Le vrac du samedi soir qui va du coq à l’âne [fr]

[en] Lots of random things. Too many to list.

Hah ben oui, je pourrais écrire un article, tiens.

Serveur qui continue à s’étouffer sur son MySQL.

Serveur maison qui a passé l’arme à gauche, la relève se porte bien, le NAS est commandé, les sauvegardes CrashPlan entrantes ne fonctionnent pas, malgré des heures de troubleshooting. Si seulement toutes les sauvegardes étaient bloquées! Mais non, y’en a 2-3 qui marchent.

J’arrête de m’arracher les cheveux et j’attends la nouvelle Internet-Box de Swisscom, la fin de l’ISDN, bye-bye le téléphone fixe de l’eclau (personne ne l’utilisait de toute façon).

Cygnes pas coqs

J’utilise “Dis Siri“. Il y a des années, plus d’une décennie, dans une autre vie, je travaillais pour Orange. Je parlais à mon ordinateur. Y compris pour des commandes. Je disais “ouvre Firefox”, “insérer lien”, et autres choses du genre. C’était tellement clair pour moi que ce genre d’interface était beaucoup plus direct qu’une interface graphique. Il suffit de savoir quoi dire, pas besoin de trouver la commande cachée dans un menu. Je me souviens avoir tenté de convaincre quelques collègues que c’était l’avenir, et qu’on devrait y penser pour notre centre d’appels et le service client. Aujourd’hui, tout le monde a Siri dans la poche. D’ailleurs, utilisez-vous le petit micro à côté du clavier pour dicter vos textes, ou bien est-ce que vous tapez tout avec un doigt ou deux pouces? Apprenez à dicter, ça change la vie.

Dans Messages, Messenger et autres WhatsApp, il y a aussi une fonction “message vocal”. C’est la version 2015 du message sur le répondeur. On appuie sur le micro, on parle en gardant appuyé, on relâche, on envoie. Notre interlocuteur l’écoute à sa guise. Hyper pratique aussi.

Il y a un moment déjà, j’ai croisé cet article. Je l’ai lu. Je crois. Et je me suis dit, non, je ne suis pas d’accord, je ne passe pas mon temps à essayer de montrer une image parfaite de ma vie sur Facebook. Et mes contacts non plus. Bref. Les semaines (et les mois?) ont passé, et cet article est resté dans un coin de ma tête. En cette période où je me sens un peu fragile professionnellement (où vais-je? où courge? dans quelle étagère?), je bataille avec des sentiments d’inadéquation et de dévalorisation par rapport à mes pairs. Toutes les personnes que je connais semblent avoir écrit un livre, ou sont en train d’en écrire un. Moi pas. Elles sont en train d’avoir des enfants. Moi pas. Il y a les gens qui tournent à donner des conférences aux quatre coins du monde. Moi pas. Il y a des gens dont les mandats les amènent à travailler avec les grands de ce monde. Moi pas. Qui lancent des entreprises ambitieuses, des projets qui font rêver. Moi… vous voyez le refrain.

Mais bon sang, je suis en plein dedans! Mes contacts ne postent pas ces infos pour frimer, ils sont comme moi: ils parlent de ce qu’ils font, partagent les choses dont ils sont heureux. C’est évident, évident: on compare son intérieur qu’on ne partage pas (trop) avec l’extérieur des autres qui est tout ce qu’on voit d’eux.

Et oui… la jalousie, l’envie. A quelque part, c’est bien là. Je mets en parallèle ce que je vois des autres et ce que je sais de moi, et je me trouve bien insuffisante. Le piège. Alors maintenant, quand je me prends les pieds là-dedans, je me stoppe. Moins de Facebook, plus de Kindle! C’est le refrain que j’ai mis en place en Inde, pour m’extirper de la couverture des attentats parisiens.

Eléphants pas ânes

Tiens, à propos, une série de cartes et graphiques pour raconter l’histoire du terrorisme, et une thèse extrêmement intéressante (et pertinente il me semble) d’Umair Haque sur la montée du néo-fascisme dont nous sommes témoins en ce moment.

Parlant de plus de Kindle, j’ai fini l’autre jour L’Aube de la nuit de Peter F. Hamilton. Attention si vous pensez le lire, ne vous attardez pas sur la page Wikipedia qui vous spoilera à n’en plus finir. Lisez en anglais si vous pouvez. C’est magistral. Une trilogie, et chaque tome fait passé 1000 pages. Ça vous occupe un moment, un truc comme ça. Et maintenant j’ai envie de lire tout le reste de son oeuvre (oui, je suis comme ça). Mais j’ai déjà plongé dans Ancillary Justice, avant ça.

