Comment ne pas approcher les blogueurs [fr]

Reconnaître que les blogueurs sont un public “à part” et qui compte, lorsqu’on est une entreprise, c’est bien. Encore faut-il savoir les approcher correctement.

Voici donc une petite mésaventure qui m’est arrivée il y a quelques semaines, accompagnée de quelques méditations sur le sujet. (Le nom de l’entreprise est connu de la rédaction ;-).)

Au sortir d’une matinée de travail assez intense loin de chez moi, je trouve sur ma boîte vocale un message (numéro français) me disant à peu près ceci: “Bonjour, je suis XY de l’entreprise YZ, je vous suis sur Twitter et je vois que vous écrivez plein d’articles très intéressants sur les médias sociaux, le hasard veut que notre directeur soit à Lausanne aujourd’hui et ABC *(note: un de mes clients)* avec qui je parlais de vous aujourd’hui m’a dit que vous y habitiez justement. Seriez-vous disponible/intéressée pour le rencontrer, pour avoir une conversation qui n’engage strictement à rien, bref, faire connaissance?”

Suit un e-mail assez similaire en contenu, avec en plus une invitation à rencontrer XY en personne si je ne suis pas disponible aujourd’hui pour le directeur, afin de pouvoir “échanger sur les sujets autour des medias sociaux sur lesquels nous travaillons tous les deux”.

Ma première réaction est de laisser courir. Je suis raide, il est 14h, je ne suis pas encore chez moi et je n’ai pas mangé. Mais bon, après avoir relu l’e-mail et réécouté le message, je me dis qu’ils sont visiblement motivés à me rencontrer. YZ est une entreprise que je connais de loin, active dans les médias sociaux. J’ai un compte chez eux mais je n’utilise pas trop leur service (plus par paresse/overload qu’autre chose). S’ils sont motivés à faire ma connaissance et qu’il y a des opportunités de business à faire, ce serait dommage que je laisse passer ça. Donc j’envoie un SMS pour dire que je suis dispo pour un petit café informel rapide pour prendre contact (je ne suis absolument pas en état d’avoir une conversation “sérieuse”).

C’est là qu’est le premier hic, et sur le moment, je me suis demandé si c’était moi qui avait mal compris les choses: en réécoutant (après) et relisant le mail, c’était assez clair pour moi qu’il y avait un sous-entendu “tâtons le terrain pour voir s’il y a des choses à faire ensemble”. Dans le doute, j’avoue avoir même fait lire le mail à une ou deux personnes extérieures qui ont confirmé mon interprétation.

Suite à mon SMS, l’assistante (? je crois que c’était son assistante) du directeur me rappelle. Nous convenons d’un rendez-vous. Une fois sur place, passées les formalités d’usage (où je glisse en passant que je suis vannée, à quoi ils répondent qu’on fera donc vite), on s’installe. Et là, ça se gâte, parce que l’entrée en matière ressemble à “peut-être, pour commencer, avez-vous des questions que vous aimeriez nous poser sur notre entreprise?” (euh… non, pas vraiment…) “Alors je vais peut-être vous présenter un peu ce qu’on fait…”

S’ensuit Le Pitch.

Désolée, mais il n’y a pas d’autre mot. On passe en mode “communiqué de presse oral”. J’écoute patiemment, et j’attends, même si je commence à me demander ce que je fais là, parce que je sais que des fois les gens (surtout les entrepreneurs, cadres, et autres porte-paroles d’entreprise) ont besoin de passer par là avant qu’on en arrive au vif du sujet. Lorsqu’ils proposent de m’envoyer leurs communiqués de presse, je ne peux m’empêcher un relativement énergique “oh non, s’il vous plaît, je ne suis vraiment pas amatrice de communiqués de presse et j’en reçois déjà bien assez comme ça” (pas très diplomatique, je sais) et je profite de la brèche pour leur demander ce qu’ils attendaient exactement de moi, et pourquoi ils désiraient me rencontrer.

“Mais on n’attend rien du tout, on voulait juste vous donner l’occasion d’apprendre ce qu’on faisait, nous poser des questions, etc. On est là pour une série de rendez-vous avec des journalistes, et comme on considère que les blogueurs sont importants, on essaie aussi de les rencontrer…” (je cite de mémoire, c’est pas les mots exacts).

