Cours de maths-base [fr]

Avec la suppression des “sections” en VSB, l’enseignant en maths se retrouve à  devoir gérer jusqu’à  la fin de la scolarité obligatoire des classes passablement hétérogènes quant à  leur facilité dans cette branche. Un commentaire sur mon expérience.

[en] In canton Vaud, the school organisation has changed a lot during these last years, resulting in more heterogenous classes. I talk about my experience teaching maths in classes where you have "maths-specialists" and "language-specialists" (who are often less at ease with maths) in the same classes.

Mon premier “challenge” d’enseignante, lors de mes remplacements, cela a été les cours de “maths-base” — à  savoir les cours de maths donnés à  la classe entière, sans faire intervenir les différents choix d’options spécifiques qu’ont fait les élèves. En effet, on trouve maintenant dans une même classe de VSB aussi bien des latinistes, des scientifiques, que des élèves ayant choisi comme option spécifique l’italien (“langues modernes”) ou l’économie.

Ces élèves suivent en commun les cours d’allemand, d’anglais, de français, de maths, d’histoire (etc.) et se séparent pour suivre les quatre (cinq) heures de cours hebdomadaires consacrées à  leur option spécifique: l’italien, le latin, l’économie, ou des maths supplémentaires. Les cours “maths-option” couvrent des domaines qui ne sont pas abordés par le cours maths-base. Ainsi, les élèves de maths-option ne se trouvent pas favorisés lors de ceux-ci.

Mais, il y a un mais. Nous ne sommes pas tous égaux devant les maths. Si je crois fermement que chacun est capable de comprendre et maitriser les mathématiques enseignés au collège (si on fait preuve de patience et de compétence pédagogique, et qu’il y a assez de temps à  disposition — ce qui n’est en général pas le cas), il me parait cependant évident que certaines personnes comprennent plus vite que d’autres. Au risque de tomber dans le cliché (mais en étant consciente que ceci est une généralisation, à  manier donc avec des pincettes), il y a fort à  parier que l’on trouve chez les élèves ayant choisi les maths en option spécifique une forte proportion de personnes ayant de la “facilité”, comme on dit, et dans les options plus littéraires, un plus grand nombre d’élèves ayant besoin d’un peu plus de soutien pour appréhender les mathématiques.

Lorsque l’école secondaire était divisée en sections bien distinctes, on attendait clairement plus des scientifiques durant les cours de maths, quel que soit le sujet abordé, que des modernes (pour rester dans les gros clichés). Les latines étaient considérées comme des littéraires, certes, mais puisque c’étaient des latines (traditionnellement la section pour les “meilleurs” élèves, à  tort ou à  raison), certains enseignants avaient tout de même des exigences un peu plus élevées que pour des élèves en section moderne.

On va tenter de s’arrêter là  avec les clichés, espérant tout de même que mon argumentation aura été claire: certains comprennent plus vite les maths que d’autres. (Et ne nous limitons pas aux maths, les problèmes que je soulève ici se retrouvent dans l’enseignement des langues et probablement d’autres branches encore.)

Prenez donc une classe de 7VSB. A force d’exercices et de persuasion, on leur présente l’addition et la multiplication des fractions. Quelques élèves auront compris dès la première explication ou le premier exercices. D’autres auront besoin encore de longues heures d’explications bien plus détaillées, accompagnées de force schémas et analogies, mettant à  l’épreuve la créativité de l’enseignant et dans bien des cas, sa patience. (Et très personellement, c’est là  un des aspects de l’enseignement que je trouve le plus stimulant.)

Reste la question: que faire avec ceux qui ont compris, qui ont fini en cinq minutes l’exercice que vous avez donné à  faire, et qui s’ennuient durant les explications que vous donnez à  ceux qui ont encore du chemin devant eux? Si vous leur faites prendre de l’avance dans les exercices à  faire pour les occuper, cela ne fait que repousser le problème. Leur donner à  faire des exercices supplémentaires, que ne feront pas les autres élèves? Cela me paraît la moins mauvaise solution. Elle demande bien entendu préparation, organisation, et travail supplémentaire de la part de l’enseignant.

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BlogTalk 2.0, Compte-Rendu [fr]

Un compte-rendu en français de la conférence viennoise sur les weblogs à  laquelle j’ai assisté en début de semaine. Beaucoup de conférences intéressantes, beaucoup de gens, une utilisation intéressante de la technologie, et beaucoup d’idées pour des billets à  écrire!

De retour juste à  temps pour mon 30 anniversaire après l’excellente conférence Blogtalk à  Vienne, il est temps que je tienne ma promesse à  Pascale et que j’offre pitance à  mes lecteurs francophones. Cela d’autant plus que je crois bien avoir été la seule représentante de la blogosphère francophone à  cette conférence (pas que je prétende à  une quelconque autorité officielle pour la représenter) — j’adorerais apprendre que je me trompe.

Un mot tout d’abord pour dire que je regrette l’absence de Loïc à  cette conférence. Premièrement, cela aurait été sympathique de pouvoir faire sa connaissance, et deuxièmement (comme je le mentionne plus haut), la francophonie était clairement sous-représentée lors cet événement de portée européenne. Sans vouloir faire de Loïc le porte-drapeau de la blogosphère francophone (loin de là !), je pense que la présence d’un weblogueur francophone tel que lui, médiatique et de surcroit propriétaire d’une entreprise comme U-blog, aurait amélioré la visibilité de cette conférence auprès des blogueurs francophones, contribuant par là  à  ouvrir notre petite blogosphère parfois un peu trop ronronnante à  ce qui se passe ailleurs en Europe. Weblogueurs francophones (Loïc ou autres!), je compte bien vous croiser à  BlogTalk l’année prochaine!

