Sailing [en]

[fr] La voile et moi. Histoire.

Note: I’ve been thinking of writing this post all afternoon, but put it off because I figured I should illustrate it, and some of the photos I’d like to use are stuck on this computer because of the bad internet connection I have here. Perfect example of how wanting to do things “well” easily leads to doing them “not”.

My parents met in Scotland, sailing. So, if you’re one to read signs and stuff, it would come as no surprise that I like sailing. My largely land-bound brother would probably beg to differ.

As far as I can remember, my dad has had a boat of some kind. On Lac de Neuchâtel when we were little, then Lac Léman (Lake Geneva). Holidays on the French canals, in Yugoslavia (nowadays the Croatian islands), and around another lake I can’t quite clearly remember (Lake Constance?).

I always liked going on the boat, but stuck to doing what I was told, pretty much.

When I came back from India in 2000, I signed up to be waiting-listed for a berth in one of the Lausanne ports. I knew that finding a spot for the boat each year was a bit of a juggling act, and for complicated local political reasons, my dad couldn’t sign up for one. There was a 10-15 year waiting list, but it cost nothing, and I figured I might as well put myself on the list, just in case it became handy some day down the line.

In 2008, I was very surprised to receive notice that I had been attributed a mooring in Vidy. It was good timing, as the boat had recently been washed ashore after the buoy it was moored to outside the port had broken during a storm. It was damaged, but the insurance would pay. Now it had a safe place to live.

The mooring being in my name, I had to pass my sailing permit. This was a good thing: I’d been planning on doing it a few years earlier, but life took over and I dropped the project. This was the kick in the pants I needed. I started accompanying my dad and his crew more seriously on their Wednesday evening races, and passed my Swiss sailing permit in fall 2009.

Before I started actually learning how to sail, I remember I used to find it a rather frustrating experience. It was hard to steer the boat in the direction I wanted it to go (though I’d of course done it in the past, under supervision). I didn’t understand the wind, or how to trim the sails. A lot of what went on on the boat was a mystery to me.

With time and practice, though, things started to sink in. I started to be able to take the boat roughly where I wanted it to go. I started getting the hang of the sail thing.

With a boat at sea now (here in Torrevieja, Spain), it made sense for me to go one step further and do a sea-based course. That’s what I’ve been doing this week — the RYA Day Skipper course. (I also added in Powerboat level 2 and VHF/DSC operator training, but that was unplanned, icing on the cake.) I learned a lot during this course (if you’re in Spain and want classes, book with Serenity Sailing without hesitation), but it also allowed me to realise how far I’ve come in just a few years. A whole lot of things which I used to find challenging are now almost automatic: I know where the wind is without having to really think of it, for example, because I now pick up on a bunch of signs that give me this information.

So the next step now? Gather a bunch of friends who are interested in a sailing holiday, and charter a boat for a week or two somewhere in some nice sunny islands. Oh, and if you have a powerboat lying around somewhere that needs to be taken out for a spin every now and again, let me know!

Arc-en-ciel, ICC, kitesurf [fr]

[en] In Torrevieja. Saw the most impressive rainbow I've ever seen (only iPhone photos, sorry). About to start my Day Skipper course, and interested in taking up kitesurfing.

Bon, article bateau, je sais, mais avant-hier, je crois bien que j’ai vu le plus bel arc-en-ciel de ma vie. 180° d’arc, double arc tout le long, luminosité magnifique, indigo visible. J’avais bien entendu laissé mon bon appareil de photo au bateau, alors je n’ai que des photos-iPhone.

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Torrevieja After The Storm 2 Torrevieja After The Storm 3

Après l’orage, il fait beau ici à Torrevieja. Environ 20°C dehors (plus au soleil), nuits fraîches, bateau qui tangue juste ce qu’il faut. Demain, je commence mon cours de voile de 5 jours (Day Skipper) à la fin duquel j’aurai mon ICC. Le ICC est le papier qui est généralement demandé pour naviguer en mer dans les eaux territoriales. (Après, il y a ce qu’on est capable de faire, et c’est une autre histoire.)

Déjà en octobre dernier, j’avais remarqué de nombreux kitesurfs dans les parages. Le kitesurf, ça me fait toujours penser à Loïc, avide kitesurfeur. Je me souviens d’ailleurs d’une époque où une photo de lui faisant du kitesurf illustrait son blog (ou son compte Facebook? son blog, je crois).

Bref, ça me fait extrêmement envie, et je vais profiter de ces prochains jours pour me renseigner. Je suis sûre qu’il doit être possible de prendre des cours de kitesurf pour les jours où il y a tellement de vent qu’on n’a pas vraiment envie de naviguer!

