Musiciens romands: 5 ateliers de développement de carrière en 2016 [fr]

[en] A 5-evening series of career development workshops specially designed for local musicians with my friend Elisabeth Stoudmann.

Quelles clés pour continuer à faire de la musique avec plaisir et en vivre autant que possible?

Cet automne, on vous propose d’apprendre à tirer profit de la transformation de l’industrie musicale cette dernière décennie.

mains cadrées

Je commence par le plus important:

Ce printemps me reprend l’envie d’organiser des workshops. Je sais qu’Elisabeth est parfois sollicitée par les artistes qu’elle côtoie dans le cadre de son travail, et je me dis qu’il y aurait peut-être là l’opportunité de faire quelque chose ensemble.

Quelques discussions plus tard, c’est en route: nous organisons 5 ateliers en soirée pour les musiciens de notre région. En alliant nos domaines d’expertise respectifs, on met sur pied un programme de développement de carrière sur deux axes qui se rejoignent magnifiquement:

  • les spécificités du “business musical” romand en 2016
  • le rôle que les outils numériques jouent dans la “nouvelle manière” de mener une carrière musicale.

Au risque d’aller à contre-courant de ce qu’on devrait faire avec une formation sur ce thème, on veut rester résolument terre-à-terre et réalistes par rapport aux perspectives de vivre de sa musique dans nos contrées. On ne fera pas miroiter les promesses du succès interplanétaire. On s’intéressera plutôt à comment monter quelque chose de solide, même si c’est moins glamour, en s’appuyant sur la force des relations qui nous entourent, la distribution amplifiée que permet le numérique, et les nouvelles opportunités de monétisation.

Je sens que je m’envole dans des propos un peu stratosphériques, alors revenons sur terre sans attendre avec le programme de ces cinq soirées. C’est bien sûr idéal de suivre les 5, mais c’est aussi possible de se servir à la carte.

04.10: les mythes du music business

L’ancien modèle du music business perdure mais d’autres approches sont possibles, prenant souvent appui sur des outils numériques. Grâce à ce premier atelier, vous saurez à quoi vous en tenir.

Est-ce qu’un agent m’est utile? Dois-je faire une newsletter? Et les subventions? Comment est-ce que je me présente en ligne?

18.10: les nouvelles pistes

Gagner sa vie en vendant des CDs, c’est révolu. Si l’on n’est pas une superstar, comment vivre de sa musique? On parlera crowdfunding, médiation musicale, home concerts… Malgré la “crise” de la profession musicale, il y a des tas d’opportunités excitantes à développer.

01.11: clarifier son objectif de carrière

Parmi les diverses possibilités de concilier création artistique et nécessité de gagner sa vie, il faut faire des choix. Il existe des méthodes très concrètes pour clarifier ses objectifs et les atteindre. Notre intervenant Jean-Christophe Aubry, coach en performance, vous guidera pour apprendre ces techniques et les appliquer à votre carrière.

15.11: comment se rendre visible en ligne (I)

Une présence en ligne peut se gérer de façon naturelle et devenir un prolongement de la salle de concert, un espace où être en lien avec son public. Apprenez comment fonctionnent les relations et communautés en ligne, et comment vous pouvez utiliser ces outils pour que votre musique touche plus de monde.

29.11: comment se rendre visible en ligne (II)

Concrètement, je fais quoi? Cette session permettra de mettre en pratique les principes abordés dans l’atelier précédent. Il vous donnera du temps pour travailler sur votre clavier, avec notre soutien: évaluer la pertinence de l’utilisation de telle ou telle plate-forme dans votre situation, ouvrir des comptes, obtenir un retour sur votre présence existante… et poser toutes les questions que vous voulez!

On a aussi fait un magnifique flyer que vous pouvez télécharger, envoyer à vos amis, ou admirer ci-dessous en modèle réduit:

flyer musiciens_p1
flyer musiciens_p2

Vous avez des questions, vous êtes pas sûrs si c’est pour vous ou pas, ou vous voulez simplement un contact avant de vous inscrire? N’hésitez pas à nous envoyer un message ou un mail (ou même nous lancer un coup de fil!), soit à Elisabeth, soit à moi.

On se voit le 13 septembre à la Datcha?

Accompagnement à la transformation numérique [fr]

[en] "Digital transformation", and how this expression describes what I've been doing these last 10 years so much better than "social media".

Depuis plusieurs années, je cherche une “étiquette” qui décrive plus adéquatement ce que je fais que “consultante en médias sociaux”. Et là, je crois que je tiens enfin une expression qui couvre ce que je fais depuis 10 ans avec mes clients: je fais de l’accompagnement à la transformation numérique.

Alors, il paraît que “transformation numérique” ou “transformation digitale” c’est le truc hype du moment. Mais j’avoue qu’il y a encore deux mois, cette expression n’était pas sur mon radar. C’est Jean-Marc Sandoz, alors que je lui faisais part de mes réflexions sur mon véritable domaine d’expertise et mon rejet croissant de l’étiquette “médias sociaux”, qui m’a proposé “accompagnement à la transformation numérique.” Marrant comme une rencontre fortuite sur le quai de la gare de Lausanne peut déboucher sur un grand moment d’éclaircie intellectuelle!

Gâteau au chocolat

Crédit photo: Slice of Chic (CC)

Quand on dit “consultante en médias sociaux” (en Suisse Romande tout du moins) l’interlocuteur imagine immédiatement quelque chose de cet ordre: “ah, tu fais publies des choses sur Facebook pour tes clients?” ou bien “tu fais du marketing sur les réseaux?” Je me retrouve du coup à expliquer que non, je vais pas généralement faire des choses sur Facebook (ou ailleurs) pour mes clients, que je ne fais pas du marketing même s’il m’arrive de travailler avec “les gens du marketing”, et que l’essentiel de ce que je fais c’est expliquer aux gens ce que c’est que ces médias sociaux et les aider à faire des choses pas trop inutiles avec. Et que ce qui m’intéresse ce sont les gens, comment les relations se tissent, comment l’information passe d’une personne à l’autre.

Rajoutons aussi que les médias sociaux c’est pour beaucoup de gens un truc hype et fumeux dont on ne sait pas trop à quoi ça sert (et qu’on comprend pas), et… aïe. Bref, en disant “médias sociaux” je crée une image chez l’autre que je dois ensuite m’évertuer à déconstruire pendant une bonne dizaine de minutes.

L’accompagnement à la transformation numérique, par contre, ça me parle!

