Hello my life We need to chat It’s been pretty good But I can’t keep up
I know I say “yes” I even say “go!” Come up with ideas And projects and dreams
We’ve talked before I want to do all the things But our time is finite And so are my cells
The fork in the road No– not that one But still Let’s reassess
What do I want? What do you want of me? When my spoons dwindle What will there be left?
I used to think It’ll be better tomorrow And then I got it Today is the day – every day
No time to dawdle Time flies us by Cram everything in All the things All the ideas All the dreams All the hope All the sights All the emotions
But we want to last You and I Don’t we? So how do we do this
What comes first What needs to remain What can be abandoned What needs to be changed
We need to chat, my life The road has been bumpy And I hit my head Suspension is dead Has been for a while I’m starting to think We need smoother ground.
Ces derniers mois j’ai passé beaucoup (beaucoup) de temps à me documenter et à réfléchir et à faire des calculs pour déterminer quoi faire en vue de limiter la casse concernant ma retraite.
Et comme je suis en train d’avoir le même genre de conversation à répétition sur ce sujet avec plein de personnes de mon entourage, voici les points principaux. Un article de la série “je me suis pris la tête pour que vous n’en ayez pas besoin” (enfin un peu quand même, c’est vos sous, c’est vous qui devez décider quoi en faire, et ce qui est bon pour moi ne sera pas forcément bon pour vous).
La retraite: c’est facile de garder la tête dans le sable, c’est facile de croire au mythes auxquels on a été biberonnées (genre: avec le premier et le deuxième pilier on va pouvoir maintenir notre niveau de vie; si t’as cotisé à l’AVS sans sauter d’années t’auras une rente complète; un troisième pilier assurance c’est un bon plan – non à tout ça) et se dire que de toute façon on a le temps.
Mais le temps c’est de l’argent, littéralement, car d’une part:
si je mets 100.-/mois de côté et que je commence 10 ans plus tôt, eh bien c’est 12’000.- de plus dans mon capital à la fin
les fameux intérêts composés sur lesquels beaucoup de nous ont souffert en maths à l’école, mais qui sont la pierre angulaire de cette histoire: si je mets 10’000.- quelque part à 3% d’intérêt, au bout de 10 ans je n’ai pas juste 13’000.- (ce qui en soi serait déjà pas mal) mais plutôt 13’440 (et à 5%? 16’300 plutôt que 15’000… et 3-5% c’est une perspective réaliste aujourd’hui)
Tu m’as déjà perdu·e 😰
Oui je sais, c’est ça le souci. Les finances c’est des maths. Et sortis de l’école, à moins qu’on aime ça (et à ce moment-là on part faire physique ou HEC) on laisse tout ça derrière nous joyeusement, confiant que les équations, les statistiques, les intérêts composés, les probabilités et même les bases d’algèbre n’ont aucun intérêt pour nous dans la vraie vie.
C’est faux.
Les maths, c’est ce qui va peut-être te permettre de ne pas finir au social à ta retraite, de pouvoir garder ton appart, de pouvoir te permettre de continuer à voyager de temps en temps, de ne pa te serrer la ceinture encore plus que maintenant à la fin de chaque mois. Si tu as des enfants, les maths c’est aussi peut-être ce qui te permettra de laisser à tes enfants/la personne avec qui tu partages ta vie une somme qui aidera vraiment et pas juste quelques dizaines de milliers de francs au cas où tu disparaissais.
Donc l’argent, c’est des maths, mais c’est des maths qui ne sont pas si horriblement compliquées que ça si on a un peu de patience et un tableau excel sous la main (ou Google Sheets). Il faut “juste” prendre un peu de courage, une tisane relaxante, et ne pas se dévaloriser. Ou solliciter l’aide d’une personne de confiance de son entourage qui n’a pas peur des chiffres.
Tu fais un premier pas en lisant cet article. Laisse mijoter. Relis-le dans deux semaines ou deux mois. Fais déjà un premier pas pour changer quelque chose si tu te rends compte que tu avais la tête dans le sable. Il y a un peu urgence, car chaque mois ou année que tu perds à te déterminer, c’est une perte de chance pour ton avenir. Je dis pas ça pour te mettre trop de pression, mais parce que quand on a 40 ans, on se dit, bah c’est encore loin, j’ai pas besoin de voir ça tout de suite, et tout d’un coup on a 50 ans, et là ça se rapproche, et puis le lendemain on a 60 et zut, si je m’étais bougé·e il y a 20 ans ça aurait quand même vachement changé la donne.
Mais même à 60 ans il y a des choses à faire.
Steph, elle en est où?
Alors, moi j’ai 50 ans. J’en suis pas au point zéro, mais ça fait des années que je sais que ma prévoyance retraite ne me prépare pas des vieux jours dans le confort. J’ai passé 10 ans aux études, j’ai été indépendante pendant plus d’une décennie, je n’ai quasi jamais bossé à 100%, j’ai passé plusieurs fois par la case chômage. Je mets le “maximum” sur mon 3e pilier depuis des années (sauf celles où j’ai loupé le coche) mais je n’ai quasi pas de deuxième pilier. J’ai des économies personnelles investies, sur les conseils du “banquier familial”, mais j’ai toujours laissé ça dormir bien passivement sans trop me sentir capable de comprendre ce qu’il fallait faire.
Il était temps que ça change, et sans rentrer dans les détails de ce qui m’a fait me bouger les fesses, je suis en train de me les bouger. Et je vais partager avec vous les choses que j’ai découvertes et comprises, dans l’espoir que ça vous aide aussi à faire un bout de chemin. Pas à pas.
Ce que je fais/ne fais pas
Je mets le max chaque année sur mon 3e pilier, que j’ai chez VZ et Finpension (utilise le code recommandation du Poor Swiss si tu ouvres un compte, je n’en ai pas à moi) avec profil d’investissement “risque maximal” (maximum d’actions)
je sépare mes 3e piliers pour avoir 50k max sur chacun à l’âge de la retraite et pouvoir les sortir de façon échelonnée pour éviter une taxation trop grande
je ne rachète pas mon 2e pilier, j’ai fait les calculs et même en tenant compte du gain d’impôts, en 10 ans je suis gagnante si j’investis cet argent de mon côté dans des ETF; stratégie à réévaluer 5 ans avant ma retraite
j’ai sorti mon troisième pilier assurance et transféré le capital chez Finpension, j’ai fait les calculs et même avec l’argent “perdu” en sortant maintenant après 20 ans de primes, je vais dans le pire des cas me retrouver avec le même capital à la retraite qu’en restant avec le 3e pilier lié jusqu’au bout (et vraisemblablement je vais me retrouver avec un plus grand capital)
je ne prévois a priori pas de prendre mon 2e pilier sous forme de rente – le taux de conversion dans 15 ans, qui sait ce que ce sera? En plus ce n’est pas indexé au coût de la vie, donc mon projet est de sortir le capital et de l’investir
je verse et investis (3e pilier et investissements) mensuellement quand c’est possible
j’ai fait une estimation de ma rente AVS probable et vu que c’était moins la cata que ce que je craignais (ouf!)
je suis en train de me mettre à utiliser YNAB pour avoir de la visibilité sur mon budget
j’utilise Wise pour tous mes paiements en devises étrangères (en ligne et hors ligne) – à mon sens mieux que Revolut
j’ai remplacé mes cartes de crédit qui me coûtaient de l’argent chaque année par les cartes à cashback de chez Swisscards (code FC4FXGE8P), et je les utilise autant que possible pour mes achats en CHF (attention à toujours payer sa facture direct, ne pas retirer d’argent, ne pas faire d’achats dans d’autres devises!)
Ressources
J’ai beaucoup lu et apprécié deux blogs suisses orientés finances et fort pédagogiques :
Je les lis généralement en anglais, mais si j’ai bien compris tous deux sont francophones et leurs articles sont traduits. Marc vit en Suisse romande et Baptiste en Suisse allemande. N’hésitez pas à utiliser la fonction de recherche sur leurs blogs respectifs pour trouver ce qu’ils ont écrit sur tel ou tel sujet.
