Du désengouement pour les réseaux sociaux (et tout le reste) [fr]

[en] Social media losing speed? Nope, it's just normal that after a few months or years of using a new toy intensely, many people move on. To a new, similar toy or a completely different one.

Je lis un article (parmi bien d’autres) dans lequel on réfléchit aux causes d’un certain essoufflement dans l’usage des réseaux sociaux.

Pour moi, on est à côté de la plaque avec ce genre de questions.

Ce n’est pas une problématique liée aux réseaux sociaux. Ça a à voir avec la façon dont la nouveauté nous stimule. On est sur la bonne piste avec les lamentations concernant les “effets de mode”, mais on trivialise la problématique en l’étiquetant ainsi. Parce que ce n’est pas juste que nous sommes de superficiels moutons victimes de la mode. Il s’agit de la façon dont fonctionne nos cerveaux d’animaux humains — et on n’y échappe pas.

J’ai beaucoup réfléchi récemment au lien entre la nouveauté et l’efficacité d’une méthode ou d’une stratégie. J’en ai compris l’importance capitale en lisant The How of Happiness — dans le contexte des activités qui nous rendent heureux (on sait tous que trop de routine crée l’ennui, et que le bonheur ne se trouve pas dans l’ennui, n’est-ce pas?) — mais je vois depuis ce même phénomène à l’oeuvre dans une multitude de domaines.

Voici l’exemple qui m’a marqué. L’équipe de recherche de Sonja Lyubomirsky, l’auteur du livre, avait démontré que prendre régulièrement du temps pour sentir ou exprimer de la reconnaissance rendait les gens plus heureux. Les chercheurs se sont ensuite attelés à identifier la meilleure façon de sentir ou d’exprimer cette reconnaissance.

L’expérience est assez simple. On sépare les sujets de l’expérience en deux groupes, qui prendront une demi-heure pour mettre par écrit ce pour quoi ils sont reconnaissants:

  • le premier groupe le fera chaque dimanche soir
  • le deuxième groupe chaque lundi, mercredi, vendredi.

On regarde ensuite dans quel groupe le bonheur des gens a le plus augmenté après l’expérience.

Contrairement à ce qu’on pourrait attendre, c’est la méthode du premier groupe (une seule fois par semaine) qui est la plus efficace. Mais pourquoi donc? On suppose qu’à faire l’exercice trois fois par semaine, un phénomène d’habituation intervient

L’habituation, c’est ce qui fait que même après un terrible accident ou le décès d’un être cher, on finit par retrouve le goût de vivre, une nouvelle normalité. C’est assez sain, en fin de compte. Mais ça a ses inconvénients: les changements positifs dans notre vie subissent le même sort (leur effet s’atténue assez vite avec le temps).

Mais quand on y pense, ça explique beaucoup de choses. En particulier, ça explique pourquoi quand on croit avoir trouvé la solution à un problème qui nous enquiquine, ça marche souvent au début, mais assez vite, ça ne marche plus. Si vous êtes comme moi, vous avez peut-être essayé toute une série de méthodes pour mieux vous organiser ou mieux gérer votre temps ou votre argent ou votre poids ou votre efficacité ou… A chaque fois, on croit enfin avoir trouvé “ce qui marche”, pour déchanter quelques semaines ou mois plus tard, quand on se retrouve “immunisé” contre la solution magique qu’on croyait avoir trouvée.

Sommes-nous donc condamnés à chercher “toujours une meilleure solution”, à courir derrière la nouveauté? Pas nécessairement, mais il faut avoir conscience que pour tenir sur la durée, il faut introduire de la variété. L’exemple bateau et que tout le monde connaît, c’est celui du couple. Si vous voulez que ça dure, il faut (entre autres) éviter de sombrer dans la routine. Certes, on a des habitudes, mais celles-ci peuvent évoluer au fil du temps, et on peut chercher aussi à garder de la fraîcheur à la relation en y introduisant de la nouveauté.

