Lien perçu entre alimentation et santé
Je croise rĂ©guliĂšrement parmi mes connaissances des personnes qui se posent des questions sur la “meilleure” alimentation Ă donner Ă leur animal de compagnie. En effet, il y a cette idĂ©e ambiante que l’alimentation c’est crucial. Avec la “bonne” alimentation on pourrait prĂ©venir des maladies et mĂȘme en guĂ©rir, et la “mauvaise” aurait des consĂ©quences dĂ©sastreuses sur la santĂ©. Pour nous humains aussi, d’ailleurs, ces idĂ©es ont la vie dure. On est entourĂ©s d’injonctions “mange comme ci, pas comme ça, Ă©vite ça, essaie ci tu verras” qui nous mĂšnent Ă penser qu’il y a une bonne façon de faire. Et quand on a des soucis de santĂ©, trĂšs souvent on entendra des conseils touchant Ă notre rĂ©gime.
Pourquoi cette obsession sur l’alimentaire, une sorte “d’orthorexie” collective, Ă la limite? Je pense, perso, que c’est parce que l’alimentation est quelque chose de visible, concret, et sur lequel on a du contrĂŽle. Face Ă un problĂšme, notre cerveau biaise dans la direction de rĂ©ponses simples (simplistes) et tangibles. Le sentiment d’avoir du contrĂŽle est la premiĂšre chose qu’on recherche pour soulager notre anxiĂ©tĂ©. Nos animaux domestiques font partie de notre famille, on les aime, on ne veut pas les perdre (alors mĂȘme qu’on sait bien que vraisemblablement, on les verra mourir avant nous) et donc on veut “tout faire” pour les prĂ©server. L’idĂ©e qu’on puisse “donner la bonne nourriture” pour Ă©viter les maladies et garantir la bonne santĂ© est donc extrĂȘmement sĂ©duisante.
Un “bon” aliment?
Et loin de moi l’idĂ©e de dire que l’alimentation ne joue aucun rĂŽle sur la santĂ©. Clairement pas. Que ce soit pour l’humain ou l’animal, il y a Ă©videmment un lien entre santĂ© et rĂ©gime. Mais ce n’est pas un lien “magique”, genre “tu manges comme ci il va t’arriver ça” ou “tu fais juste tu seras jamais malade”. On sait qu’un rĂ©gime qui rĂ©pond aux besoins nutritionnels va avoir un impact positif, et un rĂ©gime dĂ©sĂ©quilibrĂ© peut mener Ă des carences ou des maladies. Mais ce n’est toujours qu’une question de probabilitĂ©s. Il y a beaucoup de variation individuelle. Il y a des exceptions. On connaĂźt tous quelqu’un qui mange “n’importe quoi” et reste en bonne santĂ©, ou des gens qui “font tout juste” mais sont quand mĂȘme malades.
On ne peut pas dĂ©duire, des conclusions concernant le lien entre alimentation, santĂ©, et maladie qu’on tire Ă l’Ă©chelle collective, une sorte de causalitĂ© simple et directe applicable telle quelle Ă l’individu. Ce n’est pas parce que statistiquement, manger suffisamment de fruits et lĂ©gumes a un effet bĂ©nĂ©fique sur la santĂ© que si je le fais je peux m’assurer de ne pas avoir la maladie xyz. Notre cerveau n’aime pas les probabilitĂ©s⊠il prĂ©fĂšre bien mieux ce qu’on appelle les “anecdotes”, des histoires individuelles qu’on peut raconter et dont on croit pouvoir tirer une conclusion. Ăa nous rend trĂšs vulnĂ©rables aux “tĂ©moignages”: “moi je donne telle alimentation Ă mon chien et il est en super forme, ça marche du tonnerre”!
“Naturel”, c’est vraiment mieux?
