History of Online Life [en]

[fr] J'ai beau dire dans mes conférences que ce que l'on met sur le web est hors de notre contrôle, et risque de devenir permanent, je suis de plus en plus confrontée à  la disparition de l'histoire numérique. Quelques réflexions sur l'histoire de Kaycee Nicole Swenson, l'adolescente fictionnelle qui mourut de leucémie en mai 2001.

I’m having a chat with [Kevin](http://epeus.blogspot.com/) (who should blog more!) about some past things, and he’s hunting around in [the Internet Archive](http://archive.org) for photos and stuff. A lot of it (2003, 2004) is already gone. Can’t be found.

During my talks to teenagers, I always stress that something you put on the web is out of your control, and that you cannot “remove” it. In some cases you might, but you can’t be sure there isn’t a copy lying around somewhere.

Another thing I tell the kids I talk to is the [Kaycee Nicole Swenson story](/writing/kaycee) — the young leukemia patient who died; she blogged for two years, was active in online communities, exchanged phone calls and presents with other bloggers and chatters, and was even interviewed for the New York Times — but never existed. Her original blog has been taken down, and a lot of stuff I referred to at the time when I wrote about the story. I [googled for her](http://www.google.com/search?q=kaycee+nicole+swenson) to see what came up. Amongst various results came [this blog entry from 2004](http://blogs.setonhill.edu/ChristopherUlicne/coursework/006005.html). It ends like this:

Debbie Swenson did something that few writers have done before: she brought a character into the world of the living, gave her a working heart and soul, and affected real people’s lives with her work.

In my opinion, that should be the purpose of all writing: to make a real difference. So in this case, my hat is off to Debbie for her skill and wisdom.

Pardon me? Duping people is “wisdom”? Please allow me to disagree strongly. I wanted to post this comment and although it [appears in coCo](http://www.cocomment.com/article/7130), it didn’t get posted to the original blog because of some MovableType templat problem. Here it is:

Well, maybe we (because I was one of Kaycee’s readers) can cherish the memory of many cancer patients, but we can also cherish the memory of having been duped.

If I’m going to put energy in a relationship, I want it to match reality, somewhat. Otherwise it makes no sense.

Have you seen The Matrix? Maybe we should all eat little pills that make us happy — if we don’t know we’re not living in reality, where’s the damage?

Some of my thoughts on the topic, in French:

And in English:

All this happened in [May 2001](http://climbtothestars.org/archives/2001/05/ “See my blog archives at the time.”). It makes me feel like such an old-timer. Was anybody else around? Who remembers Kaycee Nicole?

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Nuit du Journal Intime: réflexions [fr]

[en] I was part of a panel in Geneva last Saturday. It was about intimacy in the age of blogs and the internet. Interesting experience, very different from the geek/tech events I'm used to. Some thoughts about the evening.

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Je reviens (pas trop à  chaud) sur [la soirée de samedi à  Genève](http://climbtothestars.org/archives/2006/02/11/ce-soir-a-geneve-nuit-du-journal-intime/). Dans l’ensemble, ce fut une bonne soirée, malgré mon rhume bien installé. Quelques réflexions en vrac. J’ai pris quelques photos que [je suis en train de mettre en ligne](http://flickr.com/photos/bunny/sets/72057594064337767/).

**Accueil**

Je suis de plus en plus sensible à  la qualité de l’accueil lorsque je me rends quelque part pour une conférence ou un interview. Est-ce que quelqu’un est là  pour m’accueillir, déjà ? Dois-je payer mon café? Ce sont des petites choses qui ne sont jamais spécifiées dans le “contrat”, mais qui comptent. Quand je me déplace pour parler dans une école, on me paie, certes, mais je suis quand même une “invitée”.

Par exemple, j’ai récemment commencé à  insister pour qu’une personne soit présente quelques minutes avant le début de mon intervention pour régler les problèmes techniques s’il y en a. J’ai déjà  à  porter le poids de la prestation publique (si on peut appeler ça ainsi) sans avoir à  courir à  droite et à  gauche juste avant de parler parce que telle ou telle chose ne fonctionne pas.

Lorsque je me déplace pour un interview, je suis sensible aussi à  ce genre d’attention. Est-ce qu’on me fait poireauter dans la cafétéria durant près d’une demi-heure, Nuit du Journal Intime 3comme cela m’est arrivé récemment? Est-ce qu’on s’occupe de mes frais de transport? Comme je l’ai dit ici il y a quelque temps, j’ai [passé le stade où je suis heureuse de donner du temps et de l’argent simplement pour figurer dans la presse](http://climbtothestars.org/archives/2006/01/16/etre-madame-blogs/).