Une semaine sur l'eau [en]

J’ai voulu intituler ce billet “une semaine en mer”, puis je me suis dit que c’était un peu grandiloquent compte tenu du fait qu’on dort principalement dans des ports, ou à l’ancre à quelques dizaines de mètres du bord.

N’empêche.

Le bateau est basé à Torrevieja, sur la côte sud-est de l’Espagne — sur la Costa Blanca plus précisément. A quelques petites heures de route (par la mer!) il y a Mar Menor, un petit lagon à l’eau salée et chaude, pour le plus grand bonheur de la population de méduses qui s’y reproduit joyeusement année après année. Pourquoi tant de méduses? Peut-être à cause de la pollution

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Alors je sais, “méduse” ça fait un peu “arghl”, mais en fait, celles-ci sont inoffensives (on ne sent rien ou presque) et plutôt jolies une fois qu’on a appris à les apprécier. C’est clair, se baigner dans un eau qui grouille de méduses, ce n’est pas très appétissant, même si elles ne nous font rien, alors les autorités locales font de grands opérations de “démédusification” durant la haute saison, qui s’arrête mi-septembre. Il y a aussi des filets pour protéger les plages, afin que les baigneurs ne soient pas incommodés. Mais pas en octobre.

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J’en ai bien sûr profité pour apprendre tout un tas de choses sur les méduses. Elles sont fascinantes. Au cours de mes recherches, je suis tombée sur un article portant sur la faune de Mar Menor. En lisant, j’ai compris qu’il avait été écrit par Roxanne, une dizaine d’années à l’époque, et qui vivait avec sa famille sur le Mollymawk, de façon permanente. Elle est même née sur le bateau! J’ai plongé dans la lecture du site et je vous recommande de faire de même. Je vais probablement commander leurs livres.

Retour à notre semaine de bateau. Conditions idéales, soleil, jolie navigation — variée — et quelques aventures. Mar Menor est peu profonde, et distraite par le ballet des kitesurfs, j’ai procédé à un nettoyage en règle du bas de la quille (traduction: on s’est échoués dans la vase). Quelques grands coups de moteur plus tard, et on était désenglués. La mise en marche d’urgence du moteur a été l’occasion de constater un problème de batterie. Comme le capitaine n’est pas encore très familier avec le bateau, on est repartis à Los Alcazares, d’où nous étions partis le matin, plutôt que d’ancrer au nord de Mar Menor comme prévu. Il ne faut pas tenter le diable.

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Los Alcazares, où nous devions passer une seule nuit mais finirons par en passer quatre, est la “grande ville” du côté terre du lagon. Ville bien endormie, appartements fermés, immense centre commercial abandonnée dont toutes les fenêtres en entrées sont murées, Los Alcazares sent la crise et la basse saison

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Le port est joli, et on a dégotté un extrêmement bon restaurant, le Restaurante Ramon, où on a soupé soir après soir.

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Après notre deuxième nuit à Los Alcazares, on a repris la route pour le sud de Mar Menor, cette fois. Au programme: mouillage. En réalité: retour à Los Alcazares à la voile (avec entrée dans le port à la tombée de la nuit), parce qu’au moment d’approcher le lieu de notre ancrage, le moteur a catégoriquement refusé de partir. Même pas un bruit. Rien.

Le lendemain, l’électricien arrive de Torrevieja pour nous dépanner. Impossible en effet de rentrer sans moteur: il nous est indispensable pour passer le canal qui sépare Mar Menor de la Méditerranée. Verdict: c’est le fusible du chargeur qui a fondu. Ces nuits au port où l’on imaginait charger les batteries… eh bien non.

On aura donc en tout et pour tout passé une nuit à l’ancre, la première, près de la Isla Perdiguera. Réveil bien agité par les vagues le matin, et découverte des troupeaux de méduses qui avaient échappé à notre attention en arrivant la veille au soir.

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Avec un jour de retard sur notre programme, on reprend la route pour Torrevieja. Au milieu du canal se trouve un pont (il faut bien que les voitures puissent passer d’un bout à l’autre de La Manga) qui s’ouvre 15 minutes toutes les deux heures pour laisser passer les bateaux. On vise la première ouverture du pont, 8h, avec l’espoir d’arriver à Torrevieja assez tôt pour faire encore un tour au marché avant qu’il ne ferme. Debout à l’aube, donc, mais pour rien: à 8h dans le canal, le pont reste résolument fermé. On se renseigne, la première ouverture est à 10h. Nos informations dataient probablement de la haute-saison…

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Il y a du vent pour le retour. 25 noeuds au départ, arrière. Et des vagues. C’est chouette. Je prends la barre, et on peut dire que c’est physique. Je réussis tout de même à garder un cap approximatif. De temps en temps, une vague plus grosse que les autres arrive et nous pousse. On surfe dessus, on la descend à toute vitesse, ça fait un peu montagnes russes. J’adore.