En parallĂšle (ou conjointement) Ă cette vague idĂ©ologique qui nous fait surestimer le lien de causalitĂ© (qu’on perçoit donc comme immĂ©diat) entre alimentation et santĂ©/maladie, il y a celle qui voudrait nous faire croire que “la nature sait le mieux”, que “ce qui est naturel est meilleur”, etc. Je ne vais pas m’Ă©tendre dessus (c’est un sophisme bien connu et documentĂ©, “l’appel Ă la nature“, on trouve facilement des articles et des vidĂ©os explicatives sur le sujet) mais il faut garder en tĂȘte que cette idĂ©e est trĂšs prĂ©sente dans notre Ă©valuation de ce qu’est la “bonne” nourriture: “naturelle”, “bio” (encore tout un chapitre), proche de comment l’animal se nourrirait “dans la nature (allĂŽ le BARF et autres rĂ©gimes crus) â en oubliant que la nature ne cherche pas Ă faire vivre l’animal longtemps et en bonne santĂ©, mais juste assez longtemps pour qu’il puisse se reproduire.
Besoins nutritionnels
En fait, la “bonne” alimentation est celle qui rĂ©pond aux besoins nutritionnels de l’organisme: l’organisme, il digĂšre la nourriture pour en extraire des composants qu’il va utiliser pour fonctionner et s’entretenir. Des protĂ©ines (dĂ©composĂ©s en acides aminĂ©s), des acides gras, des vitamines et minĂ©raux, du glucose pour produire de l’Ă©nergie dans les cellules. Je simplifie mais c’est ça l’idĂ©e.
La cellule s’en fiche si la molĂ©cule de glucose qu’elle utilise pour produire de l’Ă©nergie provient d’un kiwi ou d’une barre de chocolat. C’est du glucose. Si l’organisme a besoin de thiamine (un acide aminĂ©) car il n’arrive pas Ă le synthĂ©tiser, peu importe si cet acide aminĂ© provient d’une souris attrapĂ©e dans un champ ou d’une croquette.
Tout l’art du rĂ©gime Ă©quilibrĂ©, c’est donc qu’il doit contenir ce dont a besoin l’organisme et pas trop de choses dont il n’a pas besoin. Je raconte ça de façon simpliste, parce qu’il y a aussi le microbiote dans cette histoire (son Ă©tude est un champ de recherche en plein dĂ©veloppement), et que je parle ici de “besoins nutritionnels” comme si c’Ă©tait quelque chose de complĂštement Ă©lucidĂ©, alors que (mĂȘme si ça l’est en grande partie) c’est extrĂȘmement complexe, et qu’il peut y avoir une marge de manoeuvre plus ou moins grande pour certains nutriments et pas pour d’autres.
Et la variété?
Pour en revenir Ă nos chats et nos chiens, le bon aliment doit donc tout d’abord ĂȘtre Ă©quilibrĂ© et complet, c’est-Ă -dire qu’il doit couvrir les besoins nutritionnels propres Ă l’espĂšce. Ăa, ce sont des choses qui se calculent et se mesurent, et qui vont bien au-delĂ d’analyses un peu simplistes comme le taux de protĂ©ines ou de glucides.
L’Ă©quilibre de l’aliment que mange l’animal est d’autant plus important que celui-ci a gĂ©nĂ©ralement un monorĂ©gime. Ce n’est pas une mauvaise chose! Croire qu’un chat ou un chien a “besoin” de variĂ©tĂ©, c’est projeter sur un animal des aspirations ou des fonctionnements humains: l’anthropomorphisme. Un animal mange pour manger. Oui, il a du plaisir Ă manger. Mais cela ne lui pose normalement aucun problĂšme de manger tout le temps la mĂȘme chose.
Et si vous vous sentez rĂ©sister Ă cette idĂ©e, posez-vous honnĂȘtement la question: est-ce l’animal qui a ce besoin, ou vous qui l’avez pour lui? Si on a un bon rĂ©gime bien Ă©quilibrĂ©, tout ce qu’on ajoute ou change Ă ce rĂ©gime va risquer de le dĂ©sĂ©quilibrer. On a la chance, aujourd’hui, d’avoir quand mĂȘme un inventaire assez clair (et vĂ©rifiĂ© sur de nombreuses vies d’animal) des besoins nutritionnels de nos animaux de compagnie.
