Informations et prévention: adolescents et internet [fr]

[en] An overview of the different talks and trainings I can do regarding teenagers on the internet. I can do them in English too, but most of my clients here are French-speaking. If you'd like more information about this in English, please leave a comment or drop me a line.

Alors qu’un ami me raconte un épisode désastreux de conférence consacrée aux “dangers d’internet”, je me dis qu’il est temps que je récrive à la directrice d’Action Innocence, avec qui j’ai eu une discussion tout à fait sympathique et intéressante il y a quelques semaines.

“Déçue en bien”, comme on dit par ici. Si nos avis divergent quant au risque réel que courent les enfants et adolescents d’être victimes de pédophiles à cause de leurs activités en ligne (chat, diffusions d’informations personnelles) nous sommes assez sur la même longueur d’onde pour le reste, ce qui me réjouit, vu l’important travail de prévention que fait Action Innocence dans les écoles de la région. (Après, on peut discuter des détails. Je n’aime personnellement pas trop leur matériel, par exemple, que je trouve alarmiste, mais dans le fond, on cherche la même chose: informer et prévenir sans diaboliser internet.)

Le mail que j’ai envoyé contient des informations sur le travail que j’accomplis dans le domaine “adolescents et internet”. Comme c’est une assez bonne synthèse et que mon site professionnel n’est plus trop à jour (quand je dis que la meilleure formule de site professionnel c’est le blog, je ne rigole pas!), je vais reproduire-adapter tout ça ici.

Donc, voici quelques informations sur les services que je fournis dans le contexte “éducatif” ou “adolescents et internet”, et mes tarifs. Je suis toujours ouverte à d’autres propositions — je n’ai pas de “liste de prestations” fixe dont je ne dévie pas.

Conférences

Généralement dans des écoles/associations. Approche information-prévention. Contenu adapté aux besoins du client (général, accent sur les blogs, accent sur le chat, la permanence des contenus numériques), et même si nécessaire en réaction spécifique à des “problèmes” concrets qui ont été rencontrés.

Parents: visite guidée de l’internet social, discussion des risques et difficultés rencontrés par les ados en ligne (environ 1h30)

Enseignants, Educateurs: présentation des différents outils de l’internet social, utilisation par les adolescents (+risques), ouvertures pédagogiques (45-90 minutes)

Adolescents, Elèves (dès la 5ème): adapté à la tranche d’âge, en groupes de 2-3 classes max. (environ 50 élèves), sensibilisation aux différents enjeux d’une présence active en ligne, prévention contre les risques qu’ils peuvent y rencontrer (45-75 minutes)

Formations

Diverses formations sont possibles, contenu précis à négocier au cas par cas. Exemples:

  • formation plus spécifique de responsables informatique, médiateurs, animateurs santé aux enjeux liés à la socialisation sur internet
  • formation d’intervenants “prévention/information” (générale ou spécifique, théorique ou pratique)
  • comprendre les mondes virtuels (Second Life) et les dynamiques relationnelles dans les relations “online”
  • technique: ouvrir un blog et l’alimenter
  • applications pédagogiques du blog, du wiki, et des outils associés
  • accompagnement lors de projets pédagogiques utilisant internet

Tarifs

Mes tarifs évoluent, mais au jour d’aujourd’hui, ils sont les suivants pour les écoles et autres clients “éducatifs-non-lucratifs”: dès CHF 500 par demi-journée, minimum une demi-journée (+ frais).

Par exemple, si je viens à midi, que je fais deux conférences pour des élèves l’après-midi, et une pour les parents le soir, on arrive à deux demi-journées = CHF 1000

Une conférence isolée compte comme demi-journée, donc CHF 500. Mais si je fais une conférence + une réunion dans la même demi-journée, c’est le même prix.

Pour les mandats plus complexes ou longs (formation, accompagnement de projet), les tarifs sont à discuter et fixer pour le mandat dans sa globalité.

A mon propos

J’approche internet comme une culture étrangère avec laquelle il faut se familiariser, afin de la connaître et de la comprendre. Je suis immergée dans cette culture depuis maintenant bientôt dix ans, et je la comprends en profondeur aussi bien de l’intérieur que de l’extérieur, avec le recul que me donne ma formation universitaire en sciences humaines.

Humour enseignant [fr]

Les enseignants comprendront. Petit gag tiré d’un échange véritable.

[en] A teacher's joke about what I'm reading now with my pupils.

– Et alors, vous lisez quoi avec vos élèves, en anglais?

– J’essaie de leur faire lire la consigne.

C'est les vacances… [fr]

C’est les vacances. Quelques mots sur les semaines écoulées, depuis la rentrée scolaire.

