il requiert des compétences techniques qui dépassent celles de l’utilisateur lambda) à des tarifs de consulting ou de développement. Et personnellement, ce n’est pas (plus !) le genre de tâche que j’ai envie de faire pour gagner ma vie.

Mon expérience est que malheureusement, les personnes en place à jouer le rôle de webmaster 1.0 peinent souvent à acquérir par elles-mêmes les compétences nécessaires pour assurer la maintenance des sites « 2.0 » plus complexes techniquement. Si le webmaster 1.0 est souvent autodidacte, les compétences « 2.0 » sont à mon avis plus difficile à acquérir par soi-même — à moins d’être justement tellement immergé dans ces technologies que l’on est déjà un développeur.

Qui donc pourraient être ces « webmasters 2.0 » qui manquent à mon avis cruellement dans le paysage romand ? Peut-être serait-il intéressant de mettre sur pied une formation continue pour « webmasters 1.0 » ? Le problème avec ça à mon avis, ce que beaucoup de webmasters le sont à titre bénévole ou presque. Est-ce qu’il y a des CFC qui pourraient inclure ce genre de compétences à leur programme ? Pour le moment, la solution qui me paraît le plus immédiatement réaliste est de considérer ce rôle comme une étape de l’évolution professionnelle de quelqu’un. À ce moment-là, cela pourrait être un travail idéal pour des personnes en cours de formation.

Quentin Gouédard, à la tête de l’hébergeur unblog.fr, a suggéré lors de la discussion que ce genre de service pourrait être intégrée à une offre d’hébergement. C’est une idée que je trouve très intéressante.

J’aimerais revenir sur un pont qui a occupé pas mal notre discussion : il y un certain nombre de tâches de maintenance, qui même si elles sont techniques, sont encore relativement simples, et qui ne nécessitent à mon sens pas de faire intervenir des développeurs. Je pense qu’à l’avenir, on va avoir de plus en plus besoin — par intermittence probablement — de personnes ayant cet éventail de compétences, sans pour autant qu’ils aient une spécialisation plus poussée. Je pense aussi que (durant les quelques années à venir en tout cas) ces personnes devront avoir une présence locale. Le contact humain direct reste important, surtout pour des associations ou entreprises dont le métier premier n’est pas le Web.

J’ai conscience que ma réflexion n’est pas encore tout à fait aboutie. J’envisage en ce moment de former deux ou trois étudiants à qui je pourrais confier la maintenance (ou tout du moins une partie de celle-ci) des sites que je mets en place avec mes clients, pour un tarif raisonnable. Je ne peux en effet pas proposer à mes clients des solutions pour leur présence en ligne, si je n’ai rien à leur offrir côté maintenance. La maintenance ne m’intéresse personnellement pas en tant que tel, mais j’avoue ne pas avoir connaissance dans la région d’individus ou d’entreprises dont les compétences sont satisfaisantes et qui ne facturent pas des tarifs de développement (sauf ceux dont on a parlé, Samuel, et c’est justement la solution « étudiante »).

Avec un peu de chance, mes informations sont incomplètes, et quelqu’un va laisser un mot dans les commentaires en proposant ses services 🙂

Y a-t-il un webmaster (2.0) dans la salle ?

Ils parlent de cette discussion sur leur blog:

Comment se faire connaître comme indépendant [fr]

[en] I'm often asked how I made myself known as a freelancer. I was lucky enough to have quite a bit of coverage, but when you look closely, the way I got people to find me was through my blog.

Start blogging about your passion and demonstrate your expertise on your blog. The rest will follow.

Histoire de combattre la paralysie du blogueur voici un petit billet « sur le vif ». Il est fréquent qu’on me demande comment j’ai fait pour me mettre à mon compte et devenir indépendante. (Mon site professionnel, vers lequel je viens de faire un lien, a grand besoin d’être remis à jour, mais allez quand même jeter un coup d’oeil.)

Il y a près de dix-huit mois, j’ai raconté un peu mes débuts dans l’émission « Déclics » de la Radio Suisse Romande. Vous pouvez probablement encore écouter ce que j’ai dit à l’époque.

En fait, c’est assez simple. En l’an 2000, j’ai un peu par hasard ouvert un blog, dans lequel je parlais de tout ce qui me chantait. Je pense que si on relit maintenant ces sept années d’écriture, on doit pouvoir voir comment mes intérêts ont évolué. Une des choses — parmi d’autres — qui m’intéressait, c’était l’intersection de la technologie d’Internet et des relations humaines. Les blogs tombent en plein là-dedans.

Petit à petit, alors que j’étais plutôt récalcitrante au départ, j’ai commencé à faire ce que l’on appelait du « metablogging » : je bloguais à propos du « phénomène blog ». Par ailleurs, mon blog gagnait gentiment en popularité. J’ai aussi créé le premier annuaire de blogs suisses.

Lorsque les premiers journalistes romands ont commencé à s’intéresser aux blogs, il n’ont pas tardé à s’adresser à moi (vu ma présence en ligne assez étendue, je n’étais pas très difficile à trouver) — d’une part en tant que blogueuse, mais d’autre part et assez rapidement en tant que personne qui y connaissait quelque chose aux blogs. J’ai eu droit à un véritable cercle vertueux en ce qui concerne ma présence dans la presse. Je suis tout à fait consciente qu’il y a là-dedans une bonne part de « au bon endroit au bon moment », et que les médias ont beaucoup aidé à me faire connaître du public.

