Escapade au Tessin [en]

J’ai aimé Bellinzone, et j’ai aimé aussi le reste de mon week-end prolongé au Tessin. J’ai réalisé encore une fois que dès que je suis quelque part, j’ai envie d’y rester, de revenir, d’explorer plus. Ma tête se remplit avec un milliard de projets pour là où je suis en cet instant. C’est un peu frustrant… mais c’est comme ça qu’elle marche, ma tête.

Alors en plus du millier de photos (encore à trier évidemment) que j’ai prises durant ces trois-quatre jours, quelques notes sur ce que j’ai vu, testé, expérimenté, et fait.

Un peu sur un coup de tête, je me suis dit que ce serait sympa de rallier Locarno à vélo depuis Bellinzone. A la gare de Bellinzone, j’ai pu louer un vélo à la journée, avec un panier assez gros pour y mettre mon bagage (je n’avais pas prévu le vélo, donc je n’avais pas fait particulièrement attention à voyager léger, mais c’est allé). J’ai pris un vélo pas électrique, pour avoir le panier, et aussi, c’est plutôt plat. 38.-, avec dépôt du vélo à Locarno.

Franchement, je n’imaginais pas que ce serait aussi facile, et je garde en tête de tester à d’autres occasions la combinaison train + vélo de location. Pour un VAE il m’en aurait coûté plutôt 70.-, je crois, et 10 pour le déposer ailleurs qu’au lieu de location. Je ne suis pas sûre que c’est possible dans toutes les gares.

Avant d’enfourcher mon vélo sans moteur, j’ai passé la matinée à aller voir les forteresses de Bellinzone. Je n’ai pas eu le temps d’aller partout, et je n’ai pas payé pour visiter non plus. Ce serait à refaire, en prévoyant une journée entière pour bien prendre le temps sur chaque site et aller à l’intérieur.

J’ai réalisé que ce n’était pas tant la somme d’argent à payer qui me retenait mais le fait de devoir gérer la logistique de payer. (Et aussi, quand même, d’avoir le temps de “profiter” si on a payé une entrée.) Mais si l’argent avait été magiquement prélevé sur mon compte en banque en passant la porte, j’aurais peut-être été.

Arrivée à Locarno avec 20km de vélo dans les pattes, j’étais quand même contente de prendre ma douche! J’avais pris un chambre pas très chère et un peu à la der dans un hôtel sur la Piazza Grande. Petite chambre spartiate et propre, je n’avais pas besoin de plus, mais qui sentait la cendre froide… ça c’était bof. C’était dans une belle vieille maison, avec salle de bain et WC séparés, mis en pratique, la chambre et les deux salles d’eau donnaient sur une sorte de grand hall semi-ouvert aménagé en coin “canapé-salon”. C’était presque comme si j’avais une suite (pas tout à fait privative), avec les WC d’un côté, la salle de bains de l’autre, aussi grande que la chambre. Pas si mal en fait, et l’accueil au check-in était sympa. Heureusement la chambre donnait sur une ruelle à côté de la place, donc je n’ai pas été gênée par la terrasse du bistrot dessous. A noter le simple vitrage et le chauffage d’appoint, possible qu’il ne fasse pas très chaud quand il fait froid dehors, ce qui était loin d’être le cas en ce week-end estival de mi-avril!

J’ai clairement moins flashé sur Locarno que sur Bellinzone, mais j’ai réalisé le jour de mon départ que j’avais complètement passé à côté de la vieille ville, donc il va falloir lui redonner sa chance.

Le samedi, je suis allée faire une petite randonnée dans le Valle Verzasca, le truc classique, montée en bus jusqu’à Sonogno et descente à pieds jusqu’à Lavertezzo. C’est vraiment très beau. Sonogno est le dernier village au fond de la vallée, à plus d’une heur de la plaine, et à partir de là, on voit des panneaux de randonnées de 6h, 8h, 10h… Et même visiblement un tour de 4 jours de cabane en cabane. Bref, ça donne vraiment l’impression que la montagne ne fait là que commencer, et qu’il y a un monde à explorer!

La descente le long de la rivière est facile et variée, j’ai eu la surprise d’y croiser des genêts, pas du tout le genre de végétation dont j’ai l’habitude en montagne.