En bateau, on a beaucoup de temps pour penser. Du temps à “rien faire”. Lire quand on navigue? Pas top. L’ordinateur? L’électricité est limitée, il ne faut pas abuser. Internet? Au port, oui, si on a de la chance. On a du wifi à Torrevieja dans le bateau, mais à Los Alcazares, par exemple, il faut aller s’installer au club nautique (et encore, pas n’importe où, et la connexion est bien capricieuse).

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En bateau, donc, on pense. Ou on ne pense pas, et on regarde juste l’eau autour de soi. Ou les méduses. Et comme toujours lorsque je me mets au vert (enfin, “au bleu”), j’apprécie de voir ma vie ralentir. De ne plus savoir quel jour on est. Mon occupation principale quand j’en ai assez de “rien faire”: tuer des zombies sur mon iPhone (je suis incorrigible) et trier mes photos. Je me retrouve toujours à trier mes photos en vacances. Comme si c’était une activité que je ne jugeais pas digne de mon temps lorsque je suis “en travail”.

La lecture du site Yacht Mollymawk me fait rêver. Est-ce que ça me plairait, d’emménager à long terme sur un bateau? Peut-être pas pour toute une vie, mais pour une année? Je me souviens avoir pensé aller passer quelques mois sur une péniche — c’était il y a un moment. Le nomadisme géographique ne m’a jamais vraiment attirée (je suis plutôt casanière dans l’âme, je n’aime pas trop le changement). Mais avoir une maison qui bouge, ça, c’est autre chose.

J’ai lu il y a quelques mois le livre Drive, de Dan Pink. Dans la dernière partie du livre, contenant des idées et suggestions pratiques, il y en a une qui a retenu mon attention: prendre un “Sagmeister”, du nom du designer allemand qui en a parlé à TED, une année sabbatique de retraite anticipée durant les années travaillées. Tous les 7 ans de vie active, par exemple.

Un vague projet se forme dans ma tête: en 2019, je pourrais retourner passer une année en Inde. Une amie à moi devrait d’ici là avoir sa ferme. Aller y vivre, apprendre à monter à cheval, voilà qui me motive bien. Pour la suivante (2026? à 52 ans? ça me fait un peu peur ça), pourquoi pas passer l’année en mer? Peut-être que je n’ai pas besoin d’attendre aussi longtemps. J’organise déjà mes années pour avoir 4-6 semaines de break chaque hiver. Peut-être que je peux m’organiser pour avoir un plus long break toutes les x années, sans aller jusqu’à “un an” et “tous les sept ans” (je suis quand même bien installée dans la vie active, là, ce n’est pas comme si j’avais 25 ans). Bref, ça flotte dans ma tête.

J’aime la vie en bateau. Ce ne sont pas mes premières vacances sur l’eau. Quand j’avais 13 ans, nous étions allés passer 3 semaines en famille (3 de plus pour mes parents) dans les îles de ce qui est maintenant la Croatie. C’était magnifique. J’adorais — et j’adore toujours — m’endormir bercée par les vagues. Mon seul souci maintenant c’est que je tangue beaucoup lorsque je suis sur la terre ferme (= “mal de terre”). Après 10 jours sur le bateau en mai, ça avait été assez terrible à mon retour en Suisse. On verra si c’est mieux cette fois ou non.

Un bateau, c’est comme un petit studio flottant, ou un immense mobilehome sur l’eau. C’est petit bien sûr, mais c’est prévu pour utiliser au maximum la place disponible, et on y est étonnamment bien. Quand il fait beau, on est dehors la plupart du temps, de toute façon.

Les ports sont assez chers (25€ la nuit pour nous, tout est relatif) mais les nuits à l’ancre ne coûtent rien, sont super calmes, et bercent bien.

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Si on n’est pas pressés, on navigue à la voile. Il y a quelque chose d’assez extraordinaire avec le fait d’avancer uniquement grâce à la force du vent. Sans autre bruit que celui du bateau qui avance dans l’eau et du vent qui souffle dans les voiles et les haubans. Comme j’ai pu le constater lors de notre retour de Mar Menor à Torrevieja, j’aime assez quand il y a des vagues et qu’on sent la mer sous la coque. Il y a des limites, je suis certaine — je n’ai jamais été exposée vraiment au gros temps.

Alors voilà. Une semaine sur l’eau, plutôt dix jours maintenant (nous sommes de retour à Mar Menor pour la deuxième semaine), mon cerveau est ralenti voire arrêté, et si mes chats ne me manquaient pas, je crois que je n’aurais aucune envie de rentrer à la fin de la semaine.

Tounsi câlin Quintus very unhappy in Switzerland