Peu après, on m’a contacté pour me demander de faire une première conférence. J’ai rapidement mis en ligne un site Internet professionnel dans lequel j’annonçais quel genre de services j’étais en mesure de fournir. Entre le bouche à oreille, la presse, et surtout mon blog, la quantité de mandats a doucement augmenté durant la première année, jusqu’à ce qu’elle devienne suffisante pour que j’envisage de mettre entièrement à mon compte et de quitter complètement l’enseignement.

Comme je dis souvent, tout cela s’est fait « presque malgré moi ».

Si on me demande conseil, j’en ai un : bloguer, bloguer, bloguer.

Je sais que mon cas est un peu particulier : une partie de ce que je mets à disposition de mes clients, c’est mon expertise sur les blogs. Et j’utilise mon blog pour la démontrer.

Même si votre domaine d’expertise n’est pas les blogs, vous pouvez utiliser votre blog pour mettre en avant cette expertise. C’est l’outil idéal pour cela : relativement simple à utiliser, et qui permet une documentation au jour le jour de vos expériences, découvertes, réflexions et recherches dans le domaine qui vous passionne au point que vous avez décidé d’en faire votre métier.

Peu de gens aujourd’hui soutiendront qu’on peut se passer d’avoir un site Web si l’on se lance comme indépendant. Et en général, on désire que ce site Web soit bien référencé. Les blogs sont extrêmement bien référencés dans les moteurs de recherche : la page d’accueil est mise à jour à chaque fois que vous publiez un nouvel article, chaque article a sa page propre, vous encouragez autrui à faire des liens vers votre contenu, et l’outil que vous utilisez a été conçu pour faciliter le travail des moteurs de recherche.

En bloguant, vous augmentez de façon importante votre visibilité sur Internet, et mettez sur pied du même coup une documentation fantastique de votre domaine d’expertise et de vos compétences. Pas mal, côté marketing, non ? Et le blog étant un extraordinaire outil de réseautage en ligne, il vous aidera également à rentrer en contact avec les personnes qui ont des intérêts similaires aux vôtres : des « collègues », des partenaires, des passionnés, et bien entendu… Des futurs clients.

En pratique ? Vous créez un un blog chez WordPress.com (c’est tout simple à utiliser), ouvrez un compte chez Flickr (attention à la prononciation) pour héberger vos images ou photos (peu importe le domaine dans lequel vous vous lancez, il y aura des illustrations d’une façon ou d’une autre). Le compte illimité chez Flickr coûte $ 25, utiliser son propre nom de domaine pour son blog $ 10, et avoir un look personnalisé pour son blog (autre que la cinquantaine de mises en page disponibles gratuitement) $ 15, mais tout cela est optionnel.

Donc, pour pas un sou, vous pouvez avoir entre les mains un outil de communication marketing très puissant. Il « suffit » de l’alimenter !

Petite page de pub — et très franchement, je n’ai pas commencé à écrire cet article avec l’idée de finir comme ça, du tout. L’utilisation de base du blog, d’un point de vue technique, et simple. C’est une chose qui fait sa force. Les difficultés qui peuvent se présenter sont d’ordre rédactionnelles et culturelles. Il est possible et réaliste pour quelqu’un qui se met à son compte d’apprendre tout ça sur le tas. Si votre temps est compté, par contre, ou si vous désirez vous donner les moyens de tirer le maximum de profit du média conversationnel qu’est le blog, cela vous tout à fait la peine d’investir une partie de notre budget marketing dans une formation à cet outil. Dans ce cas, bien sûr, vous savez à qui vous adresser : c’est tout à fait le genre de chose que je fais. Fin de la page de pub !

Faites des liens, ne demandez pas! [fr]

[en] Please don't send e-mails asking if you can link to my site. Yes, you can. You can link to any site you want. The whole web is built upon the premise that anybody can create a link to any web page. It's what make the web the web.

Le web (“internet” pour certains”) est une collection de pages en HTML liées entre elles. Ce sont les liens qui tiennent ensemble le web. Et ce sont aussi les liens qui en font un réseau, un endroit riche, un lieu de conversations et de partage.

Alors de grâce — ne me demandez pas si vous pouvez faire un lien vers mon site. Ne demandez à personne si vous pouvez faire un lien vers leur site. Faites simplement un lien. Pas besoin d’autorisation pour ça.

Vous imaginez, si chaque fois que je faisais un lien, je devais demander au propriétaire du site en question son autorisation? Et vous imaginez, pour les éditeurs de sites populaires comme Boing Boing, le temps qu’ils passeraient noyés dans des e-mails à répondre à des demandes d’autorisation de liens? Ce serait invivable. Tellement invivable que ça ne fonctionnerait pas. On ne ferait plus de liens, on n’écrirait plus, le web mourrait à petit feu.

Quand faut-il demander? Demandez, clairement, si vous allez rendre publics des faits concernant une autre personne qui ne sont pas déjà publics, et si vous avez un doute quant à sa réaction. Alors oui, parfois, ça peut prendre la forme d’un lien. Mais le lien est ici secondaire — c’est le texte qui peut poser problème. Dire “tel et tel est mon client”, si le client en question n’est pas d’accord que la collaboration soit rendue publique, ce n’est pas forcément une bonne idée — avec ou sans lien.

