Etre Madame Blogs [fr]

[en] You may or may not know that I've become the person journalists contact around here when they have an article to write about blogs. Not always, but often. Media fame is neat, but can be tiring when it becomes routine, and you're filled with self-doubts on the part you're playing in giving the public a biased vision of what blogs and blogging are. A bit of history, some thoughts, and a little rant. If you don't read French, you're lucky -- you can come back later when I have more constructive things to say.

Je me souviens du tout premier téléphone que j’ai reçu de la part d’un journaliste. J’allais sur mes 19 ans, j’étais cheftaine scoute, et il s’agissait d’une sombre histoire concernant le terrain que nous désirions occuper durant notre camp d’été. J’ai bredouillé quelques réponses à  des questions dont je ne comprenais pas vraiment l’objet, sans même saisir que j’allais être citée dans un article.

Plusieurs années passent. Je suis en Inde. Je suis en train de marcher vers l’arrêt des taxis lorsqu’un homme à  scooter s’arrête à  ma hauteur et propose de me prendre en stop. J’accepte. Nous échangeons quelques banalités sur les raisons de ma présence en Inde. Il est journaliste. Il désire m’interviewer. Contre toute attente, l’interview se fait, et l’article paraît.

On est en Inde, le pays des aventures extraordinaires. Je rentre donc en Suisse avec l’article sous le bras, des tirages des photos, et une promesse morte-née de rôle dans un film hindi qui perdra son financement lors des événements du 11 septembre 2001. Je n’en reviens pas, je n’y crois qu’à  moitié, mais en Inde, tout peut arriver : il y a eu un article à  mon sujet dans le Pune Times.

Entre 2002 et 2004, je compte cinq interviews, dont quatre sur les blogs. C’est très excitant, je me sens tout à  fait honorée d’être digne de l’attention de ces Messieurs-Dames journalistes. C’est même assez incroyable de penser que ma petite activité sur Internet a une répercussion dans « le vrai monde ». Je passe à  la radio pour la première fois de ma vie, et je découpe quelques articles dans lesquels apparaissent mon nom.

Début 2005. Là , tout s’accélère : dès la publication de « Née pour bloguer » dans Migros Magazine, les interviews s’enchaînent. Le 20 février, je suis l’invitée du plateau de Mise au Point à  la Télévision Suisse Romande : 10 minutes de direct. Pour un baptême-télé, c’est énorme. Ça continue.

Pourquoi diable est-ce que je vous raconte tout ça ? Il y a deux raisons. La première, c’est qu’il y a depuis quelque temps des petites voix (dans mon entourage et ailleurs) qui chuchotent que je prends un peu trop de place dans la presse romande, et qu’il y a en Romandie des tas d’autres personnes aussi (voire plus) compétentes que moi en matière de blogs. La deuxième, c’est que je commence à  me sentir passablement blasée face à  toute cette attention médiatique, même si je l’apprécie, et que donner des interviews et voir mon nom dans la presse a perdu l’attrait de la nouveauté.

Je ressens ces temps le besoin de me situer un peu par rapport à  l’attention que portent les médias, et au statut de « Madame Blogs » qui semble être devenu le mien. je me pose beaucoup de questions. Est-ce que je fais du tort « aux blogs » en étant un peu l’interlocutrice privilégiée des médias sur le sujet ? Est-ce un peu de ce ma faute si maintenant, un blog est en Romandie un « journal intime d’adolescent plein de photos », à  l’exclusion de toute autre chose ? Est-ce que je sais vraiment de quoi je parle ? Devrais-je refuser des interviews ? Est-ce que je pourrais faire encore plus pour envoyer les journalistes qui me contactent vers d’autres blogueurs compétents que je connais ? Est-ce que je fais preuve de complaisance envers la presse ? Est-ce que la célébrité me monte à  la tête et m’aveugle…?

Pour commencer, disons-le haut et fort, je ne m’imagine nullement être l’autorité ultime en matière de blogs. Certes, j’ai des tas de choses à  dire sur le sujet, je connais la blogosphère (non ! une petite partie de la blogosphère !) de l’intérieur et depuis belle lurette, et je porte sur elle un regard doublement double : technique et humain, francophone et anglophone. Je sais bien qu’il y a des tas d’aspects des blogs et de l’Internet social qui m’échappent. Je ne peux pas tout suivre !

Mon métier principal n’a rien à  voir avec Internet et les blogs : il consiste à  enseigner l’anglais et le français à  des adolescents. Internet bouge vite, la blogosphère aussi, et de plus en plus de personnes travaillent dans le domaine. Il est normal que je paraisse « larguée » sur certains points : je suis une généraliste du blog, avec, un peu à  mon corps défendant au départ, une petite spécialisation dans les affaires adolescentes. Les généralistes en savent toujours moins que les spécialistes, c’est bien connu.

