[en] Discussing the differences between skills of the old-school webmaster and the "webmaster 2.0" (eeek!) -- basically, a profile for the one to take care of site maintenance once we've done shiny 2.0 things with WordPress and plugins. It's a different skillset, and I'm not certain it's the same kind of person.
Samedi, à l’occasion du premier BarCamp Lausanne, j’ai animé une discussion sur l’avenir du métier de webmaster. Je pense que c’est un rôle qui se voit profondément transformé par l’arrivée du tout l’attirail « 2.0 », et qui est donc effectivement en voie d’extinction tel que nous le connaissons encore aujourd’hui. Je pense cependant qu’il reste une place pour ce que j’appellerai le « webmaster 2.0 », quelque part entre les consultants, développeurs, designeurs, professionnels de la communication ou autres qui se partage le gâteau 2.0.
Cela fait quelques années maintenant que « j’aide les gens à faire des sites » (c’est malheureusement principalement comme ça que je suis perçue — j’ai encore de la marge côté efforts en communication). Je me rends compte que si des outils magnifiques comme WordPress permettent de se libérer du webmaster pour de nombreuses tâches (c’est en effet un « argument de vente » : plus besoin de s’adresser au webmaster pour mettre à jour le contenu de votre site), ils ne sont tout de même pas autosuffisants : ils cessent des fois de fonctionner pour des raisons mystérieuses, il faut les mettre à jour, installer des plug-ins, faire des modifications mineures… Bref, ils requièrent de la maintenance.
Mon point de départ pour cette discussion lors de BarCamp était de mettre en regard les compétences du « webmaster » (j’expliquerai tout soudain les guillemets) avec celles qui seraient à mon avis nécessaires pour la maintenance de sites simples « 2.0 ». Ce rôle (je préfère parler de rôle plutôt que de « métier ») de webmaster disparaît-il, ou bien évolue-t-il ? S’il évolue, les compétences sont-elles assez similaires pour que ce rôle soit repris par la même personne, ou bien ce qu’il requiert un « background » différent ?
Donc, « webmaster » entre guillemets. Inévitablement, je vais parler ici en utilisant des clichés. Les webmasters qui me lisent ne se reconnaîtront probablement pas, et je le sais. Ce que je décris, c’est un des rôles un peu stéréotypés qui intervient dans l’écologie du site Web. Ce rôle (tel qu’il m’intéresse pour cette discussion) se retrouve dans des petites structures (petites entreprises, associations). Il y ait des professionnels qui portent le titre de « webmaster » dans des entreprises plus grandes ou avec plus de moyens, et qui font un travail qui n’a rien à voir avec ce que je décris ici. Le « webmaster » auquel je pense n’est souvent pas un professionnel de la branche, et ne fait probablement pas ça à temps plein. C’est quelqu’un que l’on paye à l’heure ou sous forme de forfait pour l’année, et dont on utilise les services de façon plus ou moins régulière.
Sandrine a eu la gentillesse de spontanément filmer le début de ma présentation, disponible en vidéo chez Google. Il y en a pour treize minutes, je vous laisse regarder si le coeur vous en dit.
Malheureusement, cela s’arrête lorsque la conversation démarre (le morceau le plus intéressant, à mon avis !) — j’imagine que des impératifs techniques sont entrés en ligne de compte…
Pour simplifier, même si je n’aime pas les étiquettes, j’ai proposé que l’on parle de « webmaster 1.0 » et de « webmaster 2.0 ».
Webmaster 1.0
- FTP
- mise à jour de contenu
- HTML/DreamWeaver
- scripts Perl/PHP
- images (redimensionner, insérer dans HTML)
- design (un peu)
- mailing-lists/newsletter
Webmaster 2.0
- mises à jour (versions) des « CMS 2.0 »: WordPress, Drupal, MediaWiki, PhpBB…
- choisir et changer des thèmes/skins
- compréhension de base du fonctionnement d’un CMS (applications Web PHP/MySQL, quelques notions de base de données, utilisation de PhpMyAdmin…)
- (X)HTML/CSS, standards Web
- installer des plug-ins
En fait, le rôle du webmaster 2.0 correspond un peu à celui d’un apprenti sysadmin. Cela reste un rôle technique, la gestion de la communauté étant à mon avis du ressort des personnes qui vont créer le contenu.