“Accompagnement”, déjà, c’est bien. C’est un terme que j’ai utilisé pas mal au début de ma carrière indépendante, puis que j’ai laissé tomber parce que ça semblait un peu “mou”. Comme “conseil”, d’ailleurs. Alors je me suis retrouvée avec “consultante”, “formatrice”, “conférencière”. Des mots qui décrivent une personne. (Alors que “accompagnatrice” et même “conseillère”… moyen.) Mais avec ça j’ai perdu un bon bout de ce qui fait la spécificité de mon approche: je suis vraiment dans une logique d’accompagnement, et je me suis rendu compte récemment que c’était une dimension importante de mon travail, et qui plaisait aux clients potentiels à qui je parlais.

J’ai pensé ces derniers mois à des termes comme “passeuse” ou “médiatrice”, qui reflètent cette même idée. Je suis celle qui va vous prendre par la main pour explorer ce que vous ne connaissez pas encore (le numérique). Et cet accompagnement peut se traduire par du consulting, de la formation, des conférences, du travail sur des projets (opérationnel!) que je fais également. Avec, derrière, un objectif d’autonomisation de la personne que j’accompagne.

On me propose souvent “coaching” pour décrire ce que je fais. Et… pris au sens commun, effectivement, beaucoup de personnes diront que ce que je fais est du coaching. Mais le coaching, dans le contexte professionnel, est une approche spécifique, un cadre déontologique précis. Un coach ne va pas faire à votre place. Il ne va pas non plus vous dire quoi faire. Mon positionnement est peut-être plus proche du mentoring: j’ai de l’expérience dans un domaine, et je fais profiter mes clients de cette expérience, en leur expliquant, en leur conseillant, en étant une “référence” quand nécessaire. Mais de nouveau, dans un contexte professionnel, le mentorat met en général en relation des professionnels jeunes avec des professionnels expérimentés sur la même voie qu’eux, ou sur un parcours similaire.

Alors ce que je fais, je le dis maintenant haut et clair, je préfère l’appeler “accompagnement”.

Et la transformation numérique? Ce que le monde semble être en train de découvrir maintenant (si l’on en croit que c’est le terme en vogue en 2016), c’est ce que je prêche depuis plus d’une décennie: le numérique (internet, les blogs, les médias sociaux…) n’est pas une couche supplémentaire à rajouter à nos activités, mais un nouvel élément qui transforme celles-ci.

Ça n’a pas toujours été très clair pour moi que cette question de la transformation (versus l’ajout) était cruciale — probablement parce que je l’avais comprise instinctivement très tôt, durant mes premières années de vie en ligne. La lecture du Cluetrain Manifesto m’a donné un vocabulaire pour en parler. Je dis souvent, par exemple, qu’internet a changé la façon dont les organisations communiquent avec les personnes, que celles-ci soient à l’intérieur ou à l’extérieur de l’organisation. A ce jour, j’ai une vision de moi bâton de pèlerin à la main, portant la bonne parole du Cluetrain où je vais — comme d’ailleurs mon ami et collègue Euan Semple.

Au fil des années, à force de me heurter aux tentatives d’utilisation des outils sociaux dans le vent qui s’arrêtaient à leur expression visible, sans comprendre les changements profonds qui doivent les accompagner pour qu’ils puissent manifester leur potentiel, j’ai réalisé à quel point c’était cette dimension-là qui était cruciale, et qui posait problème. On partait de “on fait un blog?” et toute la stratégie de l’entreprise venait avec, si on tirait un peu.

En regardant en arrière, je me souviens que cette conscience était très présente pour moi lors que nous étions en train de concevoir la formation de Spécialiste en Médias Sociaux et Communautés en Ligne du SAWI, début 2010. La formation tout entière reposait sur un projet de diplôme, qui consistait en fait à opérer cette transformation numérique dans l’entreprise, la profession, ou un projet de l’étudiant. Les cours apportaient la “culture” du numérique, surtout stratégique, technique aussi, outillant les étudiants pour le monde dans lequel nous travaillons et vivons, mais le plus important était ce qui s’opérait dans le cadre du travail de diplôme, et c’est cela qui faisait à mon sens la valeur de cette formation.

Je me souviens de la frustration de certains, lors des rendez-vous de suivi de projet, lorsqu’à chaque module ils se retrouvaient presque à tout défaire ce qu’ils avaient fait jusque-là pour reprendre depuis le début. C’était inévitable: c’est à mon sens uniquement en tentant de mettre en application ces “nouveaux outils” ou ces “nouvelles techniques” du numérique dans une situation réelle qu’on se heurte à la nécessité de cette transformation en profondeur. Je crois qu’on peut oser parler ici de changement de paradigme. Il y a une rupture de continuité entre le monde sans numérique, et le monde avec numérique. Et tant qu’on n’a pas passé “de l’autre côté”, on n’est pas “de l’autre côté”.

En 2011, j’allais à Montréal donner une conférence: comment intégrer les médias sociaux à sa stratégie. C’est à cette occasion, si ma mémoire est bonne, que j’ai utilisé pour la première fois la métaphore du gâteau au chocolat. Le numérique, c’est le chocolat du gâteau au chocolat. On n’est pas en train de parler d’un muffin avec des “chocolate chips”, ou du glaçage sur un gâteau, mais bien d’un gâteau au chocolat: le chocolat ne peut pas être dissocié du gâteau, comme le numérique ne peut être dissocié du reste du monde.

Cette volonté de considérer le numérique (le monde en ligne, internet, le cyberespace) comme lieu d’altérité est très fort. Je me souviens la peine que j’avais, au début et au milieu des années 2000, à expliquer aux journalistes et autres curieux la continuité qu’il y avait entre ma “vraie vie” et ma “vie virtuelle” (je déteste ces termes, mais c’était clairement comme ça dans l’esprit de mes interlocuteurs). Je pense vraiment que mes années de réflexion sur ce rapport, à titre personnel, entre “en ligne” et “hors ligne” et leur intime inextricabilité ont préparé le terrain pour l’impact que le Cluetrain a eu sur moi. Tout ce que je découvrais faisait sens. Et comme ce n’était pas le cas pour la grande majorité des gens, la porte d’une activité professionnelle tournant autour de communiquer ce sens s’ouvrait pour moi.

C’est très clair avec le recul, bien sûr. Sur le moment, et jusqu’à il y a peu, je crois que je n’avais pas les mots ni même toutes les idées pour penser tout ça. Et certainement que dans dix ans, cette réflexion-ci me paraîtra bien lacunaire.