Aïe.

Je leur dis tout de go qu’ils n’ont vraiment pas contacté la bonne personne pour ça. J’essaie de me lancer dans une analyse de ce qui coince dans leur processus pour qu’ils aient pu faire une erreur pareille, mais très clairement ça ne les intéressait pas. Mon erreur, ils ne m’avaient rien demandé de ce côté-là, j’ai mis un moment à me rendre compte que je m’étais engagée dans un dialogue de sourds (ils font régulièrement ce genre de rencontre sur Paris avec des blogueurs et ça se passe très bien, qu’est-ce que j’en sais, moi).

Du coup, un peu frustrée que ma magnifique analyse de la situation n’ait pas trouvé preneur, je vais la partager ici avec vous. Qui sait, ce sera peut-être utile à quelqu’un!

Au moins, on était tous d’accord pour dire que j’avais été mal ciblée. Mais comment est-ce que ça a pu arriver? Il y a deux explications principales, à mon avis:

  1. l’e-mail et le message téléphonique n’étaient pas suffisamment clairs concernant la teneur de la rencontre;
  2. tous les blogueurs écrivant sur les médias sociaux ne sont pas intéressés par la vie des entreprises qui les font.

La prise de contact

Plusieurs facteurs m’ont induite en erreur lors de la prise de contact (je n’ai aucune idée si c’était intentionnel ou non; étant plutôt du genre à donner le bénéfice du doute, je vote pour la maladresse plutôt que la manipulation).

  • l’urgence et l’importance: message sur la boîte vocale suivi d’un e-mail, c’est une prise de contact relativement “agressive”
  • la référence à mon client, à mes articles, à Twitter, qui donnent l’impression que la personne qui me contacte sait à qui elle a affaire
  • la formulation un peu ambiguë (qui aurait, retrospectivement, pu me mettre la puce à l’oreille) me demandant si je suis “disponible ou intéressée” à rencontrer le directeur
  • finalement, la référence à “échanger sur les sujets autour des medias sociaux sur lesquels nous travaillons tous les deux”, qui tire un peu ma sonnette d’alarme “consulting gratuit“, mais qui reste dans le registre de la relation professionnelle.

Qu’est-ce qui aurait aidé? Dans l’ensemble, être plus clair concernant la nature de la rencontre. Concrètement?

  • expliquer que le directeur est à Lausanne pour rencontrer journalistes et personnes des nouveaux médias (blogueurs etc.)
  • m’inviter à le rencontrer “si intéressée à en savoir plus sur l’entreprise YZ, ou à poser des questions à son directeur concernant celle-ci ou leur service”.

Je pense que ça n’a pas aidé que la personne qui m’a contactée (XY) n’était pas la personne que j’allais rencontrer. Je comprends bien que dans une entreprise il faut répartir les rôles, mais là, clairement, le directeur d’une part n’était pas briefé sur moi (excusable au vu du peu de temps disponible) et surtout ne s’est pas du tout intéressé à qui j’étais et à ce que je faisais avant de commencer à me parler. Il y aurait eu là une occasion d’identifier une erreur de ciblage plus tôt dans le processus, et je crois que ça aurait été moins frustrant pour tout le monde.

(Sans compter qu’un autre blogueur, à ma place, aurait peut-être pris le parti d’incendier directement l’entreprise en question sur son blog, en la nommant, plutôt qu’en prenant un poil de recul et en protégeant les innocents en anonymisant le tout.)

La nature du blogueur

Vous savez (je l’espère) que le blogueur est un animal pouvant prendre des formes diverses et variées. Certains font de l’humour, d’autres racontent leur vie, certains sont des créatifs, encore d’autres parlent de tricot, et il y en a même qui font du plutôt bon journalisme même s’il est publié dans un blog (et d’autres, malheureusement, du moins bon).

Et même parmi ceux qui écrivent des articles sur les médias sociaux, il y des différences. Certains sont des penseurs. D’autres des analystes. Encore d’autres sont versés dans l’actualité, et on en trouve même qui s’intéressent à la vie des entreprises de cette industrie. Je pourrais continuer.

