Aujourd’hui le moral bat un peu de l’aile. Parce qu’encore une fois je me retrouve HS, Ă plat, raide, et avec le petit mal de tĂȘte en prime, alors que ce qui a menĂ© Ă cet Ă©tat reprĂ©sente pour moi assez peu d’activitĂ©. Encore une fois, j’ai surestimĂ© ce que je pouvais faire. Et ça me dĂ©prime de voir “combien peu” je peux me permettre de faire, juste lĂ .
Je cogite beaucoup Ă comment gĂ©rer ça. Oui, oui, il faut rĂ©duire les attentes et ambitions. Croyez-moi, j’y travaille. J’essaie de lire tranquillement alors que l’armĂ©e de paparazzis tambourine Ă la porte, menaçant de la dĂ©foncer, qu’il y a des fuites d’eau au plafond et que des bombes tombent sur les immeubles d’Ă cĂŽtĂ©. Pas littĂ©ralement, vous m’aurez comprise. Les paparazzis, ce sont mes envies, mes obligations, mes responsabilitĂ©s, mes projets, mes “ah oui je pourrais faire xyz”.
ConcrĂštement, que faire? Quelques rĂ©flexions en vrac. On verra oĂč ça me mĂšne. Merci Ă toi, cher lecteur, chĂšre lectrice, de faire ce bout de chemin avec moi.
Les “choses Ă faire”, elles sont Ă diffĂ©rents niveaux. Il y a les obligations plus ou moins obligatoires, les envies plus ou moins utiles, les choses qui nous font du bien et nous satisfont, les choses qui font plaisir, les choses qui font qu’on se sent moins coupable. Les choses qui nous coĂ»tent et les choses qui nous ressourcent. Les choses qu’on doit et les choses qu’on veut, avec une frontiĂšre pas toujours trĂšs nette entre les deux.
TĂąches au fil des jours et des semaines
Tout Ă l’heure, avant d’aller chercher mon ordi pour commencer Ă Ă©crire ici, j’ai pris mon cahier et tentĂ© de faire l’inventaire de mes tĂąches quotidiennes et hebdomadaires “obligatoires”. Pour l’exercice, on va Ă©viter de dĂ©battre sur la signification de ce mot.
Chaque jour par exemple, il y a des choses comme:
- préparer les repas
- faire la vaisselle
- donner les médics au(x) chat(s), prendre les miens
- nettoyer la litiĂšre
- arroser les plantes du balcon
- relever le courrier
- faire du petit rangement courant, au fur et Ă mesure
- thĂ©oriquement, faire des exercices pour la physio (j’arrive quasi jamais)
Et puis Ă un rythme plus hebdomadaire (pour certaines tĂąches deux fois par semaine, d’autres toutes les deux semaines ou plus, ça varie):
- faire les courses
- faire la lessive
- changer le capteur d’Oscar et son patch
- divers rendez-vous mĂ©dicaux et paramĂ©dicaux, vĂ©to y compris (Ă la louche, j’en ai minimum 5 de fixe, donc gĂ©nĂ©ralement 6, et parfois jusqu’Ă 8)
- arroser les plantes d’intĂ©rieur
- changer les draps
- vider les poubelles diverses et variées
- superviser le robot pendant qu’il fait le mĂ©nage
- tenter d’aller au judo et (j’espĂšre toujours) au chant
Et lĂ , il n’y a vraiment que les choses de base. Ecrire, voir du monde et rester en contact avec mon cercle social (consĂ©quent), rempoter les plantes, tenter d’amĂ©liorer l’entente entre les deux chats pour pouvoir descendre Oscar plus souvent, m’occuper de DF, boutiquer avec ChatGPT et autres LLM, gĂ©rer mon admin perso (citoyen et digital), rendre quelques menus services Ă mes proches… Sans compter que les choses comme la vaisselle, les paiements et le petit rangement, les habits propres sortant de la lessive, si on n’a pas pu faire Ă mesure, ça s’accumule.
