Bloguer en français ou en anglais? [fr]

[en] I write a weekly column for Les Quotidiennes, which I republish here on CTTS for safekeeping.

Chroniques du monde connecté: cet article a été initialement publié dans Les Quotidiennes (voir l’original).

Les blogueurs qui se lancent se demandent souvent dans quelle langue il vaut mieux bloguer, pour autant qu’il en aient plus d’une à disposition. Dans notre région, le choix à faire est généralement entre le français, langue maternelle, et l’anglais, langue internationale.

On se dit que bloguer en anglais permettra de toucher un plus grand public.

Parce que oui, bloguer, c’est en général pour être lu. On cherche un peu de reconnaissance, ou à établir son expertise dans un domaine qui nous passionne. Alors bien sûr, c’est légitime, on veut mettre toutes les chances de notre côté. Et on se demande à juste titre dans quelle langue écrire.

En fait, écrire en anglais est probablement une fausse bonne idée, surtout si l’on ne cherche pas à tout prix à atteindre un public international: plus la mare est grande, plus il y a de gros poissons dedans. La concurrence sera plus rude dans une langue majoritaire que dans une langue minoritaire. Plus facile, donc, de faire son trou dans une langue qui n’est pas déjà saturée de blogs sur le sujet qui nous tient à coeur, particulièrement si l’on est plus habile avec.

Le blogueur, même populaire, n’atteindra toujours qu’une infime fraction des lecteurs potentiels dans la langue qu’il utilise. Ce n’est pas la taille de la mare qui est le facteur limitant, mais bien le nombre de poissons qui nagent dedans.

Reste qu’on peut toujours décider de rejeter les frontières linguistiques en mélangeant plusieurs langues sur un blog… mais ça c’est une autre histoire

Agenda: La conférence internationale Lift, portant sur des sujets mêlant technologie et société, et qui a lieu chaque année a Genève (5-7 mai 2010) offre jusqu’au 26 décembre son billet d’entrée à moitié prix. Ne manquez pas de vous y inscrire sans tarder si ce thème vous interpelle.

Je tweete, tu tweetes… merci de laisser les twits au vestiaire [fr]

[en] About the correct way to say "to tweet" and "a tweet" in French. No twits, please. Or even twitts. It just sounds plain stupid.

J’ai beau être une horrible bilingue qui parsème allègrement mon français d’anglicismes et mon anglais de gallicismes, et mes deux langues de néologismes et de stephanismes, il y a un certain nombre d’abus linguistiques qui me hérissent sérieusement le poil.

Une des derniers en date? L’utilisation par les francophones de “twit” ou “twitt” pour faire référence à un message envoyé sur Twitter. (C’est quoi, Twitter?)

Je m’explique — parce que ce qui me tient à coeur, c’est qu’on reste un peu linguistiquement cohérents.

En anglais, “to twitter” (le verbe, donc), signifie “gazouiller” (on va pas pinailler sur le sens). Le nom qui correspond à ce verbe, et qui fait donc référence à une “instance” de cette activité (dans le contexte de Twitter, donc, à un message envoyé), c’est “a tweet“. Notons, pour ceux qui s’intéressent à la prononciation, que le verbe contient un “i” court (le phonème qui n’existe pas en français — on sait ça parce que le “i” est suivi de deux “t”) mais que le nom, lui, se dit avec un long “i” (comme le “i” français).

Prenons un parallèle bien connu: “to blog” et “a blog”. Voilà, très bien.

En français, on importe directement le nom, sans autre forme de procès. Un blog. Un tweet.

Et puis on forme un verbe à partir de ce nom: bloguer, tweeter.

Mais il y a plus grave, en fait. Parce que “twit“, voyez-vous, qui se prononce avec un “i” court (même si on l’écrit “twitt”), c’est un mot qui existe déjà dans la langue anglaise.

“A twit”, c’est un imbécile. Ouille.

Quitte à importer des mots d’une langue à l’autre (ce qui ne me pose aucun problème), essayons d’importer les bons, voulez-vous?

Je récapitule.

Quand j’utilise Twitter, je tweete. J’envoie des tweets à droite et à gauche. Parfois je reçois un tweet privé, mais la plupart sont publics et je n’arrive pas à suivre. Et j’évite de passer pour un twit en appelant ces messages des twitts ou mon activité twitter (ce qui, en passant, prête à confusion avec le nom du service… et donne des noeuds à la langue, prise dans le doute prononciatif!)

De la dégradation de la langue [fr]

[en] About my French spelling being worse than it was 15 years ago (is it the keyboard? is it something else?) and the terrifying experience of "losing my French" while I was in India 10 years ago.

La mienne, en l’occurence.

Plus de 15 ans que j’ai passé mon bac (XB, s’il vous plaît). Plus de 10 ans que j’écris sur le web. Quelque part en chemin, j’ai fait une licence en français.

