Implicite [fr]

Il y a deux couches au langage. L’explicite et l’implicite. L’indice, et l’ordre. L’indice, c’est l’information que contient ce qu’on dit. L’ordre, c’est ce qui est dessous, et qui touche à la dimension relationnelle de l’acte de communication.

Quand je dis “j’ai faim”, à la surface je donne une information, mais il y a aussi une dimension qui touche ma relation avec la personne à qui je dis ça: peut-être que je lui signifie ainsi qu’elle doit faire à manger, ou m’apporter une pomme. C’est “l’ordre”.

Cet implicite, on le comprend dans le contexte de la relation à l’autre. Et on ne va pas tous “recevoir” ces implicites de la même façon. Certaines personnes vont ne pas entendre l’implicite, ou passer à côté, alors que d’autres sont sursensibles aux implicites et vont en entendre là où il n’y en avait pas.

Par exemple, la personne à qui je dirais “j’ai faim” (“j’ai faim, je vais partir manger dans quelques minutes”) mais qui comprendrait que j’attends qu’elle me prépare un petit plat (si c’est une collègue, elle pourrait trouver ma “demande” déplacée…).

C’est toujours utile de garder en tête qu’il y a ces deux couches dans ce qu’on dit, et que le relationnel se joue dans la couche la plus propice aux malentendus.

Canicule: petit rappel annuel pour ne pas se liquéfier dans son appart [fr]

[en] When faced with a heat wave: close your windows completely as soon as the outside temperature is higher than the inside temperature! "Air" doesn't make things cooler, it just gives you a feeling of coolness while your open window lets hot air from the outside come and heat your flat. As soon as the air outside is cooler than inside, open everything! Also, don't let the sun shine inside. Use a fan if you like "air".

Je fais un peu le disque rayé sur le sujet, tant que parfois j’ai un peu l’impression de pisser dans un violon. Mais qu’importe. A force, je serai peut-être entendue.

  1. Ouvrir ses fenêtres quand il fait plus chaud dehors que dedans ne vous rafraîchit pas! L’air chaud du dehors entre, et réchauffe l’intérieur.
  2. “L’air”, à savoir le vent, ne procure qu’une sensation passagère de fraîcheur. Ça ne refroidit pas l’air ambiant. Utilisez un ventilo pour “faire de l’air”!

Quand il fait très chaud dehors, qu’on n’a pas de clim, et que nos apparts ne sont pas conçus pour les grosses chaleurs (on vit pas en Inde), il vaut la peine d’appliquer quelques principes pour rester au frais (relatif). Et pour comprendre, je me rends compte, il faut quelques notions élémentaires de physique.

La chose clé à comprendre c’est que la “température” va avoir tendance à s’égaliser dans l’espace occupé par le gaz ou le liquide auquel on s’intéresse. Notre air ambiant est un gaz. Alors évidemment c’est pas parfait (si en hiver je n’allume le radiateur que dans une pièces, les autres vont avoir de la peine à chauffer), mais c’est quand même une tendance.

Donc, même s’il y a une petite brise dehors et que quand on ouvre la fenêtre ça fait un peu d’air (bienvenu), ou si on a la chance d’avoir un appartement traversant et qu’on peut faire “tirer”, il faut avoir conscience qu’en procédant ainsi on accélère le réchauffement de l’appart. C’est un peu comme si dans une baignoire d’eau tiède on rajoute de l’eau bouillante pour “faire circuler l’eau”. Ça va finir par devenir chaud.

L’autre chose à comprendre c’est que la sensation de frais que donne le vent sur la peau joue (en particulier) sur notre capacité à transpirer. Le vent déplace la petite couche d’air juste au-dessus de notre peau et la remplace par de l’air plus sec, favorisant l’évaporation de notre transpiration, et par la même occasion, nous rafraîchissant. Car l’évaporation de l’eau est un processus physique qui refroidit. C’est pour ça qu’on transpire. Je schématise, hein.

Donc si on vous souffle dessus avec de l’air un peu plus chaud que l’air ambiant, vous allez sur le moment vous sentir mieux, mais il ne faut pas oublier qu’on rajoute de l’air chaud au “mélange” dans lequel vous allez devoir tenir jusqu’au soir!

Il faut garder en tête aussi que les animaux domestiques (chats, chiens) ne transpirent pas comme nous. Le chien se rafraîchit par la langue, en haletant, par exemple. (Si un chat halète, à moins que ce soit un jeune surexcité qui a trop joué, on est en détresse respiratoire => urgence véto.) Le chat transpire par les coussinets, et c’est à peu près tout.

Le ventilateur ou “l’air” va donc bien moins soulager votre animal que vous! Il ne va pas avoir cette sensation de “fraîcheur” qu’amène le courant d’air.

A plus forte raison si vous avez des animaux chez vous, il est impératif de faire tout votre possible pour que la température objective (qu’on mesure avec un thermomètre) soit la plus basse possible chez vous.

Comment on fait? C’est assez simple:

  1. Dès qu’il fait plus chaud dehors que dedans, sans tenir compte du “vent”, fermer toutes les fenêtres.
  2. Dès que le soleil menace de briller à travers une fenêtre, baisser le store.
  3. Dès que la température extérieure chute et devient plus basse que la température intérieure, ouvrir les fenêtres.
  4. Pour avoir de “l’air”, utilisez un ventilateur, pas la fenêtre ouverte.