En fait, varier le rĂ©gime (surtout pour un chat) va plutĂŽt avoir tendance Ă mener Ă des troubles du comportement alimentaire: le chat devient “difficile”, se “lasse” d’un aliment au bout d’un moment, mange trop ou pas assez, etc. Ăa, c’est aussi tout un chapitre.
D’oĂč ça sort, tout ça?
AprĂšs cette longue intro pour vous rendre attentifs au contexte “idĂ©ologique” dans lequel on navigue, venons-en au vif du sujet. Comment nourrir notre chat ou notre chien?
Pour vous aider Ă situer un peu les recommandations que je fais ici, quelques prĂ©cisions prĂ©liminaires. D’abord, je ne suis pas nutritionniste, ni vĂ©to ni humaine. J’ai une petite culture gĂ©nĂ©rale scientifique de base (quelques annĂ©es d’Ă©tudes scientifiques quand mĂȘme) et un grand intĂ©rĂȘt gĂ©nĂ©ral pour tout ce qui touche au mĂ©dical: on peut dire que j’ai tendance Ă absorber ce type d’infos comme une Ă©ponge.
Depuis cinq ans et demie je gĂšre un gros (et trĂšs sĂ©rieux) groupe de soutien sur le diabĂšte fĂ©lin. Dans ce cadre, je me suis penchĂ©e un peu plus sur la question de l’alimentation (voici notre fichier sur la nourriture), et j’ai aussi suivi il y a quelques annĂ©es une journĂ©e de cours “pour grand public” sur l’alimentation du chat (y compris rations mĂ©nagĂšres) avec un vĂ©tĂ©rinaire spĂ©cialisĂ©.
Et si vous me connaissez, vous savez que j’essaie de faire les choses bien et que j’ai une exigence de rigueur scientifique que je tĂąche d’appliquer aux sujets que j’aborde.
Croquettes, pùtée, ration ménagÚre?
Vous l’aurez compris, ce qui est important c’est que les besoins nutritionnels de l’animal soient couverts, au mieux. La “forme” n’a pas un grand impact. Il est possible d’avoir un rĂ©gime Ă©quilibrĂ© sous forme de croquettes, de pĂątĂ©e, ou de ration mĂ©nagĂšre.
Les croquettes sont rĂ©guliĂšrement diabolisĂ©es mais ça ne repose pas sur du scientifique, on est limite dans du “nutri-complotisme”. Au contraire, les croquettes sont un mode de distribution particuliĂšrement intĂ©ressant pour les chats, car elles permettent une alimentation Ă volontĂ© et en libre-service qui correspond le mieux aux besoins de l’espĂšce en matiĂšre d’accĂšs Ă la nourriture.
Le chat est un “grignoteur”, il va manger plutĂŽt 10-15 fois dans la journĂ©e, en petites portions, contrairement au chien qui va faire moins de repas mais plus gros.
L’explication repose sur le mode de chasse des deux espĂšces et qui imprĂšgne encore leurs besoins. Le chat chasse des petites proies, et va donc manger une sauterelle par-ci, une souris par-lĂ , un lĂ©zard ici, une autre souris⊠au cours de sa journĂ©e de chasse. Avec les croquettes, on peut donc fournir au chat une alimentation “indĂ©pendante de l’humain” (oĂč l’humain ne joue pas pour le chat le rĂŽle de “distributeur de nourriture”, ce qui peut mener Ă des problĂšmes de comportement liĂ©es Ă l’alimentation) et Ă laquelle il peut avoir accĂšs quand il en a besoin.