On est d’accord que ce n’est pas un problĂšme nouveau chez moi, la gestion du quotidien et des affaires domestiques. Mais depuis mon diagnostic et mon traitement, c’Ă©tait quand mĂȘme assez sous contrĂŽle. Alors que je travaillais! Et lĂ , avec traitement, j’ai l’impression d’ĂȘtre de retour Ă la case dĂ©part. Pas toujours bien sĂ»r, et au moins je comprends ce qu’il se passe et je me blĂąme moins, mais c’est vraiment frustrant de voir combien “juste vivre” me prend Ă peu prĂšs toute mon Ă©nergie.
Jeudi
J’ai fait quoi, lĂ , pour me retrouver HS? J’ai tentĂ© d’y aller mollo cette semaine. Et j’ai mieux rĂ©ussi que celle d’avant. J’avais des journĂ©es “vides” dans le calendrier â mais que je me suis bien entendu pressĂ©e de remplir malgrĂ© ma ferme intention de les maintenir en mode “repos”. Jeudi par exemple, journĂ©e “repos” aprĂšs ma sĂ©ance d’entrainement cognitif de la veille (je confirme, l’entrainement cognitif ça me met HS pour 24-48h). J’ai Ă©crit un article, reçu une livraison de puzzles qui m’a lancĂ©e dans une analyse des diffĂ©rentes versions des puzzles Heye des oeuvres de Rosina Wachtmeister, rĂ©flĂ©chi Ă un escalier plus adaptĂ© pour qu’Oscar puisse monter et descendre du canapĂ© du balcon en sĂ©curitĂ©, aprĂšs l’avoir vu “ripper” Ă la descente sur les marches de l’escalier zooplus en place, nettoyĂ© une plante envahie de bestioles que j’avais mise en quarantaine la veille dans la baignoire (les deux autres attendent toujours), dĂ©pendu la lessive, fait un saut chez le vĂ©to pour chercher du matĂ©riel pour perf sous-cutanĂ©e pour Oscar, importĂ© les photos de mes derniĂšres sorties dans Lightroom, appelĂ© une copine (long tĂ©lĂ©phone), reçu la visite (courte) d’une autre, supervisĂ© Oscar et Juju ensemble Ă l’eclau durant un petit moment. J’avais prĂ©vu de faire des courses Ă la Migros, et j’ai sagement renoncĂ©.
Vendredi
Ăa vous fatigue? Moi aussi. Et honnĂȘtement, c’Ă©tait une journĂ©e plutĂŽt light. La preuve, le lendemain je me suis rĂ©veillĂ©e sans mal de tĂȘte. Le lendemain, donc, vendredi, avant-hier, j’ai pris le train pour aller Ă Berne et manger avec une collĂšgue â rendez-vous prĂ©vu de longue date et que j’ai choisi de maintenir, avec raison, c’Ă©tait vraiment trĂšs chouette. Avant de partir j’ai changĂ© le capteur d’Oscar et eu la prĂ©sence d’esprit de faire ma vaisselle du matin. Dans le train Ă l’aller, j’ai fait un premier jet d’un document que je dois pondre. A mon retour, j’ai rĂ©ussi Ă bouquiner dans le train â j’avais un lĂ©ger mal de tĂȘte arrivĂ© en fin de repas de midi, comme quoi dĂ©jĂ 1h et quelque de discussion intense et sympathique ça fait dĂ©jĂ surchauffer mes neurones.
