Les commentaires qui se transforment en article [en]

Je me souviens très bien d’avoir eu conscience, quand Twitter et Facebook ont commencé à prendre de plus en plus de place dans la vie en ligne des gens et dans la mienne, de l’impact que ça a eu sur les blogs, et surtout les commentaires. Notre énergie rédactionnelle et interactionnelle s’est trouvée happée par les plateformes, et nos blogs en ont fait les frais.

Laissant de côté la traumatisme de la suspension de mon compte facebook et de la perte probable de près de deux décennies de données, c’est clair que cette semaine sans facebook (on y est là, à l’heure près!) a donné un grand coup d’accélérateur à un mouvement intérieur qui prenait de l’ampleur: tenter de revenir au web ouvert et indépendant, humain et authentique, qui m’est cher depuis plus de 25 ans. Donc j’écris sur mon blog, parce qu’au moins ici je suis chez moi et c’est moi qui ai les clés et le titre de propriété, je réapparais sur d’autres plates-formes, je réfléchis à l’avenir de ma présence en ligne.

Toutes ces dernières années, je suis toujours surprise quand j’écris ici que je réalise qu’il y a des gens qui me lisent encore. Merci d’être là. Et des fois, il y a des gens qui commentent. Comme Olivier. Olivier qui a un blog, et qui comme tant d’entre nous, se dit “j’aimerais y écrire plus“. Du coup, je suis allée y faire un tour. J’ai lu quelques articles, et répondu. Laissé un commentaire. Vous savez qu’au début, il n’y avait pas de commentaires sur les blogs? Ni sur celui-ci. C’est dur à croire parce que ça fait tellement partie de notre “définition” du blog, les commentaires – mais en fait, au début, il n’y en avait pas. Quand on avait quelque chose à répondre, on faisait un lien vers le billet original, et on écrivait ce qu’on avait à dire sur notre blog. L’interaction était moins immédiate, moins publique. Mais ce qu’on écrivait restait chez nous.

La première étape, ça a été les fils de commentaires sous les articles de blog. Avec un effet collatéral: le blogueur qui vire sa publi et tous les commentaires avec. Plus ou moins de grogne. Il y a du des outils comme coComment et Disqus (qui est toujours en place, sur Blogger par exemple). Mais surtout, il y a eu la deuxième étape, les réseaux – Twitter, Facebook, mais il y en a d’autres qui ont déjà passé de vie à trépas – qui ont vu une accélération de l’interaction et des échanges, toujours plus sur la place publique, toujours plus éloignés du contenu dont on parle, et toujours moins entre nos mains. Les milliers d’échanges que j’ai eus sur Facebook au sujet de tel ou tel article, telle ou telle publication, qu’elle soit quelque part sur le web ou postée directement sur la plateforme, maintenant expédiés vers le néant par les robots en charge de la plateforme, en témoignent.

En mémoire du “bon vieux temps” du début des blogs, je vais reproduire ci-dessous ce que j’ai écrit dans les commentaires d’Olivier, avec lien vers ses articles originaux. Peut-être que ça vous donnera envie d’arrêter de scroller quelques secondes (c’est pas un jugement, je sais combien c’est conçu pour qu’on le fasse “malgré nous”) pour les lire.

Top IMDb : 2 ans plus tard

Bon, j’arrive tard à la fête, mais j’y suis! Ça fait longtemps que je ne regarde presque plus de films, après m’être fait un orgie Marvel à un moment ces dernières années. Pas parce que je n’ai pas envie, mais parce que je croule sous la pile énorme des choses à faire et des envies à poursuivre, et bloquer du temps pour me poser devant un film (même une série!) est compliqué pour moi. Pas par manque de volonté, mais disons par excès d’hyperactivité. Même depuis mon accident, alors que justement je devrais passer un peu plus de temps à glandouiller (c’est pas bien de passer la journée entière sur Netflix, mais s’envoyer un film ou une série de temps en temps, vu où j’en suis, ce serait pas mal).