Et parfois, quand je me relis, je suis horrifiée par les fautes que je trouve dans mes textes.

J’ai toujours été bonne (allons, n’ayons pas peur des mots — excellente) en orthographe et grammaire. Au gymnase, franchement, je crois pouvoir dire que j’avais un français écrit irréprochable.

Ça s’est gâté, ensuite. Dix ans à prendre des notes à l’uni, d’une part ça vous fiche en l’air la calligraphie (qui ne fut d’ailleurs jamais mon fort) et d’autre part, ça vous ramollit les règles de la langue.

Je me demande aussi parfois quel rôle joue le clavier dans tout cela. Je me retrouve à faire des fautes de “frappe” inimaginables lorsque j’écrivais à la main. Une terminaison en “-é” au lieu de “-er” par exemple, qui vient se glisser là, mine de rien, au milieu d’une phrase. Je l’attrape au passage si je prends la peine de me relire, bien entendu, mais le drame est que la faute ait simplement jailli de mes doigts. Ça n’arrivait jamais, “avant”.

(D’ailleurs, je tiens à le préciser, je ne me relis que très rarement. Oui, je sais, ça va faire des jaloux — chacun sa croix: mes compétences dans le graphisme frisent le zéro absolu et je suis tellement peu physionomiste que c’en est régulièrement embarrassant.)

Qu’est-ce qui a donc changé?

  • Est-ce le clavier au lieu du stylo?
  • Est-ce l’absence de correction en rouge pour me rappeler de temps en temps mes manquements à la perfection de la forme?
  • Est-ce l’âge?
  • Est-ce la proportion moindre de français par rapport à l’anglais, dans ce que j’écris aujourd’hui?
  • Est-ce la plus grande quantité de texte écrit que je produis?

Allez savoir.

J’ai vécu une autre expérience de dégradation de la langue, orale celle-ci, qui m’a profondément marquée. En 1999-2000, comme vous le savez, j’ai passé une année en Inde (le cas échéant, chers lecteurs, relisez vos classiques).

Bilingue déjà à l’époque, mais avec un anglais passablement rouillé, je me retrouvais pour la première fois depuis ma petite enfance à communiquer exclusivement en anglais, durant des mois — à l’exception de l’occasionnel e-mail qui, m’avouera-t-on plus tard, arborait des tournures de phrase de plus en plus étranges à mesure que passait le temps.

Après 6-8 mois, une amie de Suisse est venue me rendre visite. Et là, catastrophe. Je cherche mes mots. Je suis maladroite. Je construis mes phrases à tort et à travers. J’étais en train de perdre mon français! Il avait suffi de si peu de temps…

Je savais que j’avais pas mal perdu de mon anglais durant mon adolescence, au point qu’il m’était devenu pénible de le parler. Il revenait après quelque temps, bien sûr, mais c’était depuis longtemps ma deuxième langue. Jamais je n’aurais imaginé que je pourrais (aussi vite!) perdre mon français.

Je vous rassure, il est bien revenu. Et mon anglais est resté — j’avoue qu’il est rare que je passe une journée sans utiliser mes deux langues à présent (et internet joue très clairement un rôle là-dedans).

Mais même sa langue maternelle, quand on ne la pratique pas, se dégrade.

Google: "Don't Mix Languages on the Same Page" [en]

[fr] Dommage, un article sur comment démarrer son site multilingue sur un des blogs officiels de Google donne des conseils que je trouve assez malheureux (genre: "ne mélangez pas plusieurs langues sur une même page").

I wanted to leave this as a comment on How to Start a Multilingual Site over on the Official Google Webmaster Central Blog, but unfortunately Blogger is taking a break right now and I can’t post. So, here we go:

“Avoid mixing languages on each page, as this may confuse Googlebot as well as your users.” (Nico, thanks, I’d missed that one)

I’m really disappointed to see this kind of advice handed out. Yes, it confuses Googlebot, but only because it doesn’t (I guess?) take into account lang=”xx” attributes. (Yeah, nobody uses them, but that’s because nobody parses them.)

But users? Most people are not pure monolinguals. We need ways to make linguistic barriers online weaker, and not stronger.

I’ve been mixing languages on Climb to the Stars for eight years now, and it hasn’t prevented my readers or my Page Rank from being happy.

I vote for Google learning that the “page” is not the smallest item on the web that is allowed to have its own language attribute, rather than asking people to conform to some kind of artificial absolute monolingualism.

I’ll try an post tomorrow, but at least this is out there. I left a previous comment on the same post earlier today, by the way. (Check out my other multilingual stuff while you’re on the topic.)

Not All Switzerland Speaks German, Dammit! [en]

Here we go, yet another misguided attempt at localisation: my MySpace page is now in German.

MySpace now joins PayPal, eBay, Amazon, Google in defaulting to German for Swiss people.