Après des mois d’inactivité physique pour cause de diverses maladies et blessures, j’étais assez satisfaite du fonctionnement de mes jambes ce jour-là.

Le lendemain, j’ai pris le bateau pour aller visiter les Isole di Brissago et leur jardin botanique. J’ai commencé par me faire rembarrer alors que j’essayais de monter dans un bateau italien avec mon AG, mais une fois dans le bon bateau, j’ai pu profiter d’un petit zig-zag entre les ports du Lac Majeur avant d’arriver sur l’île.

J’ai adoré, vraiment. Il faudrait revenir une fois quand plus de choses sont en fleurs, mais c’était déjà bien beau.

Je suis restée scotchée devant l’étang abritant tortues et grenouilles en rut.

Là aussi, c’est bien de prévoir la journée pour pouvoir prendre son temps.

Il y a des plages et divers coin pique-nique si on ne veut pas manger au restau de l’île (j’ai réservé sitôt arrivée et j’ai bien fait, sinon je serais restée sur ma faim, littéralement).

La surprise de cette journée lacustre, c’était Ascona.

On m’avait dit que c’était joli, mais alors là! Un vrai coup de coeur. Les quais, les platanes énormes, les maisons colorées, les petites ruelles, les glycines partout… Je me dis que la prochaine fois, je prends une chambre là plutôt qu’à Locarno (c’est 20 minutes de bus jusqu’à Locarno). Ou a Tenero, de l’autre côté de Locarno, dont j’ai passé le bord du lac en arrivant à vélo, et qui semblait vraiment très joli.

Il a fallu manger, bien évidemment. J’ai testé le Grottino Ticinese, sans réservation – j’ai eu de la chance, on m’a trouvé une petite place, mais il aurait fallu réserver. L’accueil et le service étaient super sympa, le cadre super sympa, polenta très bonne mais un peu déçue par le rôti de veau. Mais je reviendrai.

Ensuite, j’ai quand même pris une pizza (10% de rabais) au restau de l’hôtel où je logeais: pizza et soupe OK, mais service désincarné et robotique. En passant, le buffet de petit déjeuner de l’hôtel ne valait vraiment pas le coup, autant s’acheter un truc à la coop d’à côté (ce que je ferai si j’y reloge une fois, ce qui est possible, car bien situé et si tout ce qu’on veut c’est dormir et laisser ses bagages ça fait très bien l’affaire).

Ma première soirée à Bellinzone, j’avais mangé à la Croce Federale sur recommandation d’un collègue: très bon risotto aux asperges et service sympa!

Pour mon lunch sur l’île de Brissago, j’avais donc réservé une table dès mon arrivée. Le serveur était vraiment très sympa, m’avait donné une super table sur la terrasse face à l’eau.

Cadre vraiment chouette. Par contre le fritto misto que j’ai commandé ne cassait rien (clairement j’aime la truite saumonée, mais les deux autres poissons blancs m’ont laissée de marbre). Frites un peu bof, thé froid maison qui ne m’a pas fait danser les papilles. La prochaine fois je prends un burger. Franchement top pour l’emplacement et le service. Mais pour un truc gastronomique il faudra repasser. C’est dommage parce que vu le cadre il y aurait de quoi!

Je suis donc rentrée du Tessin avec la ferme intention d’y revenir. Quand, comment, avec qui, pour y faire quoi précisément? A déterminer.

J’aime Bellinzone [fr]

Bellinzone et moi, on ne se connaît que depuis quelques heures, mais je l’aime déjà. J’aime ses rues larges et plates, le pan de montagne tellement raide qui rejoint ce plat, les couleurs des bâtiments d’âges divers mais toujours soignés et harmonieusement coordonnés, les magasins et les terrasses, les arbres et les palmiers qui font penser aux vacances, l’odeur des plantes le soir.

J’aime l’excellent repas pris dans le restaurant recommandé par mon collègue, le parfum de l’homme de la table d’à côté qui parlait un allemand compréhensible, à me donner l’illusion qu’un jour je pourrai enfin suivre des conversations dans cette langue qui me donne tant de fil à retordre au quotidien. J’aime les petits cours d’eau qui ne semblent presque pas avoir leur place dans une ville, le sentier rouge et blanc sur lequel j’ai posé mes souliers de marche pour digérer le tiramisu maison auquel je n’ai pas résisté. J’aime ses chats et ses châteaux. L’atmosphère calme d’un jeudi en début de soirée. J’aime l’allure de cette ville qui ressemble à ce que doit être une ville, cette ville où malgré mes quatre heures de sommeil et ma longue journée de travail je me sens détendue et sereine.

