Projets rando 2024 [en]

Depuis l’année dernière je fais des projets. J’organise les choses que j’aime faire. J’ai une liste des randonnées que je souhaite faire, et je bloque des dates dans mon agenda pour ça. Banal? Nouveau pour moi.

Et là, on va un cran plus loin, parce qu’avec un emploi stable, je peux même planifier mes vacances!

L’ascension du Kilimandjaro, ça peut faire rêver, mais comme je suis pas prête je vais me contenter de faire le Tour du Mont Blanc. Avec une copine, on s’est dit un peu comme ça “allez, en 2025!” Défi lancé. (Si ça te fait rêver dis-moi, on s’est dit qu’on pouvait y aller à 4-5 si on avait des copains-copines qui voulaient se joindre à l’aventure.)

Actuellement, je fais des randonnées sur une journée, avec pas trop de dénivelé (1000m c’est déjà “pas mal” pour moi). Les deux cabanes que j’avais prévues cette année sont malheureusement tombées à l’eau pour des raisons indépendantes de la volonté de tous les acteurs impliqués: La cabane de Plan Névé (objectif Col des Chamois, dont le nom me fait rêver depuis des années) et la cabane des Marindes (Vanil Noir). La fin de saison approche, donc il va falloir réagender ça pour 2024. Parce qu’en 2024, il faudra effectivement que je m’habitue à aligner des jours.

Projets, donc:

…En plus de mes envies déjà en place d’aller voir un max de glaciers tant qu’ils sont encore là, de mettre le pied sur des chemins blanc-bleu, et de profiter des occasions qui se présentent spontanément à droite et à gauche. Il va falloir réserver des plages dans le calendrier.

Cette année je me suis remise à la via ferrata. Enfin remise… j’en avais faite une, il y a quinze ans. J’avais adoré. Quand l’occasion s’est présentée cette année, je n’ai pas hésité! L’année prochaine, j’achète le matériel et je continue sur ma lancée.

Un autre projet pour 2024 c’est d’aller faire le Dales Way (récit et photos pour rêver). C’est une randonnée “douce” d’une semaine environ dans le nord de l’Angleterre, là où j’ai mes racines britanniques. C’est magnifique. J’avais envie d’aller cette année mais j’ai finalement changé de plan. Et là, je me dis que ce sera une bonne façon de marquer mon demi-siècle (si, si, amis et famille: save the date du dimanche 7.7.2024, je vais faire “un truc”), et d’aller faire ça la deuxième ou (plutôt) troisième semaine de juillet.

Et vous, vos plans rando, c’est quoi? Ou si c’est pas la rando, votre truc en plain air dans la nature, c’est quoi?

Arc-en-ciel, ICC, kitesurf [fr]

[en] In Torrevieja. Saw the most impressive rainbow I've ever seen (only iPhone photos, sorry). About to start my Day Skipper course, and interested in taking up kitesurfing.

Bon, article bateau, je sais, mais avant-hier, je crois bien que j’ai vu le plus bel arc-en-ciel de ma vie. 180° d’arc, double arc tout le long, luminosité magnifique, indigo visible. J’avais bien entendu laissé mon bon appareil de photo au bateau, alors je n’ai que des photos-iPhone.

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Après l’orage, il fait beau ici à Torrevieja. Environ 20°C dehors (plus au soleil), nuits fraîches, bateau qui tangue juste ce qu’il faut. Demain, je commence mon cours de voile de 5 jours (Day Skipper) à la fin duquel j’aurai mon ICC. Le ICC est le papier qui est généralement demandé pour naviguer en mer dans les eaux territoriales. (Après, il y a ce qu’on est capable de faire, et c’est une autre histoire.)

Déjà en octobre dernier, j’avais remarqué de nombreux kitesurfs dans les parages. Le kitesurf, ça me fait toujours penser à Loïc, avide kitesurfeur. Je me souviens d’ailleurs d’une époque où une photo de lui faisant du kitesurf illustrait son blog (ou son compte Facebook? son blog, je crois).

Bref, ça me fait extrêmement envie, et je vais profiter de ces prochains jours pour me renseigner. Je suis sûre qu’il doit être possible de prendre des cours de kitesurf pour les jours où il y a tellement de vent qu’on n’a pas vraiment envie de naviguer!