Souvent, quand je me dis, ok je regarde un film, je ne sais pas lequel regarder. Parce que comme avec le reste, il y a un tel backlog de choses à voir que ça me paralyse. Je sais que j’ai raté tellement de bon films ces 15 dernières années. Comme avec la lecture, d’ailleurs, ma tendance naturelle c’est d’aller vers des genres “faciles et entertaining” pour moi: SF pour la lecture, Marvel et SF pour les films. Mais chaque fois que je lis ou regarde autre chose, ça me fait monstre plaisir. Le fameux décalage entre ce qu’on pense nous plaira, et ce qui nous plaira. Donc j’aime bien cette idée, prendre les top x et commencer par là. Je note 🙂

Grippe

Team vaccin ici aussi, depuis 2009 et la “Grippe A”! Je ne crois pas avoir eu la grippe adulte, par contre je suis une abonnée aux infections respiratoires. L’hiver 2023-2024 j’en ai enchaîné six entre début novembre et l’Ascension. J’ai quand même fini en consultation d’immunologie, rien de grave, suspicion de petite immunodéficience et terrain allergique (ça semble aller beaucoup mieux depuis que je suis sous anthistaminiques en continu, je n’ai d’ailleurs plus le nez qui coule en permanence, c’est magique!)

Ce fameux hiver, j’ai un syndrome post-viral après une des infections (qui n’était probablement pas le covid, le covid j’ai eu après, mais c’était peut-être aussi la première infection de novembre; bref). En effet, près de 3 semaines à me trainer. Je suis suffisamment souvent malade pour savoir comment ça va, chez moi, quels symptômes quel jour, comment ça évolue, combien de jours de travail je rate (car c’est systématique… tu me colles 37.1 de température je suis inutile). En gros, ça me bouffe une semaine, dix jours, puis je vais de nouveau bien, avec une toux qui traine encore et encore. 

Mais pas là. Là, au bout de dix jours, non seulement je toussais toujours, mais j’étais totalement à plat. Je me souviens être sortie me balader une vingtaine de minute dans le quartier, au pas de l’oie (instruction du médecin, faut mettre le nez dehors quand même un peu). Et je suis rentrée, je me suis posée sur le canapé, et j’ai dormi une heure. Jamais ça ne m’était arrivé, ce genre de chose. 

En bonne geek j’avais déjà quelques infos car j’avais suivi ce qu’on savait du covid long (j’y ai échappé jusqu’ici, mais c’était et ça reste ma hantise), et j’ai fouiné encore un peu, et eu confirmation: il ne faut pas se pousser, en cas de fatigue post-virale. Il faut respecter la fatigue et se donner du repos. Quand on se pousse, ça prend plus long, et c’est là que ça courte aussi un risque de se chroniciser. 

Ça va à contre-sens de mon fonctionnement, ça, de s’écouter et ne pas se pousser. Mais j’ai fait. (Et depuis mon accident j’ai encore pu bien mettre en pratique, et je continue – heureusement que j’ai eu l’entrainement de l’hiver d’avant pour apprendre les bases.) 

Et ce que j’ai trouvé incroyable, c’est que la “sortie” de cet état s’est faite extrêmement rapidement. Qu’on s’entende, l’état a duré, mais un jour, alors que je me trainouillais toujours de la même manière, j’étais en train de remonter les escaliers entre l’espace coworking et chez moi quand j’ai réalisé… que j’étais en train de retrouver ma vitesse habituelle. Et en l’espace de quelques heures, j’exagère pas, j’ai quasi retrouvé mon état normal. Ça m’a vraiment fait le même effet que lorsqu’en vélo électrique je suis par erreur en mode assistance “sport” (plus bas que d’habitude) et que je passe en “turbo” (le mode avec max d’assistance, habituel). 

Depuis, j’ai pu constater que dès que j’avais un peu de fièvre, je le sentais en fait très bien. Si monter les escaliers est un effort physique qui me coûte, c’est signe de quelque chose. Parce qu’en temps normal je monte ces escaliers rapidement, deux à deux souvent, comme une petite gazelle (même si je ne ressemble plus à une gazelle depuis longtemps).

Vous avez toujours votre blog? Manifestez-vous dans les commentaires – ou dans un billet!

Assurez vos animaux [en]

En photo: mon vieil Oscar qui dort paisiblement, ses divers maux bien pris en charge sans me ruiner 🥰

Avoir une assurance pour son animal, c’est pas pour couvrir les frais courants. C’est pour couvrir les situations-catastrophe. C’est pour couvrir l’abcès au foie qui vous laisse avec un chat mort et 8000.- de frais de vétérinaire.

