Comment démarrer avec Twitter [fr]

[en] I write a weekly column for Les Quotidiennes, which I republish here on CTTS for safekeeping.

Chroniques du monde connecté: cet article a été initialement publié dans Les Quotidiennes (voir l’original).

Twitter commence à faire partie du vocabulaire courant en Suisse Romande. Si tout le monde n’a pas un compte (de loin pas!), un nombre croissant de personnes savent ce qu’est Twitter, ou du moins en ont entendu parler, et désirent l’essayer.

Comme beaucoup d’outils composant l’internet d’aujourd’hui, Twitter est techniquement extrêmement simple à utiliser. La simplicité s’arrête là, malheureusement.

Tout comme savoir taper des mots dans un traitement de texte ne fait pas de vous un grand auteur, et aller à une soirée de réseautage ne signifie pas que vous allez en repartir le carnet d’adresses plein de contacts intéressants, réussir à composer des messages de 140 caractères dans le champ d’envoi de Twitter ne garantit pas que vous en tirerez quoi que ce soit.

Mais qu’est-ce qu’on peut donc attendre de Twitter? A quoi est-ce utile?

  • se construire un réseau de veille riche et réactif
  • créer de nouveaux contacts autour de centres d’intérêt communs
  • consolider et développer des contacts existants
  • avec le temps, et de la persévérance, s’entourer d’un réseau qui pourra devenir actif pour soi.

Tout ça ne se fait pas en une semaine, ni même en un mois. A part pour quelques chanceux, cela ne se fait pas tout seul et ça demande du travail. C’est la dure réalité! On a souvent des attentes complètement idéalisées de la rapidité et de l’efficacité des médias sociaux, vu qu’on est abreuvés par des histoires à succès impressionnantes, ces exceptions qui font de beaux titres dans les journaux. (“Marketing viral”, ça vous dit quelque chose?)

Bref, Twitter c’est un outil de création et de gestion de réseau extrêmement utile, et ça vaut la peine de s’accrocher un peu durant la période ingrate du début. Pour ceux qui se retrouvent un peu démunis une fois leur compte créé, voici quelques conseils de démarrage:

  • ne perdez jamais de vue que Twitter est un réseau social asymétrique: vous pouvez suivre qui vous voulez sans qu’ils doivent vous suivre en retour — de même, ne vous sentez pas obligé de suivre en retour tous ceux qui vous suivent
  • regardez parmi vos amis/connaissances et dans votre réseau existant qui a déjà un compte Twitter et suivez-les
  • la plupart des blogueurs sont sur Twitter — si vous appréciez un blog, suivez donc son auteur
  • utilisez le moteur de recherche de Twitter pour suivre des gens qui vous paraissent intéressants ou qui abordent des sujets qui vous interpellent
  • gardez un oeil sur les personnes qui se mettent à vous suivre (vous voudrez probablement en suivre certains en retour), mais ne tombez pas dans le panneau de ceux qui suivent un maximum de personnes juste pour gonfler leurs statistiques
  • de façon générale, suivez avec discernement mais généreusement: dans le doute, abonnez-vous à un compte qui paraît intéressant — quitte à vous désabonner après quelque temps si votre première impression ne se confirme pas
  • utilisez votre compte Twitter pour partager pensées intéressantes ou liens glânés ici ou là au fil des journées, et pas juste pour promouvoir vos activités ou poser des questions (tout est une question de dosage, et le dosage maximum pour le contenu “promotionnel” est vite atteint)
  • répondez aux gens que vous suivez lorsque c’est pertinent (ce dernier bout est capital: s’il n’y a pas de vraie valeur ajoutée, mieux vaut se taire).

Et finalement, le conseil le plus important que je puisse vous donner: intéressez-vous aux gens. C’est la meilleure recette de réseautage que je connaisse, en ligne ou hors ligne.

Tweetez bien!

Google Buzz, il faut en parler quand même [fr]

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Chroniques du monde connecté: cet article a été initialement publié dans Les Quotidiennes (voir l’original).

J’essaie d’éviter de me jeter sur les sujets d’actualité, parce qu’il y en a assez qui font déjà ça, et souvent bien mieux que moi. Mais je vais quand même dire quelques mots sur Google Buzz, que vous avez vu passer dans votre boîte e-mail si vous avez une adresse Gmail.