De retour Ă la maison j’ai rĂ©ussi Ă me poser. J’ai mis le ventilateur sur le balcon, bouquinĂ© un peu, et fait une sieste. Puis j’ai rĂ©alisĂ© que j’avais de quoi “bricoler” un meilleur escalier pour Oscar Ă la cave, et je suis descendue chercher le matĂ©riel pour l’installer. J’ai mangĂ© un truc en vitesse, et je suis partie Ă mon stage de judo, malgrĂ© la fatigue. Parce que ça faisait plusieurs semaines que je me rĂ©jouissais d’aller Ă ce stage. Pas pour pratiquer, mais pour assister mon prof et enseigner un peu, ce que j’aime bien faire. Et du coup je me sens un peu utile, aussi. Je suis rentrĂ©e du stage bien fatiguĂ©e. J’ai aussi vu combien c’est limitant de ne pas pouvoir dĂ©montrer beaucoup de ce qu’on explique â que ce soit Ă cause de mon Ă©paule ou ma tĂȘte (pas de chocs!) J’ai quand mĂȘme montrĂ© un peu, ce qui me semblait faisable, et Ă©videmment, il y a 2-3 trucs que je n’aurais pas dĂ» faire. Je suis rentrĂ©e, j’ai mangĂ©, je me suis couchĂ©e trop tard parce que je suis restĂ©e coincĂ©e sur facebook (rĂ©current ces temps, oui oui “je sais” qu’il faut pas, merci de l’info). J’ai quand mĂȘme eu un nombre d’heures de sommeil correctes.
Samedi
RĂ©veil hier avec un petit mal de tĂȘte. Surprise? non. EmbĂȘtĂ©e? oui. Parce que je sais ce que ça veut dire et je veux pas. Allez, matinĂ©e tranquille. InstallĂ© une camĂ©ra de surveillance sur le balcon pour voir si Oscar gĂšre bien son nouvel escalier. TrainouillĂ© en ligne et avec les chats. Midi. Ouille! Le stage commence Ă 14h, et il faut vraiment que je fasse des courses. Je file Ă la Migros. Je fais les grosses courses, j’en ai pour une heure, je rentre avec un sacrĂ© mal de caillou (pour moi, hein, mes maux de tĂȘte sont pas “horribles” sur une Ă©chelle absolue). Je sais que je ne devrais pas aller au stage, c’est pas raisonnable, mais j’ai envie. Et hier je me suis proposĂ©e pour gĂ©rer la caisse et les inscriptions, donc je me sens responsable. Pas le temps de ranger les courses, je mets en catastrophe ce qui doit aller au frigo au frigo, je bricole une salade de pĂątes que j’avale vite fait, je saute sur mon vĂ©lo et je vais au dojo.
Je suis contente d’ĂȘtre au stage, je travaille avec deux jeunes motivĂ©s et adorables (j’espĂšre qu’ils ne liront jamais ça parce qu’ils vont sĂ»rement trouver extrĂȘmement “cringe”). J’ai quand mĂȘme prĂ©vu un filet de sĂ©curitĂ©: je me suis dit (et j’ai prĂ©venu) que suivant l’Ă©tat je partirai Ă la pause. Ăa ne pose aucun souci, hein, sauf Ă moi. J’ai toujours mal Ă la tĂȘte, donc Ă la pause je prends mon medikinet et un ibuprofen (on sait jamais). Je devrais peut-ĂȘtre rentrer, mais je veux rester pour continuer le travail commencĂ© avec “mes” deux jeunes. Eh oui, voyez, je me sens de nouveau “responsable“. Alors que, c’est juste moi, hein. Je prĂ©cise. Personne ne me fait ça que moi-mĂȘme. Pas le temps de vraiment dĂ©cider, une discussion sympa plus tard autour d’un thĂ© froid, le cours reprend et moi je reprends ma place sur les tapis. Contente d’ĂȘtre lĂ ! Mais c’est pas raisonnable. Il me faudra une bonne quinzaine minutes de tergiversations internes, le constat que ni medikinet ni ibuprofen ne font quoi que ce soit Ă mon mal de tĂȘte, quelques brefs Ă©changes avec une copine pour lui confier la caisse si je ne viens pas demain et les jeunes pour la suite du cours, et quelques larmes difficilement retenues pour me dĂ©cider Ă faire ce que je sais trĂšs bien que j’aurais dĂ©jĂ dĂ» faire: rentrer.
Qu’est-ce que ça me coĂ»te, ce genre de chose.