Pourquoi je vous raconte tout ça?

Parce que je crois que les réseaux sociaux ne font pas exception. Ce sont des outils, qui servent à ceux qui les utilisent. Pour communiquer avec certaines personnes, s’exprimer, s’informer, “être ensemble”. A un certain niveau, ils sont donc une “solution” à “quelque chose” (que je n’appellerai pas nécessairement un “problème” — mais ils jouent un rôle). Aussi, ce sont des outils que l’on utilise souvent quotidiennement ou presque. Il est normal qu’une certaine routine s’installe, une fois passée la phase de découverte, l’arrivée des gens de notre entourage, l’excitation liée à l’arrivée de nouvelles fonctionnalités.

Il est donc parfaitement normal que ces outils perdent de leur attrait à un certain point. On s’y habitue. Ils deviennent du coup moins efficaces à remplir leur rôle pour nous — même si c’est un rôle social ou d’information. On connaît déjà ça, hors ligne. On a des “phases”. Pendant un an ou deux, on va régulièrement au même bar. Puis on s’en fatigue, et on va ailleurs. Ou bien on lit un magazine religieusement, ou on regarde une émission télé, et un jour on réalise qu’on a passé à autre chose. On voit certains amis beaucoup, plus plus du tout. Ainsi va la vie.

Les choses qui durent sont une exception. Et si on regarde de près, peut-être bien que dans ces choses qui durent, il y a plus de variété qu’il n’y semble à premier abord (je pense aux feuilletons télé: leur contenu est fait pour nous stimuler constamment en nous assaillant de rebondissements, imprévus et nouveaux personnages).

Les gens se lassent de Facebook? Mais bien sûr. C’est “normal”, Facebook, maintenant. L’e-mail, c’est normal, ça n’émerveille plus personne (enfin par ici). Internet aussi, sauf pour ceux qui le découvrent. Facebook et Twitter, aussi. Les blogs, je n’en parle même pas. On s’enthousiasme pour le nouveau, le différent, et pas pour le normal. C’est ainsi que notre cerveau est conçu. On n’y échappe pas.

Les outils sociaux, nouveaux par essence lors de leur apparition, se trouvent rapidement pris dans une course effrénée aux nouvelles fonctionnalités, pour maintenir justement ce sentiment de nouveauté et de fraîcheur innovatrice — cela d’autant plus, à mon avis, que les premiers utilisateurs sont en général encore plus sensibles que la majorité à cet attrait de la nouveauté (et à la lassitude qui accompagne le connu).

A m’entendre, vous pourriez penser que je ne vois pas de problème dans notre société sur-saturée de stimulations, qui nous distribue du nouveau comme de la drogue. Alors oui, je dis que le neuf et la variété représente un attrait indéniable pour notre cerveau de mammifères, et qu’il faut l’accepter. Mais le problème avec une société qui nous en donne à manger à la petite cuillère, c’est que l’on ne développe peut-être pas suffisamment la capacité à générer de la nouveauté de nos vies nous-mêmes. On attend que la stimulation vienne de l’extérieur.

Se prendre la tête sur les raisons d’un “désengouement” pour les réseaux sociaux, c’est à mon avis l’expression d’une vision et d’une compréhension un peu réduites du monde et du fonctionnement de l’humain. Ça n’a rien à voir avec les réseaux sociaux. Ça a à voir avec les humains.

Bien sûr qu’après un pic d’enthousiasme pour quelque chose, il faut s’attendre à une baisse d’utilisation. Rien de nouveau sous le soleil, passez votre chemin!

La subtilité du placement du @reply dans Twitter [fr]

[en] Remember that when you start your tweet by somebody's Twitter name, those of your followers who do not follow that person will not see the tweet. In some cases, you might want to reshuffle your sentence to make sure the Twitter name is not at the beginning of the tweet.

Allez, un petit article techno-pinailleur comme on les aime.

