Tartine du jour entre fatigue, judo, ménage et planning [en]

Aujourd’hui le moral bat un peu de l’aile. Parce qu’encore une fois je me retrouve HS, à plat, raide, et avec le petit mal de tête en prime, alors que ce qui a mené à cet état représente pour moi assez peu d’activité. Encore une fois, j’ai surestimé ce que je pouvais faire. Et ça me déprime de voir “combien peu” je peux me permettre de faire, juste là.

Je cogite beaucoup à comment gérer ça. Oui, oui, il faut réduire les attentes et ambitions. Croyez-moi, j’y travaille. J’essaie de lire tranquillement alors que l’armée de paparazzis tambourine à la porte, menaçant de la défoncer, qu’il y a des fuites d’eau au plafond et que des bombes tombent sur les immeubles d’à côté. Pas littéralement, vous m’aurez comprise. Les paparazzis, ce sont mes envies, mes obligations, mes responsabilités, mes projets, mes “ah oui je pourrais faire xyz”.

Concrètement, que faire? Quelques réflexions en vrac. On verra où ça me mène. Merci à toi, cher lecteur, chère lectrice, de faire ce bout de chemin avec moi.

Les “choses à faire”, elles sont à différents niveaux. Il y a les obligations plus ou moins obligatoires, les envies plus ou moins utiles, les choses qui nous font du bien et nous satisfont, les choses qui font plaisir, les choses qui font qu’on se sent moins coupable. Les choses qui nous coûtent et les choses qui nous ressourcent. Les choses qu’on doit et les choses qu’on veut, avec une frontière pas toujours très nette entre les deux.

Tâches au fil des jours et des semaines

Tout à l’heure, avant d’aller chercher mon ordi pour commencer à écrire ici, j’ai pris mon cahier et tenté de faire l’inventaire de mes tâches quotidiennes et hebdomadaires “obligatoires”. Pour l’exercice, on va éviter de débattre sur la signification de ce mot.

Chaque jour par exemple, il y a des choses comme:

  • préparer les repas
  • faire la vaisselle
  • donner les médics au(x) chat(s), prendre les miens
  • nettoyer la litière
  • arroser les plantes du balcon
  • relever le courrier
  • faire du petit rangement courant, au fur et à mesure
  • théoriquement, faire des exercices pour la physio (j’arrive quasi jamais)

Et puis à un rythme plus hebdomadaire (pour certaines tâches deux fois par semaine, d’autres toutes les deux semaines ou plus, ça varie):

  • faire les courses
  • faire la lessive
  • changer le capteur d’Oscar et son patch
  • divers rendez-vous médicaux et paramédicaux, véto y compris (à la louche, j’en ai minimum 5 de fixe, donc généralement 6, et parfois jusqu’à 8)
  • arroser les plantes d’intérieur
  • changer les draps
  • vider les poubelles diverses et variées
  • superviser le robot pendant qu’il fait le ménage
  • tenter d’aller au judo et (j’espère toujours) au chant

Et là, il n’y a vraiment que les choses de base. Ecrire, voir du monde et rester en contact avec mon cercle social (conséquent), rempoter les plantes, tenter d’améliorer l’entente entre les deux chats pour pouvoir descendre Oscar plus souvent, m’occuper de DF, boutiquer avec ChatGPT et autres LLM, gérer mon admin perso (citoyen et digital), rendre quelques menus services à mes proches… Sans compter que les choses comme la vaisselle, les paiements et le petit rangement, les habits propres sortant de la lessive, si on n’a pas pu faire à mesure, ça s’accumule.

On est d’accord que ce n’est pas un problème nouveau chez moi, la gestion du quotidien et des affaires domestiques. Mais depuis mon diagnostic et mon traitement, c’était quand même assez sous contrôle. Alors que je travaillais! Et là, avec traitement, j’ai l’impression d’être de retour à la case départ. Pas toujours bien sûr, et au moins je comprends ce qu’il se passe et je me blâme moins, mais c’est vraiment frustrant de voir combien “juste vivre” me prend à peu près toute mon énergie.

Jeudi

J’ai fait quoi, là, pour me retrouver HS? J’ai tenté d’y aller mollo cette semaine. Et j’ai mieux réussi que celle d’avant. J’avais des journées “vides” dans le calendrier – mais que je me suis bien entendu pressée de remplir malgré ma ferme intention de les maintenir en mode “repos”. Jeudi par exemple, journée “repos” après ma séance d’entrainement cognitif de la veille (je confirme, l’entrainement cognitif ça me met HS pour 24-48h). J’ai écrit un article, reçu une livraison de puzzles qui m’a lancée dans une analyse des différentes versions des puzzles Heye des oeuvres de Rosina Wachtmeister, réfléchi à un escalier plus adapté pour qu’Oscar puisse monter et descendre du canapé du balcon en sécurité, après l’avoir vu “ripper” à la descente sur les marches de l’escalier zooplus en place, nettoyé une plante envahie de bestioles que j’avais mise en quarantaine la veille dans la baignoire (les deux autres attendent toujours), dépendu la lessive, fait un saut chez le véto pour chercher du matériel pour perf sous-cutanée pour Oscar, importé les photos de mes dernières sorties dans Lightroom, appelé une copine (long téléphone), reçu la visite (courte) d’une autre, supervisé Oscar et Juju ensemble à l’eclau durant un petit moment. J’avais prévu de faire des courses à la Migros, et j’ai sagement renoncé.

Vendredi

Ça vous fatigue? Moi aussi. Et honnêtement, c’était une journée plutôt light. La preuve, le lendemain je me suis réveillée sans mal de tête. Le lendemain, donc, vendredi, avant-hier, j’ai pris le train pour aller à Berne et manger avec une collègue – rendez-vous prévu de longue date et que j’ai choisi de maintenir, avec raison, c’était vraiment très chouette. Avant de partir j’ai changé le capteur d’Oscar et eu la présence d’esprit de faire ma vaisselle du matin. Dans le train à l’aller, j’ai fait un premier jet d’un document que je dois pondre. A mon retour, j’ai réussi à bouquiner dans le train – j’avais un léger mal de tête arrivé en fin de repas de midi, comme quoi déjà 1h et quelque de discussion intense et sympathique ça fait déjà surchauffer mes neurones.

De retour à la maison j’ai réussi à me poser. J’ai mis le ventilateur sur le balcon, bouquiné un peu, et fait une sieste. Puis j’ai réalisé que j’avais de quoi “bricoler” un meilleur escalier pour Oscar à la cave, et je suis descendue chercher le matériel pour l’installer. J’ai mangé un truc en vitesse, et je suis partie à mon stage de judo, malgré la fatigue. Parce que ça faisait plusieurs semaines que je me réjouissais d’aller à ce stage. Pas pour pratiquer, mais pour assister mon prof et enseigner un peu, ce que j’aime bien faire. Et du coup je me sens un peu utile, aussi. Je suis rentrée du stage bien fatiguée. J’ai aussi vu combien c’est limitant de ne pas pouvoir démontrer beaucoup de ce qu’on explique – que ce soit à cause de mon épaule ou ma tête (pas de chocs!) J’ai quand même montré un peu, ce qui me semblait faisable, et évidemment, il y a 2-3 trucs que je n’aurais pas dû faire. Je suis rentrée, j’ai mangé, je me suis couchée trop tard parce que je suis restée coincée sur facebook (récurrent ces temps, oui oui “je sais” qu’il faut pas, merci de l’info). J’ai quand même eu un nombre d’heures de sommeil correctes.