Vacances annuelles de Noël à mi-février [fr]

[en] Annual vacation coming up, from Christmas to mid-February.

Ceux d’entre vous qui me connaissent le savent: je prends depuis quelques années un “gros break” en hiver. Ça me permet de me ressourcer pour être plus productive et créative le reste de l’année. Et ça m’évite aussi de passer un mois de janvier en Suisse à déprimer dans la grisaille.

Concrètement, cela signifie que je ferme boutique entre Noël et mi-février — je reprends après la conférence Lift, qui a lieu du 6 au 8 février.

Je vais consacrer les deux semaines qui restent avant Noël à mettre de l’ordre dans les divers dossiers en cours. Certains d’entre vous attendent des réponses à des e-mails, et vous devriez les avoir d’ici là. Pour tout ce qui peut attendre mon retour, on verra ça dans deux mois!

Une semaine sur l'eau [en]

J’ai voulu intituler ce billet “une semaine en mer”, puis je me suis dit que c’était un peu grandiloquent compte tenu du fait qu’on dort principalement dans des ports, ou à l’ancre à quelques dizaines de mètres du bord.

N’empêche.

Le bateau est basé à Torrevieja, sur la côte sud-est de l’Espagne — sur la Costa Blanca plus précisément. A quelques petites heures de route (par la mer!) il y a Mar Menor, un petit lagon à l’eau salée et chaude, pour le plus grand bonheur de la population de méduses qui s’y reproduit joyeusement année après année. Pourquoi tant de méduses? Peut-être à cause de la pollution

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Alors je sais, “méduse” ça fait un peu “arghl”, mais en fait, celles-ci sont inoffensives (on ne sent rien ou presque) et plutôt jolies une fois qu’on a appris à les apprécier. C’est clair, se baigner dans un eau qui grouille de méduses, ce n’est pas très appétissant, même si elles ne nous font rien, alors les autorités locales font de grands opérations de “démédusification” durant la haute saison, qui s’arrête mi-septembre. Il y a aussi des filets pour protéger les plages, afin que les baigneurs ne soient pas incommodés. Mais pas en octobre.

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J’en ai bien sûr profité pour apprendre tout un tas de choses sur les méduses. Elles sont fascinantes. Au cours de mes recherches, je suis tombée sur un article portant sur la faune de Mar Menor. En lisant, j’ai compris qu’il avait été écrit par Roxanne, une dizaine d’années à l’époque, et qui vivait avec sa famille sur le Mollymawk, de façon permanente. Elle est même née sur le bateau! J’ai plongé dans la lecture du site et je vous recommande de faire de même. Je vais probablement commander leurs livres.

Retour à notre semaine de bateau. Conditions idéales, soleil, jolie navigation — variée — et quelques aventures. Mar Menor est peu profonde, et distraite par le ballet des kitesurfs, j’ai procédé à un nettoyage en règle du bas de la quille (traduction: on s’est échoués dans la vase). Quelques grands coups de moteur plus tard, et on était désenglués. La mise en marche d’urgence du moteur a été l’occasion de constater un problème de batterie. Comme le capitaine n’est pas encore très familier avec le bateau, on est repartis à Los Alcazares, d’où nous étions partis le matin, plutôt que d’ancrer au nord de Mar Menor comme prévu. Il ne faut pas tenter le diable.

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Los Alcazares, où nous devions passer une seule nuit mais finirons par en passer quatre, est la “grande ville” du côté terre du lagon. Ville bien endormie, appartements fermés, immense centre commercial abandonnée dont toutes les fenêtres en entrées sont murées, Los Alcazares sent la crise et la basse saison

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Le port est joli, et on a dégotté un extrêmement bon restaurant, le Restaurante Ramon, où on a soupé soir après soir.

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Après notre deuxième nuit à Los Alcazares, on a repris la route pour le sud de Mar Menor, cette fois. Au programme: mouillage. En réalité: retour à Los Alcazares à la voile (avec entrée dans le port à la tombée de la nuit), parce qu’au moment d’approcher le lieu de notre ancrage, le moteur a catégoriquement refusé de partir. Même pas un bruit. Rien.

