Les commentaires qui se transforment en article [en]

Je me souviens très bien d’avoir eu conscience, quand Twitter et Facebook ont commencé à prendre de plus en plus de place dans la vie en ligne des gens et dans la mienne, de l’impact que ça a eu sur les blogs, et surtout les commentaires. Notre énergie rédactionnelle et interactionnelle s’est trouvée happée par les plateformes, et nos blogs en ont fait les frais.

Laissant de côté la traumatisme de la suspension de mon compte facebook et de la perte probable de près de deux décennies de données, c’est clair que cette semaine sans facebook (on y est là, à l’heure près!) a donné un grand coup d’accélérateur à un mouvement intérieur qui prenait de l’ampleur: tenter de revenir au web ouvert et indépendant, humain et authentique, qui m’est cher depuis plus de 25 ans. Donc j’écris sur mon blog, parce qu’au moins ici je suis chez moi et c’est moi qui ai les clés et le titre de propriété, je réapparais sur d’autres plates-formes, je réfléchis à l’avenir de ma présence en ligne.

Toutes ces dernières années, je suis toujours surprise quand j’écris ici que je réalise qu’il y a des gens qui me lisent encore. Merci d’être là. Et des fois, il y a des gens qui commentent. Comme Olivier. Olivier qui a un blog, et qui comme tant d’entre nous, se dit “j’aimerais y écrire plus“. Du coup, je suis allée y faire un tour. J’ai lu quelques articles, et répondu. Laissé un commentaire. Vous savez qu’au début, il n’y avait pas de commentaires sur les blogs? Ni sur celui-ci. C’est dur à croire parce que ça fait tellement partie de notre “définition” du blog, les commentaires – mais en fait, au début, il n’y en avait pas. Quand on avait quelque chose à répondre, on faisait un lien vers le billet original, et on écrivait ce qu’on avait à dire sur notre blog. L’interaction était moins immédiate, moins publique. Mais ce qu’on écrivait restait chez nous.

La première étape, ça a été les fils de commentaires sous les articles de blog. Avec un effet collatéral: le blogueur qui vire sa publi et tous les commentaires avec. Plus ou moins de grogne. Il y a du des outils comme coComment et Disqus (qui est toujours en place, sur Blogger par exemple). Mais surtout, il y a eu la deuxième étape, les réseaux – Twitter, Facebook, mais il y en a d’autres qui ont déjà passé de vie à trépas – qui ont vu une accélération de l’interaction et des échanges, toujours plus sur la place publique, toujours plus éloignés du contenu dont on parle, et toujours moins entre nos mains. Les milliers d’échanges que j’ai eus sur Facebook au sujet de tel ou tel article, telle ou telle publication, qu’elle soit quelque part sur le web ou postée directement sur la plateforme, maintenant expédiés vers le néant par les robots en charge de la plateforme, en témoignent.

En mémoire du “bon vieux temps” du début des blogs, je vais reproduire ci-dessous ce que j’ai écrit dans les commentaires d’Olivier, avec lien vers ses articles originaux. Peut-être que ça vous donnera envie d’arrêter de scroller quelques secondes (c’est pas un jugement, je sais combien c’est conçu pour qu’on le fasse “malgré nous”) pour les lire.

Top IMDb : 2 ans plus tard

Bon, j’arrive tard à la fête, mais j’y suis! Ça fait longtemps que je ne regarde presque plus de films, après m’être fait un orgie Marvel à un moment ces dernières années. Pas parce que je n’ai pas envie, mais parce que je croule sous la pile énorme des choses à faire et des envies à poursuivre, et bloquer du temps pour me poser devant un film (même une série!) est compliqué pour moi. Pas par manque de volonté, mais disons par excès d’hyperactivité. Même depuis mon accident, alors que justement je devrais passer un peu plus de temps à glandouiller (c’est pas bien de passer la journée entière sur Netflix, mais s’envoyer un film ou une série de temps en temps, vu où j’en suis, ce serait pas mal).

Souvent, quand je me dis, ok je regarde un film, je ne sais pas lequel regarder. Parce que comme avec le reste, il y a un tel backlog de choses à voir que ça me paralyse. Je sais que j’ai raté tellement de bon films ces 15 dernières années. Comme avec la lecture, d’ailleurs, ma tendance naturelle c’est d’aller vers des genres “faciles et entertaining” pour moi: SF pour la lecture, Marvel et SF pour les films. Mais chaque fois que je lis ou regarde autre chose, ça me fait monstre plaisir. Le fameux décalage entre ce qu’on pense nous plaira, et ce qui nous plaira. Donc j’aime bien cette idée, prendre les top x et commencer par là. Je note 🙂

Grippe

Team vaccin ici aussi, depuis 2009 et la “Grippe A”! Je ne crois pas avoir eu la grippe adulte, par contre je suis une abonnée aux infections respiratoires. L’hiver 2023-2024 j’en ai enchaîné six entre début novembre et l’Ascension. J’ai quand même fini en consultation d’immunologie, rien de grave, suspicion de petite immunodéficience et terrain allergique (ça semble aller beaucoup mieux depuis que je suis sous anthistaminiques en continu, je n’ai d’ailleurs plus le nez qui coule en permanence, c’est magique!)