Google Buzz, c’est la réponse de Google à Twitter et Facebook. Un flux de nouvelles provenant de votre réseau, auxquelles on peut répondre, un ruisseau de vie numérique dans lequel on plonge quand bon nous semble.

Jusqu’ici, et compte tenu du peu de temps que j’ai passé avec ce nouveau jouet, il y a deux commentaires intéressants à faire: l’un concernant la nature des publics auxquels on s’adresse via les médias sociaux, et l’autre concernant (encore et toujours) la vie privée. Et comme on pourrait s’y attendre, ces deux problématiques sont liées.

Le jour du lancement de Buzz, coup de fil d’un journaliste, ancien camarade d’études, qui me pose une question tout à fait pertinente: y a-t-il encore de la place pour un nouvel acteur face à Twitter et Facebook? Oui, clairement, il y a de la place. Il y a de la place, parce que l’élément déterminant dans les médias sociaux, plus que la technologie, c’est la communauté. Les gens sur Twitter ne sont pas les mêmes que les gens sur Facebook, et ceux-ci sont encore différent de ceux qui vont utiliser Buzz.

C’est la façon dont se construit notre monde dans les médias sociaux: des publics différents dans des endroits différents, mais qui se recouvrent partiellement. Du coup, on ne parle pas aux mêmes personnes via Facebook, Twitter, ou Buzz — même si certains essaient de tout centraliser-harmoniser-uniformiser en synchronisant leurs mises à jour sur tous ces services.

C’est ces publics différents qui ont été à la base d’une levée de boucliers assez immédiate et violente à l’encontre de Google Buzz, dans les jours qui ont suivi sa mise en service. En effet, Google Buzz propose de “peupler” votre liste de personnes “à suivre” en se basant sur les personnes avec qui vous chattez et correspondez le plus souvent.

Ça peut paraître une bonne idée a priori (ces personnes sont effectivement probablement des personnes importantes de votre monde) mais il y a un gros hic: Google Buzz est public, alors que nos conversations par e-mail ou par chat ne le sont clairement pas. Est-ce qu’on a vraiment envie d’exposer aux yeux du monde entier quelles sont les personnes avec lesquelles on chatte et on e-maile le plus? Probablement pas. (Pour ma part, j’ai été proprement horrifiée quand j’ai découvert que ma liste de “contacts proches” avait ainsi été rendue publique à l’insu de mon plein gré… enfin, pas vraiment à mon insu, car j’ai cliqué “OK”, mais je ne m’étais vraiment pas rendu compte de ce que je faisais!)

Heureusement, Google est à l’écoute, et a réagi rapidement à ces soucis de confidentialité en modifiant les réglages par défaut de Buzz.

Une source de confusion, à mon avis, est l’emplacement de Google Buzz. Eh oui, dans votre boîte de réception e-mail! Si c’est pas mélanger le public et le privé, ça, je ne sais pas ce qui l’est. Il faudra s’attendre à bien des confusions, comme après les changements dans la politique de confidentialité de Facebook, où l’on verra des internautes innocemment partager avec le monde entier des informations qu’ils destinaient à un public bien plus restreint… un des éternels problèmes d’internet.

Google Buzz Privacy Issue: How to Hide People You're Following on Your Profile [en]

Yesterday, I got a call from a journalist about Google Buzz. I didn’t have much to say as I hadn’t read up on it and my account was not active yet. A few hours later I got a chance to play with it a few minutes before going out, quite liked it, left it at that.

Today, I’m pretty disturbed. Without going into deep analysis, here is the reason: Google Buzz displays the list of people I’m following (and those who follow me) on my public Google Profile.

Why is this an issue? After all, Twitter as been displaying followers/followees forever.

This is an issue because the default people Google Buzz makes me follow when I activate the service are the people I chat with and e-mail the most.

Chatting and e-mail happen in the private space. It’s nobody’s business who I chat with most, and who I e-mail regularly. I do not want that data exposed.

Buzz, on the other hand, is “public”. It’s Twitter-like. Come to think of it, I’m not sure it belongs anywhere near my inbox. (Wave might, though, but that’s another story.)