Et à ceux qui diront que c’est insensé de payer des sommes pareilles pour un animal: la médecine vétérinaire a aujourd’hui les moyens et les possibilités de la médecine humaine, et donc le coût aussi. C’est pas comme il y a 20 ou 30 ans, ou “quand on était gosses”. Le monde a changé.

Aussi, les 8000.- de frais véto, c’est une escalade d’engagement inévitable. On arrive pas chez le véto avec un chat pas bien pour s’entendre dire “Madame, vous allez en avoir pour 8000.-“. Parce que là, effectivement, on pourrait se dire: ok, quand bien même ça me déchire le coeur, je peux pas, donc je fais pas.

Non, on arrive chez le véto avec un chat malade et on en a pour quelques centaines de francs. On rentre à la maison🤞🏻 mais ça ne va toujours pas, on retourne, on rajoute 500 balles. On est vite à 1000, 1500. On va à l’hôpital ou chez le spécialiste, on rajoute 1000. Quand on a déjà investi 2500.- pour sauver le chat, quand est-ce qu’on dit “hmm non là on arrête, on fait pas le truc qui devrait lui sauver la vie et qui coûte encore 1000 balles, ou 2000 balles”?

Personne ne sait au début combien ça va être.

En Suisse, on a la chance d’avoir des assurances maladies qui nous sensibilisent au coût de la médecine. Dans d’autres pays, comme en France, on ne sait souvent pas combien a coûté notre échographie ou notre radio, ou notre opération. En Suisse, même quand c’est payé directement par l’assurance, on reçoit une copie de la facture. Ça aide, je trouve.

Donc l’assurance, elle est pour les situations catastrophe qu’on n’a pas vu venir. Pour les imprévus. De mon point de vue, aujourd’hui en Suisse, si on n’a pas un bas de laine de 10’000 balles à mettre sur la table en cas de pépin, il est sage d’avoir une assurance.

Laquelle? C’est la jungle, en Suisse aussi, comme pour les assurances complémentaires chez les humains. Il faut bien lire les conditions. Ça n’aide pas à faire le pas. Perso je suis chez Epona, parce qu’à l’époque où j’ai eu Erica, c’était la seule assurance à prendre les chats qui n’étaient plus tout jeunes. Tounsi avait été assuré chez Animalia (décédé également brutalement, avec grosse facture véto, alors qu’il était encore jeune).

Chez Epona, passé un certain âge il y a un questionnaire/rapport qui doit être rempli par le véto. Il faut déclarer les maladies passées ou en cours. Il y aura des réserves. Par exemple, pour Oscar son diabète n’est pas pris en charge. Ni les conséquences liées à son amputation. Ni – parce que ça avait été détecté à l’époque – sa toux, qui, on l’a appris plus tard, est certainement liée à l’ancienne hernie diaphragmatique qu’on ne savait pas qu’il avait. Par contre, son arthrose, c’est couvert. Toutes les injections de Solensia, les médics, l’ostéo. Sa gingivo-stomatite, y compris extraction totale, soins intensifs avant, couverte. Oscar est un mauvais risque pour l’assurance, très clairement, ses primes ont été doublées et sa franchise augmentée (sinon rupture de contrat), mais j’ai fait mes calculs et ça vaut quand même encore la peine.

Julius, je l’ai assuré en mode “chat jeune sans soucis”. Environ 175.-/an, franchise de 1000.-, formule C, pas de questionnaire de santé vu son âge estimé. Je ne m’attendais honnêtement pas à avoir de frais vétérinaires avec lui. Mais je me suis dit “s’il m’arrive une merde, comme c’est déjà arrivé avec d’autres de mes chats, au moins je ne vais pas me retrouver avec une ardoise équivalente à deux mois de salaire, ou la décision atroce de devoir euthanasier faute de sous”. Et en l’occurrence, vu le festival de bagarres de ces derniers mois, j’ai déjà épuisé ma franchise.

