Comment faire connaître un cours sur les blogs en Suisse Romande? [en]

Voilà une question qui nous taraude depuis quelque temps, Anne Dominique Mayor et moi-même, ainsi que le responsable de Romandie Formation.

Nous avons un joli cours sur les blogs, destiné aux patrons (ou responsables communication) de PME, qui aura lieu dès septembre (le 6 et le 13, pour être précise). Mais comment le remplir? Comment le faire connaître? Nous avons organisé une séance d’information en juin, mais même là, difficile de remplir la salle.

Pour le moment, quand on dit “blog” aux gens, leur réaction est souvent de l’ordre “beurk, non, j’ai pas besoin d’un journal intime en ligne, ça va pas la tête!” Quand on a une chance d’expliquer, là, tout d’un coup, ils sont beaucoup plus intéressés.

Laissez-moi le répéter encore haut et fort: le blog est une technologie, une (des!) culture(s), une machine à ouvrir le dialogue. Ce n’est pas un journal intime. Il peut être utilisé pour faire un journal intime en ligne, mais ce n’est qu’une des nombreuses utilisations possibles de cet outil.

Il peut être utilisé pour faire une “page de news” dopée afin de faire passer des infos aux clients. Il peut être utilisé à l’interne, pour mieux communiquer, collaborer, et stocker l’information utile pour l’équipe. Il peut être utilisé “dans l’autre sens”, c’est-à-dire qu’on peut écouter ce qui est dit de notre produit ou service, comme Robert encourage Nestlé à le faire, et comme je le fais pour le service coComment.

Le blog est peu cher, prend certes du temps, mais nous offre une prise directe sur ce que l’on montre sur la toile, et un vrai canal de communication avec “l’extérieur”. Les personnes que j’assiste dans la mise en place de leur blog sont en général bluffées par la simplicité de la publication. C’est vraiment facile, pas juste “facile-pour-informaticiens”. On veut changer une virgule, rajouter une phrase? Pas de problème. Inutile de déranger le webmaster pour cela.

Je sais qu’un tel cours (et d’autres, on est déjà en train de comploter) a sa place, mais je me demande si on n’est pas un peu tôt… Et vous, qu’en pensez-vous? Un cours comme celui-ci vous paraît-il adapté? Et éternelle question, comment aider ceux qu’il pourrait intéresser à nous trouver?

Je suis bien consciente que ce billet (que j’ai envie d’écrire depuis plusieurs semaines), publié alors que 24heures parle de blogs et de “yours truly”, et que les employeurs de la Petite Anglaise viennent de se ridiculiser en la virant à cause de son blog… bien inoffensif, c’est déjà un premier bout de réponse à la deuxième question…

PS: si jamais, messieurs-dames journalistes et autres, c’est Stephanie sans accent. J’ai des origines britanniques et comme c’est à peu près le seul endroit où ça se voit, j’y tiens 😉

9 thoughts on “Comment faire connaître un cours sur les blogs en Suisse Romande? [en]

  1. Je ne crois pas que vous soyez “trop tôt” : la preuve, c’est que lorsque tu as l’occasion d’expliquer, il y a un intérêt en face.
    En revanche, peut être serait il utile de ne pas placer le mot “blog” ou “weblog” directement dans l’intitulé ou/et dans la promotion des cours, puisqu’ils ont aujourd’hui une action repoussoir ?

    J’ai l’impression que c’est “juste” un problème de communication, et non un problème d’intérêt du “public”.

    Non ?

  2. Fred: juste!

    Merriadoc: tout à fait d’accord, je crois que c’est un problème de comm plus qu’un problème de fond. Ne pas parler de blogs… ça pourrait être une approche intéressante.

  3. Autrement, l’équation blog = journal intime comme frein à la diffusion au sein de l’entreprise, c’est bien vu.
    Est-ce maintenant seulement une question de communication? J’ai parfois l’impression que c’est aussi une question de culture. Culture d’entreprise (voir Nestlé qui est un nain à ce niveau-là comparativement à d’autres multinationales de son envergure) et culture tout court. Il mets d’avis qu’il n’est pas neutre que le blog soit issu de la culture anglo-saxone (au-delà du triste exemple de cette société britannique…).
    Mais même dans ces contrées, le blog n’est pas un outil de communication dominant. Ainsi, comme l’indique les estimations de Pew (dépêche de Libération : http://www.liberation.fr/actualite/reuters/reuters_tech/194246.FR.php) pour le pays des blogs, près de 8% des internautes américains, soient 12 millions d’adultes, tiennent un blog et 39% en lise, ce qui représente 57 millions d’Américains majeurs. Plus de la moitié des blogueurs (54%) ont moins de trente ans. 57 millions c’est à la fois beaucoup et peu en observant les pourcentages. C’est un outil en plus de jeunes : à ce titre, il conviendrait d’analyser l’âge moyen des gens que vous ciblez; c’est peut-être une autre raison de vos difficultés à atteindre le public pour vos cours.
    Transposé à l’échelle de la Romandie, quelles sont les entreprises —et dans quels domaines— qui ont tout intérêt à développer une communication interne et externe à l’aide d’un outil comme le blog?
    Et puis est-ce que les blogs ce ne sont pas “Un tout petit monde” (David Lodge) dans le fond? Juste un truc de geek? (et je perçois bien toute la dimension auto-dérisionnelle de mes deux dernières phrases !)
    PS : Perso je trouve que tu es également britanique dans certains de tes choix alimentaires ou capilaires 😉 [MDR]