Pour ma part, je me classerais dans la catégorie penseuse-analyste-focalisée-sur-l’utilisation-et-un-peu-de-mécanique. Oh, c’est sûrement pas tout à fait exact. Mais je crois que c’est clair pour n’importe lequel de vous, fidèles lecteurs, que je ne suis pas dans la course à l’actu et que je m’intéresse à l’industrie des médias sociaux uniquement dans la mesure où j’ai besoin d’avoir une vague idée de ce qui se passe pour faire mon job.

A mon sens, les seuls blogueurs intéressants à “cibler” pour une opération RP du genre de celle que mène l’entreprise YZ, ce sont ceux qui s’intéressent à l’actualité des médias sociaux et aux entreprises qui font tourner ceux-ci. Business focus. (Comme je l’ai dit à cette entreprise, je peux penser à plusieurs blogueurs suisses qui auraient été bien plus intéressés que moi par cette rencontre. S’ils avaient été plus clairs…)

Je pense que l’erreur faite, ici, a été de conclure que si quelqu’un s’intéresse aux médias sociaux, il s’intéresse inévitablement à l’industrie et à son actualité (à la ReadWriteWeb et autres TechCrunch).

Je crois qu’il est aussi important de tenir compte de la distinction entre les blogueurs qui sont aussi des professionnels des médias sociaux, et ceux qui ne le sont pas. Et parmi ces premiers, distinguer encore entre ceux qui vivent de l’info écrite sur leur blog (je ne crois pas me tromper en citant Presse-Citron comme exemple) et ceux qui vivent d’autre chose (consulting, services, etc.), comme moi. Etre conscient de cette distinction aidera à ne pas mettre les pieds dans le plat lors de la prise de contact, en prenant bien soin de ne pas faire des propositions au blogueur qui pourraient être ambiguës vu la nature de ses préoccupations et le monde dans lequel il baigne.

Le déroulement de la rencontre

Passé le fait que j’étais mal ciblée, il y a deux-trois choses à dire concernant le déroulement de la rencontre.

  • c’est valable pour n’importe quelle situation, mais prenez un peu le temps de connaître votre interlocuteur avant de tout lui déballer (qui il est, ce qu’il fait, ce qui l’intéresse, ce qu’il écrit) — idéalement en se renseignant aussi avant, mais dans tous les cas en lui faisant un peu la conversation pour démarrer .
  • personne n’aime se prendre un communiqué de presse oral (j’ai utilisé “se prendre” exprès, parce que c’est vraiment l’effet que ça fait). Je sais que suivant sa fonction, on se trouve souvent à devoir parler un peu comme ça, mais surtout avec des blogueurs, ça vaut la peine de prendre garde à être en mode “conversation/dialogue”, à l’écoute de l’autre (ça commence avec le point précédent: savoir à qui on a affaire pour pouvoir discuter), ce qui permet d’adapter ce qu’on dit à ses réactions.
  • si vous vous êtes planté, reconnaissez-le et excusez-vous (ce qu’a fait mon interlocuteur, en l’occurence), et essayez d’éviter de partir sur la défensive; il y a sûrement quelque chose à apprendre pour votre processus, donc à plus forte raison si votre interlocuteur semble vouloir vous aider à identifier le couac, profitez-en! (J’en demande peut-être un peu trop là, mais je trouve qu’une attitude constructive “essayons de comprendre ce qui s’est passé” fait toujours meilleure impression qu’un simple “on a fait une erreur, désolés”.)
  • toujours en cas de plantage, un petit mail d’excuses le lendemain de la part de la personne ayant initié le contact sera peut-être bienvenu (dans le cas présent, j’avoue même me demander si la XY a eu un retour sur la question).

OK, c’était plutôt une liste de “voici comment j’aurais aimé que ça se passe”, je l’admets…

Voilà, je vous ai assez tenu la jambe avec cette histoire.