Samedi

Réveil hier avec un petit mal de tête. Surprise? non. Embêtée? oui. Parce que je sais ce que ça veut dire et je veux pas. Allez, matinée tranquille. Installé une caméra de surveillance sur le balcon pour voir si Oscar gère bien son nouvel escalier. Trainouillé en ligne et avec les chats. Midi. Ouille! Le stage commence à 14h, et il faut vraiment que je fasse des courses. Je file à la Migros. Je fais les grosses courses, j’en ai pour une heure, je rentre avec un sacré mal de caillou (pour moi, hein, mes maux de tête sont pas “horribles” sur une échelle absolue). Je sais que je ne devrais pas aller au stage, c’est pas raisonnable, mais j’ai envie. Et hier je me suis proposée pour gérer la caisse et les inscriptions, donc je me sens responsable. Pas le temps de ranger les courses, je mets en catastrophe ce qui doit aller au frigo au frigo, je bricole une salade de pâtes que j’avale vite fait, je saute sur mon vélo et je vais au dojo.

Je suis contente d’être au stage, je travaille avec deux jeunes motivés et adorables (j’espère qu’ils ne liront jamais ça parce qu’ils vont sûrement trouver extrêmement “cringe”). J’ai quand même prévu un filet de sécurité: je me suis dit (et j’ai prévenu) que suivant l’état je partirai à la pause. Ça ne pose aucun souci, hein, sauf à moi. J’ai toujours mal à la tête, donc à la pause je prends mon medikinet et un ibuprofen (on sait jamais). Je devrais peut-être rentrer, mais je veux rester pour continuer le travail commencé avec “mes” deux jeunes. Eh oui, voyez, je me sens de nouveau “responsable“. Alors que, c’est juste moi, hein. Je précise. Personne ne me fait ça que moi-même. Pas le temps de vraiment décider, une discussion sympa plus tard autour d’un thé froid, le cours reprend et moi je reprends ma place sur les tapis. Contente d’être là! Mais c’est pas raisonnable. Il me faudra une bonne quinzaine minutes de tergiversations internes, le constat que ni medikinet ni ibuprofen ne font quoi que ce soit à mon mal de tête, quelques brefs échanges avec une copine pour lui confier la caisse si je ne viens pas demain et les jeunes pour la suite du cours, et quelques larmes difficilement retenues pour me décider à faire ce que je sais très bien que j’aurais déjà dû faire: rentrer.

Qu’est-ce que ça me coûte, ce genre de chose.

Je pleure un coup en me changeant, je rentre, j’essaie très fort de voir ça comme une victoire (car je sais que c’en est une) et non un échec (c’est ainsi que je le ressens au fond de moi). Je me pose sur le balcon, je reste tranquille, je me félicite d’avoir levé le pied. Je passe du temps à gratouiller Juju, je traine sur le balcon avec Oscar et en profite pour lui faire sa perf, je me mets en mode “off”. Je suis trop raide pour faire la vaisselle, trop raide pour ranger les courses. Je me dis que je vais tester une recette de blancs de poulet farcis que m’a donnée une copine, pour le souper. Mais en fait non, je suis trop raide, et la cuisine est en chaos. Allez, repas facile. Le soir, pour la première fois depuis plusieurs jours, j’arrive à me mettre au lit et à lâcher mon tél assez tôt pour pouvoir lire plus que deux paragraphes avant de m’effondrer.

Dimanche

Ce matin, je me réveille à nouveau avec mal à la tête. J’ai “bien” dormi. Je vais y aller mollo. Objectif: la vaisselle et les courses à ranger, parce que là ça commence vraiment à me tomber sur le moral. Mais je suis HS, déjà. Je descends, je fais un peu de puzzle. Je suis lancée, et je sens que même ça, ça me demande un petit effort. Un puzzle, normalement, c’est le truc qui me repose le cerveau. Ça se fait tout seul. Là, je sens que c’est moins fluide. Je ne me force pas, hein. Mais je sens ce signal de fatigue. Donc la vaisselle attendra. Les courses aussi. Et vers 13h, quand je lâche le puzzle et que je remonte pour me faire à manger, je réalise que les poitrines de poulet farcies attendront aussi.

Il est 15h30, et je ne suis pas au stage de judo, alors qu’aujourd’hui c’est le sol, ma discipline favorite. Et j’ai un mal fou à ne pas ressentir ça comme un échec.

Comment faire mieux?

Leçons de vie de judoka

Le judo, ça fait 30 ans que j’en fais. Et indépendamment des techniques, de la condition physique, et de ce qui va avec, le judo a ancré en moi une certaine vision du monde, une certaine attitude face au monde. Par exemple:

  • essayer quelque chose, observer le résultat, essayer de nouveau, observer le résultat, ajuster notre quelque chose et ressayer, observer le résultat…
  • tomber huit fois, se relever neuf fois
  • quand on croit qu’on peut plus, on peut encore.

Tiens, c’est marrant, j’avais fait un exercice un peu similaire sur les leçons du judo pour la vie il y a 10 ans.

Le premier point, j’en ai pris conscience récemment, c’est une vision profondément interactionnelle des rapports entre les gens. Au cours de ma formation en systémique, je me suis souvent demandée pourquoi cette façon de voir les choses m’est si naturelle alors que pour beaucoup de gens, elle ne va pas de soi. Que ce soit clair, ce n’est pas la seule raison (je pourrais faire un article à ce sujet, tiens), mais le fait de pratiquer depuis aussi longtemps une discipline où on ressent directement dans son corps que action => réaction, ça fait quelque chose.

Le deuxième, c’est la ténacité. On essaie encore. Une défaite ou un échec, ce n’est jamais final. On se relève et on repart au combat. Une chute, ce n’est pas la fin du monde.

Le troisième, il rejoint un peu le deuxième, mais pas que. Il nous dit que nos limites ne sont pas ce qu’on croit. Quand on est immobilisé au milieu d’un combat, en compétition, et qu’on n’a plus de jus, qu’on n’en peut plus, qu’on est cuit, qu’on commence à accepter que c’est fini, qu’on a perdu… on découvre parfois qu’on peut encore. Je me souviens très bien de ce moment. J’ai entendu mon prof, qui me coachait du bord du tapis, me dire “allez sors! ne perds pas maintenant!” – je n’y croyais pas, j’ai donné tout ce que j’avais et même ce que je ne savais pas que j’avais, et je suis sortie de l’immobilisation où l’autre me tenait. Ça ne vous surprendra pas, je pense, d’entendre que c’est une de mes forces en combat, de dépasser mes limites.

Mais ça, ça va un moment.

Ça va quand on est jeune. Ça va quand on est en forme. Ça va quand il s’agit d’effort physique et de force, de résistance et d’endurance. Ça va quand c’est ponctuel.

Avec les décennies, j’ai dû apprendre à les écouter, mes limites, plutôt que les dépasser. Pour éviter de me blesser. Le corps, c’est facile. J’ai appris aussi que ce n’est pas parce que je peux porter de lourdes charges que c’est une bonne idée de le faire. Après, j’ai mal au dos. Ce n’est pas parce que je peux chuter des dizaines de fois que c’est une bonne idée de le faire.

Cette leçon inverse est beaucoup plus difficile pour moi à intégrer pour ce qui est de l’effort cognitif ou de la fatigue mentale. Pas de surprise, hein.