Mais nous y sommes donc: la transformation numérique. Mon domaine d’expertise professionnel, c’est ça. Comment le numérique change notre monde, et comment adapter nos activités à ce monde qui l’inclut. Les médias sociaux, au sens du “living web” du milieu des années 2000, ça en fait partie, bien sûr. Mais gérer son rapport à son smartphone, ou créer un site web, aussi. La transformation numérique ne se résume pas aux réseaux sociaux, même si ceux-ci en sont une des manifestations les plus évidentes.

En me présentant comme une spécialiste des médias sociaux, j’avais un double problème: d’une part, un malentendu d’office concernant le genre de mandats que je prenais, et d’autre part, une négation de la plus grande partie de la valeur que crois que je peux apporter, passée sous silence tant dans les services que je propose, que dans les demandes des clients, cachée sous la couche visible de mes activités manifestes: publier des articles dans un blog, apprendre à des gens à utiliser Twitter, faire un site web, mettre un client en contact avec des blogueurs, montrer sur quel bouton appuyer.

Maintenant, en disant que je fais de l’accompagnement à la transformation numérique (on notera que du coup je ne suis plus “une xyz”), ce que j’amène à mes clients est plus clair. Je les aide à se digitaliser. Je les accompagne dans un processus. Et ça peut prendre une multitude de formes, qui inclura souvent les médias sociaux, mais qui ne se réduit pas à eux.

Il y a quelques semaines, à l’occasion d’un atelier de co-création organisé par euforia, j’ai réussi pour la première fois à expliquer ce que je faisais sans dire une seule fois “médias sociaux”. En français et en anglais.

Victoire! 🙂

I Am the Bridge, the Tourist Guide, the Ferryman, the Hostess [en]

[fr] Réflexion sur mon véritable domaine d'expertise. Depuis des années, je me débats avec cette casquette "médias sociaux". Je fais à la fois plus et moins que ça. Et j'ai compris, je crois -- quatre semaines de vraies vacances ça prépare bien le terrain aux prises de conscience. Ces idées doivent encore mûrir, mais j'ai une piste: ce que je fais, c'est aider les gens à accéder aux cultures avec lesquelles ils ne sont pas familiers -- y compris la culture numérique, celle du monde en ligne. Si "médiation interculturelle" n'était pas déjà utilisé pour faire référence à autre chose, c'est ce terme que je choisirais. "Médiation technologique", pour la partie "technologique". Mais ça ne s'arrête pas là. A suivre...

Next summer I will have been fully self-employed (in a one-breadwinner-home) for ten years. I feel quite impressed saying it. I remember when I hit the 3- and 5-year milestones: most businesses don’t last that long.

In ten years, the industry my work falls in (social media) has evolved tremendously. I started out as a “blogging consultant” in a world which had no Twitter, no Facebook, no “social media”. We had blogs, forums, wikis, and “social software”. I was a pioneer, I found what we then called “the living web” fascinating, and was lucky to be at the right place and the right time in my little corner of the world to make a living introducing others to this incredible digital world I knew.

Vallée du Rhône

I helped people build websites, gave talks in schools and businesses about blogs, MySpace (yes!) and later Facebook and Twitter. I helped organisations make sense of these new tools and figure out what they could do with them. During the past five years, I have mainly facilitated relationships between bloggers and organisations, founded and directed French-speaking Switzerland’s first comprehensive course on social media and online communities, and been blog editor-in-chief more than once.

Quite a ride.

For a few years now, I’ve been feeling more and more estranged from the business of “social media”. I definitely still fit in there somewhere, but a lot of it is not really of much interest to me. It feels like it’s been eaten up by marketing: most of the time, trying to do the same old stuff in some new channel.

And in parallel, I’ve felt a growing frustration about the fact that my marketable skills are certainly wider than what I’ve been openly advertising, and that I’m staying stuck in this social media consultant career track because I haven’t managed to identify them clearly enough and figure out (even less communicate) a business proposition around them.

Transitions are great opportunities to stop and think. As my engagement as editor-in-chief for Open Ears ended, I decided to take a real holiday, a good long break to clear my head so I could look at my business with fresh eyes. Taking time away is vital for creativity, and I really hadn’t had much of that these last few years.

It seems to have worked, because it really feels like the pieces have been falling into place this last week, since my return. I’d like to share this thinking in progress with you.

Family in Sonarpur

From the beginning, what I’ve found interesting with the internet is people and relationships. The human side of technology. I have a background in humanities, in addition to being a bit of a geek, so the whole “psychology + sociology” side of social media is really what makes me tick. Not so much the “selling” or “branding” part.

A couple of months ago, I was describing my work as blog editor to a potential client. He pointed out that what I was doing was quite a balancing act, and seemed quite admirative. I had never looked at it like that, or thought much of it, but it’s quite true: whether managing a blog or a blogger relations programme, one important thing I do is balance sometimes conflicting interests from the different parties in play.

For example, the brand behind a blog might want more positive content about their products, or more promotional content, and on the other hand the blog’s editorial independence must be preserved or it will lose credibility as a space for authentic expression and relationships. The same goes for blogger relations: if an event invites bloggers, it hopes for positive coverage, but on the other hand the very reason bloggers are courted is because of their independence. So, how do we run a blog without it becoming a corporate mouthpiece, and how do we associate with bloggers without making them sell out?

This is actually a crucial part of my work, but that I hadn’t properly put my finger on until that conversation. More importantly, this means that it is value that I’ve been implicitly providing my clients, without ever selling it explicitly. (Is there a market for this? That indeed remains to be examined.)

I had previously identified this “talent” somewhat in my personal life. I would often find myself mediating between people who have trouble communicating. (Pro tip: don’t do this, it’s not good for your friendships.) I’ve done it too (with more success) in professional situations, by helping maintain communication between parties involved in a project. At one point I wondered if I should consider becoming a professional mediator, but that seemed to be taking things too far: I’m not interested in spending the whole of my professional life helping people resolve disputes.

That’s where things were when I left for India, and a discussion with a close friend and fellow freelancer upon my return revealed to me the common thread in my various professional interests — including some wild dreams and crazy brainstorms alongside stuff I have actually been doing and some I want to do more of. My unifier.

I introduce people to unfamiliar cultures. I am the bridge, the translator, the ferryman. I’m still looking for the best way to say this.

I’ve always said I considered the digital world as a culture, and that my work with social media made perfect sense with my background as a historian of religions, specialised in Indian culture.