Ma motivation principale à tenter de définir ce rôle est en fait économique : bien sûr, un développeur ou un consultant un peu branché technique (comme moi) est tout à fait capable de remplir ce rôle de webmaster 2.0. Mais il n’est pas nécessaire d’avoir toutes les compétences d’un développeur ou d’un consultant pour faire ce genre de travail. Cela signifie qu’il ne devrait pas être nécessaire pour le client de payer du travail de maintenance relativement simple (même s’il requiert des compétences techniques qui dépassent celles de l’utilisateur lambda) à des tarifs de consulting ou de développement. Et personnellement, ce n’est pas (plus !) le genre de tâche que j’ai envie de faire pour gagner ma vie.
Mon expérience est que malheureusement, les personnes en place à jouer le rôle de webmaster 1.0 peinent souvent à acquérir par elles-mêmes les compétences nécessaires pour assurer la maintenance des sites « 2.0 » plus complexes techniquement. Si le webmaster 1.0 est souvent autodidacte, les compétences « 2.0 » sont à mon avis plus difficile à acquérir par soi-même — à moins d’être justement tellement immergé dans ces technologies que l’on est déjà un développeur.
Qui donc pourraient être ces « webmasters 2.0 » qui manquent à mon avis cruellement dans le paysage romand ? Peut-être serait-il intéressant de mettre sur pied une formation continue pour « webmasters 1.0 » ? Le problème avec ça à mon avis, ce que beaucoup de webmasters le sont à titre bénévole ou presque. Est-ce qu’il y a des CFC qui pourraient inclure ce genre de compétences à leur programme ? Pour le moment, la solution qui me paraît le plus immédiatement réaliste est de considérer ce rôle comme une étape de l’évolution professionnelle de quelqu’un. À ce moment-là, cela pourrait être un travail idéal pour des personnes en cours de formation.
Quentin Gouédard, à la tête de l’hébergeur unblog.fr, a suggéré lors de la discussion que ce genre de service pourrait être intégrée à une offre d’hébergement. C’est une idée que je trouve très intéressante.
J’aimerais revenir sur un pont qui a occupé pas mal notre discussion : il y un certain nombre de tâches de maintenance, qui même si elles sont techniques, sont encore relativement simples, et qui ne nécessitent à mon sens pas de faire intervenir des développeurs. Je pense qu’à l’avenir, on va avoir de plus en plus besoin — par intermittence probablement — de personnes ayant cet éventail de compétences, sans pour autant qu’ils aient une spécialisation plus poussée. Je pense aussi que (durant les quelques années à venir en tout cas) ces personnes devront avoir une présence locale. Le contact humain direct reste important, surtout pour des associations ou entreprises dont le métier premier n’est pas le Web.
J’ai conscience que ma réflexion n’est pas encore tout à fait aboutie. J’envisage en ce moment de former deux ou trois étudiants à qui je pourrais confier la maintenance (ou tout du moins une partie de celle-ci) des sites que je mets en place avec mes clients, pour un tarif raisonnable. Je ne peux en effet pas proposer à mes clients des solutions pour leur présence en ligne, si je n’ai rien à leur offrir côté maintenance. La maintenance ne m’intéresse personnellement pas en tant que tel, mais j’avoue ne pas avoir connaissance dans la région d’individus ou d’entreprises dont les compétences sont satisfaisantes et qui ne facturent pas des tarifs de développement (sauf ceux dont on a parlé, Samuel, et c’est justement la solution « étudiante »).
Avec un peu de chance, mes informations sont incomplètes, et quelqu’un va laisser un mot dans les commentaires en proposant ses services 🙂
Y a-t-il un webmaster (2.0) dans la salle ?
Ils parlent de cette discussion sur leur blog:
Ta réflexion est intéressante, mais je pense que elle se traduit en terme de compétence métier. Les problèmes que tu soulignes sont réels et très proches de ceux de mes collègues du print: l’avénement de logiciels simple d’accès et la montée en puissance des imprimantes ont changé la donne en imprimerie. Cependant, on constate toujours un fossé entre pro et amateur: pourquoi est-ce que mon doc word ne peut pas être imprimé avec votre RIP? Mon pdf est visible et fonctionne chez moi, alors pourquoi exigez-vous un X3 certifié? Bref dans tous les cas, le client ne comprend pas pourquoi chez lui il peut imprimer sur sa petite imprimante et pas à l’imprimerie.
Cela concerne l’aspect technique… et donc soutient ta comparaison entre webmaster 1.0 qui peut faire son site avec iWeb mais ne peut pas acquérir des compétences web 2.0.
