Femina: une promesse de blog [en]

Malgré tout le mal que j’ai pu dire du site de Femina, il s’y trouve une page qui me paraît fort prometteuse: nos potins.

A premier coup d’oeil, ça ressemble à  un blog — enfin, ça en a la mise en page. C’est joli, c’est aéré, on a envie de lire. Le ton est personnel, assez informel, authentique, comme celui du magazine, d’ailleurs.

Si on regarde de plus près, cependant, on remarque qu’il manque un certain nombre d’éléments pour que cette “promesse de blog” (dixit Anne Do) puisse être véritablement un blog digne de ce nom. Ce n’est pas juste une question d’appellation (surtout pas, en fait!) mais de rôle que devrait pouvoir jouer une telle publication.

A quoi peut donc bien servir un “blog de la rédaction” pour une publication comme Femina? Un blog, c’est bien pour un certain nombre de choses:

  • communiquer de façon transparente, directe et immédiate avec le “public” (les clients, les lecteurs, les électeurs…);
  • créer du dialogue, de la conversation avec le “public” et d’autres acteurs de la blogosphère (qui ne sont pas nécessairement des lecteurs du journal, par exemple) — ce qui renforce la “communauté”;
  • indirectement (car c’est une conséquence du succès dans les deux points mentionnés ci-dessus), augmenter sa visibilité dans les moteurs de recherche, avec toutes les conséquences réjouissantes que cela peut comporter.

Pour qu’un blog puisse mener à  bien cette mission, il y a un certain nombre de pré-requis, techniques et éditoriaux:

  • chaque billet doit avoir une adresse web stable et unique pour qu’on puisse y référer (le fameux “permalien”);
  • idéalement, les visiteurs doivent pouvoir laisser des commentaires ou au moins indiquer qu’ils ont écrit une réaction sur leur propre blog au moyen d’un trackback;
  • le billets doivent pouvoir être rattachés à  leur auteur (un être humain!), plutôt qu’être anonymes ou “collectifs” (on tombe alors dans la situation peu agréable où c’est l’institution ou l’entreprise qui parle);
  • le balisage (HTML et CSS) doit être structural (et non présentationnel) afin d’accomoder les moteurs de recherche comme Google, mais aussi les outils plus spécifiquement axés “blogs” comme Technorati, coComment, TailRank, ainsi que les divers annuaires répertoriant les blogs;
  • le blog devrait également être disponible sous forme de fil RSS/atom afin qu’on puisse s’y abonner et le suivre sans devoir se rendre sur le site lui-même;
  • être très ouvert par rapport au contenu du blog et des commentaires: éviter la censure ou les lourdeurs éditoriales MarCom ou RP;
  • la rédaction et la tenue du blog prend du temps; il faut prévoir du temps à  y consacrer pour qu’il reste vivant.

Il y a sûrement d’autres choses, mais avec ça, c’est déjà  bien parti. Difficile? Non. Il suffit d’utiliser pour son blog un outil de blogging, plutôt que de s’amuser à  vouloir réinventer la roue. La plupart des outils de blogging ont derrière eux plusieurs années d’existence et des équipes de développeurs enthousiastes — il est un peu illusoire de penser qu’on peut faire mieux seul dans son coin, surtout si l’on ne baigne pas déjà  dans la blogosphère. Donc, si on ne désire pas une solution hébergée comme WordPress.com ou TypePad, on installe sur le serveur de son site WordPress, DotClear ou encore MovableType (liste non exhaustive, bien sûr). Comme ça, on est sûr d’avoir sous la main le kit du parfait petit blogueur.

Je reviens à  Femina. Voici ce qui manque à  mon avis cruellement à  la jolie promesse de blog pour qu’elle puisse déployer ses ailes et occuper la place qu’elle mérite dans la blogosphère romande:

  • des permaliens
  • la possibilité de laisser des commentaires et des trackbacks
  • le nom de la personne qui a écrit le billet
  • côté “derrière la scène”: fil RSS/atom, balisage correct, service de ping…

Ce qu’il y a déjà ?