Ce fameux hiver, j’ai un syndrome post-viral après une des infections (qui n’était probablement pas le covid, le covid j’ai eu après, mais c’était peut-être aussi la première infection de novembre; bref). En effet, près de 3 semaines à me trainer. Je suis suffisamment souvent malade pour savoir comment ça va, chez moi, quels symptômes quel jour, comment ça évolue, combien de jours de travail je rate (car c’est systématique… tu me colles 37.1 de température je suis inutile). En gros, ça me bouffe une semaine, dix jours, puis je vais de nouveau bien, avec une toux qui traine encore et encore. 

Mais pas là. Là, au bout de dix jours, non seulement je toussais toujours, mais j’étais totalement à plat. Je me souviens être sortie me balader une vingtaine de minute dans le quartier, au pas de l’oie (instruction du médecin, faut mettre le nez dehors quand même un peu). Et je suis rentrée, je me suis posée sur le canapé, et j’ai dormi une heure. Jamais ça ne m’était arrivé, ce genre de chose. 

En bonne geek j’avais déjà quelques infos car j’avais suivi ce qu’on savait du covid long (j’y ai échappé jusqu’ici, mais c’était et ça reste ma hantise), et j’ai fouiné encore un peu, et eu confirmation: il ne faut pas se pousser, en cas de fatigue post-virale. Il faut respecter la fatigue et se donner du repos. Quand on se pousse, ça prend plus long, et c’est là que ça courte aussi un risque de se chroniciser. 

Ça va à contre-sens de mon fonctionnement, ça, de s’écouter et ne pas se pousser. Mais j’ai fait. (Et depuis mon accident j’ai encore pu bien mettre en pratique, et je continue – heureusement que j’ai eu l’entrainement de l’hiver d’avant pour apprendre les bases.) 

Et ce que j’ai trouvé incroyable, c’est que la “sortie” de cet état s’est faite extrêmement rapidement. Qu’on s’entende, l’état a duré, mais un jour, alors que je me trainouillais toujours de la même manière, j’étais en train de remonter les escaliers entre l’espace coworking et chez moi quand j’ai réalisé… que j’étais en train de retrouver ma vitesse habituelle. Et en l’espace de quelques heures, j’exagère pas, j’ai quasi retrouvé mon état normal. Ça m’a vraiment fait le même effet que lorsqu’en vélo électrique je suis par erreur en mode assistance “sport” (plus bas que d’habitude) et que je passe en “turbo” (le mode avec max d’assistance, habituel). 

Depuis, j’ai pu constater que dès que j’avais un peu de fièvre, je le sentais en fait très bien. Si monter les escaliers est un effort physique qui me coûte, c’est signe de quelque chose. Parce qu’en temps normal je monte ces escaliers rapidement, deux à deux souvent, comme une petite gazelle (même si je ne ressemble plus à une gazelle depuis longtemps).

Vous avez toujours votre blog? Manifestez-vous dans les commentaires – ou dans un billet!

Faut-il des titres? [en]

Il y a des années de ça, après un atelier d’écriture de 30 jours sur le thème du deuil, j’ai commencé à écrire des choses que je ne partage pas ici. Parfois beaucoup, parfois peu, souvent poétique. Des fois je m’épate, mais je sais bien que mon regard est celui du créateur émerveillé par sa créature, alors je me retiens prudemment. D’autant plus que quand j’écris, voilà, ça sort, je relis à peine, je retravaille encore moins. Une fois dehors ça m’intéresse beaucoup moins.

Alors ça vaut ce que ça vaut, probablement, mais parfois, secrètement au fond de moi, je me prends à rêver qu’il y a peut-être là-dedans des petites perles géniales. Vous savez, ce genre de rêve qui n’a pas le courage de se confronter à la réalité, ni vraiment de s’assumer, et qu’on classe au rayon des illusions un peu naïves, sans y croire tout à fait (à notre classement).

Parfois je partage quelque chose sur facebook, mais souvent pas. Je suis souvent étonnée des réactions, prudemment, mais ça me fait plaisir quand quelqu’un aime, bien sûr. Et ça vient nourrir le petit rêve que j’ai rangé sur l’étagère avec toutes les autres illusions.

Ces jours je me suis reprise à mettre en mots quelques couleurs de vie. Je suis allée relire des choses du passé, et comme souvent, je n’ai aucun souvenir d’avoir écrit ça, ou alors à peine, et surtout, j’ai l’impression de lire les mots d’une autre. (N’y voyez rien de mystique là-dedans, je vis dans un monde bien matérialiste. La complexité du fonctionnement de notre cerveau est suffisamment merveilleuse pour ne pas avoir besoin de plus.)

