Pédophiles et hébéphiles [fr]

[en] Listen to Dan Savage's podcast episode about pedophilia. Enlightening.

Si vous n’avez jamais écouté le podcast de Dan Savage où lu ses chroniques, je vous encourage à y remédier tout de suite. Attention cependant, si le franc-parler autour de la sexualité vous heurte, ou que vous avez une vision très traditionnelle de ce que devrait être une relation amoureuse, vous risquez de trouver parfois dérangeant. Mais des fois c’est bien d’être dérangé.

Dan prodigue ses conseils sur tout ce qui touche au sexe et aux relations depuis 1999. Il prend des appels de gens venant de tous horizons, il est extrêmement ouvert et je trouve ses conseils très avisés (même si pas toujours très polis ;-)).

Il n’est donc pas surprenant qu’il soit parfois approché de ceux ou celles qui ne savent plus vers qui se tourner. Ce fut le cas dans l’épisode 272, avec l’appel d’une femme dont le compagnon est pédophile et qui — ça se comprend — ne sait pas quoi faire.

Pédophile, c’est un mot qui me dérange. Il me dérange parce qu’il est usé à toutes les sauces dans les médias, et a fini par devenir synonyme de “prédateur sexuel”. Revenons un peu au sens premier: un pédophile, c’est quelqu’un qui est attiré sexuellement par les enfants pré-pubères. C’est tout.

Le lecteur consciencieux aura noté qu’on parle ici d’attirance (ou de désir) et non pas de passage à l’acte.

Je ne crois pas que l’on choisit son orientation sexuelle. Pas plus qu’on ne choisit quel genre d’homme ou de femme nous attire. Et je ne crois pas non plus que l’on choisit d’être sexuellement attiré par de jeunes enfants.

Ecoutez cet épisode (du moins le début) dans lequel Dan fait appel à un spécialiste de la pédophilie pour faire le point. Qu’il y ait une crispation telle (compréhensible lors de passage à l’acte!) qu’il est impossible aux Etats-Unis pour une personne sujette à ce genre de pulsions d’aller consulter pour chercher du soutien afin de les garder sous contrôle, c’est terriblement attristant, je trouve. Aussi intéressant, la distinction entre “pédophile” (attiré par les enfants pré-pubères, moins de 11 ans) et “hébéphile” (attirée par les enfants pubères, 11-14 ans) — a force de brandir le mot “pédophile” quand un ado de 16 fréquente un adulte de 28, on finit par le vider de son sens.

Bref, écoutez ce spécialiste. C’est si facile de se contenter de condamner en bloc.

#back2blog challenge (3/10):

Facebook: on s'est pris une machine à remonter le temps dans la tronche [fr]

[en] Musings on the Facebook "private message bug" hysteria.

Hier soir, vous avez peut-être entendu qu’il y avait un “bug” Facebook qui faisait apparaître des messages privés dans la timeline. Rassurez-vous, jusqu’à nouvel avis, il n’en est rien: allez vite lire ce super petit compte-rendu de 20minutes.fr sur l’hystérie collective qui nous a frappée dans la nuit.

Pour les sceptiques, je vais faire comme 20minutes: si vous avez une preuve matérielle qu’il y a effectivement bug (à savoir, une message apparaissant dans votre timeline accompagné de l’e-mail vous annonçant que vous avez reçu un nouveau message privé), balancez-moi ça et je rectifierai. Et bien sûr je ne publierai pas votre message privé :-p

Je ne résiste toutefois pas à faire quelques commentaires, un peu en vrac. Début de tartine, allez chercher un jus d’orange.

Notons d’abord que les médias (et non pas les “internautes anonymes”) sont les grands coupables dans la génération et la propagation de cette rumeur. Et ça me fait penser à l’instant à cet excellent article de Titiou Lecoq, à lire aussi: “Ma réponse aux élites qui ‘détestent’ internet“.

PEBCAK. Problem exists between chair and keyboard. Le problème ici, c’est nous et notre mémoire faillible, nos codes sociaux mouvants, notre compréhension partielle des outils avec lesquels on jour, notre recherche incessante (et inconsciente) de ce qui confirmera nos croyances (ici: Facebook sont des gros méchants irresponsables).

(Vous noterez en passant mon “confirmation bias” à moi: rares sont les “vrais méchants”; les médias — et certaines personnes — aiment se faire peur et faire peur; on a tendance à sombrer dans des théories du complot face à ce monde qui nous échappe — au moins quelqu’un maîtrise la situation, ouf; le monde est plus complexe qu’on ne le croit et on cherche toujours un coupable pour ce qui ne va pas; et j’en passe…)

Revenons à la mémoire. Ah, la mémoire. Vous chercherez les articles vous-mêmes, sur ce coup, si vous voulez plus d’explications. Mais on sait bien aujourd’hui que la mémoire est extrêmement plastique. Ce n’est pas un enregistrement sur un disque dur. Et je ne parle pas que des “fausses mémoires”.