[en] Holiday time. A few words on how the beginning of school went. Not easy, tiring, but overall, I like the job.

Pour la première fois depuis avant la rentrée scolaire, je suis en mesure de déclarer officiellement que mon appartement n’est plus “zone sinistrée”. J’ai passé l’aspirateur, fait la vaisselle, rangé, entassé, remis le matelas-canapé à  sa place (je vais pouvoir utiliser ma télé à  nouveau!) et même arrosé les plantes.

Je suis restée au lit ce matin, tâchant sans trop de succès de me débarrasser du sentiment lancinant que j’avais des corrections à  faire et des cours à  préparer. Pas aujourd’hui! Ca peut attendre, j’ai deux semaines sur lesquelles étaler mon travail. Demain, par contre, déclaration d’impôts. Ca va faire mal, mais c’est nécessaire. (Oui, oui, celle qu’il fallait rendre en mars. Sans commentaire.)

Je sens que ça va être dur de déconnecter, de ne pas penser (dans le sens “souci”) à  mes élèves, d’oublier l’école pendant quelque temps. Difficile de penser à  autre chose quand on n’a presque fait que ça durant sept semaines. Hier, je suis allée au cinéma pour la première fois depuis la rentrée — moi qui y allais en général au moins une fois par semaine!

Le rythme “debout 5h30, dodo 21h00” ce n’est pas terrible pour soigner sa vie sociale. Surtout quand entre 16h00 et 21h00 il faut (1) décompresser de la journée, (2) manger, (3) faire des corrections, (4) préparer des cours. Si j’avais eu des doutes, c’est maintenant très clair pour moi pourquoi dans l’enseignement, nous avons autant de vacances. C’est un métier exigeant et fatiguant, dans lequel on donne beaucoup de soi-même émotionnellement. C’est quelque chose qui me plaît, mais il faut faire une pause de temps en temps.

Je suis un peu fâchée (et attristée) quand j’entends les réactions “bateau” concernant le fait que nous nous sommes mis en grève ces dernières semaines: “ils trouvent qu’ils sont pas assez payés, avec toutes les vacances qu’ils ont!” Surtout quand ça vient des élèves. C’est normal et prévisible, mais ça me déçoit quand même que les gens ne voient pas plus loin que le bout de leur nez et pensent que l’on ne descend dans la rue que pour des histoires de salaire.

Ces dernières semaines n’ont pas été faciles. Classes difficiles, beaucoup de travail, de stress, et peu de temps pour moi (je me répète?) Une bonne surprise en ce début d’année, ça a été les collègues. Je ne me suis jamais sentie seule pour faire face aux situations difficiles auxquelles j’ai été confrontée, et j’ai reçu beaucoup de soutien de la part de mes collègues et du doyen. J’aime beaucoup l’ambiance de la salle des maîtres et l’atmosphère qui règne dans le collège en général. Quant à  mes élèves, même si l’atmosphère en classe est souvent bruyante et tendue, je les trouve plutôt sympathiques et attachants que franchement déplaisants.

Sur ce, après avoir nettoyé l’appartement, je vais m’occuper de ma petite personne en me plongeant dans un bon bain chaud, agrémenté d’une ou deux petites choses de chez Lush!

"Alors ils leur font la guerre" [fr]

Les compositions de mes élèves semblent inévitablement mener à  la guerre.

[en] I'm a bit worried by the omnipresence of war as the outcome when the heroes meet the aliens in my pupils' SF essays. Is conflict the only way to meet "the other"?

Je corrige des compositions françaises sur le thème de la science-fiction. Les élèves avaient comme point de départ un “canevas” qui plantait le décor (leur donnant le contexte de leur histoire) et leur donnait des instructions assez précises pour guider leur texte.

Parmi celles-ci:

Le personnage central est un représentant pacifique d’un système qui veut repeupler la terre.

(Je souligne.)

A quelques exceptions près, les histoires sont construites sur le schéma suivant: nos héros arrivent sur terre avec leur vaisseau, rencontrent d’autres êtres (autres mutants, extra-terrestres, ou même Aliens), et pour une raison ou l’autre on se fait la guerre, et tout finit en destruction (de la planète, des héros, des ennemis, à  choix).

Personne n’a imaginé qu’ils discutent? Qu’ils trouvent un intérêt commun et qu’ils s’entendent? Qu’ils fuyent? Le conflit semble être la seule voie possible face à  l’altérité.

Oui, ils ont entre 13 et 15 ans, c’est un peu normal.

Je reste toutefois un peu songeuse, et un peu soucieuse.