Blog ou forum? [fr]

[en] I write a weekly column for Les Quotidiennes, which I republish here on CTTS for safekeeping.

Chroniques du monde connecté: cet article a été initialement publié dans Les Quotidiennes (voir l’original).

Une question revient souvent autour de moi: quelle est la différence entre un blog et un forum? Oui, il y en a une.

C’est à la fois une différence éditoriale, et une différence d’outil. Le lien entre ces deux différences, c’est un peu comme la poule et l’oeuf — on va éviter de se casser la tête dessus.

Si le format superficiel d’un blog ou d’un forum paraît similaire, voici quelques différences fondamentales:

  • le blog a un auteur (ou des auteurs) clairement distinct des lecteurs-commentateurs
  • sur un forum, chacun peut lancer un sujet, et c’est la discussion qui s’ensuit qui occupe le devant de la scène — tout le monde est au même niveau
  • les commentaires sur un blog ont clairement un autre statut que les articles principaux qui en forment la base
  • sur un forum, c’est la voix de la communauté qui émerge, alors que sur un blog, c’est celle de l’auteur, commentée parfois par les lecteurs
  • le blog a un niveau d’ordre (d’organisation) plus élevé que le forum, en général
  • si le forum est un lieu pour discuter et échanger, le blog reste un lieu pour publier du contenu, avec droit de commentaire et de réponse.

Les outils (CMS) que l’on utilise pour mettre en place un blog ou un forum ne sont pas les mêmes, techniquement, même si parfois les fonctionnalités semblent se rejoindre. WordPress, par exemple, est clairement un outil de blog, et pas de forum, alors que phpBB est un outil de forum, et non de blog.

J’espère que ces quelques points auront aidé à clarifier la distinction entre forum et blog. Malgré sa popularité dans le discours des gens et des médias, le blog reste assez mal compris et grand nombre de craintes qui lui sont liées prennent racine dans la confusion avec le forum, ou pire… avec le chat.

Un site web n'est pas une brochure en ligne [fr]

[en] I write a weekly column for Les Quotidiennes, which I republish here on CTTS for safekeeping.

Chroniques du monde connecté: cet article a été initialement publié dans Les Quotidiennes (voir l’original).

Un site web, ce n’est pas juste une brochure sur internet. Pour ceux d’entre nous qui utilisons quotidiennement internet pour entrer en relation avec d’autres personnes, dans le bureau d’à côté ou à l’autre bout du monde, cela paraît logique. Et pourtant.

Le premier réflexe de la personne peu familière avec le monde en ligne, c’est de voir internet comme une plate-forme de publication. Ce n’est pas faux, mais c’est bien incomplet, et c’est passer à côté de ce qui fait l’immense richesse de ce média. Il n’y a qu’à voir la quantité prodigieuse de sites web (d’entreprise ou autre) qui se présentent comme des brochures en papier glacé sur écran, ou des CD-ROM “interactifs”. (Ces derniers ont d’ailleurs beau être “interactifs”, vous pourrez chercher longtemps un être humain dans votre lecteur CD… interactivité 1.0!)

Internet est un espace de mise en relation, de conversation, d’échange. En cela, un site web ressemble nettement plus à un café ou à une boutique qu’à une brochure. Lorsque l’on conçoit un site web, même simple, il serait dommage de se limiter à imaginer un public passif qui vient s’abreuver de documentation, ou pire, de blabla marketing-publicitaire.

Imaginons donc plutôt un visiteur qui vient pour faire contact. Il n’est pas dans une grande bibliothèque ou une super-encyclopédie, mais dans une ville qui fourmille d’individus, plus ou moins sympathiques, plus ou moins loquaces. Le site web, c’est l’occasion de faire connaissance. Qui est derrière? Que raconte cette personne? Est-ce que je peux répondre — et si je réponds, serai-je entendu?

Ce n’est pas juste parce que l’on y écrit en 2D qu’on s’exprime différemment sur le web. C’est avant tout parce qu’on est dans un espace conversationnel: il y a un être humain derrière le texte, on le sait, et c’est lui qu’on veut trouver. Ça donne des textes en “je”, à la première personne du singulier. Ça dissout la langue de bois. Ça crée des échanges et des rencontres.

Pour faire un bon site web, il ne suffit donc pas de coller le texte contenu dans son matériel promotionnel ou ses circulaires dans des pages web. Il faut installer des tables et des chaises, mettre une jolie nappe, soigner l’atmosphère pour qu’on ait envie de s’asseoir, et servir le café avec un sourire. Peut-être fera-t-on un brin de causette ensemble, du coup.


"Je fais des sites internet" [fr]

[en] I've decided to start targeting small local businesses (shops, the plumber, etc.) who do not have a web presence, and offer them a cheap-clean-simple solution to have one.

Je traverse au vert, en sortant de la Migros. Une voiture dont le conducteur a regardé un peu paresseusement les feux (il y a un machin orange clignotant, là, pour indiquer que les piétons ont aussi le vert) manque me renverser. Enfin, j’exagère un tantinet: il s’arrête un peu brusquement et me regarde comme si je n’avais rien à faire là. Je le regarde en retour, de mon regard-qui-arrête-les-autos.

Un monsieur d’un certain âge m’interpelle, et nous faisons causette sympathique en continuant notre chemin. Non, je n’étais pas au Comptoir Suisse (ou le Foutoir Suisse, comme on dit par ici — référence aux perturbations de la circulation qu’il occasionne dans le quartier). Je lui raconte d’où je viens, je lâche que je suis indépendante.

– Ah… Et vous faites quoi?

– Je fais des sites internet.

– C’est encore à la mode ces trucs-là?