J’aime Bellinzone, même si j’ai toujours envie de dire “Barcelone” quand j’ouvre la bouche pour prononcer son nom. Un moment d’hésitation, à chaque fois. Mais c’est dire combien cette ville ne faisait pas partie de mon monde jusqu’à ce que j’y mette les pieds tout à l’heure en sortant du train. Je n’avais aucune idée à quoi m’attendre. Rien.

Je réalise que j’ai très peu d’imaginaire des lieux où je ne suis pas allée. C’est peut-être pour ça que j’ai relativement peu d’envies de voyager, d’aller dans des endroits que je ne connais pas. C’est pas que ça me rebute, mais plutôt que je suis incapable de me projeter, puisque dans mon esprit il n’y a aucun contenu rattaché à un nom.

Une fois sur place, toutefois, tout bascule. Je veux y revenir, alors que je suis à peine arrivée. Je veux y rester plus longtemps, une myriade de petits projets prennent forme dans ma tête, comme des bulles de savon dans un bain moussant en train de couler. Je pourrai remplir une vie avec Bellinzone, je me dis.

C’est marrant, parce qu’il y a peu de temps, j’expliquais à quel point je trouvais difficile de dire si “j’aimais” une ville. Est-ce que j’aime Paris? Londres? Genève? Vevey? Quand la ville est grande, déjà, on n’a pu en voir qu’une infime partie, et du fait la question est mal posée.

Et là, subitement, à peine quelques heures après mon arrivée dans une ville inconnue, je le sens: j’aime cette ville.

Je l’aime aussi parce que c’est le début de trois jours de vacances dont j’ai bien besoin. Parce que le risotto aux asperges était délicieux. Parce que j’ai pu, sur un coup de tête, décider de louer un vélo pour pédaler jusqu’à Locarno, demain, au lieu de prendre le train. Parce que les rues n’étaient pas trop pleines et pas trop désertes. Peut-être qu’à un autre moment ça n’aurait pas été le cas. Il y a une certaine contingence à ce qui fait aimer un lieu. Il fait chaud et beau et c’est presque l’été aujourd’hui. J’aurais pu être ailleurs pour profiter de ça.

J’ai aimé pouvoir grimper, grimper, en faisant un petit crochet en rentrant de mon repas, petit crochet d’une bonne heure au final, pour voir jusqu’où je pouvais aller sur ce pan de montagne auquel s’accrochent des maisons modernes de riches mais aussi des vieux bâtiments qui sont là sans rien demander à personne. J’ai aimé pouvoir transpirer et m’essouffler correctement pour la première fois depuis des mois, des mois de maladie, de blessures, d’absence de sport. J’ai aimé la douche que j’ai prise en rentrant dans ma chambre d’hôtel.

Tout ça me fait aimer Bellinzone. J’y reviendrai.

Leaving India Again [en]

I’ve gone back and forth between Switzerland and India a dozen of times now. It’s funny, people think I’m a big traveller because “India”, but actually, aside from a handful of countries in Europe and a few trips to North America, it’s pretty much the only place I’ve been.

Leaving India has always been hard for me, as far as I can remember. In 2000 I had built a life there, I was 25, leaving people I loved and had a real connection to behind, heading back to a life in Switzerland which had gone on without me, where my parents had separated and my heart had finished being broken during my absence.

I’ve been going through some of my old posts to see what I’ve written about this in the past. It’s funny (and unsettling) to see how some of my memories from 20 years ago have warped. I can imagine as years go on, I’ll be happier and happier to have this written account of bits and pieces of my life. This is from 2004, my second trip back, and so is this post. (I’d forgotten how “dramatic” my journey home in 2001 had been.) In 2004, I was obviously planning to come back as soon as I could, but it would be 7 long years before that happened. 2011 was particularly difficult as Bagha had died shortly before my trip. 2012 had me writing about it again. And so on.