Le site ch.ch est aussi une excellente ressource “officielle” sur toutes sortes de questions, y compris financières. Le contenu est synthétique et bien écrit, et il y a toujours les liens vers les pages officielles pertinentes. C’est un super portail.
Le site de VZ (là où j’ai mon 3e pilier) a aussi de très bonnes infos et ils proposent un premier entretien gratuit avec un·e conseiller·e. Avant d’être une banque leur domaine d’expertise est la prévoyance retraite.
Le résumé
Histoire de ne pas rallonger le roman, je vais faire un résumé. Il y a des points qui vous intéressent particulièrement? Dites-moi et je ferai un article de détail.
Il ne suffit pas de cotiser 44 ans sans “trou” pour avoir une rente AVS maximale, il faut aussi que le salaire moyen sur ces années de cotisation soit… 88’200.- – c’est facile de demander un extrait de compte AVS à une des caisses auprès de laquelle on a cotisé. On peut ensuite faire un calcul “dos de la serviette” pour ajouter un estimation de ce qu’on va gagner durant les années qui nous restent avant la retraite, diviser par le nombre d’années de cotisation et regarder quelle rente approximative ça donnerait dans la table des rentes (page 20 si on a cotisé sur 44 ans)
Le deuxième pilier est intéressant pour ce que l’employeur y met et pour le gain d’impôts mais c’est un investissement avec un très mauvais rendement (0 ou 1% ces temps) – le rachat est donc rarement intéressant sauf peu avant la retraite ou (si j’ai bien compris) en cas de haut salaire.
La rente du deuxième pilier n’est pas indexée au coût de la vie et à l’inflation. On a peu d’inflation en Suisse, mais il y en a quand même, et elle augmente. 100.- il y a 20 ans (en 2005) ça correspond plutôt à 125.- aujourd’hui. C’est une perte de 20% en 20 ans. Si le taux d’inflation est 2 ou 3%, ça veut dire qu’un montant fixe vaut chaque année 2 ou 3% de moins… et les taux de conversion baissent et baisseront encore.
Mais sans rente, on s’en sort comment? Le principe de base est qu’on peut se permettre de vivre sur 4% de son capital (taux de retrait sûr). C’est mathématiquement un peu plus compliqué, mais c’est basé sur ce qu’on appelle la Trinity Study. Un capital investi présente plus de risques mais aussi une chance de suivre l’inflation et plus de flexibilité de mois en mois, alors qu’avec une rente fixe on est condamné à devoir tourner avec de moins en moins de revenu au fil des années. A garder en tête: l’économie va mieux avec un peu d’inflation (ni trop ni pas assez).
Il faut absolument mettre chaque année le maximum dans son 3e pilier (7258.- en 2025), quitte à se serrer la ceinture (voire emprunter sur le court terme si on manque de liquidités au moment voulu). Et si on peut, un 3e pilier où les fonds sont placés (en adaptant le niveau de risque à sa situation personnelle) plutôt qu’un 3e pilier “banque” où l’argent dort et perd de la valeur (coucou l’inflation). On déduit directement ce qu’on met dans un 3e pilier de notre revenu imposable, donc c’est comme si ça rendait une partie de notre revenu “gratuite” (et même plus) pour autant qu’on l’utilise pour préparer notre retraite. Sur Lausanne, avec un revenu imposable autour de 60’000, mettre 7258.- sur son troisième pilier ne “coûte” finalement que 5640.- environ une fois qu’on a pris en compte la réduction d’impôt. Donc il y a juste besoin de “trouver” cette somme-là dans son budget, pas l’entier des 7258.-! Autrement dit, si tu arrives à trouver 5640 balles sur l’année pour ton troisième pilier, on t’en donne autour de 1600.
Les 3e piliers liés à une assurance-vie sont toujours un plus mauvais plan que prendre une assurance-décès “risque pur” et mettre le montant alloué au 3e pilier dans un compte investi (avec un risque pur de quelques centaines de francs par an, on assure un capital qui peut, à vue de nez, être 5 à 10 fois plus important que ce qu’on aurait avec un 3e pilier lié où grosso modo 20% de ce qu’on verse part dans la prime). On peut déplacer son troisième pilier donc il est possible de sortir d’un troisième pilier assurance, et si on trépigne un peu par rapport au 3e pilier investi, démarrer avec un simple 3e pilier “banque” est facile, pas pris de tête, et toujours un bon plan. C’est bien d’avoir plusieurs troisième piliers pour échelonner les retraits (impôts).
Pour beaucoup de gens, surtout si on a bossé à temps partiel ou été indépendant ou eu des petits salaires, la promesse “AVS+2e pilier+3e” = je garde mon niveau de vie est un mirage. Il faut donc faire tout son possible pour économiser+investir à côté, même si c’est des petites sommes.
Investir fait peur, mais il y a aujourd’hui moyen d’investir dans “l’économie mondiale entière“à travers des ETFs (qui sur le long terme, grimpe tranquillement) – ce sera toujours mieux que de laisser dormir de l’argent sur un compte en banque, où il perd de la valeur (les taux d’intérêt, quand il y en a, ne compensent pas l’inflation.)
Tu as sûrement des questions. Les commentaires sont là pour ça.
Et si tu te dis, purée, mon banquier et mon assureur vont essayer de me vendre leur produits destinés à enrichir leur employeur (ou même eux-mêmes s’ils touchent une commission, ce qui est souvent le cas), je sais pas par où commencer, j’aimerais quelqu’un avec qui regarder mes chiffres et réfléchir… Ou qui me prenne par la main pour me donner le courage de sauter le pas et implémenter les décisions que j’ai prises… Je réfléchis à une formule genre “Demande à Steph” (oh le teasing) pour ce genre de chose qui va un peu au-delà des services qu’on rend sans arrière-pensée à nos amis et connaissances parce que voilà, les relations sont faites de ça, mais qui n’est quand même pas de l’ordre de “je suis un·e pro et je facture mes services”. Un truc sauce troc, wishlist, chapeau à la sortie. Ça mûrit encore, mais parlez-m’en si ça vous interpelle.
Vous avez eu des prises de conscience financières récentes, et fait des changements qui vous permettent d’économiser au quotidien, de gagner plus, ou de vous assurer un meilleur avenir? Les commentaires sont aussi là pour partager.
(Oui je bascule entre le “tu” – individuel/impersonnel – et le “vous” – collectif. Je sais. Ça ne m’empêche pas de dormir.)
Aujourd’hui, j’ai une pensée pour ma mère, décédée il y a 40 ans à l’âge de 40 ans. J’en avais 10 à l’époque, j’en ai 10 de plus aujourd’hui. Drôle de symétrie.
40 ans, je trouve ça tellement jeune vu d’ici. Je me demande qui elle aurait été pour moi, ado, adulte. Je regrette de ne pas pouvoir la connaître plus.
Je ne voulais pas laisser passer ce jour sans un mot. Un peu de tristesse évidemment, de la sérénité un peu perplexe, toujours, de l’impact capital de cet événement sur ma vie, la fin de la sienne, même si maintenant ça me paraît tellement loin, et que ce n’est qu’un des multiples fils dont j’ai tissé mon existence à travers les décennies.
Mais le 5 novembre 1984, ma vie entière s’est résumée à cet instant, celui où le ciel tombe sur la tête et semble rendre tout futur impossible.
Le présent lui donne tort – le monde est bien là, et moi au milieu.
Qu’est-ce que ça peut être moche et injuste, parfois la vie. Et pourtant, on persiste à y chercher du sens et même du bonheur. Il nous arrive parfois de les trouver, éphémères, jusqu’au prochain coup de ciel sur la tête.
Ma mère, présente dans ma vie surtout à travers son absence, mais qui en 40 années sur cette terre en a fait des choses, en a eus des rêves, a ri, aimé, souffert, chanté, exploré, pensé, partagé, a été une personne bien vivante dans le monde avec tout ce que ça comporte de complexité, de richesse et de profondeur.
