Les chemins de traverse [fr]

[en] A rather convoluted article to explain why doing stuff that doesn't seem to "fit" with professional objectives (hanging out on IRC, sharing silly photos on Instagram, blogging, being friendly with people) is actually a worthwhile use of your time, making your network larger and bringing opportunities you may not even have thought about.

Dans le milieu de l’entrepreneuriat, du management, le milieu professionnel tout simplement, on parle beaucoup d’objectifs. Il faut en avoir, il ne faut pas avancer à l’aveugle, si ça ne nous rapproche pas de notre objectif, il ne faut pas le faire, etc. (Même dans l’enseignement: tout notre système éducatif fonctionne à coups d’objectifs, avec des effets pervers sur lesquels je m’étalerai peut-être une autre fois.)

Bien fixer ses objectifs, c’est d’ailleurs le sujet du prochain workshop des espaces coworking romands, et je me réjouis d’en apprendre plus à ce sujet. Parce que les objectifs, ce n’est pas ma plus grande force. Et malgré ce que je vous raconte ici, je suis convaincue que les utiliser à bon escient est une compétence précieuse.

La Tourche 2014-08-12 11h21-2.rw2

Mais si je regarde mon parcours professionnel, ma devise est nettement plus “aller là où les envies/circonstances me mènent” que “travailler dur pour atteindre mes objectifs”. Il y a tout un continuum entre les deux, mais je me situe clairement du côté du premier pôle. J’ai déjà “médité” là-dessus dans mon article sur le CréAtelier que j’avais donné il y a quelques années au Swiss Creative Centre: il m’est difficile de donner des instructions pour “faire comme moi”, parce que je n’en ai pas suivies, justement.

Mes succès professionnels sont donc rarement venus parce que je les avais choisis en amont comme objectifs. Ce sont des occasions qui se présentées, des choses que j’ai faites de façon complètement désintéressées et qui, avec le recul, se sont avérées avoir joué un rôle clé. Beaucoup de surprises, en quelque sorte. Difficile de me proposer comme modèle à suivre.

Faut-il donc que je me résolve à dire: “passez votre chemin, rien à apprendre de mes 15 ans sur le terrain”? “J’ai réussi à me mettre à mon compte, je trouve des clients et des mandats, j’ai une certaine notoriété en ligne, mais je ne peux pas vous faire profiter de mon expérience”? Je pense que ce serait autant une erreur que de dire “l’entrepreneuriat, soit on a ça dans le sang, soit on ne l’a pas”.

Je pense que s’il y a un enseignement qu’on peut tirer de mon parcours, c’est qu’il ne faut pas négliger les chemins de traverse, les digressions, les projets qui ne semblent peut-être pas aller dans le sens de ce qu’on cherche à faire. Et je me rends compte que ce conseil va complètement à l’encontre de l’approche “j’ai un objectif et je me focalise dessus”, considérée généralement comme “la façon juste de faire les choses”. Mais je ne crois pas qu’il faille abandonner une approche une pour l’autre, mais plutôt savoir jouer des deux dans un esprit de complémentarité.

Un mot sur la complémentarité, donc, avant de revenir à ces chemins de traverse et à leur importance. J’écoutais ce week-end un intéressant épisode de podcast sur la beauté, la nature, les mathématiques. A un moment de l’interview, l’invité (un physicien) parle du principe de complémentarité. Il donne comme exemple la dualité onde-corpuscule: il y a des moments où c’est utile de regarder une particule subatomique comme une onde, et d’autres où c’est plus utile de la regarder comme un corpuscule. Elle est les deux, mais nous n’arrivons pas à la voir comme les deux en même temps.