On veut aussi un aliment qui soit suffisamment bon pour que le chat le mange, mais pas tellement bon qu’il va aller le manger “parce que c’est bon”. On peut avoir ce souci avec certaines pĂątĂ©es trop appĂ©tantes, ce qui mĂšne Ă ces situations oĂč le chat devient franc fou et se goinfre dĂšs qu’il est servi (sans compter l’histoire du chat dans les pattes qui miaule pour que le “distributeur de pĂątĂ©e ambulant” serve le repas).
La méchante croquette
Face Ă cette “diabolisation” de la croquette, alors qu’en fait il s’agit d’un mode de distribution bien adaptĂ© tant aux besoins de l’animal qu’Ă nos modes de vie, et qui permet tout Ă fait un rĂ©gime Ă©quilibrĂ©, ça peut ĂȘtre utile d’en savoir un peu plus sur “l’industrie” du petfood.
Mais d’abord: pourquoi cette “diabolisation”? On pourrait certainement Ă©crire une thĂšse sur le sujet, mais disons dĂ©jĂ que quand quelque chose ne va pas, on aime trouver un coupable (eh bien oui, quelqu’un doit ĂȘtre “responsable”, non? encore tout un chapitreâŠ) â et que si l’on est dans un paradigme qui surĂ©value l’importance de l’alimentation sur la santĂ© et la maladie, qu’on sait que l’Ă©crasante majoritĂ© des animaux domestiques mangent des croquettes, qui plus est des grands groupes (Royal Canin, Hill’s, Purina Pro Plan etc.) dont on va trouver les gammes “pro” en cabinet vĂ©to, eh bien si on a le rĂ©flexe (simpliste je le rĂ©pĂšte) de se dire “mon animal est malade, ça doit ĂȘtre la nourriture” on va regarder le nom sur le paquet et dire “la marque xyz a rendu mon animal malade”.
Ces grandes marques qu’on aime dĂ©tester
Pour s’y retrouver dans l’industrie du petfood, ça aide un peu de savoir comment ça fonctionne. Oui, parce qu’il y a un autre biais dans notre histoire: on aime dĂ©tester les gros industriels et aimer les petites marques perçues comme artisanales ou familiales.
Mais faire du petfood, ce n’est pas simple, vous imaginez bien. L’avantage qu’ont les “grosses marques” sur les plus petites c’est qu’elles ont leurs propres usines, leurs propres vĂ©tĂ©rinaires nutritionnistes pour Ă©laborer et amĂ©liorer les recettes, qu’elles ont aussi suffisamment de masse de production et de moyens pour faire un vĂ©ritable contrĂŽle qualitĂ© des produits qu’elles mettent sur le marchĂ©, mettre sur pied des Ă©tudes pour valider l’action d’aliments Ă visĂ©e thĂ©rapeutique qu’elles conçoivent (insuffisance rĂ©nale ou obĂ©sitĂ© par exemple), etc.
Les plus petites marques, surtout celles qui vous mettent un joli filet de poulet sur l’emballage (ne rĂȘvez pas) n’ont pas ces moyens. Elles achĂštent le plus souvent des aliments “sur catalogue” (marques blanches) auprĂšs d’usines “petfood” ou alors commandent un aliment en fonction d’une recette qu’ils auront achetĂ©e ou fait dĂ©velopper par un prestataire externe.
Leur coeur de mĂ©tier n’est pas l’alimentation de nos animaux, mais le marketing â parce que oui, c’est un marchĂ© juteux, surtout si on surfe sur la mĂ©fiance envers les gros acteurs Ă©tablis, la recherche de “naturel” (ou “sans cĂ©rĂ©ales” â encore toute une histoire), l’envie de traiter notre animal comme un membre de la famille et donc de le nourrir avec quelque chose qu’on pourrait imaginer manger nous-mĂȘmes. Ces marques ne font gĂ©nĂ©ralement pas de contrĂŽle qualitĂ© sur le produit final et n’ont donc que la parole de l’usine le produisant que ce qui a Ă©tĂ© livrĂ© correspond bien Ă ce qui a Ă©tĂ© commandĂ©.