40 ans de vie, c’est pas assez, mais c’est loin d’être rien – et ça ne se résume en aucun cas au moment de sa fin.
Cela fait longtemps que je suis insatisfaite de l’état de mon appartement. Des années. Là, j’ai pris deux semaines de vacances pour m’en occuper. C’était vraiment génial de pouvoir faire ça et je suis hyper contente du résultat.
Tu as fait quoi?!
Oui cher lecteur, tu as bien lu, j’ai pris deux semaines de vacances pour m’occuper de mon espace de vie. J’aurais même pu en aligner une troisième. J’ai réalisé que ma motivation pour m’y mettre augmentait, mais que je n’avais “pas le temps” – et je me suis souvenue que ma regrettée belle-mère Monique m’avait dit qu’à une époque, elle prenait une semaine de congé chaque année pour faire les nettoyages de printemps. Je n’avais pas de projet solide pour mes vacances d’automne, et je me suis dit, oh, des vacances à la maison ce serait pas mal en fait, et je vais en profiter pour faire les nettoyages d’automne.
C’était quoi le problème?
Je dirais qu’il y avait trois thèmes:
des nettoyages “à fond” qui n’avaient pas été faits depuis longtemps
du chenit à ranger, soit ancien dans des boîtes, soit plus récent en couches sédimentaires sur diverses surfaces
la déco qui n’a jamais été vraiment faite/pensée
En toile de fond, je vis dans le même appart depuis plus de 20 ans. Evidemment, il y a eu des réaménagements partiels successifs, mais toujours à tendance un peu organique: “oh, un nouveau meuble, je peux le mettre où?”, ou bien revoir l’aménagement d’une pièce, etc. Et le dernier date d’il y a bien longtemps.
De façon générale, mon appartement était aménagé de façon “organique” et pas forcément bien pensée pour “me servir“, que ce soit sur le plan logistique ou atmosphérique.
Tu avais prévu quoi, du coup?
Consciente que je commençais à accumuler une très longue liste mentale de tout ce que j’allais pouvoir faire durant ces deux semaines (de quoi m’occuper pendant 2 mois au moins), j’ai fait un planning pour éviter de me perdre complètement.
En tenant compte de quelques autres obligations durant cette période, et en prévoyant un peu de marge (repos le week-end, jour tampon), j’en suis arrivée à me dire que j’avais à peu près une journée par pièce: chambre, salon, cuisine, couloir, salle de bains, balcon, cave, et les 110m2 d’espace coworking deux étages plus bas (qui font aussi largement partie de mon espace de vie vu que j’y ai mon bureau, un espace de rangement, un coin pour recevoir, etc.). Et pour lancer tout ça, une journée déchetterie et courses.
Le fait de voir que j’avais une journée par pièce m’a aidée à ramener un peu mes rêves à la réalité. J’ai ensuite pris un moment pour brainstormer et mettre par écrit ce que je voulais faire dans chaque pièce. Ça m’a permis de voir que pour certaines pièces il y avait beaucoup trop pour une journée et que j’allais devoir prioriser.
Ensuite, pour ce qui était d’améliorer l’organisation de mon espace de vie, et en particulier, de ce que je range où, j’ai aussi pris un moment pour faire un inventaire, pour chaque pièce, de mes activités dans cette pièce et des espaces de stockage à disposition. Pour certaines j’ai aussi listé quelles étaient les choses “régulièrement utiles” rangées dans cette pièce, et aussi les choses moins utiles qui pourraient peut-être vivre ailleurs. Je ne suis pas allée tout à fait au bout de cette démarche mais le fait de l’avoir fait dans l’ensemble a mis en route des réflexions en tâche de fond dans ma tête, durant le mois avant le grand réaménagement.
Du coup, tu as suivi ton planning?
Surprise: non! On connaît la chanson: un planning est fait pour être modifié. Mais mine de rien, le fait d’en avoir fait un à la base m’a vraiment aidée à reprioriser et faire des choix au fur et à mesure, laisser des choses de côté, etc.
En fait, l’arrivée des nouveaux tatamis reçus pour fêter mon demi-siècle (pour remplacer certains anciens bien trop usés qui approchaient du quart de siècle ou l’avaient dépassé) a servi de catalyseur pour revoir en profondeur l’aménagement de mon salon. D’un coup, j’ai commencé à avoir envie de plus d’espace (mon espace de vie est passablement encombré à la base), et de mettre mieux en valeur mes nouveaux tatamis. Ça m’a aussi donné envie de sortir de ma chambre à coucher des meubles dont je n’accède jamais au contenu.
Le nouveau plan d’aménagement a rapidement commencé à prendre forme après une nuit où j’ai fini par aller faire des mesures à 1h30 du matin pour voir si les idées qui tournicotaient dans ma tête et m’empêchaient de dormir fonctionnaient. C’était donc assez clair que j’allais probablement passer plus d’une journée sur le salon et la chambre – d’autant plus que je me suis dit que si je déplaçais tous les meubles du salon j’allais en profiter pour tout vider, trier, et réorganiser. De même pour la chambre.
J’ai pu m’organiser pour avoir de l’aide le lundi pour déplacer les meubles et amener certaines grosses choses à la déchetterie, donc ça a donné un bon coup d’envoi à tout ça.
J’ai aussi la chance d’avoir beaucoup d’espace en bas à l’eclau, ce qui m’a permis de sortir de l’appartement et de centraliser des dizaines de cartons d’affaires qui se trouvaient au salon et dans la chambre (en gros: tout sauf les habits du dressing).
Le deuxième ou le troisième jour c’était très clair que j’allais complètement lâcher le planning. Mais de savoir que mon plan de départ était “une pièce par jour” m’a servi: j’ai par exemple assez vite décidé que je ne toucherais pas la salle de bains ou la cuisine. Ce sont des pièces “très utilisées” et donc qui sont fonctionnelles et que je réaménage périodiquement, qui étaient moins en souffrance organisationnelle. L’eclau aussi resterait sur la touche. Mes priorités étaient vraiment les affaires du salon, de la chambre, et du couloir.
Au final, j’ai navigué un peu à vue (le fait d’avoir beaucoup de temps et pas juste un week-end permet ça), et fini par vider complètement la cave (quelque chose que je n’avais pas prévu), et réorganiser complètement la “salle de stockage” à l’eclau. J’ai par contre moins fait de nettoyage que ce que je pensais initialement (chambre, salon et couloir à fond tout de même).
Ce n’était pas décourageant?
En fait, non! C’était extrêmement libérateur de savoir que j’avais deux semaines entières devant moi où je n’avais rien d’autre à faire (quelques rendez-vous mis à part) que m’occuper de mon appart. Et donc que ce n’était pas grave d’être “en chantier”, que je pouvais prendre le temps de tout sortir et mettre en tas, de chercher de l’inspiration dans les magasins, etc.
Je me suis aussi organisée pour avoir un peu de soutien moral (soit sur place, soit via un petit groupe WhatsApp) de copines, aussi pour avoir un oeil extérieur quand j’en avais besoin. Merci à elles!
Comment as-tu trié?
La première chose que j’ai faite, c’est tout rassembler mes affaires en bas dans un même espace. J’ai ensuite organisé les choses par catégories – en particulier la déco, qui dort dans des boîtes depuis longtemps ou alors était disposée un peu au hasard ici et là: toutes les bougies ensemble, les livres, les photophores, les miroirs, les tissus, etc. Ça m’a permis d’avoir une bonne vue d’ensemble de ce que j’ai, pour mieux évaluer où ranger ceci ou cela.
Le tri n’est pas terminé! Mais j’ai fait beaucoup de pré-tri. Par exemple, les livres, j’ai identifié ceux qui allaient retourner dans la bibliothèque du salon, ceux que j’allais donner (et là j’ai déjà regroupé dans des sacs par thèmes, si vous voulez de la SF anglophone il suffit de vous annoncer à la réception), ce que je devais vraiment trier, etc. J’ai regroupé et commencé à classer tous les câbles, rallonges, multi-prises qui étaient stockés à au moins 3 ou 4 endroits différents. Idem pour les outils. Les tissus indiens, j’ai bien pris le temps de voir ce que je pouvais en faire, si ça faisait sens de garder, etc.
J’ai aussi fait des achats un peu compulsifs de caisses transparentes en plastique (il y avait des actions chez Jumbo) et sollicité des sacs Migros dans mon entourage afin de ne pas manquer de récipients pour trier et ranger.
Où as-tu rangé les choses?
D’avoir fait mon inventaire “qu’est-ce que je fais où dans mon appart, qu’est-ce que j’utilise où” m’a beaucoup aidée. De voir aussi quelle quantité de telle ou telle catégorie d’objets j’avais aussi. Et de pouvoir commencer avec des espaces de stockage vides au salon était extrêmement précieux.
J’ai bien compris, ces dernières années, que si je ne vois pas les choses j’oublie qu’elles existent. Donc si quelque chose est dans un tiroir ou une armoire, il faut que ce soit une catégorie claire et simple d’objets. Si c’est trop compliqué, les choses finissent par trainer sur les surfaces (j’ai d’ailleurs, à ce propos, diminué le nombre de surfaces à disposition pour attirer du chenit dans mon espace de vie).
Un exemple: j’ai un meuble plein de tiroirs (16, pour être précise). Jusqu’ici, j’y avais mis un peu pêle-mêle bougies, bougeoirs et encens. Honnêtement, si j’ai sorti quelque chose d’un tiroir de ce meuble trois fois au cours de la dernière année, c’est énorme. Une très mauvaise utilisation d’un meuble au salon! Les tiroirs servent maintenant pour des collections de petits objets courants: lunettes et étuis à lunettes, paquets de mouchoirs entamés, stylos et post-its, ampoules, etc. Il va sans dire que je vais me préparer une jolie petite carte plastifiée qui indique où va où, une fois que l’organisation sera finalisée.
Je ne brûle quasi pas de bougies, sauf parfois sur le balcon. Elles peuvent donc, pour le moment en tous cas, aller dans une boîte en plastique hors de l’appartement. L’encens, j’aime bien en brûler sur le balcon. J’ai décidé d’en mettre une sélection dans un tiroir pas loin du balcon, et au final, j’arrive à tout mettre là. Donc là, on a une catégorie claire et simple: l’encens, c’est dans ces deux tiroirs. J’ai aussi un tiroir pour mon appareil photo, le trépied, la pochette de transports, etc.
Sous le lit, au lieu d’avoir des cartons de choses à tirer ou qui devraient aller à la cave, j’ai maintenant mis mes tissus indiens qui me serviront à changer l’habillage du salon ou la déco, pour ceux qui vont au mur.
Et la déco?
La déco, ça a été ma hantise pendant à peu près toute ma vie. Peur de faire faux, de faire des fautes de goût, de faire moche, d’être jugée, etc. Et aussi, le sujet de la déco rentrait dans mon gros angle mort de “l’expérience sensorielle du monde”, qui s’est éclairé il y a un peu plus d’un an lorsque j’ai fait ma formation d’hypnose (je dois toujours faire un article à ce sujet). La déco, ça aide à créer une atmosphère.
A travers d’autres discussions récentes (merci Téa et Sylvie), j’ai aussi compris que ce qui comptait, c’était si moi ça me plaisait. Est-ce que j’aime quand c’est comme ça, ou pas? Et que, au fond, la déco c’est aussi s’entourer des choses qu’on aime. Donc si moi j’aime un truc, eh bien que je le mette quelque part où je vais pouvoir le voir!
Mon espace de vie, il est pour moi en premier lieu.
Il paraît que tu as découvert les lumières connectées…
Ça, c’était une des révélations de ce grand réaménagement! Je savais bien entendu qu’on pouvait avoir des lumières connectées et plein d’autres choses dans le registre “maison connectée”, mais ça m’avait toujours donné l’impression d’être bien compliqué. En fait, pas du tout! Et même pas si cher que ça! Après qu’on m’en ait vanté les mérites (merci Téa!), j’ai découvert qu’IKEA avait tout une gamme “Smart Home“, et j’ai profité de me faire expliquer les choses un peu correctement par un vendeur sur place.
Pour moins de 30.-, j’ai maintenant un interrupteur à l’entrée de mon salon qui allume d’un coup toutes mes petites lampes d’ambiance. Mon rêve depuis longtemps… Pour démarrer, j’ai simplement pris trois prises connectées. En fait, avec l’interrupteur, c’est un peu comme si on avait le bouton rouge du multiprises sur chaque prise, avec un contrôle central à distance.
Etape suivante: me procurer le hub qui donne accès à l’application sur le téléphone, acheter des ampoules (qui permettent aussi de régler l’intensité ou même la couleur à distance, pas juste allumer et éteindre), et installer tout ça ailleurs dans l’appart et à l’eclau! N’hésitez pas à me demander conseil, je suis maintenant relativement au point.
Es-tu satisfaite?
Même plus que ça, je suis ravie. Ça m’a fait un bien fou de reprendre le contrôle de mon espace de vie. J’ai maintenant envie de me tenir dans mon salon! Il ne me stresse plus, car il n’est plus rempli de rappels visuels de tout ce que je devrais faire un jour si j’ai le temps (ranger, trier…).
Je suis aussi hyper contente d’avoir vidé ma cave (j’y ai remis des choses mais elle a encore de la place), tout mis mes affaires “de réserve” dans des boîtes (avec des étiquettes même si elles sont transparentes) et rangé ça correctement dans ma pièce de stockage, trié et pré-trié des choses qui en avaient besoin depuis longtemps, préparé les choses à donner, etc.
Il y a aussi des effets secondaires imprévus. Par exemple, j’ai beaucoup de thé, depuis longtemps, mais j’en bois peu. Dans mon réaménagement, j’ai fini par mettre le thé dans les étagères du couloir (aussi comme déco car il y a plein de jolies boîtes et de jolies tasses), et c’est par conséquent bien plus simple de me faire une tasse de thé que quand il était dans une armoire au fond du salon ou entassé dans l’armoire au-dessus de l’évier. J’ai donc recommencé à me faire un thé de temps en temps.
Pendant ces deux semaines, j’ai aussi sorti toute ma collection de CDs de la cave et numérisé tous ceux qui en avaient encore besoin. J’ai fait ça en tâche de fond, chaque fois que je passais devant le bureau où était l’ordi je mettais en route un nouveau CD.
J’ai mis mes albums photos au salon (au lieu de tout en haut du placard du couloir), et par la même occasion découvert que j’avais acheté à une époque toute une série de cadres pour mettre des tirages (je vais donc en faire quelque chose) et qu’il me reste deux boîtes contenant pas mal de tirages que je n’ai pas encore mis dans des albums. Une occupation sympa pour un week-end pluvieux!
J’ai aussi décidé de me faire des scrapbooks – dans mes boîtes de choses à trier, il y a aussi plein de souvenirs ou autres petites choses que je n’ai pas trop envie de jeter, et qui seraient mieux dans un scrapbook que dans un carton à la cave. Oui, il va falloir pas mal de jours de pluie. Dans la même veine, j’ai décidé de faire de la jolie étagère qui est maintenant dans ma chambre mon “étagère du coeur”, une sorte d’autel où je peux mettre des objets qui ont une signification particulière pour moi, des photos, des cartes reçues, etc.
Au chapitre des choses que j’avais oublié que j’avais: un nettoyeur de vitres Karcher. J’ai profité pour essayer de l’utiliser, histoire de savoir si je le garde ou le donne. C’est génial! Avec ce truc, ça prend littéralement une ou deux minutes pour faire une vitre. Je prête et je fais des démos, si jamais!
Qu’est-ce qui reste à faire?