Donc, comment faire mieux?

Je sais, ça devient long. Merci si vous êtes encore là à lire. Moi, en tous cas, je suis encore là à écrire. Et je me demande comment faire mieux avec mes journées, mes tâches et mon énergie. Et même si en ce moment j’ai un coup de mou, je vais me relever, et essayer encore une fois de passer cette satanée technique qui me résiste. Sans me blesser.

Je pense qu’il y a deux clés:

  1. la priorisation
  2. la flexibilité

Le premier point a toujours été une grande difficulté pour moi (merci TDAH). Quant au deuxième, je crois que j’ai récemment fait de gros progrès: je me dis “tout est annulable, si je ne suis pas en état”. Je préviens les gens avec qui je conviens de projets et de rendez-vous. Une copine m’a donné un bon truc pour les “tâches à faire”: ne pas juste prévoir une plage, mais prévoir une fenêtre de temps (entre mardi et jeudi par exemple) avec une plage plan A, une plage plan B, plan C. L’idée étant que cela ôte la pression de “faire quand même” si je n’ai pas l’énergie quand arrive la plage choisie, vu qu’il y a un plan B et un plan C derrière pour me rattraper.

Pour les priorités, je vois les choses comme ça, actuellement. La base, c’est la gestion de mon ménage, de ma santé, de mon administratif. L’administratif, c’est pour ne pas avoir de problèmes de sous (ou pire). La santé, c’est pour se remettre sur pied et ne pas tomber malade (sans blague). Et le ménage, c’est parce que l’état de mon environnement a un très gros impact sur mon moral. Surtout dans cette période où par la force des choses je passe beaucoup de temps à la maison, m’installer jour après jour sur un balcon en désordre, ça finit par me miner.

Santé

La santé, ce sont surtout des rendez-vous. Ils sont là. Je pense que je ne les répartis pas bien sur la semaine, parce que je me retrouve avec des jours à 4 rendez-vous, et ça c’est trop. Mais ça, c’est aussi parce que je ne veux pas “bloquer” toutes mes journées avec des rendez-vous. J’espère encore pouvoir me dire “oh, je vais faire une randonnée”, ou bien sortir le bateau, ou bien pourquoi pas, avoir une journée toute libre pour trier des affaires. Donc, la répartition optimale des rendez-vous médicaux (rappel: 5 récurrents, souvent 6 ou 7) c’est encore à travailler. Et peut-être, parmi ces rendez-vous, il y a des choses à reprioriser. Je vais y réfléchir…

La santé, c’est aussi “bien dormir, bien manger, bien s’entrainer”, comme disait mon prof de judo. Dormir, ça va, une fois que je suis dans mon lit avec mon bouquin. Le problème c’est d’y arriver. Premièrement dans le lit, deuxièmement avec le bouquin. Là, clairement, il y a une marge d’amélioration. J’ai besoin de trouver une stratégie qui fonctionne pour moi par rapport à ça. Réflexion en cours. Manger, ça va, même s’il y a des jours un peu bof, globalement je mange équilibré (et je mange tout court, ça c’est sûr, je ne suis pas du genre à être capable de sauter un repas, j’ai trop la dalle). S’entraîner, faire de l’exercice physique, donc, c’est moins simple, parce que mon épaule est encore convalescente, mon cerveau doit éviter les chocs, et ma fatigabilité est grande. Donc, me pointer au cours de judo pour bouger un peu, comme je l’ai fait ces derniers temps, c’est bien. La physio, c’est bien. Me déplacer à vélo, même si c’est un peu court, c’est bien aussi. Ce qui manque là-dedans c’est peut-être sortir marcher – sauf si ça se confirme que l’impact répété de la marche ne fait pas de bien à ma tête. Malheureusement je n’aime pas nager (au-delà de barboter) et je n’ai plus de vélo d’appartement (c’est quand même vachement bien pour transpirer sans impact). Roller peut-être?

Admin

Ah, l’administratif. Il y a des choses que je fais à mesure: payer les factures quand elles arrivent (merci l’app Postfinance et les QR-codes), et souvent, envoyer les demandes de remboursement (frais médicaux des chats, par exemple). Mais pas toujours et pas tout. Et il y a de l’admin “non trivial”, qui traine et s’accumule, auquel on repense toujours au mauvais moment et avec une culpabilité croissante. Moi en tous cas. En 2019, quand je récupérais de mon burnout, j’avais fait quelque chose qui marchait assez bien: j’avais prévu une plage hebdomadaire pour ça. Si je reprendre cette idée aujourd’hui, ce n’est pas juste une plage que je devrais prévoir, mais aussi la plage plan B ou plan C. Peut-être que plan B suffit, parce qu’au train où ça va, si je saute une semaine d’admin de temps en temps ce sera pas pire que maintenant. Donc voilà l’idée: deux plages de deux heures dans la semaine pour faire mon admin. Et si je le fais lors de la première, la deuxième se libère. Reste à voir quand, et si j’arrive à mettre une plage stable avec la valse des rendez-vous.

Ménage

Nous y sommes. Dans ma vie idéale, mon ménage est fait à mesure et mon appart est sous contrôle. Je ne me suis jamais mise une pression de dingue pour ça, parce que vraiment, les tâches ménagères c’est pas ce que je préfère. Mais le résultat c’est que je vis souvent dans un appart qui me “stresse” car partout autour de moi il y a les rappels visibles des choses à faire. Les plantes à rempoter, le rideau de balcon à trouver, le coin vide-sacs à ranger, etc.

Quand on fait ce qu’on peut faire à mesure, tout va mieux. La vaisselle, la lessive… un brin de ménage. Ça fonctionnait plutôt bien avant mon accident. J’avais même radicalement changé ma façon de voir le ménage et réussi à lancer une grande opération “rangements de fond, réaménagement et déco“. Mais maintenant c’est le débandade. Je pense que je sais pourquoi: je n’ai plus la structure que donnent les horaires de travail à la vie, tout flotte un peu, et en plus, je fonctionne globalement moins bien et suis plus fatiguée. Il est certainement temps, pour ce type de chose en tous cas, de reprendre la pratique de planifier le déroulement de mes journées. Ça ne veut pas dire les remplir, car on peut planifier du vide ou du libre. Mais je pense qu’en l’état, les choses comme la vaisselle et le ménage, c’est peut-être pas inutile que je me rappelle que ce n’est pas trivial pour moi, et que ça prend du temps, et de l’énergie. Et peut-être que je peux faire ça en appliquant aussi la méthode “plan A, plan B”. Je prévois 15 minutes après le repas pour faire la vaisselle. Et je prévois aussi 15 minutes avant le repas d’après pour si je ne l’ai pas faite. Ou alors, une plage large d’une heure de rattrapage vaisselle tous les deux jours? Idem avec la lessive. Je sais quand est mon jour de lessive, mais je retombe dans ma pratique ancienne d’improviser cette tâche (cette collection de tâches, en fait, depuis mettre en route la première machine jusqu’à ranger les habits dans l’armoire le lendemain). Et le ménage proprement dit, idem. Quand je travaillais, j’avais des samedis bloqués pour ça.

Le thème qui semble se dégager de tout ça, à ce stade, c’est structure.

Et le reste, alors?