Je suis remontée un bout. Il y a plus de 70 pages dans ce document.
Clair, quand on écrit des choses en colonne, ça prend plus de place. Mais quand même.

Alors que je reprends pour la nième fois une relation un peu plus suivie avec mon blog, j’ai envie de mettre ici certaines de ces choses que j’ai écrites et écrirai. Pas forcément celles que je trouverais les meilleurs (sérieusement, j’en sais rien), juste celles qui me feront envie. Parce que voilà, c’est moi aussi, et si j’écris, c’est d’abord pour moi, parce que c’est bon pour moi de le faire, mais ce n’est pas que pour moi, c’est aussi pour rencontrer l’autre, participer de cette façon aux liens entre les êtres, ne pas vivre comme des îles. Contribuer à ma manière à cette aventure collective qu’est tenter de comprendre ce que c’est d’être en vie, d’être humain, d’exister, d’être dans le monde.

Et là, le truc qui me bloque: la plupart de ces petits écrits n’ont pas de titres. Et dans un blog, y’a des titres. Et franchement, j’ai pas toujours envie de rajouter un titre. Je numérote? Je mets la date? “Poème du 23 mai 2021”?

A quoi ça tient.

Blogging and Facebook [en]

[fr] Réflexion sur la place du blog, de facebook, et de la solitude.

Not 20 years ago. But not yesterday either.

My number of blogging years is going to start to look like 20. Well, 18 this summer, but that looks an awful lot like 20 around the corner. My old Quintus is not quite as old as this blog.

We all know that blogging before Twitter and Facebook was quite different from what it is now. “Social Media” made blogging seem tedious, and as we became addicted to more easily available social interaction, we forgot to stop and write. Some of us have been hanging in there. But most of those reading have left the room: consumption is so much easier in the click-baity world of Facebook.

Facebook didn’t invent click-bait. I remember the click-bait postings and the click-bait blogs, way back when. When the nunber of a comments on a post were an indicator of a blog’s success, and therefore quality, and therefore of the blogger’s worth. And then we lost Google Reader. Not that I was ever a huge user of any kind of newsreader, but many were. So Twitter and Facebook, our algorithm machines, became the sources to lead us to blog postings, and pretty much everything else we read.

As the current “delete Facebook” wave hits, I wonder if there will be any kind of rolling back, at any time, to a less algorithmic way to access information, and people. Algorithms came to help us deal with scale. I’ve long said that the advantage of communication and connection in the digital world is scale. But how much is too much?

Facebook is the nexus of my social life right now. But I’ve always viewed my blog as its backbone, even when I wasn’t blogging much. This blog is mine. I control it. It’s less busy than my facebook presence, to the point where I almost feel more comfortable posting certain things here, in a weird “private by obscurity” way, even though this is the open internet. But the hordes are not at the doors waiting to pounce, or give an opinion. Comments here are rare, and the bigger barrier to entry is definitely a feature.

I’ve found it much easier to write here since I decided to stop caring so much, stop putting so much energy in the “secondary” things like finding a catchy or adequately descriptive title (hey Google), picking the right categories, and tagging abundantly. All that is well and good, except when it detracts from writing. It makes wading through my posts more difficult, I’m aware of that. But oh well.

During my two-week holiday, I didn’t disconnect completely. That wasn’t the point. But I definitely pulled back from social interaction (online and off, it was a bit of a hermit fortnight). I spent more time alone, more time searching for boredom. I checked in on the little francophone diabetic cat group I manage, as well as FDMB, a little. I checked my notifications. I posted a little. But I didn’t spend that much time going through my feed.

And you know what? After a week or ten days or so, my facebook feed started giving me the same feeling as daytime TV. Or cinema ads. I stopped watching TV years ago. I watch the odd movie or series, but I’m not exposed to the everyday crap or ads anymore. And when I go to the cinema, the ads seem so stupid. I’m not “in there” anymore. This mild deconnection gave me a sense of distance with my facebook newsfeed that I was lacking.

I caught myself (and still catch myself) diving in now and again. Scroll, scroll, like, scroll, like, tap, scroll, like, comment, scroll, scroll, scroll. What exactly am I doing here, keeping my brain engaged when I could be doing nothing? Or something else? I think my holiday gave me enough of a taste of how much I need solitude and doing-nothingness that I now feel drawn to it.

I’m not leaving Facebook. But if it were to disappear, I’d survive. I’d regroup here, read more blogs, listen to more podcasts (hah!). It helps that I’m looking at my immediate and medium-term professional future as an employee. And that I’ve recently experienced that forum-based communities could be vibrant, and in some ways better than Facebook groups.

Aimer écrire [fr]

Ça m’est venu hier dans une discussion avec une collègue: j’aime écrire, mais comme moyen d’expression. J’aime mettre par écrit des choses qui sont dans ma tête. J’aime m’exprimer par écrit, “parler” par écrit, réfléchir par écrit.

La rédaction pure, prendre un contenu arbitraire et le mettre en forme par écrit, collecter des infos de différentes sources pour en faire quelque chose de digeste, en tant que tel, ce n’est pas ma tasse de thé.

