Passion et authenticité [fr]

[en] I write a weekly column for Les Quotidiennes, which I republish here on CTTS for safekeeping.

Chroniques du monde connecté: cet article a été initialement publié dans Les Quotidiennes (voir l’original).

A l’heure où blogs et médias sociaux se commercialisent et se professionnalisent de plus en plus (et parfois à outrance), il n’est pas inutile de rappeler l’importance capitale de deux ingrédients qui tendent à passer au deuxième plan: la passion et l’authenticité.

Dans un monde sans public captif (essayez donc de forcer quelqu’un à lire votre blog ou à vous suivre sur Twitter), la passion et l’authenticité restent les arguments les plus persuasifs pour se faire sa place dans les médias sociaux.

Certes, un minimum de compétence côté communication (écrite surtout) et relations humaines, ça aide. Mais sans passion, sans authenticité, votre présence en ligne bien calculée ne sera qu’un canal de plus à travers lequel fourguer l’éternel blabla marketing et promotionnel bien lisse et fatigué qui ne nous émeut plus depuis longtemps.

Si c’est ça que vous voulez, allez-y donc, mais soyez conscients que vous passez ainsi à côté de ce qui fait la spécificité des médias sociaux. Et lorsque votre “stratégie médias sociaux” aura fait chou blanc, blâmez vos oeillères plutôt que Facebook, les blogs, ou bien Twitter.

La passion et l’authenticité, cela ne s’achète pas, et cela ne se fabrique pas. C’est là, où ça n’est pas là.

On les reconnaît au son de leur voix, et elles nous attirent irrésistiblement.

La newsletter, carnet d'adresses de 2010 [fr]

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Chroniques du monde connecté: cet article a été initialement publié dans Les Quotidiennes (voir l’original).

En affaires, on le sait, le carnet d’adresses, c’est primordial. Permettez-moi de diviser ce carnet d’adresses en deux:

  • les relations, d’une part, à savoir les personnes que font partie de notre réseau
  • les clients ou potentiels clients, d’autre part, à savoir les personnes que l’on tente d’intéresser à nos services ou nos activités.

C’est une division discutable, je vous l’accorde. Voyons tout de même. En 2010:

  • les relations, on les garde “à portée de main” via les réseaux sociaux (Facebook, LinkedIn, Twitter, etc.)
  • les clients (ou futurs clients), on leur envoie une newsletter.

A nouveau, schématisation un peu à l’emporte-pièce, mais qui permet de situer l’importance de ce qui suit.

Trop de structures (surtout petites) ne savent pas comment gérer convenablement une newsletter, et travaillent avec des listes d’adresse manuelles ou des “groupes” à l’intérieur de leur logiciel e-mail (Outlook ou Notes par exemple). C’est dramatique! Premièrement parce que tenir ces listes à jour (et propres) à la main est un travail de titan si on veut le faire convenablement. Et deuxièmement, tout simplement parce que c’est vraiment impoli. Carrément.

Que vient faire la politesse là-dedans? Eh bien, j’imagine que comme moi, vous appréciez assez peu de recevoir des pubs dans votre boîte aux lettres (le nombre d’autocollants “pas du pub” semble témoigner du fait que ce sentiment est assez bien partagé dans nos contrées). J’imagine aussi que côté e-mail, surtout si vous tentez de ne pas vous y noyer, vous n’aimez pas trop recevoir de spam. Vous avez d’ailleurs des filtres (efficaces, espérons-le) pour ça.

“Mais ma newsletter, ce n’est pas du spam,” protesterez-vous! Vous truffez votre newsletter d’informations vitales et fascinantes à vos yeux, mais le sont-elles aussi pour chacun de vos destinataires? Certes, vous avez probablement raison à strictement parler: un spam, c’est un e-mail commercial non sollicité et envoyé de façon automatisée. Si vous avez manuellement copié-collé vos adresses e-mail depuis le fichier où vous les conservez précieusement, votre newsletter ne répond probablement pas au critère d’automatisation requis pour qu’on puisse la traiter de spam. De plus, vous ciblez certainement un peu vos destinataires (enfin j’espère). J’utilise donc des mots qui choquent — vous voyez le procédé — mais j’espère ainsi vous faire un peu réfléchir: la limite entre la newsletter commerciale gérée un peu maladroitement et le spam en bonne et dûe forme est ténue.