Je pleure un coup en me changeant, je rentre, j’essaie trĂšs fort de voir ça comme une victoire (car je sais que c’en est une) et non un Ă©chec (c’est ainsi que je le ressens au fond de moi). Je me pose sur le balcon, je reste tranquille, je me fĂ©licite d’avoir levĂ© le pied. Je passe du temps Ă gratouiller Juju, je traine sur le balcon avec Oscar et en profite pour lui faire sa perf, je me mets en mode “off”. Je suis trop raide pour faire la vaisselle, trop raide pour ranger les courses. Je me dis que je vais tester une recette de blancs de poulet farcis que m’a donnĂ©e une copine, pour le souper. Mais en fait non, je suis trop raide, et la cuisine est en chaos. Allez, repas facile. Le soir, pour la premiĂšre fois depuis plusieurs jours, j’arrive Ă me mettre au lit et Ă lĂącher mon tĂ©l assez tĂŽt pour pouvoir lire plus que deux paragraphes avant de m’effondrer.
Dimanche
Ce matin, je me rĂ©veille Ă nouveau avec mal Ă la tĂȘte. J’ai “bien” dormi. Je vais y aller mollo. Objectif: la vaisselle et les courses Ă ranger, parce que là ça commence vraiment Ă me tomber sur le moral. Mais je suis HS, dĂ©jĂ . Je descends, je fais un peu de puzzle. Je suis lancĂ©e, et je sens que mĂȘme ça, ça me demande un petit effort. Un puzzle, normalement, c’est le truc qui me repose le cerveau. Ăa se fait tout seul. LĂ , je sens que c’est moins fluide. Je ne me force pas, hein. Mais je sens ce signal de fatigue. Donc la vaisselle attendra. Les courses aussi. Et vers 13h, quand je lĂąche le puzzle et que je remonte pour me faire Ă manger, je rĂ©alise que les poitrines de poulet farcies attendront aussi.
Il est 15h30, et je ne suis pas au stage de judo, alors qu’aujourd’hui c’est le sol, ma discipline favorite. Et j’ai un mal fou Ă ne pas ressentir ça comme un Ă©chec.
Comment faire mieux?
Leçons de vie de judoka
Le judo, ça fait 30 ans que j’en fais. Et indĂ©pendamment des techniques, de la condition physique, et de ce qui va avec, le judo a ancrĂ© en moi une certaine vision du monde, une certaine attitude face au monde. Par exemple:
- essayer quelque chose, observer le rĂ©sultat, essayer de nouveau, observer le rĂ©sultat, ajuster notre quelque chose et ressayer, observer le rĂ©sultat…
- tomber huit fois, se relever neuf fois
- quand on croit qu’on peut plus, on peut encore.
Tiens, c’est marrant, j’avais fait un exercice un peu similaire sur les leçons du judo pour la vie il y a 10 ans.
Le premier point, j’en ai pris conscience rĂ©cemment, c’est une vision profondĂ©ment interactionnelle des rapports entre les gens. Au cours de ma formation en systĂ©mique, je me suis souvent demandĂ©e pourquoi cette façon de voir les choses m’est si naturelle alors que pour beaucoup de gens, elle ne va pas de soi. Que ce soit clair, ce n’est pas la seule raison (je pourrais faire un article Ă ce sujet, tiens), mais le fait de pratiquer depuis aussi longtemps une discipline oĂč on ressent directement dans son corps que action => rĂ©action, ça fait quelque chose.
Le deuxiĂšme, c’est la tĂ©nacitĂ©. On essaie encore. Une dĂ©faite ou un Ă©chec, ce n’est jamais final. On se relĂšve et on repart au combat. Une chute, ce n’est pas la fin du monde.