Sous couvert de nous offrir quelque chose de plus “sain/naturel/bio” pour notre animal, on se retrouve au final avec un aliment moins stable et moins bien contrĂŽlĂ©, et pour lequel on a parfois payĂ© le budget marketing de la marque bien plus que le budget recherche et dĂ©veloppement, ou production.
Cela ne signifie pas qu’il ne peut pas y avoir de bons produits parmi ces petites marques, mais juste qu’on ne peut pas le savoir, et on ne peut pas garantir que ça le reste.
Les marques (dispo en Suisse) qui font des aliments “qualitĂ© vĂ©to” (c’est donc de ces gammes qu’on parle, pas des produits de la mĂȘme marque mais qu’on trouve en supermarchĂ©, attention) et Ă©galement des aliments “thĂ©rapeutiques” sont au nombre de cinq: Royal Canin, Hill’s, Purina Pro Plan, Specific et Virbac. Tous ces aliments ne sont pas parfaits (l’aliment parfait n’existe pas) mais ils sont dĂ©veloppĂ©s par des professionnels travaillant pour ces marques, produits dans leurs usines qu’ils contrĂŽlent, analysĂ©es rĂ©guliĂšrement. Ce ne sont pas des aliments achetĂ©s sur catalogue Ă une entreprise tierce.
Marketing quand tu nous tiens
En tant que maĂźtre d’animal, on veut le meilleur pour celui-ci, et vu la complexitĂ© du domaine de la nutrition animale, la quantitĂ© de dĂ©sinformation et nos connaissances souvent⊠approximatives sur la question, on est trĂšs vulnĂ©rable au marketing. Celui-ci va jouer sur les biais et tendance idĂ©ologiques que j’ai dĂ©crites en premiĂšre partie de cet article. On va nous vanter du naturel, on va nous montrer des aliments appĂ©tants pour nous sur l’emballage (alors qu’ils ne correspondent pas Ă la rĂ©alitĂ© de ce qui est dedans), on va surfer sur la vague des “prĂ©occupations” du jour: on veut du cru, on veut pas de cĂ©rĂ©ales â mais le petits pois ça va, donc?, on veut du sans gluten, du sans additifs, du surprotĂ©inĂ©, du “sans glucides” â ça n’existe pas, donc, du vĂ©gane, on veut de la “viande”âŠ
Parlant de viande, savez-vous que ce terme est rĂ©servĂ© Ă l’alimentation humaine? Quelque chose d’autre qu’on aime diaboliser: les fameux “sous-produits animaux”. Mais savez-vous de quoi il s’agit? En fait, une fois que les morceaux destinĂ©s Ă la consommation humaine ont Ă©tĂ© retirĂ©s de la carcasse, il reste toute une partie de l’animal que l’humain ne consomme pas: les restes de viande sur la carcasse, des abats, les os Ă©videmment, etc.
Pour des questions sanitaires, et pour Ă©viter que des morceaux sortis de la filiĂšre de consommation humaine y reviennent, ce qui reste de la carcasse Ă ce stade est dorĂ©navant catĂ©gorisĂ© “sous-produit animal” et rĂ©servĂ© Ă la filiĂšre du petfood. C’est une dĂ©nomination quasi administrative.
Il ne faut pas rĂȘver, on ne met pas de steak ou de filet de poulet dans l’alimentation pour animaux (imaginez simplement le prix, dĂ©jĂ ). Donc en fait, les “sous-produits animaux”, c’est rien d’autre que ce qui reste sur la carcasse aprĂšs qu’on se soit servi, et donc la source “normale” de protĂ©ines animales dans un aliment pour animaux. On peut ensuite y mettre plus ou moins de carcasse, plus ou moins d’abats, et ce genre de chose peut se “dĂ©tecter” avec certains calculs sur les composant analytiques des aliments.