  • un ton de proximité, où l’on sent bien que ce sont des gens qui parlent
  • une jolie mise en page
  • la volonté de faire un blog 🙂

Alors, Femina — si tu relevais le défi?

Blog pour les nuls [en]

Un dénommé Petzi, lecteur de ce blog, a laissé ici un commentaire me demandant quelques conseils pour blogueur débutant. Je tente de répondre à sa demande ici. (Soit dit en passant, merci à mes lecteurs d’éviter à l’avenir squatter les commentaires de n’importe quelle page pour des communications générales — à la différence de Robert Scoble, je reçois une quantité tout à fait gérable d’e-mail, même si je tarde parfois un peu à y répondre…)

Tout d’abord, Petzi me demande si j’ai un livre à recommander. Personnellement, je n’ai pas lu beaucoup de livres sur les blogs, mais ce que j’ai lu de Blog Story était tout à fait bien. C’est une bonne intro générale au “phénomène blogs”. Mais ce n’est pas exactement un livre de recettes.

Quel que soit le blog que l’on désire faire, je crois que mes conseils principaux vont se résumer à ceux-ci:

  • parlez de quelque chose qui vous passionne
  • si vous êtes dans les domaines politiques ou professionnels, évitez la langue de bois, la poudre aux yeux, le language marketing — bref, parlez comme un être humain et non pas comme une agence de comm’
  • encouragez la discussion: lisez d’autres blogs, commentez, réagissez, interpellez vos lecteurs

Ensuite, un peu d’étiquette:

  • soyez respectueux des autres blogueurs, que ce soit dans leurs écrits sur leurs blogs ou dans vos commentaires
  • ne “cassez” pas la conversation en effaçant commentaires ou billets auxquels d’autres auraient pu réagir (trolls exceptés)
  • évitez trop d’auto-promotion directe

Quelques infos techniques:

Et un mot de prudence:

  • n’oubliez pas que tout le monde peut techniquement lire votre blog (sauf si vous lui mettez un mot de passe!) — n’y écrivez donc rien qui vous mettrait dans l’embarras si vos parents, amis, voisins ou employeurs tombaient un jour dessus!

Voilà , Petzi — j’espère avoir un peu répondu à ta question. Quant à te donner un exemple de blog suisse comme modèle… je suis un peu empruntée, parce que je ne comprends pas assez clairement ce que tu désires faire comme blog. Mais tu peux toujours aller fouiller sur SwissBlogs ou blog.ch.

Happy blogging!

Mise à jour: Il y a de longues années, j’avais écrit Conseils Premier Blog sur SpiroLattic. C’est un peu basique, mais c’est encore actuel…

DailyMotion Problems Solved: View Robert's Video Now [en]

[fr] La vidéo de Robert Scoble que j'ai faite à LIFT'06 est maintenant réparée et visible dans le billet initial.

Finally! With help from Olivier of DailyMotion, I’ve solved the DailyMotion problems which prevented the wild videocast of Robert Scoble from playing correctly in the post I’d written.

I had copied the code from another video I’d embedded in a post on my Cheese Sandwich Blog, and changed the video ID. The only problem is that DailyMotion code includes a key which is blog-specific, so people were getting an error message when they tried to play the video on the blog. I tried republishing the video here using their “blog this” feature, but that didn’t embed it properly. Finally, Olivier pointed me to the “manual” option — which I hadn’t seen, although it was what I was looking for! — which simply spits out code for you to copy-paste into your blog.

So, if you gave up earlier, or didn’t have a chance to see it, go and watch Robert being podcasted by two swiss guys at LIFT’06.

Anonymat et blog intime [fr]

[en] My reaction to a new French-speaking blogger who desires to remain anonymous because he will be dealing with private stuff on his blog.

I consider that it is not possible to blog anonymously in the long run. As you create relationships with readers, temptation to let out your real name to some of them will be great, and at some point somebody may let your name slip. Or if that doesn't happen, somebody who knows you might come upon your blog by chance and recognize you through the contents of your writing.