This is a nasty messy ugly mixture of public and private, where private information is suddenly made public without us being really aware of it.

Thankfully, there is a way to hide those lists from your Google Profile. Edit your profile and uncheck the “Display the list of people I’m following and people following me” checkbox on the right, as in this screenshot.

Hide people you're following on Buzz

I’ll quote from the article I mentioned above, for what Google should have done here:

The whole point is: Google should just ask users: “Do you want to follow these people we’ve suggested you follow based on the fact that you email and chat with them? Warning: This will expose to the public who you email and chat with most.”  Google should not let users proceed to using Buzz until they click, “Yes, publish these lists.”

Or simply, make these lists private by default.

Update 14:35: Suw Charman-Anderson has some thoughts on Google Buzz: Not fit for purpose that you also might want to read.

Update 12.02.2010: Google have reacted to the concerns about “following list” privacy and have planned some changes. Suw comments upon them at the bottom of her updated post.

Blog ou forum? [fr]

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Chroniques du monde connecté: cet article a été initialement publié dans Les Quotidiennes (voir l’original).

Une question revient souvent autour de moi: quelle est la différence entre un blog et un forum? Oui, il y en a une.

C’est à la fois une différence éditoriale, et une différence d’outil. Le lien entre ces deux différences, c’est un peu comme la poule et l’oeuf — on va éviter de se casser la tête dessus.

Si le format superficiel d’un blog ou d’un forum paraît similaire, voici quelques différences fondamentales:

  • le blog a un auteur (ou des auteurs) clairement distinct des lecteurs-commentateurs
  • sur un forum, chacun peut lancer un sujet, et c’est la discussion qui s’ensuit qui occupe le devant de la scène — tout le monde est au même niveau
  • les commentaires sur un blog ont clairement un autre statut que les articles principaux qui en forment la base
  • sur un forum, c’est la voix de la communauté qui émerge, alors que sur un blog, c’est celle de l’auteur, commentée parfois par les lecteurs
  • le blog a un niveau d’ordre (d’organisation) plus élevé que le forum, en général
  • si le forum est un lieu pour discuter et échanger, le blog reste un lieu pour publier du contenu, avec droit de commentaire et de réponse.

Les outils (CMS) que l’on utilise pour mettre en place un blog ou un forum ne sont pas les mêmes, techniquement, même si parfois les fonctionnalités semblent se rejoindre. WordPress, par exemple, est clairement un outil de blog, et pas de forum, alors que phpBB est un outil de forum, et non de blog.

J’espère que ces quelques points auront aidé à clarifier la distinction entre forum et blog. Malgré sa popularité dans le discours des gens et des médias, le blog reste assez mal compris et grand nombre de craintes qui lui sont liées prennent racine dans la confusion avec le forum, ou pire… avec le chat.

Facebook: le règne du semi-public [fr]

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Chroniques du monde connecté: cet article a été initialement publié dans Les Quotidiennes (voir l’original).

En décembre, Facebook a mis en place de nouveaux réglages de confidentialité pour ses utilisateurs. J’ai passé la journée à lire, tester, et enquêter sur la question en préparation d’un atelier que je donne la semaine prochaine et ai compilé une petite liste des principales conséquences de ce changement pour ceux d’entre vous que ça intéresse. Je vous laisse par contre aller lire tous seuls comme des grands “Peut-on encore parler de vie privée sur Facebook?” chez ReadWriteWeb France si vous voulez des détails, parce que ce qui m’intéresse aujourd’hui c’est une problématique plus large:

  • le “véritablement privé” n’existe pas en ligne (on pourrait même aller jusqu’à dire qu’il n’existe pas dans les espaces numériques)
  • de plus en plus, on voit tous un internet différent.

En bousculant nos réglages dans le sens du “moins privé”, Facebook a au moins le mérite de nous encourager à nous arrêter pour nous poser des questions. Qui précisément peut voir ce que je mets sur mon profil, ou ailleurs sur internet, pendant qu’on y est? Si j’écris un message sur le mur de quelqu’un d’autre… Est-ce que je me rends compte que selon les réglages du propriétaire du mur, mon gribouillis est potentiellement visible au monde entier? Et si mes photos de soirée sont accessibles aux amis de mes amis… ça fait vite beaucoup de monde.