Et la ration ménagÚre?
On peut faire une ration mĂ©nagĂšre Ă©quilibrĂ©e, pour autant qu’on y ajoute un complĂ©ment minĂ©ralo-vitaminĂ©, c’est possible. Mais attention, pas n’importe comment!
Une large majoritĂ© des recettes que l’on trouve sur internet ou dans des livres ne sont pas Ă©quilibrĂ©es. Il est donc impĂ©ratif, si vous souhaitez nourrir votre animal avec une ration mĂ©nagĂšre, de faire Ă©tablir ou au moins vĂ©rifier votre recette par un vĂ©tĂ©rinaire nutritionniste. Tous les vĂ©tĂ©rinaires ne sont pas nutritionnistes, loin de lĂ â tout comme tous les mĂ©decins gĂ©nĂ©ralistes ne sont pas spĂ©cialisĂ©s en nutrition et diĂ©tĂ©tique.
Cru, ça pose vraiment des problĂšmes sanitaires (et non, congeler ne vous dĂ©barrasse pas des bactĂ©ries, c’est mĂȘme comme ça qu’on les prĂ©serve) donc il faut au minimum faire du mi-cuit.
Perso, pour m’ĂȘtre amusĂ©e lors d’une formation Ă essayer d’Ă©quilibrer une ration, j’ai pu voir que c’est vraiment pas simple (les maths ne me font pas peur, je prĂ©cise). Ensuite, il y a toute l’organisation et le travail de prĂ©paration, sans parler du coĂ»t. Tout ça, sachant que la ration mĂ©nagĂšre n’apporte pas de bĂ©nĂ©fices nutritionnels en tant que tel, c’est pas “meilleur” en soi que de la pĂątĂ©e ou des croquettes.
Je ne vois pas l’intĂ©rĂȘt, sauf en cas de situations particuliĂšres comme des intolĂ©rances alimentaires ou des besoins trĂšs spĂ©cifiques dĂ»s Ă des maladies, mais aujourd’hui le rayon des aliments thĂ©rapeutique est vraiment bien fourni.
Que fait Steph?
Chez moi, c’est croquettes gamme vĂ©to, en libre-service et Ă volontĂ© (silos Ă croquettes, mais suivant les chats boules Ă croquettes et plateaux d’activitĂ©). Je n’ai pas de religion particuliĂšre entre les “5 grandes marques”, ce qui m’importe c’est que le chat aime assez l’aliment et le tolĂšre bien.
Ces derniĂšres annĂ©es j’ai plutĂŽt eu de vieux chats malades, donc aliments thĂ©rapeutiques (diabĂšte, insuffisance rĂ©nale, arthrose). Il y a eu une pĂ©riode oĂč j’ai dĂ» donner Ă un de mes chats de la nourriture humide (inflammation de la bouche), et lĂ je suis partie sur un Sheba, dont l’analyse Ă©tait pas trop moche (j’ai sollicitĂ© mes copines du groupe DiabĂšte FĂ©lin qui aiment faire ce genre de calculs), pas trop riche en glucides car il s’agissait d’un chat diabĂ©tique (un autre sujetâŠ). Pas mon premier choix d’aliment mais vu le contexte c’Ă©tait le meilleur, pendant quelques mois, avant de pouvoir reprendre l’alimentation habituelle.
Je veux en savoir plus!
Dans ce que je vous ai racontĂ© ici il y a des approximations, peut-ĂȘtre des choses pas 100% prĂ©cisĂ©ment exactes. Ce que j’essaie surtout de faire c’est de vous donner un tableau d’ensemble du contexte dans lequel se posent ces questions alimentaires, et quelques infos sur l’industrie pour ne pas trop se laisser avoir par les marketeux. Si vraiment le sujet de l’alimentation vous intĂ©resse, voici quelques-unes de mes sources prĂ©fĂ©rĂ©es sur le sujet: