Vrac avant reprise de travail [fr]

Je peine à trouver du temps pour écrire, ça c’est pas nouveau. Ce qui est nouveau, c’est que je me suis rendu compte, ces derniers jours, que quand j’écris pas il y a une sorte d’accumulation de charge mentale qui se crée. Pas juste de “l’activité d’écriture” remise encore et encore à plus tard, mais du contenu de ladite activité d’écriture qui s’entasse dans mon cerveau déjà bien chargé.

Au-delà de la pile d’articles en gestation dans ma tête, je me suis dit que ça me ferait peut-être du bien de juste partager ici ce qui vient. C’est pas la première fois que je fais ça, évidemment. Mais si on regarde, je suis sûre qu’on verra que c’est un type de publication qui vient souvent après une période de sécheresse rédactionnelle. C’est probablement pas pour rien.

Et puis, depuis mon accident, j’ai au fond peu réussi à donner des nouvelles de comment se passaient les choses et ma vie. On va commencer par là.

Lundi, je reprends le travail, à temps très partiel les premières semaines, déjà, puis on avisera (je refais le point avec le neurologue à la fin du mois). Après sept mois d’arrêt complet, il est temps. Je crains un tout petit peu la “mauvaise surprise” côté fatigue, parce que regardons les choses en face, en sept mois j’en ai collectionné, y compris une tentative prématurée de retour au travail à Pâques. Quand j’y repense maintenant, ça me paraît surréaliste. Au fond, toute cette histoire me paraît surréaliste. Parce que, comme je l’ai déjà mentionné, il y a un large pan de ma vie où je me vis comme “tout à fait normale”. Mais s’il y a ça, c’est aussi grâce au fait que je ne travaille pas, que mes activités sont réduites, que je ne mets pas de réveil le matin, que je peux faire une sieste si j’ai besoin. C’est quand même une période de vie bien étrange.

Au-delà de mes réflexions de fond sur le sens de ma vie (il faudra que je vous parle de la Révélation des Bois du Jorat), mon avenir professionnel à moyen terme, la façon dont je gère mes activités, mes relations et ma fatigue, je réfléchis beaucoup aux outils qui nous permettent de nous connecter les uns aux autres en ligne. Ce n’est pas nouveau, comme intérêt – on pourrait même dire que c’est un des fils rouges de ma vie – mais la suspension de mon compte Facebook fin août m’a donné un coup de pied aux fesses salutaire pour me pencher sérieusement sur la possibilité de construire un écosystème d’outils et de plateformes ouvert, qui ne soit pas régi par la logique capitaliste du profit à tout prix.

Au début il y avait le blog, pourrait-on dire (pas tout à fait vrai, mais quand même un peu), et il y a quelque chose d’assez magique dans le fait de pouvoir jardiner son petit coin à soi d’internet tout en étant en interconnexion avec autrui. Mais tout le monde n’est pas jardinier. Certains veulent juste avoir quelques pots sur leur balcon, ou admirer les jardins des autres, ou acheter quelques fleurs coupées. Il faut trouver un moyen d’amener ensemble ces différentes personnes, ce que fait une plateforme comme facebook, mais en limitant les jardiniers à une petite parcelle bien délimitée qui ne leur appartient pas, genre jardins familiaux. J’ai rien contre les jardins familiaux, mais les vrais sont conçus selon le modèle associatif ou coopératif, pas gérés à la façon d’un gouvernement totalitaire par une grosse entreprise capitaliste. Je pense qu’on peut creuser et filer encore un peu cette métaphore.

Si ce sujet vous intéresse, je vous invite à lire ma série “Rebooting the Blogosphere“, en la mettant dans un traducteur si l’anglais est un obstacle. C’est un peu technique par moments, mais pas que.

Donc, difficile de trouver le temps d’écrire, comme toujours. A quoi me suis-je occupée?