Puisque j’y suis, une exhortation: ne faites pas de vos pages, sites, blogs, articles ou billets des culs-de-sac du web. Vous faites référence à une information que vous avez trouvée ailleurs sur le web? Faites un lien. Vous parlez de quelqu’un? Faites un lien vers son blog ou son site. Donnez à vos lecteurs l’occasion d’accéder aux mêmes informations que vous, de voir sur quoi vous vous êtes basés pour écrire votre texte.

Mais de grâce, n’envoyez plus d’e-mails qui commencent avec “Bonjour, j’aimerais faire un lien vers votre site…” — c’est inutile et c’est un gaspillage du temps de votre destinataire.

A l’attention de ceux ou celles qui m’ont envoyé des e-mails du genre: soyez rassurés, je ne vous en veux point. Je sais que votre demande part d’une bonne intention — celle de respecter l’autre et de faire les choses dans les formes. J’espère que vous êtes maintenant rassurés qu’il est tout à fait accepté de faire tous les liens que l’on désire sans demander à qui que ce soit leur autorisation. Faites des liens! faites des liens!

Le placement dans les moteurs de recherche [fr]

[en] A document on how search engins function and how to improve indexing for your site, which I wrote for a client over June/July. If this interests you, you should definitely check out my notes on Matt Cutts' Whitehad SEO tips for bloggers.

Ceci est un document rédigé pour un client en juin/juillet 2007. Un grand merci à Béatrice pour son assistance éditoriale! Si vous voulez l’imprimer et le lire tranquillement, je vous recommande de télécharger le PDF (6 pages). Ce document est distribué sous une licence Creative Commons by-nc-sa.

Introduction

On est souvent tenté de mesurer le succès d’un site internet par son placement dans les moteurs de recherche [1]. En effet, un bon placement dans les moteurs de recherche peut être un indicateur parmi d’autres du succès d’un site. Malheureusement, le fonctionnement des moteurs de recherche en général et du positionnement en particulier est difficile à comprendre et amène souvent à avoir des attentes peu réalistes en la matière, en particulier l’exigence des résultats précis pour certains mots-clés donnés.

Le positionnement dans un moteur de recherche ne peut pas être contrôlé [2]. On peut l’influencer positivement en soignant certains aspects techniques ou rédactionnels du site, mais le facteur principal dans un bon placement demeurera inévitablement la qualité du contenu.

En fait, le placement dans les moteurs de recherche est une conséquence de la popularité d’un site, et non sa cause. (Même si, bien entendu, un bon placement peut amener des visiteurs au site — mais un bon placement seul ne suffit pas.)

1. Comment fonctionne un moteur de recherche ?

1.1. Fonctionnement général

La fonction principale d’un moteur de recherche est de fournir à son utilisateur la liste des pages Internet correspondant aux mots-clés que celui-ci aura spécifiés. Généralement [3], cela revient à fournir une liste de pages contenant ces mots-clés. Cela est en soi une opération relativement simple. Ce qui est très complexe, par contre, c’est le classement de tous ces résultats afin de mettre en tête de liste les plus pertinents. L’algorithme utilisé par Google à cet effet est secret, et comprend une bonne centaine de variables. On saisit donc aisément pourquoi il n’est pas possible de contrôler sa position dans un moteur de recherche. D’ailleurs, si ça l’était, ce positionnement perdrait tout son sens…

Le premier facteur qui va influencer le placement est bien entendu le contenu de la page : les mots-clés y apparaissent-ils? Sont-ils proches les uns des autres, ou bien éloignés ? Apparaissent-ils une seule fois, ou bien plusieurs fois ? Apparaissent-ils dans le titre de la page, dans les divers titres qui organisent le contenu de celle-ci, dans le corps du texte, en gras, dans un lien, dans des citations, en haut de la page, en bas de la page… ?

Un autre facteur qui va avoir beaucoup d’influence sur “l’autorité” que Google accordera à un site Web est le nombre de liens entrants vers ce site. De plus, la provenance de ces liens a une importance : le “pagerank” (autorité) se calcule de façon circulaire. Logiquement, les liens provenant de sites dont l’autorité est déjà reconnue auront plus d’impact que des liens provenant de sites moins cotés (mais un grand nombre de liens provenant de sites peu cotés comptera également…).

Le fait de définir des “mots-clés” [4] dans les différentes pages du site était très important pour le placement dans les moteurs de recherche à une certaine époque (pré-Google). Maintenant, l’importance de ces mots-clés est très limitée, voire même nulle selon certains.

1.2. Le choix des mots clés

Lorsque l’on cherche à mesurer la performance d’un site dans Google, par exemple, on introduit dans le moteur de recherche des mots clés qui semblent pertinents par rapport au contenu du site en question. Mais ces mots-clés sont-ils ceux qu’introduiraient les personnes faisant partie du public-cible du site?