En résumé

  • Ne lésinez pas sur le travail en amont pour décider à qui vous désirez parler.
  • Ne faites par l’erreur de penser que tout blogueur parlant des médias sociaux n’attend que de pouvoir rencontrer le directeur de votre entreprise.
  • Communiquez clairement l’objectif de la rencontre aux blogueurs que vous contactez, de façon à ce qu’ils ne risquent pas d’y venir avec de fausses attentes (c’est pire que tout!)
  • Conversez! Parlez avec la personne, pas “à“. (C’est une des bases de la culture blogosphérique, donc si vous passez à côté de ça, votre crédibilité en tant qu’interlocuteur va en prendre un grand coup.) Pas de langue de bois, pas de blabla marketing, pas de recrachage de communiqué de presse. Restez en lien avec votre interlocuteur.
  • Si vous vous plantez, adoptez une attitude constructive et excusez-vous amplement. Certains blogueurs sont susceptibles…

Si vous avez d’autres conseils à donner aux entreprises qui cherchent à “dialoguer avec les blogueurs” (ou les traiter sur le même pied que les journalistes), les commentaires sont les vôtres!

Update 14.06.2010: j’ai bien entendu prévenu XY de la publication de cet article. Il a très gentiment répondu à mon mail en s’excusant platement pour l’incompréhension (il avait véritablement en tête une rencontre “pour faire connaissance” quand il m’a contactée) et en me remerciant du feedback contenu dans cet article. (Je soupçonne un couac de communication interne entre XY et son directeur, mais c’est juste une hypothèse.) Bon point, donc. Il est important de le relever.

A Blog About Web Analytics I'm Going to Read [en]

[fr] Enfin un blog sur les "web analytics" qui semble avoir les pieds sur terre!

I’ve just stumbled upon Actionable Analytics, a web analytics blog that seems to approach measuring stuff on the web in a really sensible and serious way. I’ve started reading it, and after finding the following on the author’s About page, I’m officially a fan:

I think too often people forget to stop and ask why they are doing analysis and what they are going to do with the information. This blog is therefore about the practical, the actionable, and the business-critical. It covers every aspect of the industry, but always with a focus on doing, and not just reporting and implementation.

Jonny Longden

If you know me or have been reading Climb to the Stars for a while, you probably know that I am far from being a fan of SEO. For me, 95% of getting good search engine placement comes down to:

  • make sure your markup is nice and accessible and search-engine friendly
  • write interesting stuff
  • choose relevant titles
  • be active online.

People who obsess about keywords and “juice” tire me.

Often, I wonder. What do people have blogs for? Traffic, clicks, or pageviews? As far as I’m concerned, I write here because I want to be useful and inspire people. How on earth will my bounce rate or my page views tell me if I’m achieving that goal?

I get really pissed off at people who throw numbers together and then assume they automatically mean something. I also get annoyed at those who give their readers a worse experience accessing their content because “it makes it better for search engines” (I’m yet to be convinced that “partial posts” are really helpful, for example.) I also get really frustrated when people don’t realise that measuring something changes behaviours (comments as measure of a blog’s “success” for example — it’s so easy to game and make the numbers meaningless).

I personally think that analysis can come in really handy when you expect your visitors to go through some kind of process: buy something, download something, fill in a form, etc. Analysis can help you figure out where they get stuck or lost, and why they don’t follow through. But when your site is about “reading stuff that’s interesting and meaningful” to the reader, I’m not think it makes that much sense.

Well, I look forward to reading more of Jonny’s analytics blog to understand what the practical applications really are.

Formation au SAWI sur les communautés et médias sociaux: c'est officiel! [fr]

Ça fait un bon moment que je trépigne d’impatience à l’idée de vous en parler, et c’est enfin officiel! Avec Geneviève Morand (Rezonance) et Bernard Barut (EuropaMP3), je co-dirige une formation d’un an (20 journées réparties en 5 modules) au SAWI (Lausanne, Suisse), qui démarre en septembre 2010: Spécialiste en management de communautés et médias sociaux.

La soirée d’information a lieu le 24 juin à 18h30 (c’est très bientôt!) et nous espérons y voir un maximum de monde, donc merci d’en parler autour de vous et de vous y inscrire! Vous pouvez télécharger la brochure d’informations pour avoir tous les détails sur cette formation.