Quelques remarques:

  • Pour savoir s’il fait plus chaud dehors ou dedans, rien ne vaut un thermomètre (surtout s’il y a “de l’air” dehors, qui peut vous donner une fausse impression de fraîcheur).
  • En l’absence de thermomètre, étendre un bras nu par la fenêtre et tenter d’évaluer (à nouveau, attention au vent).
  • Parfois, si votre appartement donne sur plusieurs façades, l’air extérieur d’un côté pourra être plus frais que dedans (fenêtre à ouvrir) alors que l’air de l’autre côté sera plus chaud (fenêtre à fermer).
  • La nuit, ouvrez les stores et les fenêtres, mettez une chemise de nuit et un masque!
  • Vous allez vouloir fermer les fenêtres quand la température intérieure est au plus bas. Parfois c’est à 6h du matin! Jetez un oeil sur les courbes de température des prévisions météo, ça peut vous aider.
  • Attention, le moment de la température extérieure la plus basse n’est pas forcément le moment de la température intérieure la plus basse (c’est celle-là qui compte). Un thermomètre digital qui indique les extrêmes peut aider à savoir si on est “en montée” quand on se réveille, ou pas encore.
  • La température va monter au fil de la journée, parce que l’immeuble chauffe. Cela ne signifie pas que cette stratégie est mauvaise! Il fera toujours moins chaud qu’avec les fenêtres ouvertes. (Votre frigo, votre ordinateur, votre télé, tous vos machins électroniques ainsi que les êtres vivants dans l’appart vont aussi faire augmenter sa température.)

Bon courage et restez au frais!

Addendum: ne pas oublier les stratégies de “refroidissement personnel”: douche fraîche sans se sécher, mettre des habits humides, se mouiller les cheveux, cold pack sur la nuque, etc etc… ça ne fait pas baisser la température de l’appart mais ça aide à ne pas se liquéfier!

 

Routine, mon amie [fr]

Je réfléchis beaucoup à la routine, ces temps. Et je fais ma vaisselle. Ceux d’entre vous qui me lisez depuis des années (des décennies pour certains! mon dieu, j’ai laissé passer sans mot dire les 20 ans de CTTS, il y a 4 jours! va pas falloir que je me rate en 2030, dites donc…) savez que la vaisselle, c’est un thème récurrent chez moi. Comment la faire, ce qu’elle signifie quand elle n’est pas faite, une pointe d’iceberg “indicateur” de plein d’autres choses dans ma vie, débordant plus ou moins de l’évier.

Donc, je réfléchis à la routine, et ma vaisselle est sous contrôle, pour la première fois depuis des années. Ma vie aussi, dans l’ensemble – je crois que la dernière fois que je me suis sentie aussi “on top of things” de façon générale, ça devait être en 2009. (De mémoire.)

Ma tendance naturelle est de fuir la routine, dans laquelle j’ai peur de m’enliser. Du coup je recherche plutôt la nouveauté, l’excitation, l’imprévu, la spontanéité. Adolescente, ma vie était remplie et programmée. Sauf l’été, souvent long et vide (en-dehors des vacances en famille, toujours de bons souvenirs) et dans lequel je finissais par m’ennuyer à déprimer. Du coup, je pense que remplir ça me convenait bien. Jusqu’à ce que je finisse par craquer un peu, et à un moment donné, jeune adulte, j’ai plus ou moins tout envoyé valser, pour être libre, ouverte à l’imprévu, spontanée. Mais bon, ça ne m’avait pas empêcher de prendre plus de 30 périodes de cours durant ma première année de Lettres. On ne se refait pas.

Je pense que mon année en Inde a fini par sceller le sort de ma déstructuration du temps. Là-bas, il vaut mieux ne pas trop s’organiser, si on ne veut pas péter un câble. Ni faire trop. De retour en Suisse, j’étais devenue incapable d’être à l’heure. Je me suis ressaisie, évidemment (le sang de la Vallée de Joux coule dans mes veines, tout de même), mais je suis restée la reine du plan last-minute et de l’improvisation. Le rythme de vie suisse m’a rattrapée, je recommencer à remplir mon agenda, mais durant la longue décennie que j’ai passée à mon compte, j’ai vécu une vie sans beaucoup de rythme. Ou alors, si on veut, au rythme changeant et imprévisible.

Je savais bien que j’avais besoin d’un peu de régularité et de cadre. Un peu, mais pas trop. J’ai parlé de ça ici, au fil des années, mais j’avoue avoir la flemme de déterrer les articles. N’ayant que le peu de contraintes que je m’imposais à moi-même (pas beaucoup), essayant de suivre mes humeurs et mes envies (après tout, j’étais à mon compte pour “faire ce que j’aime”), je me suis quand même vite trouvé avec un problème de procrastination exacerbé (pas nouveau dans ma vie, mais il a bien poussé durant cette période) et une incapacité à poursuivre beaucoup de projets et d’envie personnels parce que… je n’arrivais pas. Je voyais bien que quand j’étais plus occupée, je me sentais mieux, et entre autres choses, un élément qui m’a poussée à redevenir salariée après des années d’indépendance était le besoin de soulager un peu ma charge mentale en passant à un mode de vie où une partie du cadre me serait donné d’office. Et d’ailleurs, ça a marché.