Le lendemain, l’électricien arrive de Torrevieja pour nous dépanner. Impossible en effet de rentrer sans moteur: il nous est indispensable pour passer le canal qui sépare Mar Menor de la Méditerranée. Verdict: c’est le fusible du chargeur qui a fondu. Ces nuits au port où l’on imaginait charger les batteries… eh bien non.

On aura donc en tout et pour tout passé une nuit à l’ancre, la première, près de la Isla Perdiguera. Réveil bien agité par les vagues le matin, et découverte des troupeaux de méduses qui avaient échappé à notre attention en arrivant la veille au soir.

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Avec un jour de retard sur notre programme, on reprend la route pour Torrevieja. Au milieu du canal se trouve un pont (il faut bien que les voitures puissent passer d’un bout à l’autre de La Manga) qui s’ouvre 15 minutes toutes les deux heures pour laisser passer les bateaux. On vise la première ouverture du pont, 8h, avec l’espoir d’arriver à Torrevieja assez tôt pour faire encore un tour au marché avant qu’il ne ferme. Debout à l’aube, donc, mais pour rien: à 8h dans le canal, le pont reste résolument fermé. On se renseigne, la première ouverture est à 10h. Nos informations dataient probablement de la haute-saison…

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Il y a du vent pour le retour. 25 noeuds au départ, arrière. Et des vagues. C’est chouette. Je prends la barre, et on peut dire que c’est physique. Je réussis tout de même à garder un cap approximatif. De temps en temps, une vague plus grosse que les autres arrive et nous pousse. On surfe dessus, on la descend à toute vitesse, ça fait un peu montagnes russes. J’adore.

En bateau, on a beaucoup de temps pour penser. Du temps à “rien faire”. Lire quand on navigue? Pas top. L’ordinateur? L’électricité est limitée, il ne faut pas abuser. Internet? Au port, oui, si on a de la chance. On a du wifi à Torrevieja dans le bateau, mais à Los Alcazares, par exemple, il faut aller s’installer au club nautique (et encore, pas n’importe où, et la connexion est bien capricieuse).

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En bateau, donc, on pense. Ou on ne pense pas, et on regarde juste l’eau autour de soi. Ou les méduses. Et comme toujours lorsque je me mets au vert (enfin, “au bleu”), j’apprécie de voir ma vie ralentir. De ne plus savoir quel jour on est. Mon occupation principale quand j’en ai assez de “rien faire”: tuer des zombies sur mon iPhone (je suis incorrigible) et trier mes photos. Je me retrouve toujours à trier mes photos en vacances. Comme si c’était une activité que je ne jugeais pas digne de mon temps lorsque je suis “en travail”.

La lecture du site Yacht Mollymawk me fait rêver. Est-ce que ça me plairait, d’emménager à long terme sur un bateau? Peut-être pas pour toute une vie, mais pour une année? Je me souviens avoir pensé aller passer quelques mois sur une péniche — c’était il y a un moment. Le nomadisme géographique ne m’a jamais vraiment attirée (je suis plutôt casanière dans l’âme, je n’aime pas trop le changement). Mais avoir une maison qui bouge, ça, c’est autre chose.

J’ai lu il y a quelques mois le livre Drive, de Dan Pink. Dans la dernière partie du livre, contenant des idées et suggestions pratiques, il y en a une qui a retenu mon attention: prendre un “Sagmeister”, du nom du designer allemand qui en a parlé à TED, une année sabbatique de retraite anticipée durant les années travaillées. Tous les 7 ans de vie active, par exemple.

Un vague projet se forme dans ma tête: en 2019, je pourrais retourner passer une année en Inde. Une amie à moi devrait d’ici là avoir sa ferme. Aller y vivre, apprendre à monter à cheval, voilà qui me motive bien. Pour la suivante (2026? à 52 ans? ça me fait un peu peur ça), pourquoi pas passer l’année en mer? Peut-être que je n’ai pas besoin d’attendre aussi longtemps. J’organise déjà mes années pour avoir 4-6 semaines de break chaque hiver. Peut-être que je peux m’organiser pour avoir un plus long break toutes les x années, sans aller jusqu’à “un an” et “tous les sept ans” (je suis quand même bien installée dans la vie active, là, ce n’est pas comme si j’avais 25 ans). Bref, ça flotte dans ma tête.

