Que d'anglais [en]

[fr] Just an explanation to my French readers about the amount of English here recently. Has to do with a post-LIFT'07 effect and the hard time I have coming back to "where we are with blogs and stuff in Switzerland". (Answer: frustratingly behind. Yeah, I'm grumpy and certainly a little unfair.)

Oui, je sais, je néglige à nouveau mes lecteurs francophones et j’écris des tartines en anglais. Je reviens de la [conférence LIFT’07](http://liftconference.com) (l’année dernière, [LIFT’06](http://climbtothestars.org/archives/2006/02/) avait quelque peu changé ma vie), des rencontres plein les yeux et des idées qui résonnent encore dans les oreilles.

La langue que j’utilise ici dépend de l’humeur, du contenu du billet, du public imaginé. Là, j’avoue, je suis un peu coincée en anglophonie. Un peu difficile, après un [workshop magistral donné par Stowe Boyd](http://climbtothestars.org/archives/2007/02/07/stowe-boyd-building-social-applications/) et [toute une série d’intervenants fascinants](http://lift07infrench.wordpress.com/ “Comptes-rendus en français.”) de remettre les deux pieds en terre vaudoise, où les journalistes tentant de se mettre au blog [essaient d’épingler les blogueurs pour une tournure malheureuse](http://vaud2007.ch/index.php/2007/02/09/101-improfessionalisme) (ah oui, c’est Stephanie sans accent si jamais, puisque vous tenez à la précision), les [cours d’initiation aux blogs](http://formationblogs.wordpress.com/) sont annulés de façon répétée par manque d’inscriptions alors que la demande est là, pourtant (appels, interviews, cartes de visite, demandes… et j’en passe), les gens veulent des blogs mais quand même pas trop “blog” (mais parlez en “je”, bon sang, ça veut pas dire que vous devez “raconter vos vies”), où [internet fait peur](http://flickr.com/photos/julianbleecker/385705252/) et où les journaux, en passe d’épuiser le filon, [tentent de faire les gros titres avec la fin des blogs](http://letemps.ch/template/tempsFort.asp?page=3&article=199713).

Donc, vous me pardonnerez, mais juste là, je retourne explorer [Facebook](http://facebook.com), garder un oeil sur l’évolution des [blogs d’Intel](http://softwareblogs.intel.com/) qui ont profité de mes services plus tôt cette année, parler boutique avec [Headshift](http://headshift.com/), lire [Stowe](http://stoweboyd.com/message/), [Bruno Giussani](http://www.lunchoverip.com/) et [David Galipeau](http://galipeau.blogspot.com/), rester en contact avec [ma tribu de LIFT](http://flow.liftconference.com/), commencer à travailler à mon futur livre sur les ados et internet (surtout: sur quel blog l’écrire), mettre mon nez un peu dans ce que fait [Derek Powazek](http://powazek.com/) avec [JPG Magazine](http://jpgmag.com/), guetter les dates de [reboot](http://reboot.dk) et planifier ma [prochaine expédition à San Francisco](http://climbtothestars.org/archives/2007/01/26/back-to-san-francisco/)…

Un peu grinche, [la Mère Denis](http://www.pascalrossini.com/wordpress/?p=97), et probablement un peu injuste aussi, du coup. C’était le coup de gueule du jeudi après-midi. Vous en faites pas, amis romands — je vous aime quand même.


Merci à noneck pour la photo.

Pour me faire pardonner, allez, quelques [photos-souvenirs](http://flickr.com/photos/tags/lift07) ([de moi](http://flickr.com/photos/bunny/sets/72157594537203311/) et [d’autrui](http://flickr.com/photos/bunny/favorites/)) de LIFT’07.

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Etre Madame Blogs [fr]

[en] You may or may not know that I've become the person journalists contact around here when they have an article to write about blogs. Not always, but often. Media fame is neat, but can be tiring when it becomes routine, and you're filled with self-doubts on the part you're playing in giving the public a biased vision of what blogs and blogging are. A bit of history, some thoughts, and a little rant. If you don't read French, you're lucky -- you can come back later when I have more constructive things to say.