Alors, de quoi ça a parlé? De nombreuses conférences, que je dois encore digérer, et dont je tenterai de vous rapporter les plus marquantes au cours de ces prochains jours; mais surtout, les conversations informelles naissant des rencontres de couloir, que ce soit dans le cyberespace ou l’Urania proprement dit. C’est ce côté “social-geek”, que j’ai énormément apprécié au cours des quelques derniers jours, que je désire partager avec vous aujourd’hui.

Les personnes avec lesquelles j’ai le plus parlé et passé du temps, clairement, sont Lee Bryant, Suw Charman, et Horst Prillinger (Horst est sans conteste le meilleur guide dont on puisse rêver pour visiter Vienne, y manger et s’y déplacer). J’ai rencontré et parlé avec bien d’autres personnes intéressantes durant ce séjour, évidemment. Je tenterai de vous parler d’eux ces prochains jours. Disons pour le moment que ce fut un réel plaisir de discuter avec autant de gens intelligents, cultivés, et comprenant les weblogs et la technologie.

J’avais déjà  brièvement rencontré Suw à  Londres et nous parlons régulièrement sur IRC depuis de longs mois. Quant à  Horst, habitant Vienne, il avait posté un grand nombre d’informations utiles sur la page wiki BlogTalkVienna. Après une journée à  marcher seule à  travers Vienne jusqu’à  plus de jambes, je lui ai envoyé un mot pour proposer que l’on se rencontre (je me souvenais également que Suw allait loger chez lui). Lee, dont Suw m’avait parlé puisqu’ils s’étaient retrouvés dans le même avion, est une rencontre que je dois à  RendezVous (RendezVous existe aussi pour Windows et Linux) et SubEthaEdit, deux jouets geek pour OSX qui m’ont rendue encore plus contente qu’avant de faire partie de la Communauté de la Pomme.

Que sont donc ces deux jouets? RendezVous permet de connecter et de rendre visible les uns aux autres les différents utilisateurs connectés sur un même réseau local. Concrètement: BlogTalk, comme toute conférence geek qui se respecte, fournit wifi et connection Internet à  ses participants. Une fois connectée au réseau, je lance iChat (le programme pour AIM fourni avec Mac), et j’ouvre la fenêtre RendezVous. Je vois automatiquement une liste des autres personnes sur le réseau ayant effectué la même manipulation que moi — comme on voit ses contacts sur ICQ ou MSN, à  la différence qu’ici, il n’y a pas besoin “d’ajouter les contacts”: on se retrouve avec une liste de noms dans sa liste, inconnus ou non, à  qui l’on peut envoyer des messages.

Ma première mission a donc été d’aller dire bonjour à  la petite dizaine de personnes connectées, puisque je ne connaissais personne 🙂 — j’ai été très bien accueillie. Au cours d’une conversation, quelqu’un (je ne suis plus sûre qui!) m’a demandé si j’avais SubEthaEdit, parce que Lee Bryant y avait ouvert un document dans lequel on pouvait tous prendre des notes ensemble, en collaboration. Ni une, ni deux, j’ai téléchargé et installé le programme. SubEthaEdit, c’est comme un Notepad multi-joueurs, ou une page wiki instantanée. On peut afficher une liste des membres du réseau ayant SubEthaEdit en train de tourner, et ouvrir les documents partagés par ceux-ci. Des couleurs différencient les différentes personnes en train d’éditer un document, et tout se passe en temps réel: on voit les gens taper.

Assez vite, la petite équipe qui prenait des notes s’est mise d’accord pour les mettre en ligne. Suw a suggéré de les mettre sur une page wiki, afin que les personnes sans Mac ni SubEthaEdit (dont elle faisait partie — mais elle a promis qu’on la verrait l’année prochaine avec son propre iBook ou PowerBook!) puissent également contribuer à  l’effort collectif. Sitôt suggéré, sitôt fait: au fur et à  mesure que les conférenciers terminaient leur présentation, je mettais nos notes en ligne sur le wiki de Joi. Les notes sont pour le moment mal formattées, et bénéficieront d’un peu de jardinage afin que d’autres puissent les compléter, ajouter leurs commentaires, des liens vers leurs comptes-rendus ou encore les présentations mises en ligne par les conférenciers eux-mêmes.

Histoire d’éviter de donner à  ce billet une longueur parfaitement indigeste (si le mal n’est pas déjà  fait!), je terminerai en mentionnant les thèmes de conversations informelles que j’ai eues et qui m’inspirent pour des billets ou autres écrits (pas toujours en français, malheureusement).

  • Problèmatique des weblogs multilingues, et comment un outil comme WordPress peut être adapté pour les gérer; ce qu’on peut faire pour rendre un weblog multilingue plus sympathique à  ses lecteurs monolingues (attendez-vous à  des changements par ici!
  • Reconnaissance vocale, ce que j’ai accompli avec, et ce que je pense que l’on devrait pouvoir faire avec cette technologie dans un futur proche.
  • Langues et Internet: frontières, langues minoritaires. Réflexions sur la “blogosphère suisse” — existe-t-elle seulement?
  • Comment faire une présentation de qualité à  une conférence (Suw et moi avons un article en préparation sur le sujet).
  • Suggestions pour organisateurs de conférences pour geeks (inévitable).
  • Réflexion sur les différents vecteurs et supports de contenu entrant en jeu lors d’une présentation orale.
  • Weblogs et enseignement, bien entendu…
  • Une expérience organisée avec Lee, consistant à  coller à  mesure ses propres notes dans le document SubEthaEdit
  • Rencontres diverses

(Je mettrai des liens quand les billets seront écrits, si j’oublie, rappelez-le-moi!)

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