Switzerland is a multilingual country. The linguistic majority speaks Swiss-German (reasonably close to German but quite un-understandable for native German-speakers who have not been exposed to it). Second language in the country is French. Third is Italian, and fourth is… (no, not English) …Romansh.

You know how linguistic minorities are. Touchy. Oh yeah.

As a French speaker with rather less-than-functional German, I do find it quite irritating that these big “multinational” web services assume that I speak German because I’m Swiss. I’d rather have English, and so would many of my non-bilingual fellow-cititzens (particularly amongst web-going people, we tend to be better at English than German).

Yes, I’ve said that English-only is a barrier to adoption. But getting the language wrong is just as bad, if not worse (most people have come to accept the fact that English is the “default” language on the internet, even if they don’t understand it). If I want my Amazon books to be shipped here free of charge, I have to use Amazon.de, which is in German, and doesn’t have a very wide choice of French books. My wishlist is therefore on Amazon.de too, which maybe explains why I never get anything from it.

Paypal is almost worse. I can’t really suggest it to clients as a solution for “selling stuff over the internet”, because all it offers in its Swiss version is a choice between German (default) and English. You can’t sell a book in French with a payment interface in German or English.

So please, remember that country != language, and that there is a little place called Switzerland scrunched up in the middle of Europe, caught between France, Italy, Germany and Austria (Liechtenstein is even worse off than us I suppose), and that not everyone in that little country speaks German.

Thank you.

Chassons les fautes [fr]

[en] Typos and other stuff. Encouraging readers to hunt them down in the photos I took.

Comme promis hier soir aux participants du dernier Bloggy Friday, une petite chasse aux fautes. Trois images pour vous, au moins trois fautes. Cliquez sur les images pour les voir “en grand” et laissez vos trouvailles dans les commentaires. (Merci de me lire dire si mes super liens ne fonctionnent pas.)

Chasse aux fautes Chasse aux fautes Chasse aux fautes

Ceci dit, si l’envie vous prend d’exposer également les coquilles que vous trouvez à droite et à gauche, utilisez le tag chasse aux fautes, comme ça tout le monde en profite. De même, si vous avez des photos de fautes qui mériteraient d’être bloguées, n’hésitez pas à me les envoyer. L’anonymat du photographe sera préservé, sauf demande expresse de sa part… 😉

Sur l'arrière-train! [fr]

[en] Just got a commercial letter from IKEA using the informal "tu" instead of "vous", and am frankly quite shocked. I use "tu" very easily and tend to prefer it to "vous", but we're so use to associating "vous" to official mail that this looks very much out of place.

J’ouvre à l’instant le courrier d’IKEA accompagnant ma nouvelle carte Family. Quel choc!

On me tutoie durant toute la lettre.

Que ce soit clair: j’ai le tutoiement (trop) facile. En règle générale, je suis bien plus à l’aise dans les milieux où l’on se tutoie. Par exemple, sur internet, ça me fait vraiment bizarre quand on ne me tutoie pas.

Mais la lettre d’IKEA me choque carrément. On a tellement l’habitude que le vousoiement (oui, vous avez bien lu, c’est un régionalisme auquel je tiens) soit de rigueur dans la correspondance commerciale que là, ça fait franchement surréaliste.

Et vous savez quelle a été ma première réaction (spot sur les stéréotypes et autres idées reçues à la noix)? “Rah, ces germanophones! ça passe peut-être en Suisse Allemande, ce genre de truc, mais ça se voit bien que c’est pas un francophone du coin qui a validé cette lettre!” Si ça se trouve, je suis totalement à côté de la plaque…

Vous avez aussi récemment reçu votre nouvelle carte Family, avec tutoiement en prime? Qu’en avez-vous pensé, chers lecteurs?

Chasse aux fautes [fr]

[en] Hunting for spelling horrors in my daily life. Not very interesting if you don't speak French.

Allez, j’inaugure une nouvelle série de billets un peu ludiques: la chasse aux fautes d’orthographe dans les affiches, vitrines, menus, bref, toutes les publications qui estropient allègrement notre belle langue française.

Je sais que mon niveau d’orthographe a joliment chuté depuis la fin du gymnase, mais cela n’empêche pas que j’ai l’oeil qui frise quand il se pose sur certaines horreurs. Fini de souffrir en silence, dénonçons publiquement les coupables, suivant les traces de Fautes de français! Voici celui d’aujourd’hui:

Chasse aux fautes

Cliquez sur la photo, et si vous avez un compte Flickr, vous pourrez annoter la photo pour indiquer vos trouvailles.

Et oui, très certainement, vu que je parle d’orthographe, vous trouverez au moins une coquille dans ce billet. Certains le savent, j’écris généralement mes textes d’une traite et je ne relis même pas avant de publier. Vilaine.