En 2009, Twitter décide que vous n’avez pas à voir dans votre flux de tweets les messages publics adressés (via @reply) aux gens que vous ne suivez pas.

Traduction: si j’adresse un message comme celui ci-dessous à @andreborschberg, et que vous ne le suivez pas, vous ne verrez pas mon message dans votre flux de tweets.

[blackbirdpie url=”http://twitter.com/stephtara/status/75144715531595776″]

Cela signifie que vous ne voyez pas tous les tweets des gens que vous suivez. Ce n’est qu’en vous rendant sur leur page utilisateur (voici la mienne) que vous pourrez voir l’intégralité de leur activité sur Twitter.

Twitter défend enttre autres ce choix en prétendant que les gens ne désirent pas voir des “conversations partielles”. D’autres, comme moi, aimaient justement beaucoup ces conversations partielles. Mais bref, c’est comme ça, il faut le savoir.

Quelles sont les conséquences?

Si vous êtes en train de vous adresser à une personne, pas trop de souci. Mettez son nom d’utilisateur (“@” inclus) en tête de tweet, et vos followers mutuels le verront. Tant pis pour les autres, c’est ainsi que Twitter veut que soient les choses.

Attention, par contre, si vous n’êtes pas en train d’adresser le tweet à quelqu’un, mais simplement en train d’y mentionner son nom, comme sujet d’une phrase, par exemple.

Si je tweete “@andreborschberg vient d’envoyer son premier tweet” c’est un peu dommage — car je suis en train d’essayer d’annoncer la chose aux gens qui me suivent et qui ne suivent pas encore André. Twitter interprète mon message comme étant adressé à ce dernier.

Comment faire, donc? Je vois deux solutions:

  • peu élégante: mettre un point avant le @ (vous avez sûrement déjà vu ça), ce qui donne “.@andreborschberg vient d’envoyer son premier tweet”
  • élégante: tourner sa phrase autrement, par exemple “vous avez vu, @andreborschberg vient d’envoyer son premier tweet!”

Pensez-y la prochaine fois que vous commencez un tweet par “@…” — désirez-vous cacher ce tweet aux personnes qui ne suivent pas la personne au début de votre message, ou non?

Real-Time is Burying History on the Web [en]

I am somebody who believes that history is an extraordinarily important asset in trying to understand our present. Unfortunately, when we are too focused on the future, and innovation, and moving ahead, it’s very easily to neglect history.

I’ve seen it as a characteristic of developing countries (sweeping generalization here, stop me if I’m wrong), with the thoughtless chopping down of centenarian trees and bulldozing of historical monuments in Bangalore. What’s important is where we’re going — we don’t really care about where we came from, and in some cases, would rather forget.

And we’re seeing it now in the hyper-technological cutting-edge world of the internet, where web history is being sacrificed on the altar of instant (do read Suw Charman‘s excellent post and then come back here).

A year and a bit ago, the theme of LeWeb’09 in Paris was “Real-Time Web”, and indeed, everybody was a-buzz with everything real-time. So much so that I had to give that year’s official bloggers a little wake-up call (I blogged it later) a day before the conference, because I was hearing increasingly worrisome comments (to my “official bloggers’ mom” ears) along the lines of “well, I actually don’t think I’ll blog much this year, I’ll mainly be tweeting”. I was interviewed about something along the lines of “curating the real-time stream” by my friend Cathy Brooks (there’s a priceless moment in that video, watch it), and overall, everything was about now, now, now, now now nownownownownownow.

I’m tired of real-time.

It feels to me as if we’re driving with our nose in the steering-wheel, never stopping long enough to look behind us and see what road we’re on and where it’s really heading. I’ve noted over the last year or so that a lot of our content is migrating into these real-time flowy presency streamy services, and that some of the precious tools we had to make sense of our online publications are all but dead, like Technorati.

But link rot aside, it’s all still there online. And that makes it all the more frustrating to know that we just don’t have a way of getting to it in a useful way, as Suw describes very well in her article. In response, Reg Chua points out that search is skewed towards speed and the present — a perfect corollary to our obsession with real-time and progress.