Writing with a pseudonym to keep oneself from unknown stalkers is fine. But when the pseudonym is there to keep people who know you from recognizing you, the consequences to face when it does happen may be very uncomfortable

Saturnin says his "blogging rule" is to not write anything he wouldn't be willing to stand up for if he was discovered. I ask him, then, what his anonymity adds to his blogging enterprise, apart from the fact he won't be easily googled for. If being anonymous helps him write more freely then if he was signing with, say, his first name, then maybe being anonymous is a trick he's playing on himself, and he might be brought to regretting it someday.

Saturnin entre en blogosphère il y a dix jours, avec un billet dont le contenu m’interpelle. Il nous annonce un blog intime, anonyme, et il nous en donne les raisons:

La condition : l’anonymat, quoi qu’on en pense. Impossible en effet de m’attacher à exprimer mes pensées et mes sentiments les plus secrets, impossible de livrer ma vie intérieure profonde sous mon vrai nom. Je suis enseignant. J’ai des élèves et des étudiants, que je vois chaque jour. Imagine, mon lecteur, que mes étudiants lisent mon blogue quotidiennement et sachent, avant même que j’entre en classe, dans quel état j’erre. Impossible.

Saturnin fait référence dans son billet à ma théorie des deux anonymats, et je sens justement dans son dernier billet, intitulé le droit à l’anonymat, un mélange un peu flou entre les deux.

Là où je rejoins entièrement Saturnin, c’est sur le fait que l’anonymat n’est pas mauvais en soi. Edicter une règle du style “Tu ne blogueras point anonymement” est inévitablement réducteur et ne tiens pas comptes des motivations du blogueur qui cherche à protéger son identité. Dans le passage reproduit ci-dessus, Saturnin nous dit clairement pourquoi la solution de l’anonymat s’est imposée à lui. Il désire parler de choses privées, intimes même, et ne désire pas être reconnu par un partie de son entourage (ses élèves en particulier — comme je le comprends).

Ma mise en garde contre l’anonymat qui cherche à préserver une intimité, c’est-à -dire à cacher ses écrits de personnes que l’on connaît, provient du fait que celui-ci peut s’écrouler. Sur le web, deux phénomènes peuvent précipiter cet écroulement (ou cet éclatement, suivant comment les choses se vivent).

  1. Le blog crée des conversations (comme celle-ci!) puis des liens entre le blogueur et ses lecteurs. Ces liens peuvent être forts, surtout dans le cas d’écrits intimes qui risquent de toucher profondément les lecteurs. Des correspondances par e-mail sont à prévoir. A un moment donné, le blogueur va peut-être donner sa véritable identité à quelqu’un dont il se sent proche. Des fuites sont alors possibles.

    J’ai vécu cela lorsque j’ai commencé à chatter en 1998. Mon identité véritable était un secret d’état. Assez rapidement cependant, je me suis fait des amis proches via le chat. On a échangé des mails. Vient un moment où l’on désire dire qui l’on est et ne plus se cacher derrière un pseudonyme. On résiste beaucoup la première fois, moins les suivantes. Un jour, par pure maladresse et sans aucune mauvaise intention, sans réaliser que c’était un problème pour moi, une fille avec qui je correspondais lâche mon nom complet en public, dans le chat. Bingo.

  2. Lorsque l’on écrit sur le web, les écrits ont tendance à s’accumuler. Il peut arriver, un jour, par hasard (et cela arrive!) que quelqu’un de notre entourage tombe sur nos écrits. Là , c’est le contenu de nos écrits qui nous trahit. Un billet ne trahira personne. Dix-huit mois de récit de vie, de cogitations, et d’états d’âme, oui.

Conclusion: l’anonymat sur le web n’est pas une chose sur laquelle on peut véritablement compter à long terme. Se pose alors la question de ce qui arriverait (les conséquences) s’il devenait connu publiquement que nos écrits précédemment anonymes nous appartiennent.

Quand je m’adresse à un public d’adolescents, clairement, il s’agit de prévenir des délits punissables par la loi ou des indiscrétions graves qui pourraient leur faire du tort. Beaucoup d’adolescents se sentent véritablement protégés par leur “anonymat” sur le web, qui est au fond très fragile.