Assez de grogne: l’accueil à  la Nuit du Journal Intime était très bon. Petit salon pour les débattaires, choses à  grignoter, boissons, petit cadeau joli (un carnet d’écriture et une boîte de thé), souper offert après le débat. Foie gras, s’il vous plaît. Très bon de surcroît. J’ai un peu poireauté dans le hall, mais par ma faute: j’ai marmonné un peu trop timidement au réceptionniste que j’avais rendez-vous à  18h30, sans annoncer clairement que je venais pour participer au débat. Ça m’apprendra, pour la prochaine fois.

**Intimité**

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Qu’est-ce que l’intimité? Qu’est-ce qui est intime, pour moi? Pour ouvrir le débat, on nous a demandé à  chacun d’expliciter un peu notre rapport à  l’intimité. Quelles sont les choses qui font partie de notre sphère intime? J’ai de la peine à  répondre. De prime abord, je dirais “ce que je ne publie pas dans mon blog,” car pour moi, l’intime s’oppose au public. Mais ce n’est pas aussi simple que ça. On peut étaler son intimité en public — cela reste l’intimité. Ou non?

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Disons plutôt que pour moi, ce qui est intime est ce que je ne partage pas facilement. Ce que je ne livre qu’à  des personnes choisies, et pas au monde. Ou encore, c’est ce qui m’expose quand je le partage. Dans ce sens là , on peut trouver dans ce blog quelques (rares) passages qui abordent des sujets intimes.

Je pense qu’il y a une distinction importante à  faire entre “l’intimité personnelle” (ce que *je* considère intime) et “l’intimité sociale” (ce que le société considère comme faisant partie de la sphère intime). Catherine Millet, auteur de La vie sexuelle de Catherine M., disait lors du débat que pour elle, l’intimité se situait plutôt au niveau émotionnel que corporel/sexuel. Voici à  mon avis un exemple de cas où son intimité personnelle ne coïncide pas avec l’intimité sociale.

**Ambiance**

Ambiance très sérieuse, pour moi qui sortait directement de [LIFT’06](http://lift06.org). Les événements geeks et le milieu des blogs en général sont très relax. On se tutoie, on ne se prend pas (trop) au sérieux, on se plante et on recommence. Me retrouver sur scène, avec des personnes que je connais à  peine et que je vousoie (c’est bête, mais pour moi ça fait vraiment une différence), qui ont clairement plus l’habitude que moi de ce genre d’exercice, éblouie par les projecteurs… J’avoue que je me sentais relativement peu à  ma place.

Ça s’est bien passé, pourtant. J’ai “fait ma blogueuse”, j’ai dit un peu mes doutes, ce que je ne savais pas, et aussi un peu ce que je savais. J’en prends conscience en écrivant: il y avait beaucoup plus de mise en scène ce soir-là  que ce dont j’ai l’habitude. C’est ça: la mise en scène. C’est étrange pour moi.

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J’ai trouvé le débat un peu difficile à  suivre par moments. Je ne voyais pas tellement, en fait, où était le débat. C’était intéressant d’écouter ce que les autres invités avaient à  dire, mais des fois j’avais l’impression que l’on ne s’entendait pas vraiment.

Hors de la grande salle de spectacles, de retour dans le lounge avec bougies, velours rouge et petites tables pour les lectures de journaux intimes et le repas, c’était très joli et chaleureux.

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Ce que j’ai beaucoup aimé, c’est l’interview-radio avec la DRS, après le débat, de retour dans le petit salon. La journaliste nous a demandé de revenir sur le débat, sur ce qu’on y avait appris, ce qu’on en avait gardé. Puis on a commencé à  discuter. On a abordé des choses qui n’étaient pas intervenues dans le débat. Pour moi, c’était plus riche, finalement, que la forme un peu dirigée du débat. Ce n’est pas étonnant que ma préférence aille dans ce sens: les blogs, les podcasts, internet… c’est le lieu de la conversation, sans forme prédéfinie. C’est dans ce milieu-là  que je me sens à  l’aise.

**Droits d’auteur**

Après l’interview, j’ai demandé à  la journaliste s’il était possible d’avoir une copie de ce qu’elle avait enregistré, entre autres parce que j’y avais mis en mots des choses que j’avais envie de pouvoir garder et utiliser. (En passant, ça m’a fait très bizarre, durant le débat, de penser que nous n’étions pas enregistrés. J’ai trop l’habitude, avec le web, de laisser des traces derrière moi.)