My tweets from day 1 (December 8, 2006 with a lot of enthusiasm) are still online somewhere. Here’s the oldest one I could lay my hands on (the podcast in question was Fresh Lime Soda), thanks to the wayback machine (if you go down that alley, note how we get a peek at what early tweeting was like in pre-hashtag times). It makes it all the more maddening that they are impossible to access if I don’t have a link to them. Twitter has them, they’re there, but they’re not organized in a way that makes them of any use.

Sidenote: this blog post is moving from “lack of access to general online history” to “lack of access to personal online history”, which is a subset of the problem.

Within that “personal online history” subset of the problem, let me state that I find it a disgrace that Twitter will not even let its users download a copy of their own data in the service, barring the last 3000 tweets.

I understand the need to restrict access to the huge number of tweets in the database for general use. I get that. But I don’t get why I should not be able to do a one-time download of what I put in the service.

I hate the expression data theft because when you take data, you always leave a copy somewhere (and theft removes the copy), but in this case, this is what it feels like. Twitter has my data and can do stuff with it, and I can’t. That just doesn’t feel right. (And don’t wave the “Twitter is free, don’t complain” argument in my face: just like Suw, I would be more than ready to pay for Twitter as a service, but they won’t let me.)

Away from Twitter and back to our obsession with real-time and what it is doing to our history: where are the online historians? who is going to build the tools we need to dig through the tremendous wealth of data online? the buzzword of 2011 seems to be “curator”: well, we don’t just need curators to avoid getting knocked over by the firehose of the real-time web — we also need curators (preferably machines) to help us organise and sort through our online history.

 

Catching up With Backtype [en]

[fr] BackType: pour voir les commentaires que je fais dans la blogosphère, l'impact "social" de mon blog, les derniers tweets qui le référencent, et un plugin WordPress (TweetCount) qui va remplacer TechMeme pour moi, simplement parce qu'il liste effectivement les tweets référençant l'article en question, ce que TechMeme ne fait pas.

Image representing BackType as depicted in Cru...
Image via CrunchBase

A few weeks ago I read that BackType was going to discontinue the BackType Connect plugin that I had used some time back here on CTTS, which prompted me to (a bit hastily, I’ll admit) make a comment about how you’re really better off not relying on a third party for hosting your comments (which is not what BackType does, my bad).

The BackType Connect plugin took offsite reactions to your blog posts (tweets, for example) and published them as comments. I have to say I was never really really happy with the plugin: installing it made me realize that most mentions of my posts on Twitter were retweets (or spambots) and that I didn’t want to mix that kind of “reaction” with my comments. At one point the plugin really stopped working (or gave me some kind of grief) and I dropped it.

I actually liked BackType a lot when they started out, and I owe them big time for saving hundreds of my blog comments when I dropped my database early 2009. Even though I wasn’t using their plugin, I was unhappy about the announcement — and even more unhappy when I discovered that my user page had disappeared (yes, the one displaying all the comments I’d made on other blogs and this one, which replaced what I’d used coComment for).

BackType, however, did something I liked a lot, and wished TweetMeme had done: allow me to see all the latest tweets linking to Climb to the Stars. This prompted me to take a closer look at what BackType was actually still doing, and report my findings of interest back to you, dear readers.

  1. Good surprise: BackType actually does still allow me to track comments I make all over the blogosphere — but it uses my URL rather than my user account to identify me.
  2. Already mentioned: tweets linking to my blog. Including old ones.
  3. The social impact of any URL: tweets, comments and friendfeed mentions over time, complete with mugshots of “top influencers“.
  4. TweetCount plugin, which is probably going to replace the TweetMeme plugin I was using until now,  because BackType actually lists tweets linking back to a post (compare with the TweetMeme page for the same post). I’ve always found TweetMeme a bit too close to Digg and TechMeme (you know I’m no fan of the race for popularity or breaking news). TweetCount counts a few less tweets than TechMeme, and I suspect its results are cleaner.
  5. If you like displaying tweets mentioning your posts on your blog, you should also check out the BackTweets plugin.