Saturnin n’est plus un adolescent, par contre 😉 et ne va donc pas se croire “tout permis” parce qu’il ne signe pas de son nom. Même caché, il veut écrire de façon responsable:

Ma règle, c’est de fausser les noms et de ne rien publier que je ne pourrais assumer si j’étais découvert.

C’est fort bien. Assumer n’a ici pas une consonnance juridique, mais personnelle. Si Saturnin parle de sa vie sentimentale sur son blog, et que par un concours de circonstances encore inconnu, son nom devient public, alors il devra assumer face à son entourage ce dont il a parlé. Entourage qui inclut ses élèves.

Ma question à Saturnin: si ton anonymat “responsable et lucide”, comme j’ai envie de l’appeler, te fait choisir de n’écrire que des choses que tu es prêt à assumer face au monde, connu et inconnu, ton anonymat t’apporte-t-il réellement autre chose que la certitude qu’on n’aterrira pas sur ton blog lorsque l’on jette ton nom en pâture à Google? S’il te permet de te livrer plus qu’un simple “anonymat-discrétion” ou qu’une signature de ton simple prénom, n’est-il pas en train de te jouer un tour?

Nuit du Journal Intime: quelques paroles [fr]

[en] Excerpts of an interview I gave last week to the DRS with other participants to "la Nuit du Journal Intime". I speak of intimacy (what it is for me, are we losing intimacy), blogs and private diaries on the web (not viable in the long run, in my opinion), and of what I don't say about myself on my blog (a lot!)

Comme je l’ai raconté, nous avons été interviewés par la DRS après le débat ouvrant la Nuit du Journal Intime. J’ai reçu le CD et fait une compilation de ce que j’ai dit à cette occasion, avec quelques commentaires.

A votre disposition en format MP3, 3.4Mb pour 7 minutes d’audio (oui, j’ai des progrès à faire, suggestions bienvenues): DRS Interview (extraits + commentaires)

J’y parle:

  • de ma conception de l’intimité et de sa perte éventuelle
  • de la viabilité et de la possibilité d’un journal intime sur internet
  • de la mise en scène de soi dans le monde “online”
  • de ce dont je ne parle pas dans mon blog…

Si je fais référence à des choses dans ce “podcast” et que vous voulez des précisions, des liens, etc… n’hésitez pas à demander des compléments: les commentaires sont là pour ça!

(Et question subsidiaire pour ceux qui sont abonnés à ce blog: est-ce que le fichier MP3 apparaît comme un “enclosure”?)

(Et question subsidiaire pour ceux qui s’y connaissent: comment je peux faire apparaître un slider audio dans le billet pour que les gens puissent écouter juste en cliquant sur le bouton “play”?)

History of Online Life [en]

[fr] J'ai beau dire dans mes conférences que ce que l'on met sur le web est hors de notre contrôle, et risque de devenir permanent, je suis de plus en plus confrontée à  la disparition de l'histoire numérique. Quelques réflexions sur l'histoire de Kaycee Nicole Swenson, l'adolescente fictionnelle qui mourut de leucémie en mai 2001.

I’m having a chat with Kevin (who should blog more!) about some past things, and he’s hunting around in the Internet Archive for photos and stuff. A lot of it (2003, 2004) is already gone. Can’t be found.

During my talks to teenagers, I always stress that something you put on the web is out of your control, and that you cannot “remove” it. In some cases you might, but you can’t be sure there isn’t a copy lying around somewhere.

Another thing I tell the kids I talk to is the Kaycee Nicole Swenson story — the young leukemia patient who died; she blogged for two years, was active in online communities, exchanged phone calls and presents with other bloggers and chatters, and was even interviewed for the New York Times — but never existed. Her original blog has been taken down, and a lot of stuff I referred to at the time when I wrote about the story. I googled for her to see what came up. Amongst various results came this blog entry from 2004. It ends like this:

Debbie Swenson did something that few writers have done before: she brought a character into the world of the living, gave her a working heart and soul, and affected real people’s lives with her work.

In my opinion, that should be the purpose of all writing: to make a real difference. So in this case, my hat is off to Debbie for her skill and wisdom.

