Facebook: on s'est pris une machine à remonter le temps dans la tronche [fr]

[en] Musings on the Facebook "private message bug" hysteria.

Hier soir, vous avez peut-être entendu qu’il y avait un “bug” Facebook qui faisait apparaître des messages privés dans la timeline. Rassurez-vous, jusqu’à nouvel avis, il n’en est rien: allez vite lire ce super petit compte-rendu de 20minutes.fr sur l’hystérie collective qui nous a frappée dans la nuit.

Pour les sceptiques, je vais faire comme 20minutes: si vous avez une preuve matérielle qu’il y a effectivement bug (à savoir, une message apparaissant dans votre timeline accompagné de l’e-mail vous annonçant que vous avez reçu un nouveau message privé), balancez-moi ça et je rectifierai. Et bien sûr je ne publierai pas votre message privé :-p

Je ne résiste toutefois pas à faire quelques commentaires, un peu en vrac. Début de tartine, allez chercher un jus d’orange.

Notons d’abord que les médias (et non pas les “internautes anonymes”) sont les grands coupables dans la génération et la propagation de cette rumeur. Et ça me fait penser à l’instant à cet excellent article de Titiou Lecoq, à lire aussi: “Ma réponse aux élites qui ‘détestent’ internet“.

PEBCAK. Problem exists between chair and keyboard. Le problème ici, c’est nous et notre mémoire faillible, nos codes sociaux mouvants, notre compréhension partielle des outils avec lesquels on jour, notre recherche incessante (et inconsciente) de ce qui confirmera nos croyances (ici: Facebook sont des gros méchants irresponsables).

(Vous noterez en passant mon “confirmation bias” à moi: rares sont les “vrais méchants”; les médias — et certaines personnes — aiment se faire peur et faire peur; on a tendance à sombrer dans des théories du complot face à ce monde qui nous échappe — au moins quelqu’un maîtrise la situation, ouf; le monde est plus complexe qu’on ne le croit et on cherche toujours un coupable pour ce qui ne va pas; et j’en passe…)

Revenons à la mémoire. Ah, la mémoire. Vous chercherez les articles vous-mêmes, sur ce coup, si vous voulez plus d’explications. Mais on sait bien aujourd’hui que la mémoire est extrêmement plastique. Ce n’est pas un enregistrement sur un disque dur. Et je ne parle pas que des “fausses mémoires”.

A chaque fois qu’on se souvient de quelque chose, on reconstruit le souvenir à partir des bribes de contexte et d’éléments “enregistrés”. Le présent et nos émotions du moment s’y mêlent. Et après ça, le souvenir est “réenregistré”, écrasant la première version. A chaque fois qu’on fait appel à un souvenir, on le change. Effrayant, non? Et en plus, c’est même pas des souvenirs complets, c’est des machins partiels qu’on réinvente à moitié.

J’ai vu arriver sans surprise le démenti initial de Facebook. Mais quelques personnes de mon entourage soutenaient qu’elles avaient trouvé chez elles la preuve du bug. Des personnes que je respecte, et qui savent faire la différence entre un message privé et public.

Alors je suis allée regarder chez moi. Consternation! J’ai trouvé dans ma timeline des messages passablement personnels. Oh, pas de quoi fouetter un chat ou briser mon couple. Mais quand même, étonnant. Pour en avoir le coeur net, j’ai consulté ma Mémoire: GMail. Comme l’a très bien dit David Labouré dans notre conversation Facebook sur le sujet, “ta mémoire s’appelle GMail”.

Eh ben, stupéfaction: c’était bien tous des messages du mur. Oui, même les machins qui commençaient avec des salutations, se terminaient avec des xoxo, et qui suggéraient qu’on se voie pour une pizza la semaine prochaine. J’ai fouillé, fouillé, et rien trouvé.