Le reste, ça vient après. Ecrire, trier les cartons, voir les copines, rempoter les plantes, optimiser ma maison connectée, jouer avec ChatGPT pour classer mes clips vidéos des aventures de Juju à l’eclau, sortir faire du bateau… tout ça vient après la base, et en fonction de l’énergie qui me restera. Qui ne sera pas assez d’énergie, je le sais déjà. Et peut-être que parmi le reste, il faudra prioriser. Combien de rencontres avec interaction sociale intense est-ce que je m’autorise dans la semaine? Est-ce que je range ou bien j’écris? Je sors faire du bateau ou bien je trie mes habits? J’amène la voiture au garage pour changer les pneus ou bien je vais chez IKEA? Tout ceci en tenant compte de la nécessité des plages de repos et de la flexibilité “plage plan A, plage plan B, plan C”.

Franchement la perspective de tout ça me tord le bide. Mais j’ai bien compris: plus je fais d’excès maintenant (les “excès” qui me laissent à plat et avec mal au crâne), plus cette période où je suis limitée va se prolonger. Et je sais déjà qu’une fois dans la semaine, j’ai une séance d’entrainement cognitif qui me pousse à mes limites (c’est voulu).

Bon honnêtement, je ne sais pas si qui que ce soit va lire ça en entier (ni même si moi je me lirais), mais réfléchir à haute voix par écrit m’a beaucoup aidée, encore une fois.

Je vais manger un snack et sortir mon calendrier pour voir ce que j’arrive à commencer à mettre en place de tout ça!

What Goes On My To-Do List? [en]

As far as I can remember, I’ve used lists as a strategy to keep track of what I needed to do. Lists of things to pack when I was a child, lists of things to deal with when I was a scout leader or youth camp organiser, lists of topics to revise or courseworks to work on when I was a student… and so on.

In 2006, I discovered “Getting Things Done” and the concept of “next action”, which was hugely helpful. I’ve used various tools and methods over the years but the one I fall back to in times of stress (which tells me it’s the easiest for me to manage) is simply to write down my tasks on a double page, as they come, and cross them out when they’re done. Once the double page is full, I start a new double page, copy over the remaining tasks from the old one, and go from there.

But what is a task? What goes on this comprehensive to-do list?

In short, anything that I’m going to have to think about, or need a reminder for, or risk postponing or forgetting in the daily flow of things. Anything that will not naturally get done. Brushing my teeth doesn’t go on it, because it’s part of my routine and I do it automatically. Things in my calendar (appointments, etc.) aren’t either. But “contact garage to get new tyres” is, as is “sort through mail”, because it tends to pile up and I haven’t succeeded in building a routine for it yet. I also put things I want to do in my list, like “go to the museum for the samurai exhibit” or “write poetry” because I know now that they won’t just happen if I don’t prioritise or plan them.

If I find myself going “oh, I need to do this!” or “omg, I’d forgotten about that!” it means it needs to go on the list. Time horizon? Within a month or two.

Isn’t a comprehensive list overwhelming?

It can be, but it’s certainly less overwhelming than trying to keep it all in your head and running around like a headless chicken (forgetting important things along the way or staying up late because you forgot a deadline).

How do you use it?

Making a list is one thing, actually using it is another (and maybe the topic of another blog post). The trick is to set aside (plan!) a little time each day to check in on the list and update it. What I do these days is excerpt a weekly list from my comprehensive list when I prepare my week. During the week I work with the weekly list to produce and plan my daily set of tasks.

What about work?

I’ve always had a separate planning system (and list, or notebook) for work and non-work. Work usually happens in a defined timespace, particularly if you’re an employee. This, by the way, explains why I often struggled with my personal life organisation even though things were going fine at work: it’s quite obvious that at work I will keep track of my tasks, plan my days, etc. It’s taken me time to realise I also needed to manage my personal life in a similar fashion – and implement it.

I’ve tried, it doesn’t work!

In that case, what is interesting is to examine how it didn’t work for you. For example, looking back to when lists and planning failed for me, I realised that the key element of failure is that I was not scheduling time to plan, update my list, and schedule. Planning is a task and it needs to be planned for.

What about priorities, deadlines, task classification?

Over the years I tried many shiny task management tools, and saw that anything more than just jotting down something or crossing it out adds friction, and decreases the likelihood that I will keep using the system. If something has a hard deadline I might forget, I’ll write it down with the task. As for priorities, I find that my intuitive feeling of dread when I look at a task on the list is generally a good indicator of what needs to be dealt with first. However, bear in mind that setting priorities for my personal projects is still tricky for me (not enough constraints, compared to a work environment which makes things way easier), and I may have more to say about this as I progress in that regard.

How do you word a task?

I’m more relaxed about this than I used to be. The most important thing is to write it down, so if how you formulate it is keeping you from writing it down… don’t worry so much about the words. But over all, “next concrete action” is always good, especially if you can express it in terms of behaviour. A typical example is “find garage phone number and call for tyres” rather than “change tyres” or even “tyres”. The less your brain has to work to transform the item on your to-do list into an action, the better. I find that when I’m copying over what’s left of my comprehensive to-do list, I’ll often tweak the wording of the list items to make them more actionable (and avoid copying them over a third time in a few weeks!)

Got more questions? Ask away in the comments.

Avec cette méthode simple, domptez votre paperasse! [fr]

C’est attirant comme idée, non?

Le titre est un peu racoleur, j’avoue. Exprès.

Tout le contraire de ma philosophie habituelle “under-promise, over-deliver“. Mais allez, des fois il faut sortir de sa zone de confort et changer de style.

“Dompter” est un peu exagéré, comme terme. “Garder suffisamment sous contrôle”, c’est mieux, mais moins vendeur. Et si la méthode est, effectivement, simple, la meilleure méthode du monde ne peut rien si on n’arrive pas à l’appliquer.

Et donc, cette méthode?

Depuis plus de 15 ans, j’utilise un simple système de tri alphabétique pour mes papiers, décrit dans le livre Getting Things Done (d’où j’ai également tiré la “règle des deux minutes“). Il vous faut:

  • un tiroir à dossier suspendus (à defaut de tiroir il y a des cartons prévus pour, mais honnêtement, un chouette tiroir bien profond et qui coulisse bien ça rend la vie très agréable)
  • des dossiers suspendus: au moins 26 pour démarrer, un par lettre de l’alphabet (avec les manchons et étiquettes)
  • des fourres plastique (allez, je dirais une centaine, ça dépend de la quantité de paperasse que vous avez)
  • une étiqueteuse (le machin basique à 30-40 francs) ⚠️ c’est vital l’étiqueteuse, ne sautez pas cette étape!
  • de la paperasse à classer.

Préparez les dossiers suspendus: une lettre par dossier, indiquée clairement, de façon à ce qu’en regardant le tiroir on puisse tout de suite arriver au dossier de la lettre désirée.

Ensuite, c’est simple: chaque type de paperasse va dans une fourre plastique avec l’étiquette correspondante. Ça peut être aussi précis ou général que vous voulez. Exemples:

  • AVS
  • Mastercard
  • Contrats
  • Diplômes
  • Factures payées 2020
  • Téléphone mobile
  • Garanties
  • Bail
  • Chats (ou alors, le nom du chat)
  • Séminaire xyz juin 2019
  • BCV
  • Impôts 2022
  • Fiches de salaire

Il n’y a pas de règle pour comment on “nomme” ces regroupements de papiers, ou pour combien de papiers on met dans une fourre. Chacun est libre de choisir les regroupements ou mots-clés qui font sens pour lui ou elle.