A chaque fois qu’on se souvient de quelque chose, on reconstruit le souvenir à partir des bribes de contexte et d’éléments “enregistrés”. Le présent et nos émotions du moment s’y mêlent. Et après ça, le souvenir est “réenregistré”, écrasant la première version. A chaque fois qu’on fait appel à un souvenir, on le change. Effrayant, non? Et en plus, c’est même pas des souvenirs complets, c’est des machins partiels qu’on réinvente à moitié.

J’ai vu arriver sans surprise le démenti initial de Facebook. Mais quelques personnes de mon entourage soutenaient qu’elles avaient trouvé chez elles la preuve du bug. Des personnes que je respecte, et qui savent faire la différence entre un message privé et public.

Alors je suis allée regarder chez moi. Consternation! J’ai trouvé dans ma timeline des messages passablement personnels. Oh, pas de quoi fouetter un chat ou briser mon couple. Mais quand même, étonnant. Pour en avoir le coeur net, j’ai consulté ma Mémoire: GMail. Comme l’a très bien dit David Labouré dans notre conversation Facebook sur le sujet, “ta mémoire s’appelle GMail”.

Eh ben, stupéfaction: c’était bien tous des messages du mur. Oui, même les machins qui commençaient avec des salutations, se terminaient avec des xoxo, et qui suggéraient qu’on se voie pour une pizza la semaine prochaine. J’ai fouillé, fouillé, et rien trouvé.

Allez, sautons dans la machine à remonter le temps. 2011, 2010, 2009, 2008, 2007, 2006… Y avait-il des messages privés vraiment privés à l’époque? Je ne m’en souviens plus, honnêtement. Par contre ce dont je me souviens, c’est qu’on écrivait des choses sur les murs des gens. Il y avait même, à une époque, la vision “mur-à-mur” qui affichait sous forme de conversation les messages qu’on s’était laissés sur nos murs respectifs. Le mur, c’était le truc sur lequel nos amis laissaient des messages. Ecrire sur son propre mur, ça ne se faisait pas. (J’ai même posté des choses sur mon mur pour dire ça, c’est dire!)

J’en déduis (parce que là, ma mémoire me fait défaut, enfin, un vague souvenir, mais il est vague) que poster un statut ce n’était pas la même chose que publier sur son propre mur.

Je me souviens avoir dû rendre attentifs les gens (lors de conférences, formations) au fait que ce qu’ils publiaient sur le mur d’autrui, ils ne savaient pas qui pourrait le lire. Les amis du destinataire… c’est quelque chose qu’ils ne contrôlaient pas. Et surtout, ils ne contrôlaient pas si le mur était visible aux amis, aux amis d’amis, aux amis et aux réseaux (vous vous souvenez du réseau “Suisse” dans les débuts?) Avec les commentaires, on avait le même problème. Je me souviens d’élèves qui écrivaient des choses “privées” dans les commentaires de leurs amis, sans réaliser que ces amis étaient peut-être amis avec des profs 🙂

Aujourd’hui encore, je vois que la distinction entre message privé et message sur le mur est loin d’être évidente à saisir pour des internautes débutants, tant sur le plan conceptuel que technique.

Dur-dur pour nos petits cerveaux de mammifères d’appréhender comment circule l’information dans un espace numérique semi-privé.

Il y a six ans ou même quatre ans, on n’utilisait pas du tout de la même façon les messages sur le mur des autres. Aussi, à l’époque, on avait bien moins de contacts. Ce qu’on était prêt à mettre sur le mur de quelqu’un en 2006 ou en 2008, on ne le mettrait plus aujourd’hui.

Même si le réglage est resté “amis seulement” durant toutes ces années, sa signification a évolué. Quand on publie quelque chose aujourd’hui, on peut avoir une relativement bonne idée de qui le lit. Mais on n’a aucune idée qui le lira dans le futur. C’était déjà un enjeu important avec les blogs, lorsque le web était moins “mainstream”. On publiait des choses sur l’internet public, pour son public actuel, en oubliant que dans six mois ou six moins son patron pouvait débarquer dans le monde en ligne et lire nos écrits immortels.

Facebook n’est pas complètement blanc dans l’histoire: les paramètres de confidentialité ont changé de nombreuses fois, parfois de force. On est bien pardonnables d’avoir perdu le fil. Comme le rappelle mon ami Kevin Marks, danah boyd a très bien expliqué l’importance de prendre en compte les codes sociaux et la perception des utilisateurs, et en particulier notre tendance à nous reposer sur “privacy by obscurity”. C’est “privé” parce que peu de gens le trouvent, même si les droits d’accès le sont moins. Avec timeline (et d’autres évolutions de la plate-forme avant ça, comme l’apparition du newsfeed, qui avait provoqué une véritable révolution — les francophones ne l’ont pas vécu, c’était très tôt), Facebook fait remonter à la surface et rend facilement trouvable des choses qui étaient auparavant relativement cachées.