Que faire? Ne renoncez en aucun cas à votre newsletter, elle est un outil précieux si vous savez l’utiliser correctement, et elle le restera durant les années à venir. Par contre, asssurez-vous que chacun destinataire puisse se désinscrire très facilement (quelques clics) et sans avoir besoin d’intéragir avec un être humain. C’est très embarrassant de devoir demander à un ami ou une connaissance de bien vouloir arrêter de nous envoyer sa super newsletter mais qui franchement ne nous intéresse pas. C’est au destinataire de contrôler s’il désire ou non recevoir des informations de votre part.

Dans le même ordre d’idées, invitez les gens à s’inscrire à votre newsletter plutôt que de les y abonner de force. Mieux vaut avoir 100 destinataires qui ont envie de recevoir vos communiqués que 1000 qui l’envoient directement à la poubelle sans passer par le start. Tenter de s’imposer dans la boîte e-mail d’un client potentiel n’est pas une bonne stratégie.

La solution? Utilisez un service en ligne dédié pour votre newsletter. Fini le bricolage à la main. Quelques suggestions qui me viennent immédiatement à l’esprit (il y en a des tas d’autres, demandez autour de vous):

  • Google Groups ou Yahoo Groups: gratuits, support quasi inexistant pour Google Groups, mais ça marche suffisamment bien (c’est personnellement la solution que j’utilise)
  • MailChimp: moins gratuit (le compte gratuit est limité) mais semble très bien, y compris le support
  • PopList: francophone!
  • Mailman: si vous aimez les solutions maison (à installer sur votre serveur)
  • AWeber ou Emailvision: ça, c’est déjà plus l’artillerie lourde…

Je vous souhaite plein succès avec vos newsletters… polies!

Genève, me voici! Coworking à la Muse [fr]

[en] I'm helping manage the coworking space in Geneva, so I'm going to be in town a little more than usual!

Moi qui suis une indécrottable lausannoise (comprendre: Genève, c’est carrément à l’étranger!), je vais me retrouver à prendre le train du bord du lac un peu plus régulièrement durant les mois qui viennent. En effet, je vais compléter l’équipe de la Muse et prendre en charge pour un moment la gestion du coworking et des activités ayant lieu à l’Espace de la Muse.

Concrètement? Gardez un oeil sur mon calendrier de déplacements! Tous les lundis, il y a un pique-nique à la Muse où vous pouvez rencontrer d’autres personnes “entreprenantes”, et partager vos défis et besoins. C’est donc à Genève, au 2, rue de la Muse, de midi à 14h. (Aussi sur Facebook!)

Côté Genève également, je serai au salon du livre vendredi 30 avril à 14h pour un débat organisé par l’Hebdo, en compagnie de Laurent Haug et Olivier Glassey.

Et après ça, bien sûr, je serai à la conférence Lift les 5-6-7 mai 🙂 — avant de sauter dans l’avion le train (enfin on verra) pour me rendre au Portugal pour la conférence SWiTCH (15-16 mai — j’y parle).

Coincés par le volcan? Twitter à la rescousse! [fr]

[en] As the editor for ebookers.ch's travel blog, I contribute there regularly. I have cross-posted some of my more personal articles here for safe-keeping.

Cet article a été initialement publié sur le blog de voyage ebookers.ch (voir l’original).

A moins de vivre sous une calotte glacière, vous n’êtes pas sans savoir que le volcan Eyjafjöll continue à semer la pagaille dans l’espace aérien européen. Si vous faites partie des malheureux coincés par le nuage de cendres, sachez que les médias sociaux peuvent vous aider à vos informer et à contacter d’autres voyageurs avec qui vous avez peut-être des intérêts communs.

En particulier, c’est le moment où jamais de vous mettre à Twitter, où vous pourrez suivre notre compte @ebookersCHfr (une mine de liens et d’infos), des compagnies aériennes comme KLM, Swiss ou Air France, les compte @AshAlerts qui tente de centraliser toutes les informations sur la situation, et même EUROCONTROL, l’organisation européenne pour la sécurité de la navigation aérienne (c’est moi qui ai traduit ça, je ne sais pas s’il y a un nom consacré en français).