Does BackType do anything else that seems precious to you?

Conversation fragmentation is still an issue in today’s blogosphere, but tools like BackType (and even the Facebook Like button!) are helping is stitch the different pieces together.

A Mess of Facebook Pages, Groups, and Profiles (Part 1) [en]

[fr] 1er épisode de ma tentative de mettre un peu d'ordre dans mes Pages Facebook.

Facebook “Like” buttons are starting to spread and I think I’m going to add them around here. So, I’m wondering which “Facebook Like” WordPress plugin I should install, and also, trying to sort out the mess between my various pages, groups, and profile on Facebook.

I recently started importing Digital Crumble into my Facebook profile, a move I’m pretty happy about because it seems to be making my online wanderings more readily available to a bunch of personal friends of mine who interact with me online mainly via Facebook, Twitter and IM. But on the other hand, I wonder: am I drowning my Facebook presence in too much Digital Crumble?

I’m now wondering what feeds to import where on Facebook.

I’ve always been wary of sending my Twitter firehose into Facebook: not the same audience, and too much Twitter at times, to be honest.

Let’s start with what’s easy: Bagha. He’s got a Facebook page and a Twitter account (@bagha) which he doesn’t use much, and in his case I have no problem linking them. I’ve installed the Twitter Facebook app to do that. I tried to use MyFlickr to import Flickr photos of him, but it was such a pain in the neck (can’t figure out exactly how to use it, + timeouts) I gave up and am looking for another solution to import Bagha’s Flickr photos into his page. I’ve also imported CTTS posts mentioning Bagha (feed) into his articles (hmmm, maybe I should resurrect his Catster diary…).

Have to say, though, that Facebook is a pain in the neck: getting it to accept a feed takes multiple tries, and connecting apps like Twitter or MyFlickr to their respective external services is no walk in the park either. Be persistent!

Twitter Killed My Blog and Comments Killed Our Links [en]

I hope the provocative title grabbed your attention.

Let me say it straight out: my blog is not dead, neither are our links.

But I still have a point.

Twitter is IRC on steroids, for those of you who have already experienced the irresistable draw of a chatroom full of smart witty people, 24/7. Twitter is my very own IRC channel, where I do not have to hear those I do not care about. It’s less geeky than IRC, which means that many of my “online spaces” collide there.

It’s intoxicating. I love it. I can spend all day there.

But that’s not why I would provocatively say that it has killed my blog. Twitter is a content-sharing space, not just a super IRC channel. Found an interesting link? Five years ago, it would have morphed into a blog post, because that was pretty much the only way to share it. Nowadays, dump it in Twitter. Arrived safely at destination? Again, 5 years ago, blog post. Now, tweet.

New tools have an impact on how we use old tools. Sometimes we abandon them altogether, but most of the time, we just redefine the way we use them. This is what I was trying to explore in the first panel I ever moderated, at BlogTalk 2008 (crappy video).

So, no, Twitter did not kill my blog, but take a group of bloggers and give them Twitter accounts, and the temperature of the blogosphere changes. All the high-speed stuff moves to Twitter.

If you just look at the present, it’s no big deal. People are still connecting. That’s what all this social media/software is about, right? Connecting people. Online. But the problem with us spending all our time swimming in the real-time stream is that it’s just that, a real-time stream. Not much is left of it once it has passed.

Take this short piece about translation I wrote nearly 10 years ago. It’s not a masterpiece, but it’s still there, as readable as it was when I wrote it. Had this taken place on Twitter, nothing much would be left of it. Gone with the wind, if I dare say.

Many many years ago when I first started blogging (can you tell I’m on a nostalgic streak?), blogs did not have comments. Hell, I barely even had permalinks when I started. Permalinks were the key, though: they allowed bloggers to link to each other’s writings.