Plein de choses! Déjà, toutes les choses qui étaient sur ma wishlist mais que j’ai dépriorisées: mettre du joli PVC au sol dans la cuisine et la salle de bains, recouvrir les armoires de la cuisine de papier autocollant plus joli que le formica brun des années 60, trier/ranger les armoires et étagères de la cuisine et de la salle de bains, m’occuper du balcon (pas touché), de mon coin bureau et de l’eclau, réorganiser le dressing…
Mais dans l’immédiat, il reste des choses “en plan” (sous contrôle toutefois) que je n’ai pas pu boucler durant ces deux semaines: 4 ou 5 boîtes de chenit à trier, outils et choses électriques à trier et ranger, donner les choses à donner (il va y avoir une série de publis facebook “qui veut ce truc?”), livres et CDs à débarrasser pour certains et finir de trier pour d’autres, compléter la déco dans l’appartement (mais maintenant l’idée ne me paralyse plus), rempoter certaines plantes pour qu’elles puissent trouver leur place définitive…
J’ai aussi prévu de faire un inventaire de ce qui est où (pas détaillé mais “les affaires de via ferrata sont rangées ici”).
C’est marrant, maintenant que j’ai eu ces deux semaines pour me lancer, je suis impatiente d’avoir à nouveau un moment pour continuer à avancer dans mon rangement!
Que faut-il retenir? Qu’y a-t-il d’autre à ajouter?
avoir du temps devant soi à consacrer entièrement à son espace de vie, c’est libérateur
tout vider et catégoriser ses affaires aide beaucoup (tout le monde n’a pas le luxe d’avoir autant d’espace que moi pour ça, mais ça vaut la peine de prévoir un espace dédié)
boîtes transparentes et étiquettes! (marqueur sur scotch de carrossier c’est déjà bien)
utiliser un vieil iPad comme photoframe (merci Karin!)
pour le rangement: combien j’en ai, à quelle fréquence j’utilise, où est-ce que je l’utilise?
faire un planning c’est toujours utile, ça sert de point de repère même si on finit par faire autrement
mon thé dans le couloir
les meubles à petit tiroirs pour ranger les petites choses plus ou moins utiles à avoir sous la main
la déco, c’est faire un truc qu’on aime
si on a plein de petits objets qu’on aime et qu’on veut pas jeter, c’est OK d’en faire de la déco!
ne pas oublier de faire des photos “avant”
Photos avant/après
(j’ai dû fouiller dans les archives pour certaines, et les photos sont pas top comme si on avait fait exprès! vous pouvez cliquer dessus pour les voir en plus grand)
These are times of transformation for me. Getting medication for my ADHD (and also, simply understanding what was going on with my brain) has really opened doors for change, after many years of feeling stuck and hopeless with certain issues.
Of course, it’s not only the meds. As my (new, wonderful) therapist says, it’s also “doing the work”. I’m actively trying to figure things out, and as I always have been, doing my best to understand life and the world. Only now, I have a better set of keys. Discussions with those around me, as well as podcasts and things I read, in addition to observing myself and analysing how I function both at work and outside of work, are all ingredients in this time of change.
Some time back I wrote about a breakthrough moment: understanding that My Space Is There To Serve Me. This notion has really stuck with me and has been a paradigm change in how I view “housework”. It has given me an impulse to really be active in creating a living space for myself which “does good things” to me. A space that does not generate stress or anxiety because of the stuff I see in it or can’t find in it, a space that helps me relax and makes me feel happy.
This impulse was already in preparation, as part of the “post-meds effect”, and also following a breakthrough during my hypnotherapy training in summer 2023 – I still need to write about that, in fact.
Years ago, I remember Monique telling me that for a long time, she would actually take a week off in spring for spring-cleaning. Back then, I was baffled by the idea. There were so many other things I would rather do during a week of holidays! (And, reminder for my American readers: in Switzerland we get a minimum of 4 weeks a year, usually 5. I now have 6.)
As I was having an inner debate over what to do for my autumn holidays, I decided to spare myself the stress of travel plans and time away from home, and to use these two weeks to give myself time to care for my space – assist it in serving me well. So, starting October 7th, I have two weeks of “autumn cleaning” – and more.
Given my tendency to want to cram too much into every little nook and cranny of available time, and seeing that my mind was creating a very long list of all the things I would finally be able to do during these two weeks of holidays, I sat down a couple of weeks back to make a “housecare” (better than “housework”, isn’t it?) programme for myself. The result is that I have a day for each room, taking into account I have a bunch of appointments here and there and also need time to rest and do a few other things.
Now that I have clearly seen that it’ll be only a day per room (pro tip: calendars and plannings transform time into space, really useful when you have time blindness to any degree), I’m thinking about what I’ll prioritise in each room.
Deep cleaning, definitely.
Uncluttering, definitely.
The rest varies from room to room. For example, on my balcony I have an old set of shelves that are falling apart. They will go and be replaced by something else. My kitchen shelves are an awful formica brown, I have light-coloured sticky paper to cover them (bought it years ago), that’s going to happen. And maybe put some pretty vinyl on the floor. Etc.
The uncluttering and tidying part had had me thinking a lot about where I put things. One thing I’ve really understood (and that is ADHD-related) is that for me, out of sight really is out of mind. If something is in a cupboard or a drawer that I don’t open regularly, I forget it exists. I have closed spaces in my flat that I haven’t looked in for a year or more. What’s in there? I have no clue, and definitely don’t use what’s in there. So, I tend to leave things “out there” so I don’t forget about them. The result: a lot of clutter.
Over the years, I’ve come up with workarounds. Plastic transparent boxes in my bathroom to store things. Tinned food in my kitchen lives on shelves and not in the cupboard. Labels on my clothes drawers and shelves inside the cupboard. Easy access spaces for certain types of objects I use everyday. I also rely a lot of habits to keep things under control. I need to use labels more. I’m still looking for a nice set of food-shaped fridge magnets that I can use to make visible which perishables are at risk of perishing in the bottom drawers of my fridge.
(If you’re starting to be concerned the title of this blog post was false advertising, don’t worry. We’re getting there.)
I’ve been staring at these two baskets in the middle of my living room for weeks now. They are filled with clutter. I never access them. They are in the middle of my living room. They could be put to good use. What could I store in them?
I friend of mine who moves around quite a bit told me one day she had plastic boxes for various needs or activities. She just grabs the box and throws it into the car. Box for the dog. Box for the week-end. It inspired me. I put together a Box For Respiratory Infections. (I had a lot of practice using and appreciating it this winter, as I went through six viral infections in a row.) What other boxes do I need? A hiking box? A sailing box?
The idea of duplicating key objects had started to make its way into my mind. I bought a second computer charger that lives inside my bag – I never again have to ask myself if I need to take my charger when going to work (or to the chalet, for that matter, or anywhere). I have a second set of “cat gear” that stays at the chalet. Having ready-to-go boxes might involve some duplication.
This is the kind of stuff that has been on my mind lately. And this morning, an idea took form clearly: there is the stuff I use and the stuff I don’t use. (Or don’t use very often, or don’t use nowadays.) And if I look at how things are stored in my flat, the underlying design is not “do I use it or not or how often”, but “what category of thing is this”. All my towels are in the same overflowing cupboard in my bathroom. But I don’t use them all. I rotate through a quarter of them. Only those need to be easily accessible. The space ones can go somewhere else (with a label, hopefully). Or simply go (but that’s another matter).
So, how about I really go all in with this “Living Space As User Interface” thing, and instead of making an inventory of stuff I have, start with what I use and do, and give real, useful, sensible homes to those things, instead of having them hang out in ad hoc spaces?
I have a big collection of plant pots on the top of my bookcase, easily accessible. I don’t pot plants every month. They are there because I didn’t have a place for them and there was space on top of the bookcase.
A lot of things are like that now: organic solutions that were not really thought out, and that became the default.
Boxes. Labels. Activity and frequency-based stuff management.
I’m now thinking about how to tackle this. Where do I start? How do I not get lost in the planning?
Here are some ideas:
in each room, list the activities I do there, and start from that
make an inventory of “storage spaces” and start from those: what would this or that space be good for storing?
go through my calendar and list things I do over a week or month, and start from that
list visible things in each room that I “never” touch
This is suddenly feeling a bit overwhelming. How would you tackle this?
These last weeks I’ve been obsessing over queuing theory. Well, actually, about how queuing theory can help me deal with my hyperactive calendar. Want to read up? link 1, link 2, link 3, link 4. I’ll read them too – when I have time (haha).
Seriously, what I have no understood is that I need to keep at least 20% of “unallocated” time. The queue is in my head and in my to-do list. Get back to such-and-such about having lunch together. Plan this or that activity. Buffer time means flexibility and higher reactivity. Does it mean I will have to do less? Maybe. Or not. Because time is what time is. I’m using it up anyway, whatever I do with it. So: I’ll probably be doing as much, but differently.
Which brings me to the fundamental question of what I want to spend my time doing. What’s important? What gets priority? In this episode of Hidden Brain, there was mention of an exercise in which the subject counted how many times they had done a certain valuable activity, and how many times were left in their lifetime. In this example, it was eating with their parents. Realising there was a finite number of opportunities for this valuable moment helped them prioritise this commitment.
As I was trying to figure out how to do deal with my ever-longer list of interests and activities, I stumbled upon this article (this was before the queuing theory lightbulb) which lead me to a “needs assessment” tool. That was interesting: what are my core needs, and how does the stuff I do fit in fulfilling them? Am I spending a lot of energy on stuff that doesn’t fulfil them? That was good food for thought.
Anyway, I’ve now understood I need to make space in my calendar. At least a “me time” evening per week. (Not that easy when I already have judo on Monday and Friday, and singing on Wednesday.) Also, how about keeping a Saturday a month to deal with domestic affairs? That’s not free time, but it’s a class of activities I should reserve time for. And maybe I should have a week-end a month without any plans? Does being at the chalet count as a plan? (I’m afraid it probably does…)
I’ve been reconnecting with my desire to “design” my living space so it can serve me better. I’ve two weeks set aside for that in October, and enough ideas to keep my busy two whole months. I’ve started doing a little planning so I can adjust my expectations and have a chance of seeing them squeeze into reality.
I have a very hard time with the concrete step of keeping time free in my calendar. Each empty evening, each free week-end day is courted by a long list of candidates who would like to make good use of this time. I struggle. I try to resist. Sometimes I manage.
Example: this week-end, I had a plan with a friend. A two-day plan. It was fun and exciting and we were looking forward to it. Unfortunately we miscommunicated and it fell through (no hard feelings on either side). My initial impulse was to recycle the plan with somebody else. Who would I extend the invitation to? I managed to stop and breathe before sending out messages. I have been over-busy these last weeks, I haven’t cleaned my flat since I got back from holidays, I am like butter stretched over too much bread, as Bilbo Baggins would say.
I decided to wait, digest the disappointment of the canceled plan. Maybe I could still do something Saturday – not a two-day thing, but something on my list of fun activities to do with people? I sent out feelers.
I started thinking about what would be reasonable. Oh, reasonable! Of course, have a quiet week-end at home. I have a big pile of admin tasks screaming at me (I’ve been putting my hands over my ears for the last few weeks), and did I mention how dirty my flat was? Oh, and maybe just having some downtime would be nice.
I realised that one of the reasons I was tempted to organise a “fun activity” to make up for the cancelled one was that I wasn’t certain that I would be able to give myself “off time” if I stayed home. My whole week-end could disappear in tasks like cleaning, laundry, tidying, shopping, doing the dishes, paying bills, getting back to people, ordering stuff, planning the next weeks and my holidays…
I finally managed to go the “quiet week-end” route. The more I thought about it, the more the prospect of being able to clean my flat felt attractive. I made a deal with myself: do my “stuff” in the morning, and take time off in the afternoon. I managed (made good progress on the puzzle you can see – finished it tonight).
It felt really good to have time to tidy things up. It’s nice to be in a place that is at least minimally clean. My conscience is lighter, having knocked off a couple of admin emergencies from my list (there are more). I’m hanging on to this feeling so that when comes the time to decide what I’m doing with my next weeks and week-ends, I remember that this is also something I want to do – not just wandering around mountains, hanging out on the lake, being with people, putting together jigsaw puzzles or reading a book. (And I could go on.)
Layer one: remember “domestic time” and “me time”. Layer two: add in “buffer time”.
This feels stressful. It feels like I won’t be able to do everything I want to do and enjoy doing. But I’m hanging in there and trying to ignore that feeling.
C’est l’histoire d’une file d’attente. Il y a du monde dedans. Certains attendent patiemment, d’autres essaient par tous les moyens de passer devant. Il y a des silencieux et des bruyants. La file est longue, longue, elle s’étire à l’infini. Je n’en vois jamais le bout. Les gens passent à mon guichet, mais rien n’y fait, la file d’attente ne raccourcit pas.
La file d’attente, c’est une métaphore pour mes désirs et obligations, mes projets, mes tâches et mes rêves, mes envies et mes devoirs. Aussi longtemps que je m’en souvienne, aussi loin que remontent mes souvenirs d’en avoir la conscience, cette file d’attente a toujours été interminablement longue. Longue et décourageante. A quoi bon s’activer, puisque je n’en verrai jamais le bout?
Ce qu’il faut retenir: quand on est “occupé/booké” à 80%, il y a déjà une file d’attente. Et ensuite, plus on charge l’agenda ou le programme, plus la file d’attente augmente – de manière exponentielle.
J’ai bien compris ça au travail, où je préserve des moments “sans meetings”. Quand j’étais jeune adulte et chef scoute très (trop) investie, je me souviens aussi que j’avais bloqué dans mon agenda des soirées “je suis prise”, pour m’éviter de me retrouver avec des séances ou des engagements tous les jours de la semaine. Voyez, ça remonte à loin mon histoire avec la surcharge d’activités.
Mais c’est dur, bon sang, de prendre une pause quand la file d’attente s’étire jusqu’à l’horizon. De dire “non, pas là”. De regarder l’agenda pour tenter d’y glisser (au chausse-pied souvent) quelque chose que j’ai envie de faire, et de garder des pages blanches.
Premièrement parce que j’ai besoin de pages blanches, de temps morts. Deuxièmement parce que pour pouvoir gérer un peu la file d’attente, gérer la vie qui arrive, le temps qui ne s’écoule pas à la vitesse prévue, avoir un peu de spontanéité et suivre l’impulsion du moment, il faut de l’espace. Du temps blanc.
Je comprends bien le cercle vicieux de l’agenda surbooké: plus il est booké, plus les choses prennent du temps. Les gens sont énervés d’avoir passé tant de temps dans la file d’attente, et ils sont plus difficiles au guichet. Comme ils savent que la prochaine occasion ne se présentera pas avant un moment (refaire la queue? vous imaginez?) ils en profitent pour tout déballer.
L’article que j’ai lu dit d’ailleurs que dans le monde professionnel, les personnes et ressources importantes (pompiers, médecins des urgences, dirigeants) ne devraient avoir un taux d’occupation de leur temps que de 50 à 60%. En tant que patronne de ma vie, ce serait donc ça que je devrais viser, plutôt que 80% – ou les quasi 100% actuels.
Quarante pour-cent, c’est deux cinquièmes. C’est deux soirs de libre par semaine. C’est presque un jour de week-end sur deux sans projets. J’ai le coeur qui tremblote rien que d’y penser.
It’s never easy to come back after a break. To “start again”, once more. Especially when the break wasn’t intentional.
I never think “oh, I’m going to go a few months without writing or blogging”. Or “I’m going to stop judo for 6 months”. Life happens, and time goes by, and there we are.
As always, the easiest way back is to take the path of least resistance: in my case, when it comes to blogging, writing about coming back.
Hyperactivity tends to fill up calendars and keep one running around. Medication for ADHD is (literally, for some people) life-saving but it doesn’t change who we are: it makes the challenges that come with the condition more manageable.