Donc, faites assurer vos animaux. Même s’ils ont déjà des maladies en cours – à plus forte raison, je dirais, car une maladie n’en empêche pas une autre, et si votre budget est déjà grévé par la maladie chronique non prise en charge, vous allez d’autant moins pouvoir gérer autre chose.

Les foyers à grand nombre d’animaux: oui, là les primes ça devient un sacré montant. Mais je crois que si on a beaucoup d’animaux, on a aussi un budget véto mensuel conséquent en permanence, donc ça veut dire qu’on a des fonds alloués à ça, et peut-être plus de capacité d’absorber une dépassement ponctuel de quelques milliers de francs du budget annuel. Si ce n’est pas le cas, peut-être qu’il faut quand même réfléchir à assurer tout ce beau monde, en formule minimale, pour couvrir les catastrophes. Ou mettre sur pied une structure associative.

Amateurs de l’option “bas de laine”: faites les maths. Combien de temps vous auriez du économiser pour payer les 8000.- de frais de véto que j’ai eus avec Erica? ou les deux années consécutives à 4000.- avec Oscar?

Une assurance n’est pas un “investissement”. C’est une somme qu’on paie, chaque année ou chaque mois, pour s’endormir en sachant que si le ciel nous tombe sur la tête en matière de malchance médicale, on pourra quand même soigner nos animaux sans se retrouver en défaut de biens.

Viral Christmas [en]

Today I’m finally feeling “well enough” to try and blog, after five days of fever. This is the third time I’m ill since mid-November. As I’m sick (!) of lying around, doing puzzles and watching TV series, and I don’t really feel up to much, I figured I could try and chronicle this – for science. So don’t expect anything really exciting from this post. My neurones are still reconfiguring.

It’s not impossible my first illness mid-November was covid, come to think of it. It could explain the two next back-to-back bouts. It might also be that my poor immune system is feeling down in the dumps after Monique’s death and the difficult times that have been following for me.

Illness 1

Late in the evening of November 14th I was suddenly hit with an awful sore throat. The last time that happened was in early July 2022 when I got covid. Why didn’t I think it was covid this time? The next morning, aside from the sore throat, I felt “fine”. Went to work the two next days with a mask and painkillers, but I didn’t seem to have any fever.

I remember being surprised at how functional I was, because usually, as soon as I come down with any kind of cold I feel like utter crap. Here, my throat was hurting, but I felt “generally OK”.

On the 16th however, I had a very strange episode of motion sickness. On the train back home to work I felt so nauseous I thought my midday sandwich was to blame. I got home, ate something felt better, took the car to drive to my dad’s where I was expected for dinner. After 10 or 15 minutes driving, I found myself wondering where on earth I was going to stop the car on the packed motorway with no emergency lane if I was sick. I couldn’t go any further and had to turn the car around at Morges. I arrived home feeling so horrible I expected to barely have time to rush to the bathroom, but no: between the time I got out of the car and into my flat, it had started to subside, and was back to normal within a short hour. Clearly the virus I was dealing with did something really weird to my inner ear.

On the 17th I rested. My nose was runny and I was coughing, but I’d seen worse. On the 18th I felt well enough to go and help out with the garden at the chalet. Maybe not the best idea (no hint of motion sickness though). I gave in mid-afternoon, and the next day I was out of it and my cough was worse (no surprise). I put myself on codeine and worked from home on the 20th. The next day I felt on the mend enough for my normal work regime, though the cough lingered on, as it usually does.

Illness 2

By December 2nd I was feeling ready to pick up judo again the next week. Woke up on the 3rd with a sniffly nose, and by end afternoon I was knocked out and slept a good 2.5 hours until 7.30pm. Had a dreadful night, not feeling well and upset that I was falling ill again. Stayed at home in bed on the 4th (nose and couch and slight fever, “my usual”), and bravely (stupidly) decided that after this day of total rest I would be well enough to go to work the next day.

Bad idea. After 10 minutes on the train I knew I had made a mistake. The friend I sometimes travel with was there and told me (kindly) that I looked like crap. I headed back home early afternoon, as soon as “the meeting” I’d been going for was dealt with. I took the 6th off (couch and rest), and saw my doctor on the 7th as I was still not feeling fit for work (I still had some fever). She put me on leave until the 11th, included. It was needed, though I felt terribly guilty about missing work and being ill. Symptoms this time around were mainly cough, cough, cough, some fever, a stuffy nose and feeling generally weak and miserable. The usual cold for me.