Côté efforts de communauté, les hashtags suivants vous seront utiles:

L’espace aérien européen a été partiellement rouvert aujourd’hui, donc on a espoir que les choses se détendent un peu, mais gardons à l’esprit que la dernière éruption de ce volcan a duré… 14 mois. On risque de voir passer des histoires de nuages pendant un moment.

Le nuage de cendres vu d'internet [fr]

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Chroniques du monde connecté: cet article a été initialement publié dans Les Quotidiennes (voir l’original).

Il y a quelques jours, sur Facebook, j’aperçois au passage un mot d’une connaissance qui espère que son vol de Londres vers les Etats-Unis ne sera pas annulé. Je me demande (et lui demande) pourquoi, puis retourne vaquer à mes occupations numériques et professionnelles.

Un peu plus tard, j’ai ma réponse via les gens que je suis sur Twitter: c’est le fameux volcan Eyjafjöll et son nuage de cendres. Je mets en branle ma machine à extraire des informations d’internet (mes dix doigts, mon cerveau, un moteur de recherche et mon réseau).

A quoi ça ressemble, alors, un nuage de cendres vu d’internet? Tout d’abord, ça ressemble aux sites web des médias traditionnels: 24heures, la TSR, la RSR, la BBC, CNN, Al Jazeera, Le Temps, le New York Times, le Guardian, Le Monde, Le Point, le Times… Très variables en richesse et fraîcheur d’informations, je dois dire. Mes préférés? la BBC en premier lieu, puis Al Jazeera, et 24 heures ainsi que la RSR pour un point de vue plus local.

Alors que dans le monde physique on achète “un journal”, on regarde “une chaîne de télé”, on écoute “une radio” — sur internet on va simplement lire ou regarder ce qui est intéressant. On pioche où on veut, quand on veut, comme on veut. On compare, on complète, on évalue, on se sert de fragments de la production des institutions médiatiques.

On fait une bête recherche sur Google, aussi.

On va bien sûr lire Wikipédia, halte incontournable en autant de langues qu’on peut se le permettre (anglais et français en ce qui me concerne). Pour un événement aussi majeur que l’éruption du volcan Eyjafjöll, Wikipédia est un excellent point de départ, proposant un survol tout de même assez détaillé et des liens vers des sources premières. Et contrairement à un article dans la presse traditionnelle, chaque page de Wikipédia vous donne accès au fameux onglet “discussion”, où vous pouvez prendre connaissance des débats éditoriaux qui sous-tendent la production de l’article.

Mais avant tout, un nuage de cendres vu d’internet, c’est Twitter. Twitter, c’est les gens que je suis, dont certains sont coincés à l’étranger ou chez eux par la paralysie de l’espace aérien. C’est les informations les plus fraîches ou les plus pertinentes qu’ils ont trouvées, et qu’ils retransmettent aux gens de leur réseau (ceux qui les suivent). Un travail d’édition formidable et collectif, donnant accès en temps réel aux sources premières disponibles sur le web. Une des grandes forces d’internet, je le répète souvent, c’est d’amoindrir (voire de réduire à néant) le rôle des intermédiaires établis, donnant accès direct aux informations de première main à qui veut bien cliquer sur quelques liens. Si on est un peu enquêteur dans l’âme et qu’on aime se faire une idée des choses par soi-même (oui, oui, le fameux esprit critique), c’est le paradis.

Twitter, ça m’amène partout: sur des articles des médias traditionnels que je n’avais pas encore vus ou pas trouvés par moi-même. Sur des récits de voyageurs bloqués ou en périple trans-européen. Sur des articles scientifiques, des images satellites ou des schémas du nuage, les sites des aéroports avec leurs annonces. Ça m’amène aussi sur Twitter (on boucle la boucle), où je découvre une opération pour rapatrier des britanniques coincés à Calais en traversant la Manche en zodiac — opération malheureusement écrabouillée en cours de route par les autorités françaises.