Toutes ces questions sont souvent bien floues pour le public non spécialiste, même si la plupart des informations publiées sur Facebook sont au pire embarrassantes si elles tombent entre les mauvaises mains. Par contre, il faut à mon avis prendre au sérieux ce manque de conscience du caractère semi-public de nos expressions numériques, ne serait-ce que parce que celles-ci peuvent être copiées, multipliées, et diffusées à l’infini en quelques clics de souris. Internet bouscule nos catégories “public” et “privé”, et il est normal qu’on ne sache pas intuitivement comment s’y comporter sans dérapages.

Tirer des boulets rouges sur Facebook n’est pas non plus la solution (même s’il faut protester quand un service qu’on utilise nous fait des entourloupes du genre, clairement) puisque de plus en plus, nous faisons l’expérience du web et d’internet à travers des comptes utilisateurs qui en personnalisent le contenu. Un exemple? Les résultats d’une recherche Google, désormais, sont personnalisés pour chaque utilisateur. Eh oui: les résultats que vous voyez ne sont plus forcément ceux de votre voisin (lire cet excellent topo sur la question si la langue de Shakespeare ne vous rebute pas).

Comprendre qu’on voit tous un web différent, que les règles régissant qui voit quoi sont complexes et nous permettent ainsi difficilement de prédire ce que voit l’autre, que le privé comporte toujours une certaine part de public (et peut le devenir brutalement): des compétences indispensables pour appréhender la culture numérique à laquelle il est de plus en plus difficile d’échapper, à moins de se résoudre à vivre tout seul sous un très très gros caillou.

Sur ce, je vous laisse filer faire le ménage dans vos paramètres de confidentialité Facebook, histoire de démarrer l’année 2010 d’un bon pied!

Facebook Privacy Settings: First Results [en]

I spent most of my day reading a collection of posts about the privacy setting changes Facebook made in December 2009 (thanks, David!) and looking at the screenshots of privacy setting pages a bunch of you sent me (thanks so much — if you haven’t sent me screenshots and would like to do it now, it’s not too late!) Thanks a lot also to those of you on Twitter who helped me out by answering questions or giving me feedback on what was or not visible on certain pages.

So, here is an unordered list of my preliminary findings:

  • Your profile and certain elements of it are “publicly available information” and there’s nothing you can do about it: your name, profile photo, list of friends, pages you are a fan of, gender, networks to which you belong, and current city (so don’t try to hide your list of pages from your public profile, you can’t).
  • You cannot hide your list of friends from your friends, and by default, it appears on your public profile (steps to remove your friends’ list from your public profile are a little counter-intuitive).
  • Your relationship status, gender preference and “looking for” information are now in the same setting as who are your family members. Unless you set this to “only me” your “relationship stories” will be published to your news feed (there used to be a way to opt out certain types of “stories” from your newsfeed — that is not possible anymore). Anybody else notice how there are suddenly more “relationship stories” in your newsfeeds? 😉
  • It seems that the “show public profile in search engine results” is now checked by default, even if you had unchecked it previously. You might want to make sure it’s the way you want it. (Anybody else getting an annoying alert asking you if you’re scared of search engines?)
  • Did you know that your friends can share information about you through the applications that they install?
  • Checking out my ex-students profiles (I’m not friends with them, but have “common friends” with many) I got to see a lot of wall posts and photographs that were probably not intended for the public at large. This tells me that they’re probably not aware of how public what they are posting is (even if most of it is quite innocuous, it’s a problem that people do not have a clear picture of how public or private the information they publish is).
  • Based on the screenshots I received, not many people seem to be taking advantage of friend lists to manage their privacy. I have lists and love the idea of being able to use them like this, but curating the lists is a lot of work and mine are very messy.
  • One of the big changes is that you can now specify how public each item you post is. However, I’m not sure how “Everybody” is supposed to access one of my wall posts if my public profile does not show my wall (my posts are by default “Friends Only”).
  • If you post on a friend’s wall, that posting inherits your friend’s privacy settings for “Posts by friends” (which might be “Everybody”!) and as far as I can tell, you have no way of knowing what those settings are. It also seems that when you comment upon a post, the comment inherits the privacy settings of the commented item (not 100% sure about this, can anybody confirm)?
  • You cannot completely hide from applications anymore.