Le troisiĂšme, il rejoint un peu le deuxiĂšme, mais pas que. Il nous dit que nos limites ne sont pas ce qu’on croit. Quand on est immobilisĂ© au milieu d’un combat, en compĂ©tition, et qu’on n’a plus de jus, qu’on n’en peut plus, qu’on est cuit, qu’on commence Ă accepter que c’est fini, qu’on a perdu… on dĂ©couvre parfois qu’on peut encore. Je me souviens trĂšs bien de ce moment. J’ai entendu mon prof, qui me coachait du bord du tapis, me dire “allez sors! ne perds pas maintenant!” â je n’y croyais pas, j’ai donnĂ© tout ce que j’avais et mĂȘme ce que je ne savais pas que j’avais, et je suis sortie de l’immobilisation oĂč l’autre me tenait. Ăa ne vous surprendra pas, je pense, d’entendre que c’est une de mes forces en combat, de dĂ©passer mes limites.
Mais ça, ça va un moment.
Ăa va quand on est jeune. Ăa va quand on est en forme. Ăa va quand il s’agit d’effort physique et de force, de rĂ©sistance et d’endurance. Ăa va quand c’est ponctuel.
Avec les dĂ©cennies, j’ai dĂ» apprendre Ă les Ă©couter, mes limites, plutĂŽt que les dĂ©passer. Pour Ă©viter de me blesser. Le corps, c’est facile. J’ai appris aussi que ce n’est pas parce que je peux porter de lourdes charges que c’est une bonne idĂ©e de le faire. AprĂšs, j’ai mal au dos. Ce n’est pas parce que je peux chuter des dizaines de fois que c’est une bonne idĂ©e de le faire.
Cette leçon inverse est beaucoup plus difficile pour moi Ă intĂ©grer pour ce qui est de l’effort cognitif ou de la fatigue mentale. Pas de surprise, hein.
Donc, comment faire mieux?
Je sais, ça devient long. Merci si vous ĂȘtes encore lĂ Ă lire. Moi, en tous cas, je suis encore lĂ Ă Ă©crire. Et je me demande comment faire mieux avec mes journĂ©es, mes tĂąches et mon Ă©nergie. Et mĂȘme si en ce moment j’ai un coup de mou, je vais me relever, et essayer encore une fois de passer cette satanĂ©e technique qui me rĂ©siste. Sans me blesser.
Je pense qu’il y a deux clĂ©s:
- la priorisation
- la flexibilité
Le premier point a toujours Ă©tĂ© une grande difficultĂ© pour moi (merci TDAH). Quant au deuxiĂšme, je crois que j’ai rĂ©cemment fait de gros progrĂšs: je me dis “tout est annulable, si je ne suis pas en Ă©tat”. Je prĂ©viens les gens avec qui je conviens de projets et de rendez-vous. Une copine m’a donnĂ© un bon truc pour les “tĂąches Ă faire”: ne pas juste prĂ©voir une plage, mais prĂ©voir une fenĂȘtre de temps (entre mardi et jeudi par exemple) avec une plage plan A, une plage plan B, plan C. L’idĂ©e Ă©tant que cela ĂŽte la pression de “faire quand mĂȘme” si je n’ai pas l’Ă©nergie quand arrive la plage choisie, vu qu’il y a un plan B et un plan C derriĂšre pour me rattraper.
Pour les prioritĂ©s, je vois les choses comme ça, actuellement. La base, c’est la gestion de mon mĂ©nage, de ma santĂ©, de mon administratif. L’administratif, c’est pour ne pas avoir de problĂšmes de sous (ou pire). La santĂ©, c’est pour se remettre sur pied et ne pas tomber malade (sans blague). Et le mĂ©nage, c’est parce que l’Ă©tat de mon environnement a un trĂšs gros impact sur mon moral. Surtout dans cette pĂ©riode oĂč par la force des choses je passe beaucoup de temps Ă la maison, m’installer jour aprĂšs jour sur un balcon en dĂ©sordre, ça finit par me miner.