This time, grief and travel are also on the platter. Grief over my stepmom’s death but also not having the time I was so looking forward to with Aleika. It was a short trip for me, two weeks. I wasn’t in a very good place when I left Switzerland, I did manage to get a breath of fresh air in Rajasthan, but it was too short, and now I’m flung back where I was, struggling to find my balance, unpack my suitcase, reconnect with work and loss.

My stepmom would have liked Rajasthan. But she’s not there to hear about it, and I felt that acutely during my trip. I would have liked to show her things. I think that for me, a large part of the pleasure of travel is sharing it with others. And that went and pressed painfully on my loss.

I don’t like transitions. I never have. They’re always stressful. The added understanding I have about certain specificities of how I function, since diagnosis, have helped me make sense of this. There’s maybe a little personal history in there too, but mainly, I just think that context changes are hard for me. I know it’s often hard for people to understand how I can react and perform well in a crisis (talk about a change in context) but simply taking myself from home-in-my-flat to home-in-the-chalet can be complicated. But that’s how it is. And India-to-Switzerland is definitely a major transition, loaded with history af good-byes with no certainty about the future.

One thing India has maybe also brought me that I struggle to find here is a different pace of life, a different sense of time. In my life here, I find it difficult to slow down. Even when I try to slow down, I’m still running around, still putting myself under a lot of pressure to do a lot of things (desired and less desired). In India, there is more waiting, there is more lateness, there is more unexpected that makes planning complicated (so you do it less), things take more time. At least, that’s what I experience. In India, I get a lot of downtime. Now, is it India or is it holidays? The two are linked, anyway. Leaving India behind when I return from a trip is also leaving behind a certain taste of life that I need more of here, but so often fail to achieve.

My body is slowly drifting back to Switzerland. I didn’t get up too early this morning, and as I write, the clock is ticking and it’s going to be time to get ready for work. I’ll leave these words here, and thank you for reading – and thank this trip to India for reconnecting me to my blogging keyboard again.

La fin en vue [en]

On sait tous comment c’est. Le début des vacances, les jours s’étirent et le temps ralentit. Et soudain, on se retrouve presque à la veille de rentrer, un peu désorienté et dépaysé, à se demander si le monde normal de “à la maison” existe vraiment.

Demain, je rentre à Sonipat. Une nuit et un jour là-bas, puis direction Delhi pour prendre mon avion au milieu de la nuit, très tôt dimanche matin. Cela fait bien une semaine que je ne sais plus quel jour on est. On est jeudi, mais ça ne veut plus rien dire.

Juliette Armanet chante “c’est la fin” en boucle dans ma tête. Je pense à toutes les choses que je n’aurais pas faites durant mon séjour, tous ces possibles qui ne se sont pas réalisés, je m’exerce à “lâcher”. Des choses que je pensais ramener, bijoux, tissus, et autres peut-être, pour lesquels il me semble maintenant déraisonnable de fournir l’effort, au risque de regretter plus tard, de me dire “j’étais là, j’aurais quand même dû profiter”. Les habits que je voulais acheter avant-hier (ou était-ce hier?) et que j’ai remis au rayon car les cabines d’essayage n’avaient pas de lumière (nuit noire) et que ma capacité à communiquer avec le personnel du magasin n’a pas suffi à les faire marcher, ou apparaître, et après avoir attendu et attendu j’ai cru comprendre qu’à midi il y aurait la lumière, et je n’allais pas attendre là une heure dans ce magasin-fournaise alors que mon idée initiale était de rentrer dans le magasin, trouver 2-3 trucs, essayer, acheter, rentrer. J’accepte relativement bien tout ça.

Mais c’est la fin. Je ne l’ai pas vu venir. On est jeudi soir, dimanche matin je suis de retour à Lausanne, quelques heures de décalage horaire perdues en l’air entre Delhi et Zurich.

Me suis-je assez reposée? Ai-je assez récupéré? Y a-t-il un bilan à ces vacances qui ont démarré par un changement d’aiguillage assez brutal? Ai-je fait ce qu’il fallait? Vais-je revenir dans ce coin du monde un jour, ou est-ce que je quitte à tout jamais le Rajasthan, cette ville, ces gens? Vais-je réussir à ramener dans ma vie en Suisse un peu de ralentissement, de sérénité, d’équilibre? Non pas que j’idéalise mon temps ici, je ne veux pas croire ou faire croire que j’ai trouvé la paix et la sérénité ou un rythme de vie que je pense transposable en Suisse dans une vie professionnelle active, mais j’ai pu reprendre contact avec un certain goût du temps qui passe, du faire, de l’être, qui m’ont un peu manqué ces dernières années dans ma vie, et je rentre avec l’espoir de réussir à me servir un peu dans cette petite boîte à épices indienne que représente cette dizaine de jours à Nawalgarh, et aussi la crainte d’échouer complètement à cela.