Je me souviens du tout premier téléphone que j’ai reçu de la part d’un journaliste. J’allais sur mes 19 ans, j’étais cheftaine scoute, et il s’agissait d’une sombre histoire concernant le terrain que nous désirions occuper durant notre camp d’été. J’ai bredouillé quelques réponses à  des questions dont je ne comprenais pas vraiment l’objet, sans même saisir que j’allais être citée dans un article.

Plusieurs années passent. Je suis en Inde. Je suis en train de marcher vers l’arrêt des taxis lorsqu’un homme à  scooter s’arrête à  ma hauteur et propose de me prendre en stop. J’accepte. Nous échangeons quelques banalités sur les raisons de ma présence en Inde. [Il est journaliste](http://climbtothestars.org/archives/2001/08/18/journaliste/). Il désire m’interviewer. Contre toute attente, l’interview se fait, et [l’article paraît](http://climbtothestars.org/img/article.jpg).

On est en Inde, le pays des [aventures extraordinaires](http://climbtothestars.org/logbook/ “Les aventures extraordinaires de Stephanie au pays des Indiens.”). Je rentre donc en Suisse avec l’article sous le bras, des tirages des photos, et une promesse morte-née de rôle dans un film hindi qui perdra son financement lors des événements du 11 septembre 2001. Je n’en reviens pas, je n’y crois qu’à  moitié, mais en Inde, tout peut arriver : il y a eu un article à  mon sujet dans le Pune Times.

Entre 2002 et 2004, je compte cinq interviews, dont quatre sur les blogs. C’est très excitant, je me sens tout à  fait honorée d’être digne de l’attention de ces Messieurs-Dames journalistes. C’est même assez incroyable de penser que ma petite activité sur Internet a une répercussion dans « le vrai monde ». Je passe à  la radio pour la première fois de ma vie, et je découpe quelques articles dans lesquels apparaissent mon nom.

Début 2005. Là , tout s’accélère : dès la publication de « [Née pour bloguer](http://www.migrosmagazine.ch/index.cfm?id=4156) » dans Migros Magazine, les interviews s’enchaînent. Le 20 février, je suis l’invitée du plateau de Mise au Point à  la Télévision Suisse Romande : 10 minutes de direct. Pour un baptême-télé, c’est énorme. [Ça continue](/about/presse/).

Pourquoi diable est-ce que je vous raconte tout ça ? Il y a deux raisons. La première, c’est qu’il y a depuis quelque temps des petites voix (dans mon entourage et ailleurs) qui chuchotent que je prends un peu trop de place dans la presse romande, et qu’il y a en Romandie des tas d’autres personnes aussi (voire plus) compétentes que moi en matière de blogs. La deuxième, c’est que je commence à  me sentir passablement blasée face à  toute cette attention médiatique, même si je l’apprécie, et que donner des interviews et voir mon nom dans la presse a perdu l’attrait de la nouveauté.

Je ressens ces temps le besoin de me situer un peu par rapport à  l’attention que portent les médias, et au statut de « Madame Blogs » qui semble être devenu le mien. je me pose beaucoup de questions. Est-ce que je fais du tort « aux blogs » en étant un peu l’interlocutrice privilégiée des médias sur le sujet ? Est-ce un peu de ce ma faute si maintenant, un blog est en Romandie un « journal intime d’adolescent plein de photos », à  l’exclusion de toute autre chose ? Est-ce que je sais vraiment de quoi je parle ? Devrais-je refuser des interviews ? Est-ce que je pourrais faire encore plus pour envoyer les journalistes qui me contactent vers d’autres blogueurs compétents que je connais ? Est-ce que je fais preuve de complaisance envers la presse ? Est-ce que la célébrité me monte à  la tête et m’aveugle…?

Pour commencer, disons-le haut et fort, je ne m’imagine nullement être l’autorité ultime en matière de blogs. Certes, j’ai des tas de choses à  dire sur le sujet, je connais la blogosphère (non ! une petite partie de la blogosphère !) de l’intérieur et depuis belle lurette, et je porte sur elle un regard doublement double : technique et humain, francophone et anglophone. Je sais bien qu’il y a des tas d’aspects des blogs et de l’Internet social qui m’échappent. Je ne peux pas tout suivre !