Santé
La santĂ©, ce sont surtout des rendez-vous. Ils sont lĂ . Je pense que je ne les rĂ©partis pas bien sur la semaine, parce que je me retrouve avec des jours Ă 4 rendez-vous, et ça c’est trop. Mais ça, c’est aussi parce que je ne veux pas “bloquer” toutes mes journĂ©es avec des rendez-vous. J’espĂšre encore pouvoir me dire “oh, je vais faire une randonnĂ©e”, ou bien sortir le bateau, ou bien pourquoi pas, avoir une journĂ©e toute libre pour trier des affaires. Donc, la rĂ©partition optimale des rendez-vous mĂ©dicaux (rappel: 5 rĂ©currents, souvent 6 ou 7) c’est encore Ă travailler. Et peut-ĂȘtre, parmi ces rendez-vous, il y a des choses Ă reprioriser. Je vais y rĂ©flĂ©chir…
La santĂ©, c’est aussi “bien dormir, bien manger, bien s’entrainer”, comme disait mon prof de judo. Dormir, ça va, une fois que je suis dans mon lit avec mon bouquin. Le problĂšme c’est d’y arriver. PremiĂšrement dans le lit, deuxiĂšmement avec le bouquin. LĂ , clairement, il y a une marge d’amĂ©lioration. J’ai besoin de trouver une stratĂ©gie qui fonctionne pour moi par rapport à ça. RĂ©flexion en cours. Manger, ça va, mĂȘme s’il y a des jours un peu bof, globalement je mange Ă©quilibrĂ© (et je mange tout court, ça c’est sĂ»r, je ne suis pas du genre Ă ĂȘtre capable de sauter un repas, j’ai trop la dalle). S’entraĂźner, faire de l’exercice physique, donc, c’est moins simple, parce que mon Ă©paule est encore convalescente, mon cerveau doit Ă©viter les chocs, et ma fatigabilitĂ© est grande. Donc, me pointer au cours de judo pour bouger un peu, comme je l’ai fait ces derniers temps, c’est bien. La physio, c’est bien. Me dĂ©placer Ă vĂ©lo, mĂȘme si c’est un peu court, c’est bien aussi. Ce qui manque lĂ -dedans c’est peut-ĂȘtre sortir marcher â sauf si ça se confirme que l’impact rĂ©pĂ©tĂ© de la marche ne fait pas de bien Ă ma tĂȘte. Malheureusement je n’aime pas nager (au-delĂ de barboter) et je n’ai plus de vĂ©lo d’appartement (c’est quand mĂȘme vachement bien pour transpirer sans impact). Roller peut-ĂȘtre?
Admin
Ah, l’administratif. Il y a des choses que je fais Ă mesure: payer les factures quand elles arrivent (merci l’app Postfinance et les QR-codes), et souvent, envoyer les demandes de remboursement (frais mĂ©dicaux des chats, par exemple). Mais pas toujours et pas tout. Et il y a de l’admin “non trivial”, qui traine et s’accumule, auquel on repense toujours au mauvais moment et avec une culpabilitĂ© croissante. Moi en tous cas. En 2019, quand je rĂ©cupĂ©rais de mon burnout, j’avais fait quelque chose qui marchait assez bien: j’avais prĂ©vu une plage hebdomadaire pour ça. Si je reprendre cette idĂ©e aujourd’hui, ce n’est pas juste une plage que je devrais prĂ©voir, mais aussi la plage plan B ou plan C. Peut-ĂȘtre que plan B suffit, parce qu’au train oĂč ça va, si je saute une semaine d’admin de temps en temps ce sera pas pire que maintenant. Donc voilĂ l’idĂ©e: deux plages de deux heures dans la semaine pour faire mon admin. Et si je le fais lors de la premiĂšre, la deuxiĂšme se libĂšre. Reste Ă voir quand, et si j’arrive Ă mettre une plage stable avec la valse des rendez-vous.
Ménage
Nous y sommes. Dans ma vie idĂ©ale, mon mĂ©nage est fait Ă mesure et mon appart est sous contrĂŽle. Je ne me suis jamais mise une pression de dingue pour ça, parce que vraiment, les tĂąches mĂ©nagĂšres c’est pas ce que je prĂ©fĂšre. Mais le rĂ©sultat c’est que je vis souvent dans un appart qui me “stresse” car partout autour de moi il y a les rappels visibles des choses Ă faire. Les plantes Ă rempoter, le rideau de balcon Ă trouver, le coin vide-sacs Ă ranger, etc.