J’aime la vie en bateau. Ce ne sont pas mes premières vacances sur l’eau. Quand j’avais 13 ans, nous étions allés passer 3 semaines en famille (3 de plus pour mes parents) dans les îles de ce qui est maintenant la Croatie. C’était magnifique. J’adorais — et j’adore toujours — m’endormir bercée par les vagues. Mon seul souci maintenant c’est que je tangue beaucoup lorsque je suis sur la terre ferme (= “mal de terre”). Après 10 jours sur le bateau en mai, ça avait été assez terrible à mon retour en Suisse. On verra si c’est mieux cette fois ou non.

Un bateau, c’est comme un petit studio flottant, ou un immense mobilehome sur l’eau. C’est petit bien sûr, mais c’est prévu pour utiliser au maximum la place disponible, et on y est étonnamment bien. Quand il fait beau, on est dehors la plupart du temps, de toute façon.

Les ports sont assez chers (25€ la nuit pour nous, tout est relatif) mais les nuits à l’ancre ne coûtent rien, sont super calmes, et bercent bien.

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Si on n’est pas pressés, on navigue à la voile. Il y a quelque chose d’assez extraordinaire avec le fait d’avancer uniquement grâce à la force du vent. Sans autre bruit que celui du bateau qui avance dans l’eau et du vent qui souffle dans les voiles et les haubans. Comme j’ai pu le constater lors de notre retour de Mar Menor à Torrevieja, j’aime assez quand il y a des vagues et qu’on sent la mer sous la coque. Il y a des limites, je suis certaine — je n’ai jamais été exposée vraiment au gros temps.

Alors voilà. Une semaine sur l’eau, plutôt dix jours maintenant (nous sommes de retour à Mar Menor pour la deuxième semaine), mon cerveau est ralenti voire arrêté, et si mes chats ne me manquaient pas, je crois que je n’aurais aucune envie de rentrer à la fin de la semaine.

Tounsi câlin Quintus very unhappy in Switzerland

Deux jours à Morat, avec croisière des Trois-Lacs: c'est top! [fr]

[en] You know Switzerland is beautiful, right? My recommendation: Morat, and the 3-lake cruise from there. Check out Fribourg Region for more info.

J’ai la chance de faire partie des quelques blogueurs à qui Fribourg Région a offert un week-end détente, dans le cadre de la promotion de leur “Grand concure” (permettant de gagner une cure anti-stress dans la région).

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Vous apprendrez sans grande surprise que j’ai sauté sur la cure “courbature”: deux nuits à Morat, accompagnées (pour moi) d’une journée à vélo et d’une journée de croisière sur les Trois-Lacs. Le tout pour deux personnes, bien entendu.

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Après mes mois de mai et de juin sans souffler, ça m’a fait le plus grand bien de passer un mois de juillet un peu “vacances”, à l’étranger comme plus près d’ici.

Eh bien, j’avoue que j’ai été absolument ravie de ma petite escapade au Pays des Trois-Lacs. C’est joli (vous êtes déjà allé à Morat? non? grave erreur!), très joli, il y a de l’eau, du relief, on y mange bien, l’hôtel est sympa… et en plus c’est à 1h30 de Lausanne. Que demander de plus?

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Après avoir reçu le bon pour ma “cure”, j’ai contacté l’office de tourisme de Morat. On m’a fait remplir un petit formulaire en ligne pour choisir mes activités. Deux à choix: j’ai bien hésité à prendre le papillorama, mais je me suis dit que je voulais insister sur les courbatures, alors j’ai pris le vélo; quant à la croisière des Trois-Lacs, ça ne faisait aucun doute que j’allais la prendre!

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Le projet initial consistait à passer la première journée à vélo (départ relativement tôt de Lausanne, donc), puis à reposer nos courbatures durant la croisière le deuxième jour. Et le troisième, tranquillement se réveiller, prendre ses affaires, et rentrer à d’autres obligations (vacancières en l’occurrence).

Les CFF et le temps se sont mis de mèche pour réduire à néant nos bonnes intentions pour cette première journée: train annulé (on arrive donc une heure plus tard que prévu) et en plus, il pleut… Heureusement, les bons pour la journée à vélo sont valables encore quelques temps. Cela nous fera une excuse pour revenir dans la région pour pédaler!

On a donc profité de cette première journée pour flâner un peu dans Morat, et ça aurait été dommage de nous en priver. C’est une ville à deux étages, qui me fait penser en celà un peu à Thonon — mais les étages sont moins éloignés et mois… déséquilibrés. Morat, c’est une ville fortifiée, pleine de jolies ruelles remplies de magasins et de restaurants, touristique sans trop l’être (en tous cas quand on y était, fin juillet en semaine), entourée de remparts sur lesquels on peut se balader, avec une vue imprenable sur le lac par-dessus les toits de la ville.

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Au hasard de notre promenade, nous découvrons que Morat a un cinéma open air. La classe! On passe à l’office du tourisme se renseigner et dire bonjour à la gentille dame avec qui j’avais eu contact pour préparer le séjour. Le hasard fait bien les choses: elles avaient justement deux invitations pour le soir même qu’elles n’allaient pas utiliser, et dont elles nous ont fait cadeau.

Notre hôtel était situé juste à l’intérieur des remparts, assez simple mais très joli et propre. J’ai dormi un peu dans les couvertures, ayant oublié de les prévenir à l’avance de mon allergie, mais à part ça, rien à redire. J’ai un peu fait la tête en voyant que c’était WC et douches à l’étage, mais c’était super propre, juste en face de notre porte, et on n’a jamais eu à attendre 🙂

Le lendemain, journée lacustre: Morat-Neuchâtel-Bienne-Neuchâtel-Morat. On a réservé notre repas sur le bateau la veille et embarqué à 10h, heure encore raisonnable. Il ne faisait pas très beau, ce qui veut dire qu’il y avait de la place pour s’asseoir (dedans!) — et comme toujours lorsque je me retrouve dans un cadre magnifique sous un temps non-idéal, j’ai pris note que c’est beau, très beau, même quand il fait moche. Moralité: quand il fait moche, allez dans la nature, plutôt que de rester en ville.

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J’ai adoré cette croisière. Une journée à ne rien faire. Au retour de Bienne, il faisait un peu plus beau, et j’ai passé l’après-midi à l’extérieur, bien emmitouflée dans mes diverses couches et mon ciré.

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Les canaux qui relient les lacs sont vraiment jolis et calmes.

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Et allez, la petite famille de cygnes, juste pour le plaisir des yeux et du coeur:

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Bref, pour ceux qui aurait sauté un peu tous les passages descriptifs pour se retrouver à la fin de mon article (et pour ceux qui désirent un résumé):

Questions existentielles de voyageuse à Montréal [fr]

[en] As the editor for ebookers.ch's travel blog, I contribute there regularly. I have cross-posted some of my more personal articles here for safe-keeping.

Cet article a été initialement publié sur le blog de voyage ebookers.ch (voir l’original).

Me voici à Montréal. Troisième jour à l’hôtel, sans mettre les pieds dehors, parce que j’y suis venue pour y donner une conférence à l’occasion d’Intracom, qui se termine aujourd’hui.

J’ai ajouté une semaine de vacances à mon séjour. Quand on traverse l’Atlantique, autant que ça en vaille la peine! Et hier, pourtant, une fois ma conférence donnée, je me suis trouvée un peu démunie face à cette semaine à remplir. Inutile de dire que je n’avais rien planifié avant mon départ! Même pas mon logement, préférant nettement mieux m’incruster (gentiment!) chez l’habitant pour découvrir le pays de l’intérieur (entre le réseau des blogueurs, Twitter, et Couchsurfing, je sais que je cours peu de risques de me retrouver à la rue).

Crédit photo: Wikimedia Commons

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Prendre des vacances quand on est indépendant [fr]

[en] I write a weekly column for Les Quotidiennes, which I republish here on CTTS for safekeeping.

Chroniques du monde connecté: cet article a été initialement publié dans Les Quotidiennes (voir l’original).

Comme beaucoup de gens gravitant autour de ce monde connecté dont je vous parle chaque semaine, je suis indépendante. Et quand on est indépendant, prendre des vacances pose un double problème — triple, presque:

  • il faut économiser de l’argent pour pouvoir payer ses vacances (comme tout le monde)
  • il faut économiser assez pour couvrir la manque à gagner puisqu’on ne gagne pas d’argent pendant qu’on est en vacances
  • il faut s’organiser pour pouvoir disposer du temps nécessaire à “être loin”.

L’argent, en somme, c’est un problème que tout le monde peut comprendre. L’indépendant doit simplement économiser plus que le salarié, vu que ses vacances sont des congés non payés.

Le temps, par contre, la plupart des employés n’y sont pas confrontés de façon aussi pressante. Certes, quand on revient au travail il y a une pile de dossiers sur la table, certes, le projet n’avance pas quand le chef de projet est en vadrouille (ou il doit s’organiser pour que ce soit le cas), mais l’entreprise ne ferme pas ses portes à chaque fois qu’un employé part en vacances.

Pour un indépendant, si. En vacances, tout s’arrête. Un indépendant ayant souvent bien plus d’un client ou projet en parallèle (c’est un peu ça qui le définit), cela fait pas mal à gérer pour pouvoir partir une semaine sur les pistes, ou sous les tropiques.

Aussi, suivant la nature du travail de l’indépendant, son calendrier d’activités dépend souvent de dates fixées par d’autres. Si on est libre, on finit vite par avoir un agenda ressemblant à un gruyère (ou à un emmental) ne permettant plus de s’éclipser les trois semaines nécessaires pour vraiment se ressourcer.

Moralité? L’indépendant doit bloquer ses dates de vacances très, très à l’avance. J’ai le nez dans les dates de 2012, là.

Et moi qui croyais que l’indépendance signifiait liberté et flexibilité!

Les trois équilibres de l'indépendant [fr]

Je pense que l’indépendant (créatif) a besoin de trouver un équilibre sur trois plans différents, histoire de ne pas se dessécher ni péter les plombs:

  • une “hygiène de vie” laissant suffisamment de place pour respirer semaine après semaine (avoir et respecter des plages de non-travail, prendre du temps pour soi, faire du sport, manger correctement, dormir, voir des amis, passer du temps avec sa famille…)
  • des coupures pour décrocher, week-ends prolongés mais aussi vraies vacances (on m’a dit que pour vraiment se ressourcer, il fallait compter minimum trois semaines!)
  • durant le temps de travail, assez de temps pour explorer, s’amuser, rechercher, bricoler — et ne pas passer tout son temps le nez plongé dans des mandats.

Pour ma part, le côté “hygiène de vie” fonctionne assez bien, pour les coupures, je suis en train de prendre des mesures, et concernant le temps de jeu/bricolage/recherche professionnel… ces temps, ce n’est pas du tout ça.

Saint-Prex 09

Hygiène de vie

  • Je défends jalousement mes soirées et mes week-ends, même quand le boulot s’empile, sauf quelques rares situations d’exception.
  • Je fais du sport, je vois des gens, je prends des moments pour moi, je ne mange pas trop mal. J’ai en fait pas mal d’activités “non-professionnelles” dans ma vie.
  • J’ai un lieu de travail séparé de mon lieu de vie.
  • Ça n’a pas été simple d’en arriver là, j’ai déjà écrit pas mal d’articles sur mon parcours, mais je n’ai pas le courage de les déterrer juste là.

Coupures

  • En 2008, j’ai commencé à prendre des week-ends prolongés à la montagne pour me ressourcer, et c’était une bonne chose. 2010, ça a passé à la trappe pour diverses raisons, mais il est temps de reprendre les choses en main.
  • Suite à des discussions que j’ai eues avec mes amis Laurent et Nicole, et sur leurs sages conseils, j’ai décidé de m’imposer au minimum un week-end prolongé (3 jours) par mois et une grosse bonne coupure (disons un mois, hop) par an.
  • Résultat des courses, j’ai établi un calendrier annuel de mes coupures. Ça ressemble à ça: je fais un break d’un mois en janvier (déjà un voyage prévu en Inde en 2011), en été, je pars une semaine en France comme ces deux dernières années, et en automne, je prévois une dizaine de jours en Angleterre pour voir amis et famille. En plus de ça, un mois sur deux je prends un simple week-end prolongé (lundi ou vendredi congé), et un mois sur deux en alternance, un plus long week-end prolongé (4-5 jours) avec option de partir quelque part.
  • J’ai posé toutes ces dates dans mon calendrier, jusqu’à début 2012.

Travail ludique

  • Je bloque un peu sur cette question: je dois prendre moins de mandats (clairement) mais du coup je crains pour le côté financier de l’affaire.
  • En fait, en regardant réalistement mes revenus (j’ai une grille sur la dernière année qui me les montre semaine par semaine) je me rends compte que je n’ai pas besoin d’avoir si peur que ça.
  • Une solution: moins de mandats qui paient relativement peu par rapport au temps/stress investi, plus de mandats mieux payés (je dis des choses logiques mais c’est pas si simple à mettre en pratique). Surtout, moins de mandats “open-ended” en parallèle, qui s’étalent sur la durée avec une charge de travail variable. (J’ai un billet en gestation là-dessus.)
  • Aussi, avoir confiance dans la dynamique qui me permet de vivre de ma passion: donner plus de priorité à sa passion attire les mandats.
  • Bref, avec mes petits calculs, je me suis rendu compte qu’en plus de mes mandats “réguliers” (annuels/mensuels), si j’avais une journée de “travail payé” (consulting, formation, coaching, conférence) par semaine je m’en tirais largement. Ça me laisse donc 3-4 jours, suivant la longueur de ma semaine, pour mes mandats courants, la gestion des clients, et ces fameuses “autres activités professionnelles pas payées” (dont ce blog fait partie).

Et vous, voyez-vous d’autres équilibres à maintenir? Avez-vous des solutions à partager pour ceux que j’ai identifiés?

Voyager plus, voyager moins, voyager mieux [fr]

[en] As the editor for ebooker.ch's travel blog, I contribute there regularly. I have cross-posted some of my more personal articles here for safe-keeping.

Cet article a été initialement publié sur le blog de voyage ebookers.ch (voir l’original).

Après avoir vécu une année en Inde et m’être fait des amis aux quatre coins de la planète grâce à internet, j’avais envie de voyager. Moi qui avais toujours été plutôt casanière (et d’une certain façon, je le suis encore), j’ai enfin compris ces gens qui partaient loin loin loin lors de leurs vacances.

Etudiante à l’époque, mon budget voyages était plutôt réduit. Employée, j’ai découvert que pour pouvoir partir en vacances, je devais organiser mon travail pour que tout ne s’arrête pas en mon absence. Passant dans le monde de l’enseignement, la fatigue et la masse de travail (ainsi que les plages vacances obligées durant les vacances scolaires!) m’ont plus ou moins clouée en Suisse durant deux ans.

Lorsque je me suis mise à mon compte, du coup, c’était aussi l’occasion rêvée pour moi de voyager plus. J’avais des tas d’excuses professionnelles pour mes déplacements (conférences, clients à l’étranger, etc.) et surtout, je pouvais travailler sur place. Je pouvais donc voyager sans prendre de vacances! En pratique, je faisais un mix des deux: j’allais quelque part “pour le travail”, et je rajoutais 3-4 jours sur place pour les “vacances”. Cela permettait de plus de justifier les frais (vu que c’était “pour le travail”) et de ne pas faire sauter la banque en explosant le budget vacances.

Bien plus vite que je ne l’avais imaginé, ces voyages dont je me réjouissais tant sont devenus “trop de voyages“. Tout devient routine lorsqu’on le fait trop. Une ville étrangère ressemble à une autre ville étrangère. Un hôtel, à une chambre d’hôtel. On va quelque part, on travaille, on voit trop de gens durant pas assez de temps, on rentre, on défait la valise, on recommence. Voyager devient du travail. On n’a plus envie de prendre 2-3 jours pour découvrir une nouvelle ville: on a juste envie de rentrer à la maison.

Peut-être que ce n’est pas comme ça pour tout le monde — mais pour moi ça l’est devenu.

Changement de vitesse, du coup, et depuis deux ans je voyage beaucoup moins. Presque plus. Mes déplacements professionnels sont réduits au strict minimum. Et là, après 4 ans à mon compte, je retrouve le besoin de prendre de vraies vacances. Pas juste un week-end prolongé ou une semaine au chalet. Pas 2-3 jours dans une ville quelque part après une conférence. De vraies vacances, trois semaines au moins (il paraît que c’est ce qu’il faut au minimum pour vraiment se ressourcer), sans obligations professionnelles, dépaysantes.

Voyager moins qu’avant, mais voyager quand même, et voyager mieux: pour sortir de mon quotidien, vider ma tête, la remplir de choses autres.

Et pour ça, surtout si on est indépendant, il n’y a qu’une solution: bloquer les dates longtemps à l’avance. Ensuite, selon l’envie, on peut réserver son voyage dès qu’on peut, ou bien au contraire profiter des offres dernière minute pour partir à l’aventure!

Prendre son temps en voyage [fr]

[en] As the editor for ebookers.ch's travel blog, I contribute there regularly. I have cross-posted some of my more personal articles here for safe-keeping.

Cet article a été initialement publié sur le blog de voyage ebookers.ch (voir l’original).

L’autre jour, je tombe sur cet article du blog de Lonely Planet, Les plus beaux hymnes à la lenteur. Une série de suggestions que je vous laisse découvrir, pour voyager sans courir, parcourir le monde en se déplaçant à petite vitesse.

Je privilégie toujours la lenteur lorsque je voyage. Je suis de celles (et ceux) qui préfèrent voir (et faire) peu mais bien. Un tour d’Europe en deux jours, très peu pour moi. J’aime me poser, découvrir à pied le quartier dans lequel je suis, profiter du voyage-vacances pour ne pas m’imposer d’objectifs clairs en matière de “choses à accomplir aujourd’hui”. Visiter moins, mais mieux.

Les choses changent bien sûr, mais l’essentiel de ma vie jusqu’ici a été placé sous le signe de “trop peu de temps, trop de choses à faire”. Alors en vacances, je me rebelle. Je refuse. Je ralentis. Je m’arrête presque.

Concrètement?

D’abord, je marche. J’aime partir à l’aventure dans mon quartier ou ma ville d’accueil, une carte en poche, et me perdre dans les rues. Je sais me repérer sur une carte sans trop de difficultés pour pouvoir rentrer lorsque l’envie me prendra.

Je prends les transports publics plutôt que le taxi. C’est plus lent, c’est souvent un peu plus compliqué, mais on voit mieux la ville qu’on traverse.

An Indian Home (India 2004) 8Je lis, aussi. Oui je sais, quand on est en voyage à des milliers (ou des centaines) de kilomètres de chez soi, il y a mieux à faire que bouquiner, il faut visiter, visiter, visiter, au risque de rentrer d’une année en Inde sans avoir vu le Taj Mahal… Mais au fond, ce n’est pas si grave. Voyager, vacancer, c’est s’échapper de son quotidien, c’est faire les choses autrement.

Une autre chose que je me retrouve souvent à faire en voyage, c’est du shopping. Habits, livres… Une activité que j’apprécie mais que je ne prends souvent pas le temps de faire lorsque je suis dans ma ville. A l’étranger, ailleurs, même si ce sont les mêmes magasins (H&M a envahi le monde entier depuis belle lurette), je prends le temps de flâner, et du coup, d’acheter.

J’ai des souvenirs mémorables de traversées de l’Inde en train. Pune-Delhi, Calcutta-Pune, Delhi-Pune, Pune-Chennai, Bombay-Kerala… J’adore le train, en Inde. Il avance d’un petit pas à travers des étendues tellement vastes qu’on peut à peine les imaginer de Lausanne. Il s’arrête en rase campagne, on ne sait pas trop pourquoi. On lit, on somnole, on prend des photos, on discute avec ses compagnons de route.

L’avion, à côté, c’est presque dommage. A peine le temps d’embarquer qu’on est déjà ailleurs, sans avoir eu le temps de comprendre ce qui nous arrivait.

Certes, il faut être sur place assez longtemps pour pouvoir se permettre de “perdre” un jour (ou plus!) dans le train. Mais ça fait partie du voyage aussi…

Les vacances stressantes, ce n’est pas pour moi, en tous cas. Mes rêves, juste là? Des vacances à cheval, une descente de fleuve en petit bateau, et reprendre ces fameux trains en Inde.

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