Allez, sautons dans la machine à remonter le temps. 2011, 2010, 2009, 2008, 2007, 2006… Y avait-il des messages privés vraiment privés à l’époque? Je ne m’en souviens plus, honnêtement. Par contre ce dont je me souviens, c’est qu’on écrivait des choses sur les murs des gens. Il y avait même, à une époque, la vision “mur-à-mur” qui affichait sous forme de conversation les messages qu’on s’était laissés sur nos murs respectifs. Le mur, c’était le truc sur lequel nos amis laissaient des messages. Ecrire sur son propre mur, ça ne se faisait pas. (J’ai même posté des choses sur mon mur pour dire ça, c’est dire!)

J’en déduis (parce que là, ma mémoire me fait défaut, enfin, un vague souvenir, mais il est vague) que poster un statut ce n’était pas la même chose que publier sur son propre mur.

Je me souviens avoir dû rendre attentifs les gens (lors de conférences, formations) au fait que ce qu’ils publiaient sur le mur d’autrui, ils ne savaient pas qui pourrait le lire. Les amis du destinataire… c’est quelque chose qu’ils ne contrôlaient pas. Et surtout, ils ne contrôlaient pas si le mur était visible aux amis, aux amis d’amis, aux amis et aux réseaux (vous vous souvenez du réseau “Suisse” dans les débuts?) Avec les commentaires, on avait le même problème. Je me souviens d’élèves qui écrivaient des choses “privées” dans les commentaires de leurs amis, sans réaliser que ces amis étaient peut-être amis avec des profs 🙂

Aujourd’hui encore, je vois que la distinction entre message privé et message sur le mur est loin d’être évidente à saisir pour des internautes débutants, tant sur le plan conceptuel que technique.

Dur-dur pour nos petits cerveaux de mammifères d’appréhender comment circule l’information dans un espace numérique semi-privé.

Il y a six ans ou même quatre ans, on n’utilisait pas du tout de la même façon les messages sur le mur des autres. Aussi, à l’époque, on avait bien moins de contacts. Ce qu’on était prêt à mettre sur le mur de quelqu’un en 2006 ou en 2008, on ne le mettrait plus aujourd’hui.

Même si le réglage est resté “amis seulement” durant toutes ces années, sa signification a évolué. Quand on publie quelque chose aujourd’hui, on peut avoir une relativement bonne idée de qui le lit. Mais on n’a aucune idée qui le lira dans le futur. C’était déjà un enjeu important avec les blogs, lorsque le web était moins “mainstream”. On publiait des choses sur l’internet public, pour son public actuel, en oubliant que dans six mois ou six moins son patron pouvait débarquer dans le monde en ligne et lire nos écrits immortels.

Facebook n’est pas complètement blanc dans l’histoire: les paramètres de confidentialité ont changé de nombreuses fois, parfois de force. On est bien pardonnables d’avoir perdu le fil. Comme le rappelle mon ami Kevin Marks, danah boyd a très bien expliqué l’importance de prendre en compte les codes sociaux et la perception des utilisateurs, et en particulier notre tendance à nous reposer sur “privacy by obscurity”. C’est “privé” parce que peu de gens le trouvent, même si les droits d’accès le sont moins. Avec timeline (et d’autres évolutions de la plate-forme avant ça, comme l’apparition du newsfeed, qui avait provoqué une véritable révolution — les francophones ne l’ont pas vécu, c’était très tôt), Facebook fait remonter à la surface et rend facilement trouvable des choses qui étaient auparavant relativement cachées.

Ma politique générale de publication (“tout ce que tu mets en ligne risque de finir dans les journaux”) me paraît bien saine, du coup. (Et non, je n’applique pas ça littéralement-tout-le-temps-sans-exception. Il y a des choses que je publie sur Facebook que je préférerais ne pas voir apparaître dans les journaux. Quand même. Mais je sais que tout ce que j’y mets court un risque de devenir un jour un peu plus public que ce que je pensais au départ.)

Pourquoi sommes-nous si prêts à croire à une magistrale bourde de Facebook? C’est vachement grave, quand même, de rendre public des messages privés. C’est arrivé à Twitter et c’était pas joli. Si je concevais un système comme ça, je m’assurerais bien que les baquets dans lesquels on stocke le privé et le public ne se mélangent pas trop côté code. Je suis pas développeuse ni ingénieur, mais d’après ce que nous dit Facebook, quand ils disent que ça peut pas arriver techniquement, c’est à ce genre de chose qu’ils font référence. (Quelqu’un qui sait mieux que moi peut peut-être expliquer.)

Facebook, ces temps, c’est la grosse méchante entreprise. Celle qui est évaluée à des montants astronomiques et qui a fait une entrée en bourse générant bien du schadenfreude chez ses détracteurs. C’est le Big Brother de 2012. Notre Microsoft. La sale entreprise qui fait un profit indécent sur le dos de nos photos de chats. Un service qui devrait être d’utilité publique mais qui est au mains de Zuck. En même temps, on adore passer du temps sur Facebook. On est accro. Amour-haine, quoi. Donc oui, s’il y a l’occasion de dire qu’ils se sont plantés grave, on va sauter dessus! Scandale! Outrage! Drame! Catastrophe!

On est un peu susceptibles. On monte aux barricades pour un oui ou pour un nom. Cf. le fameux statut qui a recommencé à faire ses rondes, mais qui n’est rien d’autre qu’un message en chaîne à côté de la plaque: “Attention, avec la nouvelle version de Facebook, les gens peuvent voir des trucs privés qu’ils devraient pas pouvoir voir, merci de vous bander les yeux quand vous regardez mon profil histoire que vous ne les voyiez pas!”

L’être humain n’aime pas trop le changement. On réagit négativement, on menace de tout quitter. Rappelez-vous les révoltes lors de chaque nouvelle version de Facebook: on est toujours là, et même tellement là qu’on en a oublié comment c’était avant, au point de croire en toute bonne foi que les messages “privés” sur nos murs ne peuvent pas en être, parce que jamais on aurait fait des choses pareilles.

On réagit “contre” parce que c’est du changement. Son contenu importe moins. J’ai d’ailleurs pris l’habitude d’attendre quand quelque chose change et que je n’aime pas. Je sais qu’une bonne partie de mon “je n’aime pas” c’est juste parce que ça a changé. J’ai des nouveaux embouts dans mes appareils auditifs. Ça remplit mes oreilles. Ça change le son. Je n’aime pas. Mais j’attends quelques semaines avant de décider que vraiment je n’aime pas et que je veux revenir en arrière. Parce que ce que je n’aime surtout pas, là, c’est juste que “c’est pas comme j’ai l’habitude”. Bon, moi je suis un cas un peu particulier, parce qu’avec un léger trouble de l’adaptation, j’ai dû me pencher sur ces questions avec beaucoup d’attention. Mais je ressens juste un peu plus fort ce que “tout le monde” ressent face au “nouveau imposé”.

Si on résume?

  • les médias ont bien chauffé la salle
  • on utilisait Facebook bien différemment il y a 4-5 ans
  • notre mémoire est plastique et faillible
  • Facebook a changé ses paramètres de confidentialité de nombreuses fois, et dans le processus certaines choses “un peu plus cachées” sont devenues “un peu plus publiques” (comme les messages du mur)
  • on aime bien taper sur Facebook ou tout autre grand méchant monopole profiteur
  • les espaces numériques semi-publics, c’est pas facile de s’y retrouver (même pour les pros)

 

Linkball for a Sunday Night [en]

[fr] Un peu de lecture pour dimanche soir.

Du désengouement pour les réseaux sociaux (et tout le reste) [fr]

[en] Social media losing speed? Nope, it's just normal that after a few months or years of using a new toy intensely, many people move on. To a new, similar toy or a completely different one.

Je lis un article (parmi bien d’autres) dans lequel on réfléchit aux causes d’un certain essoufflement dans l’usage des réseaux sociaux.

Pour moi, on est à côté de la plaque avec ce genre de questions.

Ce n’est pas une problématique liée aux réseaux sociaux. Ça a à voir avec la façon dont la nouveauté nous stimule. On est sur la bonne piste avec les lamentations concernant les “effets de mode”, mais on trivialise la problématique en l’étiquetant ainsi. Parce que ce n’est pas juste que nous sommes de superficiels moutons victimes de la mode. Il s’agit de la façon dont fonctionne nos cerveaux d’animaux humains — et on n’y échappe pas.

J’ai beaucoup réfléchi récemment au lien entre la nouveauté et l’efficacité d’une méthode ou d’une stratégie. J’en ai compris l’importance capitale en lisant The How of Happiness — dans le contexte des activités qui nous rendent heureux (on sait tous que trop de routine crée l’ennui, et que le bonheur ne se trouve pas dans l’ennui, n’est-ce pas?) — mais je vois depuis ce même phénomène à l’oeuvre dans une multitude de domaines.

Voici l’exemple qui m’a marqué. L’équipe de recherche de Sonja Lyubomirsky, l’auteur du livre, avait démontré que prendre régulièrement du temps pour sentir ou exprimer de la reconnaissance rendait les gens plus heureux. Les chercheurs se sont ensuite attelés à identifier la meilleure façon de sentir ou d’exprimer cette reconnaissance.

L’expérience est assez simple. On sépare les sujets de l’expérience en deux groupes, qui prendront une demi-heure pour mettre par écrit ce pour quoi ils sont reconnaissants:

  • le premier groupe le fera chaque dimanche soir
  • le deuxième groupe chaque lundi, mercredi, vendredi.

On regarde ensuite dans quel groupe le bonheur des gens a le plus augmenté après l’expérience.

Contrairement à ce qu’on pourrait attendre, c’est la méthode du premier groupe (une seule fois par semaine) qui est la plus efficace. Mais pourquoi donc? On suppose qu’à faire l’exercice trois fois par semaine, un phénomène d’habituation intervient

L’habituation, c’est ce qui fait que même après un terrible accident ou le décès d’un être cher, on finit par retrouve le goût de vivre, une nouvelle normalité. C’est assez sain, en fin de compte. Mais ça a ses inconvénients: les changements positifs dans notre vie subissent le même sort (leur effet s’atténue assez vite avec le temps).

Mais quand on y pense, ça explique beaucoup de choses. En particulier, ça explique pourquoi quand on croit avoir trouvé la solution à un problème qui nous enquiquine, ça marche souvent au début, mais assez vite, ça ne marche plus. Si vous êtes comme moi, vous avez peut-être essayé toute une série de méthodes pour mieux vous organiser ou mieux gérer votre temps ou votre argent ou votre poids ou votre efficacité ou… A chaque fois, on croit enfin avoir trouvé “ce qui marche”, pour déchanter quelques semaines ou mois plus tard, quand on se retrouve “immunisé” contre la solution magique qu’on croyait avoir trouvée.

Sommes-nous donc condamnés à chercher “toujours une meilleure solution”, à courir derrière la nouveauté? Pas nécessairement, mais il faut avoir conscience que pour tenir sur la durée, il faut introduire de la variété. L’exemple bateau et que tout le monde connaît, c’est celui du couple. Si vous voulez que ça dure, il faut (entre autres) éviter de sombrer dans la routine. Certes, on a des habitudes, mais celles-ci peuvent évoluer au fil du temps, et on peut chercher aussi à garder de la fraîcheur à la relation en y introduisant de la nouveauté.

Pourquoi je vous raconte tout ça?

Parce que je crois que les réseaux sociaux ne font pas exception. Ce sont des outils, qui servent à ceux qui les utilisent. Pour communiquer avec certaines personnes, s’exprimer, s’informer, “être ensemble”. A un certain niveau, ils sont donc une “solution” à “quelque chose” (que je n’appellerai pas nécessairement un “problème” — mais ils jouent un rôle). Aussi, ce sont des outils que l’on utilise souvent quotidiennement ou presque. Il est normal qu’une certaine routine s’installe, une fois passée la phase de découverte, l’arrivée des gens de notre entourage, l’excitation liée à l’arrivée de nouvelles fonctionnalités.

Il est donc parfaitement normal que ces outils perdent de leur attrait à un certain point. On s’y habitue. Ils deviennent du coup moins efficaces à remplir leur rôle pour nous — même si c’est un rôle social ou d’information. On connaît déjà ça, hors ligne. On a des “phases”. Pendant un an ou deux, on va régulièrement au même bar. Puis on s’en fatigue, et on va ailleurs. Ou bien on lit un magazine religieusement, ou on regarde une émission télé, et un jour on réalise qu’on a passé à autre chose. On voit certains amis beaucoup, plus plus du tout. Ainsi va la vie.