Plus j’y réfléchis, plus je me dis que ma principale qualité d’interviewée, avant ma « connaissance de la blogosphère », c’est peut-être simplement mon talent de vulgarisation. Je sais généralement expliquer les choses de façon à  ce que les gens comprennent. Je n’éprouve aucune difficulté à  mettre mes idées en mots. Je m’exprime plutôt bien, que ce soit par oral ou par écrit. Une journaliste avec laquelle j’avais sympathisé m’a dit une fois : « Tu te demandes pourquoi on t’appelle autant ? Mais c’est parce que tu nous mâches le travail ! »

Donc, voilà . Les journalistes romands ont leur « spécialiste-généraliste du blog » qui est plutôt bavarde (un ami journaliste m’a raconté son interview-cauchemar : un interviewé qui répondait à  ses questions par un grognement à  mi-chemin entre le oui et le non), qui leur facilite la tâche… et qui en plus est photogénique. Moi, je réponds aux interviews, qui se suivent et commencent à  se ressembler, je me creuse la tête (je vous promets !) pour leur proposer d’autres noms lorsqu’ils en cherchent ou lorsque leurs questions nouvelles dans des domaines qui me paraissent mieux maîtrisés par d’autres.

Souvent, je suis un peu empruntée : qui est la bonne personne à  interviewer sur tel ou tel aspect des blogs ? Je ne sais pas toujours… De loin pas. Je songe parfois à  mettre sur pied une liste de blogueurs romands avec leurs compétences. Mais par où commencer ? Qui inclure, qui exclure ? Je ne connais pas tout le monde ! Si je cite Untel mais que j’oublie Teltel, on va m’en vouloir, surtout si les personnes concernées gagnent leur vie (ou une partie) avec les blogs… C’est bête, mais je commence à  avoir peur du poids de mes mots.

Je trouve d’autant plus difficile de déterminer quelle est « l’attitude juste » à  avoir face aux médias que je suis bien consciente d’avoir des intérêts personnels en jeu. D’une part, les blogs me permettent également de gagner une partie de ma vie (enfin, j’essaye). D’autre part (pour des raisons bassement psychologiques que vous pouvez vous amuser à  interpréter si ça vous chante), je trouve du plaisir à  être sous l’oeil du public, tant que cela reste à  doses raisonnables, bien sûr : j’ai adoré passer à  la télé, j’aime parler en public, être prise en photo, voir mon nom écrit ailleurs que sur un écran… Vous voyez le topo. À quel moment ces intérêts personnels risquent-ils de prendre le pas sur mon ambition d’être une informatrice fiable et consciente de ses limites ? Mon rôle d’interprète de la blogosphère, pour les personnes qui m’interviewent, peut-il être corrompu par ma recherche d’attention ou des considérations pécuniaires, malgré la lucidité que j’essaie d’avoir à  leur sujet ? Au cas où vous en douteriez, je suis quelqu’un qui se pose beaucoup (trop) de questions.

Pour tenter de clore ce trop long billet, je reviens sur la situation concrète qui m’a incitée à  le rédiger : l’effet de nouveauté des interviews est passé. Ça me met un peu mal à  l’aise de dire ça, mais c’est devenu un peu la routine. Bien sûr, je réponds encore volontiers aux questions des journalistes, et ça me fait toujours plaisir que l’on s’adresse à  moi. Cependant (et là , je vous volontiers que ce sont les motivations pécuniaires qui me poussent), les interviews, cela prend du temps. Or les interviews (une amie à  moi était fort surprise de l’apprendre l’autre jour) ne sont pas rémunérées, et le temps est une denrée précieuse qui me manque toujours, même si je n’ai pas mon pareil pour le gaspiller. (Je vous épargne le triste récit de ma situation financière.)

Donc, je disais que je prenais volontiers de mon temps pour accorder des interviews. Mais. S’il vous plaît, Mesdames et Messieurs les journalistes, faites vos devoirs avant de m’interviewer. Allez visiter quelques blogs. Mettez les pieds sur le mien, c’est la moindre des choses. Allez jeter un coup d’oeil aux articles de vos collègues, afin de ne pas me faire répéter ce que j’ai déjà  dit trois fois. Il se trouve que j’ai écrit un article (bien modeste) sur les blogs, intitulé Les blogs : au-delà  du phénomène de mode. Allez au moins y jeter un coup d’oeil, cela vous donnera une petite idée de ce que je pense des blogs, en plus de quelques points de départ pour vous faire une idée par vous-même. Et, s’il vous plaît, évitez de me dire : « Donc, un blog, c’est un journal intime d’adolescent, c’est bien juste…? »

Bloggy Friday: ce vendredi [en]

Vous n’aviez pas oublié? Donc, comme d’hab, Ollie, Sam et moi allons manger une fondue au Café Romand vendredi qui vient, vers 19h30/20h00.