Mon métier principal n’a rien à  voir avec Internet et les blogs : il consiste à  enseigner l’anglais et le français à  des adolescents. Internet bouge vite, la blogosphère aussi, et de plus en plus de personnes travaillent dans le domaine. Il est normal que je paraisse « larguée » sur certains points : je suis une généraliste du blog, avec, un peu à  mon corps défendant au départ, une petite spécialisation dans les affaires adolescentes. Les généralistes en savent toujours moins que les spécialistes, c’est bien connu.

Plus j’y réfléchis, plus je me dis que ma principale qualité d’interviewée, avant ma « connaissance de la blogosphère », c’est peut-être simplement mon talent de vulgarisation. Je sais généralement expliquer les choses de façon à  ce que les gens comprennent. Je n’éprouve aucune difficulté à  mettre mes idées en mots. Je m’exprime plutôt bien, que ce soit par oral ou par écrit. Une journaliste avec laquelle j’avais sympathisé m’a dit une fois : « Tu te demandes pourquoi on t’appelle autant ? Mais c’est parce que tu nous mâches le travail ! »

Donc, voilà . Les journalistes romands ont leur « spécialiste-généraliste du blog » qui est plutôt bavarde (un ami journaliste m’a raconté son interview-cauchemar : un interviewé qui répondait à  ses questions par un grognement à  mi-chemin entre le oui et le non), qui leur facilite la tâche… et qui en plus est photogénique. Moi, je réponds aux interviews, qui se suivent et commencent à  se ressembler, je me creuse la tête (je vous promets !) pour leur proposer d’autres noms lorsqu’ils en cherchent ou lorsque leurs questions nouvelles dans des domaines qui me paraissent mieux maîtrisés par d’autres.

Souvent, je suis un peu empruntée : qui est la bonne personne à  interviewer sur tel ou tel aspect des blogs ? Je ne sais pas toujours… De loin pas. Je songe parfois à  mettre sur pied une liste de blogueurs romands avec leurs compétences. Mais par où commencer ? Qui inclure, qui exclure ? Je ne connais pas tout le monde ! Si je cite Untel mais que j’oublie Teltel, on va m’en vouloir, surtout si les personnes concernées gagnent leur vie (ou une partie) avec les blogs… C’est bête, mais je commence à  avoir peur du poids de mes mots.

Je trouve d’autant plus difficile de déterminer quelle est « l’attitude juste » à  avoir face aux médias que je suis bien consciente d’avoir des intérêts personnels en jeu. D’une part, les blogs me permettent également de [gagner une partie de ma vie](http://stephanie-booth.com/ “Mon site ‘pro’, entre conseil et conférences.”) (enfin, j’essaye). D’autre part (pour des raisons bassement psychologiques que vous pouvez vous amuser à  interpréter si ça vous chante), je trouve du plaisir à  être sous l’oeil du public, tant que cela reste à  doses raisonnables, bien sûr : j’ai adoré passer à  la télé, j’aime parler en public, être prise en photo, voir mon nom écrit ailleurs que sur un écran… Vous voyez le topo. À quel moment ces intérêts personnels risquent-ils de prendre le pas sur mon ambition d’être une informatrice fiable et consciente de ses limites ? Mon rôle d’interprète de la blogosphère, pour les personnes qui m’interviewent, peut-il être corrompu par ma recherche d’attention ou des considérations pécuniaires, malgré la lucidité que j’essaie d’avoir à  leur sujet ? Au cas où vous en douteriez, je suis quelqu’un qui se pose beaucoup (trop) de questions.