Les choses qui durent sont une exception. Et si on regarde de près, peut-être bien que dans ces choses qui durent, il y a plus de variété qu’il n’y semble à premier abord (je pense aux feuilletons télé: leur contenu est fait pour nous stimuler constamment en nous assaillant de rebondissements, imprévus et nouveaux personnages).

Les gens se lassent de Facebook? Mais bien sûr. C’est “normal”, Facebook, maintenant. L’e-mail, c’est normal, ça n’émerveille plus personne (enfin par ici). Internet aussi, sauf pour ceux qui le découvrent. Facebook et Twitter, aussi. Les blogs, je n’en parle même pas. On s’enthousiasme pour le nouveau, le différent, et pas pour le normal. C’est ainsi que notre cerveau est conçu. On n’y échappe pas.

Les outils sociaux, nouveaux par essence lors de leur apparition, se trouvent rapidement pris dans une course effrénée aux nouvelles fonctionnalités, pour maintenir justement ce sentiment de nouveauté et de fraîcheur innovatrice — cela d’autant plus, à mon avis, que les premiers utilisateurs sont en général encore plus sensibles que la majorité à cet attrait de la nouveauté (et à la lassitude qui accompagne le connu).

A m’entendre, vous pourriez penser que je ne vois pas de problème dans notre société sur-saturée de stimulations, qui nous distribue du nouveau comme de la drogue. Alors oui, je dis que le neuf et la variété représente un attrait indéniable pour notre cerveau de mammifères, et qu’il faut l’accepter. Mais le problème avec une société qui nous en donne à manger à la petite cuillère, c’est que l’on ne développe peut-être pas suffisamment la capacité à générer de la nouveauté de nos vies nous-mêmes. On attend que la stimulation vienne de l’extérieur.

Se prendre la tête sur les raisons d’un “désengouement” pour les réseaux sociaux, c’est à mon avis l’expression d’une vision et d’une compréhension un peu réduites du monde et du fonctionnement de l’humain. Ça n’a rien à voir avec les réseaux sociaux. Ça a à voir avec les humains.

Bien sûr qu’après un pic d’enthousiasme pour quelque chose, il faut s’attendre à une baisse d’utilisation. Rien de nouveau sous le soleil, passez votre chemin!

Linkball [en]

[fr] Une pile de liens, encore!

So, here’s another bunch of interesting links I’ve found and read. Again, blame Twitter/Tumblr/Facebook (and falling down the blog-hole), I’ve lost my sources for most of them. So, a big warm thanks to all the people I follow someplace or other — it’s thanks to you collectively.

W.L. Gore: Lessons from a Management Revolutionary (via johntropea): you’ve all heard of Gore-Tex, right? The company behind it, Gore, sounds very much like a “company of the future” when you read about how it is run (“self-run” is a better term).

My Family’s Experiment in Extreme Schooling: off to Russia from the US (and into a Russian-medium school…)

ZOMBIES, RUN! Running game & audio adventure for iOS/Android: on Kickstarter, a game that will make you run in real life to survive the zombie attack inside the game. If you’re trying to back the project and Amazon doesn’t let you — happens with some non-US accounts, this workaround works.

Nobody Asked For A Refrigerator Fee: how fridges and electricity killed Stockholm’s largest employer a century ago. An example of innovation making business models go bankrupt. Sheds interesting historical light on the uproar around the demise of certain industries brought on by the internet.

A Jobs Plan for the Post-Cubicle Economy: how the work world is changing, and how our migration from office to freelancing is similar to migration from farm to factory.

SEO for Non-dicks: couldn’t have said it better. Read this if you’re concerned about search result placement.

