L'importance du temps structuré [fr]

[en] I've realised that I feel better when my time is at least somewhat structured, so I need to figure out how to manage my "free time" (when there is lots of it, like during this staycation/holistay) a bit differently than "not plan anything and see what I feel like doing".

Ces derniers mois, et je dirais même cette dernière année, j’ai fait des progrès énormes en ce qui concerne la gestion de mon temps. Par cela, je veux dire que j’ai cessé de courir, cessé d’être aussi stressée, cessé de jouer toujours toujours toujours les pompiers. J’ai une vision assez claire, sur le court terme, de ce que je dois faire, je le fais, et en grande partie grâce au fait que j’ai maintenant un bureau séparé de mon appartement, j’ai aussi récupéré mes soirées, mes week-ends, et même des mini-vacances au chalet.

Bref, ça va plutôt bien et je suis très contente de moi.

Par contre, je remarque pendant cette période des fêtes, où j’ai décidé de lever le pied et de prendre des “vacances à la maison”, que si j’ai bien réussi à trouver un équilibre durant ma vie “travaillée”, ce n’est pas si simple pour le temps de loisir. J’avais d’ailleurs déjà constaté ça, à plus petite échelle, lors d’un ou deux week-ends très très tranquilles.

Je me rends donc compte que j’ai besoin de structurer mon temps (jusqu’à un certain point!) pour me sentir bien. Ça ne veut pas dire que je dois faire en sorte d’avoir un “programme” qui remplit ma vie du début à la fin, mais les longues journées de “libre” qui se suivent, ce n’est pas top non plus.

Tiens, c’était déjà pas top durant les longues vacances d’été interminables quand j’étais enfant.

J’ai aussi appris à quel point il est important pour moi d’avoir un minimum de routine dans mes journées.

Du coup, je réalise que j’ai besoin de gérer légèrement autrement mon temps de loisir, et de m’éloigner un peu du “je ne planifie rien et regarde d’un moment à l’autre ce que j’ai ‘envie’ de faire” — ça marche pour une journée (le week-end) mais pas pour bien plus longtemps que ça.

Solution? Pas encore tout à fait trouvée, mais j’y réfléchis, c’est la première étape!

Les vacances, les vacances! [fr]

[en] Off for the holidays. Some reading recommendations for my French readers.

Je me prépare à filer à la montagne. Pour cause de trop de travail et ensuite de trop de virus, je suis restée un peu clouée en plaine ces derniers mois, donc je me réjouis vraiment d’aller m’enterrer avec le chat sous des piles de neige!

Durant mon absence, n’hésitez pas à aller rattraper de la lecture en retard sur le blog des boulangeries Fleur de Pains (je l’anime à coups de reportage, par exemple sur la Saint-Valentin ou la fabrication des financiers au chocolat& miam!) et sur le blog de voyage d’ebookers.ch, où je suis responsable de coordonner les publications de sept blogueurs enthousiastes qui partagent récits de voyage et bons plans tournant autour de multiples destinations.

Quant à ma petite personne personnelle, si vous n’avez pas consulté récemment Digital Crumble, mon tumblelog, je vous invite à le faire (et à ouvrir votre propre tumblelog, pendant qu’on y est).

Je serai complètement déconnectée en montagne, mais si vous avez de la chance, je vous enverrai quelques photos via Twitter.

Ah oui! Cela fait des semaines que je veux écrire un article en français sur Ada Lovelace Day, qui aura lieu le 24 mars. Il s’agit d’une journée où les blogueurs écriront un article consacré à une femme qu’ils admirent dans les sciences et les technologies. Si vous n’êtes pas encore inscrits, allez le faire — et l’excuse “je ne vois pas de qui parler” n’est vraiment pas valable. Vraiment. (Parce que si c’est vrai, ça montre à quel point une telle journée est nécessaire, et il vous faudra donc y prendre part, quitte à vous creuser un peu les méninges, non?)