Les cinq modules vont du pratico-pratique au stratégico-théorique, d’écrire pour le web et ouvrir un compte Twitter (devinez qui va enseigner ce morceau-là ;-)) à concevoir sa propre plate-forme communautaire de A à Z, en passant par gérer les aspects humains et relationnels d’un réseau ou une communauté en ligne et comprendre la révolution fondamentale qui s’opère dans la communication à l’ère d’internet.

La formation tout entière est sous-tendue par un projet d’étude personnel que chaque participant développera en parallèle, et chaque module sera l’occasion d’un First Rezonance sur un thème en rapport. On offre ici une solide formation en matière de communautés en ligne et médias sociaux, qui s’adresse aussi bien aux indépendants, créatifs, entrepreneurs, cadres, responsables communication, chefs de projet, administrateurs, décideurs, etc.

Elle vise à donner:

  • des compétences  pratiques et opérationnelles en gestion de communautés et médias sociaux
  • une compréhension de la transformation des marchés induite par les nouvelles technologies de l’information et de la communication
  • des outils et des connaissances permettant un langage commun, indispensable pour développer  des réseaux et communautés.

A l’issue de la formation, vous saurez:

  • mettre en œuvre des stratégies pour favoriser un sentiment d’appartenance et créer une communauté autour d’une marque ou expertise, d’un produit, service ou projet
  • créer votre propre plate-forme communautaire et être présents et visibles sur la toile
  • développer des outils et applications propres à votre projet qui s’intègrent avec l’écosystème des outils sociaux existants
  • concevoir un plan de communication intégrant les médias sociaux
  • maîtriser les soft skills nécessaire au réseautage et à l’animation de communautés en ligne.

Je vous donne ici le titre des cinq modules et leurs dates, et pour le reste (y compris un descriptif plus détaillé de chaque module), je vous invite à télécharger la brochure d’informations en PDF.

  • Module 1: Le monde en réseau (du 22 au 25 septembre 2010 — il est possible de s’inscrire uniquement à ce module)
  • Module 2: Etre présent dans les médias sociaux (du 1er au 4 décembre 2010)
  • Module 3: Etablir sa marque dans les médias sociaux (du 9 au 12 février  2011)
  • Module 4: Animer et gérer son public, son réseau, sa communauté (du 9 au 12 mars 2011)
  • Module 5: Créer sa propre plate-forme communautaire (du 6 au 9 avril 2011)

Je ne peux que vous encourager à venir à la séance d’information du 24 juin (inscription ici), que vous envisagiez déjà de suivre cette formation ou que vous soyez simplement curieux d’en savoir plus. Je vous invite également à faire suivre cette annonce à vos collègues ou connaissances qui pourraient être intéressés par cette formation — le nombre de places est limité!

What do bloggers do at conferences? [en]

In the process of getting ready for managing blogger accreditations for LeWeb’10 in Paris (for the third time, but warning, the system will be different this year!), I’m having a good hard think about what bloggers actually do at conferences that makes them a valuable audience.

I mean, everybody today is live-tweeting (a bit of a pleonasm). Clearly, if a conference is to invite “new media people” or have “official bloggers”, something more is expected than a brain-dump in the real-time stream. (Not that I have anything against that, but the interest of such a dump fades quickly with time.)

Bloggers (and podcasters) have various talents. I’ve finally learned (after years of finding what I did pretty normal) that mine is live-blogging. Others, like Charbax, catch people in the corridors and interview them — I was so impressed by his Lift’08 videos (you can find his interview of me somewhere on the 2nd or 3rd page) that I invited him to come and do the same thing at Going Solo. These are just two examples amongst many others.

So, here’s where I need your help: I’m trying to make a list of “blogger/podcaster missions” for conferences. Here’s what I’ve got:

  • live-blogging of sessions
  • synthetic/critical blogging of sessions/event (somewhat less live)
  • photography (live and less live)
  • speaker interviews (written, audio, video)
  • corridor interviews (written, audio, video)
  • start-up/entrepreneurial scene coverage (maybe this needs to be broken up into sub-missions?)
  • “off” coverage: parties, networking events…

What else can you think of? If you’re a blogger or podcaster who likes to attend tech conferences, what value do you consider you bring to the event? I’m all ears 🙂

Identifier commentaires et tweets douteux [fr]

[en] Not sure whether a tweet/comment is legit or spammy? A few tips.