Je trouve qu’il y a là une parenté avec d’autres principes de la vie, qu’on oppose souvent, mais qu’il vaut mieux considérer comme complémentaires:

  • se laisser porter par la vie, et mener sa vie en suivant des objectifs ou chemins spécifiques
  • s’accepter comme on est, et chercher à grandir en tant que personne
  • saisir les opportunités qui se présentent, et créer les opportunités dont on a besoin
  • se concentrer, et réfléchir de façon créative (cf. l’influence que l’architecture peut avoir là-dessus, en passant)…

Les objectifs, ça focalise. C’est une sorte de motivation extrinsèque. On se concentre sur ce qui amène directement à la récompense, à l’objectif. Il y a des situations où c’est utile, mais d’autres où c’est dommageable, lorsque le chemin entre les actions qui mènent à un résultat et ce résultat n’est pas direct ou évident.

Un exemple, pour moi, ce sont les relations humaines. Je n’ai pas l’impression qu’avoir des “objectifs” soit très fructueux pour construire une relation. Dans une relation, il faut être à l’écoute, s’adapter, demander, réagir, donner… C’est mouvant.

Et si je reviens à mon parcours fait de chemins de traverse, les relations humaines sont un ingrédient capital sur lequel s’est construite mon indépendance professionnelle.

Et… les relations humaines sont aussi un ingrédient capital dans l’utilisation des médias sociaux. Ils ne s’appellent pas “sociaux” pour rien. Une grande partie des organisations qu’on peut observer autour de nous échouent à s’engager dans le plein potentiel des médias sociaux justement parce que ce volet “humain” est négligé.

Concrètement, que signifie s’engager dans ces chemins de traverse? Et comment est-ce que ça peut nous être bénéfique?

Pour commencer, voici trois axes qui pour moi définissent l’état d’esprit des “chemins de traverse”:

  • mettre de l’énergie dans les relations pour elles-mêmes, parce qu’on aime les gens, ou parce qu’elles nous enrichissent
  • être généreux (de son temps, de son savoir, de ses compétences)
  • faire des choses qui nous intéressent, parce qu’on aime les faire, et pas juste les choses qui sont “utiles”.

Il est important de garder en tête qu’il s’agit d’un mode d’être qui n’a pas besoin d’être exclusif et absolu. On peut être généreux et également dire non. On peut choisir de mettre de l’énergie dans une relation car elle nous est utile. On peut renoncer à faire quelque chose qui nous plaît parce qu’on a besoin de temps pour faire sa comptabilité. Complémentarité.

Ensuite, il y a l’application aux médias sociaux — au monde en ligne. S’il est possible de s’en passer, bien entendu, c’est lui notre plus grand atout pour nous rendre visibles, être trouvés, élargir et maintenir son réseau. Il serait dommage de s’en priver.

  • jouer avec les différents outils, les essayer, découvrir nos affinités avec tel ou tel service
  • chercher des personnes ou des sources d’information qui nous intéressent
  • s’engager dans des communautés en ligne
  • et de nouveau, être généreux — de ses commentaires, de ses partages, de ses idées.

Tout ça, j’insiste, en considérant l’entier de nos intérêts, personnels, professionnels. Etre actif dans une communauté “tricot” qui nous passionne a bien plus de chances de nous ouvrir des portes que de s’ennuyer dans une communauté “business” qui devrait nous intéresser mais ne nous fait pas vibrer.

Poursuivre ces chemins de traverse, ces intérêts pas forcément immédiatement en ligne avec nos objectifs professionnels, ça donne une sorte de “coup de sac” à la vie. Ça introduit de la diversité dans notre réseau et nos idées. On sait d’ailleurs que les liens faibles sont une grande sources d’opportunités professionnelles — et quoi de mieux que de varier ses intérêts, les communautés dont on fait partie, les gens qu’on rencontre, pour enrichir cet aspect-là de notre réseau? Quelques exemples (les miens ou ceux d’autrui…):

  • une photo “personnelle” sur instagram qui mène à une proposition pour donner un cours
  • un article populaire sur les chats qui fait découvrir un blog, puis la personne derrière, dont les compétences nous interpellent
  • un ami de la famille qui cherche à engager quelqu’un avec un profil similaire au nôtre, juste quand on termine ses études
  • on sympathise avec un commerçant, qui pense plus tard à nous pour un projet qu’il mijotait
  • des heures à chatter de tout et de rien sur IRC avec des gens, qui, des années plus tard, s’avèrent être des contacts professionnels précieux
  • un espace coworking qui n’est pas très profitable mais qui apporte de la visibilité…

Je le répète une dernière fois: l’état d’esprit des chemins de traverse est complémentaire aux activités intentionnelles de notre vie professionnelle. Ne fréquenter que les chemins de traverse est à mon avis aussi dénué de sens que de les éviter complètement. A chacun de faire son mélange et trouver son point d’équilibre!