Pardon me? Duping people is “wisdom”? Please allow me to disagree strongly. I wanted to post this comment and although it appears in coCo, it didn’t get posted to the original blog because of some MovableType templat problem. Here it is:

Well, maybe we (because I was one of Kaycee’s readers) can cherish the memory of many cancer patients, but we can also cherish the memory of having been duped.

If I’m going to put energy in a relationship, I want it to match reality, somewhat. Otherwise it makes no sense.

Have you seen The Matrix? Maybe we should all eat little pills that make us happy — if we don’t know we’re not living in reality, where’s the damage?

Some of my thoughts on the topic, in French:

And in English:

All this happened in May 2001. It makes me feel like such an old-timer. Was anybody else around? Who remembers Kaycee Nicole?

Power Laws, Popularity, Authority, A-Lists and the Rest… [en]

Things are colliding in my mind and slowly falling into place. A word of warning, however: contents may have settled while shipping. Here are the ingredients:

Popularity begets popularity

Neige et lune 13When the photograph you see here suddenly ranked number twelve in Flickr “interestingness” for the day it was taken, I got a bunch of very appreciative comments about it. But something bothered me: it’s a nice photograph, but it’s certainly not the best photograph I’ve taken. However, it was attracting all the attention. And as it was attracting attention, it was becoming more and more “Flickr-interesting”.

Then I stayed stuck on the WordPress.com home page for a couple of days, and watched my traffic soar up and come right back down again. I was getting visitors because I had been labeled as “fast-growing” or whatever, not because I had suddenly become brilliant. Proof being the decrease in traffic after the peak. What’s popular becomes more popular, or stays popular, because it’s popular. At some point, just being popular is enough.

And, as I was already hinting in my previous post on the subject, it’s normal. That’s the way things go. I found confirmation of what I suspected in this article on hit songs. They explain that we are more likely to say we like a song if we see that others have already said they like it. Yeah, it’s not a part of us we like looking at, but we’re influenceable. It’s human. They set up an experiment with two groups which have to rate songs. One group can see ratings of other group members, but the other cannot.

In the independent condition, participants chose which songs to listen to based solely on the names of the bands and their songs. While listening to the song, they were asked to rate it from one star (“I hate it”) to five stars (“I love it”). They were also given the option of downloading the song for keeps.

.[…]

In the social influence group, participants were provided with the same song list, but could also see how many times each song had been downloaded.

Researchers found that popular songs were popular and unpopular songs were unpopular, regardless of their quality established by the other group. They also found that as a particular songs’ popularity increased, participants selected it more often.

So, let’s say it so it’s said: it’s normal that the most “popular” blogs get the most visibility, links, and visitors. That happens because they’re popular. They don’t totally suck, of course, or they wouldn’t have got “popular enough” for the feedback loop to work in the first place, but they are helped in remaining popular by the fact they are popular. Which maybe puts pressure on some to keep the quality level up.

Popularity or authority?

Popular? Visited, linked, or some combination thereof. People hear about it, talk about it, go and see it. That’s popular. Popularity is pretty close to things you can measure, like how many visitors a site has (that’s the numbers you see in news articles), or how many incoming links it has (that’s what Technorati tracks).

But is that what we really want? People who blog clearly want recognition of some sort (otherwise, we wouldn’t take the trouble of writing in a public space), but is recognition in numbers really what we’re after? At LIFT’06, I heard Robert say that it wasn’t the number of readers of his blog that mattered, but who these people were. Is your readership going to come and leave without a word, or react, start conversations, influence the people around them? What matters is how your audience scales. But in some way, we’re still thinking about numbers, here: “how can I have the most influence?”

I think that what we’re really after isn’t recognition by numbers, because somewhere inside we know that numbers are fake. I can be hugely popular but still not feel recognized for who I am or what I’m worth or what I’m saying. I suspect that what we want to be recognized for is more along the lines of authority in a certain field (ie, what we write about). We want people to see that we have something valid to say. That we have ideas that are original or provocative or that help things move along. That we know what we’re talking about. That, for me, is authority. And that cannot be measured by incoming links, visitors, or even conversational indexes.