Ma politique générale de publication (“tout ce que tu mets en ligne risque de finir dans les journaux”) me paraît bien saine, du coup. (Et non, je n’applique pas ça littéralement-tout-le-temps-sans-exception. Il y a des choses que je publie sur Facebook que je préférerais ne pas voir apparaître dans les journaux. Quand même. Mais je sais que tout ce que j’y mets court un risque de devenir un jour un peu plus public que ce que je pensais au départ.)

Pourquoi sommes-nous si prêts à croire à une magistrale bourde de Facebook? C’est vachement grave, quand même, de rendre public des messages privés. C’est arrivé à Twitter et c’était pas joli. Si je concevais un système comme ça, je m’assurerais bien que les baquets dans lesquels on stocke le privé et le public ne se mélangent pas trop côté code. Je suis pas développeuse ni ingénieur, mais d’après ce que nous dit Facebook, quand ils disent que ça peut pas arriver techniquement, c’est à ce genre de chose qu’ils font référence. (Quelqu’un qui sait mieux que moi peut peut-être expliquer.)

Facebook, ces temps, c’est la grosse méchante entreprise. Celle qui est évaluée à des montants astronomiques et qui a fait une entrée en bourse générant bien du schadenfreude chez ses détracteurs. C’est le Big Brother de 2012. Notre Microsoft. La sale entreprise qui fait un profit indécent sur le dos de nos photos de chats. Un service qui devrait être d’utilité publique mais qui est au mains de Zuck. En même temps, on adore passer du temps sur Facebook. On est accro. Amour-haine, quoi. Donc oui, s’il y a l’occasion de dire qu’ils se sont plantés grave, on va sauter dessus! Scandale! Outrage! Drame! Catastrophe!

On est un peu susceptibles. On monte aux barricades pour un oui ou pour un nom. Cf. le fameux statut qui a recommencé à faire ses rondes, mais qui n’est rien d’autre qu’un message en chaîne à côté de la plaque: “Attention, avec la nouvelle version de Facebook, les gens peuvent voir des trucs privés qu’ils devraient pas pouvoir voir, merci de vous bander les yeux quand vous regardez mon profil histoire que vous ne les voyiez pas!”

L’être humain n’aime pas trop le changement. On réagit négativement, on menace de tout quitter. Rappelez-vous les révoltes lors de chaque nouvelle version de Facebook: on est toujours là, et même tellement là qu’on en a oublié comment c’était avant, au point de croire en toute bonne foi que les messages “privés” sur nos murs ne peuvent pas en être, parce que jamais on aurait fait des choses pareilles.

On réagit “contre” parce que c’est du changement. Son contenu importe moins. J’ai d’ailleurs pris l’habitude d’attendre quand quelque chose change et que je n’aime pas. Je sais qu’une bonne partie de mon “je n’aime pas” c’est juste parce que ça a changé. J’ai des nouveaux embouts dans mes appareils auditifs. Ça remplit mes oreilles. Ça change le son. Je n’aime pas. Mais j’attends quelques semaines avant de décider que vraiment je n’aime pas et que je veux revenir en arrière. Parce que ce que je n’aime surtout pas, là, c’est juste que “c’est pas comme j’ai l’habitude”. Bon, moi je suis un cas un peu particulier, parce qu’avec un léger trouble de l’adaptation, j’ai dû me pencher sur ces questions avec beaucoup d’attention. Mais je ressens juste un peu plus fort ce que “tout le monde” ressent face au “nouveau imposé”.

Si on résume?

  • les médias ont bien chauffé la salle
  • on utilisait Facebook bien différemment il y a 4-5 ans
  • notre mémoire est plastique et faillible
  • Facebook a changé ses paramètres de confidentialité de nombreuses fois, et dans le processus certaines choses “un peu plus cachées” sont devenues “un peu plus publiques” (comme les messages du mur)
  • on aime bien taper sur Facebook ou tout autre grand méchant monopole profiteur
  • les espaces numériques semi-publics, c’est pas facile de s’y retrouver (même pour les pros)

 

On s'habitue [fr]

[en] A few words on habituation and hearing aids.

billet rédigé à Trigance, le 2 août 2012

On a une capacité incroyable à s’habituer. J’y pense maintenant, alors qu’après une journée sans appareils auditifs (je faisais de la randonnée en montagne, toute seule), je range mes cheveux derrière mon oreille après les avoir remis. “Scritchhhh scrtichhh!” — le bruit maintenant familier de mes cheveux qui frottent sur le micro. Ça ne me choque plus. C’est normal. Je suis habituée.

En avril, lorsque je me suis retrouvée pour la première fois avec des appareils sur les oreilles (la tentative avortée de mon adolescence était “intra” ;-)), j’ai été immédiatement horrifiée par le bruit ambiant. Le bruit de mes vêtements, mes cheveux quand je tournais la tête, ma respiration, et surtout, quand j’essayais de ranger une mèche derrière l’oreille.

