Elle écrit plus? [fr]

[en] Why I'm struggling to write, these days: I'm trying to clarify all my cluetrainy ideas about the internet, people, and the world – and though they come out readily in conversations (having a lot of those these days as I have launched my 2016 professional website) I am struggling to squeeze them into post format. I wish I had Euan's gift for concision!

Not that comfortable

Mes articles ont du mal à sortir, ces jours. La raison en est que je suis en train de mettre de l’ordre dans tout un tas d’idées qui servent de fondement à mon travail. Des évidences (pour moi) concernant notre condition d’homo numericus, la nature des espaces numériques qui imprègnent nos vies, nos relations les uns aux autres et le rôle que celles-ci jouent à influencer le cours de nos vies.

Ce ne sont pas des idées nouvelles, mais je les développe généralement au cours de conversations, souvent en tant que prérequis aux autres thèmes qui nous préoccupent plus officiellement: est-ce que je devrais vraiment être sur Facebook pour mon travail? A quoi ça sert de poster des photos de vacances? Twitter, je capte toujours pas, c’est nul… Sur quoi je vais communiquer pour ma présence en ligne?

J’ai déjà pas mal dégrossi en préparant la nouvelle mouture de mon site web professionnel (en anglais, mais il y a une page en français). Parlant de nouveau site, à part ça, n’hésitez pas à diriger chez moi les gens de votre entourage qui pourraient bénéficier de mes services ou mes ateliers, je vais avoir de la disponibilité pour prendre des nouveaux clients cet automne à côté des ateliers de développement de carrière pour musiciens que je donne avec Elisabeth Stoudmann.

Je reprends le fil: toutes ces choses que j’expose si joyeusement dans un contexte de discussion, j’ai du mal à leur donner une forme d’article. Tout est lié, enchevêtré, et somme toute assez complexe. Je n’ai pas le don de la concision de mon ami et collègue Euan Semple, et chaque fois que je me dis “ah je pourrais faire un article sur ça” je me retrouve à ne pas commencer de peur que l’article devienne un livre. Problème classique que je connais bien.

Histoire de vous montrer que je suis capable de suivre mes propres conseils, je vais me lancer directement avec quelques réflexions sur internet en tant que lieu de vie – versus canal de communication.

Activités de groupe: l'importance de l'inscription [fr]

[en] "Who will be there" is an essential part of group activities -- which is why it is so important that people attending announce their presence on Facebook or doodle, like with the first Lausanne Jelly that will be taking place at eclau on November 19th. Say you're coming!

Quand j’organise un Bloggy Friday, un apéro, ou encore un Jelly (c’est vendredi de la semaine prochaine, déjà!) je passe une grande partie de mon temps non seulement à informer les gens de l’événement, mais également à insister pour que les personnes qui m’ont dit qu’elles venaient… s’inscrivent.

Même pour des événements gratuits et ouverts à tous, l’inscription publique est primordiale. Un des intérêts de ces événements est les gens qu’on y rencontre. L’inscription sert à rendre visible sa présence — et les personnes qui participeront à l’activité de groupe sont en fait presque une partie du “contenu” de celle-ci.

Qu’est-ce qui fait plus envie, un apéro (ou un Jelly) avec trois personnes annoncées, ou le même avec 20 ou 30 personnes?

Allez, hop, j’insiste encore un peu: si vous comptez venir travailler à l’eclau le 19 novembre lors du Jelly (c’est gratuit et ouvert à tous!), annoncez-le. Parlez-en autour de vous (Facebook, partager lien, etc.) — et même si vous n’êtes pas sur Facebook, il y a doodle (le nec plus ultra, c’est encore de s’annoncer sur les deux).

Entre les inscrits et les annoncés-mais-pas-inscrits, je compte une vingtaine de personnes — ça va être sympa (vous en faites pas, il y a amplement la place).

Problèmes d'internet, problèmes d'humains [fr]

[en] I write a weekly column for Les Quotidiennes, which I republish here on CTTS for safekeeping.

Chroniques du monde connecté: cet article a été initialement publié dans Les Quotidiennes (voir l’original).

Les médias se plaisent à nous rappeler régulièrement qu’internet est un espace dangereux. Passons pour cette fois, si vous le voulez bien, sur les exagérations et les dangers particuliers (je le fais déjà assez ailleurs) pour nous pencher sur un principe de base.