Ces derniers mois, j’ai fait des petites révolutions dans ma vie et ma façon de fonctionner au quotidien. J’ai réalisé (mais vraiment, profondément réalisé) que je pouvais faire des choses parce que j’avais décidé de les faire. Cela peut paraître bête, mais c’était toujours un gros problème pour moi. Je me disais “demain je fais x”, et le moment venu, je n’avais pas envie, ou pas le moral, ou mieux à faire, et j’envoyais balader. Du coup j’ai fini par construire une image de moi-même où j’étais incapable de me “discipliner”, ou de tenir mes engagements vis-à-vis de moi-même. Pour quelqu’un d’autre, aucun problème! Mais pour moi… aïe aïe aïe.

En fait, j’ai compris que si je ne voulais plus courir et vivre à l’arrache, si je ne voulais plus passer des jours et des semaines à culpabiliser parce que je procrastinais, je pouvais faire deux chose: m’organiser (être proactive) et mettre en place des routines et habitudes, pour diminuer la nécessité de décider. Il y a eu un déclic, parlant avec une copine, qui m’a fait réaliser que les personnes “disciplinées” ne l’étaient peut-être pas naturellement, comme ça, sans effort, mais qu’elles se tenaient à leurs décisions ou leur organisation car elles savaient que c’était nécessaire pour leur équilibre ou leur bien-être. Ça a été une révélation pour moi. Ça a été une révélation pour moi.

Ça ne s’est pas mis en place tout de suite, il a fallu entraîner et consolider (je consolide encore). Le premier pas, ça a été de décider chaque jour d’une chose que j’allais faire le lendemain, prise sur ma liste de tâches en souffrance. Des petites choses. Et je me suis retrouvée dans cette situation étrange de n’avoir pas fait la chose en question arrivé le soir, et de me dire “ah, mais j’ai décidé que je le faisais, alors je vais le faire maintenant”. Alors qu’il y a encore quelques mois j’aurais dit “mince, encore une fois je ne l’ai pas fait”. Au niveau de ma planification de tâches au jour le jour, ça m’a fait passer de “liste des choses que je veux/dois/espère/pense que je devrais arriver à faire aujourd’hui” à “petit nombre de choses que je peux garantir que je vais faire”. En quelques jours, au lieu d’être en échec constant, j’ai commencé à prendre confiance et me sentir beaucoup mieux.

La routine, c’est quelque chose qui est sur mon radar depuis FlyLady. Là, ça s’est mis en place un peu tout seul, progressivement. Déjà, mettre un réveil le matin (chose que je fais assez naturellement, même si je me réveille généralement avant). Aller me coucher à une heure raisonnable (l’objet d’un autre article). Me lever, faire le lit, médics des chats, les miens, déjeuner sur le balcon, etc. Le contenu n’est pas important. C’est l’existence de la structure qui compte.

Ma tentation naturelle, ça a été de vouloir tout “routinifier”. D’organiser ma semaine à coups de “lundi je fais ça, mardi je fais ça, mercredi, jeudi, vendredi”. Et j’ai compris qu’il fallait y aller progressivement. Parce que l’autre Grande Mission de cette année 2020, pour moi, c’est d’apprendre à mettre un peu plus la priorité sur moi et mes besoins. Pas difficile de faire plus que quasi rien, me direz-vous. A force de mettre les besoins des autres toujours avant les siens, on finit par disparaître. Donc: structurer une partie de mon temps tout en gardant une large part “pour moi”. Le Chemin du Milieu est rarement facile à trouver, mais là, je trouve que je ne m’en sors pas trop mal.

J’ai commencé par poser une chose dans ma semaine. Deux heures de temps, dans l’agenda, pour m’occuper d’un projet. La même plage horaire, le même jour, chaque semaine. Et m’y tenir! Maintenant que j’ai un peu pris l’habitude, ça va, mais au début ce n’était pas évident. J’étais toujours tentée de déplacer/annuler/déprioriser pour autre chose. Et j’ai fait plusieurs semaines comme ça, avec juste une chose dans l’agenda, avant de progressivement, petit à petit, rajouter d’autres éléments pour structurer ma semaine. Il faut dire qu’après six mois de chômage (où je n’étais pas en très bon état dans ma tête, pour tout un tas de raisons – j’ai peut-être mentionné que j’avais eu une année ou deux de merde?) suivis par six mois d’incapacité de travail post-op, on ne peut pas reprendre du jour au lendemain un rythme effréné. Surtout si le but est de construire un nouvel équilibre, un peu plus durable.

Du coup, j’ai de la routine: dans ma journée, dans ma semaine. J’avoue que ça m’émerveille. Parce qu’elle ne tient qu’à moi, mais que je m’y tiens néanmoins. Quand je vacille, c’est quelque chose auquel je peux me raccrocher. Et que je cherche à ne pas lâcher dans les périodes où je ne vacille pas (la tentation est grande). Le “confinement” (à la suisse) est arrivé à pic, pour moi: il m’a permis de prendre goût à me donner plus de place.

Je pense que notre rapport à la routine, à la structure, à l’organisation, ça dépend beaucoup de notre personnalité et de notre parcours de vie personnel. Il y a des gens qui sont emprisonnés dans des habitudes et un quotidien dont ils ont désespérément besoin de sortir; d’autres qui se recroquevillent sur la répétition et le contrôle; d’autres encore qui sont allergiques à tout ce qui pourrait les contraindre de près ou de loin, et se perdent. Je pense que souvent, c’est multi-couches. Comme moi, qui suis tiraillée entre une envie d’ordre parfait et une autre de liberté absolue.

Quelque part au milieu, il y a la sérénité. Relative.