(Oui, je sais, c’est site web, mais faut s’adapter au vocabulaire courant, même s’il est un peu douteux. Cf. web-deux-(point-)zéro.)

C’est la première fois de ma vie que je me décris comme ça. Il y a une année ou deux, quand le téléphone sonnait et qu’on me disait “il paraît que vous faites des sites?” je répondais, gentiment mais fermement, que je ne “faisais” pas des sites, mais que je pouvais les aider à faire le leur. Ou leur montrer comment on fait.

Entre-deux, l’épuisement du réseau direct que traversent pas mal d’indépendants à un moment donné, et crise financière accompagnée d’une bonne dose de pragmatisme: si les gens veulent un site-vitrine, cela ne sert pas à grand-chose de s’échiner à leur vendre l’idée que c’est dépassé, et qu’il leur faut un site-conversations. Même s’ils trouvent que c’est une bonne idée, hein. Mais ils n’en ressentent pas vraiment le besoin, et en plus, ça fait plus cher.

Donc, voilà, pourquoi pas. Si les gens veulent des sites pour avoir une “présence sur internet”, un site un peu “brochure sur écran”, c’est un début. Il faut bien commencer quelque part. Et ça, je peux le faire. Du coup, j’ai rapidement mis en ligne deux sites de démonstration, votrecommerce.ch et votrecabinet.ch (vous voyez quelle clientèle je compte approcher pour commencer), et pondu un petit PDF pas-beau-mais-c’est-un-début. On parle ici du degré zéro du site internet. Quelques pages, adresse, une photo ou deux, heures d’ouverture, bref descriptif. Mais c’est déjà sous WordPress, et le jour où le client voudra aller plus loin (blog, ou 50 pages supplémentaires) tout est en place.

Que je rassure mes fidèles lecteurs: je suis toujours une de ces “spécialistes-généralistes” d’internet, qui peut faire tout un tas de choses, et continue à faire tout ce qu’elle faisait. Mais des fois, pour que ça tourne, il faut un fond de commerce.

Demain, je vais toquer aux portes dans le quartier.

Après-demain, je prépare un prospectus à envoyer aux écoles de la région.

Une journée pour bosser sur nos sites "pro": Website Pro Day [fr]

Si vous êtes un peu comme moi (consultant/indépendant dans le domaine du web) vous avez probablement quelque part un site professionnel qui erre, l’âme en peine, attendant depuis une année qu’on veuille bien s’occuper de lui.

Eh oui, comme on dit, c’est les cordonniers les plus mal chaussés, et les professionnels de la communication web qui ont les sites-vitrine les moins à jour. Pas pour rien qu’on recommande le blog, c’est beaucoup plus facile à entretenir, comme format.

Donc, mon pauvre site professionnel a bien de la peine, depuis un moment déjà. Il n’est vraiment plus à jour. Je fais des tas de choses qui ne sont pas annoncées sur le site, et franchement, ce qui y est aurait besoin d’un bon coup de peinture pour le remettre au goût du jour. Me “vendre” n’a jamais été mon point fort, et ça commence à se voir.

Sans compter également que, côté “vitrine professionnelle”, les nombreuses années d’écriture sur Climb to the Stars ont tout de même généré quelques bons articles qui méritent d’être mis un peu en évidence, alors qu’ils sont enterrés dans les archives et une arborescence de catégories à faire pâlir un bibliothécaire.

Vu également que mes activités professionnelles se développent à l’étranger, une version en anglais de ce site ne serait pas du luxe.

En résumé, y’a du boulot.

La bonne nouvelle, c’est que je ne suis pas la seule. Une remarque d’Ollie sur le piètre état de son propre site pro m’a donné une idée. M’inspirant de la journée “finissons et publions nos brouillons d’articles!” mise sur pied par Chris Messina, si nous organisions une journée pour bosser sur nos sites pros? Quand on travaille seul ou presque, structurer son temps est une des grandes difficultés. Se retrouver à plusieurs dans un but spécifique nous paraît une bonne idée pour faire avancer les choses.

Donc, le mercredi 28 novembre à Lausanne, Ollie et moi nous serrerons les coudes pour offrir un sérieux lifting à nos sites respectifs. Si vous êtes dans une situation similaire à la nôtre, c’est avec plaisir que nous vous invitons à vous joindre à nous! L’invitation est sur Facebook (si vous êtes un indépendant du web, vous y êtes certainement déjà!):

Facebook | Website Pro Day à Lausanne

Cette journée de travail (d’étude, enfin) sera consacrée à la remise en forme de sites professionnels trop négligés d’indépendants du web.

On passe tellement de temps à se soucier des sites de nos clients que les nôtres en pâtissent! Il est temps de prendre le taureau par les cornes et de consacrer une journée à polir notre propre présence online.

Concrètement: on se retrouve dans un lieu adéquat (wifi, calme, vivres) et on bosse chacun sur son site, avec son laptop et son matériel. A plusieurs, c’est plus motivant!

Attention: ceci n’est pas un atelier où on débarque pour se faire “coacher” ou pour apprendre quelque chose. C’est chacun pour soi, chacun son truc (même si entre collegues, un peu de feedback ou de dépannage peut aider). On est entre pairs, quoi.

Si vous voulez être des nôtres, envoyez-moi un petit mot!

Si vous avez un lieu à proposer sur Lausanne, faites signe aussi.

J’ai choisi le perroquet plein de couleurs pour illustrer l’invitation, parce que c’est l’occasion de nous mettre en avant sous notre meilleur jour!

Si l’idée vous interpelle mais que vous n’êtes pas sur Lausanne… pas de souci! Organisez un événement similaire dans votre ville 🙂