On range ensuite la fourre plastique dans le dossier suspendu qui correspond à l’étiquette sur la fourre. Garanties => sous “G”, Contrats => sous “C”, etc.

Pourquoi ça marche? (pour moi en tous cas!)

Ce que j’aime dans cette méthode c’est qu’elle élimine le besoin de hiérarchiser ou de regrouper les différentes thématiques, ou de définir des “méta-catégories”. On utilise simplement l’ordre alphabétique, que l’on connaît bien. Cela signifie que quand on a une nouvelle fourre à ajouter (un nouveau type de paperasse!), on n’a pas besoin de se demander “où” ou “avec quoi” on va ranger ça. On regarde simplement comment ça s’appelle, et hop, c’est rangé. Moins de charge mentale/cognitive!

Un autre avantage, pour moi, c’est qu’il n’y a pas de classeurs, pas de trous à faire. Du point de vue de la manipulation physique, c’est très simple. Donc là aussi, un obstacle en moins (“Damned, où ai-je bien pu mettre la perforatrice?!”)

Ensuite, quand on cherche quelque chose, même si on ne se souvient pas à 100% de ce qu’on aurait pu écrire sur l’étiquette, si on l’a fait en suivant sa propre logique, il y a probablement deux ou trois termes à essayer, et c’est facile de vérifier en regardant dans le dossier suspendu des lettres en question. (Exemple: “Assurance maladie”, c’est certainement sous “A” ou “M”; ou bien, ai-je mis ça sous “Carte de crédit” ou “VISA”?)

De façon générale, cette méthode me plaît car elle est suit la philosophie de “assez d’organisation pour s’y retrouver, mais pas tellement d’organisation qu’on y passe plus de temps que le temps que ça nous économisera quand on cherche quelque chose”. Somme toute, il n’est pas si fréquent que ça qu’on ait besoin de quelque chose qu’on a “rangé dans sa paperasse”. On peut se permettre de passer 5 minutes à faire le tour de quelques dossiers suspendus quand c’est le cas.

Bonus! Factures et paiements

Avec les années, voici ce que j’ai mis en place pour mes factures et paiements.

D’abord, je ne classe pas mes factures une fois payées. Elles vont toutes dans la même fourre plastique, une par année. ?

Réfléchissez. Combien de fois par an est-ce que vous avez besoin de ressortir une facture spécifique, version papier? Quand on veut savoir si on a payé quelque chose, ou quand on l’a payé, le plus efficace est au final de faire une recherche dans son e-banking. Et si vraiment on a besoin de retrouver la facture papier payée, faire le tour d’une pile où tout est dans l’ordre plus ou moins chronologique pour l’année, même si un peu en vrac, ça prend max 20 minutes. Est-ce que l’effort et le temps de classement de ces factures vaut la peine, si au final on économise une ou deux fois par an 15 ou 20 minutes?

Donc, je prends ma pile de factures à payer (soit je les mets direct dans une pile à payer au fur et à mesure quand j’ouvre mon courrier, soit je prends d’abord la pile de courrier et j’extrais toutes les factures), et je les scanne les unes après les autres avec mon téléphone pour les payer.

A une époque, je mettais sur chaque facture la date. Au début, la date prévue du débit. Puis, pour simplifier, la date du jour où je donnais l’ordre, parce que justement, c’est si facile de retrouver la date du débit dans mon e-banking. Mais le problème c’est que parfois je n’avais pas un stylo sous la main. Et il m’est déjà arrivé de retrouver une pile de factures et de devoir vérifier si je les avais payées ou non.

Donc, la solution (avec crédits et remerciements à mon paternel): une fois une facture payée, faire une petite déchirure en bas de la feuille, comme sur un ticket de caisse. Ça indique que ça a été payé. On peut même faire toute la pile d’un coup. J’utilise d’ailleurs la même technique, maintenant, pour les justificatifs de frais médicaux pour la caisse maladie.

Petite conclusion

On est tous différents, on fonctionne tous différemment, et on a tous des besoins différents en matière d’organisation. Je décris ici ce qui marche pour moi dans l’idée que ça puisse donner de l’inspiration ou des idées à ceux qui le liront. Ce n’est pas “le meilleur moyen” de faire les choses, juste un moyen parmi d’autres. Si vous classez vos factures et que vous aimez ça, si l’idée d’un classement “plat” alphabétique vous donne des boutons, alors n’essayez pas de faire comme moi! Par contre, si vous souffrez chaque mois à mettre vos factures dans un classeur bien catégorisé, si vos papiers à classer restent à l’état de pile grandissante parce que votre système d’organisation vous demande en fait trop d’efforts à mettre en oeuvre, voici peut-être des idées à essayer.

Les commentaires sont à vous si vous voulez nous dire comment vous vivez votre paperasse, et comment vous en faites façon!

Socks, Drawers, Tidying and Packaging [en]

[fr] Comment une histoire de rangement d'habits m'amène à accepter que j'apprécie le soin porté à l'apparence.

Right at the beginning of 2016, I stumbled upon this article, which in turn led me to this one, which in turn led me to read The Life-Changing Magic of Tidying Up by Marie Kondo.

It’s a short book. But, like Sarah Knight, it didn’t take me long to reorganise my sock drawer. I kid you not. Those who know me will be aware I am a proponent of minimum viable tidying. My place isn’t a dump (some hotspots are), but it’s not the tidiest place around and I definitely have way too much stuff.

Tidy Socks

I’m a long-time fan of A Perfect Mess, and Marie Kondo clearly takes the antithetic approach, with a cult of tidiness, order, and organisation which goes way too far for me. I was surprised, as a person who has never held tidiness or neatness in high regard, to find that I was very much drawn to the ideal she describes in her book. I dream of a life with pared-down possessions, where everything has a place, where my t-shirts and underwear are artfully folded in their drawers, where everything is under control.

Control. This is the draw. We crave control in an often misguided attempt to relieve our anxiety. This is not completely stupid: having control on our environment does make us feel better. Less moving parts are easier to feel in control of, one reason maybe why I regularly fantasise about a simpler life, and why we relax better on vacation (away from everything, life is indeed simpler).

So, if I’m not ready to let go of the belief that having a little bit of mess in our lives can be a good thing, what am I taking away from The Life-Changing Magic of Tidying Up? Quite a few things, to be honest, and in a way, it probably has already been life-changing for me.

The first thing I’m keeping is a precious tool to help me part with things: Marie Kondo advises starting with the easiest (hence socks) and emptying everything on the floor, before taking each item in your hands and asking “does it spark joy?” — I’m not too big on the formula, but I really like the idea. Does this object make me happy? Or does it make me feel guilty, bad, indifferent? There are a few things to unpack here.

  1. I like the idea of surrounding yourself with stuff that makes you happy.
  2. I like the idea of choosing what to keep rather than choosing what to part with.
  3. I like the idea of honing one’s parting skills with easy things first.

Number 2. up here reminds me of a packing tip I read long ago, I think it was on Tara Hunt’s blog (can’t find it anymore, and can’t find it on my blog either, though I’m sure I blogged about it at some point). It went something like this:

Instead of asking “can this be useful?” ask “might I be in big trouble if I don’t pack this?”

It changed my way of packing forever. The shift from “can it be useful” to “do I really need it” was really an eye-opener for me.

And Marie Kondo’s “spark joy?” test does the same thing. Instead of choosing things to throw out, I’m choosing what I keep. She also has some interesting thoughts about how to part with objects. Consider what their purpose has been in your life, thank them for it, and send them on their way to where they can fulfil their new purpose. In a very Shinto way of viewing life, Marie Kondo animates objects in a way that makes sense to me.