And we did. Conversations would bounce from blog to blog. They weren’t chatty like on IM, IRC, or Twitter. They were blog-post-speed conversations. We would have to think (a little) before we wrote.

Even though comments are a wonderful invention and I would never want to take them back, they did ruin this, in a way. People started leaving comments all over the place and didn’t come back to their blogs to write about the conversations they were participating in. It’s one of the reasons I was so excited about coComment when it came out, or services like BackType (which also seems to have backed out of tracking comments one makes) or Disqus. (Aside: see, I’d love somebody to hire me to do some research and write a memo on the current state of the comment-tracking-sphere and all the players involved. I could totally see myself doing that.)

With comments came less of an incentive to link to each other on our blogs. With Twitter (and Facebook), less of an incentive to share certain things on our blogs, and also, less of an incentive to comment, as it became much easier to just “tweet a quickie” to the post author (therefore making our activity visible to all our followers). And with the death of Technorati tags (I’ll call it that), we bloggers are now connecting to each other on other social networks than the blogosphere.

I think it’s time to actively reclaim the blogosphere as our own, after leaving it for too long at the hands of marketing and PR.

Bloggers, it’s time to wake up! Write blog posts. Link to your fellow bloggers. Leave comments on their posts, or better, respond to them on your blogs.

We don’t have to abandon Twitter and Facebook — just remember that first and foremost, we are writers, and that “conversation” (though ’tis a wonderful thing) is not writing.

Twitter et les SMS: riches de leurs contraintes [fr]

[en] I write a weekly column for Les Quotidiennes, which I republish here on CTTS for safekeeping.

Chroniques du monde connecté: cet article a été initialement publié dans Les Quotidiennes (voir l’original).

Les SMS et Twitter (qui est à la base un service construit sur le SMS, en passant) doivent leur utilité et leur efficacité aux contraintes qu’ils imposent. Dans notre monde d’abondance et de surenchère de liberté, on voit souvent les contraintes comme quelque chose de négatif. On veut toujours plus, toujours mieux, sans limites. Pourquoi s’amuser à envoyer des messages sur Twitter, limités à 140 caractères, alors qu’on pourrait envoyer un e-mail ou publier un article sur un blog, sans limite de longueur?

Tout comme les contraintes stimulent la créativité, elles peuvent également être source d’efficacité dans la communication.

Si j’encourage les gens qui veulent prendre contact avec moi à utiliser le SMS ou Twitter, c’est parce que je sais que le message ainsi reçu sera court. Il sera vite lu. Il ira droit au but. Il sera simple. Et ma réponse, aussi, pourra être du même ordre.

Ce qui paraît être une contrainte pour celui qui envoie le message devient ainsi un avantage pour la personne qui le reçoit. Finis les messages vocaux interminables sur le répondeur, les e-mails qui tournent en rond avant de finalement daigner nous dire de quoi il en retourne. C’est l’expéditeur du message qui fait, en amont, un peu de travail pour le rendre plus digeste. Mais finalement, c’est bien lui qui cherche à se faire entendre…

Evidemment, ce type de communication un peu court et sec, purement utilitariste, n’est pas adéquat en toutes circonstances. (Ruptures amoureuses, SVP: on fait ça en face à face, même en 2010. Oui oui, c’est plus difficile. Mais l’autre mérite bien l’effort — en général.)

Je pense que c’est entre autres à mon utilisation de ces canaux de communication alternatifs (on pourrait y ajouter également la messagerie instantanée, qui à la brièveté ajoute un élément de co-présence, rendant le dialogue possible) que je dois de ne pas être submergée d’e-mails et harcelée de coups de fils.

D’autres moyens de communication jouent sur leurs limitations: le bon vieux téléphone, par exemple. Oui, il n’a toujours pas été supplanté par le “vidéophone”, même si la technologie est là depuis longtemps. On aime pouvoir téléphoner en pyjama, sans être sous le regard de l’autre.