Les phrases longues c’est pour vous montrer comment c’est dans ma tête.

J’ai peur d’arriver à la fin, alors que je suis déjà sur le seuil. La fin, comme la fin de la vie, c’est clore, c’est dire adieu à tous les potentiels, à tous les possibles. Quand on meurt, la somme de notre vie est faite. Elle est entière. Elle est comme elle est, ou plutôt a été. Il n’y a plus de marge de manoeuvre pour changer, pour être autre chose, faire autre chose, surprendre ou se surprendre, décevoir ou être déçu.

Loin de moi l’idée de mettre sur le même plan deux semaines de vacances et une vie qui s’achève, mais le mécanisme de clôture est là aussi. Tant que les vacances sont encore en cours, leur sens n’est pas complet. Elles peuvent encore apporter ceci ou cela, donner l’opportunité de faire, d’observer ou d’accomplir – de mettre du sens dans cette parenthèse au milieu de la vie ordinaire. Une fois que c’est fini, une fois dans l’avion du retour, l’histoire est écrite, la pièce est jouée, ce qui est fait est fait et ce qui n’est pas fait n’est pas fait. On peut tirer un bilan. On n’est plus dedans, on est dehors, à chercher à faire sens, peut-être, mais ça ce n’est plus du vivre, c’est de l’analyse, du commentaire, de l’interprétation, du discours sur. Un voyage qui se termine, c’est un espace qui se ferme. Un délai avant lequel il reste encore un peu de temps pour quelque chose, qui réveille désagréablement en moi ce sentiment d’urgence de vivre dont je parlais hier.

Comment faire, pour vivre ce jour qui vient comme s’il pouvait être suivi de tant d’autres, alors que je sais pertinemment que c’est le dernier? Aujourd’hui, alors que j’étais couchée sous mon ventilateur entre un repas et une sieste, j’écoutais un épisode du podcast The Pulse: How We Talk About Death. Il y a une histoire qui me prend à rebrousse-poil, mais qui me fascine aussi, parce que ça va tellement à l’encontre de mes croyances sur le monde que je me demande si je ne suis pas en train de rater quelque chose. Ce couple, dont l’un des deux est HIV+, qui se rencontrent dans les années 90, et vivent ensemble 30 ans sans jamais avoir les fameuses discussions sur la mort qui est à l’horizon, restant sciemment dans le déni en quelque sorte, et malgré les alertes, les hospitalisations, les “ça n’a pas passé loin”, continuent à vivre comme si cette épée de Damoclès n’était pas là – une formule qui leur a fort bien réussi, semble-t-il.

Alors, en continuant avec mon parallèle douteux entre les vacances et la vie, la fin du voyage et la mort, est-ce que j’arrive à vivre demain matin comme si je ne rentrais pas? A ne pas voir ce mur dans le temps devant moi, à me balader en ville comme si je pouvais y revenir demain? Est-ce souhaitable? Qu’est-ce qui me retient?

Je ne sais pas.

Projets rando 2024 [en]

Depuis l’année dernière je fais des projets. J’organise les choses que j’aime faire. J’ai une liste des randonnées que je souhaite faire, et je bloque des dates dans mon agenda pour ça. Banal? Nouveau pour moi.

Et là, on va un cran plus loin, parce qu’avec un emploi stable, je peux même planifier mes vacances!

L’ascension du Kilimandjaro, ça peut faire rêver, mais comme je suis pas prête je vais me contenter de faire le Tour du Mont Blanc. Avec une copine, on s’est dit un peu comme ça “allez, en 2025!” Défi lancé. (Si ça te fait rêver dis-moi, on s’est dit qu’on pouvait y aller à 4-5 si on avait des copains-copines qui voulaient se joindre à l’aventure.)

