A un moment donné j’ai perdu confiance dans ma capacité à m’endormir. Je ne saurais pas trop dire exactement quand, mais ça fait un moment. J’ai toujours eu du mal à aller me coucher, mais une fois couchée, pas tellement à m’endormir. Durant des périodes stressantes de ma vie, ça m’est arrivé, mais c’est pas “standard”.
Il y a des années et des années de ça, la préparation de ma demi-licence de français à l’uni avait méchamment entamé mon sommeil. J’avais du mal à dormir, je me réveillais en sursaut le matin et je ne me rendormais plus. J’ai découvert la tisane de fleur d’oranger, et j’aime à dire qu’elle a sauvé ma demi-licence de français.
Quand j’ai commencé à enseigner, alors que j’approchais du burnout, c’était pas top non plus. Je m’étais fait la réflexion que si je ne faisais plus rien hors du travail, c’était normal qu’il n’y ait que ça dans ma tête.
Au fil des années j’ai réalisé que plus je suis fatiguée, moins j’arrive à me mettre au lit, plus ça tourbillonne dans ma tête. Vous voyez le cercle vicieux. Une sorte d’hyperactivité vespérale.
Cet été, j’ai eu des soucis de mécanique respiratoire (je vous passe les détails) qui m’ont énormément gênés pour dormir. A un point catastrophique et extrêmement stressant. Merci mon physio, on est arrivé (après des mois) au bout de l’histoire et je respire à nouveau facilement, mais je crois que mine de rien, ça m’a fait une longue période où je n’arrivais souvent pas à m’endormir facilement. On rajoute là-dessus d’autres trucs, bref… pas la joie. Après, faut relativiser: pour moi, des soucis de sommeil ça veut dire que j’ai besoin d’écouter un podcast pour m’endormir, par exemple, ou que je me couche trop tard, et que je dors 6h30 par nuit (effectif) au lieu des plutôt 7h30 qu’il me faut.
Là, merci un machin bleu et puant qui s’appelle Redormin, à base de valériane, j’ai rajouté une heure de sommeil à mes nuits, globalement. Ça fait une sacrée différence. Et, détail intéressant, je me sens plus fatiguée le soir (comme quoi le cercle vicieux de la fatigue surexcitante… moche).
Alors bon, tout ça c’est le contexte. Ce dont je veux parler c’est de la lecture avant de se coucher. Le fameux livre de chevet. Je suis à la base une dévoreuse de livres. Il y a des pauses dans ma consommation libresque, mais globalement, j’aime lire. En quatrième année, je me souviens être restée éveillée jusqu’à passer minuit pour finir mon livre. Depuis 10-15 ans, je regarde aussi volontiers des séries. Et j’ai pris conscience à un moment donné que j’avais mes “phases séries” et mes “phases livres”. Je n’aime pas trop mélanger les deux. Un univers fictionnel à la fois dans lequel se plonger.
J’ai repris la lecture il y a quelques jours. Un livre tranquille. Je lis un peu, hop, je sens passer le train du sommeil, j’éteins, je dors (parfois avec le machin bleu puant, parfois pas). Mais quand je regarde des séries, j’ai aussi tendance à regarder avant de me coucher. Les écrans avant dodo c’est mal, je sais. Mais j’ai “toujours” fait comme ça. Sauf que là, en reprenant la lecture, j’ai réalisé que lire versus regarder une série avait un effet différent sur ma “chaîne de télé intérieure”. En effet, ce qui me chicane quand j’essaie de dormir, c’est qu’il y a trop de scènes qui se baladent dans ma tête. Des choses de la journée écoulée en replay, des scénarios pour des discussions à venir en mode maquette. Pas forcément des choses qui me stressent horriblement. Juste des choses qui tournent, tournent, tournent.
Et il me semble que lire avant de dormir, ça a un impact sur ça. Ce que je viens de comprendre, c’est que quand je lis, j’absorbe du texte, des mots, des phrases. Ça prend la place de mon discours intérieur. Et ça guide ma vidéo intérieure. En lisant je me “fais le film” de ce que je suis en train de lire. C’est d’ailleurs pour ça qu’écouter un podcast pour m’endormir marche bien: j’écoute un truc, je ne suis donc pas en train de produire mon propre matériel.
Par contre, en regardant une série, j’absorbe en mode passif un “discours vidéo” extérieur. Et je pense clairement que ça n’a pas le même effet débranchant sur ce qui se passe dans ma tête. Je me suis donc dit qu’il fallait que j’aie un livre de chevet même quand je regarde une série.
Un livre de chevet: assez intéressant pour avoir envie de le lire. Mais pas tellement prenant que je lutte contre le sommeil pour avoir la suite de l’histoire.
Je vous laisse, je vais lire.
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