Internet est peuplé d’humains. Les problèmes que l’on y rencontre sont donc avant tout des problèmes d’humains. Et dans les médias sociaux en particulier, les principales difficultés sont de l’ordre du relationnel.

Les personnes peu familières avec internet semblent tout d’un coup perdre toutes leurs compétences interpersonnelles dès que l’échange a lieu par écrans interposés. Un commentaire désagréable en réponse à un article? Il suffit souvent de se demander comment l’on réagirait en face-à-face. Certes, cela demande parfois un peu de maturité — mais il est très rare que l’on se retrouve compètement démuni face à quelqu’un dans la plupart des situations de la vie courante.

Même les problèmes plus “sérieux” comme le harcèlement en ligne, les contacts sexuels entre adultes et mineurs, les communautés “malsaines” (pro-ana, racisme…) sont à la base des problèmes de personnes. Ce sont des problèmes qui existent en-dehors d’internet, qui se manifestent là où il y a des gens — y compris sur internet.

On comprendra donc qu’y remédier passera donc par se concentrer sur la dimension humaine du problème, et non sur celle, accessoire, de sa présence sur internet.

Je simplifie, bien sûr, et il y a des exceptions. Tout ce qui a trait au droit d’auteur, par exemple, est inextricablement lié aux caractéristiques techniques d’internet. La permanence des objets numériques, également, change le paysage de nos relations les uns aux autres, et à l’information.

N’oublions donc pas, dans notre exploration du monde connecté, que les principales difficultés que nous y rencontrerons seront humaines. Et que les humains, c’est du terrain connu.

BlogTalk 2.0, Compte-Rendu [fr]

Un compte-rendu en français de la conférence viennoise sur les weblogs à  laquelle j’ai assisté en début de semaine. Beaucoup de conférences intéressantes, beaucoup de gens, une utilisation intéressante de la technologie, et beaucoup d’idées pour des billets à  écrire!

De retour juste à  temps pour mon 30 anniversaire après l’excellente conférence Blogtalk à  Vienne, il est temps que je tienne ma promesse à  Pascale et que j’offre pitance à  mes lecteurs francophones. Cela d’autant plus que je crois bien avoir été la seule représentante de la blogosphère francophone à  cette conférence (pas que je prétende à  une quelconque autorité officielle pour la représenter) — j’adorerais apprendre que je me trompe.

Un mot tout d’abord pour dire que je regrette l’absence de Loïc à  cette conférence. Premièrement, cela aurait été sympathique de pouvoir faire sa connaissance, et deuxièmement (comme je le mentionne plus haut), la francophonie était clairement sous-représentée lors cet événement de portée européenne. Sans vouloir faire de Loïc le porte-drapeau de la blogosphère francophone (loin de là !), je pense que la présence d’un weblogueur francophone tel que lui, médiatique et de surcroit propriétaire d’une entreprise comme U-blog, aurait amélioré la visibilité de cette conférence auprès des blogueurs francophones, contribuant par là  à  ouvrir notre petite blogosphère parfois un peu trop ronronnante à  ce qui se passe ailleurs en Europe. Weblogueurs francophones (Loïc ou autres!), je compte bien vous croiser à  BlogTalk l’année prochaine!

Alors, de quoi ça a parlé? De nombreuses conférences, que je dois encore digérer, et dont je tenterai de vous rapporter les plus marquantes au cours de ces prochains jours; mais surtout, les conversations informelles naissant des rencontres de couloir, que ce soit dans le cyberespace ou l’Urania proprement dit. C’est ce côté “social-geek”, que j’ai énormément apprécié au cours des quelques derniers jours, que je désire partager avec vous aujourd’hui.

Les personnes avec lesquelles j’ai le plus parlé et passé du temps, clairement, sont Lee Bryant, Suw Charman, et Horst Prillinger (Horst est sans conteste le meilleur guide dont on puisse rêver pour visiter Vienne, y manger et s’y déplacer). J’ai rencontré et parlé avec bien d’autres personnes intéressantes durant ce séjour, évidemment. Je tenterai de vous parler d’eux ces prochains jours. Disons pour le moment que ce fut un réel plaisir de discuter avec autant de gens intelligents, cultivés, et comprenant les weblogs et la technologie.