In that same vein, another takeaway for me is greeting your home when you come back. I’m not sure if I’ll actually do it, but I like the idea of projecting some kind of “personhood” into one’s living space. I just realised that I’ve been doing this for 20 years when I go judo training: we greet the dojo when we enter.

Another major take-away has to do with clothes. I was sure I’d blogged about my desire to try putting together a seasonal capsule wardrobe, but again, I don’t seem to have done it. (Senility? I keep thinking I’ve blogged things but I haven’t. I blame Facebook. For thinking I’ve blogged when I haven’t. For the capsule wardrobe, I blame Andrea.) So, yes, keeping clothes I like, rather than based on criteria like “does it fit”, that makes sense. And then, drawers. Yes, think about it: shelves suck. You can’t access what’s at the back. Piles fall down with time. And my IKEA PAX cupboards actually have drawers that I can buy and stick in them. Done. Ordered. My clothes will live vertically from now on.

I’ve already put this in practice at the chalet, where I’m staying now. I brought some dividers to tidy up my drawers, and have been experimenting with folding my clothes so they can be stacked vertically side-by-side in the drawer. What a revelation! This is similar to when I learned how to take off my socks properly.

I had honestly never given any thought to how I remove my socks. I don’t wear them half the year, anyway. But I did pester against balled-up socks in the laundry. The day I discovered the technique for removing socks without balling them up or turning them inside-out, all became clear to me: with no effort, from one day to the other, I changed the way I remove my socks — never to look back.

I can feel something similar going on with how I fold my clothes. I’ve never thought much about how I fold my clothes. I just fold them, and pile them up on top of one another. Like I was taught. Or hang them. Now a new world is opening up to me, one where I can pull out a drawer and immediately see all the clothes in it, without having to dig through a pile that inevitably topples over at some point.

The most surprising thing is that I’ve found myself quickly folding my clothes and putting them back in the drawer at the end of the day, instead of just letting them pile up somewhere random — on top of the chest of drawers or on the hooks behind the door. Folding is quick, and they have a place, so putting them there is a no-brainer.

Clothes folded in drawer

I think my future looks like tidy, organised drawers.

But this isn’t just about clothes. You see, I’m realising that I actually enjoy seeing a drawer full of neatly stacked underwear or t-shirts when I open it, rather than a big mess.

I have to admit it: I care about appearance.

This is a big thing.

You see, officially, I don’t care about what I call “packaging”. What’s important is what’s inside, right? Who cares if you make things look all pretty, as long as what you’re selling is good? Their true value should suffice.

I’m not interested in — or good at — making things “look good”. I don’t really do it for myself, either: forget make-up, and clothing is practical. I do my nails, dye my lashes and eyebrows, wear jewellery and have a good hairdresser, but that’s it. In my professional life, my disdain of packaging has long been a pain-point: I’m sure it costs me, compared to others who are great at packaging (and might not even have as much substance underneath the shiny wrapping).

I have a kind of snobbishness about it, though I’ve never really managed to pinpoint its origin: don’t let yourself be blinded by the packaging, see the value of what’s inside, blah blah blah.

But it’s hypocritical, because I’m expecting other people to not pay attention to something that I, as a person/consumer, pay attention to.

I appreciate it when people dress well and have good haircuts. I appreciate products and services that are nicely packaged. I love the box my iDevices come in. One of the reasons I use OSX is that it looks good, and I’m staring at it all day, right? When I buy home-made syrup my friend here in Gryon makes, I love the little labels she puts on the bottles. I like wrapping on presents. I like the card the vet sends me for Christmas. I like the pretty price-list my nail stylist has on her door.

However, when it’s my turn to do it, it doesn’t feel worth the trouble. For others, obviously, and for myself — and I’m not talking about self-grooming here. I love my flat, for example, but have never put up anything on the walls, though it’s been on my to-do list for 15 years and I would enjoy having pretty things around. Because it doesn’t feel that important. Because I don’t think I care. I don’t think I should care.

But I do.

And this is what this whole clothes-folding-stacking business is opening my eyes to: despite my official stance on the matter, I do enjoy pretty things. I do value packaging. I feel I am allowing myself to connect to something I have most of the time forbidden myself from acknowledging: there is pleasure to be found in being surrounded by things that look nice — and there is also, therefore, pleasure to be found in making things look attractive.

For me, and for others.

Here Comes Everybody: Organisations and Transaction Costs [en]

[fr] Je lis "Here Comes Everybody" et je blogue mes notes. Un deuxième chapitre fascinant (en tous cas pour moi) sur les coûts organisationnels.

In an effort to be a better reader, here are some notes and related thoughts to my reading of Clay Shirky‘s book Here Comes Everybody (chapter 2).

Making a decision inside a large unstructured group is hopeless, as you’ve most certainly experienced if you’ve found yourself caught up in a spontaneous “dinner party group” of 15 people or so at the end of a conference (a larger group is more complex). What ends up happening is that somebody steps up and seizes power, either by dictating a venue and giving marching orders, or proposing a decision-making process for the group. If that doesn’t happen, you can bet that some group members will get tired of the situation and head off in their own separate sub-groups, in which it was possible to reach an agreement for action more easily. (I personally usually end up playing “friendly dictator”.)

“More is different” (Philip Anderson, 1972). Aggregates exhibit novel properties which their components did not have. Scale changes the nature of things. This is super important.

At some point of group size, it becomes very costly to maintain connection between each member of the group, and so the “everybody interacting with everybody” dynamic of a small group breaks down. Add more employees to a late project and it will make it even later, because more people involved means higher cost of coordination for the group (Fred Brooks in The Mythical Man-Month). But it’s an inevitable problem: large groups have to be managed in some way, and that’s why people gather together into organisations.

A hierarchical structure simplifies communication between organisation members, but also requires resources to maintain itself. This means that job number one of any organisation is self-preservation, as if it breaks down there is no way in which it can fulfil its stated mission.

Preserving the organisation requires work, and comes at a cost. It’s worth it as long as this cost is lower than the gain from having an organisation (i.e., the organisation allows us to do stuff that would not be possible in an open market of individuals, who would all have to independently agree on how to work together: higher transaction costs).

The Coasean ceiling (Ronald Coase, 1937, The Nature of the Firm): when the organisation grows so much that the cost of managing the business destroys any profit margin. There is a cost whether your hierarchy is flat or deep: if it’s flat, each manager has more subordinates, and so has to spend more time communicating with other people; if it’s deep, there are more layers, and information has to transit through more people.

The first org chart, probably: Western Railroad (McCallum, 1855 or so). It’s a management system designed, amongst other things, to produce “such information, to be obtained through a system of daily reports and checks, that will not embarrass principal officers nor lessen their influence with their subordinates.” No wonder the head so often seems disconnected from the hands and feet in the organisation!

Fiddling With Video: Lightroom, YouTube, and iMovie [en]

[fr] Je m'amuse avec iMovie. Ça donne une vidéo de chats, bien sûr.

In November, I had Thierry Weber come and give my SAWI students a short practical course about YouTube and online video. It gave me a kick in the pants to (1) accept that YouTube has grown up a lot since its early days and is now a nice platform and (2) decide to put more video material out there.