Heureusement, mon audioprothésiste ne m’a pas laissée longtemps avec ce réglage “optimal selon le fabricant” et a réduit de 8 décibels (!) mon amplification. Assez pour que j’entende mieux que sans appareils, et assez peu pour ne pas être trop gênée par le bruit de fond du monde (et le bruit de fonctionnement de l’appareil).

Si vous m’aviez demandé ce jour-là si j’imaginais un jour pouvoir tolérer ce bruit, je vous aurais probablement répondu “non”. (Bon, j’admets que sachant ce que je sais sur l’habituation, j’aurais probablement concédé que ça faisait partie du possible, même si je peinais à l’imaginer.)

Aujourd’hui, 5 décibels de plus qu’en avril (et un changement de modèle, la gamme d’au-dessus — bobo le porte-monnaie), ces bruits de frottement ne m’incommodent pas. Ni même le bruit de fonctionnement de l’appareil, auquel vraiment j’imaginais ne jamais pouvoir m’habituer, et qui à ma stupéfaction m’est même agréable — quand je l’entends: lorsque je mets mes appareils le matin, et lorsque je suis dans un environnement très silencieux.

Je m’habitue aussi à entendre mieux. Marrant, ça. Il y a des gens dans mon entourage avec qui j’avais une communication très limitée, et je me rends compte maintenant que c’est parce que je les comprenais très mal. J’ai maintenant pris l’habitude de pouvoir interagir confortablement avec elles.

Une catégorie de personnes avec qui c’est flagrant, ce sont les enfants. Je soupçonne que les adultes s’adaptent (peut-être sans s’en rendre compte) au fait que j’entends mal, mais que les enfants ne sont pas vraiment (encore) équipés pour le faire. Ils ne réalisent pas que j’entends mal. Ils parlent doucement, sans me regarder, sans avoir mon attention. Ce sont des enfants. Eh bien depuis que j’ai des appareils, j’ai réalisé que j’interagissais beaucoup plus avec des enfants (connus ou inconnus). La seule explication que je vois, c’est que je suis maintenant en mesure de les comprendre suffisamment pour avoir des échanges significatifs.

Si j’oublie de mettre mes appareils, je me retrouve soudainement dans des interactions où les paroles de l’autre atteignent mon cerveau sous forme de choucroute inintelligible. Il me faut quelques secondes pour comprendre ce qui “ne va pas”: j’ai oublié de mettre mes oreilles! C’est presque inimaginable pour moi de penser que je me suis débrouillée toutes ces années en entendant si peu. Bref, j’ai complètement perdu l’habitude d’entendre mal (enfin, plus mal que maintenant) et de devoir faire les efforts nécessaires pour compenser. Ça se sent d’ailleurs: si je suis sans appareils, mon cerveau fait la grève — je suis probablement moins performante (moins entraînée!) pour compenser.

On s’habitue donc à la présence de quelque chose: des appareils dans mes oreilles auxquels je ne pense plus, d’avoir un univers sonore élargi, comprenant le bruit du frottement de mes cheveux sur mes micros. Mais on s’habitue aussi à l’absence: absence d’efforts à faire, absence de difficulté. On s’habitue aux choses agréables, et aussi à celles qui le sont moins.

J’ai déjà parlé du rôle de l’habituation dans notre recherche du bonheur: c’est cette formidable capacité de s’adapter qui fait que nos circonstances de vie comptent pour si peu (un misérable 10% dit la recherche!) dans notre bonheur. Nos circonstances de vie? Le travail qu’on a, si l’on vit ou non avec le Prince Charmant, pouvoir s’offrir de super vacances ou la dernière TV écran plat, une jolie voiture, vivre dans la maison de ses rêves… Tout ceci est bien joli, mais on s’y habitue.

Quelques mois ou peut-être un an ou deux après avoir fait l’acquisition du dernier objet de nos convoitises, on l’a intégré à notre vie et on n’y prête plus attention. On s’y est habitué. On se marie, on est sur le petit nuage rose, puis ça devient “normal” et si on n’y prête garde, notre bonheur ne s’en nourrit plus. Dans le cadre du couple, on connaît bien le problème de la “routine”: ce n’est que ça, la fameuse habituation. Pour éviter de s’habituer aux bonnes choses, il y a un effort conscient à faire.

On s’habitue aux bonnes choses, et on peut trouver ça dommage, mais le revers de la médaille, c’est qu’on s’habitue aussi merveilleusement bien aux mauvaises choses. Pourquoi faudrait-il s’habituer aux mauvaises choses? Pour pouvoir continuer à aller de l’avant quand le malheur frappe. Pour ne pas être terrassé par l’adversité. Pour survivre. Des exemples? Il y en a partout. Ce sont les cas où l’on dit que le temps fait son oeuvre. Après la mort de son conjoint ou d’un être cher, la vie reprend un jour le dessus. Lorsque notre corps fonctionne moins bien qu’avant (par accident ou maladie), on finit par s’y habituer. Heureusement! Imaginez si chaque jour était comme le lendemain de celui où le malheur débarque! La vie serait insoutenable!