Un nuage de cendres sur Twitter, c’est aussi les divers hashtags en rapport avec l’éruption volcanique, des étiquettes que l’on appond à son tweet pour le marquer comme faisant partie d’une conversation qui dépasse son réseau. #ashtag (c’est un gag mais il a pris, “ash” signifiant cendre) pour la situation en général, #getmehome ou #roadsharing pour trouver d’autres voyageurs faisant le même trajet que vous et coordiner le transport, #putmeup si on est bloqué sans logement ou qu’on a une chambre d’amis à mettre à disposition. En faisant des recherches sur ces mots-clés, on a accès à encore plus de ressources que ce que notre réseau nous fournit directement.

Sur Facebook aussi, on s’organise, grâce par exemple à une page dédiée au nuage de cendre volcanique. Mais dans une telle situation, je crois que c’est vraiment Twitter qui brille, grâce à son caractère plus ouvert et public que Facebook.

Sur Twitter, vous trouverez un certain nombre de comptes soit créés pour l’occasion, soit aux premières loges pour fournir de précieuses informations au public. Voici ma petite sélection — sans grande surprise, l’anglais est la langue dominante.

  • @calaisrescue, l’opération zodiacs pour traverser la Manche
  • @metoffice, l’office météorologique britannique
  • @theashcloud, anthromorphisation sympathique et humoristique du grand nuage
  • @eurocontrol, l’organe de contrôle du traffic aérien européen
  • @ashalerts, des informations générales sur la situation
  • @ebookerschfr, des tas d’informations utiles de la part d’ebookers.ch (note: j’ai une relation de travail avec ces gens!)

Inutile de dire qu’on est dans un monde bien plus réactif que celui des “vieux médias”, même la radio. Après tout ça, un retour sur nos médias et services locaux me laisse un peu dépitée. Quand on regarde les pages “minute par minute” du Point ou de la BBC, leurs récits de voyageurs, la liste des aéroports fermés du New York Times, l’office météorologique britannique et eurocontrol qui utilisent leurs comptes Twitter comme des êtres humains pour intéragir avec le public et non comme des robots (comparez @metoffice avec @meteosuisse, ainsi que les informations sur leurs sites web — MétéoSuisse et Met Office), les compagnies d’aviation et les agences de voyage qui renseignent directement leurs clients grâce aux médias sociaux (regardez @KLM et @SwissAirLines pour vous faire une idée — les calls centres c’est bien mais moins réactif), on se dit qu’il y a encore du boulot sur le territoire numérique helvétique.

Je pourrais continuer, mais j’ai déjà assez abusé de votre patience avec cette chronique bien plus longue que d’habitude. J’espère vous avoir donné l’occasion d’entrevoir comment les gens connectés, dont je fais partie, suivent l’actualité et s’informent: c’est vers ça qu’on va.

Arrêtons de parler d'amitiés virtuelles [fr]

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Chroniques du monde connecté: cet article a été initialement publié dans Les Quotidiennes (voir l’original).

Une chose qui m’irrite profondément, c’est l’utilisation de l’adjectif “virtuel” pour qualifier tout ce qui se passe en ligne. Réseaux virtuels, mondes virtuels, et surtout, “relations virtuelles”.

J’ai une bonne amie qui habite en France. On se connaît depuis des années, et avec le temps, on est devenues plus proches. On discute presque tous les jours — des fois c’est “tu vas bien, oui, et toi?” et d’autres fois ce sont des conversations plus longues sur le travail, la vie, la famille, nos intérêts.

Nous ne nous sommes encore jamais rencontrées — ni même parlé au téléphone. Mais qu’on n’aille pas me dire (ni à elle) que notre amitié est “virtuelle”.

Le problème avec le mot “virtuel”, vous voyez, c’est qu’il signifie quelque chose comme “seulement en puissance et sans effet actuel”. Dire que cette amitié est “sans effet actuel” parce qu’on ne s’est jamais rencontrées, c’est complètement à côté de la plaque. Il suffit pour s’en rendre compte de voir le joli arrangement floral qui égaye mon salon depuis la semaine dernière. Elle me l’a fait livrer pour me remercier de mes conseils lors de ses débuts comme indépendante. Si c’est pas un effet actuel, ça, je ne sais pas ce que c’est.