C’est certainement pour cela que durant toute ma carrière j’ai relativement peu écrit “sur commande”. Même lors des mandats rédactionnels que j’ai eus, j’avais une motivation forte à communiquer la matière dont il était question. Et lorsque ce n’était pas le cas, la rédaction était pénible. Oh, je l’ai fait, et je le ferai sans doute encore, mais je n’aime pas particulièrement ça.

Gagner ma vie en écrivant, ça n’a jamais été un objectif pour moi. Gagner ma vie en réfléchissant, ou en communiquant mes idées, ça oui, c’est attractif.

Je blogue depuis plus de dix-sept ans. Il y a eu des pauses plus ou moins longues, la fréquence rédactionnelle a beaucoup varié, le genre d’écrits aussi. Ici, je pense et je parle à haut clavier. Et c’est pour ça que ça dure.

 

Rendre visibles ses articles de blog, c’est galère [fr]

[en] Yep, making your blog articles visible sucks -- so does making anything visible.

Bon, pis les blogs? “Galère pour rendre visibles ses articles de blog,” me dit-elle. Je crois que c’est comme pour tout. On est vraiment sur-sollicités. Tout le monde et toutes les marques sont sur Facebook. C’est la surenchère du “comment faire pour que les gens remarquent ce que je fais”. Parce que oui, faut faire bien, être pertinent, répondre à un besoin chez l’autre… mais s’il ne sait pas qu’on existe, tout ça, c’est inutile!

Je ne dis rien de nouveau. C’est pour ça qu’on a la pub. On est tous dans une grande foule à tenter de se faire entendre. Ou voir. Le premier qui monte sur la table ou les épaules de quelqu’un, on va le voir. Mais si tout le monde le fait, on ne voit plus personne.

La solution? Perso, je pense qu’on va “en revenir” un peu, de cette surenchère à capter l’attention de tous. Quand tout le monde vous crie dans les oreilles, celui qui vous donne un petit billet réussira à se faire entendre. C’est ce qu’on disait au début du web, ce que disait le Cluetrain: on est pas des “eyeballs”, on est pas des nombres, on en marre qu’on nous objectifie pour nous vendre des trucs.

Et j’ai l’impression, de plus en plus, qu’online est devenu ce qu’était avant offline. Exemple bête, les infos. J’ai arrêté de regarder les infos il y a des années parce que ça ne faisait que me rendre plus anxieuse. Maintenant les infos sont partout sur Facebook et Twitter. La pub aussi.

Alors, moi, je crois (et j’insiste sur “croire”, c’est une croyance) qu’on va finir par revenir au fondamental: aux gens, aux relations. Quand on est saturé d’infos, et qu’on réalise qu’on ne peut pas leur faire confiance (Fake News anybody?) on va finir par recommencer à demander à son voisin ce qu’il en pense.

Retour au personnel, au relationnel. (C’est de ça que j’ai causé mardi à Genève, d’ailleurs.)

Alors, le blog? Le blog reste (j’en suis persuadée) l’endroit par excellence pour une communication humaine un peu plus développée et moins réactive que les commentaires Facebook. La discussion c’est bien, et utile, et nécessaire, mais des fois c’est bien de réfléchir un peu plus tranquillement dans son coin.

Son problème, c’est la distribution, et c’est là qu’il est “comme tout le reste”. Faut avoir un réseau de malade sur Facebook, Instagram, Twitter, et ailleurs. Faut savoir présenter les choses de façon accrocheuse pour capter l’attention du facebookeur décérébré (je sais, j’en suis aussi), qu’il clique et qu’il lise (et ne se contente pas juste de partager, ou pire, d’ignorer). D’ailleurs, je mets maintenant des photos à mes articles, même si elles n’ont rien à voir. Sinon, ils n’existent même pas, dans l’écosystème de distribution Twitter-Facebook-Linkedin.

Le chat qui miaule bien fort obtient les croquettes…

Les lecteurs RSS sont quand même bien morts avec Google Reader.

Le revers (positif) de la médaille, c’est l’e-mail. Avec la démocratisation des outils sociaux, notre e-mail s’est quand même un peu vidé de toutes sortes d’activités qui fonctionnent mieux sur Facebook et consorts. Je ne sais pas vous, mais pour ma part, je ne croule pas sous les mails. Les humains ont appris à utiliser des filtres (pas tous, ok, mais quand même), Gmail a commencé à regrouper nos longs échanges en conversations, et les boîtes de réception sont de plus en plus intelligentes.

L’e-mail, qu’on a voulu mort il y a des années (je me souviens de quelques interviews, dont une, j’étais sur le quai de la gare de St-Prex, marrant comme ça marche la mémoire, bref, on essayait de me faire dire que l’e-mail c’était fini, non mais tu rêves), c’est un certain retour à ces messages de moi à toi, en privé, loin de tout le bruit et des sollicitations. C’est pas pour rien que les newsletters reprennent du poil de la bête.