Always happy to receive more screenshots or interesting links.

Call For Screenshots: Facebook Privacy Settings [en]

I’m giving a workshop on Wednesday to a group of teachers on Facebook privacy settings. Of course, Facebook changed their privacy settings in December, so I’m having to scramble to get up to speed before giving the workshop. This is why I’m asking for your help.

I was pointed to an article about the new settings, but I’m sure there are other good ones out there: 10 New Privacy Settings Every Facebook User Should Know — please leave links to articles you found useful in the comments.

The main thing I’d like to as your help for is that I’d like a little collection of examples of privacy settings — mainly to help me understand what settings people are using, and possibly as examples to show at the workshop. I will anonymise any identifying information like e-mail addresses etc which might appear in the screenshots, no fear! Here are links to the various pages I’d love to receive screenshots of, if you have a few minutes to indulge me (e-mail firstname dot lastname at gmail — you know what my name is, don’t you?):

Don’t feel like you have to send me screenshots of all of these if you think it’s a lot — anything more than nothing is great for me. If you want to explain why you use certain settings, I’d love to hear about it too (in the comments or by e-mail).

A huge thanks to those of you who’ll take a few minutes to provide me with material!

Reading Online: Readability and Instapaper [en]

[fr] Deux outils à adopter si vous lisez beaucoup sur le web: Readability et Instapaper -- le premier pour rendre les textes lisibles, le deuxième pour créer une "pile de lecture".

Two tools you should learn to use and love if you like wandering around the web for interesting stuff to read: Readability and Instapaper.

Readability is a bookmarklet which reformats the main content on the page your reading, getting rid of the cruft and the way-too-small fonts to make the text comfortable for you to read. Before creating your bookmarklet, you can tweak the settings to your liking.

Instapaper also comes in bookmarklet form (and as an iPhone app) which allows you to “save for later reading”. When you feel like reading, head over to Instapaper.com and read all you like.

The combination of the two is just wonderful.

E-mail, quand tu nous tiens [fr]

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Chroniques du monde connecté: cet article a été initialement publié dans Les Quotidiennes (voir l’original).

L’e-mail, c’est proprement merveilleux, sauf quand on est noyé dedans. Pourtant, il existe un certain nombre de choses assez simples que l’on peut faire pour sortir la tête de l’eau. Beaucoup sont ceux qui en connaissent au moins certaines, bien moins nombreux ceux qui les appliquent: désactiver les notifications automatiques d’arrivée d’e-mail, utiliser des filtres, mettre des répondeurs automatiques, encourager ses interlocuteurs à employer d’autres moyens de communication, par exemple.

Le cauchemar de l’e-mail est à deux dimensions:

  1. la consultation compulsive
  2. la masse d’informations à traiter.

Eviter la noyade est rendu d’autant plus difficile que beaucoup d’institutions (et les individus qui les peuplent) souffrent d’une compréhension très naïve de certains mécanismes liés à l’utilisation de l’e-mail.

Saviez-vous par exemple:

  • qu’en cédant à la tyrannie de la réponse immédiate, on encourage ses correspondants à compter dessus?
  • qu’à chaque interruption, il faut une bonne minute pour reprendre le train de ses pensées, et bien plus pour se replonger dans ce que l’on faisait?
  • que tout programme e-mail est muni d’un moteur de recherche dont l’utilisation rend inutile une grande partie du temps consacré à trier ou archiver ses messages?
  • que la compulsion à vérifier sans cesse son e-mail est motivée par un système (implicite) de récompenses aléatoires — méthode que l’on utilise dans le dressage des animaux?
  • que dans de nombreuses situations, l’e-mail peut (et devrait!) être avantageusement remplacé par d’autres technologies privilégiant les échanges dans des espaces partagés, plutôt que privés comme la boîte e-mail: forums, messagerie instantanée, blogs, wikis…?