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Deux mauvais exemples de community management [fr]

[en] Two examples of bad community management, and what I'd suggest to do things better. Exhibit A: cold contacting an online community moderator to ask them to share a (rather lame) contest for a brand with the community. Exhibit B: an off-topic blog comment advertising an organisation the blogger already knows about. Main take-away: make sure that you design your campaign/offer in such a way that it's not "just for you", but that the person you approach gets enough out of it to make it worthwhile for them.

Je vais protéger les innocents, alors je vais juste vous décrire les situations, et donner quelques pistes pour faire mieux.

1. Le concours

Un message privé sur facebook de la part du community manager d’une marque, qui offre des produits ayant pour clientèle cible les membres d’une communauté que j’administre.

La personne qui m’écrit est intéressée par une collaboration avec moi. Pendant un quart de seconde, je m’imagine que c’est à mes services professionnels qu’on fait référence (parce que oui, un volet de mon activité est le conseil aux marques pour leur présence et leurs activités en ligne, surtout quand elles touchent les médias sociaux et les communautés, les gens, quoi). Je déchante vite: on me propose de partager un concours. Les gens envoient des photos et peuvent figurer sur le site web de la marque ainsi que sa page Pinterest.

Pourquoi ça coince:

  1. on ne se connaît ni d’Eve ni d’Adam, et on me propose une “collaboration” qui consiste en fait à utiliser mon réseau et mon capital social sans rien me donner en échange
  2. ce type de concours prend un peu les gens pour des demeurés: ah, on va envoyer des photos à une marque pour qu’ils puissent garnir leur site et présence sur les médias sociaux de user generated content? en gros, pour l’honneur de contribuer à leur image sur le web? à nouveau, c’est à sens unique

Si c’était mon client:

  1. déjà, règle d’or: on évite au maximum de contacter les gens à froid
  2. ensuite, on évite aussi d’approcher les gens pour quelque chose qui nous rapporte infiniment plus qu’à eux: on évite d’utiliser les gens; surtout quand ils ne nous doivent rien et que l’on n’a rien fait par le passer pour leur donner envie d’être généreux avec nous
  3. dans un premier temps, remonter à la motivation de base: qu’attend-on de ce concours? quel est le but profond? dur à deviner sans leur parler vraiment, car ça va s’arrêter à “attirer des visiteurs” ou “susciter de l’intérêt”; il faut remonter à la source: est-ce un problème d’image? a-t-on besoin de vendre plus? lance-t-on un nouveau produit qu’on doit faire connaître?
  4. en fonction de la motivation profonde, on cherchera à mettre sur pied une campagne qui a plus de sens qu’un simple concours, et surtout qui est donnant-donnant — qui respecte l’autre (oui, c’est ça qui n’est pas simple, et pour dénouer ce genre de truc qu’on me paie, souvent)
  5. dans un autre premier temps, idéalement avant en fait, il faut prendre le temps de construire un véritable réseau dans le domaine qui nous intéresse; ça se fait plutôt en six mois qu’en six minutes, et il faut payer un peu de sa personne, y aller soi-même, sans masque mais avec diplomatie, et avec authenticité; si le coeur n’y est pas, s’il n’y a pas de volonté de vraiment rencontrer l’autre, on peut oublier
  6. entre un réseau qui se tient et une campagne où chacun y trouve son compte, ça devient du coup bien plus possible d’approcher quelqu’un (qu’on connaît) pour lui demander une faveur ou lui proposer une opportunité qui lui plaira vraiment; et parce qu’on connaît la personne, on aura bien des chances de tomber juste

2. La pub

Sur un article de mon blog, un commentaire sur un tout autre sujet m’invitant à découvrir une organisation que je connais, en fait. Le commentaire vient d’une personne, au moins, réelle, qui travaille clairement sur la présence web de l’organisation en question.