Il est en fait très difficile de deviner quels mots-clés un internaute recherchant une information donnée va introduire dans un moteur de recherche. Parfois, les gens y tapent des questions entières. Parfois juste un mot. Parfois, les mots pour lesquels ils imaginent que le site web dont ils auraient besoin aura été optimisé. Et parfois encore, l’information qu’ils tirent du site et qui a de la valeur pour eux n’est pas celle qu’imaginait l’auteur du site.

Se focaliser sur certains mots-clés n’est donc pas une stratégie très porteuse. Il vaut mieux se concentrer sur le référencement général du site et la qualité de son contenu, et laisser au moteur de recherche le soin de déterminer quels sont les mots-clés les plus pertinents pour lui.

1.3. Langue et géographie

Un moteur de recherche comme Google donne la possibilité de limiter les langues dans lesquelles la recherche est effectuée, ou de circonscrire la recherche à un pays donné. Il faut cependant prendre garde au fait que la détection de la langue ou du pays de provenance d’une page peut facilement être erronée. La langue est détectée automatiquement en analysant le contenu de la page (ce qui crée vite des problèmes lorsqu’une page contient plus d’une langue), et pour ce qui est du pays, il semblerait que la localisation physique du serveur hébergeant le site web soit déterminante.

Notons également qu’une recherche “en français” donne des résultats légèrement différents selon qu’on utilise google.fr ou google.ch.

Il ne faut donc pas trop compter sur ces distinctions qui fluctuent facilement — mais elles ont le mérite de rappeler qu’un site visant un public local est “en compétition”, pour ce qui est de la pertinence des mots-clés, avec tous les autres sites publiés dans la même langue. Les seules véritables frontières sur internet sont linguistiques.

2. Que conclure d’un placement insatisfaisant?

C’est souvent le constat d’un placement peu satisfaisant dans les moteurs de recherche qui amène à se demander ce que l’on peut faire pour l’améliorer. Il est important, tout d’abord, de ne pas perdre de vue l’élément de subjectivité que comporte un tel constat. Le placement n’est pas quelque chose d’absolu: une page va être classée en fonction de sa pertinence par rapport aux mots-clés qui ont été donnés comme critères de recherche. La sélection des mots-clés doit donc se faire très soigneusement s’ils doivent servir à évaluer d’une façon ou d’une autre si le placement est “bon”.

Les causes d’un placement insatisfaisant peuvent être multiples. Pour y remédier, il est important des les identifier correctement. Tout d’abord, il faut distinguer parmi les facteurs agissant sur le placement ceux qui sont “internes”, propres au site placé, et donc sur lesquels on peut agir, de ceux qui sont “externes”, sur lesquels on n’a pas prise.

2.1. Facteurs externes

Ils sont au nombre de deux:

  • les mots-clés choisis
  • les sites “concurrents”

Chaque site est placé dans la liste des résultats pour les mots-clés choisis par rapport aux autres sites ayant un contenu similaire (potentiellement pertinent pour les mots-clés recherchés). Obtenir un “bon placement” dans un tel cas de figure sera donc une toute autre histoire s’il s’agit d’un domaine dans lequel il existe quantité de sites ayant déjà une présence forte, ou si le domaine en question est relativement peu documenté sur internet.

2.2. Facteurs internes

Les facteurs internes influençant le positionnement d’un site sont les suivants:

  • qualité du contenu
  • mise en valeur rédactionnelle du contenu
  • mise en valeur technique du contenu

La qualité du contenu influence de deux manières le placement. Premièrement, d’une façon tout à fait mécanique, comme expliqué plus haut: la fréquence et la place des mots-clés dans le texte de la page est analysé et interprété par le moteur de recherche. Celui-ci, par contre, n’a aucun moyen d’évaluer la “qualité” d’un texte au sens où un être humain pourrait l’entendre. Cette “qualité” est en fait mesurée au nombre de liens entrants établis par d’autres créateurs de site. Ce n’est donc pas directement le moteur de recherche qui est influencé ici, mais les êtres humains qui jugeront le contenu digne ou non d’une mention sur leur site.

La “mise en valeur rédactionnelle” consiste à organiser le texte d’une façon qui tienne compte de la manière dont le moteur de recherche indexera le contenu: que va-t-on regrouper sur une même page? Quelles expressions choisir pour les titres? comment utiliser gras, liens, sous-titres de façon adéquate?

La “mise en valeur technique”, quant à elle, consiste à s’assurer qu’il n’y a pas d’obstacles techniques à la bonne indexation du site et à la création de liens vers les différentes pages qu’il comporte. Par exemple, on évitera les cadres (“frames”), les liens en javascript, le balisage non sémantique, etc.

Lorsque le référencement n’est pas satisfaisant, il convient donc de repérer dans quel domaine les améliorations doivent être faites. Pour ce faire, on regardera dans l’ordre:

  • les aspects techniques
  • les aspects rédactionnels
  • le contenu proprement dit.

En effet, s’il y a des obstacles techniques majeurs à une bonne indexation, il ne sert à rien de s’acharner à améliorer la qualité ou l’intérêt du contenu. Celui-ci est peut-être parfaitement adéquat, mais il n’est simplement pas mis correctement en valeur. Une fois que la qualité technique du site est assurée, on peut s’intéresser à la technique de rédaction, par exemple en améliorant la façon dont les titres sont choisis, ou en optimisant la façon dont le contenu est organisé sur les diverses pages du site.