Tout comme la résistance au changement est une réaction naturelle, celle de s’y habituer l’est aussi. Il faut se donner le temps, et souvent le temps suffit. (J’en conviens que ce n’est pas toujours le cas, mais ce sera le sujet d’un autre article.)

Etre conscient de sa capacité naturelle à s’habituer et lui faire confiance permet d’aborder le changement avec plus de sérénité, lorsque l’on sait que l’on devra l’accepter — ou qu’on le désire. Ce n’est pas très compliqué, et on s’économise beaucoup d’agitation inutile.

A quoi vous êtes-vous habitué?

Trucs en vrac [fr]

[en] A bunch of tips: kitty litter in the bathtub and how to clean the litter box properly and easily, deactivate 3G for better phone call quality, kill all your iPhone app "history" to improve battery life, think about your motivating end objective to find the courage to tackle the unexciting task at hand, keep ginger/garlic paste and other fresh spices in the freezer for Indian cooking, and use the Google Calendar web interface to add tasks to your days - with checkboxes!

Je pourrais faire un article pour chacun, mais non, allez, en vrac.

  • désactiver le 3G sur son smartphone pour que ses appels passent par le 2G, bien moins chargé (données!) — meilleure qualité sonore et moins d’appels coupés
  • pour se motiver, ne pas penser à la tâche à faire mais à l’objectif plus large vers lequel il nous amène (réserver les billets d’avion pour l’Inde… bleh… par contre, je me réjouis d’aller en Inde, et pour ça il faut des billets d’avion!)
  • la caisse des chats dans la baignoire pour diminuer la quantité de litière qui se balade dans la salle de bains (et dans l’appart); bonus, on nettoie sa baignoire chaque jour avant la douche (c’est vite fait)
  • pour vider la caisse, ma technique, inspirée par la vidéo en bas de cette page (super informative) sur tout ce qui touche à la litière pour chats:
    1. utiliser de la litière “clumping” (vous aimeriez gratter dans un bac de sable imbibé de pipi, vous?)
    2. soulever la caisse et l’agiter de droite à gauche comme un tamis: les divers “blocs” remontent à la surface
    3. mettre avec la pellette tout ce qui est visible dans un petit sachet plastique que vous nouerez une fois l’opération terminée et stockerez “quelque part” en attendant la prochaine sortie poubelles (balcon/rebord de fenêtre en hiver, ou boîte hermétique)
    4. taper une ou deux fois la boîte au sol (attention les voisins de dessous!) pour décoller ce qui serait resté coller, agiter, ramasser…
    5. faire un dernier “tour de bac” systématique, en raclant le sable d’un côté à l’autre, pour être sûr qu’on a rien oublié et ramasser les petits bouts qui trainent!

    Répéter 2-3 fois par jour (suivant le nombre de chats et de caisses), et dès qu’il y a des petits îlots dans la caisse :-). En passant, le nombre de caisses idéal c’est “nombre de chats +1” (cf. détention convenable du chat d’appartement)

  • pour la cuisine indienne, garder au congél dans des sachets ziploc feuilles de curry, blocs de pâte au gingembre et à l’ail, feuilles de coriandre, piments…
  • utiliser l’interface web de Google Calendar qui permet d’ajouter facilement des tâches à un jour donné (avec la petite case à cocher, s’il vous plaît!); on peut les glisser-déplacer d’un jour à l’autre, les créer directement sur la bonne journée (cliquer le lien “Task” quand on crée un événement), ne pas leur attribuer de date au départ et en attribuer une en faisant “monter” la tâche dans la liste classée chronologiquement. Reste à synchroniser avec iCal (si ça peut), mais c’est pour plus tard. (voir mon calendrier idéal)
  • [Edit 09.05.12: attention, il semblerait que ceci soit de l’intox! cf. commentaires] tuer tout “l’historique” des tâches sur votre iPhone pour récupérer une autonomie de batterie respectable (je crois que c’est ça qui m’a fait passer de “bon sang, 20% restants à 14h” à “bon sang, 76% restants à 21h!”): double-clic sur le bouton pour faire apparaître la liste, appuyer longuement sur une des applications pour faire afficher les petits boutons “kill” en haut à gauche de chaque icône, puis s’en donner à coeur joie; confirmez-moi si ça marche!

Habituation, Variety, and Intermittent Rewards [en]

[fr] Habituation, variété, récompenses aléatoires... il me manque un petit quelque chose pour lier tout ça ensemble.