Pourquoi ça coince:

  1. le commentaire est complètement hors-sujet et laissé par quelqu’un que je ne connais pas => alerte spam immédiate
  2. ça reste de la pub complètement transparente, malvenue sur un blog personnel
  3. la personne a un lien avec l’organisation dont elle fait l’éloge, mais ne l’explicite pas

Si c’était mon client:

  1. règle d’or: on ne laisse pas des commentaires publicitaires sur les blogs des gens
  2. si on veut améliorer la visibilité du site de l’organisation en question auprès de blogueurs et de leurs lecteurs, on peut tenir un blog à haute qualité de contenu, par exemple; si on prend aussi la peine de devenir lecteur du type de blog dont on désire attirer l’attention, et qu’on conçoit son blog comme faisant partie intégrante du même écosystème que les autres, nos articles pourront rebondir sur les leurs et ainsi attirer l’attention de façon positive
  3. que ce soit pour les articles ou les commentaires, ne faire aucune concession sur la valeur ajoutée: on écrit pour donner d’abord, pas pour prendre; on cherche à être utile, pas à déguiser nos intérêts en ceux de l’autre; du coup, un véritable commentaire peut avoir un sens
  4. si on désire vraiment qu’une personne précise nous accorde de son temps pour nous rencontrer, par exemple, on prend soin de faire au maximum ses devoirs pour s’assurer qu’on vise juste, et on s’assure aussi que cette personne s’y retrouvera dans ce qu’on lui offre, et que ce n’est pas “juste pour soi” (cf. point 4. du premier exemple)

Si vous avez des exemples d’approches de la part de marques sur les médias sociaux ou de “community management” qui “coincent”, comme ceux-ci, racontez-les-moi et je me ferai un plaisir de les décortiquer!

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Orange: discussion réseau (Renens + Zürich), Caprices Festival (c'est la reprise!) [fr]

[en] Orange Switzerland is inviting bloggers to chat with network experts both in Renens (French, 21.02.2013 17h30) and in Zürich (German, 28.02.2013). Let me know if you're interested in joining us, or know somebody who is! We also have press passes for Caprices Festival (8-16 March) for bloggers and podcasters of both sides of the Sarine. Don't hesitate to ask for more details in the comments if you have trouble with the French below.

Me voici de retour au bureau après, oh allons, quasi deux mois d’absence. Des dossiers à reprendre, entre autres mon travail “relations blogueurs” avec Orange.

(Note pour ceux d’entre vous qui me lisent via Facebook: le logo Orange qui apparaît à côté de mes articles dans Facebook quand je les partage, c’est pas voulu, c’est Facebook qui fait tout seul, et il faut que je fasse quelque chose au code de mon site pour que ça change. Voilà c’est dit. Non je ne suis pas payée pour qu’Orange apparaisse comme sponsor de tous mes billets ;-))

Droit au but, dans les semaines à venir, deux events orientés blogueurs qui vous intéresseront peut-être (ou d’autres autour de vous; merci de m’aider à faire passer le mot — explications plus détaillées ci-dessous):

De quoi s’agit-il?

D’abord, les “Expert Interviews”: l’idée est d’ouvrir les portes de certaines thématiques importantes pour l’entreprise et d’inviter des membres du public (blogueurs) à discuter directement avec des employés Orange. Le premier “Orange Expert Interview”, c’était avec le chef du service clientèle. Celui-ci, le deuxième, porte sur le réseau Orange. Si vous avez un téléphone mobile, vous savez que sans réseau, il n’y a pas d’opérateur: c’est donc un élément crucial pour tout opérateur téléphonique. L’occasion d’en savoir plus et de satisfaire sa curiosité, pour geeks, technophiles avertis, et moins geeks!