En fouillant dans mes liens sauvegardés (je fais ça quand j’écris un post, j’ai décidé d’accepter il y a quelques mois que je ferai du vrac, tant pis, c’est comme ça que je suis) je suis tombée sur cet article présentant le livre Le Temps de la consolation. Il faut que je le lise aussi, celui-ci. L’auteur, philosophe, nous montre qu’on a oublié comment consoler. Ça rejoint un de mes constats, celui qu’on n’a pas le droit d’être triste, dans le monde d’aujourd’hui. Ça rend le deuil problématique, un contexte comme ça, vous ne trouvez pas? Personne ne veut nous laisser être triste. Si on est triste, qu’on dit être triste, le premier réflexe d’autrui c’est de tenter de nous tirer de là coûte que coûte. C’est inconfortable, quelqu’un qui est triste. Si on apprenait à nouveau comment consoler, on serait peut-être moins mal à l’aise.

Le souci avec la Kindle, c’est que les livres à lire s’accumulent, mais qu’on n’a pas une pile visuelle pour nous peser sur la conscience. Voilà, c’est comme ça maintenant. Je crois que je n’ai lu qu’un seul livre papier depuis l’achat de ma Kindle, parce qu’il n’existait qu’en papier. Et pourtant, qu’est-ce que j’ai été réfractaire à la Kindle! J’adore les livres, j’adore le papier. Mais j’aime encore plus lire. Et avec la Kindle, c’est plus facile de lire. Un seul objet pour toute sa bibliothèque. Léger, tient dans le sac à main, tient dans les bagages. Toujours avec soi. Toujours ouvert à la bonne page. Alors dans le bus, hop, hop, on lit quelques pages.

Je rêve d’un Bebop 2 ou équivalent. Vraiment. Mais j’ai fait mes devoirs, et je pense qu’il vaut mieux attendre un peu que cette ligne de produits mûrisse. Il y a encore des faiblesses qui font mal pour un objet de cette gamme de prix. Mais bon sang, qu’est-ce que je rêve.

J’ai installé un terminal sur mon iPad. C’est pratique pour remettre sur pied un serveur qui se casse tout le temps la figure.

J’y ai aussi installé les Colons de Catane. J’ai pas mal joué. Mes voisins sont moyennement contents, parce que du coup, j’ai progressé en stratégie de jeu. Oui, je joue aux Colons de Catane avec mes voisins. Ils sont cool, mes voisins. J’adore mon immeuble, pour ça, en fait. Alors la version online est sympa, et présente quelques variantes par rapport à la version de base plateau, mais ce qui est vraiment tellement mieux hors ligne, c’est la partie “commerce”. On perd tout l’aspect humain de cette partie clé du jeu quand on joue en ligne. Mais quand on n’a pas d’humains et de table sous la main, ça fait l’affaire.

Et quand je vous aurai dit que je fais maintenant du pain au levain dans ma cuisine, version paresseuse, je pense que j’aurai vraiment sauté du coq à l’âne dans cet article.

SF Reading Recommendation: Alastair Reynolds [en]

[fr] Si vous aimez la science-fiction, je vous recommande vivement de vous intéresser de près à ce qu'écrit Alastair Reynolds.

If you like science fiction, specially the space opera techie kind, you should try reading something by Alastair Reynolds (he has a blog, too).

I actually first encountered his writing in one of the SF short story collections that I own, but really noted his name down after reading Pushing Ice, which was given to me by a friend. I was, honestly, completely blown away by the story.

Some time later, another friend sent me Chasm City off my wishlist. Again, I couldn’t help but wonder how on earth a human being can come up with such incredible worlds and stories.

When I was in Leeds a few weeks ago, I went on a shopping spree (clothes, DVDs, books) and bought both Revelation Space and Redemption Ark, the two first volumes of the Revelation Space trilogy.

I finished them at the chalet, and as soon as I got back online, made an order from Amazon. It’s just arrived, have a look:

Amazon Order Arrived!

Just in time to keep me busy for the rainy week-end that’s about to start!

Lift09 — Matt Webb — Scientific Fiction and Design [en]

Book: Cusp, Robert A. Metzger. SF *(steph-note: sounds like a crazy story, need to read it!)*

This is not the SF we’re talking about here. No flying cars, silver skullcaps… Here: Scientific Fiction (World War Z — zombie story; the book unfolds, and “it makes sense”). This is what Matt wants to talk about — this kind of book.

Taking pleasure in watching things unfold. (Shows us videos of marbles in “mazes”.) Human nature: it’s almost compulsive, we want to watch things happen.

The impossible triangle: Human nature, Society, Things. How do SF stories read through this triangle? One thing changes, other things have to change too.