La messagerie instantanée, par rapport au téléphone, ne nous met pas en contact vocal direct, mais est du coup bien plus tolérante des silences et même des interruptions sommaires de communication. On se retrouve pris par autre chose au milieu d’une conversation, la connexion internet a un hoquet, et hop! conversation abandonnée en cours de route. Limitation, mais aussi avantage.

Avoir à sa disposition toute cette riche palette de modes de communication avec autrui, plus ou moins limités, plus ou moins propices et efficaces dans diverses circonstances (y compris la discussion autour d’un café!) est précieux pour maintenir — ou approfondir — les liens avec notre entourage.

Alors oui, on pourrait le faire sans. Mais imaginez: sans téléphone ni courrier postal, ne trouveriez-vous pas un peu plus laborieux de rester en contact avec les personnes qui composent votre monde?

Orange Link nous demande nos mots de passe: pas au point! [fr]

[en] There is absolutely no excuse, in 2010, for asking people to enter their Gmail, Facebook or Twitter passwords on third-party sites. And that is precisely what the "social media to SMS" service Orange Link is doing for Gmail and Twitter, though they got Facebook right. Laziness or scary cluelessness?

Orange Link est un service d’Orange.ch qui nous permet de recevoir des alertes SMS de services comme Twitter, Facebook, et Gmail (et aussi, d’envoyer des SMS à ces services).

Orange Link

Très cool. J’espère en passant qu’ils sont aussi en train de bosser sur un partenariat avec Twitter comme l’ont fait d’autres opérateurs.

Ce qui est beaucoup moins cool c’est qu’ils nous demandent nos mots de passe Twitter et Gmail!

Orange Link - BAD BAD password anti-pattern

Regardez ce que je disais en avril 2008, il y a plus de deux ans:

I have an interest in social network portability (also called “make holes in my buckets”) — I gave a talk on SPSNs from a user point of view at WebCamp SNP in Cork recently — and I am also concerned that in many cases, implementations in that direction make generous use of the password anti-pattern (ie, asking people for the password to their e-mail). It’s high time for design to encourage responsible behaviour instead. As the discussion at WebCamp shows, we all agree that solutions need to be found.

Les gens ont tendance à être d’une naïveté affligeante avec leurs mots de passe, tant dans le choix de ceux-ci que l’insouciance avec laquelle il les prêtent à autrui ou les entrent sur n’importe quel site qui le leur demande.

Il est irresponsable de la part d’une entreprise comme Orange.ch d’encourager les gens à entrer leur mot de passe sur un site qui n’est pas celui du service en question. On est en 2010, loin de la situation en 2008 référencée plus haut, et OAuth et autres services du genre sont une réalité. Texprezzo et Textendo, qui fournissent la technologie derrière Orange Link, ne nous demandent d’ailleurs pas notre mot de passe Facebook, mais utilisent Facebook Connect pour accéder à notre compte.

Orange Link -- Good

Facebook | Request for Permission

Il n’y a donc aucune excuse pour ne pas procéder avec les technologies similaires à disposition pour Twitter et Gmail. Début 2009, Twitter était sur le point d’implémenter OAuth, ce qui a été fait depuis lors — lire la FAQ de Twitter sur OAuth. Quant à Google (pour Gmail), eh bien, depuis mars 2010 (enfin!) ils parlent aussi OAuth.

Je ne sais pas s’il faut en conclure qu’ils s’en fichent ou qu’ils sont mal informés/inconscients — mais à ce point, j’avoue que ça ne m’inspirerait guère confiance.

Identifier commentaires et tweets douteux [fr]

[en] Not sure whether a tweet/comment is legit or spammy? A few tips.

Une chose que je fais et qui ne va pas de soi, je me rends compte, c’est filtrer et identifier le contenu “douteux” dans les commentaires de blogs et parmi les tweets (non, on ne dit pas twit(t), à moins de vouloir passer pour un imbécile) qui vous sont adressés. Voici quelques trucs pour identifier ces malvenus et y réagir adéquatement.