Facebook Scare: Uncheck Comments and Likes: have been trying to fight the epidemic of “please uncheck comments and likes” copy-paste madness on Facebook by spreading this article. Scoop: your comments and likes have always been visible. They depend on the visibility of the status you’re commenting or liking. Only now, you actually get to see if the status is public or not (before, you had to guess). Don’t panic. Go and review your privacy settings instead. And get ready for Timeline, which is going to turn Facebook upside-down for you, whether you want it or not. (God save us all. I can already see the wave of panic, rumors, protests and bunched-up panties that is going to hit us.)

It’s the end of the web as we know it: I keep seeing articles that remind us of the importance of owning our data. Have you noticed how you’re reading this on Climb to the Stars, on my own domain, hosted on my own server, run with my own WordPress installation? Yup.

What if the Secret to Success Is Failure? Excellent article on schools and education. Failure, we needs it. Parents who feel compelled to shield their progeny from all the ills of the world, read this fast — you might be depriving them of valuable opportunities to learn critical coping skills. (This is not to say you should be a hard-hearted bastard. Find the right balance.)

Activités de groupe: l'importance de l'inscription [fr]

[en] "Who will be there" is an essential part of group activities -- which is why it is so important that people attending announce their presence on Facebook or doodle, like with the first Lausanne Jelly that will be taking place at eclau on November 19th. Say you're coming!

Quand j’organise un Bloggy Friday, un apéro, ou encore un Jelly (c’est vendredi de la semaine prochaine, déjà!) je passe une grande partie de mon temps non seulement à informer les gens de l’événement, mais également à insister pour que les personnes qui m’ont dit qu’elles venaient… s’inscrivent.

Même pour des événements gratuits et ouverts à tous, l’inscription publique est primordiale. Un des intérêts de ces événements est les gens qu’on y rencontre. L’inscription sert à rendre visible sa présence — et les personnes qui participeront à l’activité de groupe sont en fait presque une partie du “contenu” de celle-ci.

Qu’est-ce qui fait plus envie, un apéro (ou un Jelly) avec trois personnes annoncées, ou le même avec 20 ou 30 personnes?

Allez, hop, j’insiste encore un peu: si vous comptez venir travailler à l’eclau le 19 novembre lors du Jelly (c’est gratuit et ouvert à tous!), annoncez-le. Parlez-en autour de vous (Facebook, partager lien, etc.) — et même si vous n’êtes pas sur Facebook, il y a doodle (le nec plus ultra, c’est encore de s’annoncer sur les deux).

Entre les inscrits et les annoncés-mais-pas-inscrits, je compte une vingtaine de personnes — ça va être sympa (vous en faites pas, il y a amplement la place).

Facebook Page Like Buttons: Quick and Dirty [en]

[fr] Comment ajouter à votre sidebar WordPress un bouton "J'aime" simple pour vos pages Facebook.

Sorting out my mess of Facebook pages and groups (part 2 coming soon!), I’ve spent way too much time struggling with the Facebook Like Box creator and a couple of WordPress plugins (Facebook Social Plugins and Facebook Like Box Widget). I just didn’t manage to get what I want, which is a simple, minimal list of my Facebook pages and a Like button next to them.

Here’s what I wanted (it’s in the CTTS footer now, so you can also scroll down and see it live… and like my pages!)

Quick and Dirty Facebook Page Like Buttons

I didn’t want a Like Box full of stuff. Just the page name, avatar, and the like button.

Here’s how I finally did it (it’s dirty, but it works — just stick the code in a text widget if you have a WordPress blog):

<iframe src="http://www.facebook.com/plugins/likebox.php?id=7812744463" scrolling="no" frameborder="0" style="border:none; overflow:hidden; width:220px;height:60px;" allowTransparency="true"></iframe>

Just replace the number after id= by your page’s ID (you can find it easily by going to your page, it’s the number following your page name in the URL.

If your page name is long, you might want to increase the height of your iframe to 80px or 100px (trial and error, you’ll find the right height).

There you go!

Oh, and I added like buttons to my posts, too, with the Facebook Like Button plugin. Dunno if it’s the best one out there or not, but it seems to work and I didn’t have to struggle too much setting it up.

A Mess of Facebook Pages, Groups, and Profiles (Part 1) [en]

[fr] 1er épisode de ma tentative de mettre un peu d'ordre dans mes Pages Facebook.