In my case, I have discovered, with medication, that I have better control on being able to make myself do things. I can plan things for my day and follow the plan. I can make long(ish) term projects without feeling deep despair. I am “able to do” much more easily, and therefore spending much less of my time bogged down by my executive disfunction, less of my time worrying about what is wrong with me or feeling distressed because I don’t understand why certain parts of my operating system seem broken or buggy. As I’ve written a few times, I now feel like I have admin rights to the operating system of my life, and it’s great.
But the flip side is that I still want to do as many things as before. And I’m actually doing more than before. But even with my new-found power to “do”, I cannot do all the things. My wants are too numerous for the time and energy life puts at my disposal.
So I’ve been running a lot, doing cool things, resting too (not quite enough, but decently enough), and not managing to squeeze writing into there.
I have come to understand, over my many years of writing, that I generally write on impulse. An idea goes through my head, I write. Something pisses me off, I write. I think of something helpful for somebody else, I write. I want to share something with others, I write. I’m upset, I write. Now that my impulse control is better, this need to write is not as strong – which is great, because it means that when something annoys me or catches my attention, instead of having to sit down and write about it for an hour or three, I can “stick to the plan” more or less and get my work done or pay my bills. But it’s also not great, because I haven’t yet figured out where and how to firewall writing time and energy in my life. Because I very much still want to write. I still have ideas, there are things I want to say, to share, to rant (diplomatically) about.
To be able to write, I need to feel that I have enough time to do it. So, clearly, one of the keys is having a less busy schedule. Surprise. Nothing new to see here. I’m working on it.
Also: when I sit down because I have some space where I “could” write, the stuff to write is gone from my brain. I remember, many years ago, keeping a list of “to blog” ideas. It completely backfired because they became “tasks” that I never felt like doing. This is also something I’m looking for the keys to, with my new understanding of how my brain works: how to “generate motivation” for a task I want to do, when the motivation is not there. I watched this video on “jumpstarting” a few weeks back and I think there is something in it. Exploring what I can do with these admin rights, you see.
One thing I know I wanted to write about was my “going to sleep” advice, because it’s a question that comes up here and there, and I have a long list of advice, which would be perfect to collect in a blog post.
I want to write about my holidays walking the Dales Way (without getting stuck processing 1500 photos and without waiting so long that it all fades away). I’ve been thinking a lot about how to manage time and tasks (at work and off work), including how queuing theory can maybe help. (Yes, the article is in German, and I actually read it in German: another thing to write about, my experience with working in a majority-German-speaking environment. Lots of thoughts about that.) Perimenopause and HRT is also a topic that is on my radar, as is, of course, a lot of stuff about ADHD. Turning 50. And more, but my brain is drawing blanks right now (I had a very long day on Wednesday and I’m still recovering).
Are you a reformed “impulse writer”? How did you manage the transition? How do you “generate motivation” when faced with a task you want to do – but you’ve let the fire for it die?
Mon retour d’Inde a été (est?) difficile. Aujourd’hui ça va – en fait, depuis une petite semaine, “ça va”. La semaine dernière j’ai galéré, par contre. Et depuis, je réfléchis pas mal, non pas à ce qui fait ou a fait que ça va pas, mais à ce que j’ai fait, ou comment ça se fait, que j’ai réussi à me sortir du fossé où j’étais embourbée.
En fait, à un moment donné, je me suis souvenue que j’avais une boîte à outils (cognitive) pour faire face au type de situation où j’étais coincée. Je l’ai mise en action, et ça a tout de suite été mieux – même si évidemment, globalement, ceci reste une période difficile. C’est un schéma que je connais, à part ça: aller mal et n’avoir plus aucune conscience qu’on sait faire des choses pour aller mieux. La boîte à outil n’existe plus, comme les légumes au fond du bac en bas du frigo. Si je le vois pas, c’est pas là.
J’ai eu une discussion fort enrichissante lors de ma séance en début de semaine à As’trame. Petite parenthèse, cette fondation ne s’adresse pas qu’aux enfants, et en ce qui me concerne je suis enchantée par leur accompagnement. Si je devais résumer cette discussion, pour ce qui nous intéresse ici, elle portait sur l’idée de la fenêtre de tolérance émotionnelle, et sur identifier les choses qui me ressourçaient.
La métaphore de la fenêtre de tolérance émotionnelle (window of tolerance) est intéressante et me permet de mettre des mots sur quelque chose que j’avais de la difficulté à exprimer jusque-là. Ce sentiment de ne pas avoir “d’amortisseurs”, ou de rouler sur les jantes, les pneus usés jusqu’à ne plus être là, et donc de ne pas avoir la capacité à faire faire ou “gérer” les événements un peu contrariants de la vie.
L’idée est la suivante (si vous googlez vous allez trouver ce concept proposé en 2019 à un peu toutes les sauces, y compris pseudoscientifiques; j’ai mis deux liens plus haut qui me semblent pas trop mal): il y a une zone dans laquelle on arrive à réguler correctement ses émotions. C’est la fameuse “fenêtre”. Hors de cette zone, on n’arrive plus, ou pas assez bien, on peut avoir le sentiment que l’émotion prend le dessus et on tombe soit d’un côté “hyperactivation” (crise de colère ou de panique par exemple, “ON”), soit “hypoactivation” (dépression, engluement… “OFF”). La largeur de cette fenêtre peut être variable selon les individus (merci la loterie et les aléas de la vie) et aussi selon les périodes, suivant ce qui nous arrive. J’ai trouvé un article avec des illustrations/schémas un peu parlants.
Donc là, clairement, je suis dans une période où ma fenêtre de tolérance émotionnelle n’est pas très large. Ma tolérance au stress ou aux contrariétés est très limitée. Il suffit de pas grand chose pour que je “dégringole”. Clairement, un deuil, ou la réactivation de celui-ci, ça fait rétrécir la fenêtre. Avec le temps, mais aussi avec certaines activités, elle va tranquillement s’élargir. Mais ce n’est pas un processus linéaire.
La question suivante c’est donc: quelles sont les choses qui, pour moi, permettent d’élargir cette fenêtre? En somme, les choses qui me ressourcent? J’avais toujours eu du mal avec cette question, “qu’est-ce que tu fais pour te ressourcer”, parce que je ne comprenais pas bien ce qu’on entendait concrètement par “se ressourcer”. Maintenant, si on dit “se ressourcer = élargir la fenêtre de tolérance”, ça me parle beaucoup plus. (On pourrait discuter: est-ce élargir la fenêtre, ou revenir dedans quand on en est sorti? et est-ce qu’on y revient de la même façon si on a filé du côté “hypo” ou “hyper”? Laissons ça de côté pour le moment.)
J’ai donc commencé à faire un inventaire de ces activités. L’une d’entre elles, un peu surprenante, c’est de faire un puzzle, par exemple. La semaine passée j’ai eu une impulsion soudaine de démarrer un puzzle, et quelques heures après je me sentais déjà bien mieux. Pourquoi? Que s’est-il passé? Comme je le comprends, j’étais dans un état émotionnel qui n’était pas gérable pour moi. Je ne voulais plus sentir ce que je sentais parce que c’était “trop”, et je n’arrivais pas à en faire quoi que ce soit si ce n’est rester bloquée dans une spirale descendante. En faisant un puzzle, je sors de cet état “figé”, parce que c’est une activité facile pour mon cerveau, qui demande de la concentration mais qui est très rentable niveau gratification: les couleurs, le toucher, et surtout, trouver deux pièces qui vont ensemble! C’est donc une activité qui me demande très peu d’effort à initier, qui est active, gratifiante, et m’aide à prendre de la distance avec mes émotions.
Sinon, clairement, les activités sportives “intenses” comme le judo, le ski, la voile dans certains contextes, ça permet d’une part de me dépenser physiquement (et les émotions… c’est physiologique!) et en faisant une activité qui m’oblige à y consacrer mon attention. Quand je suis en train de combattre au judo, je laisse toutes mes préoccupations du moment au vestiaire. Je n’y pense pas une seconde. En combat, on ne peut pas être distrait: on se fait tourner. Et avec les années (30 ans bientôt) il y a un ancrage qui se fait: personnellement, dès le moment où je me change et où je suis sur les tapis, je suis, par habitude, en “mode judo”. Le ski, comme j’aime skier, vite, c’est similaire. Si je ne suis pas ultra concentrée, je risque la chute. Je suis donc 100% concentrée sur ce que je fais, ma trajectoire, les sensations corporelles, etc.