This is why I find it increasingly disturbing that Technorati is calling (and has been calling “authority” something which is in fact much nearer to “popularity”. It gives us the impression it’s measuring what we want (authority) when in fact it’s measuring something which is maybe more superficial (linkedness-popularity) but more measurable. So we get all worked up by the A list popularity problem, and gatekeepers, and stuff like that — when in fact being in the A list probably isn’t really what most people want. It’s confusing something qualitative (authority) with something quantitative (number of links).

Quality and visibility

Robert wrote a post giving tips for joining the A list, and Stowe Boyd responded with tips of his own, saying Robert’s were a bit superficial.

Both posts have valid tips and insights, but they run along two different lines. Robert’s post is more about “how to be more visible/become more popular” and Stowe’s is more about “being a good blogger”. Both are important. You can be a good blogger, have a good blog, but stay in the shadows more than you deserve because you’re not visible enough. And you can make yourself visible all you want, all that agitation isn’t going to bring you recognition if you don’t have “good content” (in the wide sense).

A list thoughts

People often think that getting mentioned in some high-traffic blog will automatically bring visibility. Not true. Robert mentioned me twice in his blog during the last week (and he actually said really nice things about me), but that just made a bump in my stats. Not a huge peak with server overload and comments pouring in and hundreds of other links. Just a little bump. (And it’s not like I already have 5’000 readers anyway.) On the same day, Robert talked about coComment, also saying really nice things , and as a result, all hell broke loose and in a matter of hours, coComment was all over the blogosphere. Well, that’s because coComment is a major advancement for the blogosphere, and I’m not. It’s not being linked which is important — it’s what you are. (So, if you’re a post or a blog, whether you’re an interesting post or blog.)

Another interesting thing about most of these so-called “A list blogs” is that I barely read them (OK, I barely read any blogs, but that’s another story). The only reason I drop by on Boing Boing every now and again is because it’s “blog number one” and people talk about it all the time. It’s not on my A list. (Which isn’t to say it’s bad — it isn’t — it’s just not a compelling read for me.) Robert’s blog was exactly the same for me until recently. I’m reading it now, but that’s because I met him at LIFT’06 and discovered he’s a really sweet person. I read his blog because I appreciate him as a person, and I’m generally interested in reading what people I like are writing.

Maybe I’m a weird blogger who doesn’t know how to recognize a great blog and only reads blogs of people she knows. I see this trend in my reading habits, I’ll be honest about that. I think Random Acts of Reality is one of the rare exceptions to this rule. I remember when the “A list complaining” was about Megnut, Evhead, Kottke and the like, in the good ol’ Blogger days. None of these blogs really attracted me as a reader, their popularity put aside.

Wrap-up

I’m not sure many of you will have had the patience to trudge through this long, rambling post, so I’ll try to summarize things for you:

  • being popular helps you stay popular; it’s a normal thing, because we tend to like what other people like; nothing wrong with that, just be aware of it;
  • popularity is not authority; popularity is easy to measure, it’s quantitative; authority is qualitative; maybe we think we want popularity, but what we really want is recognition for our authority;
  • being a good blogger and being a visible blogger are not the same thing, though they can work together well; different tips apply;
  • a link on an A list blog is not going to drive tons of traffic your way and put you in the limelight unless you really deserve it; A list blogs aren’t necessarily fascinating for all readers — remember part of their popularity comes from being popular, so don’t fret if you don’t understand what all the fuss is about.

As a final note, I’m pretty happy where I am:

  • in the Swiss French media, I have what amounts to “popularity which begets popularity”, and it’s not always all that great: I often feel I get called for interviews more because my name is all over the place than because the journalist has read stuff I wrote and wants to know more about what I have to say on this or that topic;
  • I’m not certain I’d like to have 20’000 readers ready to tear apart every post I made;
  • I don’t think I’d like people gravitating around me in the hope I’d “out” them and bring them their well-deserved popularity;
  • and I certainly wouldn’t like having resident trolls!