This explains why I like working with clients who are “starting out” so much. I introduce them to the digital world. Help them understand how it works. How they can be present in it. What it can bring them.

When I was giving talks in schools, I would tell parents and teachers that I was their “tourist guide to the internet”.

During my last year with Phonak, I gave a series of digital literacy workshops — something I’ve been wanting to provide for years.

When I dream about different lives for myself, I see myself organising guided tours to “my India”, helping expats settle down in Switzerland. Outside of work, playing Ingress, I naturally settled down in the role of welcoming new players. I am the hostess.

Kolkata Streets 2015 26

In Kolkata, Aleika and I brainstormed business ideas to run in India, and all of them have to do with this same “bridging cultures” theme.

I take people by the hand and show them the way, or sit in the middle so that different worlds can collaborate.

Clearly, these skills go beyond social media, and also do not encompass all of social media. I’m understanding better why I’ve struggled so much with my “social media consultant” label these last years.

There could very well be areas in the business world where such skills are useful, but that I do not know of — or am not thinking of. The doors are open, but I’m not sure what room I’m in yet.

Does this make sense?

 

You can also find this post on LinkedIn, Medium, and Facebook.

Hors du temps [fr]

[en] India, out of time. Not doing much. Some thoughts on where I'm going professionally.

C’est ce qui se passe quand je suis en Inde. Le temps au sens où je le vis en Suisse n’existe plus. C’était le but, d’ailleurs, pour ce voyage — des vacances, de vraies vacances, les premières depuis longtemps, saisissant l’occasion de la fin d’un gros mandat (près de deux ans), décrocher, me déconnecter, avant de voir à quoi va ressembler mon avenir professionnel.

Ça fait dix ans, tout de même. Dix ans que je suis indépendante. J’ai commencé à faire mon trou en tant que “pionnière” d’un domaine qui émergeait tout juste. Aujourd’hui, en 2015, l’industrie des médias sociaux a trouvé une certaine maturité — et moi, là-dedans, je me dis qu’il est peut-être temps de faire le point. Ça semble un peu dramatique, dit comme ça, mais ça ne l’est pas: quand on est indépendant, à plus forte raison dans un domaine qui bouge, on le fait “tout le temps”, le point. Souvent, en tous cas.

Il y a des moments comme maintenant où “tout est possible”. C’est un peu grisant, cette liberté de l’indépendant. Effrayant, aussi. Y a-t-il encore un marché pour mes compétences? Serai-je capable de me positionner comme il faut, pour faire des choses qui me correspondent, et dont les gens ont besoin? L’année à venir sera-t-elle en continuité avec les dernières (blogs, médias sociaux, consulting, formation…) ou bien en rupture totale? Si je m’autorise à tout remettre en question, quelles portes pourraient s’ouvrir?

Alors, vu que je peux me le permettre, je me suis dit qu’un mois en Inde loin de tout, ça me ferait du bien. Il faut des pauses pour être créatif. Il faut l’ennui, aussi, et l’Inde est un endroit merveilleux pour ça.

Steph, Palawi and Kusum

Oui oui, l’ennui. Alors bon, je parle de “mon” Inde, qui n’est peut-être pas la vôtre. L’Inde “vacances chez des amis”, où on intègre gentiment la vie familiale, où acheter des légumes pour deux jours est toute une expédition, et changer les litières des chats nécessite d’abord de se procurer des vieux journaux et de les guillotiner en lanières. Où votre corps vous rappelle douloureusement que vous êtes à la merci d’une mauvaise nuit de sommeil (les pétards incessants de Diwali sous nos fenêtres, jusqu’à bien tard dans la nuit, pendant plus d’une semaine — ou le chat qui commence à émerger de sa narcose de castration à 1h du mat, bonjour la nuit blanche) ou d’un repas qui passe mal. Où le monde se ligue contre vos projets et intentions, vous poussant à l’improvisation, et à une flexibilité qui frise la passivité. On se laisse porter. Moi, en tous cas.

Alors je lis. Je traine (un peu) sur Facebook. J’accompagne Aleika dans ses activités quotidiennes. Je joue avec les chats. Je cause en mauvais hindi avec les filles de Purnima (notre domestique), qui ont campé dans notre salon pendant 4-5 jours la semaine dernière. J’attends. J’attends pour manger. J’attends pour prendre mon bain. Je passe des jours à tenter de régler mes problèmes de photos. Le gâteau? On fera ça demain. Je fais la sieste, pour compenser les mauvaises nuits ou attendre que mon système digestif cesse de m’importuner.

Ce n’est pas que ça, bien sûr. Mais comparé au rythme de vie frénétique que je mène en Suisse (même si je sais m’arrêter et me reposer), ici, je ne fais rien.

Du judo à la vie [fr]

[en] Understanding how 20 years on the judo mats wondering how I can make somebody want to put their foot here instead of there, and why I I put my foot there instead of here, might have something to do with my interest in UX, and more importantly, the subtext of a lot of my professional activities: always asking why somebody would do what we expect or want them to do (e.g. sign up for a blogger outreach activity), making sure they have a real interest in doing so, and also, putting myself in the shoes of users or readers.

Je suis en train de reprendre l’entrainement après de longs mois d’interruption pour cause de divers bobos. C’est marrant, car durant mon “arrêt” je n’ai pas eu le sentiment que le judo m’avait manqué des masses, mais en reprenant, qu’est-ce que j’ai eu du plaisir à pratiquer à nouveau!

Et peut-être grâce à ces mois de recul ou de distanciation, j’ai mis le doigt sur un lien judo-vie qui m’avait complètement échappé jusqu’ici. Parce qu’il y a toujours cette réflexion, au fond: mis à part me “défouler” et me faire transpirer, qu’est-ce que j’apprends ou intègre sur les tapis que je mets ensuite en pratique à l’extérieur du dojo?

Portes ouvertes au Reighikan Dojo

On entraînait des entrées. Le timing. Etre réceptif à l’autre. Et là, d’un coup, j’ai fait un lien tellement évident que je ne comprends pas pourquoi je ne l’ai jamais vu avant. Enfin si, je comprends pourquoi. Mais ça fait plaisir de mettre le doigt dessus.

Dans mon activité professionnelle, une compétence que j’exerce beaucoup c’est de me mettre à la place de l’autre. On aurait tendance à appeler ça de l’empathie, mais c’est un peu différent. C’est plus: pourquoi l’autre ferait-il ce qu’on attend de lui? Quelle est sa motivation? Vu les circonstances, comment va-t-il agir? J’ai aussi un intérêt marqué pour l’UX (l’expérience utilisateur), sans en être une spécialiste.