Facebook “Like” buttons are starting to spread and I think I’m going to add them around here. So, I’m wondering which “Facebook Like” WordPress plugin I should install, and also, trying to sort out the mess between my various pages, groups, and profile on Facebook.

I recently started importing Digital Crumble into my Facebook profile, a move I’m pretty happy about because it seems to be making my online wanderings more readily available to a bunch of personal friends of mine who interact with me online mainly via Facebook, Twitter and IM. But on the other hand, I wonder: am I drowning my Facebook presence in too much Digital Crumble?

I’m now wondering what feeds to import where on Facebook.

I’ve always been wary of sending my Twitter firehose into Facebook: not the same audience, and too much Twitter at times, to be honest.

Let’s start with what’s easy: Bagha. He’s got a Facebook page and a Twitter account (@bagha) which he doesn’t use much, and in his case I have no problem linking them. I’ve installed the Twitter Facebook app to do that. I tried to use MyFlickr to import Flickr photos of him, but it was such a pain in the neck (can’t figure out exactly how to use it, + timeouts) I gave up and am looking for another solution to import Bagha’s Flickr photos into his page. I’ve also imported CTTS posts mentioning Bagha (feed) into his articles (hmmm, maybe I should resurrect his Catster diary…).

Have to say, though, that Facebook is a pain in the neck: getting it to accept a feed takes multiple tries, and connecting apps like Twitter or MyFlickr to their respective external services is no walk in the park either. Be persistent!

Twitter Killed My Blog and Comments Killed Our Links [en]

I hope the provocative title grabbed your attention.

Let me say it straight out: my blog is not dead, neither are our links.

But I still have a point.

Twitter is IRC on steroids, for those of you who have already experienced the irresistable draw of a chatroom full of smart witty people, 24/7. Twitter is my very own IRC channel, where I do not have to hear those I do not care about. It’s less geeky than IRC, which means that many of my “online spaces” collide there.

It’s intoxicating. I love it. I can spend all day there.

But that’s not why I would provocatively say that it has killed my blog. Twitter is a content-sharing space, not just a super IRC channel. Found an interesting link? Five years ago, it would have morphed into a blog post, because that was pretty much the only way to share it. Nowadays, dump it in Twitter. Arrived safely at destination? Again, 5 years ago, blog post. Now, tweet.

New tools have an impact on how we use old tools. Sometimes we abandon them altogether, but most of the time, we just redefine the way we use them. This is what I was trying to explore in the first panel I ever moderated, at BlogTalk 2008 (crappy video).

So, no, Twitter did not kill my blog, but take a group of bloggers and give them Twitter accounts, and the temperature of the blogosphere changes. All the high-speed stuff moves to Twitter.

If you just look at the present, it’s no big deal. People are still connecting. That’s what all this social media/software is about, right? Connecting people. Online. But the problem with us spending all our time swimming in the real-time stream is that it’s just that, a real-time stream. Not much is left of it once it has passed.

Take this short piece about translation I wrote nearly 10 years ago. It’s not a masterpiece, but it’s still there, as readable as it was when I wrote it. Had this taken place on Twitter, nothing much would be left of it. Gone with the wind, if I dare say.

Many many years ago when I first started blogging (can you tell I’m on a nostalgic streak?), blogs did not have comments. Hell, I barely even had permalinks when I started. Permalinks were the key, though: they allowed bloggers to link to each other’s writings.

And we did. Conversations would bounce from blog to blog. They weren’t chatty like on IM, IRC, or Twitter. They were blog-post-speed conversations. We would have to think (a little) before we wrote.

Even though comments are a wonderful invention and I would never want to take them back, they did ruin this, in a way. People started leaving comments all over the place and didn’t come back to their blogs to write about the conversations they were participating in. It’s one of the reasons I was so excited about coComment when it came out, or services like BackType (which also seems to have backed out of tracking comments one makes) or Disqus. (Aside: see, I’d love somebody to hire me to do some research and write a memo on the current state of the comment-tracking-sphere and all the players involved. I could totally see myself doing that.)