Here’s another post in the “variety is the spice of life” series. My first intuition that it might make sense to vary the type of blog posts one produces to sustain reader interest didn’t actually have to do with my readings about habituation in The How of Happiness, although it was at the same moment and I then quickly put the two together.

When I initially suggested varying blog post type/topic to somebody who had a blog which was made of a series of very similar posts, I was thinking of intermittent rewards. So now, I’m wondering: how does what I’ve understood about habituation, the need to vary one’s happiness strategies, and intermittent reward reinforcement fit together?

Clearly, a system with intermittent rewards keeps your brain on high alert. Is varying one’s happiness activities also simply just keeping one’s brain alert, by providing “rewards” (the boost one gets from doing something that makes one happy) not on a completely regular schedule? Do intermittent rewards work against habituation?

I feel I’m onto something here but I can’t quite bring it all together.

We have: habituation => need for variety; vary reward schedule => increased reinforcement. Are we talking about the same thing (brain-wise, are the same phenomenons/chemicals involved) — or are these two similar things, that look similar, but are in fact two separate issues? What is the missing link here?

If you have thoughts, data, research, or case studies around this, I’m interested.

I also think there is something in this which explains why we have “phases” (go a lot to the cinema during a few months/years, then less, or read a lot, then less, take up a hobby, abandon it) and why (at least in my case) we play games for a moment, then move on to another one (I’m playing Zombie Café right now but feel the need for something new soon).

A Balanced Life Has Change and Instability Built In [en]

[fr] Quelques réflexions sur l'équilibre de vie -- et le fait que celui-ci est en fait un perpétuel déséquilibre, qui doit pouvoir absorber le changement.

I want a balanced life.

When I stop and think about what I want in life, that’s the best answer I can come up with: I want a balanced life.

I’m not an extremist. I want time for work and time for play, futility and depth, travel and stability, arts and science, me and others, and space for my wide variety of interests.

Many years ago, one of my philosophy courses made me suddenly understand that imbalance is what makes life alive. The very chemical reactions which form the basis of life are oscillating reactions, which go back and forth around equilibrium, permanently out of balance, but stable enough to allow us to live and breathe long years.

There is a risk of getting caught up in words, here. Stable, balance, unstable, imbalance.

During my physics classes in high school (what we call “Gymnase”), I learned that there was stable and unstable equilibrium. An object is in stable equilibrium if it is hanging from somewhere. If you make it move, it will come back to its equilibrium point. Unstable equilibrium, on the other hand, is when the centre of gravity is above the support base. Push it over, and it may fall and never come back to where it was. It’s unstable.

This struck me as counter-intuitive. When I first read about the two terms, I thought it would be the other way around. A lamp hanging from the ceiling seemed less stable than a table on the kitchen floor. There was a slight discomfort in the realization that what I considered most stable was in fact labeled by physics as “unstable”.

Me sitting on the couch: that’s unstable equilibrium. I feel pretty stable, though.

Walking: a body which is losing its balance every step of the way.

I’ve written more than a handful of articles that have to do with my quest for balance or related topics. Here are a few I dug up, but you can probably find more if you hunt around:

So for balance, you have to factor in instability. A balanced life is not a rigid regimen of balanced components. A balanced life is elastic, ever-moving, a harmonious danse of spare parts. A chaotic system, probably.

Balance, probably, is an ability to manage change. Interesting idea, for someone with a slight adjustment disorder.

A balanced life is a life that can absorb external elements without being turned upside down. This reminds me of something that’s sometimes said of Indian culture: it’s inclusive, it absorbs rather than rejecting.

So, my balanced life needs resilience. And it will never be really in balance — forever trying to reach it.

The Trap of Happiness: Big Things and Small Things, Outside and In [en]

[fr] La clé, pour être heureux, n'est pas dans les événements ou circonstances extérieurs, mais dans nos activités. En nous, et non au dehors de nous. Ce n'est pas très intuitif, d'où le piège. ("Quand ceci ou cela arrivera, alors je serai enfin heureuse.")

I realized today that many of the things I agonize over, the big things of life, are probably not worth spending so much energy on.

These big things of life — work, relationships, where to live — are just the measly circumstantial 10% component of our happiness (50% is due to our happiness “set point”, and the remaining 40% depends on certain intentional activities).

If I’m agonizing over whether to pursue a relationship or not, whether to keep my current line of work or change it, stay put or move to another continent, I’m doing so because at some level, I believe those decisions hold the fate of my happiness. But they don’t.

This is not to say that major life changes have no impact on how we feel. Of course they do. And of course bad decisions can lead to pain and anguish. But if things are going reasonably well and the drive is to be happier, the research presented in The How of Happiness (which I’ve already blogged about) tells us that these major changes will probably have way less long-term effect on how happy we are than certain more modest-looking intentional activities that have been show to reliably increase happiness.

Major events give us a “happiness high”, which is maybe one of the reasons we keep on looking to them as the solution to our lasting happiness. Hence the trap of happiness:

We think that big important things like being in a relationship, having a great job, having kids or living in our dream city are going to make us happy, when in fact it is small day-to-day activities that make use happy.