Donc, assurez-vous qu’on puisse s’abonner à votre blog par e-mail. J’adore le blog de Sylvie. Mais si je n’étais pas abonnée par e-mail, je raterais beaucoup d’articles. L’e-mail, je sais que je le regarde. Au moins le titre. Les réseaux sociaux, c’est pas fait pour tout voir. C’est conçu pour faire remonter les voix les plus fortes, et ce sont elles qu’on finit par entendre. On y a beaucoup cru (je me mets dedans), mais ça a des effets vachement pervers, mine de rien.

Donc oui, rendre son blog visible, c’est la galère. Rendre n’importe quoi visible, en fait.

Il y a certainement des choses à redire concernant les idées que j’émets ici. J’ai écrit tout ça d’une humeur un peu “coup de gueule” qui reflète aussi où j’en suis par rapport à tout ça. Si vous avez des objections ou des avis différents, je serai ravie de les entendre.

At Some Point I Started Caring About What I Wrote Here [en]

[fr] A un moment donné j'ai commencé à me soucier de ce que j'écrivais ici. Dans le sens de me soucier de ce qu'on allait en penser.

When did it happen? I’m not so sure. At some point, I started caring about what I wrote on my blog. I started thinking about what others would think. I used to just write what I felt like writing. I didn’t have this sense that I had an “audience”. Sixteen years ago, pretty much nobody I knew was online. I knew online people, of course. But they were online people. My tribe.

I realised that after following an online course called Writing Your Grief. It was just after Tounsi’s death, but I’d already signed up – it was coincidental. For the first time in a long time I was writing things that weren’t meant to be published, but that weren’t journaling either. It was an extraordinary experience: not just as related to my grief, but for the writing. We had a private Facebook group in which we could share our writing and read each other’s pieces. A room full of compassionate strangers. I hadn’t written like that in years. More than a decade, maybe. And I loved what I wrote. You know, when words seem to write themselves, and your writing actually tells you something?

Morning Pages do that, but they are less structured. More stream-of-consciousness. I haven’t been able to pick up Morning Pages again since Tounsi died. Maybe I will someday. Right now I feel like I’m holding on by the skin of my teeth, so I don’t have the courage to dive back in.
While I was mulling over this new/old writing I’ve connected with (again?), Adam shared a link to this piece about blogging. Which I read.

You know it’s a recurring theme here on Climb to the Stars. I miss the Golden Age of Blogging. And when I was reading the piece linked above, about how blogging went from carefree online writing to being all about influencers, my feelings finally collided into a thought: yes, that was it. I missed writing without caring too much about what people would think. About being judged. About having to be “good” because my job depends on it now. Similarly, I noted the other day on Facebook that I wasn’t online to sell or market stuff, I was online because I liked it here. Because I enjoy it.

Catch-22, right? Because I enjoy it, I made it my job, and now it matters. I’m not a nobody anymore. I have clients. Colleagues in the industry. And I care what they think. And so I write less. I’m careful. I self-censor – more. I enjoy it less.

And now I’ve found a different pleasure in writing. Writing things I’m scared to show people, because I hope they’re good, but fear they’re banal. Expectations. Ah, expectations.

I guess I’ll just keep writing.

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Blogging, Morning Pages, Goals, Habits, and Accounting [en]

[fr] Petite réflexion sur ma difficulté à bloguer régulièrement, une prise de conscience sur le type d'activité que j'arrive à faire régulièrement (comparé aux projets long-terme devant lesquels je me décourage), et peut-être une clé pour exploiter l'un afin de me réconcilier avec l'autre. Ayant avec succès fait de bonnes avancées dans ma compta (en souffrance permanente) après avoir décidé de bloquer trois heures par semaine pour ça, je vais tenter de faire ça avec le blog. C'est trop de temps, me direz-vous, et vous avez raison: mais j'ai d'autres occupations "B" pour remplir la plage de temps si je n'en ai pas besoin en entier.

I am not blogging as much as I would like. This has been a constant over the last years and you’re probably tired of hearing me say it. Trust me, I’m even more tired of living it.

I have tons of things to write about. But I’m also stressed about “more important” things I feel I have to do before I blog (like work; or accounting). And then my post ideas turn into Big Ideas and I don’t dare start writing because I fear I’ll end up writing for hours. And then time passes, and I haven’t blogged, and the more time passes, the more I pressure myself to produce something, and the less I start writing — because blogging for me is about responding to an impulse to share.

So, this is an ongoing struggle.

Boats

Why bother? Blogging is important to me because it holds meaning. For my life, I mean. I guess it’s a bit tacky or commonplace in the era of social media (or are we post-social-media yet?) but writing in public is one of the main ways I try to contribute to the world.

Here are two ideas. I can directly link their existence to the fact I started doing Morning Pages.

The first is that I should give myself a rule. It would like something like this: “If I haven’t posted an article in the last 10 days, I will write an article about anything, just to get an article out.”