Letting Go [en]

For pretty much all my life, I have struggled with how I react to people being wrong. “Wrong” meaning, here, “wrong according to my beliefs/knowledge“. The frontier between beliefs and knowledge is murky, and we would all fancy our beliefs to be knowledge, but in some cases we can more or less agree on what is belief and what is knowledge.

I have a really hard time with people who are wrong. Wrong, of course, as described above. I have my beliefs and values, and do my best to accept that not everybody shares them. I don’t believe in any god, some people do. That’s fine, as long as beliefs are not construed as facts or knowledge.

When debating, I have very little tolerance for the “well, it’s my point of view/opinion” argument – systematically offered as a justification for something that was initially presented as fact. You can have opinions and beliefs, but if you present them as facts in a debate, prepare for them to be challenged. But as I said above, the frontier is sometimes murky, particularly as seen “from the inside”, and that is where trouble lies.

Take vaccines. I’m taking that example because it’s easy. I believe things about them. I consider those beliefs pretty rational as they are, to the best of my efforts, based in science. So I know they are safe, I know they work, I know they do not generally offer 100% protection, I know there can be a tiny risk of bad reaction, I know they have helped eradicate some illnesses and control others so they do not rip through society like Covid-19, I have a decent understanding of how a vaccine is built, how and why it works. So, of course, I think that people who believe different things about vaccines, like that they are harmful or even dangerous, are wrong. The problem is that in their “web of belief” (read the book, it’s wonderful), their beliefs are perfectly rational and therefore, knowledge.

We could say that each side of the argument here sees their belief as knowledge, and the other’s as belief.

Faced with somebody who believes something that contradicts something I know, my initial impulse is to explain to them that they are wrong. Because who doesn’t want to be right? I bet you can see how that strategy doesn’t really work out well.

So, over time, I have learned to bite my tongue, accept that what people believe (including myself, though I hate the idea) is never going to be completely objectively rational, and remember that nobody (first of all me) likes being told they are wrong. The tongue-biting is more or less successful, depending on the topic in question, my mental state, and who is facing me.

The current pandemic has given me a golden opportunity to work on not only my tongue-biting, but acceptance of differing viewpoints. Accepting that people see things differently doesn’t mean I believe every point of view is equivalent. Quite the contrary. It’s more about accepting that people will believe what they believe, that they aren’t rational (me neither, though I try my best to be), and that it is normal and OK.

I do my best to share accurate information. I’m not perfect or blameless, but I try to exercise critical judgment and be a reliable source of information for those who choose to dip into my brain, though facebook, this blog, or conversation. I also try to correct erroneous information, and that is where things get slippery. It goes from setting the record straight when people share obvious hoaxes or urban legends (generally by instant messenger), providing critical sources when others share scientifically wobbly information (hydroxychloroquine) or scare themselves needlessly (what use masks really serve, disinfecting groceries). And I’ve had to learn to back off. To keep the peace, to preserve relationships that I otherwise value, and also to preserve my sanity and inner peace.

One milestone was when I realised it was useless trying to tell people who were convinced a certain French scientist had found the miracle cure for Covid-19 that the scientific evidence for it was flaky at best, dishonest at worst. People are scared and will believe what helps them. We tend to want to ignore the emotional dimension of our beliefs, but it’s there, and much more powerful than our rational brain (as anybody who has ever tried to reason through emotions knows).

Some people are more comfortable dealing with uncertainty than others. Some people understand logical fallacies and cognitive bias better than others, and are more or less able to apply that knowledge to the construction of their beliefs (critical distance). But we all have emotions and they colour what we are likely to accept as fact or not, whether we like it or not.

So I tried to drop hydroxychloroquine. That meant I had to accept that (according to my knowledge) false information was going to do the rounds, in my social circle, that people were going to have false hopes, and spread misinformation, and I wasn’t going to do anything about it. Not an easy thing to let go of. I feel like I’m skirting responsibility. My therapist would certainly tell me that fixing other people’s beliefs is not my responsibility…

I’ve been doing the same thing for some time now with people who believe vaccines aren’t safe or efficient. I know facts don’t change people’s minds. Worse, debate reinforces beliefs. I know! But I don’t really believe it, and keep on wanting to try. So I bite my tongue, remember that for the person facing me their belief is perfectly rational, remind myself that telling them they are wrong or debating them will not change their belief, and try and get on with my life. But for vaccines in particular, I seethe, because these beliefs have an impact on actually lives and public health. And I have to say I dread them moment when we will finally have a vaccine against SARS-CoV-2, and people will refuse to use it. It’s going to be a tough exercice in emotion management for me.

Anyway, I’ve reached a point now where I try to provide the information I feel is the best for those who want it, and I’m getting better at feeling OK that somebody I value or appreciate believes something I think is plain wrong – without trying to change their mind about it. I’m getting better at identifying the point where a discussion stops being an exchange of ideas in the search of truth or satisfaction of genuine curiosity, and starts being a standoff between two people with firm beliefs, each trying to shove theirs upon the other.

Things I’m Learning [en]

It’s been a long time without writing, amongst other things because of surgery on my right wrist a few months ago. I’m doing good now. And a few pieces of my life puzzle seem to be falling into place.

Here we go, in no particular order (well, maybe a bit).