Nous avons ensuite parlé de droits d’auteur, parce que j’exprimais mon désir de rendre disponible certaines choses sur le web. J’ai lu récemment (je ne sais plus sur quel blog, honte à  moi) qu’un blogueur avait reçu l’interdiction de la part d’une journaliste de publier l’interview par e-mail qu’il lui avait accordé. Le blogueur en question disait quelque chose comme ceci: de quel droit peut-on m’interdire de mettre à  disposition mes propres mots? De même, la DRS peut-elle prétendre détenir des droits sur ce que j’ai dit durant cet interview, parce qu’elle a fourni le matériel d’enregistrement? Et si j’avais enregistré en parallèle avec mon matériel? J’ai mentionné l’épisode du [vidéocast de Robert Scoble](http://climbtothestars.org/archives/2006/02/04/wild-videocast-of-robert-scoble-interview/#comment-54442), où j’ai fait précisément ça, avec l’accord des intervenants.

En fait, a précisé la journaliste, ce n’est que sur ses mots à  elle que la DRS détient des droits d’auteur. Cela fait, sens, car lorsqu’elle nous interviewe, elle représente la radio pour laquelle elle travaille. Quand j’aurai reçu le CD, je ferai donc un montage avec mes propres mots et le mettrai en ligne.

La journaliste connaissait EFF, Creative Commons, etc… j’en suis baba!

Et vous? Etiez-vous à  cette soirée? Qu’en avez-vous pensé?

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Attention Span and Partial Attention [en]

[fr] Est-ce que l'habitude du multitâches devant l'écran m'a fait perdre mes pouvoirs de concentration? J'ai du mal à  suivre les conférences, alors qu'avec dix ans d'uni, on pourrait considérer que j'ai de l'entraînement...

I spent ten years at university. During those years, I attended lectures on a variety of subject, sometimes from 7am to 8pm, taking notes and understanding most of what was said.

What’s wrong with me now? I can’t seem to follow most of the talks given here. I remember having the same problem at [BlogTalk 2.0](http://blogtalk.net/) a couple of years back. Is it the partial attention thing, because of course, I can’t follow what is being said when I’m typing up a post or chatting in a backchannel. Or uploading photos.

Should I put the computer away and take notes by hand? My writing sucks now, and RSI clearly will prevent me from taking notes during two whole days.

Is it worse that that? Have years of multitasking in front of a screen impaired my ability to concentrate and focus on a single thing? Have I lost the power or the will to concentrate? That, I have to admit, is a scary idea.

On the other hand, maybe it’s just poor audio output in the room (thanks, [Jérôme](http://www.ifeedyou.com/blog/), for making me feel less alone about this) coupled to my usual not-so-good audio input, plus, in some cases, the fact I’m not used to following English spoken by non-native speakers (particularly francophones, because I usually speak French with them)? And the fact that I’m tired?

Oh well. It’s probably a mixture of everything. I wonder if I shouldn’t have posted this on the [Cheese Sandwich Blog](http://steph.wordpress.com) — but it’s a little late for that.

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Des électrons à  la chair [fr]

Hier à  midi, je discutais avec deux collègues-amies de mon week-end à  Lyon et de mes rencontres en général avec des “gens d’Internet”. En particulier, je leur ai raconté ma mémorable “première fois” — celle qui m’a mené jusqu’à  San Francisco.

Au début, bien entendu, cela fait bizarre de créer des liens un tant soit peu signifiants avec des gens “virtuels”. On ne “fait le pas” de rencontrer la personne dans le monde de la chair que si elle compte particulièrement. Les premières rencontres sont donc souvent de l’ordre de l’extra-ordinaire.

Avec le temps et l’expérience, pourtant, faire passer des gens de “online” à  “offline” devient de plus en plus banal, de plus en plus normal. De plus en plus plaisant également, puisqu’on est mieux préparés à  cet instant étrange où l’on se trouve pour la première fois en présence de cet(te) inconnu(e) que l’on connaît pourtant parfois si bien.

On se reconnaît souvent, on se connaît pourtant, mais soudain c’est comme si on se rencontrait pour la première fois — les conversations électroniques passent au second plan, s’évaporent même parfois, et seule compte tout d’un coup cette personne humaine complète que l’on découvre devant soi. La relation en face-à -face reste à  construire.

Faute de mieux, j’appelle ce phénomène le “choc du corps” ou le “choc de la chair”. Dans les relations “normales” entre les personnes, le corps joue un rôle primordial dans la perception de l’autre. A un niveau très basique, l’autre est son corps. Rien de tel sur le net. Même si on a des photos, des extraits vocaux ou même des coups de fil, on ne se trouve jamais face à  l’autre en tant que corps dans le monde.

D’une certaine façon, se retrouver pour la première fois de façon “normale” face à  l’autre va ébranler ce qui existait jusque là . Ensuite, suivant les cas, on se retrouve vite, moins vite, ou presque pas.

Il faudra que je vous raconte une fois l’histoire de San Francisco…

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Have a peek at the second grimm. There’s a surprise for you at the end.

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