A few comments about this.

  • This is what I’m doing now. For weeks, “write blog post” has been scurrying around in my task lists. But I never get around to it. I have a list of things to write about, which means I can’t decide which one to start with, adding another reason not to write. Tonight, I just thought “OMG, I just need to write something to reset the clock and remove the pressure”.
  • I don’t like the idea of “filler” blogging. You see it on high-volume blogs, mainly: fluffy articles that are obviously there so that something could be published today. I’m making the bet that because my non-writing is not related to “not enough to say”, I will not fall into that trap. Another difference, I think, is that I’m “producing content” (ack) for me (to help myself blog) rather than to reach some kind of objective, or for others.
  • Morning Pages have shown me that I can write about anything for three pages. I don’t suffer from writer’s block much (though… maybe this thing I’m struggling with is blogger’s block), but even so, it gives me the confidence that if I open a new blog post I will have things to write about.

Vidy automne

The second idea is more something that I have understood about myself, while doing Morning Pages. You see, I’ve often wondered why although I see myself as somebody who has trouble working on things long-term (writing a book, fear) I am usually very good at sticking with something once I decide to do it. In that way, I am disciplined. I have been doing judo for over twenty years. Blogging for sixteen. On a smaller scale, when I start doing something I very often stick with it for quite some time. I’m not the person who signs up at the gym and goes twice.

Morning Pages is another example: I took up the exercise to see if it worked for me, but it was pretty clear I was going to be sticking with it for at least weeks (more like months) to try it out.

I realised that there is a common denominator to these activities that I stick with: they are repetitive. Small chunks of activity that I repeat again and again and again. Writing a book feels like one big activity that you need to slice up to get through it. Writing morning pages or blogging is a collection of little activities that end up coming together to become a big one.

This gave me a key: turn long-term activities or projects into a small-scale form that I can repeat regularly and stick to.

This probably sounds trivial to you. Of course the way to approach a big project is to slice it up into manageable chunks. I knew that too. But I think the missing piece is the idea to turn the objective into a habit, not just into a series of sub-objectives.

Earlier this year, Jean-Christophe Aubry gave a workshop on goal setting at eclau. I am not exaggerating by saying it was life-changing for me. I am still digesting some of the things I learned and will write about it in the future. (I actually followed the workshop a second time as Elisabeth and I invited Jean-Christophe to hold it during our career development workshop series for musicians.)

One of my first take-aways was the distinction between mastery and performance/results goals. Mastery goals are much more motivating and tend to be those that end up working. So the trick is to transform your initial goal (often performance or result) into a mastery goal. James Clear has written about similar stuff. A very rough summary would be to focus on building habits rather than setting goals.

Anyway, all this coalesced for me a few months ago. My ongoing yearly pain as a solopreneur is my accounting. Each year, I find myself with piles of unsorted receipts and expenses and a rather tight stressful deadline to get everything done for my accountant so I can avoid getting in trouble with our tax service. Each year, I vow to do things differently next year, and keep my accounting up-to-date. Each year, I fail.

I had a brainwave one morning whilst doing my Morning Pages: what if I firewalled time to work on my accounting, a little each week? I had too much stuff going on to drop everything and do my accounting for three days straight, but I could afford to set aside three hours a week to chip at the block.

But what would happen once I had caught up with the backlog? Three hours a week is way too much for accounting (even if you add on invoicing and paying bills). I’d wanted to build a habit around accounting previously, but weekly seemed too often and monthly… well, monthly is just too abstract. The rhythm in my life is weeks and seasons. Months only exist in the calendar.

I decided that I would use any leftover time in those three hours (once I was up-to-date) to work on a creative project – something I never feel like I can allow myself to do. I’m not there yet (2016 backlog now) but the idea is extremely motivating.

Grue vidy

After this digression, about Morning Pages, habits, sticking to stuff, accounting, let’s get back to blogging. My success with accounting is encouraging me to try to convert other things to a “weekly habit”. Things like blogging. I’d like to make it daily, of course, but let’s be real. If I were writing one or two posts a week regularly I’d be a very happy blogger. And I’m pretty sure that writing more often would encourage me to write shorter posts. (Sorry. And thanks if you’re still reading me.)

So that is my second idea. I don’t have the solution yet, but I’ve been tossing ideas around (during my Morning Pages mainly). Should I blog in the morning or at the end of the workday? End seems more logical, but by the end of the day I am generally spent. Plus I often have stuff in the evenings (judo, workshops, conferences, board meetings, you name it).

I have thought of stopping work at 5pm and blogging then on the days I don’t have to leave. But today, right now, writing this blog post, I think I should follow the lead of my accounting success and firewall a 9-12 for my blog. I have a backlog of things to do like import my old Open Ears posts, cross-post my newsletters, etc. – more than enough to keep me busy for whatever time is left once I’ve finished writing. It’ll also give me a slot to catch up with my week-end newsletters if I’m running late, as I often am.