C’est seulement une fois ces questions techniques réglées (du moins pour ce qui est des grandes lignes) que l’on peut réellement évaluer si la qualité proprement dite du contenu est en cause. Et à ce moment-là, il est important d’inclure dans l’évaluation les facteurs extérieurs comme la place occupée par les autres sites consacrés à des sujets similaires.

3. Que faire pour améliorer le placement général ?

Encore une fois, la chose principale à faire pour avoir un bon placement est d’avoir un contenu de qualité. En effet, les algorithmes des moteurs de recherche visent à mettre en avant les pages qui sont utiles aux gens faisant les recherches — le contenu est donc primordial.

Les créateurs de sites peuvent ensuite aider les moteurs de recherche à indexer correctement leur contenu en prenant garde à certains points:

Aspects techniques :

  • utiliser un balisage HTML propre et sémantique
  • prévoir une architecture de site qui encourage les autres propriétaires de sites à faire des liens vers différentes pages de celui-ci
  • créer suffisamment de liens entre les différentes parties du site pour permettre une navigation facile (particulièrement dans le corps du texte lorsque cela est pertinent)
  • utiliser un schéma d’URL “sympathique” pour les moteurs de recherche
  • éviter les frames (cadres), les images représentant du texte et les liens en javascript.

Aspects rédactionnels :

  • structurer les pages avec titres et sous-titres
  • choisir des titres qui contiennent des mots-clés en adéquation avec le contenu de la page.

On notera qu’il y a deux sortes de “bon placement”: l’autorité que Google confère à une page de façon générale, ou “PageRank” [5], et la position dans laquelle cette page se trouvera pour la recherche de mots-clés précis.

Une page peut avoir un très bon PageRank mais être mal placée pour une recherche selon certains mots-clés. Cela peut être le cas parce que ces mots-clés n’occupent pas une place assez prédominante (au sens de Google) dans la page, voire n’y figurent pas (!). Mais aussi, d’autres sites existent peut-être dont le contenu relatif à ces mots-clés est plus pertinent. Cette pertinence apparaîtra (aux yeux du moteur de recherche) à travers la place qu’occupent ces mots-clés dans le contenu de la page en question et des pages proches, et surtout à travers les liens entrants vers cette page: le texte de ces liens utilise-t-il régulièrement ces mots-clés, ou non?

Par exemple, on trouvera normal qu’en tapant les mots-clés “prévention+sida” le premier résultat apparaissant soit , un site consacré uniquement à la prévention Sida, plutôt que , la page à ce sujet sur ciao.ch, un site qui comporte des informations sur des sujets très variés.

4. Qu’apporte un bon placement ?

Il peut être utile de regarder d’un peu plus près les raisons qui poussent à vouloir un bon placement dans un moteur de recherche. Effectivement, un site bien placé, qui se situe dans les premiers résultats pour les mots-clés que recherchent les gens qui seraient intéressés par le contenu du site, va attirer plus de visiteurs par ce biais.

Gardons cependant à l’esprit que le placement est un moyen d’attirer des visiteurs, et non une fin en soi. Ce n’est d’ailleurs pas le seul moyen d’attirer des visiteurs sur son site: les gens peuvent aussi y arriver parce qu’ils ont cliqué sur un lien se trouvant sur un autre site, parce qu’on leur en a parlé, ou qu’on leur a envoyé l’adresse par e-mail, chat, ou messagerie instantanée.

Ces derniers moyens font intervenir quelque chose qui est de l’ordre du bouche à oreille: une recommandation “de personne à personne”, qui est généralement beaucoup plus efficace qu’une entrée dans un répertoire automatisé (le moteur de recherche), et qui prend de plus en plus d’importance dans l’internet d’aujourd’hui. Un lien sur un site web est une recommandation, et cela d’autant plus si ce site est un site personnel, comme un blog, par exemple.

Bien entendu, les résultats des moteurs de recherche vont refléter la part “internet” de ces recommandations en bouche à oreille. Une adresse web transmise dans une liste de discussion par e-mail va se retrouver indexée via les archives en ligne de celle-ci. Les blogs sont des sites internet, et “comptent” évidemment pour le moteur de recherche — d’autant plus que bon nombre d’entre eux sont en fait très bien “cotés” (PageRank).

Si beaucoup de propriétaires de sites jugent que le contenu d’un site vaut la peine qu’on en parle, le placement de ce site dans les moteurs de recherche va s’en trouver amélioré, mais ce placement est la conséquence de cet intérêt et non sa cause. Tenter d’agir directement sur le placement est donc insuffisant: c’est le contenu du site qui va jouer un rôle prépondérant.

Conclusion

Le placement d’un site dans un moteur de recherche est un indicateur de qualité parmi d’autres. Ce placement ne peut pas être contrôlé, et ne dépend pas uniquement du site concerné — il est toujours relatif au reste du matériel existant sur internet.

Il est bien plus efficace d’agir sur le contenu et la qualité formelle d’un site afin de l’améliorer plutôt que de chercher à obtenir directement un résultat en termes de placement par rapport à certains mots-clés, objectif qui est souvient peu réaliste.