On étend ce coup-ci les Expert Interviews à la Suisse Allemande, avec une séance sur Zürich la semaine suivante.

Puis, Caprices Festival, la première “opération blogueurs” que j’ai aidé à mettre sur pied. On offre à notre sélection de blogueurs (mais n’ayez pas trop peur du mot “sélection”, on est ouverts) un pass pour la durée du festival, des rencontres exclusives, et des billets gratuits pour leurs lecteurs.

Si vous connaissez des blogueurs qui aimeraient saisir une de ces opportunités, merci de leur relayer l’info!

Je réponds bien sûr à toutes vos questions. (Et question numéro 1: n’ayez pas peur de l’URL du blog de l’équipe social media d’Orange, c’est du vrai Orange!)

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Survivre à l'heure du trop d'informations [fr]

Lors du très sympathique Bloggy Friday d’hier soir, la conversation est à un moment donné partie sur les fils RSS, Twitter, le temps que ça prend, et la quantité d’informations à s’enfiler chaque jour, si on rentre là-dedans.

Je vous présente donc ma recette pour survivre à l’heure de la pléthore d’informations à portée de nos souris qui est la nôtre. Elle est très simple, la recette:

  • lâcher prise et abandonner tout espoir d’être “à jour” ou de “tout lire”
  • mettre l’accent sur les connexions et le réseau (quelles personnes je suis sur Twitter, connexions facebook, abonnements RSS)
  • considérer que tous ces flux sont comme une rivière où l’on fait trempette de temps en temps, ou comme une station radio diffusant en continue et qu’on allume lorsqu’on en a envie.

Quelques éléments supplémentaires:

  • si l’information est importante et que le réseau est de qualité (voir le point ci-dessous), elle vous parviendra par de multiples chemins (exit donc l’angoisse de “rater” quelque chose de vital)
  • la qualité du réseau est cruciale: ce n’est pas juste une question de quantité de connexions ou de contacts (même si cette dimension joue un rôle), et chacun est entièrement responsable du réseau qu’il construit et maintient autour de lui.

Pour ma part, j’ai depuis longtemps accepté que je ne suis pas une lectrice régulière de blogs. Je sais, cette information en surprend plus d’un, car je suis perçue comme une personne très connectée et “au courant”. Mes lectures sont des butinages, incités par ce que je vois passer dans ces différents flux (Twitter, Facebook, Tumblr, surtout). De temps en temps, je vais expressément voir le blog de telle ou telle personne, ou son compte Facebook, ou son Twitter — parce que j’ai envie d’en savoir plus sur ce qu’elle raconte récemment.

Mais je ne cherche pas à “tout lire”, oh non, au grand jamais. Et je m’en porte fort bien!

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Comment se faire connaître comme indépendant [fr]

[en] I'm often asked how I made myself known as a freelancer. I was lucky enough to have quite a bit of coverage, but when you look closely, the way I got people to find me was through my blog.

Start blogging about your passion and demonstrate your expertise on your blog. The rest will follow.

Histoire de combattre [la paralysie du blogueur](http://climbtothestars.org/archives/2007/09/08/la-paralysie-du-blogueur/) voici un petit billet « sur le vif ». Il est fréquent qu’on me demande comment j’ai fait pour [me mettre à mon compte et devenir indépendante](http://stephanie-booth.com/). (Mon site professionnel, vers lequel je viens de faire un lien, a grand besoin d’être remis à jour, mais allez quand même jeter un coup d’oeil.)

Il y a près de dix-huit mois, j’ai [raconté un peu mes débuts](http://info.rsr.ch/fr/rsr.html?siteSect=1001&sid=6561399&cKey=1142842064000&bcItemName=declics&broadcastId=407128&broadcastItemId=6481009&programId=108616&rubricId=6500) dans l’émission « Déclics » de la Radio Suisse Romande. Vous pouvez probablement encore écouter ce que j’ai dit à l’époque.