With comments came less of an incentive to link to each other on our blogs. With Twitter (and Facebook), less of an incentive to share certain things on our blogs, and also, less of an incentive to comment, as it became much easier to just “tweet a quickie” to the post author (therefore making our activity visible to all our followers). And with the death of Technorati tags (I’ll call it that), we bloggers are now connecting to each other on other social networks than the blogosphere.

I think it’s time to actively reclaim the blogosphere as our own, after leaving it for too long at the hands of marketing and PR.

Bloggers, it’s time to wake up! Write blog posts. Link to your fellow bloggers. Leave comments on their posts, or better, respond to them on your blogs.

We don’t have to abandon Twitter and Facebook — just remember that first and foremost, we are writers, and that “conversation” (though ’tis a wonderful thing) is not writing.

Orange Link nous demande nos mots de passe: pas au point! [fr]

[en] There is absolutely no excuse, in 2010, for asking people to enter their Gmail, Facebook or Twitter passwords on third-party sites. And that is precisely what the "social media to SMS" service Orange Link is doing for Gmail and Twitter, though they got Facebook right. Laziness or scary cluelessness?

Orange Link est un service d’Orange.ch qui nous permet de recevoir des alertes SMS de services comme Twitter, Facebook, et Gmail (et aussi, d’envoyer des SMS à ces services).

Orange Link

Très cool. J’espère en passant qu’ils sont aussi en train de bosser sur un partenariat avec Twitter comme l’ont fait d’autres opérateurs.

Ce qui est beaucoup moins cool c’est qu’ils nous demandent nos mots de passe Twitter et Gmail!

Orange Link - BAD BAD password anti-pattern

Regardez ce que je disais en avril 2008, il y a plus de deux ans:

I have an interest in social network portability (also called “make holes in my buckets”) — I gave a talk on SPSNs from a user point of view at WebCamp SNP in Cork recently — and I am also concerned that in many cases, implementations in that direction make generous use of the password anti-pattern (ie, asking people for the password to their e-mail). It’s high time for design to encourage responsible behaviour instead. As the discussion at WebCamp shows, we all agree that solutions need to be found.

Les gens ont tendance à être d’une naïveté affligeante avec leurs mots de passe, tant dans le choix de ceux-ci que l’insouciance avec laquelle il les prêtent à autrui ou les entrent sur n’importe quel site qui le leur demande.

Il est irresponsable de la part d’une entreprise comme Orange.ch d’encourager les gens à entrer leur mot de passe sur un site qui n’est pas celui du service en question. On est en 2010, loin de la situation en 2008 référencée plus haut, et OAuth et autres services du genre sont une réalité. Texprezzo et Textendo, qui fournissent la technologie derrière Orange Link, ne nous demandent d’ailleurs pas notre mot de passe Facebook, mais utilisent Facebook Connect pour accéder à notre compte.

Orange Link -- Good

Facebook | Request for Permission

Il n’y a donc aucune excuse pour ne pas procéder avec les technologies similaires à disposition pour Twitter et Gmail. Début 2009, Twitter était sur le point d’implémenter OAuth, ce qui a été fait depuis lors — lire la FAQ de Twitter sur OAuth. Quant à Google (pour Gmail), eh bien, depuis mars 2010 (enfin!) ils parlent aussi OAuth.

Je ne sais pas s’il faut en conclure qu’ils s’en fichent ou qu’ils sont mal informés/inconscients — mais à ce point, j’avoue que ça ne m’inspirerait guère confiance.

Facebook et le web sans se casser les dents [fr]

[en] A prezi for a conference I gave to 17-20 year olds in Monthey.

Voici le prezi que j’ai utilisé ce matin pour ma conférence à l’attention des élèves de l’ECCG de Monthey.

Le prezi est un peu laconique bien entendu (ce qui était important, c’est ce que je disais) — mais pour ceux qui étaient là, ça vous donne accès aux liens, et pour ceux qui n’y étaient pas… ça vous donne une vague idée!

Je sais, je sais, les jours passent et je ne blogue pas. Ça va revenir ne vous en faites pas, je commence à sortir la tête de l’eau. Je commence.