Une chose que je fais et qui ne va pas de soi, je me rends compte, c’est filtrer et identifier le contenu “douteux” dans les commentaires de blogs et parmi les tweets (non, on ne dit pas twit(t), à moins de vouloir passer pour un imbécile) qui vous sont adressés. Voici quelques trucs pour identifier ces malvenus et y réagir adéquatement.

  • Premier signal d’alarme: le tweet ou le commentaire provient d’une personne qui vous est inconnue.
  • Deuxième signal d’alarme: le contenu est banal, un peu (ou carrément) hors sujet, particulièrement flatteur ou (plus rarement) méchamment négatif.

Si un tweet ou commentaire déclenche ces signaux d’alarme, il vaut la peine d’investiguer un peu pour en avoir le coeur net.

Pour un commentaire:

  • Regardez le nom laissé par le commentateur: semble-t-il réel ou bidon?
  • Regardez l’adresse e-mail associée au commentaire: semble-t-elle correspondre au nom donné, ou bien est-elle également bidon?
  • Est-ce que le texte du commentaire contient des liens? Si oui, sélectionnez l’adresse de destination de ceux-ci (c’est plus prudent que de cliquer) et allez voir si le site semble publicitaire — c’est souvent le cas.
  • Faites de même avec l’adresse du site web de l’auteur du commentaire: est-ce que c’est un site publicitaire/commercial, ou clairement le site d’un individu?
  • Est-ce que les sites liés sont bourrés de publicités? Que pensez-vous de leur contenu?

Aucune de ces questions ne permet d’évaluer sans erreur la légitimité d’un commentaire, mais en faisant ce petit tour d’horizon en cas de doute, vous récolterez certainement des informations qui vous aideront dans votre décision.

Voir aussi: Les commentaires d’un blog ne sont pas un espace de pub!

Pour un tweet:

  • Cliquez sur l’identifiant de la personne vous ayant adressé le tweet pour aller lire ses derniers messages.
  • Si les derniers messages sont tous similaires à celui que vous avez reçu, mais adressés à des personnes différentes, vous avez à coup sûr affaire à un robot/spammeur/marketeur paumé!

Dans ce cas, je proposerais (suivant la gravité de l’affront), les mesures suivantes:

  • éviter de cliquer sur le lien dans le tweet, pour commencer
  • ne pas suivre le compte en question
  • bloquer le compte en question
  • le dénoncer comme spammeur (lien se trouvant sur la page du profil)

A vous d’évaluer l’action à prendre!

J’espère que ces quelques petits conseils vous aideront à y voir clair la prochaine fois que vous n’êtes pas trop sûr si un commentaire/tweet est du lard ou du cochon.

Traduction suisse romande de WordPress.com [fr]

Il y a quelque temps déjà, on m’a très gentiment donné les clés (merci, !) de la traduction suisse romande de WordPress.com. Chacun peut contribuer à la traduction grâce au système GlotPress — il suffit d’être connecté à votre compte WordPress.com.

Pourquoi une version romande? Comme vous le savez, le français d’ici et le français d’outre-Atlantique (et même d’outre-Léman) ne sont pas tout à fait les mêmes. Plutôt que de lutter contre “blogues”, “courriels” et autres “plans du domaine” qui apparaissent quand on mélange des francophones trop divers, je vous propose donc de mettre sur pied une petite coalition romande pour qu’on ait à disposition une jolie traduction helvético-compatible.

Si ça se passe bien, il pourrait même être question de procéder de même pour WordPress.org… Donc lancez-vous, même si vous êtes plutôt .org que .com! (On peut — enfin je peux — exporter/importer des traductions…)

Pour vous y mettre:

– allez hop, une petite traduction ou deux le matin avant de démarrer

– partez à la chasse au courriel ou au blogue grâce au filtre

– dans votre blog WordPress.com, allez sous Réglages > Général et choisissez comme langue “Français de Suisse” (fr-ch)

– quand vous remarquez une erreur de traduction, allez vite proposer une meilleure traduction en la retrouvant grâce au filtre

Qui s’y lance avec moi?