Pour tenter de clore ce trop long billet, je reviens sur la situation concrète qui m’a incitée à  le rédiger : l’effet de nouveauté des interviews est passé. Ça me met un peu mal à  l’aise de dire ça, mais c’est devenu un peu la routine. Bien sûr, je réponds encore volontiers aux questions des journalistes, et ça me fait toujours plaisir que l’on s’adresse à  moi. Cependant (et là , je vous volontiers que ce sont les motivations pécuniaires qui me poussent), les interviews, cela prend du temps. Or les interviews (une amie à  moi était fort surprise de l’apprendre l’autre jour) ne sont pas rémunérées, et le temps est une denrée précieuse qui me manque toujours, même si je n’ai pas mon pareil pour le gaspiller. (Je vous épargne le triste récit de ma situation financière.)

Donc, je disais que je prenais volontiers de mon temps pour accorder des interviews. Mais. S’il vous plaît, Mesdames et Messieurs les journalistes, faites vos devoirs avant de m’interviewer. Allez visiter quelques blogs. Mettez les pieds sur le mien, c’est la moindre des choses. Allez jeter un coup d’oeil aux [articles de vos collègues](/about/presse/), afin de ne pas me faire répéter ce que j’ai déjà  dit trois fois. Il se trouve que j’ai écrit un article (bien modeste) sur les blogs, intitulé [Les blogs : au-delà  du phénomène de mode](http://ditwww.epfl.ch/publications-spip/article.php3?id_article=918). Allez au moins y jeter un coup d’oeil, cela vous donnera une petite idée de ce que je pense des blogs, en plus de quelques points de départ pour vous faire une idée par vous-même. Et, s’il vous plaît, évitez de me dire : « Donc, [un blog, c’est un journal intime d’adolescent](http://flickr.com/photos/bunny/61386068/ “Non, ce n’est vraiment pas que ça…”), c’est bien juste…? »

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Archives en ligne de trois quotidiens romands: quel désastre [fr]

Etude du désastre que sont les archives en ligne sur les sites de 24 Heures, Le Temps, et Le Matin. Moteurs de recherche cassés, archives payantes, mauvaise indexation par Google en l’absence de liens externes… Il est temps que nos quotidiens se réveillent et découvrent comment utiliser le web de façon plus profitable, et compatible avec leur mission d’information!

[en] An overview of the sorry state of online archives for three local Swiss newspapers: Le Temps, 24 Heures, and Le Matin. Time to wake up and use the web correctly!

Une des caractéristiques merveilleuses du blog, c’est la façon dont sont organisées les archives. Un vieil article peut être assez facilement retrouvé si l’on se souvient à  peu près quand il a été écrit, dans quelle catégorie il avait été classé, ou encore de quoi il parlait (en utilisant le moteur de recherche du blog).

On s’attendrait à  ce que les sites de quotidiens comme [24 Heures](http://24heures.ch/), [Le Matin](http://lematin.ch/) ou encore [Le Temps](http://letemps.ch/) en prennent de la graine. Que nenni ! Alors que les vieux journaux servent principalement à  protéger la moquette lors du rempotage annuel de notre plante verte préférée (quand on ne les trouve pas autour de la caisse du chat ou roulés en boule au fond de vieilles baskets détrempées), les archives en ligne de nos quotidiens sont mises à  disposition du grand public chez [Swissdox](http://www.archipresse.ch/index.fr.html) pour la modeste somme de [SFr 3.80 par article pour une consultation occasionnelle](http://www.archipresse.ch/dok/agb.fr.html).

Un petit exemple : dans la base de données [Swissdox](http://www.archipresse.ch/index.fr.html), cherchez « Stephanie Booth » sans restriction de date. Voici donc une ribambelle d’articles offerts à  votre consultation, pour autant que vous soyez munis d’une carte de crédit. Et s’il y avait une autre solution ? Certains de ces articles sont encore en ligne, accessibles gratuitement à  qui sait les trouver. Partez de [ma page presse](/about/presse/) et explorez un petit peu. Les articles du Matin, par exemple, sont encore en ligne. Sympathique ! Celui du Temps également. Pour 24 Heures, par contre, il faudra repasser : à  peine quelques jours après la sortie d’un article, celui-ci est retiré du site Web.