  4. Ah tiens, ça c’est un domaine que m’interpèle! Je ne connais ni le contenu ni l’objectif de votre cours, mais après avoir hanté pendant 2 ans les salles de conférence en prêchant les blogs, je connais un peu la maniclette. Voici quelques pistes.

    Pour le moment, l’image mentale est effectivement encore: blog = journal intime = futilité = source de problèmes. Casser cette image n’est pas évident; les affaires comme celle de Nestlé, les articles alarmistes dans la presse ne facilitent pas les choses. Parfois (souvent?) il faut contourner complètement le terme “blog”, comme le suggère Merriadoc. En fait, tout dépend des interlocuteurs, de leurs connaissances préalables, de leur environnement de travail, de leurs attentes.

    En général, se lancer dans de grands élans oratoires comme “le monde entier blogue, le temps est à l’ouverture, à la collaboration en ligne, à la culture du dialogue”, etc, ne mène pas loin, aussi vrai cela soit-il.

    On n’a, en général, pas plus de succès en énumérant les moultes qualités des blogs: simples, populaires, peu chers, etc. Pareil pour les innombrables applications possibles: publier en ligne, gérer son image, dynamiser la communication de l’entreprise, gérer un projet, animer un groupe de travail, dialoguer avec ses clients, ses partenaires, un marché, démontrer sa compétence, etc. Tant que les applications ne sont pas liées aux besoins spécifiques de l’audiance, l’impact reste faible. En réalité, les présentations généralistes ou conceptuelles peuvent servir d’introduction tout au plus.

    Il est essentiel de se mettre dans la peau de l’auditeur. Il s’agit souvent d’un non-informaticien, d’un non-spécialiste du web, juste d’un utilisateur lambda, plus ou moins connecté, plus au moins cyber-réceptif. Le baratiner avec des “blogs par ci, blogs par là” aura peu de chances de retenir son attention. En revanche, il a forcément une compétence particulière, un domaine d’activité précis, des projets concrets. Ce qui l’intéressera avant tout sera:

    • une application concrète d’un blog comme moyen d’atteindre un objectif précis (le sien!)

    • les bénéfices spécifiques que le blog va lui apporter en comparaison d’autres solutions. Les entreprises n’hésitent pas à confronter les fournisseurs et les technologies!

    • Total Cost of Ownership

    • Return On Investment. Impossible d’échapper à la question: “Si je monte un blog, combien ça va me rapporter?”

    Autrement dit, des considérations ultra-concrètes. Le problème est souvent que ces considérations sont dépendantes du secteur d’activité. Les enjeux dans un contexte marketing sont différents d’un contexte RH qui est lui-même différent des besoins en matière de veille stratégique, pour ne citer que quelques exemples.

    Un cours oui, mais je vous recommande de limiter au minimum les généralités et de privilégier un contenu ciblé. Par exemple, pour des directeurs de comm/RP: “le blog externe pour améliorer l’image de l’entreprise”. Pour des DRH, Knowledge Managers: “le blog interne comme plate-forme KM et catalyseur de la collaboration”. Pour des marketeurs: “le blog comme plate-forme de veille”.

    Une fois le contenu et la cible définis, il sera plus simple, je pense, de promouvoir et de vendre votre cours à des clients ciblés (je me répète).

    Je ne crois pas qu’il soit trop tôt. J’ai commencé à approcher les entreprises en 2004 et là, oui, il était encore un peu tôt. Mais 2006 est la bonne année.

    Encore une fois, je n’en sais pas suffisamment sur votre cours et j’enfonce peut-être des portes ouvertes mais si ça peut vous aider, tant mieux.

  5. Ollie a raison, faire de l’évangélisme en Suisse romande sur les blogs d’entreprise est un chemin de croix :-). Bref, j’ai rencontré Anne à Genève et comme je lui ai expliqué, le succès de ces cours est fortement lié à leurs positionnements dans un domaine qui touche à 80% la stratégie de communication sur Internet et à 20% la techno. au fond le blog n’est qu’un media, un de plus dans les outils crossmedia à dispo des PME, mais c’est son contenu et son interactivité qui vont en faire l’originalité. Je dirais “With Blog, directly connect businesses with online customers to enhance sales conversion and understand their needs” cela parle beaucoup plus au management…

Leave a Reply

Your email address will not be published. Required fields are marked *