Actuellement, je fais des randonnées sur une journée, avec pas trop de dénivelé (1000m c’est déjà “pas mal” pour moi). Les deux cabanes que j’avais prévues cette année sont malheureusement tombées à l’eau pour des raisons indépendantes de la volonté de tous les acteurs impliqués: La cabane de Plan Névé (objectif Col des Chamois, dont le nom me fait rêver depuis des années) et la cabane des Marindes (Vanil Noir). La fin de saison approche, donc il va falloir réagender ça pour 2024. Parce qu’en 2024, il faudra effectivement que je m’habitue à aligner des jours.

Projets, donc:

…En plus de mes envies déjà en place d’aller voir un max de glaciers tant qu’ils sont encore là, de mettre le pied sur des chemins blanc-bleu, et de profiter des occasions qui se présentent spontanément à droite et à gauche. Il va falloir réserver des plages dans le calendrier.

Cette année je me suis remise à la via ferrata. Enfin remise… j’en avais faite une, il y a quinze ans. J’avais adoré. Quand l’occasion s’est présentée cette année, je n’ai pas hésité! L’année prochaine, j’achète le matériel et je continue sur ma lancée.

Un autre projet pour 2024 c’est d’aller faire le Dales Way (récit et photos pour rêver). C’est une randonnée “douce” d’une semaine environ dans le nord de l’Angleterre, là où j’ai mes racines britanniques. C’est magnifique. J’avais envie d’aller cette année mais j’ai finalement changé de plan. Et là, je me dis que ce sera une bonne façon de marquer mon demi-siècle (si, si, amis et famille: save the date du dimanche 7.7.2024, je vais faire “un truc”), et d’aller faire ça la deuxième ou (plutôt) troisième semaine de juillet.

Et vous, vos plans rando, c’est quoi? Ou si c’est pas la rando, votre truc en plain air dans la nature, c’est quoi?

Mastercard Visa [en]

Pro tip: if you’re booking flights online, make sure using your Mastercard doesn’t cost you an extra 50 for your flight ticket price.

It happened to me earlier this morning as I was booking a flight. I went on Kayak, found a flight I liked, clicked the link that sent me over to eDreams to book it. By the time I was ready to buy, the price had silently hopped up 50 CHF. I tried other sites. I tried the airline site directly. I couldn’t find the flight at the price Kayak advertised.

I made a last-ditch effort to book the flight, starting over from Kayak and keeping an eye on the price. I saw it had jumped as I filled in my credit card details. I looked closer. I saw a discreet notice advertising “best price using Visa credit”. Switched my Mastercard for my Visa. Bingo.

Arc-en-ciel, ICC, kitesurf [fr]

[en] In Torrevieja. Saw the most impressive rainbow I've ever seen (only iPhone photos, sorry). About to start my Day Skipper course, and interested in taking up kitesurfing.

Bon, article bateau, je sais, mais avant-hier, je crois bien que j’ai vu le plus bel arc-en-ciel de ma vie. 180° d’arc, double arc tout le long, luminosité magnifique, indigo visible. J’avais bien entendu laissé mon bon appareil de photo au bateau, alors je n’ai que des photos-iPhone.

Torrevieja After The Storm 4

Torrevieja After The Storm 2 Torrevieja After The Storm 3

Après l’orage, il fait beau ici à Torrevieja. Environ 20°C dehors (plus au soleil), nuits fraîches, bateau qui tangue juste ce qu’il faut. Demain, je commence mon cours de voile de 5 jours (Day Skipper) à la fin duquel j’aurai mon ICC. Le ICC est le papier qui est généralement demandé pour naviguer en mer dans les eaux territoriales. (Après, il y a ce qu’on est capable de faire, et c’est une autre histoire.)

Déjà en octobre dernier, j’avais remarqué de nombreux kitesurfs dans les parages. Le kitesurf, ça me fait toujours penser à Loïc, avide kitesurfeur. Je me souviens d’ailleurs d’une époque où une photo de lui faisant du kitesurf illustrait son blog (ou son compte Facebook? son blog, je crois).

Bref, ça me fait extrêmement envie, et je vais profiter de ces prochains jours pour me renseigner. Je suis sûre qu’il doit être possible de prendre des cours de kitesurf pour les jours où il y a tellement de vent qu’on n’a pas vraiment envie de naviguer!

Random Notes About My 2012-2013 India Trip [en]

A few random notes about my Indian trip, which I was sure I had published, but just found sitting in my MarsEdit drafts.