  • Doing nothing whilst recovering from surgery or illness is not doing nothing, it is recovering – taking care of myself.
  • If a key component to procrastination is anxiety, then reducing my anxiety will help me procrastinate less.
  • Even though my procrastination rarely gets me into very deep trouble, it generates a lot of stress, and I am now more than fed up with spending whole days feeling awful before I actually manage to snap out of it and act.
  • As with many things, the solution is not “understanding” but “doing differently”.
  • Two things I can do to reduce my anxiety around “doing stuff”: create habits and plan ahead.
  • “Self-discipline” doesn’t have to be something we’re capable or not capable of doing. It can be a decision, a choice. “I am going to do this thing today because I decided to do it, to this end.”
  • Creating daily to-do lists with only the things I can guarantee I will do on that given day, rather than what I want to do or feel I should do avoids setting me up for failure and sets a virtuous circle in motion. Even if there is just one thing on my list.
  • Sleeping is something we do to feel good the next day. So going to bed when tired doesn’t have to be “stealing from today”, but “investing in tomorrow”.
  • Me first, then my cats, then other people (family and close friends first).
  • Even if you leave a big mark on the world, you still die and you’re still gone.
  • Fear of death? The ultimate FOMO.

The Importance of Being Active [en]

I’ve already noticed that I fare better when I am active. My mood is better, I’m more easily motivated, I have more energy. Doing things is easier.

Activity brings motivation. I had that key.

But I still remained stuck in non-activity: how and where do I find the will to jumpstart the machine and be active again?

On Monday morning I understood a key point I’d been missing. A shift of focus, actually. It’s funny how so many of the most important realisations in life are shifts of focus. Looking at things differently.

My mission is not to get things done, because X and Y are on my list and need to be done so I reach my goal or stay out of trouble.

My mission is to be active. That is the important thing. Not doing the things. Being active. Process over outcome. And, well, I might as well keep myself active with things I need or want to do.

It may seem minor, but looking at things this way makes a big difference.

“How am I going to keep myself active today?” versus “how many of my to-dos can I cram in today?”

Things I need to do become a means to fulfil my mission of ensuring a certain level of activity in my day. And thus it becomes much easier to do them.

Making Memories [en]

I’ve recently started watching TV series (Doctor Who!) and listening to podcasts again, partly in an attempt to pull myself out of some activities or preoccupations that were on the way to becoming a little obsessive. And amongst those podcasts I listened to recently, one episode seems to have had a lasting impact on how I view the world and life: Hidden Brain’s Yum and Yuck.

It’s funny how you don’t always realise on the moment that a new idea is going to be an important milestone in your worldview. I’ve groaned about this before, concerning podcasts. But in this case, I’m lucky, I did manage to lay my hands on the podcast to show it to you.

So, what’s this about? The episode is about food. But the idea that struck me has to do with how we “make” memories. The podcast was describing how memories of meals are created. For example, if you eat a meal of just one thing, you will remember that one thing. But if you eat the same amount of food, in the form of five different things, you will have memories for those five things. See where this is going?

It seems quite obvious, but it’s not something I had ever given much thought to. So, if I eat three slices of toast for breakfast, and put honey on all three, my memory of breakfast is going to be “honey on toast”. But say I put honey on one toast, jam on the second, and cenovis on the last: my memory of my breakfast will be much richer.

The podcast went on to talk about ordering strategies at the restaurant: do you order your favorite dish, or take the risk of trying something else? If you eat something different each time you go to the restaurant, or your favorite dish each time, you will not have the same memories. There is a tension between immediate enjoyment and the creation of memories.

In the same way, if you spend three weeks of holiday at the beach, you won’t have much to tell. But you will certainly have enjoyed each day (if you like the beach). But if you did all sorts of things during your holiday, there are certainly days where you would have had more pleasure sticking with the beach — but your memories of your holidays will be much richer.

I tend to stick in my comfort zone. I’ll order the same thing again and again. I’ll do the same thing over and over. I stick with what I know and what I like.  I go to the same places. I’ve been in the same flat nearly 20 years, have been doing judo for 25, sailing for 10… I go to India regularly, but don’t really travel around or visit new places.

I had never realised the impact this way of living my life was having on the memories I am building of my life. I sometimes feel adrift in time, in some sort of limbo, and I’m now considering explicitly trying to add more “peak experiences” to my life.

Regarding food, because meal-memory seems to have an impact on whether you feel hungry or not, this insight is also encouraging me to make sure I have less “mono-meals” and more meals with a collection of different foods composing them.

Biais d’attribution: ne jugeons pas autrui aussi sévèrement [fr]

Tous les jours, je me retrouve face à un biais cognitif (chez les autres et moi-même) qui commence à sérieusement me casser les pieds, y compris quand c’est moi qui m’y laisse prendre: le biais d’attribution (voir aussi: l’erreur fondamentale d’attribution).

Si vous googlez ces deux termes vous trouverez tout un tas d’articles pour en savoir plus. De mon côté, je vais tenter d’expliquer simplement où je vois ce biais se manifester, et pourquoi je le trouve aussi casse-bonbons.

Si je devais trivialiser ce biais pour l’expliquer, c’est un peu l’erreur de pensée qui consiste à considérer que l’autre est soit un maladroit soit un connard, tandis que nous, nous avons toujours de bonnes raisons pour faire ce qu’on fait.

Quelques exemples:

  • la personne qui coupe la file d’attente, clairement c’est un connard (alors que peut-être qu’il y avait une très bonne raison à son comportement, indépendante de sa valeur propre en tant que personne); les rares fois où c’est nous qui nous retrouvons à couper la file, on a toujours conscience du caractère exceptionnel de cette action et du fait qu’on a une vraie bonne raison pour le faire
  • je suis cycliste et automobiliste: quand je suis à vélo, je peste contre ces abrutis d’automobilistes qui ne tiennent pas compte des vélos; quand je suis en voiture, je peste contre ces abrutis de cyclistes qui ne respectent rien. Alors que quand c’est moi qui tiens le volant ou le guidon, je ne suis pas une abrutie, j’optimiste ma conduite, ou peut-être, je n’ai pas vu l’autre parce qu’il était dans mon angle mort, ou encore, j’ai pris un raccourci car j’étais en retard
  • la personne que j’interpelle ne me répond pas: c’est certainement un malappris, ou une autre variété de connard — alors qu’en fait la personne est sourde ou malentendante et ne m’a simplement pas entendue
  • dans une expérience, on donne à un participant la télécommande d’un train électrique qu’il doit conduire; un autre participant doit observer et évaluer le conducteur. Sans que les participants le sachent, les expérimentateurs font varier la vitesse et la puissance du train. La personne qui tente de le conduire se rend bien compte qu’il y a des facteurs en-dehors de son contrôle qui lui rendent la tâche difficile, tandis que l’observateur, lui, va juste voir que l’autre est un mauvais conducteur, un maladroit incompétent

Vous voyez le schéma? On est prompts à juger les autres pour leur comportement, alors que notre comportement a toujours une explication rationnelle et valable.

L’explication via cette “erreur fondamentale d’attribution” est la suivante: on considère que les raisons qui poussent l’autre à agir sont “intérieures”, sans tenir compte des circonstances extérieures, qui ont pourtant une bien plus grande influence sur nos actions. On s’en rend bien compte quand il s’agit de nous: on est en retard, on ne peut pas faire autrement, quelque chose est venu nous mettre des bâtons dans les roues – mais on l’oublie promptement lorsqu’il s’agit d’expliquer les actions d’autrui.

C’est pour ça qu’un de mes mantras personnels (et que je demande également aux membres du groupe Diabète Félin d’appliquer les uns envers les autres) est “accorder à l’autre le bénéfice du doute”. Il s’agit d’activement combattre ce réflexe de la pensée qui étiquette de façon jugeante l’autre parce qu’il a fait ceci ou cela. Il s’agit de se souvenir que de son point de vue, ses intentions sont certainement bonnes, et qu’il y a aussi certainement des facteurs extérieurs à son contrôle qui motivent son action.

(Laissons de côté pour le moment la question des – rares – personnes véritablement malfaisantes. Leur existence n’est pas une raison pour soupçonner l’humanité tout entière.)

Je trouve que dans l’ensemble, surtout avec la course à l’indignation que sont devenus les médias sociaux aujourd’hui, on est beaucoup trop prompts à juger notre prochain et à lui attribuer des intentions négatives, et qu’un peu de générosité de générosité vis-à-vis de ce qui motive autrui, ça ne fera de mal à personne.

Bienheureux ceux qui pleurent car ils seront consolés (Mt 5.4) [fr]

C’est l’inscription que l’on peut voir à l’entrée du Cimetière du Bois-de-Vaux, lorsque l’on déboule de la Vallée de la Jeunesse pour arriver sur la route de Chavannes. C’est un des mes trajets courants ces temps, et je ne peux bien entendu m’empêcher de lire cette inscription, un peu mécaniquement.

Elle m’irrite, d’abord. Ah, la religion qui rassure, le croyance dans le surnaturel qui nous permet de faire l’économie d’accepter l’absurdité du monde! La religion qui évite d’être trop triste, parce que les gens ne meurent pas vraiment, enfin si ils meurent, mais ils sont là-haut, et nous attendent!

Une lecture bien superficielle, bien entendu, parce que je n’y réfléchis pas, je suis sur mon vélo, je vais à la physio, je la lis du coin de l’oeil.

Et il y a quelques semaines, je l’ai lu autrement, ce verset. Ou plus précisément: il m’est apparu autrement.

Pleurer, non pas pour qu’on vienne nous consoler, mais parce que c’est l’acte de pleurer qui console.

Trois regards se croisent dans cette apparition.

Celui d’André Comte-Sponville, premièrement, “athée fidèle”, qui sans croire en Dieu va vouloir sauvegarder les vérités profondes contenues dans la religion (et la révélation) chrétienne. (Il faut vraiment que je relise L’esprit de l’athéisme.) Un peu comme Stephen Batchelor avec le bouddhisme.

Celui de Michaël Fossel, deuxièmement, dont je dois toujours lire le livre Le temps de la consolation.

Et enfin, celui de mon “vieux psy”, qui m’avait ouvert les yeux sur un mécanisme fondamental du deuil: c’est à travers les larmes que vient l’acceptation. Les larmes sont la mesure de notre attachement, et notre tristesse est notre réaction à la réalité de l’absence, la reconnaissance de notre douleur, et par là même, le chemin vers son apaisement.

Bienheureux ceux qui pleurent car ils seront consolés. (Mt 4.5)

N’ayez pas peur de vos larmes, elles sont là pour vous aider, si vous voulez bien les laisser faire.

Un bullet journal peut être simple (5 minutes chrono) [fr]

[en] A bullet journal can be simple. I just started one.