J’avoue être sans cesse ébahie qu’à l’heure où l’e-mail joue un rôle aussi central dans nos vies professionnelles, on attend de tout un chacun qu’il ait la science infuse et sache se débrouiller pour être efficace avec cet outil pourtant complexe et délicat à manier. Je ne parle bien entendu pas ici de technologie, mais de culture. Comme avec presque tout ce qui touche de près ou de loin à internet, c’est en effet là que ça coince.

Si vous ne deviez faire qu’une seule chose? Si votre ordinateur vous alerte (son, message) de l’arrivée de chaque nouvel e-mail… désactivez cette notification!

Vous lisez l’anglais et désirez approfondir le sujet?

Manuel de survie Twitter pour francophones [fr]

[en] A survival guide to Twitter in French. If you're an English-speaker, head over to the Twitter support site or fan wiki.

Mise à jour 03.2010: Une grande partie de ces instructions (tout ce qui touche aux SMS, en particulier) n’est plus valable aujourd’hui. Par contre, les explications sur la nature de Twitter et son caractère public restent valables.

Cela fait des mois que je veux écrire ce « manuel de survie Twitter pour francophones ». Si vous débarquez (vous êtes pardonnables, ne vous en faites pas), filez vite lire Twitter, c’est quoi ? Explications… ou écouter la Capsule de Pain consacrée à Twitter. Si votre première réaction est de l’ordre de « c’est nul, ce truc ! », vous pouvez encore lire Pas capté Twitter.


En très simple, Twitter est un service qui vous invite à envoyer la réponse à la question “que faites-vous en ce moment?” à vos amis — par internet ou par SMS.

Vous êtes encore là ? Très bien. Voici trois points importants à retenir :

  • avec Twitter, on ne choisit pas à qui on envoie ses messages ; ce sont les destinataires qui choisissent ce qu’ils veulent recevoir
  • Twitter permet de faire la jointure entre le Web et le téléphone mobile ; le service y fonctionne de façon quasi identique
  • Twitter ne devient véritablement intéressant que lorsque l’on est connecté à plusieurs personnes. N’hésitez donc pas à convaincre deux ou trois amis de s’inscrire en même temps que vous.

En pratique, comment est-ce que ça se passe ? Je vais vous présenter deux façons de vous inscrire (sur le Web et par SMS). Ensuite, je vous apprendrai les quelques commandes importantes pour pouvoir utiliser cet outil de façon agréable.

Inscription par SMS

Si vous avez reçu un SMS d’invitation de la part de Twitter, c’est sans doute que l’un de vos amis, déjà utilisateur du service, désire que vous le rejoignez.

Si vous n’avez pas reçu d’invitation, rien n’est perdu! Il vous suffit d’envoyer un SMS au +447624801423 (le numéro de Twitter) avec votre première mise à jour. Twitter vous répondra par un SMS demandant de choisir un nom.

Répondez au SMS de Twitter par un message contenant le nom d’utilisateur que vous aurez choisi. Vos amis utiliseront ce nom pour s’adresser à vous ou vous envoyer des messages directs. Gardez-le simple ! Les messages que vous envoyez à Twitter seront disponibles à l’adresse http://twitter.com/VotreNomD'Utilisateur (voir plus bas, « C’est public ! »).

Ajoutez également le numéro de Twitter à vos contacts.

Attendez le SMS de confirmation de Twitter. (Si vous êtes trop pressés, comme il m’est arrivé, votre deuxième message risque de dépasser le premier, et vous vous retrouverez avec un nom d’utilisateur faisant 15 km de long. On peut le changer par la suite, mais c’est embêtant.) Si le SMS n’arrive pas, je vous suggère de passer directement à l’étape d’inscription sur le Web, que vous devrez faire de toute façon.

Lorsque vous allez finaliser votre inscription sur le site Web et que vous utilisez déjà Twitter, on vous invite à spécifier d’entrée votre numéro de téléphone, qui sera ainsi automatiquement relié à votre compte.

Twitter par SMS

Attention, utiliser le format international de votre numéro de téléphone ! (Pour la Suisse, il commencera avec +41…) La suite de la procédure d’inscription à la même que si vous n’aviez pas encore commencé à utiliser votre téléphone avec Twitter.

Inscription sur le Web

Si vous n’avez pas été invité par SMS, et que vous voulez faire tout ça sur le Web, il faut commencer ici.