Comment…? Ce n’est pas ça, un Bloggy Friday?

Somme toute, ça dépend de vous. Le Bloggy Friday est une rencontre de blogueurs ouverte à  tous, qui tente de rassembler autour d’une table (et peut-être d’une bonne fondue) des personnes venant de divers coins de la Suisse Romande (et même d’ailleurs) pour parler de tout (et pas seulement de blogs).

Comme le Café Romand est relativement plein le vendredi soir, merci donc de vous annoncer pour que la Mère Denis puisse réserver la table. Je précise qu’il n’y a pas besoin de connaître d’autres participants pour venir!

Je me pose la question: ça marche chez les Genevois — faut-il rebaptiser les Bloggy Friday “rencontres de blogueurs lausannois”? (Ce qui serait stupide, j’aime justement le caractère Romand de ces rencontres…)

Liste des inscrits (qui s’allonge à  vitesse grand V):

  • bibi
  • Ollie
  • Sam (je leur ai pas demandé leur avis, mais z’ont intérêt à  être là )
  • Fabienne (comme promis)
  • Jérôme (peut-être avec copine française!)
  • Raph et Fredoche (nouvelles fraîches de la blogosphère)
  • Pascal (il veut s’asseoir à  côté de la Mère Denis!)
  • Julien (accepté uniquement s’il n’a pas d’empêchement de dernière minute)
  • Laurent essaiera de faire un saut (s’il ne reçoit pas trop d’e-mails entre-temps, SVP arrêtez de lui écrire)
  • Marco (sauf empêchement de dernière…)
  • Stéph (Lausannoise exilée à  Montréal)
  • Marc-o (avec un trait d’union, mais toujours, sauf empêchement… vous connaissez la suite!)
  • Anne Dominique (on va battre des records!)
  • puis toi aussi si tu laisses un mot dans les commentaires 🙂

Tombé au front:

  • Simon (Pas de giraffe pour lui mais une grosse crève)

Document sur les blogs à  l'attention des ados [fr]

[en] A French brochure on blogs for teenagers. I'm pretty pleased to see that they say the same things I've been saying in my conferences for nearly a year now.

Via Pointblog, un document tout à  fait bien fait (PDF) sur les blogs, destiné aux ados.

Je m’avoue assez satisfaite de voir que le contenu de ce document coïncide avec ce que je raconte dans mes conférences sur les blogs dans les écoles (on va commencer à  savoir que je fait ça, je sais!)

Je profite de l’occasion pour rappeler l’existence de Blog sur Internet (PDF), un document similaire de deux pages publié par le Service Ecoles-Médias du Canton de Genève.

A quand un document comme celui-là , mais publié par le DFJ à  l’attention des écoliers vaudois?

En direct des studios de Couleur3 [fr]

[en] Recording of the radio show (in French of course). Photos and URLs of people present.

Demain, sur Couleur3: Société Anonyme sur les blogs [fr]

I’ll be on the radio again Tuesday night from 8-10pm. You can listen to me online if you like. A recording of the show will be available once we’re done. Of course, it’s all in French!

[en] I'll be on the radio again Tuesday night from 8-10pm. You can listen to me online if you like. A recording of the show will be available once we're done. Of course, it's all in French!

Demain mardi, entre 20h00 et 22h00, branchez-vous sur Couleur3 si vous voulez entendre parler de blogs, dans un ‘Société Anonyme’ consacré au sujet.

Sam et moi-même serons quelque part au bout du micro en compagnie d’une jolie brochette d’autres personnes dont j’ignore pour l’heure l’identité.

Si vous ne captez pas Couleur3, vous pouvez écouter en direct sur le net. Si vous ratez l’émission, vous pouvez l’écouter en différé (lien suivra). Comme toujours, vous pouvez chercher la bonne fréquence pour votre coin de la Romandie (ou d’ailleurs, on sait jamais).

Samuel en action

Photos en direct de l’émission sur Flickr. (Ou bien ici si jamais cela pose problème.)

Shitleys [en]

When Skyrock decide to launch an instant messenger to keep our skyblogging teenagers even more hooked, they add animated emoticons to it. Neat, huh?

Now, I ask you, what on earth had they smoked when they decided to name them shitleys?

(And it isn’t just bad in English, “shit” is a slang word for “weed” in French.)

This is what our country’s youth will soon be chatting with. I don’t think I’m going to be out of work anytime soon.

Journée médiatique [fr]

[en] Radio interview about blogs. Click on the loudspeaker and move the cursor to 1:35 minutes. Enjoy!

C’est la journée… si vous voyez ce billet à  temps, branchez-vous sur Couleur3 (passage prévu vers 17h30-18h00, je ne suis plus sûre)…

Si jamais, pour la radio “classique”: recherche de fréquences.