  • Premier signal d’alarme: le tweet ou le commentaire provient d’une personne qui vous est inconnue.
  • Deuxième signal d’alarme: le contenu est banal, un peu (ou carrément) hors sujet, particulièrement flatteur ou (plus rarement) méchamment négatif.

Si un tweet ou commentaire déclenche ces signaux d’alarme, il vaut la peine d’investiguer un peu pour en avoir le coeur net.

Pour un commentaire:

  • Regardez le nom laissé par le commentateur: semble-t-il réel ou bidon?
  • Regardez l’adresse e-mail associée au commentaire: semble-t-elle correspondre au nom donné, ou bien est-elle également bidon?
  • Est-ce que le texte du commentaire contient des liens? Si oui, sélectionnez l’adresse de destination de ceux-ci (c’est plus prudent que de cliquer) et allez voir si le site semble publicitaire — c’est souvent le cas.
  • Faites de même avec l’adresse du site web de l’auteur du commentaire: est-ce que c’est un site publicitaire/commercial, ou clairement le site d’un individu?
  • Est-ce que les sites liés sont bourrés de publicités? Que pensez-vous de leur contenu?

Aucune de ces questions ne permet d’évaluer sans erreur la légitimité d’un commentaire, mais en faisant ce petit tour d’horizon en cas de doute, vous récolterez certainement des informations qui vous aideront dans votre décision.

Voir aussi: Les commentaires d’un blog ne sont pas un espace de pub!

Pour un tweet:

  • Cliquez sur l’identifiant de la personne vous ayant adressé le tweet pour aller lire ses derniers messages.
  • Si les derniers messages sont tous similaires à celui que vous avez reçu, mais adressés à des personnes différentes, vous avez à coup sûr affaire à un robot/spammeur/marketeur paumé!

Dans ce cas, je proposerais (suivant la gravité de l’affront), les mesures suivantes:

  • éviter de cliquer sur le lien dans le tweet, pour commencer
  • ne pas suivre le compte en question
  • bloquer le compte en question
  • le dénoncer comme spammeur (lien se trouvant sur la page du profil)

A vous d’évaluer l’action à prendre!

J’espère que ces quelques petits conseils vous aideront à y voir clair la prochaine fois que vous n’êtes pas trop sûr si un commentaire/tweet est du lard ou du cochon.

Coincés par le volcan? Twitter à la rescousse! [fr]

[en] As the editor for ebookers.ch's travel blog, I contribute there regularly. I have cross-posted some of my more personal articles here for safe-keeping.

Cet article a été initialement publié sur le blog de voyage ebookers.ch (voir l’original).

A moins de vivre sous une calotte glacière, vous n’êtes pas sans savoir que le volcan Eyjafjöll continue à semer la pagaille dans l’espace aérien européen. Si vous faites partie des malheureux coincés par le nuage de cendres, sachez que les médias sociaux peuvent vous aider à vos informer et à contacter d’autres voyageurs avec qui vous avez peut-être des intérêts communs.

En particulier, c’est le moment où jamais de vous mettre à Twitter, où vous pourrez suivre notre compte @ebookersCHfr (une mine de liens et d’infos), des compagnies aériennes comme KLM, Swiss ou Air France, les compte @AshAlerts qui tente de centraliser toutes les informations sur la situation, et même EUROCONTROL, l’organisation européenne pour la sécurité de la navigation aérienne (c’est moi qui ai traduit ça, je ne sais pas s’il y a un nom consacré en français).

Côté efforts de communauté, les hashtags suivants vous seront utiles:

L’espace aérien européen a été partiellement rouvert aujourd’hui, donc on a espoir que les choses se détendent un peu, mais gardons à l’esprit que la dernière éruption de ce volcan a duré… 14 mois. On risque de voir passer des histoires de nuages pendant un moment.