Marcher en montagne ça le fait aussi, être dehors, dans la nature, avec de grands espaces autour de moi. Un bain chaud, un massage, un hammam, les bains thermaux – plus directement corporel, mais ça le fait. Ecrire, évidemment, et aussi les moments de lien et de partage véritable, où je peux être entendue. Un peu de méditation, une turbo sieste, de la relaxation. Il y en a peut-être d’autres mais maintenant que j’ai compris de quoi on parle, je vais enrichir mon inventaire.
Il y a des activités que j’aime mais qui ne me ressourcent pas, ou pas toujours. Le chant par exemple, ou voir du monde. Les jeux de société, j’adore, mais après je suis épuisée dans la tête. Faire à manger, j’aime mais ça ne me ressource pas. Ça fait quelques années que j’ai mis ensemble que le fait d’aimer quelque chose ne signifie pas qu’on se “ressource” ou qu’on en sort en étant “mieux” après. Avant, je n’avais pas fait ce lien. C’est important.
Aujourd’hui j’ai une journée assez libre devant moi, et je réalise, en contraste avec mes journées tranquilles au Rajasthan, que j’ai du mal à vraiment ralentir, me poser et “débrancher” (mon cerveau des soucis de la vie). Et je me demande pourquoi. Et j’ai une piste. Ici, je n’arrive pas à ne pas avoir en tête la liste interminable des choses que je devrais ou pourrais faire. Il y a la poubelle à vider, un peu de vaisselle à faire, la lessive, le coin du couloir à ranger, la valise à finir de ranger, l’autre coin ici à ranger (en gros tout l’appart est à ranger), faire des choses pour décorer mon lieu de vie et le rendre plus accueillant, chaleureux et agréable, du courrier à ouvrir, des photos à regarder et avec lesquelles jouer (je n’aime plus dire traiter ou trier), quelques soucis sur mon site web à gérer, des vidéos à faire pour Diabète Félin, une pile de documents à compléter, je pourrais sortir faire une promenade, ah oui descendre au bord du lac voir le bateau après tout ce gros temps, faire les courses, planifier les prochaines vacances, regarder ma série, aller au cinema, pourquoi pas, enfin commander les cartes de crédit avec cashback dont m’a parlé mon père, organiser une après-midi jeux de société, réorganiser les armoires de la cuisine, les habits pour la saison froide, acheter ou louer des skis… Ça vous fatigue, tout ça? Eh bien moi aussi.
Donc, même quand j’ai décidé de prendre une journée tranquille pour me relaxer, je n’arrive pas à ne pas “voir” tout ça. Je lutte contre une paralysie du choix, soit je fais des trucs utiles et je me suis pas ressourcée, soit j’essaie de me ressourcer mais je culpabilise de ne pas avoir avancé sur toutes ces choses que j’ai à faire.
Au Rajasthan c’était simple. J’étais en vacances, physiquement loin. Sur le menu, je pouvais: prendre des photos, sortir me balader, m’étendre sur mon lit en écoutant un podcast si j’étais pas trop en forme, regarder mes photos, écrire, attendre le repas suivant…
Je pense qu’il me manque des outils, par là, ou que je n’ai pas encore bien trouvé comment adapteur ceux que j’ai à cette situation. Je sens que c’est à chercher en direction de la restriction – je fais ça quand j’ai une “obligation de productivité” et que je n’arrive pas à démarrer sur quoi que ce soit: au lieu d’essayer encore et encore, je me donne 15 minutes avec timer pour essayer, et si ça ne marche pas, je laisse tomber jusqu’à l’heure suivante (ou la journée suivante, la semaine suivante). Donc là, pour créer un contexte où je me sens plus libre de faire des activités ressourçantes, inventorier/limiter les activités productives que j’ai le droit de faire dans la journée? Je réfléchis à haute voix en écrivant, c’est gentil de me tenir compagnie.
Aujourd’hui par exemple: la lessive et les courses, c’est assez obligatoire que je les fasse. Et les poubelles. Ce week-end il faut que j’ouvre mon courier et probablement que je fasse un peu d’administratif. Les autres choses, même la valise éventrée dans ma chambre à coucher, ça peut attendre. Le bateau, ce serait quand même bien que j’y passe. Samedi je suis au chalet toute la journée pour m’occuper du jardin avec mon frère. Donc je pourrais dire, aujourd’hui je fais la lessive, les courses, les poubelles et je fais un crochet au bateau en allant aux courses. Dimanche, je fais 1 à 2h d’admin et c’est tout. Et le reste du temps, je n’ai pas le droit de faire des choses “productives”. Ça me stresse, l’idée de procéder comme ça, je vous dis pas! C’est pas évident de trouver l’équilibre entre “j’ai besoin de faire des activités qui me ressourcent” et “j’ai besoin de diminuer ma pile de “je devrais” pour me sentir moins stressée et sous pression.
Sur ce, je vais chercher une photo sympa et sans rapport pour illustrer cet article, et aller mettre ma lessive. Puis je vais démarrer un nouveau puzzle. Ah ben voilà: je vais vous mettre en photo le puzzle que j’ai terminé hier, celui qui m’a aidée à sortir de mon trou. Je sais, il manque deux pièces. C’est triste mais ça ne me sort pas de ma fenêtre de tolérance émotionnelle!
I’ve gone back and forth between Switzerland and India a dozen of times now. It’s funny, people think I’m a big traveller because “India”, but actually, aside from a handful of countries in Europe and a few trips to North America, it’s pretty much the only place I’ve been.
Leaving India has always been hard for me, as far as I can remember. In 2000 I had built a life there, I was 25, leaving people I loved and had a real connection to behind, heading back to a life in Switzerland which had gone on without me, where my parents had separated and my heart had finished being broken during my absence.
This time, grief and travel are also on the platter. Grief over my stepmom’s death but also not having the time I was so looking forward to with Aleika. It was a short trip for me, two weeks. I wasn’t in a very good place when I left Switzerland, I did manage to get a breath of fresh air in Rajasthan, but it was too short, and now I’m flung back where I was, struggling to find my balance, unpack my suitcase, reconnect with work and loss.
My stepmom would have liked Rajasthan. But she’s not there to hear about it, and I felt that acutely during my trip. I would have liked to show her things. I think that for me, a large part of the pleasure of travel is sharing it with others. And that went and pressed painfully on my loss.
I don’t like transitions. I never have. They’re always stressful. The added understanding I have about certain specificities of how I function, since diagnosis, have helped me make sense of this. There’s maybe a little personal history in there too, but mainly, I just think that context changes are hard for me. I know it’s often hard for people to understand how I can react and perform well in a crisis (talk about a change in context) but simply taking myself from home-in-my-flat to home-in-the-chalet can be complicated. But that’s how it is. And India-to-Switzerland is definitely a major transition, loaded with history af good-byes with no certainty about the future.
One thing India has maybe also brought me that I struggle to find here is a different pace of life, a different sense of time. In my life here, I find it difficult to slow down. Even when I try to slow down, I’m still running around, still putting myself under a lot of pressure to do a lot of things (desired and less desired). In India, there is more waiting, there is more lateness, there is more unexpected that makes planning complicated (so you do it less), things take more time. At least, that’s what I experience. In India, I get a lot of downtime. Now, is it India or is it holidays? The two are linked, anyway. Leaving India behind when I return from a trip is also leaving behind a certain taste of life that I need more of here, but so often fail to achieve.
My body is slowly drifting back to Switzerland. I didn’t get up too early this morning, and as I write, the clock is ticking and it’s going to be time to get ready for work. I’ll leave these words here, and thank you for reading – and thank this trip to India for reconnecting me to my blogging keyboard again.