Interview Couleur3

L’émission est en ligne. Cliquez sur le haut-parleur, puis avancez le curseur jusqu’à  1:35…

Mise à  jour 19.12.05: Je l’ai pris en photo parce qu’il me menaçait avec son téléphone mobile “Oui, il y a une photo de moi, aussi!”.

Article dans Le Matin d'aujourd'hui [fr]

[en] My first big hairy troll, following an article in Le Matin. Enjoy it if you understand French, but please refrain from feeding it.

The gist of the article is that, probably due to the excessive media attention teen blogs are getting around here, businesses, celebrities, and other politicians (as well as normal people) have trouble viewing blogs as a medium for communication and collaboration. They are stuck in the "personal journal" vision of blogging, which is IMHO a little limited.

On l’attendait pour vendredi, puis samedi, et c’est aujourd’hui qu’il sort: Blogs: les Romands largués! (on admire les nuances habituelles de la vitamine Orange dans le titrage — à  leur décharge, la première page dit “à  la traîne”, ce qui est à  mon avis bien mieux).

Je remercierais d’abord mes lecteurs (qui, je l’espère, me connaissent un peu) de ne pas nourrir le gros troll poilu qui est allé s’installer dans les commentaires de la page presse de ce site. (On peut ne pas être d’accord avec ce que je dis, mais ce serait la moindre des choses d’argumenter un tantinet, merci beaucoup.)

Bien sûr, c’est Le Matin, ça peut manquer un peu de nuances. Comme toujours, on parle 30-45 minutes avec un journaliste (fort sympathique) et nos paroles se trouvent résumées en quelques citations retravaillées. Il faut connaître les limites inhérentes au média en question, et les conditions dans lesquelles travaillent les journalistes.

En gros, mon point de vue est le suivant: à  force que la presse nous rabâche les oreilles avec les blogs d’ados, la Romandie ne voit le blog que comme un journal personnel sans application “sérieuse”. Je pense que la place grandissante des blogs (dans le monde Anglo-Saxon, en France…) prouve amplement que c’est une vision étriquée du blog, et que celui-ci a un rôle à  jouer dans notre monde. (Je vous épargne l’argumentaire par paresse, si cela s’avère nécessaire, je m’y collerai peut-être une fois.)

Disclaimer (comme on dit):

  1. Je sais que j’ai une petite tendance à  penser que “le blog va sauver le monde” — donc, je suis un brin idéaliste.
  2. Je ne suis pas (de loin pas) une spécialiste du “blog-dans-le-business”.
  3. Comme ceux qui étaient à  la table ronde de la SISR ont pu le voir, ma tête passe encore les portes (si vous ne savez pas de quoi je parle, ne vous inquiétez pas).

Complément d’information (11:20)

Si l’article peut en effet donner cette impression, je ne pense nullement qu’il n’existe pas (assez) de blogs “adultes” en Suisse Romande. Je sais qu’il y a des tas de personnes qui font des choses intéressantes, parfois dans leur coin, parfois en petits groupes. Je connais plusieurs personnes qui font “bouger” les blogs par ici, ce n’est pas parce que la presse s’adresse souvent à  moi (pour une question de dynamique “cercle vicieux” ou “cercle vertueux”, selon le point de vue) que je suis la seule personne à  avoir quelque chose à  dire sur les blogs ou que je me prends pour “la référence” en la matière en Romandie.

Ce que je pense, par contre, c’est que ces blogs “sérieux” manquent de visibilité, et par conséquent, je crois que le public en général a une méconnaissance de ce que peuvent apporter les blogs sur un plan autre que celui du “personnel-relationnel” du “blog privé”.

Pour remettre l’article en contexte, la demande initiale du journaliste Jean-François Krähenbühl concernait les blogs de célébrités romandes. J’ai été bien empruntée, comme l’a très justement deviné Jérôme, et la conversation a dévié sur diverses choses, entre autres mon hypothèse pour l’absence de “blogs de stars” dans notre région — hypothèse que vous retrouvez dans l’article.

Blogs Can Hurt Reputations [en]

[fr] Mena Trott parle d'une situation ou une accusation erronnée contre une entreprise demeure néanmoins numéro deux dans les résultats Google pour le nom de ladite entreprise.

While the reason why Zawodny received the mail and everything else was more or less amicably sorted out, the original post is now the number 2 result in Google for “Krause Taylor.” And throughout a number of weblogs, the post was linked to by its original title “Krause Taylor spams weblogs.”

A firm like KTA, which has been around for years, can luckily rely on its positive reputation to lessen the blow of an inflammatory weblog post. But regardless of the circumstances or reality of the situation, they still have to deal with this post being a part of the permanent Google record.

Mena Trott

As I say in French in my previous post about Google and the use of full names in blogs, we bloggers have power, and with that power comes responsability. Are we really prepared for it?