Allez, bonne semaine. La mienne le sera, ça c’est sûr. :-)

Retour en plaine [fr]

Comme ces jours ont filé! On a marché, marché, grimpé, bûcheronné. De retour chez moi, je suis physiquement épuisée, je me suis vidé la tête, et contrairement à il y a trois semaines, je ne me sens pas ralentie, mais plutôt boostée.

Autres vacances, autres gens, autre rythme, autre effet.

J’ai pris des tas de photos, de nouveau. On a eu de la chance avec le temps, même si on s’est fait rincer un peu (au Col des Essets, notamment). Le programme des ces quelques jours en altitude?

Vendredi 15, tronçonnage des troncs d’arbustes coupés il y a trois semaines. Soirée tranquille à jouer (kalah et backgammon).

Samedi 16, départ peu matinal (et malgré le beau temps) pour le Col de la Croix. On a une voiture, on en profite! Une petite grimpette dans les Pyramides de Gypse (histoire de s’échauffer et de se préparer moralement pour l’initiation à la Via Ferrata prévue pour le lendemain… ou le surlendemain), suivie par un petite pique-nique et une autre grimpette (moins d’escalade, plus de dénivellation) jusqu’au Meilleret, avec détour involontaire par l’Encrène.

Ça fait un peu journal de voyage, comme je raconte ça, non? 🙂

On coupe à travers pâturages depuis le Meilleret pour descendre sur le Lac des Chavonnes (fort joli) où un petit restau sympa nous attend (et une tomme de chèvre fraîche sur lit de salade pour moi). On repart pour Bretaye via son lac et une séance course-photos avec les bébés grenouilles qui en habitent les rives.

On continue via le Col de Bretaye pour la promenade “poussette-compatible” jusqu’au Col de la Croix, via Ensex. Nos jambes en ont bien marre, mais on s’arrête toute de même en route pour photographier une amanite tue-mouches. Vers 20h, on est enfin de retour à la voiture.

Une fois les pâtes carbonara avalées, les photos de la journée regardées, et une bonne pile de bois de cheminée brûlée, il est quasi minuit…

Dimanche 17, le temps n’est pas à la Via Ferrata. On part pour Solalex avec le projet de monter à Anzeinde en taxi et puis de faire le tour de l’Argentine (5 heures de marche). A Solalex, on décide de monter à pied à Anzeinde. Il est environ 14h quand on y arrive, et le temps de manger, il est très clair que notre tour de l’Argentine ne se fera pas. En plus, il y a des nuages partout et l’orage menace.

On décide de se limiter au Col des Essets. On se met en route dans une purée de pois qui bouche la vue à 20 mètres, et on se fait rincer propre en ordre une fois au col. Malgré les éclaboussures sur les objectifs, on s’arrête pour prendre des photos, assez longtemps en fait pour que la pluie se calme et que le soleil réapparaisse en compagnie d’un magnifique arc-en-ciel. La vue se dégage complètement. On reste un bon moment à admirer les montagnes d’en haut, et je commence à faire des projets de Col des Chamois (pour une autre fois, hein).

Lundi 18, après un réveil un poil tardif (on a ouvert le Trivial Poursuite la veille au soir), on se met en route pour la fameuse Via Ferrata. Que dire? Il faut regarder les photos. On a renoncé à commencer par le début un peu abrupt (c’était une initiation) pour entamer la route par l’échappatoire. Quelques passages difficiles, un pique-nique avec vue imprenable sur la vallée, et une tyrolienne pour terminer (qui m’a vu faire le singe sur le câble à la fin, la tête en bas et les pieds en l’air, pour pouvoir décrocher ces sacrés mousquetons — la corde de la poulie avait fait des noeuds, du coup je touchais à peine par terre à l’arriveé).

Le soir: taille-haies. Taille-haies. Et le lendemain matin: taille-haies. Le jardin est bien propre.

A voir aussi, les photos de Corinne: premier jour, deuxième jour, troisième jour. Et moi qui lis la carte:

Stephanie lit la carte.

Retour à la montagne [en]

[fr] Back to the mountains. First evening.

Il pleut, il fait gris, et il y a tellement de brouillard qu’on ne voit pas les montagnes d’en face. C’est reparti pour 4-5 jours au chalet, cette fois avec deux connaissances plus récentes, des “gens d’internet” à l’origine, mais que j’ai déjà rencontré “en vrai” (comme disent certains) une ou deux fois.

Quelques appréhensions, pas tant à leur sujet en tant que tel (car je sais déjà qu’ils sont fort sympathiques), mais j’ai peur qu’être avec des gens “du milieu” me rende plus difficile de décrocher complètement comme je l’ai si bien fait la dernière fois.

Les prochains jours me diront si j’avais raison ou non de m’inquiéter. Comme d’habitude, je suppose que la réponse sera non.

J’appréhende aussi également parce que j’ai peur que cette “deuxième expérience” n’égale pas la première, qui était assez époustouflante, et que je sois déçue. C’est moi-même qui tisse ma propre toile, là.

Il est 23h30 à peine et je suis épuisée. Est-ce l’altitude? On n’est qu’à un peu plus de 1000 mètres. Le grand air? “L’effet vacances”?

A nouveau, j’ai dû partir en laissant certaines choses importantes en plan pour Going Solo. Je me rends bien compte que c’est inévitable. Vu la masse de travail et le temps qu’il reste, je ne peux que laisser des choses en plan, faire tarder encore plus des décisions ou actions qui auraient dû être réglées il y a des semaines, ne pas avancer aussi vite que je pourrais, si je veux prendre quelques jours de break.

Et à voir ces derniers jours, c’était juste le bon moment.

Demain, marcher, si le temps le permet.

Retour de vacances [fr]

[en] I've written a lot about my holidays in English. Time for my French readers to get a share!

Voilà, j’ai promis quelque chose en français, me voici donc. J’ai filé à la montagne pour une petite semaine au vert, sans internet, avec pas mal de marche et beaucoup de photos de fleurs.

J’ai un chalet (copropriété familiale, il appartenait à mes grands-parents, je me retrouve donc avec une tranche) à Gryon, tout près de la gare, et que je ne fréquente de loin pas assez.

Une de mes excuses c’est que c’est compliqué d’y monter, surtout maintenant que je n’ai plus de voiture, avec le chat, etc — mais expérience faite, ce n’est pas si terrible. Ça coûte une dizaine de francs aller simple. La même chose que pour aller à Genève.

Je mets le chat dans sa cage, et le charge sur les roulettes de mon caddie à commissions. Il y a un bac à litière et du sable déjà là-haut, et si je m’organise un peu, je monte des draps que j’y laisse, histoire de ne pas avoir besoin de descendre à chaque fois les draps communs pour les laver après utilisation. Un taxi direction la gare depuis chez moi, hop, 90 minutes de train, et j’y suis.

Gryon, c’est un coin superbe. Ça faisait une année que je n’y étais pas montée (et même quelques mois). Surtout, c’est un coin que je n’ai jamais vraiment fréquenté en été (du moins depuis mon enfance). Je garde des bons souvenirs de marche en montagne avec mes parents et des amis, quand j’étais enfant. Oui, c’était parfois pénible, marcher des heures et des heures, mais je crois que j’aimais assez ça — du moins retrospectivement.

Cinq jours sans accès internet, vous vous rendez compte? Ça faisait des années que je n’avais pas fait ça. J’avoue n’y avoir pas trop pensé, avant. J’ai toujours eu assez confiance qu’il me serait sans trop de difficulté possible de me passer de “connexion” durant un moment. En fait, je n’avais même pas tellement prévu si j’allais profiter ou non des possibilités offertes par mon téléphone mobile (e-mail, Twitter, chat/skype).

Après une première journée où j’ai manqué consulter mon e-mail durant les moments où j’étais seule, j’ai assez vite “déconnecté” sans souffrance. Oui, je me demandais parfois ce que j’avais dans mon inbox, tout comme je me reprenais parfois à penser au travail — mais simplement dans la mesure où quand on travaille non-stop et sous pas mal de stress durant des mois (voire des années), eh bien, il faut quelques jours pour décrocher complètement.

Marcher m’a fait le plus grand bien. Marcher, regarder les montagnes. Prendre des photos — un plaisir redécouvert, après quelques années ou la photo est devenue pour moi de plus en plus orientée “objectif-publication” (aux conférences surtout — prendre beaucoup de photos, les mettre en ligne à mesure, taguer, etc.)

J’ai envoyé quelques photos avec TwitPic, histoire de faire saliver un peu mes amis, mais pas de façon compulsive. Comme l’a bien dit Xavier, quelque chose qui me ressemble assez peu: pas de tags, pas de notes, juste une photo et un petit titre.

J’ai décidé que je voulais marcher plus, venir au chalet plus. Et j’ai bloqué des dates de retour à la montagne avant de redescendre en plaine. C’est beaucoup plus facile de bloquer des vacances quand on est reposé et en train justement d’en profier, que lorsque l’on est pris dans la spirale infernale du stress-travail.

Pour prendre de la distance, c’est important de se recentrer. Et me retrouver 5 jours à la montagne, avec une copine, à faire des activités tout sauf intellectuelles (marcher, dormir, manger, bûcheronner dans le jardin, papoter un peu et lire/écrire avant que le sommeille ne m’assome, avant 10h du soir), c’est ce qu’il me faut. Pas de soucis, pas de prises de tête, pas de possibilité de faire quoi que ce soit. Repos forcé de l’esprit. De temps en temps, rebooter la machine.

Etre au milieu des montagnes, en pleine nature, ça aide à prendre un peu de distance par rapport à ses soucis et à sa vie. Les montagnes sont là depuis de millénaires, immuables. Leur présence me donne le tournis. On voit sur elles la trace de leur naissance, les plis rocheux un jour liquide. Et puis dessus, quelques petits chalets. L’homme est un invité sur cette terre. A Lausanne, le lac me fait un peu le même effet. Mais en moins radical.

J’aime la montagne.

Une source importante de mon stress est ma tendance à aborder tout problème comme s’il s’agissait d’une question de vie ou de mort. Je prends les petites choses beaucoup trop à coeur, je m’y épuise.

Depuis mon retour, je m’exerce à “m’en foutre”. Pas dans le sens d’être indifférente, mais de me détacher un peu, de me laisser moins affecter. A ne pas prendre les choses tellement à coeur, justement.

J’ai ralenti, et je dédramatise. Le ralentissement est particulièrement perceptible. Je mets le temps qu’il faut pour faire les choses, plutôt qu’essayer de les faire aussi vite que possible, d’être la plus productive possible. Ça n’a rien à voir avec utiliser ou non une méthode telle que GTD, mais vraiment avec sur quel “canal” je branche mon cerveau.

Et là, je sens que c’est pour de vrai. Quand je me réveille, je ne me sens pas sous pression de démarrer au plus vite, d’abattre ceci ceci cela durant la journée, ce qui va habituellement de pair avec une furieuse envie de ne rien faire, de procrastiner, ou de replonger dans les bras de Morphée pour une heure ou deux.

Je me recentre sur moi. Je prends le temps de me lever. Se lever c’est pénible, j’ai souvent l’impression qu’il me faudrait plus de sommeil, mais en fait (et c’est mon couchsurfeur de l’autre soir qui m’a sorti ça, sans ce rendre compte que cette phrase me suivrait durant des jours), “après on se sent mieux”. Se lever c’est pas drôle, mais en fait, une fois qu’on a fini de se réveiller, on se sent mieux. J’expérimente ça très consciemment depuis deux jours, et c’est vrai. Plutôt de focaliser sur la pénibilité du réveil, je garde à l’esprit que c’est un passage difficile pour me sentir mieux plus tard.

Au chalet, j’ai découvert le plaisir de me “réveiller” dans le jardin. Non pas que je dormais dehors — je parle de la phase où on “émerge”, où l’on ne dort plus, mais où tout ne fonctionne pas encore. Chez moi, cette phase un peu vaseuse se faisait souvent en ligne. Il y a un moment j’ai découvert que passer ces 10-15 minutes sous la douche plutôt que dans son e-mail était nettement plus agréable. Mais ça n’est pas rentré assez profond pour que je change mes habitudes.

Là, au chalet, une fois réveillée, j’allais sur le balcon regarder les montagnes, puis je sortais avec le chat, qui, peu à l’aise dans ce territoire qui n’est pas le sien, rechignait à aller prendre l’air tout seul.

D’une certaine façon, je dirais que ces petites vacances à la montagne m’ont aidée à mieux me reconnecter à ma vie.

Voilà, chers lecteurs francophones. Vous voyez comme c’est. Je vous néglige pendant des semaines voire des mois, puis je vous assome d’une tartine qui n’en finit pas.

On va s’arrêter là. Mais n’oubliez pas de jeter un oeil aux photos des vacances!

Etre malade quand on enseigne [fr]

Avant d’être enseignante, j’ai travaillé dans le secteur privé. J’avais un joli salaire, je bossais 4 jours par semaine (80%), je sortais régulièrement en semaine. Arriver au boulot un peu fatigué quand on travaille dans un bureau, c’est pas top, mais au pire on n’est pas très productif. Idem lorsqu’on est malade: soit on reste à  la maison et le travail n’avance pas, soit on va quand même travailler et on fait de son mieux.

Quand on enseigne, tout ça devient très différent. Pour commencer, on travaille plus et on est payé moins (eh oui!) Je sais, on a plein de vacances, mais on en a besoin (j’vous jure!) et on choisit pas quand on les prend. Manque de pot, elles tombent toujours durant les vacances scolaires…

Ensuite, je crois qu’on n’imagine pas, si on ne l’a jamais fait, à  quel point il faut être en forme pour enseigner valablement. On peut plus ou moins faire le zombie au bureau si on n’est pas dans son assiette, mais essayez seulement de faire le zombie devant une classe d’ados! Donc, si on est en train de couver quelque chose, pas question de se laisser aller. Il faut faire tourner le moteur à  plein régime et assurer.

On n’est vraiment pas bien? On songe à  se faire porter pâle? On hésite… Oui, on hésite, parce que d’une part il faut préparer le travail que feront les élèves pendant qu’on se bourre de PrétuvalC ou de NéoCitran, et d’autre part, on sait que les choses seront toujours plus mal faites par le remplaçant que soi-même (malgré toute la bonne volonté de ce premier). Il faut souvent reprendre une bonne partie de la matière quand on revient. L’équation commence à  prendre forme? Arrêt maladie = plus de travail. Ce n’est pas parce qu’on est malade que l’école s’arrête de tourner et que les élèves rentrent chez eux (quoique parfois, devant la pénurie de remplaçants…)

On attend donc en général que notre état soit bien avancé pour en arriver à  cette solution de dernier recours: se faire remplacer. (En plus, parfois c’est un collègue avec des heures de blanc qui s’y colle, et on sait tous à  quel point c’est désagréable…) Mais une fois qu’on est vraiment bien assez malade pour se faire remplacer — c’est-à -dire qu’on n’est plus capable de grand-chose — il faut encore préparer le remplacement! Eh oui!

C’est trop cool, prof, comme métier. Tant qu’on ne tombe pas malade.

C'est les vacances… [fr]

C’est les vacances. Quelques mots sur les semaines écoulées, depuis la rentrée scolaire.

[en] Holiday time. A few words on how the beginning of school went. Not easy, tiring, but overall, I like the job.

Pour la première fois depuis avant la rentrée scolaire, je suis en mesure de déclarer officiellement que mon appartement n’est plus “zone sinistrée”. J’ai passé l’aspirateur, fait la vaisselle, rangé, entassé, remis le matelas-canapé à  sa place (je vais pouvoir utiliser ma télé à  nouveau!) et même arrosé les plantes.

Je suis restée au lit ce matin, tâchant sans trop de succès de me débarrasser du sentiment lancinant que j’avais des corrections à  faire et des cours à  préparer. Pas aujourd’hui! Ca peut attendre, j’ai deux semaines sur lesquelles étaler mon travail. Demain, par contre, déclaration d’impôts. Ca va faire mal, mais c’est nécessaire. (Oui, oui, celle qu’il fallait rendre en mars. Sans commentaire.)

Je sens que ça va être dur de déconnecter, de ne pas penser (dans le sens “souci”) à  mes élèves, d’oublier l’école pendant quelque temps. Difficile de penser à  autre chose quand on n’a presque fait que ça durant sept semaines. Hier, je suis allée au cinéma pour la première fois depuis la rentrée — moi qui y allais en général au moins une fois par semaine!

Le rythme “debout 5h30, dodo 21h00” ce n’est pas terrible pour soigner sa vie sociale. Surtout quand entre 16h00 et 21h00 il faut (1) décompresser de la journée, (2) manger, (3) faire des corrections, (4) préparer des cours. Si j’avais eu des doutes, c’est maintenant très clair pour moi pourquoi dans l’enseignement, nous avons autant de vacances. C’est un métier exigeant et fatiguant, dans lequel on donne beaucoup de soi-même émotionnellement. C’est quelque chose qui me plaît, mais il faut faire une pause de temps en temps.

Je suis un peu fâchée (et attristée) quand j’entends les réactions “bateau” concernant le fait que nous nous sommes mis en grève ces dernières semaines: “ils trouvent qu’ils sont pas assez payés, avec toutes les vacances qu’ils ont!” Surtout quand ça vient des élèves. C’est normal et prévisible, mais ça me déçoit quand même que les gens ne voient pas plus loin que le bout de leur nez et pensent que l’on ne descend dans la rue que pour des histoires de salaire.

Ces dernières semaines n’ont pas été faciles. Classes difficiles, beaucoup de travail, de stress, et peu de temps pour moi (je me répète?) Une bonne surprise en ce début d’année, ça a été les collègues. Je ne me suis jamais sentie seule pour faire face aux situations difficiles auxquelles j’ai été confrontée, et j’ai reçu beaucoup de soutien de la part de mes collègues et du doyen. J’aime beaucoup l’ambiance de la salle des maîtres et l’atmosphère qui règne dans le collège en général. Quant à  mes élèves, même si l’atmosphère en classe est souvent bruyante et tendue, je les trouve plutôt sympathiques et attachants que franchement déplaisants.

Sur ce, après avoir nettoyé l’appartement, je vais m’occuper de ma petite personne en me plongeant dans un bon bain chaud, agrémenté d’une ou deux petites choses de chez Lush!

Ca s'empile… [fr]

Au programme de mon week-end d’enseignante: beaucoup de corrections.

[en] A busy week-end ahead: lots of tests to correct and prepare.

Qui a dit que les enseignants se la coulaient douce? Au programme du week-end:

  • corriger les tests de verbes
  • corriger les corrections des deux derniers tests de verbes
  • corriger les corrections des deux derniers tests d’anglais
  • corriger le test significatif de maths
  • corriger l’exercice-contrôle d’orthographe sur le pluriel des noms
  • corriger et évaluer à  l’aide d’une grille à  20 points les rédactions d’une classe
  • corriger les résumés faits par l’autre classe
  • préparer le corrigé des exercices supplémentaires de grammaire
  • préparer le test de grammaire
  • préparer l’interrogation de vocabulaire anglais
  • préparer les cours…

Et dire qu’il y en a qui se demandent pourquoi on a tellement de vacances!

(P.S. Si seulement ils pouvaient faire moins de fautes dans leurs tests! Dire qu’il y en a également qui pensent que les enseignants préparent exprès des tests pour que leurs élèves y fassent plein de fautes…)