Cf law of perfect gasses, linking pressure, volume, temperature. Linked. SF is walking the landscape of possible future worlds.

Lift09 110

Problem? inventing, imagining the future: hard.

Which products work in the landscapes of possible worlds? Discover it through:

– market research
– economics
– evolution (start with something that you know works, and change it very slowly)

*steph-note: making good note of this for my fiction writing*

In the process of invention: prototypes. Process?

Middle of the paper, draw your new invented radio. At the corners, contexts => you evolve your radio, create hybrids, cross-breeds. *steph-note: some kind of visual/drawing braingstorming!* Matt: not a storming, random process. It’s very methodical, process of deconstruction. What emerges is the discovery of what it is about that original radio that persists.

The process continues to physical objects.

History: the past is another set of possible worlds, just like the future. One process of fictionalizing these worlds is to change one important event *(steph-note: didn’t get the term for that… counter-fractures??)* — What if Kennedy wasn’t shot? What if the war of Independance had been lost?

Prototype phone for Nokia, made of metal that melts at 47°C. Good for redoing it, but don’t keep it too close to your ear (contains lead ;-))

Materials. Soft furry phone. Soft on your face, and can stroke it when on the table. Hair you have to tie up to see the screen. Patchwork phones.

Lift09 111

“Design is the conscious and intuitive effort to impose meaningful order.” Victor Papanek

Scientific Fiction:

The story is the laboratory. Reading is your research. Writing is your experiment.

*steph-note: this is giving me food for thought, about my difficulties in creating stories and worlds and my incapacity to design anything graphically.*

Lift09 — Change — Patrick J. Gyger — Science Fiction and the Future [en]

Lift09 021 - Patrick Gyger Amazing stories (pulp magazines). Looking into the future. Thirties. This is when SF started becoming a genre.

SF starts creating a new 20th century. SF zeitgeist, science programme. SF moves over to other media: films, radio.

Commercials start using SF backdrops for all sorts of commercial goods. Up to the 60s, the future is used to promote goods.

What will the future be like? (based on SF, predictions)

Home of the future. Revolutionary transportation. We’ll all have flying cars! But actually, flying cars did exist, in the twenties (René Tampier). <–photo–>

Despite the real flying cars, they remain in the realm of imagination, they are still an object of the future.

SF plants the seeds of dreams and desire. It has to stay in the realm of imagination. There is no place for the flying car in the present, because it is an object of the future, by definition.

Some objects have made their way from SF into our world.

– wrist pager / wrist phone
– cybernetics, artificial limbs (cf. Kevin Warwick last year at Lift08)
– robotics
– communications, videophone (Skype)
– jetpacks (want to see your neighbour soaring above your head in the morning, off to work?)

Lift09 027

Failures — or not there yet:

– invisibility doesn’t really work
– cryogenics (not too good)
– teleportation for transportation — we’re not there yet
– time travel

The future did not take the shape of our SF dreams of the past. *steph-note: not altogether surprising imho, as SF is really talking about the present*

Right now, we live in Utopia in the Western world — we don’t feel the urgency to dream up our Utopia. Some technology utopias have been realised, but have not brought what we hoped from them.

We also live in Dystopia — aware of the dark sides of technology.

“We live in the dreams and nightmares of our grandparents, at the same time.”

Belief of the grandiose views of flying cars: machines, not politics, will produce beneficial social change. We don’t believe that anymore.

"Alors ils leur font la guerre" [fr]

Les compositions de mes élèves semblent inévitablement mener à  la guerre.

[en] I'm a bit worried by the omnipresence of war as the outcome when the heroes meet the aliens in my pupils' SF essays. Is conflict the only way to meet "the other"?

Je corrige des compositions françaises sur le thème de la science-fiction. Les élèves avaient comme point de départ un “canevas” qui plantait le décor (leur donnant le contexte de leur histoire) et leur donnait des instructions assez précises pour guider leur texte.

Parmi celles-ci:

Le personnage central est un représentant pacifique d’un système qui veut repeupler la terre.

(Je souligne.)

A quelques exceptions près, les histoires sont construites sur le schéma suivant: nos héros arrivent sur terre avec leur vaisseau, rencontrent d’autres êtres (autres mutants, extra-terrestres, ou même Aliens), et pour une raison ou l’autre on se fait la guerre, et tout finit en destruction (de la planète, des héros, des ennemis, à  choix).

Personne n’a imaginé qu’ils discutent? Qu’ils trouvent un intérêt commun et qu’ils s’entendent? Qu’ils fuyent? Le conflit semble être la seule voie possible face à  l’altérité.

Oui, ils ont entre 13 et 15 ans, c’est un peu normal.

Je reste toutefois un peu songeuse, et un peu soucieuse.