I still have issues with video: either you edit heavily, and it takes hours of work to get a few minutes out of the door, or you share raw, unedited clips and it takes a long time to consume, requiring the viewer’s undivided attention. Also, like audio, there is no way to really speed through video: if it’s an hour long, that’s the time it’ll take you to watch it. You have way less freedom than with text regarding which bits you skip, pay attention to, go back to, or pay little attention to.

I have hours of video shot in India in 2004 that I have not yet done anything with. And that’s just one example.

So, between the kick in the pants, the HD iPhone always at hands, and cats (the primary source of all online content), I’ve been doing more video these last months. Some of them have ended up on my YouTube channel, but not many (can you imagine I actually have the username “steph” on YouTube? yeah.) But most of them are sitting on my hard drive due to logistical difficulties in turning them into something. (Ugly sentence, sorry.)

Today I had made enough progress sorting my photographs that I felt it was time to tackle my videos. Here’s a peek at how I’m doing things.

  • Firstly, I import all videos into Lightroom with my photos, be they from the iPhone or my proper camera.
  • I use Lightroom to organise them in a separate folder than the photos (per month) and topical subfolders if needed. This means that in my 2013/03/ photos folder, in addition to the various photos subfolders I may have (2013/03/Cats at the chalet or 2013/03/Mountains) I will have a folder named 2013/03/videos 03.2013 which might contain 2013/03/videos 03.2013/Cats in chalet garden and a few others, feline-themed or not.
  • If anything needs trashing, I do it in Lightroom, ditto for renaming. Clips can also be trimmed in Lightroom if I haven’t done it before on my iPhone (oh, a note about that: a clip trimmed on the iPhone isn’t recognised for import by Lightroom; it seems that restarting the phone gets rid of the issue.) If I’m going to upload individual clips to YouTube I keyword them “YouTube” and upload them directly to YouTube from the website.
  • For stuff I want to edit: I import the clips I need into iMovie (hopefully I will have collected the clips needed for one project into one single directory in Lightroom, like 2013/01/videos 01.2013/India snippets and keyword them with “iMovie” in Lightroom. This means they exist twice on my hard drive, but I don’t think there is a good way to avoid that (except maybe trash the Lightroom versions, which I’m loathe to do because I like the idea of having all my video stuff organised somewhere, and I like the way Lightroom does it better than iMovie).
  • My video editing skills are extremely limited: today I figured out (without access to iMovie help, which is online!) how to add a title and credits to my little series of clips stuck together end-to-end to create a mini-movie. Head over to YouTube to see my cats explore the big outdoors are the chalet for the first time.

There we go, more cat videos on the internets from my part!

Cockerel, Anybody? [en]

[fr] Plein de nouvelles!

So, what’s up?

I’m in the UK. I’m helping Aleika find a new home for one of her cockerels, Hercule Poirot. He’s a super-good-looking guy, and he takes his job with the hens very seriously.

Hercule Poirot Head Shots 4

Do you know anybody in the UK who has chickens (hens!) and would like a stunning rooster to look over them? Do let me know.

I have had a week of holiday planned here for months, and in between Safran’s death and Somak’s appointment as Professor of Physics at Presidency University, Kolkata (so… back to India for the three of them!), we decided I would be taking Quintus back with me.

Quintus in Birmingham 6

Do you know any good people in Calcutta/Kolkata? I’m particularly interested in getting in touch with

  • people who are into organic farming/gardening in the area
  • expats who have done the move from the UK sometime during the last three years or so (moving companies! shipping! organisation!)

For those who may not know, Bagha was also initially Aleika’s cat, and I adopted him when they moved from India to the UK, coming back home from India with him in my luggage. So, a little sense of déjà vu here 😉

On the work front, the OrangeCinema Official Bloggers project is underway. I spent a few days grading final reports for the course on social media and online communities I co-direct in Lausanne (some excellent, I have to say) and we’re preparing to welcome students for the third year of the course in September. I am looking for more writers for the ebookers.ch travel blog, and eclau is looking forward to everyone in Lausanne hearing more about coworking through the opening of a second space there, La Muse (which started out in Geneva). I will by the way be attending the Coworking Europe Conference 2012 in Paris (and probably speaking, will confirm in a couple of weeks). I have rekindled my enthusiasm for organising Bloggy Friday meetups (please do come to the next one, July 6th!) There’s more to say, but this is becoming a long paragraph 😉

What else should I tell you? I’m reading Drive, by Dan Pink, a fascinating book on motivation — and you should too, whether you’re interested in how your own motivation works, or in how to keep other people motivated (I’m thinking of taking a Sagmeister). I’ve started a group on Facebook for people in and around my area (and a bit further out) who like growing stuff on their balcony and elsewhere. I’m in the process of figuring out how to continue juggling judo, sailing, and singing (answer: be super organized). On the way to Birmingham, I stopped by for a day to stay with Steph and meet Emile The Cat.

Emile The Cat 1

I might not have told you, but Steph is my organisation inspiration (amongst many other things, which include being a very good friend!) and so I seized the occasion to face my calendar head-on and get a few holiday/travel dates sorted out. Short version: I don’t have a week-end available until June 2013 (don’t panic for me: it includes week-ends I have blocked out as “must stay at home and relax”).

I’ve also been realizing what a long way I’ve come regarding my organisational and time-management skills. Oh, I still fall in the pit every now and again, but a few discussions lately with people who seem to share the same core issues I have (had?) with time management, procrastination, perfectionism made me realize how far I have traveled.

I’m sure there was other stuff I wanted to say/blog about, but that’s the lovely thing about a blog, right? I can just write about it tomorrow, or the day after, or when I think of it. “Just.”

Variety is the Spice of Life [en]

[fr] De l'importance de varier les choses que l'on fait pour être heureux, les façons dont on s'organise, et le type d'article qu'on publie sur son blog. La routine ne tue pas seulement le couple. Vous avez d'autres exemples?

I’m in India. I’m reading “The How of Happiness“. The two are completely unrelated aside from the fact they come together to give me the title of this article.

Spice
Photo credit: Sunil Keezhangattu/Flickr

Don’t let the slightly corny title put you off as it did me, The How of Happiness is an excellent, solid, well-researched and practical book.

I don’t want to delve into the details of the book, but just share with you something that has fallen into place for me during the last week. It has to do with variety.

You see, in her book, Sonja Lyubomirsky doesn’t only go through the various things you can do to make yourself happier, or help you pick those that seem the best fit for you: she also insists on the necessity of varying the way you put them into practice.

The example that really made this point hit home for me was the one on “counting your blessings” (yes, corniness warning, directly from the author herself, but don’t let that stop you).

First, the test groups who were asked to write down the things they were thankful for 3 times a week ended up seeing less improvement in their happiness than those that were asked to do it only once a week. Doing it only once a week makes it more of an event and keeps boredom/immunisation at bay.

Second, even then, Sonja Lyubomirsky invites the reader to not do it in the same way every week. By writing, by conversation with a friend, upon certain occasions, about certain areas of your life, or in yet a different manner, so that it remains a meaningful practice. (Page 97, if you want to look it up directly.)

This immediately reminded me of a flash of insight I had one day walking in the mountains around my chalet. I can’t remember exactly when it was, but I can see the road I was on and I remember the insight quite clearly.

Update: I found the article I wrote at the time, it was in 2009!