Bon, c’est en anglais, mais ce n’est vraiment pas sorcier. Direction le formulaire d’inscription (si vous avez fait l’étape précédente, vous y êtes déjà) :

Twitter / Create an Account

Pas dur, non ? Vous pouvez maintenant vous lancer :

Twitter

Si le coeur vous en dit, ajoutez une photo pour vous représenter et quelques informations supplémentaires.

Activer les SMS

Attention, étape inutile si vous avez commencé à utiliser Twitter depuis votre téléphone mobile.

Pour que tout soit bien, il nous faut ajouter le téléphone mobile. N’ayez crainte, Twitter ne fonctionne pas aux SMS surtaxés. En Suisse en tout cas, recevoir des SMS ne vous coûte rien, et envoyer un SMS à Twitter, même si le numéro de téléphone est anglais, coûte la même chose qu’envoyer un SMS en Suisse.

Twitter: ajouter téléphone

Twitter va vous demander de confirmer votre numéro de téléphone en envoyant un SMS avec un code. Cela évite que des personnes malintentionnées n’utilisent votre numéro de téléphone pour s’inscrire !

C’est public !

Prudence ! Rappelez-vous que les messages que vous envoyez avec Twitter apparaissent sur le Web : n’importe qui peut donc les lire. Même avec un pseudonyme, quelqu’un pourrait un jour vous reconnaître. Tenez-en donc compte.

Vous avez bien entendu la possibilité de protéger vos messages en cochant la case « Protect my updates » sur la page des réglages. Ils ne seront visibles qu’aux personnes qui décident de vous suivre, ce que n’importe qui peut faire sans demander votre autorisation, même si vous avez la possibilité de bloquer certaines personnes après coup et à qui vous aurez donné votre autorisation.

Cela ne rend pas vos messages privés, mais vous donne un peu de discrétion. Gardez à l’esprit que vos mises à jour vont apparaître sur les pages de ceux qui vous suivent, et qu’il est vite fait d’oublier que quelque chose est privé. Une saisie d’écran, c’est si facile!

Comme toujours, donc, les choses « privées » que l’on ne désire pas mettre sous les yeux de tout le monde (inconnus, mais surtout amis) ne devraient pas se mettre sur Internet, sauf dans un espace protégé par un bon mot de passe (et encore…)

Inviter des amis

Plus on est de fous, plus on rit, et plus on est d’amis, plus Twitter montre sa valeur. Inviter donc quelques amis à vous rejoindre, surtout s’ils se connaissent ! Envoyez-leur aussi l’adresse de ce guide de survie pour leur faciliter la tâche.

La formule magique, c’est « invite +417xxxxxxxx », sans les guillemets et en remplaçant le numéro de téléphone par celui de votre ami bien entendu, que vous pouvez envoyer par SMS à Twitter ou bien directement par le Web.

Ils recevront donc un SMS d’invitation de la part de Twitter, auquel ils pourront répondre comme décrit plus haut.

Suivre des personnes déjà inscrites

Si vous connaissez des personnes qui sont déjà chez Twitter, demandez-leur leur nom d’utilisateur. Vous pouvez les ajouter soit en envoyant le message « on nomd’utilisateur » à Twitter, soit en vous rendant sur leur page Twitter (http://twitter.com/nomd’utilisateur) et en cliquant sur le petit bouton « Follow » qui se trouve au-dessous de leur nom :

Twitter -- Follow

Ensuite, cliquer sur le bouton « on » pour activer la réception des messages de cette personne par SMS :

Twitter, SMS on

En cherchant, vous pourrez trouver les annonces officielles Twitter ainsi que les comptes de la joyeuse équipe qui fabrique ce merveilleux outil : biz, ev, jack, blaine, britt… Moi, je suis par ici

Gérer ces satanés SMS

Suivant combien de personnes vous décidez de suivre, vous courez le risque de vous retrouver assez rapidement inondé de SMS — particulièrement si vous comptez parmi vos amis des irrépressibles bavards comme moi. En plus, on a tous des seuils de tolérance aux SMS différents.