Mais quand je travaille avec des clients pour réfléchir à comment ils pourraient utiliser les médias sociaux, avec qui ils cherchent à entrer en relation, je ne perds jamais cette question de vue: qu’est-ce que notre “setup” va encourager l’autre à faire? Que pouvons-nous changer pour l’inviter à agir autrement?

C’est du judo.

Quand on fait du judo, on passe notre temps à essayer de faire en sorte que l’autre avance le pied ici, recule le pied là, se place ainsi ou au contraire comme ça, nous donne un bras plutôt que l’autre, afin de pouvoir entrer les techniques qui nous réussissent le mieux. On n’a cesse de “tendre des pièges”, en quelque sorte, pour contrôler sans en avoir l’air le comportement de l’autre. Je n’aime pas les mots que je viens d’utiliser, je précise, parce que si on sort ça du contexte du judo, ça a des relents de sinistre manipulation.

Mais ça va plus loin: si mon partenaire/adversaire “sent” que je veux lui faire avancer le pied, il ne le fera pas. Je dois être subtile. Inviter plutôt que contraindre. En fait, créer une situation telle qu’il ait envie d’avancer le pied.

Dans le contexte du combat, on fait tout ça pour pouvoir faire tomber l’autre, “gagner”. Dans la vie et dans mon travail, je ne vois pas les choses comme ça. Il s’agit plutôt d’être sensible à leurs intérêts. Il y a un jeu d’équilibrisme, là. Pourquoi est-ce que quelqu’un s’abonnerait à ma newsletter? Quel intérêt aurait-il à participer à ce que je mets en place? Pourquoi aurait-il envie de s’inscrire?

Ces questions me paraissent triviales, elles me viennent naturellement. Mais j’ai réalisé que ce n’était pas le cas pour tout le monde. Et là, réalisant que ça fait 20 ans que j’applique ça sur les tapis, je me dis que ce n’est peut-être pas pour rien.

J’ai fait un deuxième constat hier soir. C’était le premier, en fait. C’est le corollaire de ce que je viens d’expliquer.

Quand on apprend le judo, et qu’on pratique contre plus “fort” que soi, on tombe. On tombe beaucoup. Au début on ne comprend pas ce qui nous arrive. On ne voit rien. Puis, avec le temps, on commence à se voir tomber. On ne peut pas plus éviter la chute, mais au moins on sait sur quelle technique on est tombé. Puis on prend conscience de “l’erreur” qu’on a faite qui a permis l’entrée de l’autre, sans pour autant pouvoir l’éviter. Mais bon sang, pourquoi j’ai avancé encore ce fichu pied?

On passe beaucoup de temps à analyser ses actions, à se demander pourquoi on a fait ceci plutôt que cela. Ce qui nous a incité à le faire. En somme, on applique à nous-mêmes ce que je décris plus haut.

Dans ma vie professionnelle, je crois que c’est la même compétence que celle qui me permet de donner du feedback “éclairé” sur les services que j’utilise. Je sais à la fois m’observer “agir naturellement” et analyser pourquoi je le fais. Hier ou avant-hier, je testais un nouveau service développé par une connaissance. A un moment donné, je me suis retrouvée gênée par le comportement de l’application. J’ai eu un sentiment interne de rejet, et je me suis demandé pourquoi. Et j’ai trouvé: un pop-up qui ne disparaissait pas comme “je m’y attendais”, et qui de plus recouvrait l’endroit où je désirais ensuite cliquer. Je ne rentre pas plus dans les détails, mais c’est le même état d’esprit que “m’enfin, pourquoi j’ai avancé le pied?” C’est aussi le même état d’esprit que l’analyse de texte, que j’ai aussi énormément pratiquée durant mes études (au point que je dis aux gens que j’ai le module “analyse de texte” activé en permanence): pourquoi ce texte suscite-t-il en moi telle émotion, telle réaction? Comment cela s’explique-t-il au niveau mécanique, narration, linguistique?

Je pense que nos compétences sont un mélange de prédisposition (inné) et de répétition (acquis). J’ai déjà fait souvent des liens entre mes études (histoire et sciences des religions, philo, français) et mes compétences professionnelles, mais je ne l’avais jusqu’ici pas vraiment fait pour le judo. Mais c’est clair qu’il doit y en avoir. On ne passe pas 20 ans sur des tatamis, plusieurs heures par semaine, sans que ça contribue à nous faire qui nous sommes.

A Post About Many Things [en]

[fr] Des choses en vrac!

It happened again. As time goes by and things to say pile up, the pile weighs heavy on my fingers and blog posts don’t get written. Been there, done that, will happen again.

First, a heartfelt thanks to all the people who reacted to my post about being single and childless, here and on facebook. Rest assured that I actually rather like the life I have — it’s full of good things. But it’s very different from the one I imagined. I will write more on this, but exactly when and what I am not sure yet. Also, one can grieve not being a mother but not want to adopt or be a single parent. There is a whole spectrum of “child desire”, and it’s not at all as clear-cut as “no way” and “I’ll do anything”. Check out “50 Ways to Not Be a Mother“.

Most of my working hours are devoted to running Open Ears and a series of digital literacy workshops at Sonova. I’m still way behind on my accounting.

Tounsi (and his pal Quintus) went to see an animal behaviour specialist, because I was starting to get really fed up cleaning after Tounsi’s almost daily spraying in the flat (thankfully his pee doesn’t smell too strongly and I’m good at spotting and cleaning). I plan to write a detailed article on the experience in French, but it was fascinating and I regret not going earlier. As of now, spraying is pretty much under control, and I’m in the process of finally chucking and replacing two pieces of furniture which are soiled beyond salvation.

What I learned:

  • outdoor cats can also need stimulation (play, hunting…)
  • even a 20-second “play session” where the cat lifts his head to watch a paper ball but doesn’t chase it can make a difference, if this kind of thing is repeated throughout the day.
  • making cats “work” for their food can be taken much further than feeding balls or mazes: change where the food is all the time (I wouldn’t have dared do that, didn’t know if it was a good idea or not, but it is); hide kibble under upturned yoghurt cups; throw pieces of kibble one by one for the cat to run after (another thing to do “all the time”); use an empty egg-box to make kibble harder to get to; etc. etc.
  • clicker training for things like touching a reluctant cat: my baby steps were way too big and my sessions way too long
  • Feliway spray is way more efficient than the diffusor (at least to stop spraying)
  • cleaning with water (or water and neutral soap) is really not enough, there are products to spray on soiled areas which break down urine molecules (even if you can’t smell anything, the cat can)
  • spraying can simply be a “vicious circle” — it seems to be the case with Tounsi: he sprays in the flat because it’s a habit, and because there are “marking sign-posts” (ie, smell) everywhere

While we’re on the topic of cats, I’m playing cat-rescuer and looking for homes for Capsule and Mystik (together, used to living indoors but that could change) and Erika (has been living outdoors for 5 years but super friendly).

I don’t think I mentioned StartUp podcast or Gimlet Media here yet. Anyway: want great podcasts? Listen to Startup, Reply All, and Mystery Show. And in addition to Invisibilia and those I mention in that article, grab Planet Money (I swear, they make it interesting even for me!), Snap Judgement (great storytelling), and This American Life.

Reading? Spin, Axis, and Vortex, by Robert Charles Wilson.

Something I need to remember to tell people about blogging: write down stuff that’s in your head. It works way better than doing research to write on something you think might be interesting for people.

Procrastinating and generally disorganised, as I am? Two recent articles by James Clear that I like: one on “temptation bundling” to help yourself do stuff while keeping in mind future rewards (delayed gratification, anybody?) and the other on a super simple productivity “method”. I read about it this morning and am going to try it.

Related, but not by Clear: How to Get Yourself to Do Things. Read it, but here’s the takeaway: when you procrastinate, the guilt builds up and you feel worse and worse. But as soon as you start doing it gets better. And so the worst you’ll ever feel about not doing something is just before you start. Understanding this is helping me loads.

Enough for today. More soon, or less soon.

Thanks to Marie-Aude who gave me a nudge to get back to this blog. I’d been in the “omg should write an article” state for weeks, and her little contribution the other day certainly played a role in me putting “write CTTS article” in my list of 6 things for the day. Merci 🙂

Printemps chargé [fr]

[en] What's keeping me busy professionally this spring.

Pas beaucoup d’activité sur ce blog ces temps, mais beaucoup d’activité dans ma vie. A quoi je m’occupe, du coup?

  • Principalement, je m’occupe du blog communautaire Phonak qu’on a lancé en début d’année. Un grand projet qui me plaît beaucoup! Je cherche d’ailleurs des contributeurs: en anglais, sur ce qui touche à l’audition, l’appareillage, la surdité, etc… pas besoin d’être client Phonak (je ne le suis d’ailleurs pas) ni même appareillé pour en parler. Je suis donc de temps en temps du côté de Zurich, et je suis même allée à Budapest le mois dernier pour présenter le projet à l’occasion d’un colloque marketing interne.
  • Je travaille toujours avec l’équipe social media d’Orange, sur des choses un peu moins visibles et montrables, mais tout aussi intéressantes.
  • Deux mandats de formation ce printemps, dédiés exclusivement au blog — un pour la HEP, l’autre pour CREADIGITAL. Je suis ravie de pouvoir faire ça de façon un peu plus approfondie.
  • L’eclau va bien, de nouveaux membres nous rejoignent, et je suis allée à Genève pour présenter brièvement le “premier espace coworking de Suisse” (à ma connaissance) lors d’un RezoFirst.

Pour répondre aux questions non posées de ceux qui suivent un peu: la formation SMSCL que je co-dirigeais au SAWI, c’est terminé. Les accréditations blogueurs pour la conférence LeWeb, également.

Dans deux semaines ça va se calmer. Là, j’ai un peu la honte: j’ai lancé à mes étudiantes (sisi, toutes des femmes) HEP un challenge “3 articles par semaine”. Et je n’ai moi-même pas réussi à le tenir! Il faut faire preuve d’un peu d’humilité, parfois…

Formation médias sociaux et communautés au SAWI: toujours en évolution [fr]

[en] Some information on the evolution of the course on social media and online communities that I direct: it will be starting in February 2014 and ending in October. Next info session in Lausanne: 12th November (the course is in French).

Une formation sur les médias sociaux se doit d’évoluer. On est dans un domaine extrêmement neuf, où le marché mûrit à grand pas et la technologie bouge sans cesse.

SAWI Logo.C’est le cas avec la formation SAWI de Spécialiste en médias sociaux et communautés en ligne que je co-dirige, et qui aura lieu pour la quatrième fois de février à octobre prochain. Vous imaginez bien: le monde a eu quatre ans de plus pour se faire à Facebook et Twitter!

Ce printemps, Yan Luong et moi avons fait un extrêmement important travail de mise à jour du programme de la formation, le retravaillant à partir des objectifs fondamentaux et thèmes principaux à aborder. Le résultat est là: de nouveaux intervenants, de nouveaux sujets, plus de cohérence dans la progression des matières, un meilleur équilibre entre théorie, pratique, et travail sur les projets d’étude. Je suis vraiment très contente de cette version 2014 du programme.

La prochaine séance d’information aura lieu le 12 novembre 18h30 au SAWI. J’aime toujours beaucoup ces soirées où j’ai l’occasion de rencontrer ceux qui envisageant de suivre la formation SMSCL et de répondre à leurs questions. La dernière ayant eu lieu il y a quelques jours, c’est encore assez frais dans ma tête, et voici 2-3 choses importantes à mon avis:

  • Cette formation conçoit les médias sociaux comme le chocolat du gâteau au chocolat: quelque chose à comprendre en profondeur pour l’intégrer à sa pratique professionnelle, son métier, son projet, son entreprise. Ce n’est donc pas juste du “glaçage 2.0” qu’on rajoute quelque part sans toucher au reste.
  • Elle s’adresse à un public large (beaucoup de journalistes cette année, en passant): comme elle est “pur médias sociaux et communautés en ligne” (à la différence de “marketing digital”) elle est donc particulièrement indiquée non seulement pour les personnes ayant un background markom, mais aussi pour des profils plus atypiques, notamment provenant des milieux “non-profit”: culturel, social, politique, médias… Et bien sûr entrepreneurs, PME et indépendants, qui portent souvent de multiples casquettes.
  • Son étalement dans le temps (février à octobre), le travail personnel demandé entre les modules, et en particulier le projet d’étude à mener en parallèle aux cours assurent une assimilation durable de la matière du cours, centrée sur la pratique.
  • De plus en plus d’employeurs cherchent à engager des personnes ayant des compétences solides concernant le monde en ligne et les médias sociaux. Cette formation large qui vise à vous donner une spécialisation “2.0” (si on ose encore ressortir ce terme), quel que soit votre métier, est un investissement précieux pour le futur de votre carrière.

Voici les dates des modules:

  • Module 1: du 12 au 15 février 2014
  • Module 2: du 26 au 29 mars 2014
  • Module 3: du 08 au 10 mai 2014
  • Module 4: du 25 au 28 juin 2014
  • Module 5: du 03 au 06 septembre 2014

Si vous voulez en savoir plus sur la formation de Spécialiste en médias sociaux et communautés en ligne du SAWI, n’hésitez pas à vous inscrire à la séance d’information du 12 novembre ou à m’appeler (078 625 44 74) pour en parler directement. Le délai d’inscription est fixé au 30 novembre.

CréAtelier au Swiss Creative Center: retour d’expérience "se médiatiser en 2.0" [fr]

[en] I did a workshop on Friday in Neuchâtel around "how to make yourself known in the 2.0 world". Basically, it was about sharing how I'd done it and what could be learned from it. The results were surprising to me, but I had a really great time and I think the participants did too!

J’ai animé vendredi un “CréAtelier” au Swiss Creative Center à Neuchâtel. C’était une expérience extrêmement intéressante et enrichissante, qui m’a donné l’occasion de jeter un regard nouveau sur mon parcours et ce que je fais.

Workshop Swiss Creative Centre

Pour ce workshop, Xavier m’a demandé la chose suivante: faire rentrer les participants dans mon univers en racontant mon parcours, et les lancer dans un exercice de “design thinking” à partir de là. Comment ai-je fait pour me faire une place en tant que blogueuse, me “médiatiser en 2.0”?

Ce que j’ai réalisé en me replongeant dans ces 15 dernières années en ligne, c’est que la plupart des choses que j’ai faites, je les ai faites simplement parce que j’en avais envie, et non pas comme moyen pour atteindre un certain but. Tout ce que j’ai “accompli”, au final, a pour moi un goût d’accidentel. Je n’ai pas cherché à me faire connaître. Je n’ai pas essayé de me lancer comme indépendante.

Du coup, je séchais sur la question de l’exercice de groupe: est-ce qu’on pouvait vraiment tirer de mon histoire des leçons pour “faire de même”? Il me semblait que ce que j’avais fait avait “marché”, rétrospectivement, justement parce que je n’essayais pas de faire marcher quoi que ce soit.

Ce qui me semblait ressortir de mon parcours, c’est l’importance des mes activités “en communauté” (= les gens) à côté du blog comme lieu de publication. Mon blog, en fait, était (tout comme mon site) un moyen d’étendre mes relations avec les gens que je connaissais en ligne. Il n’a jamais eu d’existence dans le vide. J’ai réalisé assez vite aussi qu’il y avait un écho fort entre mes activités en ligne et hors ligne: internet n’est absolument pas pour moi un lieu d’altérité. Ma vie et mes relations sont intégrées, online/offline.

Pour le travail de groupe, j’ai décidé de proposer aux participants d’imaginer qu’ils étaient des passionnés de chocolats à la tête d’une chocolaterie/tea-room de demain. Que pourrait-on faire avec ça?

Je voulais éviter de tomber dans le piège classique de l’entrepreneur-exemple qui vient raconter son histoire, dit “on ne savait pas du tout ce qu’on faisait, mais on a eu de la chance, ça a marché malgré tout, si vous voulez faire de même il ne faut surtout pas faire comme nous, ayez une stratégie, un business plan, et tout et tout”. Vous avez déjà noté ce paradoxe? Nombre des histoires de succès qu’on nous présente reprennent sous une forme ou une autre le refrain de “on savait pas ce qu’on faisait”. La mienne incluse. Et après, on essaie d’en tirer des enseignements pour quelqu’un qui chercherait explicitement à atteindre un objectif similaire!

J’ai donc donné les consignes suivantes à mes “chocolatiers”:

  • se détacher des objectifs
  • partager sa passion
  • qu’est-ce qui serait cool?
  • aimer les gens
  • online et offline

Peu après avoir lancé l’exercice, j’ai commencé à avoir un tas d’arrière-pensées. Je venais de leur dire pendant une heure que tout ce que j’avais fait, je l’avais fait de façon désintéressée, parce que j’étais passionnée, parce que j’avais un élan intérieur qui me poussait à le faire, parce que j’aimais les gens et qu’au fil des mois et des années j’avais créé des liens avec et que ces liens revenaient nourrir ma vie plus tard à des moments inattendus. Et je les lançais sur un thème imposé, pour lequel ils allaient devoir faire semblant de se passionner, et dans un cadre tout de même intitulé “se médiatiser en 2.0” — voilà un bel objectif, non?

Si je pressentais une petite dissonance entre ce que j’avais prévu en matière de discours et d’exercice, je n’avais pas vu venir ça aussi fort. Un exemple de plus de l’irréductibilité de l’expérience humaine: on a beau préparer son speech, sa classe, ou son workshop, le faire “pour de vrai” colore tout différemment. Je pense d’ailleurs que quand on enseigne des choses aussi expérimentales que ce que je fais habituellement, la capacité à improviser et à s’adapter à ce qui se passe dans la salle est capital, même s’il faut jeter son plan de cours par la fenêtre. Etre à l’aise avec ça m’a sauvé la mise plus d’une fois.

Les retours des groupes étaient extrêmement créatifs — mais se situaient tous au niveau entrepreneurial. On va offrir tel service, etc. Un exercice extrêmement réussi, au fond, pas celui que j’avais essayé de lancer! Peut-être que mon cadre n’était pas assez bien défini — ou peut-être aussi simplement était-ce impossible. Je penche pour la deuxième solution.

J’ai expliqué ça et soumis le casse-tête à la classe. Une proposition de la salle rejoignait exactement l’exercice “bis” que j’avais concocté durant le premier travail de groupe: un des participants allait se porter volontaire pour partager une de ses passions avec le groupe (première partie de l’exercice: comment communiquer une passion à des quasi-inconnus autour d’une table, les intéresser, les faire “rentrer” dedans?), puis le groupe allait réfléchir ensemble à des sujets d’articles de blog sur cette thématique, pour en préparer une petite liste.

Cet exercice s’est avéré beaucoup plus réalisable que celui d’avant. Mais la fin du workshop approchant, certains étaient perplexes. “Bon alors, comment je me médiatise en 2.0?” — “Concrètement, je fais quoi maintenant?”

Oui, c’est ça qui fait un peu mal. Le succès d’untel n’indique pas nécessairement le chemin à suivre pour autrui. Beaucoup de mon parcours (et de mon “succès”) est lié à ma personnalité, ou à des concours de circonstances. Comment on peut reproduire ça? Difficilement…

Toutefois, il y a, je crois, quelques “take-aways” exportables à partir de mon histoire. Quelques clés que je peux partager.

  • La base, ce sont les gens. Ecrire un blog dans le vide n’avancera à rien. Et quand je dis “les gens”, je pense à de véritables relations, pas à des contacts-networking empilés sous forme de cartes de visites.
  • L’authenticité. On ne peut pas bâtir ces relations si importantes sur une image. Il faut oser être soi un peu, se dévoiler, être un peu vulnérable. Cela n’implique pas la transparence totale, absolument pas, mais ça invite à laisser tomber un peu le masque et à être humain et faillible.
  • Suivre ses intérêts, partager sa passion. C’est lié à l’authenticité: si les montres m’indiffèrent, je ne vois pas comment je pourrais écrire un blog à succès ou devenir une référence dans le monde des montres. La passion contrefaite, on la sent à 15km. Il suffit d’ouvrir une brochure marketing pour s’en convaincre.
  • Et ça prend du temps. C’est Xavier qui a relevé ce point. Dans mon cas, des centaines et des centaines d’heures à chatter, à trainer dans des forums, à bricoler en ligne. Parce que j’avais du plaisir à faire ça — je n’aurais jamais pu y passer autant de temps si c’était juste une “stratégie”.

Deux autres articles que j’ai envie d’écrire suite à ce workshop: un récit de mon parcours (bonjour le cours d’histoire), et peut-être un autre sur la “blog attitude”, comme l’a joliment mis un des participants au workshop.

Merci encore à Xavier et au Swiss Creative Center de m’avoir donné l’opportunité d’animer ce workshop. Et si vous y avez pris part, j’adorerais lire vos retours dans les commentaires!

Refaire sa job description [fr]

Je me suis mise à mon compte en 2006 — j’avais déjà des mandats dès début 2005. A l’époque, les blogs pointaient juste le bout de leur nez sur le radar des médias romands. Twitter et Facebook n’existaient pas. On parlait à peine de web 2.0, et j’étais déjà allergique au terme et à toute la hype qui l’accompagnait. (Brigitte m’a d’ailleurs rappelé tout à l’heure que c’est à l’occasion de ma conférence sur le sujet qu’on s’est rencontrées.)

Aujourd’hui, 2013. Tout le monde sait ce qu’est Facebook et Twitter (même s’il reste encore un peu de flou autour des blogs et des wikis). On parle de médias sociaux à toutes les sauces, et quand les entreprises s’y intéressent, c’est la plupart du temps pour y faire le même marketing et la même comm’, mais sur de nouveaux canaux. On ne compte plus les consultants, experts, et agences qui affichent les médias sociaux au centre de leurs activités. Les formations sur le sujet se multiplient (celle que je co-dirige au SAWI était la seule il y a quatre ans).

Il y a quelques années déjà s’est amorcée une réflexion qui est à mon avis en train d’aboutir cet été: dans ce marché qui a tant évolué depuis mes débuts, comment me positionner en tant que professionnelle? Quelle est ma place? Où est l’intersection entre ce que je veux/peux faire, les gens avec qui je veux travailler, et le truc qui fait toujours un peu mal, l’argent?

Après m’être retrouvée étiquetée de façon un peu limitante “Madame Blogs” (ça date), je commence à me sentir un peu à l’étroit avec ces “médias sociaux” (appellation dont je n’étais pas fan non plus quand ça a fait surface).

D’une part, vu le climat “marketing” actuel autour des médias sociaux, ça rend les choses un peu pénibles parfois pour la fille du Cluetrain que je suis. D’autre part, ça bouche tout un pan d’activités que je cherche à développer, autour de l’utilisation des outils numériques pour améliorer sa productivité et rendre son travail moins stressant. Trop souvent, l’email, le smartphone, et même un simple moteur de recherche sont perçus comme des obstacles à ce que l’on cherche à faire, alors que, bien maîtrisés, ils peuvent être des alliés précieux.

En tant qu’indépendant, on est responsable de sa job description. C’est à nous de la faire évoluer (ou non) en fonction de notre propre évolution ou de celle du marché. Ce n’est pas toujours aisé, surtout quand on navigue dans des eaux (numériques! haha!) où il n’existe pas de nom simple et un peu englobant permettant au moins de cerner un tant soit peu le domaine de notre expertise. Je ne suis pas “développeuse”, ni “informaticienne”, ni vraiment “coach”. Je ne donne pas des cours de “bureautique” (enfin oui, mais ce n’est pas limité à ça) et “médias sociaux” est à la fois trop large et également limitant.

En fait, je coince sur deux trucs: mon “domaine” et mon “profil”.

Ce que j’appelle mon profil, c’est relativement simple: en plus des mandats où j’ai un rôle clair de consultante ou de formatrice, j’ai aussi (et je cherche à développer) des mandats où je fais une sorte d’hybride formation-coaching-conseil que je ne sais jamais trop comment appeler.

Mon domaine d’expertise “technique” c’est plus épineux, je trouve:

  • les médias sociaux (sans le pan marketing) à usage plutôt individuel qu’institutionnel
  • la bureautique et les logiciels genre Lightroom, iMovie…
  • le web et les moteurs de recherche
  • WordPress comme outil de blog ou de CMS, y compris dans les aspects techniques (+ suffisamment de HTML/CSS/PHP/MySQL pour aider quelqu’un qui débute à s’y lancer/retrouver)
  • des outils pas principalement sociaux comme Evernote, Prezi, Google Docs, Dropbox
  • la gestion des comptes, des mots de passe, des backups, des documents
  • l’e-mail
  • … (je dois en oublier, et je zappe exprès les “soft skills” et les tas de “petits trucs” genre les raccourcis clavier et autres bons conseils)

Je travaille depuis quelques temps avec Fabienne Bogádi (coworkeuse à l’eclau et rédactrice/traductrice extraordinaire) à compléter mon nouveau site professionnel (le design, c’est la non moins extraordinaire Corinne Stoppelli qui s’en est chargée). Et ça commence à prendre forme. Et j’essaie d’intégrer ces nouveaux développements de ma job description, par exemple dans cette page. Mais c’est pas tout simple 🙂

Idées de génie (et clients potentiels) bienvenus!