Bien sûr, il ne me viendrait pas à l’idée de dire que les communications par chat, SMS, ou même téléphone ont la même valeur que se retrouver en face-à-face autour d’un café. Mais elles en ont une. Et il y a des choses qu’on l’on peut dire par chat ou SMS bien plus facilement que par téléphone ou en personne. Il n’y a donc pas à mon sens de hiérarchie rigide et absolue entre ces différents modes de communication. Ils sont différents, et permettent (ou pas) des choses différentes.

Ces interactions en ligne ne valent pas rien, comme le suggérerait le qualificatif “virtuel”. Il y a de belles amitiés, et même des histoires d’amour, qui se bâtissent sur elles.

Privilégions donc des expressions qui ne charrient pas des wagons de jugements de valeur. “En ligne”, c’est certes moins accrocheur que “virtuel”, mais c’est plus honnête.

C'est si superficiel [fr]

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Chroniques du monde connecté: cet article a été initialement publié dans Les Quotidiennes (voir l’original).

Une critique souvent faite à l’encontre des médias sociaux, c’est la superficialité des contenus qui y transitent ou y sont publiés. Twitter, Facebook, et même les blogs sont montrés du doigt comme autant d’exemples de la vacuité des propos de l’être humain moyen.

On oublie que les médias sociaux, à la différence des mass-médias, visent moins à diffuser des informations qu’à créer des relations.

C’est pour ça que la métaphore de la machine à café pour décrire ces espaces numériques est si juste. La plupart des discussions autour de la machine à café sont banales — mais ce sont elles qui créent les liens entre les gens. Le tissu des relations humaines, c’est justement ces petits échanges anodins, sur le temps qu’il fait, le film qu’on a vu, ou les plantes à rempoter.

Qu’on bavarde de ce genre de chose au téléphone, dans le bus, entre deux réunions, ou même par SMS, cela n’émeut personne. Mais qu’on fasse la même chose en ligne, où règne l’écrit, réservé traditionnellement aux seules expressions de notre culture dignes d’être imprimées, et l’on s’empresse de brandir ce mot chargé de jugement moral: “superficiel”.

C’est faire preuve d’une grande méconnaissance de la nature profonde des relations humaines.

Photographie interdite! [fr]

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Cet article a été initialement publié sur le blog de voyage ebookers.ch (voir l’original).

Il y a quelques semaines je lisais un article du Times sur les excès des autorités face aux photographes amateurs. Puis j’ai trouvé cet article de Lonely Planet sur les interdictions de photographier dans plus en plus de lieux touristiques. Alors que nous sommes aujourd’hui tous photographes (en plus d’être sous vidéosurveillance la plupart du temps), on assiste à une sorte de lutte frénétique pour limiter la prise en photos de lieux ou de personnes.

No Photos! Les motivations? En général: sécuritaires (terrorisme, pédophilie), commerciales (“si on laisse chacun photographier, personne n’achètera nos catalogues”) ou protection de l’original (êtres vivants ou vieilles reliques sensibles au flash, par exemple).

En Angleterre, comme le raconte bien l’article du Times ci-dessus, on assiste clairement à un excès de zèle de la part des autorités (ou pseudo-autorités). Les photographes s’organisent, pour connaître leurs droits et non-droits, et se révoltent en ligne en publiant au vu et au su de tous ces photos qu’on n’avait pas le droit de prendre, sur le site Strictly No Photography ou dans ce groupe Flickr, par exemple. J’avoue que personnellement j’adore l’idée de prendre des photos de panneaux “photos interdites” (mais shhh… c’est mal et je ne vous ai pas dit de le faire).

Pour les USA, on peut télécharger un PDF détaillant les droits des photographes — document utile à avoir sous la main en cas de confrontation.

A priori, quand on part en vacances, on ne pense rien du fait de prendre des photos. Maintenant qu’il est tellement facile de mettre tout son voyage en ligne, la notion de “photographie à usage privé” disparaît peu à peu, et il faut s’attendre à ce que tôt ou tard, une photo se retrouve inévitablement accessible au public. C’est ça qui change la donne.