On the 12th I was back to being “normally” functional again, but taking the lift instead of stairs, though. At least my brain was back.

Illness 3

The cough lingered on as it always does but within a week I felt in good enough shape that I was running up stairs again and looking forward to finally going back to judo and skiing during the winter break (though I skipped singing practice on the 13th).

On the 21st morning I woke up with a painful trachea and a nastier cough than the day before. That didn’t bode well. Thankfully I was working from home. In the afternoon I noted that the two flights of stairs between my office and my flat felt like an exhausting trek and that I was pretty out of breath. As I suspected, my temperature was rising. I saw my doctor the next day, who checked that nothing scary was afoot, and I went back to rest, hoping I’d be fit for our first family Christmas party on the 25th.

As I’m trying to determine objective indicators I can use to decide if I’m “fit for work” or not (after the fiasco of illness 2), I though I’d keep track of my temperature and associated symptoms.

I can therefore confirm that when I’m running 37.1 or even 37.0 I feel like crap: my body is painful, moving anywhere is a huge effort, to say nothing of walking up a flight of stairs. My brain is mush. I am, however, able to watch TV series and listen to podcasts. When it climbs up to 37.5 or a bit more, it gets worse. Concentrating on a TV show or a podcast feels like an effort, and I’ll find myself not wanting to or giving up. I can cook a simple meal, however. You know, fry some fish fingers in the pan, make some pasta and heat some frozen vegetables. At 38.5 or more, we enter the world of “just let me close my eyes and wait until it’s over”. No podcasts, no TV. I can still crawl out of bed and put a frozen pizza in the oven. But no more than that. Mainly, I will be lying down, awake or asleep, mind blank, waiting.

So, on the 21st, 37.1; 22nd, 37.5; I don’t know what happened during the night between the 22nd and 23rd, but I know I hit 38.7, woke up at one point so drenched in sweat that I had to change, woke up another time shivering, woke up another time feeling my symptoms were much diminished (pain, inflammation), and in the morning of the 23rd I was still above 38.5. At some point in the afternoon I got so fed up that I took something to bring the fever down. 38 already felt much better, and 37.5 was positively wonderful – in comparison. I hovered around 37 and 37.5 on the 24th, and yesterday (the 25th) I was “almost normal”: down to 36.3 at times, my “base temperature”, but then back up to 37 in the evening.

Back to now

Today, on the 26th, is the first day I really feel “ok” and my temperature is normal (so far). Of course, I’m still coughing my lungs out, exhausted, and my whole body is painful. Codeine is going to continue being my best friend for the next days. I won’t be going to family Christmas tomorrow, but with a bit of luck I’ll be able to attend the one we postponed until the 29th.

I hope you enjoy all these calendar and numerical details. As you can see, it’s what’s coming out of my brain right now.

For those of you who may be concerned: of course I’m taking medicine for all this. As we all know, with viruses all you can do is rest and treat the symptoms. And I have the nasty, efficient, deadly drugs you need for that. Codeine, cortisone inhalers, decongestants that you shouldn’t take for too long, painkillers when needed, antihistamines for the night, steam thingy with an essential oil mix, stuff you pour down your nose, you name it, I have it. Yes, the sad reality of life is that you can “do everything right” and still fall ill.

Well, I’m not exactly doing everything right. One thing I have trouble doing is resting enough and taking it easy when I need to. A topic for another blog post.

I’ll leave you with a selection of TV series I’ve been watching, as I’ve gone through the existing offering of Star Trek. Definitely watch Slow Horses and The Night Manager if you like spy stuff. Catch up with Good Omens for something funny (and wicked). As Doctor Who season 14 is starting, have you caught up with the three 2023 Christmas specials? If you’ve missed them so far, I also recommend making your way through The Mandalorian, Picard, Ms. Marvel (love the South-East Asian cultural context) and, last but not least, Loki (even if you’re not into the Marvel stuff). Currently watching: The Wheel of Time (medieval fantasy, friendship, adventure, a quest, magic, powerful women…). Away from fiction, if, like me, you’re wondering if you maybe missed something by not knowing much about Taylor Swift, watch Miss Americana. I might be a fan now.