Health-wise, it was “interesting”. It started off with itchy knees that I carelessly brought from Switzerland. A nice dermatologist near Pune University helped me get rid of it (cream, antihistaminics, and even anti-scabies stuff — it was my big fear). In Kerala, I awoke after a first night of sleep to tons of little itchy bites on my forearm. Bed bugs? Fear, yes, but it seems not: thorough examination and repeat nights with no incident thankfully ruled that out. The bites disappeared, but I’m still curious what caused them.

In Mysore, I carelessly dropped a hearing aid — which promptly died. With three weeks of holiday left to go, it was worth thinking up a solution to get it fixed before my return to Switzerland. I ended up testing Fedex in India for you. There is an office in Mysore, and I’m happy to say it was quite painless: 2800 INR, an announced shipping time of 4 days which they managed to keep. My audiologist was able to change the 70 CHF piece that needed it and send the hearing aid right back again. 140 CHF of shipping! I’m not sure how many days they promised him, but the package took longer to reach me in Kolkata than on the way out. Looking at the tracking data for both packages shows that some parts of the shipping process in India are still big black holes. 48 hours at Delhi airport? Heck. Probably lying in a pile somewhere while people had tea (yeah, I’m probably unfair).

Anyway, the package did reach me and I was very happy to have both ears again for the end of my stay. So, success.

Around the time of my arrival in Kolkata, one of my teeth started reacting really painfully to cold and hot. I’ve always had sensitive teeth (to cold), but this was beyond anything. It got worse and worse, to the extent that I just didn’t want to drink anymore. I needed a dentist. Knowing I have a bunch of 15-to-20-years-old fillings that will at some point need replacing, I figured that if I found a good dentist, I might as well do the work in India. Which I did. A two-session root canal treatment on a molar cost me about a tenth of the price it would have in Switzerland. The dentist in question did part of his training in the UK and worked with Somak and Aleika’s dentist in Birmingham, who recommended him and sent their files there. So, there we go. My first root canal, in Kolkata. The result is magical, I can tell you: no more pain. I think that tooth had been hurting me for a very long time, actually, but I didn’t really notice it until it got really bad.

Aside from the medical stuff, I experimented properly with radio-rickshaws in Pune — Autowale.in. After a couple of successful trips, I booked an auto to bring my parents back after New Year’s Eve party. That was a disaster. Whereas for my previous bookings I had received a call from the driver about an hour before to check the pick-up point, this time around we hadn’t heard anything 30 minutes before. We called. The driver said it would take him at least 90 minutes to get there as his auto had broken down. We called the booking centre to ask them to find a replacement, and we were told that there were no available cars and that we had to “find an alternative”. Try finding an alternative in the university campus around 1am on January first. Well, the Shindes made a bunch of calls, and the son of a neighbor left his party to drive my parents back to their hotel. In the meantime, I left a pretty upset note on Autowale’s Facebook wall. We were really pissed off. The happy ending to this story is that the incident did finally get internal attention at Autowale — they asked me for details and I got an e-mail apology from the CEO, saying this was indeed completely unacceptable and that they needed to find a solution so this kind of situation didn’t happen again. Well, I’m willing to give them another chance next time I’m in Pune. But they better not mess up again: when you book a radio auto it’s usually specifically because you know it will be very difficult to find a ride. Leaving you stranded is just disastrous!

In the “new things” department we also did quite a lot of “day trip with car” outings. Most of them good experiences, some of them a tiny bit sour when it came to payment. No huge disasters, though. Two memorable rides were those to and from Mysore. We took a car from Kannur to Mysore, through the mountains and the national park. Crap road but beautiful scenery. And then, from Mysore to Bangalore, that was more memorable in the “dreadful” category. One of my family members was sick (first part of the trip went OK, but by the time we reached Bangalore we were stopping the car every 10-15 minutes). We got stuck half an hour (thankfully not more) on Mysore road because a car had hit a school girl and killed her, we were told. (I saw an ambulance go by after, though, so I like to think that maybe she did make it after all.)