I was thinking of the different ways in which I had got organized, and how I seemed to become “immune” to a given method after some time had passed. The flash of insight was this: “maybe I just need to keep on finding new ways of getting organized.” I brushed off the idea, because it wasn’t comfortable, and wrote it down to the need to have different techniques for different contexts. For example, there are times when I’m more stressed than others. Times when I have more work than others. Times when I feel productive, and times when I need to kick myself down the two floors from the flat to the coworking space to get to work. Even my recent musings on freeform versus structured work go in that direction.

But in fact, I was right. Just like it’s important to vary “happiness activities/techniques” to prevent habituation (or worse, boredom), I think it’s important to vary one’s organization methods. Or at least, for me, it is. And it could well be because there is a “happiness” component for me in the act of getting organized. I like the feeling of being on top of things, of finding solutions to be productive despite my built-in procrastination engine, of learning how I function, of coming up with strategies to prioritize and get things done. And maybe — maybe — for me, trying to find one method that I can just stick to is a big mistake.

Another area I’ve recently connected “variety is the spice of life” to is blogging. I’ve been hanging out with the communication team at Wildlife SOS these last days, volunteering a bit of my time and expertise to help them make better use of social media.

As I was inviting them to vary the type of article they publish on their blog (at the moment, almost all the stories are animal rescue stories), I realized that this was another example of this theme at work: “variety is the spice… of reader engagement?”

Even if as a reader, animal rescue stories are my favourites, I will actually enjoy them more if they stand out against other types of articles. And for another reader, the favourites might very well be “behind the scenes” articles or “get to know the team” ones.

By publishing only one type of “top post”, one turns it into the “average post”. Add a sprinkle of intermittent reward to the mix, and you’ll probably positively influence the way readers perceive your content. Isn’t it more exciting to head over to a blog which might or might not reward you with a new article, which might or might not be the type that moves you most?

Now think about relationships: don’t we say that routine is the biggest love-killer? Oh, some habits are nice — but you also want new stuff, changes from the habitual, different way of being together and relating to one another. Surprises. The unexpected. This is nothing new.

So, let me summarize. Variety is the spice of life. Not only should you flee excessive routine in your marriage or relationship, but also in the following areas:

  • activities that make you happy
  • how you get organized (work, and probably life too)
  • the kind of content you publish on your blog

Can you think of other areas where it’s a little counter-intuitive, but it actually turns out to be really important to add variety to the way you do things?

Comment j'organise mes photos sur mon disque dur [fr]

[en] I organize my photos into yearly and monthly folders. Inside the monthly folders, I create "shoot" folders with a name that'll help me identify what they are about easily. For my trip to India, I've had to add say folders too, as I'm taking many photos nearly every day.

OK, ce n’est pas de la grande science, mais si ça peut être utile à quelqu’un, voici le système que j’utilise depuis de nombreuses années pour ranger mes photos sur mon disque dur. C’est assez simple mais ça marche pour moi.

Bangalore 041 Gandhi Bazaar.jpgJ’ai un dossier “photos” dans lequel je crée un dossier par année (2006, 2007, 2008, etc.). Dans chaque dossier “année” je crée douze dossiers “mois” (01, 02, 03, etc.). Au début, je rangeais simplement toutes les photos d’un mois donné dans le dossier du mois, mais suivant quand, ça fait vite beaucoup de photos.

Donc habituellement, je groupe mes photos par “gros paquets” à l’intérieur d’un mois donné en créant des répertoires comme “Promenade au bord du lac”, “Apéro de l’eclau”, “Sortie bateau”. Ça m’aide à facilement retrouver mes photos.

Je ne suis pas très systématique ni soigneuse dans ma façon de nommer mes photos. A nouveau, je fais des gros paquets, je choisis un nom générique (Bangalore) et je numérote automatiquement (impensable de faire ça à la main). Après, des fois, je rajoute des précisions, soit sur mon ordinateur, soit sur Flickr. Ça dépend de mon humeur!

Maintenant que je commence à utiliser sérieusement Lightroom, je cherche à tâtons comment mieux nommer mes photos. Pour ce voyage en Inde, par exemple, j’ai trop de photos chaque jour pour utiliser mon système de classement habituel, donc j’ai créé encore des répertoires par jour à l’interieur des dossiers “mois” — et je suis en train de nommer mes photos “Ville ### Série de photos” (exemple: Bangalore 041 Gandhi Bazaar). On verra si je continue comme ça!

Voyager plus, voyager moins, voyager mieux [fr]

[en] As the editor for ebooker.ch's travel blog, I contribute there regularly. I have cross-posted some of my more personal articles here for safe-keeping.

Cet article a été initialement publié sur le blog de voyage ebookers.ch (voir l’original).

Après avoir vécu une année en Inde et m’être fait des amis aux quatre coins de la planète grâce à internet, j’avais envie de voyager. Moi qui avais toujours été plutôt casanière (et d’une certain façon, je le suis encore), j’ai enfin compris ces gens qui partaient loin loin loin lors de leurs vacances.

Etudiante à l’époque, mon budget voyages était plutôt réduit. Employée, j’ai découvert que pour pouvoir partir en vacances, je devais organiser mon travail pour que tout ne s’arrête pas en mon absence. Passant dans le monde de l’enseignement, la fatigue et la masse de travail (ainsi que les plages vacances obligées durant les vacances scolaires!) m’ont plus ou moins clouée en Suisse durant deux ans.

Lorsque je me suis mise à mon compte, du coup, c’était aussi l’occasion rêvée pour moi de voyager plus. J’avais des tas d’excuses professionnelles pour mes déplacements (conférences, clients à l’étranger, etc.) et surtout, je pouvais travailler sur place. Je pouvais donc voyager sans prendre de vacances! En pratique, je faisais un mix des deux: j’allais quelque part “pour le travail”, et je rajoutais 3-4 jours sur place pour les “vacances”. Cela permettait de plus de justifier les frais (vu que c’était “pour le travail”) et de ne pas faire sauter la banque en explosant le budget vacances.

Bien plus vite que je ne l’avais imaginé, ces voyages dont je me réjouissais tant sont devenus “trop de voyages“. Tout devient routine lorsqu’on le fait trop. Une ville étrangère ressemble à une autre ville étrangère. Un hôtel, à une chambre d’hôtel. On va quelque part, on travaille, on voit trop de gens durant pas assez de temps, on rentre, on défait la valise, on recommence. Voyager devient du travail. On n’a plus envie de prendre 2-3 jours pour découvrir une nouvelle ville: on a juste envie de rentrer à la maison.

Peut-être que ce n’est pas comme ça pour tout le monde — mais pour moi ça l’est devenu.

Changement de vitesse, du coup, et depuis deux ans je voyage beaucoup moins. Presque plus. Mes déplacements professionnels sont réduits au strict minimum. Et là, après 4 ans à mon compte, je retrouve le besoin de prendre de vraies vacances. Pas juste un week-end prolongé ou une semaine au chalet. Pas 2-3 jours dans une ville quelque part après une conférence. De vraies vacances, trois semaines au moins (il paraît que c’est ce qu’il faut au minimum pour vraiment se ressourcer), sans obligations professionnelles, dépaysantes.

Voyager moins qu’avant, mais voyager quand même, et voyager mieux: pour sortir de mon quotidien, vider ma tête, la remplir de choses autres.

Et pour ça, surtout si on est indépendant, il n’y a qu’une solution: bloquer les dates longtemps à l’avance. Ensuite, selon l’envie, on peut réserver son voyage dès qu’on peut, ou bien au contraire profiter des offres dernière minute pour partir à l’aventure!