Après le week-end du Jeûne, j’ai eu une semaine très étrange où j’ai dormi une bonne heure de plus par nuit en moyenne que d’habitude, avec maux de tête en continu et sensation d’avoir passé sous un rouleau compresseur dès le réveil – zéro énergie. Ça s’est gentiment arrangé au bout d’une semaine, dix jours. J’ai initialement pensé que j’en avais trop fait durant le week-end (une “petite balade” qui s’est transformée en randonnée de 5h30 sur un mini sentier au pied des falaises de l’Ardèche), mais à ce stade le consensus semble être que ça devait être un virus. On ne saura probablement jamais. Mais bref, une semaine durant laquelle j’avais prévu de pouvoir faire plein de choses, parce que j’allais vraiment beaucoup mieux depuis quelque temps, “perdue” au final. Et ça m’a stressée, vu la reprise de travail programmée. Mais là ça va, c’est passé.

Oscar a eu chaud (et moi aussi): pancréatite, anorexie, j’ai dû lui faire mettre une sonde oesophagienne (sinon il ne s’en sortait pas). Ça n’a pas été simple a gérer, ça a été stressant (d’autant plus avec mon absence durant le week-end du Jeûne), mais il s’est bien remis et a maintenant repris sa petite vie, avec 300g en moins. Sa vie: descendre à l’eclau pour occuper la place et taper sur Juju s’il est là, se faire servir “au lit” la pâtée du matin et du soir (médics) sur mes doigts, faire un saut sur le balcon, sortir quelques fois par semaine et tenter de rattraper Juju (mais le bougre bouge vite!) ou plonger dans les buissons impénétrables, manger, boire, faire un petit brin de toilette de la patte qui reste et du museau quand ça le prend, faire la tournée des différents dodos à différents moments de la journée.

Allez, d’autres choses en vrac:

  • devoir mettre un titre à un article de blog ajoute beaucoup de friction (je commence d’ailleurs de plus en plus souvent à écrire sans mettre de titre, et je rajoute un truc après)
  • Juju ressemble à un petit tonneau, j’attends depuis plus d’une semaine qu’arrivent ses nouvelles croquettes pour chat vieillissant et grassouillet
  • Café-Café, le choeur dans lequel je chante, sera en concert demain à Payerne (concert-brunch!) et le 1er novembre à Courtételle; moi pas, car si j’ai repris le répétitions, je ne suis pas encore au point pour la scène et vu la coincidence avec ma reprise de travail, il est plus sage que je me repose; déçue et frustrée mais c’est comme ça
  • j’ai fait le saut et pris un abonnement chez Backblaze (100.-/an) pour faire une sauvegarde distante de tout mon ordi, disques durs externes compris, et la sauvegarde départ a fini de tourner (près de 3TB) – rappel: Google Drive, iCloud, Dropbox et cie ce ne sont pas des sauvegardes, c’est de la synchronisation; mieux que rien mais pas une aussi bonne assurance contre la perte de vos données
  • j’ai pris le temps d’exporter tout mon contenu Facebook (profil depuis sa création, pages de mes chats, etc) – y’a un article à écrire car c’était quand même un peu laborieux
  • à qui appartient le contenu d’une communauté? quand j’exporte mes données facebook, elles perdent leur contexte interactionnel: les discussions dans les commentaires, etc… c’est très insatisfaisant; il y a des conversations auxquelles j’ai pris part et qui comptent pour moi dans les commentaires de publications qui ne sont pas les miennes, par exemple
  • j’ai testé le support Meta Verified, celui qu’on a quand on “paie” facebook et instagram pour avec le petit vu bleu et ne pas avoir de pubs; bilan mitigé mais j’ai quand même passé 10 min au téléphone avec un vrai être humain! Là aussi y’a des articles à écrire pour rentrer dans les détails
  • je réfléchis à comment faciliter la transition des personnes habituées à facebook vers le web social ouvert, c’est encore en train de mûrir
  • dans le même ordre d’idées, je réfléchis à comment gérer la transition future (horizon un an, disons) de la communauté Diabète Félin vers Discourse, et quel rôle pourra ensuite jouer le groupe facebook dans l’écosystème de la communauté (car il faut encore garder un pied dans Facebook pour être trouvé)
  • concernant ce blog, il y a pas mal de ménage à faire, entre autres dans le but de le “pluguer” dans le Fédivers/Fediverse, où est en train de se construire le web social de demain (voir Join the Social Web, le plugin ActivityPub, brid.gy, etc)
  • Fediverse? ActivityPub? Vous savez comme l’e-mail, chacun peut faire une adresse e-mail un peu où il veut (Gmail, Hotmail, Bluewin, Outlook, Yahoo, Proton) ou même l’héberger soi-même, et que ça n’a pas d’incidence sur à qui on peut envoyer des mails et de qui on peut en recevoir? Idem avec les numéros de téléphone, ou les sites web et les flux RSS; l’idée c’est d’avoir quelque chose de similaire pour les réseaux sociaux (parce que là maintenant si on est sur Facebook, les seules personnes avec qui on peut se connecter c’est les gens qui sont déjà sur Facebook… LinkedIn idem)
  • j’ai réinstallé mon téléphone qui souffrait de manque de place… aussi un article à écrire: j’avais 65Gb (sur 128!) de “System Data” alors que normalement ça doit tourner autour de 10Gb… chiant et stressant mais je suis contente de l’avoir fait, je revis!
  • j’ai aussi fait pas mal de ménage sur mon ordi, entre autres pour ranger correctement sur un disque dur externe toutes mes vidéos live et mes sauvegardes de réseaux sociaux, blogs, google drive et compagnie; les nuages c’est top, perso je suis fan, mais il faut avoir des sauvegardes! J’ai pris des notes, mais je devrais mettre ça dans un article pour que ça puisse servir à d’autres
  • on saute du coq à l’âne: j’ai de nouveau remarqué (de nouveau) que quand je fais mes courses, j’achète des choses en pensant aux repas que je vais cuisiner avec, mais une fois à la maison, je mets tout au frigo et pouf, les idées et le “planning” de repas disparaît; donc je suis en train d’essayer de noter sur post-it mes idées (avec dates limites) quand je rentre et que je réduis les courses, et de les coller sur mon planning semaine; ça me permettra aussi d’apprendre à mieux évaluer quelle est ma capacité (énergie) de cuisiner au fil de la semaine
  • je continue l’entrainement cognitif chez Holisquare et mes performances progressent, ce qui est rassurant! je trouve ultra intéressant ce sur quoi ils travaillent, et j’avoue que ça titille ma fibre entrepreneuriale, d’autant plus que ça concerne entre autres une problématique de santé (la commotion) généralement très mal prise en charge par notre système de santé
  • parlant de système de santé, là aussi y’a un article à écrire (des), je croise de plus en plus d’histoires horrifiantes qui montrent que même dans notre jolie Suisse, si tu as pas les connaissances médicales, pas la connaissance du système, pas les ressources pour défendre ou faire défendre tes intérêts, t’as toutes les chances de pas être bien pris en charge (entre autres: deux nanas de mon entourage très certainement dopées au GHB et qui ont été traitées comme des cas de cuite à l’alcool aux urgences)
  • parlant de systèmes tout court, j’ai le sentiment qu’on voit maintenant dans tous nos systèmes administratifs les conséquences d’années de gestion “capitaliste”, même dans le service public: on veut économiser, être plus performant, faire plus avec moins, optimiser, rationaliser… et maintenant les machines (systèmes, processus) commencent à casser, et on en fait les frais; j’ai perdu toute confiance lorsque je dois faire des démarches administratives: je dois faire le suivi, relancer, relancer encore, protester, réclamer, me fâcher ou pleurer suivant les cas…
  • parlant de la dégradation de tous nos systèmes administratifs: dans le monde du travail d’aujourd’hui, il faut tout faire plus vite; j’en parlais avec un contact cadre dans une grosse entreprise: on fait les mêmes heures mais le rythme d’activités pendant ces heures n’a plus rien à voir avec il y a 20 ou 30 ans, on enchaine les réunions, on n’a plus le temps de réfléchir, il faut faire, faire, faire et en plus, faire vite…

Allez, ça fait une heure et quart que j’écris, je m’étais dit une heure, je vais vous laisser là. Pour aujourd’hui. Je me suis dit que ce serait peut-être un bon exercice, de m’entrainer à faire des articles qui tiennent en une heure. Pour pouvoir me dire (oui je me dis beaucoup de choses): “OK, j’ai une heure, j’écris” – alors que jusqu’ici, pour écrire, souvent j’ai besoin d’avoir le sentiment d’avoir tout le temps du monde pour m’y mettre. Peut-être qu’il y a écrire et écrire, d’ailleurs. Je m’étais dit la même chose pour la vidéo: je veux faire plus de vidéos (maintenant que Facebook a plus ou moins tué les Lives en ce qui me concerne), mais avec une limite de temps. Vingt minutes? dix minutes? A méditer.

Comme toujours, merci de m’avoir lue si vous avez tenu jusqu’au bout. Laissez un commentaire pour me dire coucou, c’est vrai qu’après avoir été formatée Facebook pendant des années, on a parfois l’impression de bloguer dans le désert (l’intégration avec le Fediverse devrait contribuer à résoudre ce problème).

Fiche ou tableau de suivi [en]

Je sais que je n’ai pas encore donné les détails ici, mais Oscar est en petite forme depuis quelques semaines. Il est sur la bonne pente mais ça a été chaud, et on lui a mis une sonde oesophagienne pour pouvoir l’alimenter durant ce passage difficile.

En début de semaine, j’ai réalisé que je savais plus où j’en étais avec les repas, les médicaments, etc. La routine habituelle était bouleversée, et ma mémoire me joue des tours. Lui ai-je donné son insuline ce soir ou pas? Embêtant de ne pas être sûre de la réponse.

J’ai donc fait une fiche dans laquelle je pouvais noter les choses au fur et à mesure, sur papier. Des années de gestion de diabète félin (et d’accompagnement de personnes qui se retrouvent face à ça) m’ont clairement convaincue des bénéfices d’avoir une forme de monitoring dans les soins. Je le fais aussi pour moi, depuis des années, avec une montre connectée qui m’indique combien j’ai dormi, ou en mesurant ma tension.

Voici à quoi ressemble la version actuelle, que je viens de mettre à jour:

Ces temps, je ne galère pas juste avec les médicaments d’Oscar. Je peine à garder un rythme correct pour mes journées (heures des repas, du coucher). Je peine aussi à me reposer suffisamment (donc à m’arrêter), et à simplement faire les choses que je veux faire. Je sais qu’un clé importante c’est de mettre en place des habitudes, mais c’est vite fait de glisser et de “lâcher”. Je me retrouve de nouveau à éteindre à 2h du matin, sans avoir tout à fait compris quand et comment j’ai perdu le bel élan d’il y a quelque temps pour reprendre contrôle de mes heures de coucher.

J’ai donc décidé, à l’écoute d’un épisode de podcast qui me rappelait que le tracking était un outil puissant, de faire de même pour moi. J’ai donc préparé un tableau de suivi, hebdomadaire cette fois, avec une partie qui contient les choses que je voudrais réussir à faire chaque jour (ou presque), et une autre qui me permet de noter les choses que je fais plutôt à l’échelle de la semaine (de quelques fois dans la semaine à toutes les quelques semaines). Le voici:

Vous voyez qu’il y a à la fois des points de planning, avoir fini de manger avant 14h par exemple, et des activités qui peuvent avoir lieu de façon flexible, comme jouer avec les chats, prendre un moment pour avancer sur mon puzzle, ou arroser les plantes.

A ce stade, il ne s’agit pas de “faire tout bien”. Il s’agit simplement d’avoir un espace (papier, toujours, ça évite de rallumer le téléphone pour mettre à jour et de tomber dans Facebook par la même occasion) où je peux consigner l’état des choses. Ça m’aidera d’une part à avoir du recul sur ce que je fais ou fais pas (“purée ça fait 3 semaines que je n’ai pas arrosé les plantes” ou “4 jours que je n’ai pas fait d’activité physique, je vais aller à mon rendez-vous à pied”) et d’autre part ça rajoute en effet une couche de motivation de mettre des petites croix ou des petites notes dans le tableau quand on fait les choses. Parfois, ne pas vouloir interrompre la jolie série de petites croix dans le tableau peut être la petite goutte de motivation qui fait qu’on pose son téléphone et qu’on va se mettre au lit avant d’être tellement fatiguée qu’il n’est plus possible de prendre un moment avec son livre de chevet.

On verra où ça me mène! Et vous (surtout si vous êtes Team TDAH), est-ce que c’est une stratégie qu’il vous arrive d’employer? Est-ce que faire en sorte que vos actions laissent des traces quelque part dans un registre vous aide à ne pas lâcher? Avez-vous déjà essayé, est-ce que ça vous parle?

Blogging On My Phone (Facebook Suspension Day 17) [en]

The post « Blogs don’t have to be so lonely » (via Dave) has had me thinking, in between two feedings for my poor old Oscar. Manuel’s blog doesn’t have comments. Just like this one in its early days, and pretty much all blogs at the time.

We linked to each other.

Comments changed that: it became less about linking to others, more about leaving your link on other people’s blogs.

Less invitations for your neighbours to join you, more peeing on the bushes in their garden.

Comments aren’t all bad of course. It’s great to have a space for discussion that is strongly connected to the post that sparked it. But they can be subverted and it can go overboard.

When it comes all about the comments, we end up with Facebook, Twitter (RIP), Bluesky, Mastodon, Threads and the like.

This is a shortcut and it’s debatable. What I’m getting at is the respective importances of « writing » versus « discussing » on various platforms/tools. Just like with martial arts (bear with me), the distance between the protagonists determines the style.

How immediate and interactional are our online spaces? And how do those characteristics make us more or less likely to default to using a given medium or platform, or drift away?

One thing that is very clear to me is that I use « the socials » on my phone a lot, but I never blog from my phone. I’m doing it now, to try to understand this better — but that really never happens. I’ll write comments on my phone, I’ll write blogpost-length entries on LinkedIn or Facebook (well, before I was disappeared) that should have been blog posts, but when I think of something to write here, I want my keyboard and the digital environment my computer provides.

Because it’s more « I have something to write » and less « oh, I have something to tell you or share with you ».

On the socials, it’s a quick passing something in my mind that I want to catch and make available to whoever is around right now. On my blog, it’s something that I feel deserves a longer shelf-life. But I think that distinction in my gut is a bit of a fallacy: otherwise I wouldn’t be so broken up about losing 18 years of « stuff » on Facebook.

What I’ve wanted for a long time is the easiness and immediacy of « social sharing » with a way to « transform » some or all of it into blog posts, or blog post material. Something parallel to what I’ve done with my voice memos (I need to blog about this) which allows me to capture snippets of passing thoughts throughout the day in a frictionless manner, and then nearly automatically merge all those tiny audio files into one, that gets transcribed and digested.

I would like Openvibe (or whatever client I happen to be using, ideally seamlessly synced between phone and desktop, like the « Facebook experience » was) to allow me to mark posts (by me or others) as « for the blog » in some way, and also « switch to blogging » if I realise mid-writing that « this should be a post (too) ».

So, how was writing this on my phone? Not that bad. Is it just a question of habit? The small size of the screen, which means I do not have a « zoomed out » view of what I’ve written, bothers me. Adding links is OK (now I’ve realised I can just « paste » the link on selected text) but it seems to sometimes shift the link one character to the right (super annoying). Writing… well, it’s writing in a phone. My thumbs complain. It’s slower. I need to correct more mistakes than when I’m typing.

So, maybe it’s not so much that Openvibe or whatever social client should accommodate my blog, but that my blogging client should allow me to follow my socials and post to them. And why not, subscribe to my RSS feeds. (Now I’m wondering if I’m going to look very silly because it already does this 😅.)

Time to continue feeding the cat!

Notes fraîches du chalet [en]

Je suis au chalet. Nous sommes mardi soir. Il fait frisquet. 4° quand nous sommes arrivés, 6° un peu plus tard, peut-être huit maintenant. Heureusement j’ai un sur-matelas électrique, un bonnet chaud, et j’ai réussi à convaincre Oscar de venir se mettre contre moi, sous les couvertures, bien au chaud.

Peut-être que c’est le dernier séjour d’Oscar au chalet. Oscar n’aime pas monter au chalet. Il aime y être, pourtant, enfin je crois. Au chalet, il peut sortir. Quand il fait assez chaud, il y a des lézards qui viennent le narguer sur le balcon. A Lausanne, il y a trop de chiens sans laisse dans le jardin et de fourrés impénétrables à l’humain pour que ce soit faisable facilement – peut-être qu’il faut que je creuse la question du harnais, pas évident avec un tripatte amputé à l’avant.

Pourquoi la dernière fois? L’an prochain, c’est l’autre famille copropriétaire du chalet qui l’occupera principalement. Peut-être que je pourrai monter à un moment ou un autre, mais ce sera en fonction d’eux. C’est un bon système, ceci dit, et j’en ai bien profité toute cette année, même si 2024 a un peu mal commencé avec mes maladies à répétition. 2025, donc, sera une année de pas ou peu de chalet.

Oscar est un vieux chat. Un très vieux chat, même. Âge inconnu, car chat de récup’, mais à voir son état, ses yeux, son déclin ces dernières années, ça ne fait pas de doute qu’il a plutôt 19 que 15, ou quelque chose comme ça. Il est à l’âge des très vieux chats dont on se dit, à chaque saison, “tiens, est-ce que c’est son dernier été, sera-t-il là l’an prochain, est-ce que c’est son dernier hiver”. Les chats sont toujours prêts à nous étonner, mais il faut être réalistes et se préparer aussi. Je ne sais pas si, en 2026, “année de chalet” suivante pour moi, il sera toujours là – et s’il est là, s’il sera en état de subir l’heure de trajet pour monter.

Oscar n’aime pas la voiture. Au début, il voyageait bien. Indifférent. Un passager tranquille. Puis il y a eu cette expédition fatidique chez le véto, avec Erica et Oscar dans la voiture (ce que je ne faisais jamais), Erica qui stressait toujours beaucoup dans la voiture, et Oscar qui, en l’espace de deux allers-retours de 10 minutes, s’est transformé en chat qui stressait en voiture. L’heure de trajet pour aller au chalet plus tard dans la même journée a scellé l’affaire. Malgré mes efforts de désensibilisation, de ré-entrainement, l’installation d’une cage XXL sur la banquette arrière contenant une litière et un dodo, depuis ce jour-là, les déplacements en voiture sont devenus toute une histoire. Pas un calvaire tel qu’il faille y renoncer entièrement (ce que j’avais fini par faire avec Erica), mais pas une partie de plaisir non plus. Heureusement qu’au chalet il y a le jardin et les lézards. Ça compense.

Il est mardi soir. Je suis au chalet, même s’il fait frisquet et que je tape ces mots entre mon sur-matelas électrique et mes couvertures, la tête au chaud dans mon bonnet, le bout du nez qui attend le dégel. J’ai mis le cap sur le Chablais vaudois un mardi soir car j’ai le privilège d’avoir un travail qui me permet une certaine autonomie. “Work Smart”, que ça s’appelle. Il y a des responsabilités aussi, évidemment, incluant celle de déterminer ce qui est nécessaire au bon accomplissement de mon travail. Ça va plus loin que le simple “droit à x% de télétravail”, même si ça en fait partie. La pandémie est passée par là, Microsoft Teams ou Zoom font partie de notre quotidien, augmentant l’indépendante géographique de toute un tas de salariés, dont j’ai la chance de faire partie.

J’avais prévu de monter jeudi soir, et redescendre lundi, “comme d’habitude”. Il se trouve que mon jeudi ne requiert pas ma présence au bureau. Et mercredi, j’avais prévu de télétravailler de toute façon. Me voilà donc à respirer l’odeur du chalet un mardi soir, avant une nuit en chaussons qui m’amènera à ma visio de 8h demain matin.

J’ai commencé à composer ce billet mentalement sur l’autoroute, quelque part entre Vennes et Montreux. Bien sûr, être au volant à 120km/h avec un chat qui miaule par intermittence derrière soi n’est pas le moment idéal pour être frappée par un grand élan de motivation à écrire sur son blog. C’est une difficulté récurrente pour moi, ça, et qui m’obsède depuis plusieurs mois. Comment “préserver” ces élans de motivation qui arrivent au mauvais moment, pour pouvoir en bénéficier lorsque le moment serait meilleur? Je sèche encore, même si je commence à entrevoir certaines pistes.

J’ai pensé à bien d’autres choses à dire, encore, au milieu de toutes ces voitures. Mais il se fait tard et demain matin le réveil sonnera. Je ferai de mon mieux pour débusquer ma motivation un de ces prochains soirs, afin de vous raconter ça.

Notes du chalet [fr]

Je suis au chalet. Pour la première fois depuis un an à peu près (sans compter une petite visite sans nuit il y a peu). Mon vieux Quintus, 19 ans, aveugle et chancelant sur ses petites pattes arthritiques, a du mal à retrouver ses marques – mais ça va aller. Oscar a fait le tour sur ses trois pattes et a déjà tenté de s’installer “à la place” de Quintus. De 11 degrés, la température est maintenant montée à 14. Le poêle à bois est à fond et le brûleur à mazout aussi. Il fait moche.

Mais bon, je suis contente d’être là. J’aime la montagne, et cet endroit en particulier. Aujourd’hui je ne bouge pas trop, demain je dois déjà retourner à Lausanne pour des rendez-vous (qu’est-ce que c’est qu’une heure de route, au final), vendredi je prendrai peut-être la cabine pour aller voir à quoi ça ressemble en haut.

Il y a maintenant plus de cas de COVID-19 identifiés dans le canton qu’il n’y en avait dans le pays entier lorsque j’ai écrit la semaine dernière. Plus de 600 cas en Suisse, ça nous paraît énorme mais ça va encore grimper, grimper. L’Italie a placé tout son territoire en “isolement”. Ici, on cesse de tester systématiquement, on cesse aussi de remonter les chaînes de transmission. Les symptômes sont souvent trop peu marqués, et puis bon, il faut se rendre à l’évidence, le virus est maintenant “partout”, donc à quoi bon. Mieux vaut concentrer les ressources sur maintenir le bon fonctionnement des hôpitaux et du système de santé, communiquer auprès de la population pour que les mesures de précaution continuent d’être appliquées (car ralentir la progression a encore un sens, et ça, c’est dans nos gestes du quotidien à tous que ça se joue), que les personnes vulnérables se protègent et qu’on les protège.

Enfin, c’est comme ça que je comprends les choses.

Pour ma part je ne suis ni plus ni moins “inquiète” qu’il y a une semaine ou dix jours. Mes nouvelles habitudes de lavage de mains commencent à devenir, justement, des habitudes. J’essaie d’éviter les transports publics si je peux. Je me demande si la petite toux que je traine depuis 2-3 semaines justifie que je me mette en auto-isolement. Elle date “d’avant”, c’est courant pour moi d’avoir ce genre de petite affection respiratoire, et je n’ai pas de fièvre, mais vu qu’il semble de plus en plus clair que le virus se propage également de façon asymptomatique ou peu symptomatique, je me pose des questions. Mais j’hésite à engorger la hotline pour ça, j’avoue. Coronacheck me dit que oui, mais coronacheck n’a pas mon contexte. Si c’est ma toux “normale”, ça peut durer des semaines et des semaines…

Bon, du coup j’ai appelé la hotline. Et non, petite toux superficielle (je toussote en fait), ça ne justifie pas que je m’enferme. Par contre si ça s’aggrave, si c’est une toux qui commence à m’empêcher de respirer, là oui. Ce qui me mène à la réflexion suivante: vu qu’on a des porteurs asymptomatiques ou peu symptomatiques… est-on plus contagieux si on a de la fièvre et la super-méga-toux? Vu qu’on n’isole pas les porteurs sains ou peu malades (il faudrait tester la population entière à tour de bras et souvent pour les identifier tous), quel est le sens d’isoler les “gros tousseurs”?

Sur ce, le chalet se réchauffe et le soleil est sorti, je vais aller faire un tour au jardin avec Quintus!