Indian roads are deadly. Those close shaves we sometimes admire are sometimes too close and end up shaving off a life. I think I had looked up number last year: something like 100’000 deaths per year on Indian roads. 4000 in Pune alone. (Check those numbers somewhere if you’re going to use them.) To compare, Switzerland (roughly the population of Pune): 350-400 a year. In Kolkata I saw quite a few ambulances go by (Akirno’s school is near a hospital). People don’t even make way for them — or worse, they cut them off. Last year when I was stuck in Bangalore traffic to go and take my bus to Kerala, there was an ambulance stuck with us. If you need an ambulance to get you fast to the hospital to stay alive, you’re probably dead. You’d better not need one.

In Kolkata we had a car with a driver at our disposal. I have to say it makes a world of difference when it comes to going out and getting stuff done. Having to find taxis and rickshaws is stressful, even when you’ve become used to it. Don’t get any grand visions about the car and driver though. Boot bashed in, screaming belt, and over the last days we had to push it to start it quite a few times. This did result in a change of cars, however.

In addition to Loki the annoying puppy, I got to meet Coco, the baby African Grey parrot. My first bird contact, really! Let me just say that bird feet are warm (was sure they were cold, silly me), and that I had a great time interacting with Coco and getting to know him. Birds are not boring at all and need a lot of attention! I was there for his first flight across the room — took us all by surprise, him too, probably.

To wrap up I’ll leave you with this article that appeared in Metro during my stay, about Presidency University and some of the infrastructure problems there. Sadly Somak forgot to tell the journalist about the giant rat that fell from the ceiling onto the instrument the students had spent a good long time calibrating so they could run their experiment, or the guy who was sitting hunched up on his chair in his office the first day he met him, because there was 10cm of water on the floor.

Back Home [en]

[fr] Rentrée. Choses familières.

  • two cats, both happy to see me
  • a snack of crispy bread, cheese, and spanish ham
  • familiar things
  • a hot bath, “unlimited” hot water
  • the winter air smells nice and fresh
  • my luggage is unpacked
  • a couple of pansies I planted this autumn are still flowering
  • my indoor plants all survived
  • I have a valid British passport again
  • no dust, no noise
  • a stable internet connection
  • drinking tap water
  • my bed

Enjoying Bangalore [en]

This year, I spent just two and a half days in Bangalore, at Anita’s. And this year, unlike two years ago, I was ready for the way in which Bangalore is different from the India I’m used to (understand: Pune in 99-00 ;-)).

Prestige Shantiniketan, Bangalore 1

Prestige Shantiniketan, Bangalore 7

I enjoyed staying in a modern housing complex which is pretty much a self-sustaining village (coffee shop, pharmacy, swimming pool, tennis courts and probably many other things), eating in nice restaurants (pizza and delicious lettuce, at Chez Mariannick, vietnamese food, at Phobidden Fruit), going to the cinema (Life if Pi with totally scratched 3D glasses you had to hand back before the credits finished rolling), the huge mall, even though we didn’t do any shopping (complete with bomb-check of the car as we entered the parking), having a driver to take us to the girls’ karaoke night out at Opus — and more importantly, back.

The mall

Cinema security in Bangalore

I had a little “hero moment” at Opus. The menu cards there are a piece of paper surrounding a candle, like what we would call a “photophore” in French. One of the women of the table below us (we were sitting at the floor tables) was leaning against the empty take next to ours. She didn’t notice that she was also leaning against the menu card and candle.

I smelled something burning, burning hair actually, looked around, and saw the menu card had caught fire just behind her. I move it away, and saw there was a patch of burning hair on the side of her neck — flames and all, maybe the surface of half a hand. I swatted it repeatedly with my hand — hitting her, in fact — and the put out the flames.

I think it took her a little while to figure out what had happened (from her point of view, somebody was suddenly hitting her quite hard on the neck) — but she thanked me profusely afterwards, of course.

Being in Bangalore also gave me a chance to see Ranjita’s beautiful pottery, after meeting her for the first time in Goa a few weeks ago. Check out the My Artitude India Facebook page if you like her stuff. She’s very talented and there is a lot of demand for her pottery.

Ranjeeta's beautiful pottery 1

Ranjeeta's beautiful pottery 2

I definitely plan on visiting her in Pondicherry next time I come to India.

At Anita’s also were of course Kitkit and Tikki — first cat in my lap for weeks. I miss my cats!

Kitkit 2

Tikki 2

It was nice seeing you, Bangalore. I’ll be back for longer next time I have a chance.