Un deuxième point similaire est celui de la stratégie: même si on produit une affiche, il faut une stratégie de communication et une image (pas de clip art dans les affiches bon sang!). Idem dans le web… et qui dit stratégie, dit procédure, dit aussi moyens etc… et donc un état d’esprit qui ne prévaut pas – à raison – dans beaucoup de groupements.
Je pense qu’il faut définitivement abandonner l’idée que tout est gratuit. Le gratuit existe et n’existe pas: c’est uniquement de la transpiration, ou du temps passé à résoudre des problèmes ou à apprendre. La solution ‘étudiant’ n’est valable que durant un temps X. Dès que l’étudiant a acquis une compétence, il l’utilisera ensuite pour gagner sa vie… ce qui est logique.
Personnellement, je pense que – même si cela est louable – il faut que les professionnels se détachent aussi de leur ancien bénévolat parfois: leurs préoccupations se trouvent en décalage avec celles des associations qui demandent leurs services. Ou alors que les associations soient sensibilisées à une véritable logique de stratégie pour mettre en place qqch avec les pros bénévoles. Sinon la frustration guette car le langage est trop différent.
Je constate également que les compétences demandées dans les offres d’emploi varient énormément alors que l’intitulé du poste est le même. Je pense que cela traduit à la fois la jeunesse du métier de webmaster mais aussi le manque de vision des agences et autres entreprises qui ne savent pas vraiment quelles sont les compétences clés.
Ton intervention est très interessante mais trop cartésienne. Il n’y a pas aujourd’hui deux mondes avec les intranets 1.0 et ceux 2.0. et surtout ce n’est pas l’outil qui fait le métier.
Pour reprendre au début, nous sommes d’accord que nous avons besoin de clarifier les métiers de l’intranet. Pour info, je le feria sur brent dans les jours à venir. Mais de toute façon, la notion de webmaster est dans une grande majorité des cas fausse. Ensuite je suis aussi d’accord sur ta première présentation du webmaster que tu dis 1.0. Par contre, je crois qu’il existe toujours et qu’il a debeaux jours devant lui.
L’approche sur laquelle nous ne sommes pas du tout en accord est que pour moi ce n’est pas l’outil qui fait le métier mais d’une part la volonté de l’entreprise et donc ce qu’on attend de l’intranet et des moyens affectés ou ce qu’on nommait la “grosseur d’un site”.
Pour continuer sur le webmaster, il a évolué au départ en deux métiers qui étaient webmaster éditorial et webmaster technique. Ce couple est encore souvent présent. La seule chose est que le webmaster technique était avant en général un bidouilleur informatique alors qu’il irait plus aujourd’hui sur le bidouilleur PAO et flash.
Le webmaster complet, tu le retrouves dans des services com marketing très push qui veulent sortir très régulièrement et très vite des mini sites évènementiels. Il sont alors monté à l’ancienne. Tu en as aussi dans les associations et PME/PMI.
Sur le profil, il est vrai que ce doit être du junior mais c’est, je pense, une bonne chose de passer par ce stade touche à tout. Par contre, je ne suis pas d’accord avec un commentaire très négatif à leur encontre. Webmaster ne veut pas dire amateur ou pas pro et nous avons même de très belles surprises.
Enfin, pour finir par être d’accord avec toi, le webmaster va sûrement disparaître du fait de la montée en puissance des problèmes de sécurité. De ce fait, on ferme les accès au serveurs et on interdit les ftp. C’est là la fin des webmasters et leur retour dans les SI.
Après, tu as de nombreux métiers nouveaux et à venir avec le 2.0 et ensuite le 3.0. très diversifiés.
“Ton intervention est très interessante mais trop cartésienne. Il n’y a pas aujourd’hui deux mondes avec les intranets 1.0 et ceux 2.0.”
Bon, je n’ai pas dû être assez claire: “Donc, « webmaster » entre guillemets. Inévitablement, je vais parler ici en utilisant des clichés. Les webmasters qui me lisent ne se reconnaîtront probablement pas, et je le sais. Ce que je décris, c’est un des rôles un peu stéréotypés qui intervient dans l’écologie du site Web.”
Je schématise. Je parle en généralités. Je suis la première à récuser la mode du “2.0” à toutes les sauces — ça me fait bien rire que tu m’accuses en somme de mettre l’évolution d’internet dans des petites cases. (En passant, je parle d’internet, ici, pas juste des intranets…)