Ça fait longtemps que j’ai vu passer l’idée du Bullet Journal, qui n’est pas sans me rappeler le Hipster PDA d’antan, en passant. Instagram et Pinterest sont saturés d’images toutes plus belles et “design” les unes que les autres de ces journaux, et franchement, même si j’aime les belles choses, je ne suis pas douée pour les faire, et l’idée de passer autant de temps à reproduire sur papier l’agenda que Google Calendar gère si merveilleusement pour moi ne m’attirait pas.

Ce qui m’a mise pour de vrai sur la piste du bullet journal, c’est l’idée d’avoir un système pour “tracker” les habitudes que j’essaie de (re)mettre en place. L’équivalent de la croix dans le calendrier ou dans le cahier, de la chaîne à ne pas briser. De plus, avec la surcharge de ce deuxième semestre 2018, je me suis remise aux cahiers. Pendant des années, j’avais toujours un cahier que je trimballais avec moi pour tout y noter en vrac. Le smartphone l’a peu à peu remplacé, mais de temps en temps j’y reviens. Et là, j’y suis revenue.

Bref, je suis tombée sur un article qui insiste sur le fait qu’à la base, le bullet journal est sensé être un système simple, et qu’il ne faut pas se laisser décourager (ou influencer) par les oeuvres d’art qu’on voit passer. C’est clair que c’est les gens qui font des magnifiques journaux qui vont les mettre sur Instagram!

Après un peu de lecture, je me suis dit que ça valait la peine de tenter le coup, même si tout ce que j’allais mettre dans mon bullet journal était le fameux tracker. On verrait bien le reste, à l’usage.

A partir du moment où j’ai pris un cahier (qui trainait par là) et mon crayon, il m’a fallu environ 5 minutes pour avoir quelque chose de fonctionnel. Et assez vite, j’ai commencé à avoir d’autres idées de choses qui pourraient “habiter” dans mon journal (moche mais pratique).

Voici, donc.

J’ai pris un cahier quadrillé que j’avais acheté à la Migros (pas de Leuchtturm 1917 prévu exprès pour, trop de pression). Et un porte-mines, parce que c’est ce que je préfère pour écrire (j’écris comme un crabe), et je m’en suis félicitée, parce que j’ai aussi une gomme, et j’ai été bien contente de pouvoir gommer dans mon tout jeune bullet journal. J’ai suivi les instructions, avec un peu de trépidation. J’expliquerai après ce que j’ai compris en le faisant de l’intérêt de ces diverses instructions.

  1. numéroter les pages (je me suis arrêtée à 20)
  2. faire un index sur la première double page
  3. faire un future log sur la double page suivante (je vous avoue que j’ai laissé ça vide parce que ça me bloquait donc j’ai juste écrit “Future log” en haut des pages, et basta – mais après-coup j’ai trouvé quoi en faire)
  4. page suivante: monthly log pour le mois de décembre, avec tout simplement les nombres de 1 à 31 écrits en colonne pour pouvoir rajouter des choses à côté
  5. sur la page d’en face, j’ai fait un tracker (tout bête) pour décembre, avec les 2-3 choses qui me préoccupent en ce moment dans la liste (aller au judo, faire du gainage, de la méditation)
  6. sur la double page suivante j’ai écrit “Daily log” et comme on était le soir, j’ai écrit dessous “V 30 nov” et une mini-liste des tâches/rendez-vous importants de la journée
  7. j’ai complété l’index au fur et à mesure
  8. puis j’ai réalisé que ma liste de tâches (j’utilise plus ou moins le système Final Version) pouvait aller sur la page suivante – hop, un titre, puis rajouté à l’index
  9. puis une liste de films à voir ou livres à lire…

Bon, allez, ça m’a peut-être pris 10 minutes.

Vous remarquerez que j’ai sauté la “liste de tâches du mois” (parce que juste là ça me parle pas, je fonctionne plutôt par semaine ou en continu). Je ne me suis pas vraiment intéressée non plus aux “keys et signifiers“, ce système de symboles pour distinguer, classer, hiérarchiser, organiser tout ce qu’on note dans le Daily log. Je me souviens d’ailleurs que quand j’avais croisé le bullet journal pour la première fois c’était un des trucs sur lesquels j’avais bloqué. Ça me semblait trop compliqué.

Juste là, en cherchant pour vous, lecteurs francophones, j’ai trouvé cet article de Buzzfeed qui est assez bien fait. Il couvre les bases, va droit au but, et vous montre des tas de photos d’un bullet journal pas artistique pour vous décomplexer. Ici un autre article avec des explications simples mais moi je stresse rien qu’à voir comme l’écriture dans le bullet journal est propre et jolie. Parce que j’écris toujours comme un crabe et j’ai la flemme de prendre la règle pour souligner, ça m’avait d’ailleurs valu une très mauvaise note de tenue de cahier de sciences quand j’avais 12 ans.

Alors, quelques remarques.

L’index

Ça n’a l’air de rien, cet index, mais en fait c’est la clé de tout le truc. Grâce à l’index, le cahier n’est pas une suite un peu cacophonique au fil du temps de tout ce qui croise notre route. Il est organisé. Et organisé super souplement: pas besoin de mettre les choses dans l’ordre, si on veut arracher des pages on les biffe de l’index, si j’ai commencé une liste de films à voir sur la page 13 et que quand elle commence à déborder j’en suis à la page 25, pas de souci, j’ajoute dans l’index. Mon monthly log de décembre est à la page 6, mais celui de janvier sera peut-être à la page 28. Pas grave. Et du coup, on peut mettre tout ce qu’on veut dans notre journal, et le retrouver.