So when we’re unhappy, we yearn for big changes and stay stuck on “if onlys” rather than doing something that will actually make us feel happier.

For me, there is an important corollary to this:

The key to our happiness is inside of us, and not in exterior events.

This is nothing new under the sun, but I think that today I have really understood it.

You see, in addition to agonizing over “big decisions”, I spend a lot of energy hoping or waiting for things to happen which I expect will make me feel happier. Things that are outside my control or depend on other people. Without getting into details, this energy sometimes pushes me down alleys where I do things which I know are doomed to failure, which I know are a bad idea (and I can even explain why), but I have a very hard time stopping myself from doing them.

And I have understood today that the way to fight these “dysfunctional” urges is to remember where they come from: they come from feelings of unhappiness that I’m trying to address in the wrong way. I’m trying to make big things happen outside of me, rather than certain small things that involve only me — the “happiness activities” or “intentional activities” Sonja Lyubomirsky describes in her book.

Not surprisingly, some of them are already part of my “toolkit” for making myself feel better. Before reading The How of Happiness, however, I think I just hadn’t measured how important they were. And now I have extra stuff to add to my happiness toolkit. Yay!

So I’m making a note: to fight my gosh-I-wish-I-wasn’t-heading-for-that-wall-again urges, pick an activity out of my happiness toolkit. And I’m putting “working on being happier through daily activities” above my big “existential issues” on the priority list.

I find it ironic, in a way, that something as important as how happy we are (I mean, a huge amount of what we do, we do because in some way we’re trying to be happy) can be influenced by so small and seemingly trivial things.

It does explain, though, how we can tumble from “happy” to “not happy” in just a few clicks, and climb back to “happy” by answering two e-mails and cleaning the bathroom sink.

It’s not rocket science.

Drifting People [en]

[fr] On ne peut pas être ami avec tout le monde, ne serait-ce que pour des questions d'agenda. Je crois que j'ai accepté cette limite, et aussi que l'amitié va et vient la plupart du temps, et que les gens invités dans ma vie ne resteront pas forcément pour toujours.

I like people. I meet a lot of them. I connect easily and make friends. I have lots of people in my life, and not just “business contacts” kept at arm’s length.

At some point these last months, I started reflecting on the fact that I want to count as friends more people than I can cope with, from a purely “calendar” point of view. It’s very frustrating.

Four years ago I wrote a post titled “Too Many People“. I’m not at this level of crisis, at all, though the seeds of this year’s realization were undoubtedly sown sometime then.

I think I’ve accepted that people will drift in and out of my life. I’ve accepted that I cannot pursue every friendship worth pursuing, and that when friends drift out of my life, it is not just my responsibility.

You see, for some reason, I tend to look at things as if I was in charge of maintaining the relationship. But there are always two of us, and when there has been no contact in a year, it is also because the other person has not made a move either.

I’m not thinking of any of my friendships in particular, here. It’s more that I think I’ve accepted something about the somewhat transient nature of friendships and relationships, and the practical limits which mean one can’t be friends with everyone one wants to, and feel more at peace with it.

Variety is the Spice of Life [en]

[fr] De l'importance de varier les choses que l'on fait pour être heureux, les façons dont on s'organise, et le type d'article qu'on publie sur son blog. La routine ne tue pas seulement le couple. Vous avez d'autres exemples?

I’m in India. I’m reading “The How of Happiness“. The two are completely unrelated aside from the fact they come together to give me the title of this article.

Spice
Photo credit: Sunil Keezhangattu/Flickr

Don’t let the slightly corny title put you off as it did me, The How of Happiness is an excellent, solid, well-researched and practical book.

I don’t want to delve into the details of the book, but just share with you something that has fallen into place for me during the last week. It has to do with variety.

You see, in her book, Sonja Lyubomirsky doesn’t only go through the various things you can do to make yourself happier, or help you pick those that seem the best fit for you: she also insists on the necessity of varying the way you put them into practice.

The example that really made this point hit home for me was the one on “counting your blessings” (yes, corniness warning, directly from the author herself, but don’t let that stop you).

First, the test groups who were asked to write down the things they were thankful for 3 times a week ended up seeing less improvement in their happiness than those that were asked to do it only once a week. Doing it only once a week makes it more of an event and keeps boredom/immunisation at bay.

Second, even then, Sonja Lyubomirsky invites the reader to not do it in the same way every week. By writing, by conversation with a friend, upon certain occasions, about certain areas of your life, or in yet a different manner, so that it remains a meaningful practice. (Page 97, if you want to look it up directly.)

This immediately reminded me of a flash of insight I had one day walking in the mountains around my chalet. I can’t remember exactly when it was, but I can see the road I was on and I remember the insight quite clearly.

Update: I found the article I wrote at the time, it was in 2009!