Heureusement, Twitter nous donne le moyen de gérer tout ça. Ce qu’il faut comprendre, c’est qu’il y a une différence entre les personnes auxquelles vous êtes abonnées et les personnes dont vous recevez les notifications.

  • Les messages des personnes auxquelles vous êtes abonnées apparaissent sur votre page d’accueil.
  • Les messages des personnes dont vous recevez les notifications arrivent sur votre téléphone portable.

Il est donc possible de « suivre » ou autrement dit, d’être abonné aux messages de nombreuses personnes, et de garder ainsi un oeil plus ou moins distrait sur leur quotidien ou leurs activités, sans être pour autant noyé sous les SMS. Il est possible de :

  • désactiver les notifications par SMS : « off »
  • réactiver les notifications par SMS : « on »
  • désactiver les SMS de telle heure à telle heure (pendant la nuit par exemple)

De plus, on peut choisir de ne recevoir des notifications que pour certaines personnes. Par exemple, je suis abonnée à près de 200 personnes sur Twitter, mais je ne reçois sur mon téléphone portable que les notifications d’une toute petite dizaine de personnes proches.

On peut donc contrôler, personne par personne, si on veut recevoir leurs notifications par SMS :

  • pour arrêter de recevoir les notifications par SMS d’une certaine personne (par exemple quelqu’un qui parle trop !) : « off nomd’utilisateur »
  • pour commencer à recevoir les notifications par SMS d’une personne (par exemple quelqu’un dont on a auparavant désactivé les notifications mais que l’on désire de nouveau ajouter, au quelqu’un dont on ne reçoit pas habituellement les notifications mais qu’on veut recevoir sur son téléphone portable pour une raison ou pour une autre en ce moment) : « on nomd’utilisateur »

On peut aussi faire ses réglages depuis le Web :

Twitter : following detail

Un petit truc : si vous êtes en train de recevoir les notifications pour beaucoup de personnes, cela peut être fastidieux d’aller les désactiver une à une. La commande « leave all » permet de faire le nettoyage par le vide et de désactiver les notifications de tout le monde. Vous pouvez ensuite ajouter manuellement les quelques personnes dont vous désirez recevoir les notifications par SMS.

Si vous ne recevez pas les notifications d’une personne, mais que vous désirez tout de même recevoir par SMS le dernier message qu’elle a envoyé à Twitter : « get nomd’utilisateur ».

Web, SMS… Et quoi d’autre ?

Que vous utilisiez Mac ou Windows, il y a un petit programme très sympathique que vous pouvez installer (c’est gratuit !) et qui vous donnera directement accès aux messages Twitter des gens auxquels vous êtes abonnés, sans que vous ayez à vous embêter à aller sur leur site Web à chaque fois. Il ressemble un peu aux programmes d’« instant messaging », comme MSN par exemple.

Et la messagerie instantanée ?

Oui… On peut aussi choisir de recevoir les messages Twitter par messagerie instantanée (Jabber, Google Talk). À mon avis, ce n’est intéressant que si vous recevez la messagerie instantanée sur votre téléphone portable, et si ça vous coûte moins cher que des SMS. En Suisse, ce n’est pas encore vraiment le cas.

Sur l’ordinateur, je dirais que c’est plus dangereux qu’autre chose, surtout si les gens que vous suivez sur Twitter sont des gens avec qui vous chattez : vous risquez de ne pas réaliser que le message vient via Twitter, et d’y répondre comme si vous chattiez (en privé !) avec votre ami. Du coup, risque d’envoyer à toutes les personnes qui sont abonnées à vos messages Twitter un message que vous ne destiniez qu’à une seule personne… Ça peut être embêtant !

En plus, si votre client de messagerie instantanée est réglé pour envoyer une auto-réponse, ces auto-réponses risquent d’être envoyées comme messages Twitter… Pas forcément très embêtant, mais ce n’est pas très classe !

Les messages directs

Vous pouvez envoyer à une personne qui vous suit sur Twitter un message direct (privé) : « d nomd’utilisateur texte de votre message ». Attention, vous ne savez pas si cette personne va recevoir votre message sur son téléphone portable ou non !

D’autres questions ?

D’autres questions, quelque chose qui n’est pas clair ? Laissez un mot dans les commentaires je me ferai un plaisir d’y répondre.