Thanks for reading (or skimming), and feel free to react to what I say here. I’m aware some of it is probably a little clumsy or beside the point. Show me where.

Ce soir à Genève: Nuit du Journal Intime [fr]

[en] I'll be in Geneva tonight to talk about intimacy in the era of blogs and the internet. I'll be sharing a panel with a bunch of pretty famous people, so I'm a little intimidated.

Je serai à  Genève ce soir pour participer au débat intitulé “Du journal intime au blog, que reste-t-il de l’intimité?”, dans le cadre de la Nuit du Journal Intime. Je vais me retrouver entre Catherine Millet (La vie sexuelle de Catherine M.), Willy Pasini, et Catherine Bogaert. Un peu intimidée de me retrouver en si jolie compagnie!

J’en profite pour faire une petite mise au point concernant le fameux titre de “meilleur blog suisse 2003“. Je croyais l’avoir déjà  fait, mais impossible de mettre la main dessus, il me semble que le moteur de recherche de mon site est un peu boiteux. (Oui, y’a du boulot.)

Bref, en 2003, une petite équipe de blogueurs francophones décide de lancer les Blogs d’Or. J’en connaissais la plupart de réputation, et je fréquentais à  l’époque des gens qui les connaissaient. Suite à  une remarque de Delphine Dispa, une catégorie “meilleur blog suisse” avait été rajoutée. Les blogueurs avaient ensuite proposé des candidats au titre de “meilleur blog xy”, puis avaient voté, parmi les blogs retenus, pour ceux qu’ils préféraient.

Comme il n’y avait pas beaucoup de blogs suisses, et qu’en plus j’étais souvent la seule suissesse que les personnes votant lors de ce “concours” connaissaient… il faut relativiser quelque peu ce titre. Ce n’est pas comme si on avait rassemblé tous les blogs suisses, et que des blogs suisses, pour en sélectionner la crème de la crème — comme cela sera d’ailleurs fait d’ici le 5 mai 2006 pour les Swiss Blog Awards.

Disclaimer: on m’a demandé si j’étais intéressée à  collaborer à  l’organisation des Swiss Blog Awards. J’ai malheureusement dû refuser, faute de temps gratiné d’une jolie collision d’agenda.

CoComment enfin public [fr]

[en] Now that the cat is out of the hat and that coComments has been scobleized, I have to say I'm really very happy to have been a small part of it by putting Nicolas and Laurent in touch. You're going to love this service! All the French here is the story of coComment in the very early beginning, before the beginning of things...

C’était le 14 septembre dernier. Je recevais un e-mail de la part d’un de mes lecteurs, Nicolas Dengler. Il m’écrivait parce qu’il n’arrivait pas à  accéder à  un article que je liais depuis mon site. En passant, il me faisait part de son désir de me rencontrer pour blablater d’un projet ou deux qu’il mijotait et au sujet desquels il désirait avoir mon avis. A garder confidentiel, bien entendu.

Le samedi suivant, j’arrive avec près d’une demi-heure de retard à  notre rendez-vous au Café Luna (j’étais pas en avance pour commencer, puis j’ai attendu au faux bistrot, puis je n’arrivais pas à  le joindre sur son mobile) et on a bien failli ne pas se reconnaître. Si ma mémoire est bonne, Nicolas était quasi sorti du bistrot quand il est revenu, par acquis de conscience, voir si je n’étais pas celle avec qui il avait rendez-vous. Tout ça pour dire qu’on a passé à  un cheveu de se rater magistralement.

On a bu un thé, on a causé, de tout, de rien, de blogs, et des idées qu’avait Nicolas. Une en particulier me branchait bien: elle avait quelque chose à  voir avec étendre la logique du commentaire (de la conversation autour du contenu d’un site web) à  tout le web — pas seulement les blogs. Ça m’a rappelé une fonctionnalité qu’offrait à  un moment ICQ: on pouvait chatter avec les personnes qui étaient sur la même page web que nous, ou quelque chose comme ça. Bref, ce que me racontait Nicolas paraissait fort intéressant. Nous sommes restés en contact par e-mail (enfin surtout Nicolas, parce que je faisais une vilaine rechute de TMS et je n’étais pas très causante par clavier interposé).