Le bullet journal est un canevas qui est fait pour être flexible, et s’adapter à vos besoins. Rappelez-vous, j’étais partie sur l’idée de faire un truc hyper minimaliste avec (limite) juste un tracker. Après un peu de lecture je me suis dit que ça valait peut-être la peine de rajouter 2-3 trucs, mais j’ai vraiment approché la chose sans grande ambition.

Le future log

Là, on entre dans le côté “bah, je suis en train de recopier mon calendrier”. Donc franchement, en démarrant le journal, parce que je voulais surtout arriver au tracker, j’ai fait la bonne élève et consacré deux pages à ça, mais rien mis dedans, en me disant que je pouvais le faire après. Ou pas.

Et effectivement, la nuit portant conseil, je me suis dit qu’avoir un moyen de voir au-delà de la semaine serait pas mal. J’ai tendance à vivre de semaine en semaine. Et ça fait longtemps que j’aimerais une vision un peu plus “grand angle” de ma vie.

Mais j’ai hésité: et si j’organisais mon future log par semaine plutôt que par mois? J’ai failli. Et finalement j’ai fait des mois, 8 mois, divisant chaque page en quatre, et j’ai noté un peu en vrac, les choses importantes (janvier: commencer à chercher du travail; juin: Bol d’Or), les dates déjà prévues (16 janvier: dentiste).

Je suis pas sûre de mon coup, mais c’est pas grave. Mon journal n’est pas une oeuvre d’art. Si dans deux semaines je me rends compte que cette double page avec les 8 prochains mois ne me sert à rien, je peux arrêter de l’utiliser, je peux même l’effacer (crayon!!), je peux faire un autre future log ailleurs dans le cahier et mettre à jour l’index. Flexible, flexible.

Le monthly log

Là, j’ai fait tout bête, parce que je ne savais (et ne sais pas encore vraiment) comment j’allais l’utiliser. En fait, c’est de ça qu’il faut se libérer: avant d’avoir un bullet journal, on ne peut pas vraiment savoir comment on va l’utiliser. Alors faisons une mise en place basique, et voyons ce que l’usage nous apprend.

Un exemple, ici: ce matin, j’ai mis des lignes pour mieux visualiser les semaines dans mon log de décembre. Du coup, j’ai sur la gauche de la page les dates, les unes sous les autres, avec les moments-clés. Et à droite, j’ai des petits “blocs” par semaine où je peux mettre des notes pour la semaine. J’ai fait ça parce que c’est comme ça que je fonctionne, je me dis “hmm, semaine prochaine je vais faire xyz, donc abc ce sera la suivante”.

Ce qui est cool c’est que si cette mise en page ne me convient pas, le prochain mois je peux le faire complètement autrement. Et même, en cours de route, si c’était la cata, je peux tuer cette page en refaire décembre ailleurs dans le cahier (en mettant à jour l’index).

Le tracker

Le clou du spectacle! A nouveau, j’ai fait simple de chez simple. Je dois pouvoir préparer une page en 30 secondes, une minutes. Alors oui, j’aimerais un tracker plein de couleurs et tout, mais soyons pragmatiques. J’ai mis 2-3 activités pour démarrer mais je pense que ça se remplira au fil des semaines et des habitudes/routines que j’essaie de mettre en place.

Le daily log

Normalement le daily log est l’endroit où on met, jour après jour, les événements, tâches, et choses importantes de la journée. Au fil des jours. Un premier point important que j’ai compris en lisant le fameux article mentionné ci-dessus c’est qu’un jour prendra autant ou aussi peu de place que ce qu’il lui faut. C’est libérant. Pas besoin de se caser dans une case.

Alors j’ai commencé: j’ai fait une liste des 2-3 choses que je voulais faire aujourd’hui, avec un point devant. J’avais deux rendez-vous, je les ai notés, avec un rond devant. J’ai noté le traitement avec lequel je suis sortie de chez le vétérinaire, avec un tiret devant. Jusque-là, c’est assez simple. Je pense qu’au fil du temps j’exploiterai mieux ce daily log, mais ça se fera en cours de route, au fil des jours.

Ce qui m’enquiquine c’est de ne pas vraiment pouvoir mettre le lendemain avant d’avoir fini la veille. Parce qu’on ne sait pas combien de place prendra aujourd’hui avant d’arriver au soir… Mais c’est pas grave. On verra.

Des idées

Maintenant que le système est en place, je commence à avoir des idées. Si j’ai des notes à prendre, je peux très bien les prendre dans mon bullet journal, et les rajouter à l’index. Je pourrais avoir une page par chat pour noter mes observations les concernant. Je pourrais avoir une page pour… noter mes idées. Tout est possible. Et ça, je ne l’avais pas vu, avant. Je voyais le bullet journal comme un système un peu contraignant. Mais non, en fait, il y a beaucoup d’espace dedans pour en faire ce qu’on veut.

Le temps

Au début je me disais… ça peut prendre un temps fou! Mais en fait, est-ce une si mauvaise chose? Du temps réflexif, du temps à faire des choses qui aident le cerveau à débrancher… Ce n’est pas forcément mauvais. Prendre un moment chaque jour pour préparer le lendemain, prendre du temps pour regarder les semaines et les mois à venir… C’est comme ça qu’on évite de finir le nez dans le guidon, ou dans le mur. Qui sait, dans 2 mois je serai peut-être en train de poster les photos de mon bullet journal sur instagram…