Notes

  1. La plupart des moteurs de recherche fonctionnent sur le modèle de Google. Si ce document parle des moteurs de recherche en général, c’est plus particulièrement de Google et des moteurs de recherche fonctionnant sur des principes similaires dont il s’agit ici.
  2. Les organisations qui garantissent un placement dans les x premiers résultats pour tel ou tel mot-clé utilisent des techniques peu éthiques qui reviennent en somme à tricher avec les algorithmes de classement des moteurs de recherche []. D’un moyen pour mesurer quelque chose (la qualité), le placement devient un but en soi.
  3. Google tient en effet également compte des mots utilisés pour créer des liens vers une page donnée. Le “googlebombing” abuse de ce fait pour imposer une page spécifique en première position lorsqu’on l’on recherche certains mots-clés, en obtenant qu’un grand nombre de sites Web utilisent ceux-ci dans le texte de liens pointant vers cette page. Un exemple célèbre plaçait la biographie officielle de George Bush en première position des résultats lorsque l’on cherchait l’expression “miserable failure”, même si la page ne contenait bien sûr pas cette expression. Voir aussi .
  4. Ces fameux mots-clés, importants pour les moteurs de recherche de la génération précédant Google, sont ceux que l’on place dans la balise HTML .
  5. Le PageRank est une valeur allant de 0 à 10 et qui est basée sur le nombre de liens entrants vers une page, pondérée par la valeur de PageRank de la page sur laquelle se trouve ce lien.

A lire aussi, en anglais: Matt Cutts: Whitehat SEO Tips For Bloggers, les notes que j’ai prises lors de sa conférence à WordCamp (San Francisco).

"Pouvez-vous nous faire un site?" — rôle du consultant [fr]

[en] I'm regularly asked by potential clients to "make a website for them". This is not something I do -- if it is the only thing expected from me -- because I think that it is often a recipe for unsatisfaction. I see myself as somebody who is mainly going to educate my clients about "the internet", and accompany them in setting up a solution for their web presence which keeps them as autonomous as possible.

This post is mainly a reproduction of a document I made for a client, explaining the difference between a "service provider" and a "consultant", and the advantages of hiring the services of a consultant, even if what you want is "a web site".

Il y a quelque temps, j’ai été contactée dans le cadre d’une appel d’offres pour un site internet. Cela m’arrive relativement régulièrement: “Nous n’avons pas de site, pouvez-vous nous en faire un?” L’attente du client, dans ce cas, est généralement la livraison d’un site clé en mains pour lequel il aura fourni un certain nombre d’informations au prestataire de services (exigeances ou souhaits concernant le graphisme, la structure du site, le contenu), avec un minimum de formation pour pouvoir s’occuper du site par la suite, ou un contrat de maintenance.

Personnellement, je n’aime pas du tout travailler comme ça. Je préfère apprendre à mes clients comment pêcher (ici: mettre en place une présence internet) que de leur donner une caisse de filets de carrelet (ici: un site internet bien emballé avec manuel d’utilisation). Même si on peut argumenter que je ne suis pas une pure consultante, c’est quand même le conseil et l’accompagnement qui sont au centre de ma démarche, dans une optique “comprendre et apprendre internet”. Ça convient, ou ça ne convient pas, mais c’est comme ça que je travaille en ce moment.

Suite à une première rencontre avec le client où j’ai expliqué tout ça, j’ai résumé sous forme d’un document écrit les principaux éléments de la discussion. Comme je l’ai déjà fait (voir: Musique: bénéfices d’une bonne stratégie internet, je reproduis ici avec quelque modifications (anonymisation en particulier) ce document.

Consultant ou société de services

Le rôle d’un consultant est d’accompagner le client dans une démarche (de changement ou de résolution de problème). A ce titre, il peut être appelé à fournir des services, mais ce n’est pas là son rôle premier. Il vise à ce que le client soit autonome à la fin du mandat. C’est un investissement dont les résultats resteront sensibles sur le long terme.

La société de services fournit un produit fini, souvent avec un contrat de maintenance. S’il faut apporter des modifications au produit après la fin du mandat, il faut faire à nouveau appel à la société de services (et payer en conséquence). Le client reste dans une relation de dépendance, un peu au coup par coup.

Cette distinction est certes simplificatrice. Dans le cas qui nous occupe, on peut dire que le “problème” auquel on veut remédier est la non-utilisation d’internet comme canal de communication, et que “créer un site” est la solution proposée. Mais ce n’est pas nécessairement une solution suffisante, car les attentes quant à la résolution de se problème ne sont pas juste “avoir un site”, mais à un plus haut niveau (stratégie de communication tirant parti de ce qu’internet peut offrir, peut-être une certaine autonomie par rapport à ce média généralement mal connu, également).

En l’occurrence, l’appel d’offres lancé par l’organisation concerne principalement la livraison d’un produit fini (un site internet), dont une partie du contenu et des caractéristiques ont déjà été élaborés de façon interne.

En tant que consultante, je ne livre pas de produits finis comme le font les sociétés de services, à moins que cela ne soit dans le cadre d’un mandat plus large. Le risque que le “produit fini” ainsi livré tombe à côté des attentes réelles mal identifiées est en effet trop grand. Je considère que cela ne rend pas service au client (qui court de grands risques d’être insatisfait en fin de compte), et par extension, cela ne me rend pas service non plus en tant que professionnelle.