Environ deux semaines plus tard, j’étais à  Genève et j’en profitais pour boire un thé (je suis une buveuse de thé) avec Laurent. On a causé, de tout, de rien, de la vie, de ce qu’il faisait.

Un jour plus tard ou même pas, Nicolas me demande si je ne connaîtrais pas par hasard une boîte fournissant un certain service (un peu à  la Technorati mais plus ciblé) que recherche son employeur, qui est en train de commencer à  s’intéresser aux blogs. Laurent m’avait justement parlé de quelque chose comme ça, je le dis à  Nicolas, ils prennent contact. La suite vous sera mieux racontée par les acteurs principaux, parce qu’à  partir de là , ils se sont mis à  la tâche (on saute quelques épisodes, je vous en fais grâce) pour donner vie à  coComment.

J’ai fait une apparition à  une des premières sessions brainstorming (et honnêtement, je n’ai pas eu l’impression d’être d’une grande utilité!) et ça avait l’air prometteur. J’ai été propulsée bêta-testeuse dès la mise en service de la première version (toute secrète), mais malheureusement tout ça tombait assez mal pour moi et je n’ai pas été super active. Je peux vous assurer que je vais me rattraper!

J’avoue que c’est très excitant pour moi de voir ce qui est en train de se passer maintenant: le projet est à  présent en bêta fermé (donc un nombre limité d’utilisateurs sont en train de le tester), il fonctionne, Robert Scoble en parle sur son blog et supplie Laurent de lui donner un code d’accès, bref, ça va décoller à  fond, j’en suis certaine. Je suis super heureuse pour Nicolas et Laurent (il y a d’autres protagonistes mais je ne les connais pas) que le bébé reçoive un tel accueil. Ravie aussi d’en faire un peu partie, et très excitée de voir ce qui va se passer une fois la phase de test terminée.

Mais bon… C’est quoi, coComment? Jérôme vous explique tout ça très bien.

Précision: quand je dis “public”, c’est dans le sens qu’on peut maintenant en parler. Ce n’est bien entendu pas encore “public” dans le sens qu’il faut un code d’accès pour faire partie des testeurs. (Merci à  Marc-Olivier d’avoir relevé l’ambiguïté.) J’ai quelques invitations si vous vous sentez l’âme d’un bêta-testeur motivé!

Wild Videocast of Robert Scoble Interview [en]

[fr] Une interview (partielle) de Robert Scoble par Marc-Olivier et David de IC Agency, filmée de façon un peu sauvage. Quand on dit que les blogs sont la télé-réalité du web...

I was having a post-LIFT chat with Marc-Olivier in the lounge yesterday when David came up, stole him from me and started talking about getting Robert to do a podcast with them for a blog they were going to open. I offered to introduce them to him.

I was going to take a couple of photographs but as they started, I decided for video instead. Think of it as a “making of” videocast of their podcast. (I say “wild” not because Robert went wild on the video but because it wasn’t planned, staged, or whatever. Vidéocasting sauvage would be how I’d put it in French.

5-minute videocast with Robert (partial)

Robert Scoble podcast (5 mins) by Steph

My initial intention was to upload it straight away. I like the immediateness you can get with the web. (If moblogging wasn’t so bloody expensive I’d be moblogging away…) David actually asked me to hold off publishing the video and cut out some bits of it or put their audio on it, because they wanted to edit some of the audio (English mistakes in the questions, but IMHO, who cares?) I said I preferred to publish what I had recorded “as is”, mistakes, goofs, and all — it was OK with Robert.

I’m a bit embarrassed by the situation, to be honest. My video is on DailyMotion under a CC-by-sa-nc license, so they can put their audio on top if they like, whatever. I don’t really like having to refrain from publishing something, but on the other hand I am very much aware that if you appear on a video or a photograph, you have a right to control publication of it. I think what bothered me was the argument of “exclusivity”. My videocast is only about a third of the interview, anyway.

What would you have done? Should I have refrained from posting this until they had their version up?

I will of course be posting the link to their version(s) here as soon as I get it.