MalgrĂ© tout le mal que j’ai pu dire du site de Femina, il s’y trouve une page qui me paraĂźt fort prometteuse: nos potins.
A premier coup d’oeil, ça ressemble Ă Â un blog — enfin, ça en a la mise en page. C’est joli, c’est aĂ©rĂ©, on a envie de lire. Le ton est personnel, assez informel, authentique, comme celui du magazine, d’ailleurs.
Si on regarde de plus prĂšs, cependant, on remarque qu’il manque un certain nombre d’Ă©lĂ©ments pour que cette “promesse de blog” (dixit Anne Do) puisse ĂȘtre vĂ©ritablement un blog digne de ce nom. Ce n’est pas juste une question d’appellation (surtout pas, en fait!) mais de rĂŽle que devrait pouvoir jouer une telle publication.
A quoi peut donc bien servir un “blog de la rĂ©daction” pour une publication comme Femina? Un blog, c’est bien pour un certain nombre de choses:
- communiquer de façon transparente, directe et immĂ©diate avec le “public” (les clients, les lecteurs, les Ă©lecteurs…);
- crĂ©er du dialogue, de la conversation avec le “public” et d’autres acteurs de la blogosphĂšre (qui ne sont pas nĂ©cessairement des lecteurs du journal, par exemple) — ce qui renforce la “communautĂ©”;
- indirectement (car c’est une consĂ©quence du succĂšs dans les deux points mentionnĂ©s ci-dessus), augmenter sa visibilitĂ© dans les moteurs de recherche, avec toutes les consĂ©quences rĂ©jouissantes que cela peut comporter.
Pour qu’un blog puisse mener Ă Â bien cette mission, il y a un certain nombre de prĂ©-requis, techniques et Ă©ditoriaux:
- chaque billet doit avoir une adresse web stable et unique pour qu’on puisse y rĂ©fĂ©rer (le fameux “permalien”);
- idĂ©alement, les visiteurs doivent pouvoir laisser des commentaires ou au moins indiquer qu’ils ont Ă©crit une rĂ©action sur leur propre blog au moyen d’un trackback;
- le billets doivent pouvoir ĂȘtre rattachĂ©s Ă Â leur auteur (un ĂȘtre humain!), plutĂŽt qu’ĂȘtre anonymes ou “collectifs” (on tombe alors dans la situation peu agrĂ©able oĂč c’est l’institution ou l’entreprise qui parle);
- le balisage (HTML et CSS) doit ĂȘtre structural (et non prĂ©sentationnel) afin d’accomoder les moteurs de recherche comme Google, mais aussi les outils plus spĂ©cifiquement axĂ©s “blogs” comme Technorati, coComment, TailRank, ainsi que les divers annuaires rĂ©pertoriant les blogs;
- le blog devrait Ă©galement ĂȘtre disponible sous forme de fil RSS/atom afin qu’on puisse s’y abonner et le suivre sans devoir se rendre sur le site lui-mĂȘme;
- ĂȘtre trĂšs ouvert par rapport au contenu du blog et des commentaires: Ă©viter la censure ou les lourdeurs Ă©ditoriales MarCom ou RP;
- la rĂ©daction et la tenue du blog prend du temps; il faut prĂ©voir du temps Ă Â y consacrer pour qu’il reste vivant.
Il y a sĂ»rement d’autres choses, mais avec ça, c’est dĂ©jĂ Â bien parti. Difficile? Non. Il suffit d’utiliser pour son blog un outil de blogging, plutĂŽt que de s’amuser Ă Â vouloir rĂ©inventer la roue. La plupart des outils de blogging ont derriĂšre eux plusieurs annĂ©es d’existence et des Ă©quipes de dĂ©veloppeurs enthousiastes — il est un peu illusoire de penser qu’on peut faire mieux seul dans son coin, surtout si l’on ne baigne pas dĂ©jĂ Â dans la blogosphĂšre. Donc, si on ne dĂ©sire pas une solution hĂ©bergĂ©e comme WordPress.com ou TypePad, on installe sur le serveur de son site WordPress, DotClear ou encore MovableType (liste non exhaustive, bien sĂ»r). Comme ça, on est sĂ»r d’avoir sous la main le kit du parfait petit blogueur.
Je reviens Ă Â Femina. Voici ce qui manque Ă Â mon avis cruellement Ă Â la jolie promesse de blog pour qu’elle puisse dĂ©ployer ses ailes et occuper la place qu’elle mĂ©rite dans la blogosphĂšre romande:
- des permaliens
- la possibilité de laisser des commentaires et des trackbacks
- le nom de la personne qui a écrit le billet
- cĂŽtĂ© “derriĂšre la scĂšne”: fil RSS/atom, balisage correct, service de ping…
Ce qu’il y a dĂ©jĂ Â ?
- un ton de proximitĂ©, oĂč l’on sent bien que ce sont des gens qui parlent
- une jolie mise en page
- la volontĂ© de faire un blog đ
Alors, Femina — si tu relevais le dĂ©fi?