En fait, c’est assez simple. En l’an 2000, j’ai un peu par hasard ouvert un blog, dans lequel je parlais de tout ce qui me chantait. Je pense que si on relit maintenant ces sept années d’écriture, on doit pouvoir voir comment mes intérêts ont évolué. Une des choses — parmi d’autres — qui m’intéressait, c’était l’intersection de la technologie d’Internet et des relations humaines. Les blogs tombent en plein là-dedans.

Petit à petit, alors que j’étais plutôt récalcitrante au départ, j’ai commencé à faire ce que l’on appelait du « metablogging » : je bloguais à propos du « phénomène blog ». Par ailleurs, mon blog gagnait gentiment en popularité. J’ai aussi créé le premier annuaire de blogs suisses.

Lorsque les premiers journalistes romands ont commencé à s’intéresser aux blogs, il n’ont pas tardé à s’adresser à moi (vu ma présence en ligne assez étendue, je n’étais pas très difficile à trouver) — d’une part en tant que blogueuse, mais d’autre part et assez rapidement en tant que personne qui y connaissait quelque chose aux blogs. J’ai eu droit à un véritable cercle vertueux en ce qui concerne [ma présence dans la presse](/about/presse/). Je suis tout à fait consciente qu’il y a là-dedans une bonne part de « au bon endroit au bon moment », et que les médias ont beaucoup aidé à me faire connaître du public.

Peu après, on m’a contacté pour me demander de faire une première conférence. J’ai rapidement mis en ligne [un site Internet professionnel](http://stephanie-booth.com) dans lequel j’annonçais quel genre de services j’étais en mesure de fournir. Entre le bouche à oreille, la presse, et surtout mon blog, la quantité de mandats a doucement augmenté durant la première année, jusqu’à ce qu’elle devienne suffisante pour que j’envisage de mettre entièrement à mon compte et de quitter complètement l’enseignement.

Comme je dis souvent, tout cela s’est fait « presque malgré moi ».

Si on me demande conseil, j’en ai un : bloguer, bloguer, bloguer.

Je sais que mon cas est un peu particulier : une partie de ce que je mets à disposition de mes clients, c’est mon expertise sur les blogs. Et j’utilise mon blog pour la démontrer.

Même si votre domaine d’expertise n’est pas les blogs, vous pouvez utiliser votre blog pour mettre en avant cette expertise. C’est l’outil idéal pour cela : relativement simple à utiliser, et qui permet une documentation au jour le jour de vos expériences, découvertes, réflexions et recherches dans le domaine qui vous passionne au point que vous avez décidé d’en faire votre métier.

Peu de gens aujourd’hui soutiendront qu’on peut se passer d’avoir un site Web si l’on se lance comme indépendant. Et en général, on désire que ce site Web [soit bien référencé](http://climbtothestars.org/archives/2007/08/14/le-placement-dans-les-moteurs-de-recherche/). Les blogs sont extrêmement bien référencés dans les moteurs de recherche : la page d’accueil est mise à jour à chaque fois que vous publiez un nouvel article, chaque article a sa page propre, vous encouragez autrui à faire des liens vers votre contenu, et l’outil que vous utilisez [a été conçu pour faciliter le travail des moteurs de recherche](http://climbtothestars.org/archives/2007/07/22/wordcamp-2007-matt-cutts-whitehat-seo-tips-for-bloggers/).

En bloguant, vous augmentez de façon importante votre visibilité sur Internet, et mettez sur pied du même coup une documentation fantastique de votre domaine d’expertise et de vos compétences. Pas mal, côté marketing, non ? Et le blog étant un extraordinaire outil de réseautage en ligne, il vous aidera également à rentrer en contact avec les personnes qui ont des intérêts similaires aux vôtres : des « collègues », des partenaires, des passionnés, et bien entendu… Des futurs clients.