Un consultant pour une démarche internet

On peut se demander — et c’est compréhensible — s’il est vraiment pertinent d’utiliser les services d’un consultant pour la mise en place d’un site internet. Ce n’est effectivement absolument pas nécessaire si tout ce que l’on désire est “un site”. Cependant, il faut être conscient qu’en abordant les choses ainsi le site en question risque fort d’être insatisfaisant, ou de le devenir dans un futur plus ou moins proche.

En effet, un site internet, au contraire d’une brochure imprimée, n’est pas véritablement un produit qui peut être “fini”. C’est un espace, un lieu d’ouverture sur l’extérieur à travers internet, et qui est en évolution permanente. Faire évoluer cet espace (ne serait-ce que pour garder à jour le contenu pour refléter l’évolution de la vie de l’organisation) demande l’acquisition de certaines compétences à l’intérieur de l’organisation.

De plus, internet n’est pas simplement “du contenu imprimé accessible par ordinateur”. C’est un média à part entière, avec ses caractéristiques propres, sa culture, ses règles, et sa technologie. C’est un média très mal connu du public non spécialisé, d’une part parce qu’il évolue très vite (rester “à jour” demande donc un investissement conséquent), et d’autre part parce qu’il est très jeune (les personnes de plus de 25-30 ans n’ont en général eu aucun contact avec ce média, même passif, durant leurs années formatrices).

Faire appel aux services d’un spécialiste de ce média lorsque l’on décide d’y faire ses premiers pas permet:

  • de comprendre réellement ce qui est en jeu, et donc d’être plus en contrôle de ce que l’on va y faire, et de ne pas naviguer à l’aveugle;
  • d’adapter l’utilisation de ce nouveau média à la culture spécifique de l’organisation, y compris à son degré de confort avec un outil peu connu, et donc potentiellement déstabilisant et inquiétant;
  • d’avoir un interlocuteur qui peut “faire l’intermédiaire” entre l’organisation et les sociétés de services auxquelles elle ferait appel;
  • d’acquérir une plus grande autonomie par rapport à ce média et une stratégie de communication en évolution.

Forme possible d’un mandat

Voici par exemple comment le consultant pourrait accompagner l’organisation dans le cadre de la mise en place d’un site internet:

  • soutien pour la gestion du projet à l’intérieur de l’organisation
  • formation technique et “culturelle” des personnes gérant le site, y contribuant, et des décideurs
  • assistance technique et stratégique en cas de difficultés
  • accompagnement durant la préparation, mise en place du site, et même après
  • réponses aux questions
  • coaching rédactionnel
  • interface (“traduction”) avec les prestataires tiers
  • aussi possibilité d’agir comme société/fournisseur de services (=”mettre en place le site”, avec un outil de gestion de contenu léger rendant les mises à jour possibles de façon autonome), mais pas obligatoire

Comment faire connaître un cours sur les blogs en Suisse Romande? [en]

Voilà une question qui nous taraude depuis quelque temps, Anne Dominique Mayor et moi-même, ainsi que le responsable de Romandie Formation.

Nous avons un joli cours sur les blogs, destiné aux patrons (ou responsables communication) de PME, qui aura lieu dès septembre (le 6 et le 13, pour être précise). Mais comment le remplir? Comment le faire connaître? Nous avons organisé une séance d’information en juin, mais même là, difficile de remplir la salle.

Pour le moment, quand on dit “blog” aux gens, leur réaction est souvent de l’ordre “beurk, non, j’ai pas besoin d’un journal intime en ligne, ça va pas la tête!” Quand on a une chance d’expliquer, là, tout d’un coup, ils sont beaucoup plus intéressés.

Laissez-moi le répéter encore haut et fort: le blog est une technologie, une (des!) culture(s), une machine à ouvrir le dialogue. Ce n’est pas un journal intime. Il peut être utilisé pour faire un journal intime en ligne, mais ce n’est qu’une des nombreuses utilisations possibles de cet outil.

Il peut être utilisé pour faire une “page de news” dopée afin de faire passer des infos aux clients. Il peut être utilisé à l’interne, pour mieux communiquer, collaborer, et stocker l’information utile pour l’équipe. Il peut être utilisé “dans l’autre sens”, c’est-à-dire qu’on peut écouter ce qui est dit de notre produit ou service, comme Robert encourage Nestlé à le faire, et comme je le fais pour le service coComment.

Le blog est peu cher, prend certes du temps, mais nous offre une prise directe sur ce que l’on montre sur la toile, et un vrai canal de communication avec “l’extérieur”. Les personnes que j’assiste dans la mise en place de leur blog sont en général bluffées par la simplicité de la publication. C’est vraiment facile, pas juste “facile-pour-informaticiens”. On veut changer une virgule, rajouter une phrase? Pas de problème. Inutile de déranger le webmaster pour cela.

Je sais qu’un tel cours (et d’autres, on est déjà en train de comploter) a sa place, mais je me demande si on n’est pas un peu tôt… Et vous, qu’en pensez-vous? Un cours comme celui-ci vous paraît-il adapté? Et éternelle question, comment aider ceux qu’il pourrait intéresser à nous trouver?