J’avais déjà  brièvement rencontré Suw à  Londres et nous parlons régulièrement sur IRC depuis de longs mois. Quant à  Horst, habitant Vienne, il avait posté un grand nombre d’informations utiles sur la page wiki BlogTalkVienna. Après une journée à  marcher seule à  travers Vienne jusqu’à  plus de jambes, je lui ai envoyé un mot pour proposer que l’on se rencontre (je me souvenais également que Suw allait loger chez lui). Lee, dont Suw m’avait parlé puisqu’ils s’étaient retrouvés dans le même avion, est une rencontre que je dois à  RendezVous (RendezVous existe aussi pour Windows et Linux) et SubEthaEdit, deux jouets geek pour OSX qui m’ont rendue encore plus contente qu’avant de faire partie de la Communauté de la Pomme.

Que sont donc ces deux jouets? RendezVous permet de connecter et de rendre visible les uns aux autres les différents utilisateurs connectés sur un même réseau local. Concrètement: BlogTalk, comme toute conférence geek qui se respecte, fournit wifi et connection Internet à  ses participants. Une fois connectée au réseau, je lance iChat (le programme pour AIM fourni avec Mac), et j’ouvre la fenêtre RendezVous. Je vois automatiquement une liste des autres personnes sur le réseau ayant effectué la même manipulation que moi — comme on voit ses contacts sur ICQ ou MSN, à  la différence qu’ici, il n’y a pas besoin “d’ajouter les contacts”: on se retrouve avec une liste de noms dans sa liste, inconnus ou non, à  qui l’on peut envoyer des messages.

Ma première mission a donc été d’aller dire bonjour à  la petite dizaine de personnes connectées, puisque je ne connaissais personne 🙂 — j’ai été très bien accueillie. Au cours d’une conversation, quelqu’un (je ne suis plus sûre qui!) m’a demandé si j’avais SubEthaEdit, parce que Lee Bryant y avait ouvert un document dans lequel on pouvait tous prendre des notes ensemble, en collaboration. Ni une, ni deux, j’ai téléchargé et installé le programme. SubEthaEdit, c’est comme un Notepad multi-joueurs, ou une page wiki instantanée. On peut afficher une liste des membres du réseau ayant SubEthaEdit en train de tourner, et ouvrir les documents partagés par ceux-ci. Des couleurs différencient les différentes personnes en train d’éditer un document, et tout se passe en temps réel: on voit les gens taper.

Assez vite, la petite équipe qui prenait des notes s’est mise d’accord pour les mettre en ligne. Suw a suggéré de les mettre sur une page wiki, afin que les personnes sans Mac ni SubEthaEdit (dont elle faisait partie — mais elle a promis qu’on la verrait l’année prochaine avec son propre iBook ou PowerBook!) puissent également contribuer à  l’effort collectif. Sitôt suggéré, sitôt fait: au fur et à  mesure que les conférenciers terminaient leur présentation, je mettais nos notes en ligne sur le wiki de Joi. Les notes sont pour le moment mal formattées, et bénéficieront d’un peu de jardinage afin que d’autres puissent les compléter, ajouter leurs commentaires, des liens vers leurs comptes-rendus ou encore les présentations mises en ligne par les conférenciers eux-mêmes.

Histoire d’éviter de donner à  ce billet une longueur parfaitement indigeste (si le mal n’est pas déjà  fait!), je terminerai en mentionnant les thèmes de conversations informelles que j’ai eues et qui m’inspirent pour des billets ou autres écrits (pas toujours en français, malheureusement).

  • Problèmatique des weblogs multilingues, et comment un outil comme WordPress peut être adapté pour les gérer; ce qu’on peut faire pour rendre un weblog multilingue plus sympathique à  ses lecteurs monolingues (attendez-vous à  des changements par ici!
  • Reconnaissance vocale, ce que j’ai accompli avec, et ce que je pense que l’on devrait pouvoir faire avec cette technologie dans un futur proche.
  • Langues et Internet: frontières, langues minoritaires. Réflexions sur la “blogosphère suisse” — existe-t-elle seulement?
  • Comment faire une présentation de qualité à  une conférence (Suw et moi avons un article en préparation sur le sujet).
  • Suggestions pour organisateurs de conférences pour geeks (inévitable).
  • Réflexion sur les différents vecteurs et supports de contenu entrant en jeu lors d’une présentation orale.
  • Weblogs et enseignement, bien entendu…
  • Une expérience organisée avec Lee, consistant à  coller à  mesure ses propres notes dans le document SubEthaEdit
  • Rencontres diverses

(Je mettrai des liens quand les billets seront écrits, si j’oublie, rappelez-le-moi!)