Cette fois, il ne s’agit pas de la mienne (on s’est assez étalé là -dessus ces derniers temps !), mais de la vie en général. Je me dois en effet de répondre à Karl sur les hommes, les femmes et les enfants.
Selon Karl :
Il n’y a pas de rôle prédéterminé par le sexe, si ce n’est celui de la reproduction puisqu’elle est vraiment sexuée.
Eh bien justement ! La reproduction se trouve à la base de la différenciation des rôles dans la société. Au risque de me répéter, ce sont les femmes qui portent les enfants durant neuf mois, et cela crée un lien – avant même celui de l’allaitement.
Même s’il pourrait devenir envisageable un jour de remplacer la grossesse par des moyens technologiques, je ne pense pas que cela soit souhaitable – premièrement pour le développement de l’individu, et deuxièmement pour les répercussions sociales que cela pourrait avoir.
Le fait que ce soient les femmes qui donnent naissance aux enfants conditionne une grande partie de leur place dans la société. Et ce n’est que récemment que notre société judéo-chrétienne s’est mise à réclamer à corps et à cris l’égalité.
Je suis consciente de m’avancer sur un terrain glissant, et je ne voudrais pas être mal comprise. Je suis pour un traitement égal de l’homme et de la femme dans la société. Les droits et privilèges de chacun ne devraient pas dépendre de son sexe, pas plus que ne le devrait le montant qui tombe dans la tirelire à la fin du mois. Mais je m’oppose à une tendance qui voudrait rendre identiques les deux sexes. Les femmes et les hommes sont des êtres différents. Et cette différence, toute sociale qu’elle soit, s’ancre en fin de compte dans le biologique. Passé un certain point, on risque de tomber dans l’acharnement thérapeutique.
Quand je dis que le père d’un jeune enfant pourrait techniquement continuer à travailler 70 heures par semaine alors que cela est impossible à sa mère, je veux dire exactement ce que je dis. C’est techniquement possible.
Ce n’est pas du tout souhaitable. Avoir un enfant se fait à deux, et ce n’est pas pour rien – surtout quand on vit dans une société où la famille s’est réduite à son strict minimum. Je pense qu’il faudrait arrêter de parler de “congé paternité” et l’instaurer (mais hélas, je sais bien que c’est plus compliqué que ça). D’ailleurs, si l’on veut être un peu utopique (et je suis une grande utopiste !), un congé paternité obligatoire de même durée que le congé maternité ferait sans doute beaucoup pour l’égalité des sexes à la place de travail.
Quant à l’éducation des enfants et la responsabilité des femmes dans ce domaine, je pense que la situation est bien plus complexe. Premièrement, nous ne sommes pas si libres que ça de reproduire ou non les schémas d’éducation des générations précédentes. Elever un enfant, ce n’est pas “faire” quelque chose, c’est “être”. Et même si je crois profondément à la capacité de l’être humain à changer et évoluer, on ne peut s’affranchir de son histoire.
Deuxièmement, si ce sont certes les mères qui assument la plus grande part de l’éducation des enfants, c’est bien le reflet du regrettable syndrome du “père absent” – que ce soit d’ailleurs physiquement ou affectivement. Assurer à la femme la place que l’on veut dans la société passe beaucoup par l’éducation des pères.
Sur ce, il est temps que je m’envole vers mon cours de philosophie sur le dialogue neurosciences-phénoménologie !
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Euh… Steph… t’es sûre qu’avant d’instaurer un congé paternité, il faudrait pas d’abord instaurer le congé maternité? Enfin… on peut rêver! C’est vrai, quoi, y a pas que les momans qui ont le droit de changer les couches. Tiens, ça me rappelle mes étudiants machos et sexistes qui déclarent tout de go: si elles veulent l’égalité, elles ont qu’à commencer par faire l’armée! Zont rien compris… si ont veut l’égalité des sexes, commençons par la supprimer, l’armée! Mais je m’égare sur un autre terrain… Et avant de commencer l’éducation des pères, il me semble que de déjà commencer par éduquer un brin les hommes, cette bande de mufles ambulants, ne seraient pas un luxe…
héhé. t’as raison. c’est vrai que le congé maternité, il n’y a pas encore vraiment de quoi en parler…