Je suis bien consciente que ce billet (que j’ai envie d’écrire depuis plusieurs semaines), publié alors que 24heures parle de blogs et de “yours truly”, et que les employeurs de la Petite Anglaise viennent de se ridiculiser en la virant à cause de son blog… bien inoffensif, c’est déjà un premier bout de réponse à la deuxième question…

PS: si jamais, messieurs-dames journalistes et autres, c’est Stephanie sans accent. J’ai des origines britanniques et comme c’est à peu près le seul endroit où ça se voit, j’y tiens 😉

Cercle de la Presse: 20minutes bientôt en Suisse Romande [fr]

[en] Some thoughts on a presentation I attended about the launch of a free daily newspaper in the area.

Anne Dominique m’a invitée à  venir au dîner du Cercle de la Presse afin d’assister à  une présentation-débat sur le lancement du quotidien gratuit 20minutes en Suisse Romande le 8 mars prochain.

20minutes

Ce qui m’a frappée en écoutant la présentation de Joseph Crisci, c’est à  quel point l’approche de 20minutes rejoint ce qui se passe actuellement sur le web. Plusieurs “canaux” sont à  disposition pour rendre accessible l’information qu’ils rédigent chaque jour: le journal papier, le web, un portail mobile. Accéder à  l’information ne coûte rien au lecteur, car tout est financé par de la publicité. La tranche d’âge ciblée est jeune (15-35 ans, c’est pratique pour les annonceurs, aussi!), et la stratégie de distribution consiste à  placer le journal dans des endroits où il pourra presque littéralement tomber dans les mains des lecteurs.

C’est un journal pour pendulaires. De l’information, pas de commentaire. Une ligne éditoriale claire, une maquette vivante, beaucoup d’images. De l’actualité très fraîche, et une présence web qui a l’air bien fichue: la version romande utilisera exactement la même technologie que la version suisse-allemande. Celle-ci a l’avantage de présenter des liens permanents pour chaque article (et ils sont “jolis”, cela plaît à  la maniaque de l’URL que je suis). Il paraît qu’il y aura moyen de faire des commentaires, mais j’imagine qu’il faut s’inscrire pour ça. (Je ne veux pas m’inscrire sur la version allemande, vu mon allemand déficient, et le fait qu’il faut donner son numéro de téléphone mobile. Dans ces conditions, je veux pouvoir bien lire tous les termes de l’inscription.) J’ai soufflé au conférencier que ce serait bien de mettre des trackbacks pour être blogger-friendly. Rêvons!

Concurrence pour Le Matin Bleu

Une question qui s’est posée est celle de la concurrence avec Le Matin Bleu, quotidien également gratuit et qui n’a que quelques mois d’existence. Chose intéressante, j’ai appris au cours du débat qu’initialement, 20minutes et Edipresse étaient censés s’associer pour produire ensemble un quotidien romand gratuit. Semblerait qu’il y ait eu rupture de discussions et décision de faire cavalier seul… S’en mordront-ils un jour les doigts, ou bien la concurrence aura-t-elle un effet bénéfique? L’avenir nous le dira.

Pour la blogueuse que je suis, je relève que Le Matin Bleu a un pas d’avance sur 20minutes: ils ont un blog (malheureusement alimenté par l’entité “la rédaction” — voir à  ce sujet ma critique de la promesse de blog de Femina) qui turbine fièrement sous WordPress (version 1.5.1.2, par contre, faudra penser à  faire la mise à  jour vers la version 2.0.1, comme Femina. Je vous renvoie à  la critique citée plus haut.

20minutes a, a-t-on laissé entendre, un tour dans sa poche pour favoriser sa distribution, mais impossible d’avoir des détails. On sait cependant qu’il ne s’agira pas de distribution dans les boîtes aux lettres: ce n’est pas à  l’ordre du jour, même s’il ne faut jamais dire jamais.

Un bon journal

Un point qui m’a interpellée est celui de la définition d’un “bon journal”. Inévitablement, face à  la menace de l’information gratuite (qu’elle soit sur papier ou sur le web, le résultat est le même), la presse payante se demande ce qu’il lui reste. Peut-elle couvrir des domaines qui ne seront pas abordés par les quotidiens gratuits? S’adresser à  une autre tranche de la population? Prétendre à  plus de qualité?

“Je suis blogueuse”

Mise à  part l’excellente nourriture (vous connaissez ma devise: “s’il y a à  manger, je suis là !”), une autre chose que je retiens de cette réunion est l’effet que semblait produire mon statut de blogueuse. En effet, je circule en général dans des cercles où soit (a) il est tellement normal d’avoir un blog que personne n’en parle, soit (b) personne n’en a quoi que ce soit à  faire. Là , non-journaliste au milieu de tous ces journalistes, j’ai senti des oreilles se dresser lorsque j’ai dit que j’étais blogueuse. Curiosité, intérêt… un peu de méfiance, peut-être? Les blogueurs sortent d’internet, ils existent dans la rue, mangent, respirent et rient comme des gens normaux. Ils sont là , et ensuite, ils écrivent des billets comme celui-ci sur leur blog.

J’ai passé un très bon dîner, appris des choses intéressantes, apprécié les discussions et le thé de menthe. Je reviendrai, si Anne Do m’invite à  nouveau. Peut-être à  bientôt!