Security Fail (Big Time) [en]

[fr] Quand on dit que les questions de sécurité sont le maillon faible... Voici un exemple magnifique en action. Visiblement implémenté par quelqu'un n'ayant à disposition qu'un demi-cerveau.

Sometimes I come across stuff online that makes me really mad. Like this:

Security Question Weak Link

And it gets better (yeah, they tell you this after you’ve tried defining your password, of course):

Oh yeah, ask stupid security questions and be tough on your password criteria

Honestly, what were they thinking?! Answer: they weren’t thinking. This was clearly designed by somebody with half a brain. And approved by somebody with half a brain.

This is the online equivalent of putting three locks on your door and leaving the window wide open just next to it.

Anybody with about 5 minutes to spare can easily find my answer to any of these three “secret questions” (aha!) by digging around a bit online.

This is just plain STUPID.

Facebook et le web sans se casser les dents [fr]

[en] A prezi for a conference I gave to 17-20 year olds in Monthey.

Voici le prezi que j’ai utilisé ce matin pour ma conférence à l’attention des élèves de l’ECCG de Monthey.

Le prezi est un peu laconique bien entendu (ce qui était important, c’est ce que je disais) — mais pour ceux qui étaient là, ça vous donne accès aux liens, et pour ceux qui n’y étaient pas… ça vous donne une vague idée!

Je sais, je sais, les jours passent et je ne blogue pas. Ça va revenir ne vous en faites pas, je commence à sortir la tête de l’eau. Je commence.

Le nuage de cendres vu d'internet [fr]

[en] I write a weekly column for Les Quotidiennes, which I republish here on CTTS for safekeeping.

Chroniques du monde connecté: cet article a été initialement publié dans Les Quotidiennes (voir l’original).

Il y a quelques jours, sur Facebook, j’aperçois au passage un mot d’une connaissance qui espère que son vol de Londres vers les Etats-Unis ne sera pas annulé. Je me demande (et lui demande) pourquoi, puis retourne vaquer à mes occupations numériques et professionnelles.

Un peu plus tard, j’ai ma réponse via les gens que je suis sur Twitter: c’est le fameux volcan Eyjafjöll et son nuage de cendres. Je mets en branle ma machine à extraire des informations d’internet (mes dix doigts, mon cerveau, un moteur de recherche et mon réseau).

A quoi ça ressemble, alors, un nuage de cendres vu d’internet? Tout d’abord, ça ressemble aux sites web des médias traditionnels: 24heures, la TSR, la RSR, la BBC, CNN, Al Jazeera, Le Temps, le New York Times, le Guardian, Le Monde, Le Point, le Times… Très variables en richesse et fraîcheur d’informations, je dois dire. Mes préférés? la BBC en premier lieu, puis Al Jazeera, et 24 heures ainsi que la RSR pour un point de vue plus local.

Alors que dans le monde physique on achète “un journal”, on regarde “une chaîne de télé”, on écoute “une radio” — sur internet on va simplement lire ou regarder ce qui est intéressant. On pioche où on veut, quand on veut, comme on veut. On compare, on complète, on évalue, on se sert de fragments de la production des institutions médiatiques.

On fait une bête recherche sur Google, aussi.

On va bien sûr lire Wikipédia, halte incontournable en autant de langues qu’on peut se le permettre (anglais et français en ce qui me concerne). Pour un événement aussi majeur que l’éruption du volcan Eyjafjöll, Wikipédia est un excellent point de départ, proposant un survol tout de même assez détaillé et des liens vers des sources premières. Et contrairement à un article dans la presse traditionnelle, chaque page de Wikipédia vous donne accès au fameux onglet “discussion”, où vous pouvez prendre connaissance des débats éditoriaux qui sous-tendent la production de l’article.