See, this is one of the reasons I blog. Like so many other long-running bloggers, I do it because it helps me think. And if in the process it can help somebody else or simply be of interest, all the better!

Partager, partager, partager [fr]

[en] On the importance of sharing. A heartfelt thanks to Loïc and Laurent for the inspiring discussion at Silicon Valais!

Hier soir, j’étais à Silicon Valais 2016. J’étais déjà dans le Chablais Vaudois, donc le saut de puce jusqu’à Sierre en était un peu raccourci. Loïc était l’intervenant d’honneur de la journée, interviewé sur scène par Laurent. Je n’avais pas vu Loïc depuis des années (ayant raté Paris en mai), et Laurent fait partie de ces gens que je ne vois pas assez souvent même s’il habite à côté — décision facile, donc. En plus, je sais pas comment ils font, mais ils réussissent toujours à avoir du soleil, en Valais.

Soleil en Valais, au Technopôle de Sierre.

Le format de la discussion pour aborder la Silicon Valley, et les leçons apprises par Loïc au cours de sa carrière d’entrepreneur, était vraiment très bon, et bien mené. Je n’ai pas vu passer le temps. Me replonger à travers le récit de Loïc dans ces morceaux d’histoire familière, et me retrouver en contact avec l’énergie de découverte et d’émerveillement face au futur qui pénètre notre présent, ça m’a fait beaucoup de bien.

Depuis quelques années en effet, je suis passablement nostalgique de cette période entre 2004 et 2009 environ, qui représente pour moi “l’âge d’or” des blogs et des premiers réseaux sociaux. Ça bouillonnait, le monde changeait, on était en train de construire l’avenir, nous, “les gens connectés”. La discussion entre Laurent et Loïc me replonge dans cet état d’esprit.

Mais ce n’est pas pour sauter dans la machine à remonter le temps que j’écris aujourd’hui. C’est pour rapporter le conseil #1 que fait Loïc aux aspirants entrepreneurs: partager, partager, partager.

Construire en public, être ouvert.

Être généreux de son temps, de son savoir, de ses connexions.

Penser long terme, ne pas sacrifier les opportunités futures sur l’autel du gain immédiat de l’exploitation d’autrui.

Créer quelque chose qui nous parle, sans vouloir à tout prix monter le business du siècle.

Ça vous dit quelque chose, tout ça? Si vous me connaissez, j’imagine bien que oui.

Au tout début de la conférence, Loïc raconte comment il s’est assis par hasard à côté de Joi au WEF. Intrigué par ce que celui-ci faisait sur son ordinateur, il ne l’a pas lâché jusqu’à ce qu’il lui ait appris à bloguer. Bloguer, une pratique qui a changé sa vie… et la mienne.

Cette éthique du partage, cette foi dans les opportunités inimaginables (au sens propre) que peut nous apporter le fait de vivre nos vies et nos idées un peu publiquement dans les espaces numériques, c’est quelque chose que je retrouve très fortement chez les blogueurs de “la grande époque”. On a compris, dans nos tripes, le pouvoir de la réciprocité quand elle s’ancre dans la générosité désintéressée, et d’une certaine dose de vulnérabilité pour nous rapprocher les uns des autres.

Je la vois moins chez ceux qui ont trouvé leur maturité numérique à l’ère de Facebook, sous le règne des algorithmes, de l’immédiateté encore plus immédiate, de la popularité encore plus éphémère, de la concurrence effrénée d’un espace saturé de marketing, au point même que pour “réussir”, il faut traiter les personnes comme des marques. La mise en scène narcissique de soi prend le pas sur les conversations et échanges authentiques, et on se sent pris dans une course à l’audience, pour capter une lichette de notre attention déjà sursollicitée.

Bon dieu, on croirait entendre un critique réfractaire au numérique d’il y a dix ans! Je suis dure, et il n’y a certes pas que ça dans les espaces sociaux numériques de 2016, mais c’est tristement ce qui domine.

Voilà pourquoi je m’accroche à ce blog. Les relations ont besoin de temps. Les idées ont besoin d’espace. Les newsletters regagnent en popularité, c’est pas pour rien.

Il y a de la place sur Facebook, Snapchat, Instagram, Twitter et consorts pour le genre de partage dont Loïc et moi parlons: mais pour cela, il faut laisser un peu de côté ses objectifs, oublier la chasse aux likes et aux followers, et plutôt se demander ce qu’on peut faire pour les autres, s’ouvrir à partager ce qui nous fait sourire ou rêver, ce qui nous interpelle, ce sur quoi on s’interroge — même si ça “ne sert à rien”. On ne peut jamais savoir quelles portes s’ouvriront parce qu’on regarde tomber la pluie ou qu’on a rencontré un gros chien.

C’est comme dans la vie “hors ligne”. On sous-estime complètement à quel point nos opportunités professionnelles tiennent souvent à des connexions personnelles ou des échanges en apparence futiles. Quand ça arrive, on se dit que c’est un coup de chance, ou l’exception — alors que c’est plutôt la règle.