En pratique ? Vous [créez un un blog chez WordPress.com](http://fr.wordpress.com/signup/) ([c’est tout simple à utiliser](http://climbtothestars.org/archives/2006/07/20/bloguer-avec-wordpress-cest-facile/)), [ouvrez un compte chez Flickr](http://flickr.com/signup) ([attention à la prononciation](http://climbtothestars.org/archives/2006/09/10/flickr-ca-se-prononce-comment/)) pour héberger vos images ou photos (peu importe le domaine dans lequel vous vous lancez, il y aura des illustrations d’une façon ou d’une autre). Le compte illimité chez Flickr coûte $ 25, utiliser son propre [nom de domaine](http://gandi.net/) pour son blog $ 10, et avoir un look personnalisé pour son blog (autre que la cinquantaine de mises en page disponibles gratuitement) $ 15, mais tout cela est optionnel.

Donc, pour pas un sou, vous pouvez avoir entre les mains un outil de communication marketing très puissant. Il « suffit » de l’alimenter !

*Petite page de pub — et très franchement, je n’ai pas commencé à écrire cet article avec l’idée de finir comme ça, du tout. L’utilisation de base du blog, d’un point de vue technique, et simple. C’est une chose qui fait sa force. Les difficultés qui peuvent se présenter sont d’ordre rédactionnelles et culturelles. Il est possible et réaliste pour quelqu’un qui se met à son compte d’apprendre tout ça sur le tas. Si votre temps est compté, par contre, ou si vous désirez vous donner les moyens de tirer le maximum de profit du média conversationnel qu’est le blog, cela vous tout à fait la peine d’investir une partie de notre budget marketing dans [une formation à cet outil](http://climbtothestars.org/archives/2006/11/26/video-necessite-dune-formation-blogs/). Dans ce cas, bien sûr, vous savez [à qui vous adresser](http://stephanie-booth.com/contact/) : c’est tout à fait le genre de chose que je fais. Fin de la page de pub !*

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Orkut? Qu'est-ce que c'est? [en]

Orkut est associé à  Google — c’est le projet personnel d’un des membres de l’entreprise, qui alloue à  ses employés 20% de leur temps pour travailler sur des projets personnels, afin d’encourager leur créativité — mais qu’est-ce que c’est? A quoi ça sert? Qu’y fait-on? Quelques explications et un mini-guide pour démarrer.

Orkut existe depuis un peu plus d’un mois, si mes informations sont correctes. Orkut est associé à  Google — c’est le projet personnel d’un des membres de l’entreprise, qui alloue à  ses employés 20% de leur temps pour travailler sur des projets personnels, afin d’encourager leur créativité — mais qu’est-ce que c’est? A quoi ça sert? Qu’y fait-on? Quelques explications et un mini-guide pour démarrer.

Le but principal d’un site comme Orkut est de référencer qui connaît qui (qui est “ami” de qui). Concrètement, lorsque l’on entre dans la communauté, on indique qui sont les personnes de la communauté que l’on connaît déjà , et on invite ses amis “externes” à  rejoindre la communauté. Chaque membre peut ensuite fournir des informations dans son profil (autant ou aussi peu qu’il le désire).

On ne peut entrer dans la communauté que sur invitation. Autrement dit, il faut connaître quelqu’un qui est déjà  inscrit pour pouvoir y rentrer. Cela assure une certaine cohésion au réseau qui est en train de se construire.

La combinaison du réseau relationnel et des informations personnelles données dans les profils permet d’entrer assez facilement en contact avec les “amis des amis” avec lesquels on a des intérêts communs. On découvre également parfois des points communs que l’on ignorait avec des “amis” un peu distants!

La première chose à  faire lorsque l’on s’inscrit (après avoir reçu l’invitation nécessaire), c’est ajouter quelques informations dans son profil. Inutile de vouloir le remplir de façon exhaustive du premier coup — il vaut mieux répondre rapidement aux questions de base, et revenir par la suite compléter petit à  petit les parties plus “intéressantes” de son profil, au fur et à  mesure qu’on en sent l’inclination.