I was thinking of the different ways in which I had got organized, and how I seemed to become “immune” to a given method after some time had passed. The flash of insight was this: “maybe I just need to keep on finding new ways of getting organized.” I brushed off the idea, because it wasn’t comfortable, and wrote it down to the need to have different techniques for different contexts. For example, there are times when I’m more stressed than others. Times when I have more work than others. Times when I feel productive, and times when I need to kick myself down the two floors from the flat to the coworking space to get to work. Even my recent musings on freeform versus structured work go in that direction.

But in fact, I was right. Just like it’s important to vary “happiness activities/techniques” to prevent habituation (or worse, boredom), I think it’s important to vary one’s organization methods. Or at least, for me, it is. And it could well be because there is a “happiness” component for me in the act of getting organized. I like the feeling of being on top of things, of finding solutions to be productive despite my built-in procrastination engine, of learning how I function, of coming up with strategies to prioritize and get things done. And maybe — maybe — for me, trying to find one method that I can just stick to is a big mistake.

Another area I’ve recently connected “variety is the spice of life” to is blogging. I’ve been hanging out with the communication team at Wildlife SOS these last days, volunteering a bit of my time and expertise to help them make better use of social media.

As I was inviting them to vary the type of article they publish on their blog (at the moment, almost all the stories are animal rescue stories), I realized that this was another example of this theme at work: “variety is the spice… of reader engagement?”

Even if as a reader, animal rescue stories are my favourites, I will actually enjoy them more if they stand out against other types of articles. And for another reader, the favourites might very well be “behind the scenes” articles or “get to know the team” ones.

By publishing only one type of “top post”, one turns it into the “average post”. Add a sprinkle of intermittent reward to the mix, and you’ll probably positively influence the way readers perceive your content. Isn’t it more exciting to head over to a blog which might or might not reward you with a new article, which might or might not be the type that moves you most?

Now think about relationships: don’t we say that routine is the biggest love-killer? Oh, some habits are nice — but you also want new stuff, changes from the habitual, different way of being together and relating to one another. Surprises. The unexpected. This is nothing new.

So, let me summarize. Variety is the spice of life. Not only should you flee excessive routine in your marriage or relationship, but also in the following areas:

  • activities that make you happy
  • how you get organized (work, and probably life too)
  • the kind of content you publish on your blog

Can you think of other areas where it’s a little counter-intuitive, but it actually turns out to be really important to add variety to the way you do things?

Linkball [en]

[fr] Une pile de liens, encore!

So, here’s another bunch of interesting links I’ve found and read. Again, blame Twitter/Tumblr/Facebook (and falling down the blog-hole), I’ve lost my sources for most of them. So, a big warm thanks to all the people I follow someplace or other — it’s thanks to you collectively.

W.L. Gore: Lessons from a Management Revolutionary (via johntropea): you’ve all heard of Gore-Tex, right? The company behind it, Gore, sounds very much like a “company of the future” when you read about how it is run (“self-run” is a better term).

My Family’s Experiment in Extreme Schooling: off to Russia from the US (and into a Russian-medium school…)

ZOMBIES, RUN! Running game & audio adventure for iOS/Android: on Kickstarter, a game that will make you run in real life to survive the zombie attack inside the game. If you’re trying to back the project and Amazon doesn’t let you — happens with some non-US accounts, this workaround works.

Nobody Asked For A Refrigerator Fee: how fridges and electricity killed Stockholm’s largest employer a century ago. An example of innovation making business models go bankrupt. Sheds interesting historical light on the uproar around the demise of certain industries brought on by the internet.

A Jobs Plan for the Post-Cubicle Economy: how the work world is changing, and how our migration from office to freelancing is similar to migration from farm to factory.

SEO for Non-dicks: couldn’t have said it better. Read this if you’re concerned about search result placement.

Facebook Scare: Uncheck Comments and Likes: have been trying to fight the epidemic of “please uncheck comments and likes” copy-paste madness on Facebook by spreading this article. Scoop: your comments and likes have always been visible. They depend on the visibility of the status you’re commenting or liking. Only now, you actually get to see if the status is public or not (before, you had to guess). Don’t panic. Go and review your privacy settings instead. And get ready for Timeline, which is going to turn Facebook upside-down for you, whether you want it or not. (God save us all. I can already see the wave of panic, rumors, protests and bunched-up panties that is going to hit us.)

It’s the end of the web as we know it: I keep seeing articles that remind us of the importance of owning our data. Have you noticed how you’re reading this on Climb to the Stars, on my own domain, hosted on my own server, run with my own WordPress installation? Yup.

What if the Secret to Success Is Failure? Excellent article on schools and education. Failure, we needs it. Parents who feel compelled to shield their progeny from all the ills of the world, read this fast — you might be depriving them of valuable opportunities to learn critical coping skills. (This is not to say you should be a hard-hearted bastard. Find the right balance.)