Quand on fait ce qu’on peut faire Ă mesure, tout va mieux. La vaisselle, la lessive… un brin de mĂ©nage. Ăa fonctionnait plutĂŽt bien avant mon accident. J’avais mĂȘme radicalement changĂ© ma façon de voir le mĂ©nage et rĂ©ussi Ă lancer une grande opĂ©ration “rangements de fond, rĂ©amĂ©nagement et dĂ©co“. Mais maintenant c’est le dĂ©bandade. Je pense que je sais pourquoi: je n’ai plus la structure que donnent les horaires de travail Ă la vie, tout flotte un peu, et en plus, je fonctionne globalement moins bien et suis plus fatiguĂ©e. Il est certainement temps, pour ce type de chose en tous cas, de reprendre la pratique de planifier le dĂ©roulement de mes journĂ©es. Ăa ne veut pas dire les remplir, car on peut planifier du vide ou du libre. Mais je pense qu’en l’Ă©tat, les choses comme la vaisselle et le mĂ©nage, c’est peut-ĂȘtre pas inutile que je me rappelle que ce n’est pas trivial pour moi, et que ça prend du temps, et de l’Ă©nergie. Et peut-ĂȘtre que je peux faire ça en appliquant aussi la mĂ©thode “plan A, plan B”. Je prĂ©vois 15 minutes aprĂšs le repas pour faire la vaisselle. Et je prĂ©vois aussi 15 minutes avant le repas d’aprĂšs pour si je ne l’ai pas faite. Ou alors, une plage large d’une heure de rattrapage vaisselle tous les deux jours? Idem avec la lessive. Je sais quand est mon jour de lessive, mais je retombe dans ma pratique ancienne d’improviser cette tĂąche (cette collection de tĂąches, en fait, depuis mettre en route la premiĂšre machine jusqu’Ă ranger les habits dans l’armoire le lendemain). Et le mĂ©nage proprement dit, idem. Quand je travaillais, j’avais des samedis bloquĂ©s pour ça.
Le thĂšme qui semble se dĂ©gager de tout ça, Ă ce stade, c’est structure.
Et le reste, alors?
Le reste, ça vient aprĂšs. Ecrire, trier les cartons, voir les copines, rempoter les plantes, optimiser ma maison connectĂ©e, jouer avec ChatGPT pour classer mes clips vidĂ©os des aventures de Juju Ă l’eclau, sortir faire du bateau… tout ça vient aprĂšs la base, et en fonction de l’Ă©nergie qui me restera. Qui ne sera pas assez d’Ă©nergie, je le sais dĂ©jĂ . Et peut-ĂȘtre que parmi le reste, il faudra prioriser. Combien de rencontres avec interaction sociale intense est-ce que je m’autorise dans la semaine? Est-ce que je range ou bien j’Ă©cris? Je sors faire du bateau ou bien je trie mes habits? J’amĂšne la voiture au garage pour changer les pneus ou bien je vais chez IKEA? Tout ceci en tenant compte de la nĂ©cessitĂ© des plages de repos et de la flexibilitĂ© “plage plan A, plage plan B, plan C”.
Franchement la perspective de tout ça me tord le bide. Mais j’ai bien compris: plus je fais d’excĂšs maintenant (les “excĂšs” qui me laissent Ă plat et avec mal au crĂąne), plus cette pĂ©riode oĂč je suis limitĂ©e va se prolonger. Et je sais dĂ©jĂ qu’une fois dans la semaine, j’ai une sĂ©ance d’entrainement cognitif qui me pousse Ă mes limites (c’est voulu).
Bon honnĂȘtement, je ne sais pas si qui que ce soit va lire ça en entier (ni mĂȘme si moi je me lirais), mais rĂ©flĂ©chir Ă haute voix par Ă©crit m’a beaucoup aidĂ©e, encore une fois.
Je vais manger un snack et sortir mon calendrier pour voir ce que j’arrive Ă commencer Ă mettre en place de tout ça!