Ensuite, ajouter des “amis”. Les critères déterminant qui l’on considère comme “ami” varient de personne en personne — à  chacun de se faire les siens. Un bon moyen de commencer, c’est de faire le tour des amis de la personne qui nous a invité, pour voir s’il s’y trouve des gens que l’on connaît — et ainsi de suite. On peut aussi assez facilement (avec nom et prénom) regarder si les personnes que l’on connaît sont déjà  inscrites, et le cas échéant, leur envoyer une invitation en indiquant simplement leur adresse e-mail.

Les “relations” que référence Orkut sont à  double sens: si vous marquez quelqu’un comme votre ami, celui-ci reçoit une demande de confirmation — et vice-versa. A chacun ensuite d’accepter ou de refuser les demandes selon ses propres critères.

Une fois qu’on a une petite liste d’amis, on peut faire deux choses: les organiser en groupes (visibles à  soi seul pour autant que je puisse constater), et utiliser un certain nombre d’indicateurs pour les “évaluer” (le terme est mauvais mais je ne trouve rien de mieux).

On indique, pour chaque personne, sur une échelle optionnelle de un à  trois, à  quel point on trouve la personne “fiable”, “cool”, ou “sexy”. Ces points cumulés apparaissent ensuite dans le profil de la personne concernée, les points restant attribués de façon anonyme (il n’est donc pas possible pour autrui de savoir que vous avez attribué trois coeurs à  Jean). De plus, on peut s’annoncer en tant que “fan” d’une personne (il faut assumer, par contre, parce que c’est public), ou encore l’ajouter à  sa “hot-list” ou sa “crush-list”. Ces deux listes restent confidentielles, à  moins que vous figuriez également sur la “crush-list” de quelqu’un que vous avez mis dans la vôtre… (vous me suivez?). Dans ce cas, vous recevez une notification de votre intérêt mutuel!

Si la possibilité de contacts “amitiés-rencontres” ou “coquins-coquines” est bien entendu à  l’ordre du jour pour une partie de la population d’Orkut, le réseau ne se limite pas à  un succédané d’agence matrimoniale — loin de là . Un élément important du profil indique les motivations du participant: est-il là  pour se faire des amis, des contacts professionnels, trouver des gens avec qui partager diverses activités, ou rencontrer l’âme soeur (ou une âme de passage)? Ajouté aux autres informations données dans le profil, cela permet de se faire assez vite une idée des motivations de la personne concernée.

La dernière fonctionnalité d’Orkut dont je parlerai (et là , je pense que j’aurais fait à  peu près le tour de la question), ce sont les communautés. Chaque personne peut facilement s’inscrire à  autant de communautés qu’il le désire, ou en créer si elles manquent. On y trouve la communauté des webloggueurs francophones, celle des amoureux des chats, des habitants de Lausanne ou Paris, des paranoïaques d’Orkut, des fans de Manchester United ou encore des occidentaux parlant le hindi… Pour tous les goûts! S’inscrire à  une communauté n’engage à  rien, mais comme les communautés dont on fait partie sont listées sur notres profil, c’est un moyen relativement simple de donner des informations à  autrui sur ses activités ou ses intérêts.

Regardez quelles sont les communautés dont font partie les gens que vous connaissez. Utilisez la fonctionnalité de recherche dans la liste des communautés (par mots-clés par exemple, ça marche très bien), et si nécessaire, créez vos propres communautés et annoncez-les sur le forum de la communauté d’annonce de nouvelles communautés (très “communauté”, cette phrase, mais bon). Il y a aussi toute une série de “méta-communautés” concernant Orkut (une recherche pour ce mot-clé vous en donnera une liste.)

Si vous avez l’occasion de faire partie d’Orkut, et que vous n’êtes pas trop inquiet des risques de récupération marketing/publicitaire/que sais-je des informations que vous y fournirez, allez-y seulement. C’est fort amusant, et ce qui ne gâche rien, le site est très bien conçu (rapide et ergonomique). Si on se connaît et qu’il vous manque une invitation, faites-moi signe!

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