Le ronron du vieux chat [fr]

Dimanche 23h

Je voulais me coucher tôt, parce que demain sonnez clairons à 5h pour aller à Fribourg, après près de 10 jours de maladie.

Mais je ne dors pas, parce que sitôt la lumière éteinte avec Quintus contre moi, j’ai fondu en larmes, parce que bien sûr, si je suis en train d’apprendre tout ce sur quoi je peux mettre la main au sujet du diabète félin, de surveiller sa glycémie comme un aigle, de me demander comment je vais gérer les injections d’insuline à 6h et 18h tous les jours, c’est bien pour ne pas sentir combien je suis triste à la perspective de perdre Quintus.

L’anniversaire de la mort de Tounsi approche à grands pas, et je suis tout sauf sereine face à son absence qui s’éternise.

Aujourd’hui Quintus aurait pu faire une hypo. Il en a peut-être fait une, petite, sans signes cliniques. Hier et samedi soir j’ai veillé pour vérifier qu’il ne descendait pas trop bas, et frémi en voyant les mesures se rapprocher des valeurs préoccupantes. Je l’ai trouvé fatigué aujourd’hui. Hier aussi. Peut-être ce grand huit de la glycémie qu’il nous a fait. Il y aurait de quoi. C’est plus facile d’imaginer qu’un vieux chat va mourir quand il ne fait plus que dormir et semble n’avoir plus d’énergie.

Alors je ne dors pas. Il a fini par quitter mon lit, boire un peu, il m’a fait peine à voir, il a dû s’y reprendre à deux fois pour trouver sa gamelle, puis il est sorti direction le couloir, où est la nourriture. Je l’y ai amené, j’ai sorti l’écuelle de la gamelle à puce, parce que je commence à voir que ça le retient un peu de manger et que la pâtée un peu sèche ne le dérange nullement.

Après avoir bien mangé, il est revenu d’un pas plus assuré, a sauté sur le lit pour s’installer sur l’oreiller.
Et soudain, alors je m’occupe à ne pas dormir ni trop sentir, j’entends ce bruit régulier que j’avais cherché en vain aujourd’hui et une bonne partie d’hier: il me regarde et il ronronne.

Il n’a pas dit son dernier mot.

Vous pouvez suivre le grand huit de la glycémie en temps réel.

Vivre avec un chat FIV+ — dédramatisons [fr]

[en] Some notes on living with an FIV+ cat -- it's not the end of the world. An FIV+ kitty has every chance of dying of something else than AIDS, so keep calm and get informed. FIV-healthscience on Yahoo groups is a great ressource.

Mon chat Bagha était FIV+. Il a eu une bonne vie, il sortait, et est mort d’autre chose — une crise cardiaque à 14 ans.

Bagha in mid-play

Un diagnostic FIV+ n’est pas un arrêt de mort — pas plus que ne l’est aujourd’hui un diagnostic HIV+ pour un humain. Homme ou bête, on peut vivre de longues années séropositif et asymptomatique. Quand l’immunité baisse, le danger vient des maladies opportunistes — et ça se gère.

Vu l’espérance de vie d’un chat, celui-ci a toutes les chances de mourir d’autres chose que du SIDA.

Certes, apprendre que son chat est FIV+ est un choc. On manque souvent d’informations. En voici quelques-unes:

  • généralement on diagnostique le “SIDA des chats” suite à une infection opportuniste (dans le cas de Bagha, il a fait une réaction à la toxoplasmose, parasite très répandu dont le chat est porteur sain)
  • il s’agit donc en premier lieu de soigner cette infection, et de faire un bilan de la situation de santé du chat
  • il semblerait qu’il y ait de relativement bons résultats avec les traitements à l’interféron; c’est cher, mais je l’ai fait pour Bagha (mon véto m’a montré comment faire les injections histoire d’économiser sur les frais); j’en ai eu pour moins de 1000 CHF
  • le chat diagnostiqué est probablement FIV+ depuis des années; inutile de changer dramatiquement son train de vie; s’il sort, il y a certainement d’autres chats infectés dans les environs (de façon générale 3-5% de la population féline est atteinte) — inutile de le garder dedans, sauf pour le protéger lui
  • le FIV se transmet par contact sexuel et par morsures profondes (bagarres); on peut donc faire cohabiter chats FIV+ et FIV-, même si certaines personnes préfèrent ne pas le faire
  • vu l’espérance de vie du chat et la lenteur de l’évolution de la maladie, il y a toutes les chances qu’il vive encore bien des années (suivant son âge) et meure d’autre chose; il faut juste surveiller sa santé de près et aller chez le véto plutôt tôt que tard quand quelque chose cloche
  • si votre véto considère qu’un diagnostic FIV+ signifie qu’il faut envisager d’euthanasier le chat, considérez un changement de véto! (mais j’espère qu’en 2013 on n’en trouve plus qui réagissent comme ça…)
  • il y a un vaccin mais il est peu efficace (et un chat vacciné teste positif, après…)
  • on ne fait pas de dépistage systématique parce que dans la grande majorité des cas les chats positifs meurent de tout autre chose bien avant qu’ils deviennent symptomatiques — on dépiste quand on a une raison sérieuse de soupçonner une chute d’immunité.

Par rapport à mon histoire personnelle, voici quelques liens (en anglais):

Dans mon chemin avec Bagha et cette maladie, il y a une mailing-liste qui m’a été d’un grand secours: FIV-healthscience. C’est un groupe sérieux, où l’on demande aux membres de donner des nouvelles sur le suivi médical de leur chat, et dont font partie des personnes qui consacrent leur vie au soin des chats FIV+. S’il y a quelque chose à savoir sur cette maladie, quelqu’un dans le groupe le saura. Si votre chat a été diagnostiqué FIV+ et que vous parlez un peu l’anglais, je vous encourage vivement à rejoindre ce groupe.

Etre malade quand on enseigne [fr]

Avant d’être enseignante, j’ai travaillé dans le secteur privé. J’avais un joli salaire, je bossais 4 jours par semaine (80%), je sortais régulièrement en semaine. Arriver au boulot un peu fatigué quand on travaille dans un bureau, c’est pas top, mais au pire on n’est pas très productif. Idem lorsqu’on est malade: soit on reste à  la maison et le travail n’avance pas, soit on va quand même travailler et on fait de son mieux.

Quand on enseigne, tout ça devient très différent. Pour commencer, on travaille plus et on est payé moins (eh oui!) Je sais, on a plein de vacances, mais on en a besoin (j’vous jure!) et on choisit pas quand on les prend. Manque de pot, elles tombent toujours durant les vacances scolaires…

Ensuite, je crois qu’on n’imagine pas, si on ne l’a jamais fait, à  quel point il faut être en forme pour enseigner valablement. On peut plus ou moins faire le zombie au bureau si on n’est pas dans son assiette, mais essayez seulement de faire le zombie devant une classe d’ados! Donc, si on est en train de couver quelque chose, pas question de se laisser aller. Il faut faire tourner le moteur à  plein régime et assurer.

On n’est vraiment pas bien? On songe à  se faire porter pâle? On hésite… Oui, on hésite, parce que d’une part il faut préparer le travail que feront les élèves pendant qu’on se bourre de PrétuvalC ou de NéoCitran, et d’autre part, on sait que les choses seront toujours plus mal faites par le remplaçant que soi-même (malgré toute la bonne volonté de ce premier). Il faut souvent reprendre une bonne partie de la matière quand on revient. L’équation commence à  prendre forme? Arrêt maladie = plus de travail. Ce n’est pas parce qu’on est malade que l’école s’arrête de tourner et que les élèves rentrent chez eux (quoique parfois, devant la pénurie de remplaçants…)

On attend donc en général que notre état soit bien avancé pour en arriver à  cette solution de dernier recours: se faire remplacer. (En plus, parfois c’est un collègue avec des heures de blanc qui s’y colle, et on sait tous à  quel point c’est désagréable…) Mais une fois qu’on est vraiment bien assez malade pour se faire remplacer — c’est-à -dire qu’on n’est plus capable de grand-chose — il faut encore préparer le remplacement! Eh oui!

C’est trop cool, prof, comme métier. Tant qu’on ne tombe pas malade.