La situation ne serait-elle donc pas si dramatique que ça ? Un petit coup de moteur de recherche, et hop ! l’article tant désiré pourrait se retrouver sur nos écrans ? Essayons. Recherchons [mon nom sur le site du Matin](http://google.com/search?q=site:lematin.ch+stephanie+booth) et [sur celui du Temps](http://google.com/search?q=site:letemps.ch+stephanie+booth). C’est pas trop mal ! On pourrait donc en conclure que notre ami Google est capable de nous extraire des deux sites mentionnés ci-dessus n’importe quel article qui aurait échappé à  notre marque-pages.

Minute, papillon ! Ne nous excitons pas ! Il ne faudrait pas oublier que les articles mentionnant ma modeste personne sont offerts en pâture aux moteurs de recherche dès la minute ou un blogueur (souvent moi, je dois l’avouer) fait un lien vers l’article. Les articles sur les blogs intéressent les blogueurs, c’est naturel, et ils bénéficient donc d’une visibilité artificielle dans les moteurs de recherche, pour des articles de quotidiens. Qu’en serait-il donc d’un article n’intéressant pas particulièrement les blogueurs, et qui n’aurait donc pas la chance d’avoir été indexé par Google ?

Regardons tout d’abord si les moteurs de recherche propres aux sites de ces quotidiens peuvent nous aider. Pour tester un moteur de recherche, rien de plus facile : on essaye tout d’abord avec des mots clés dont on sait qu’ils sont censés fournir un résultat (« Stephanie Booth », au hasard). Histoire d’être certaine de ne pas introduire des paramètres superflus avec mon navigateur [Firefox](http://www.mozilla-europe.org/fr/ “A télécharger et utiliser si ce n’est pas déjà  le cas.”) pour Mac, j’ai même été jusqu’à  utiliser Internet Explorer sous Windows XP pour cette expérience. Résultat des courses :

24 heures : moteur de recherche visiblement cassé ; en plus de nous gratifier d’un pop-up à  chaque requête, il s’avère incapable de nous retourner même un article pour le mot-clé « Lausanne ».
Le Matin : moteur de recherche également cassé (je pourrais également commenter longuement l’aspect visuel du site, mais ce n’est pas le sujet du jour) ; la recherche dans la base de données Swissdox, par contre, fonctionne.
Le Temps : le moteur de recherche fonctionne, mais lorsque l’on clique sur l’article, on nous annonce que l’accès à  celui-ci est payant ; oui, il s’agit bien [du même article](http://www.letemps.ch/dossiers/dossiersarticle.asp?ID=153596) que celui auquel nous venons d’accéder gratuitement, en passant par Google ou par ma page presse.

Moralité : si Google ne peut rien pour vous, et il ne vous reste qu’à  faire un saut à  la [BCU](http://www.unil.ch/bcu/page18404.html), chercher l’article sur microfilms, et commander des photocopies au tarif relativement modeste que vous pourrez ensuite scanner pour les envoyer par e-mail à  votre grand-mère ou votre petit ami vivant aux États-Unis.

Une chose me chicane concernant le site du Matin. Visiblement, tous les articles ayant été un jour en ligne le sont pas encore. S’ils ont été indexés par un moteur de recherche, on y accède facilement. Pourquoi diable rendre impossible leur accès via le site ? Qu’est-ce que l’éditeur y gagne ? On peut ne pas être d’accord avec la politique de 24 Heures, qui consiste purement et simplement à  ne pas garder en ligne des anciens articles, ou avec celle du Temps, qui part du principe que si l’on est trop bête pour utiliser Google, on n’a qu’à  payer pour voir les articles, mais il y a une logique derrière cette façon de faire. Les concepteurs du site comptaient-ils sur le moteur de recherche interne ? (Soit dit en passant, la présence de moteurs de recherche cassés sur des sites d’une importance régionale pareille en dit long quant au budget consacré à  ces sites, ou à  la compétence des personnes qui s’en occupent.)

Donc, Mesdames et Messieurs qui prenez des décisions concernant les sites Internet de nos quotidiens, je vous demande, en tant que blogueuse et sujet occasionnel de vos articles, de vous donner la peine de faire bien ce que vous faites déjà  à  moitié.