Laissons au monde une chance de venir à nous, en nous donnant d’abord un peu à lui.

Elle écrit plus? [fr]

[en] Why I'm struggling to write, these days: I'm trying to clarify all my cluetrainy ideas about the internet, people, and the world – and though they come out readily in conversations (having a lot of those these days as I have launched my 2016 professional website) I am struggling to squeeze them into post format. I wish I had Euan's gift for concision!

Not that comfortable

Mes articles ont du mal à sortir, ces jours. La raison en est que je suis en train de mettre de l’ordre dans tout un tas d’idées qui servent de fondement à mon travail. Des évidences (pour moi) concernant notre condition d’homo numericus, la nature des espaces numériques qui imprègnent nos vies, nos relations les uns aux autres et le rôle que celles-ci jouent à influencer le cours de nos vies.

Ce ne sont pas des idées nouvelles, mais je les développe généralement au cours de conversations, souvent en tant que prérequis aux autres thèmes qui nous préoccupent plus officiellement: est-ce que je devrais vraiment être sur Facebook pour mon travail? A quoi ça sert de poster des photos de vacances? Twitter, je capte toujours pas, c’est nul… Sur quoi je vais communiquer pour ma présence en ligne?

J’ai déjà pas mal dégrossi en préparant la nouvelle mouture de mon site web professionnel (en anglais, mais il y a une page en français). Parlant de nouveau site, à part ça, n’hésitez pas à diriger chez moi les gens de votre entourage qui pourraient bénéficier de mes services ou mes ateliers, je vais avoir de la disponibilité pour prendre des nouveaux clients cet automne à côté des ateliers de développement de carrière pour musiciens que je donne avec Elisabeth Stoudmann.

Je reprends le fil: toutes ces choses que j’expose si joyeusement dans un contexte de discussion, j’ai du mal à leur donner une forme d’article. Tout est lié, enchevêtré, et somme toute assez complexe. Je n’ai pas le don de la concision de mon ami et collègue Euan Semple, et chaque fois que je me dis “ah je pourrais faire un article sur ça” je me retrouve à ne pas commencer de peur que l’article devienne un livre. Problème classique que je connais bien.

Histoire de vous montrer que je suis capable de suivre mes propres conseils, je vais me lancer directement avec quelques réflexions sur internet en tant que lieu de vie – versus canal de communication.

This is How it Happens [en]

[fr] Comment on se retrouve à ne pas bloguer. Un nième article sur la question, avec des éléments nouveaux, bien sûr!

A week goes by, and then another. Things happen. Thoughts are thought, deeds are done, ideas are adopted and then cast away. The backlog builds up.

Many years ago, when a large part of my work was giving talks about “blogs” and “the social web”, I would explain how blogs did something quite special, compared to (then) more familiar forms of offline publication: they connected the reader to the author.

panorama

In a hypertext environment, where anybody can reference my writing and comment upon it (even more so when blogs started having comments built in — yup, it wasn’t always the case), the person reading you suddenly has a voice and an existence too. Writing is not sending out messages into the void anymore. It is the beginning of a conversation, of an exchange. And that kind of interaction brings people closer, creates relationships, and even some sort of intimacy. Think “pen pals”. An opportunity for creating rapport.

Social tools do this, not just blogs. When Twitter started becoming popular, we talked about ambient intimacy, for example. The rise of social media and its “massification” meant that this kind of privileged relationship was no more the exclusivity of bloggers and their readers. Everybody online was doing it, in the end. Is.

My blog used to be the place I went, because I had no other, to share things with my tribe online. Thoughts, events, stuff.

Then Twitter came along. And Facebook. Now, my “go to” space is Facebook. But things drown, on Facebook. And as “everyone” is on Facebook, this sense of “special connection” I had with my readers in the early blogging days is gone. But I keep on blogging, because I want my writing to stick around. And more and more, I’m realising, the place where I feel this “special connection” is present is in my newsletters. I actually sent out an “intermittent newsletter” the other day, believe it or not.

So this is how it happens. My urge to publish is satisfied by sharing things on Facebook or having conversations on Slack (previously: IRC), the sense of connection to my readers has moved away from here (most people will comment on a blog post in… Facebook, see?), and time always goes by faster than we think it will. (Oh, regarding the “urge to write” thing: I just remembered that I’d experienced this before, when I invited my readers to vote on what I would write about. Remember? Once I’d written the headline, and the heat of the moment had cooled off, I didn’t feel excited about writing the post anymore.)

The things to say pile up, the barrier to writing goes up, the number of posts goes down.

I have a few brewing right now. I’m hoping these few days at the chalet will provide me with a little space to write. (Oh, you want to know what’s coming? Something about Pokémon GO and Ingress and my analysis of their respective community dynamics. And stuff about the rift in public discourse about political or scientific topics — filter bubble, yes, but more than that: also a shift in the role of the media.)

That’ll be it for now. Want to feel special? Sign up for my intermittent newsletter.