Mais avant tout, un nuage de cendres vu d’internet, c’est Twitter. Twitter, c’est les gens que je suis, dont certains sont coincés à l’étranger ou chez eux par la paralysie de l’espace aérien. C’est les informations les plus fraîches ou les plus pertinentes qu’ils ont trouvées, et qu’ils retransmettent aux gens de leur réseau (ceux qui les suivent). Un travail d’édition formidable et collectif, donnant accès en temps réel aux sources premières disponibles sur le web. Une des grandes forces d’internet, je le répète souvent, c’est d’amoindrir (voire de réduire à néant) le rôle des intermédiaires établis, donnant accès direct aux informations de première main à qui veut bien cliquer sur quelques liens. Si on est un peu enquêteur dans l’âme et qu’on aime se faire une idée des choses par soi-même (oui, oui, le fameux esprit critique), c’est le paradis.

Twitter, ça m’amène partout: sur des articles des médias traditionnels que je n’avais pas encore vus ou pas trouvés par moi-même. Sur des récits de voyageurs bloqués ou en périple trans-européen. Sur des articles scientifiques, des images satellites ou des schémas du nuage, les sites des aéroports avec leurs annonces. Ça m’amène aussi sur Twitter (on boucle la boucle), où je découvre une opération pour rapatrier des britanniques coincés à Calais en traversant la Manche en zodiac — opération malheureusement écrabouillée en cours de route par les autorités françaises.

Un nuage de cendres sur Twitter, c’est aussi les divers hashtags en rapport avec l’éruption volcanique, des étiquettes que l’on appond à son tweet pour le marquer comme faisant partie d’une conversation qui dépasse son réseau. #ashtag (c’est un gag mais il a pris, “ash” signifiant cendre) pour la situation en général, #getmehome ou #roadsharing pour trouver d’autres voyageurs faisant le même trajet que vous et coordiner le transport, #putmeup si on est bloqué sans logement ou qu’on a une chambre d’amis à mettre à disposition. En faisant des recherches sur ces mots-clés, on a accès à encore plus de ressources que ce que notre réseau nous fournit directement.

Sur Facebook aussi, on s’organise, grâce par exemple à une page dédiée au nuage de cendre volcanique. Mais dans une telle situation, je crois que c’est vraiment Twitter qui brille, grâce à son caractère plus ouvert et public que Facebook.

Sur Twitter, vous trouverez un certain nombre de comptes soit créés pour l’occasion, soit aux premières loges pour fournir de précieuses informations au public. Voici ma petite sélection — sans grande surprise, l’anglais est la langue dominante.

  • @calaisrescue, l’opération zodiacs pour traverser la Manche
  • @metoffice, l’office météorologique britannique
  • @theashcloud, anthromorphisation sympathique et humoristique du grand nuage
  • @eurocontrol, l’organe de contrôle du traffic aérien européen
  • @ashalerts, des informations générales sur la situation
  • @ebookerschfr, des tas d’informations utiles de la part d’ebookers.ch (note: j’ai une relation de travail avec ces gens!)

Inutile de dire qu’on est dans un monde bien plus réactif que celui des “vieux médias”, même la radio. Après tout ça, un retour sur nos médias et services locaux me laisse un peu dépitée. Quand on regarde les pages “minute par minute” du Point ou de la BBC, leurs récits de voyageurs, la liste des aéroports fermés du New York Times, l’office météorologique britannique et eurocontrol qui utilisent leurs comptes Twitter comme des êtres humains pour intéragir avec le public et non comme des robots (comparez @metoffice avec @meteosuisse, ainsi que les informations sur leurs sites web — MétéoSuisse et Met Office), les compagnies d’aviation et les agences de voyage qui renseignent directement leurs clients grâce aux médias sociaux (regardez @KLM et @SwissAirLines pour vous faire une idée — les calls centres c’est bien mais moins réactif), on se dit qu’il y a encore du boulot sur le territoire numérique helvétique.

Je pourrais continuer, mais j’ai déjà assez abusé de votre patience avec cette chronique bien plus longue que d’habitude. J’espère vous avoir donné l’occasion d’entrevoir comment les gens connectés, dont je fais partie, suivent l’actualité et s’informent: c’est vers ça qu’on va.