Laissez en ligne et libre d’accès les anciens articles. Souvenez-vous que s’il s’agissait de papier, ils n’auraient même pas la valeur de l’encre avec laquelle ils ont été imprimés. Demander SFr 3.80, plus encore que le prix du journal, pour pouvoir accéder à  un ancien article en ligne, c’est pour le moins excessif.

En 1998, [Jakob Nielsen s’inquiétait de la quantité de liens cassés](http://www.useit.com/alertbox/980614.html) sur le Web, et rappelait à  ses lecteurs cet article de Tim Berners-Lee, l’inventeur du Web : [Les URLs sympas ne changent pas](http://www.la-grange.net/w3c/Style/URI). Ôter du Web un article qu’on y a mis ou le rendre inaccessible, c’est faire un magistral bras d’honneur à  tous ceux qui se sont donné la peine d’en parler en ligne, que ce soit pour le faire lire, le commenter, voire le critiquer. Est-ce ainsi qu’un quotidien veut traiter ses lecteurs, et ceux qui cherchent à  attirer l’attention sur les articles qu’il publie ?

Ensuite, permettez aux visiteurs de votre site (qui sont souvent des lecteurs ayant payé la version papier de l’article) de s’y retrouver facilement dans vos archives. Une organisation chronologique, des catégories, un moteur de recherche qui fonctionne… Est-ce trop demander ? Des milliers de blogs, mis en place et gérés par des amateurs ne déboursant pas un centime, le font très bien, et depuis plusieurs années. Les journaux ne sont-ils pas censés être les professionnels de l’information ?

Presse traditionnelle, il est temps de te réveiller et d’utiliser le Web correctement.

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Six Apart rachète U-blog [fr]

Six Apart achète la société Ublog. Dommage que Ublog n’ait pas fait part de l’annonce directement à  ses utilisateurs.

[en] Six Apart bought Ublog, as you know. I think it's really a pity that no official announcement was made to the users of the U-blog platform. Loïc Le Meur even refrained from blogging the announcement before the press had published it, which I find pretty poor practice for a weblog evangelist, even if he is a businessman. If I were a U-blogger, other than wonder what the future of the weblogging platform U-blog will be, now that the company belongs to the owners of TypePad, I would have the impression the company doesn't really give a damn about its end-users.

Je voulais faire un long billet, classe, fouillé, pertinent, journalistique et complet. Après des heures de remuage de boue, de lecture de billets et de commentaires présents ou passés qui n’ont fait qu’accroitre mon agacement, je renonce à  mon projet initial pour tenter de faire quelque chose d’un peu plus sobre. J’ai une longue liste de liens que je pourrais un jour utiliser pour un billet d’historienne-commentatrice de la blogosphère, mais ce n’est pas pour aujourd’hui.

Bon, Ublog SA devient Six Apart Europe. Loïc est un bon businessman, je n’ai aucun doute là -dessus. Il sait utiliser les médias, il a des connexions, et il semble enthousiaste au sujet du weblogging. Il est maintenant Executive Vice-President de Six Apart.

Chez U-blog, soit on proteste, avec un peu trop de virulence à  mon goût, soit on se tait — peut-être parce que (comme Stéphane, créateur de la plateforme U-blog, à  qui j’ai parlé cet après-midi) ils ignorent tout de la transaction?

Ailleurs, de façon très générale, le message est “félicitations à  Loïc et Six Apart.” (Quant à  Laurent, je n’arrive pas trop à  savoir ce qu’il en pense, mais c’est peut-être voulu…)

Moi, je voudrais plutôt déplorer le fait que Loïc, apôtre du weblogging, semble faire preuve de plus de respect pour les médias que pour ses propres utilisateurs: à  ce jour, aucune annonce officielle sur le portail U-blog, ni sur le blog officiel, délaissé d’ailleurs depuis le 7 mai. Chez Six Apart, la nouvelle est bien annoncée et se trouve reprise sur le blog officiel de la société.

Personnellement, je trouve que ça fait un peu chenit. Si j’étais une utilisatrice U-blog, j’aurais l’impression de ne pas compter pour grand-chose.

Si vous désirez explorer, l’article sur iFeedYou vous donne quelques bons points de départ.

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