Ce n’est pas simple, malheureusement. Certaines situations sont assez claires, comme l’interdiction de photographier dans le Louvre. Certains musées, lieux touristiques, monuments, etc. affichent clairement les interdictions. Mais que faire? Accepter, se révolter?

Pour ce qui est du droit à l’image de façon plus générale (surtout lorsque l’on photographie des personnes) il faut savoir que les lois changent de pays en pays. Ce qui est vrai en France ne l’est pas nécessairement en Suisse (ou ailleurs, voir les liens à la fin de cet article de Michelle sur la question).

Le sujet est vaste, et une petite recherche Google vous donnera de quoi vous cultiver à l’envi sur la question. Les discussions dans les forums de photographie abondent, mais on semble être dans une situation où respecter la loi à la lettre rend quasi impossible la pratique de la photographie de vacances dont on a l’habitude si on veut mettre ses oeuvres en ligne (autorisations écrites, ça vous dit?)

Alors hop, le coin des anecdotes. Il y a des années de cela, un ami m’avait dit qu’il s’était fait sèchement rappeler à l’ordre alors qu’il prenait des photos dans une gare de métro parisien. Pour ma part, je suis sortie assez rapidement d’un magasin dont j’avais photographié les produits (c’était pour les mentionner sur mon blog, en plus!) face au vendeur à la mine patibulaire qui me venait dessus. On m’a aussi demandé d’arrêter de photographier des amis dans un centre commercial (“shopping centre”) en Angleterre. Voilà ce qui me vient à l’esprit, rapidement, comme ça.

Vous avez sûrement vos propres expériences “non-photographiques” à partager, et on se réjouit de les entendre!

Crédit photo: Quentin Xerxes Zamfir (Flickr)

Mots de passe: moins de naïveté! [fr]

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Chroniques du monde connecté: cet article a été initialement publié dans Les Quotidiennes (voir l’original).

Je suis régulièrement sidérée de la naïveté avec laquelle le grand public internautique traite ses mots de passe. Alors qu’on se pose des grandes questions sur la disparition de la vie privée puisqu’on est de plus en plus présents en ligne, on fait preuve d’une légèreté effrayante avec l’outil même qui permet de gérer la confidentialité de nos données.

Je vois deux raisons principales à cela:

  • une méconnaissance des risques
  • les instructions pour “faire bien” que nous donnes informaticiens et autres professionnels de la sécurité qui sont, disons-le franchement, quasi-impossibles à respecter tant elles sont exigeantes.

A proscrire:

  • utiliser le même mot de passe partout
  • donner son mot de passe à autrui
  • utiliser comme mot de passe le nom du chien, un mot du dictionnaire, son signe astrologique…
  • entrer son mot de passe ailleurs que sur le site pour lequel il a été prévu (par exemple, quand Facebook vous demande votre mot de passe Gmail… non, non!)

J’en vois déjà qui pâlissent. Ne vous inquiétez pas, j’ai l’habitude de voir pâlir ainsi mes clients.

Mais pourquoi diable faut-il faire si attention? Craquer un mot de passe qui est un mot du dictionnaire, ça prend très peu de temps. Un petit programme qui tourne, et hop, le tour est joué, on est dedans. Une fois que quelqu’un a accès à votre compte, il peut changer le mot de passe pour vous empêcher d’y accéder, et se faire passer pour vous. Imaginez! Quelqu’un d’autre aux commandes de votre e-mail, de votre compte Facebook, de votre Twitter, de votre blog, de votre compte PayPal… Ouille!

Allons droit au but, j’ai quelques conseils pour vous:

  • définissez trois (quatre, en fait) niveaux de sécurité pour vos divers comptes en ligne: finances (PayPal, Amazon, iTunes, banques), identité (blog, serveur, Twitter, Facebook), autres services — et dans un groupe à part, votre e-mail
  • blindez le mot de passe que vous utilisez pour votre e-mail: si quelqu’un rentre dans votre e-mail, il peut changer les mots de passe de tous les services que vous utilisez — le compte e-mail est donc le maillon faible
  • assurez-vous que vous avez des mots de passe solides pour le groupe “finances” et “identité” (au minimum un mot de passe distinct pour ces deux groupes, et différent de l’e-mail)
  • pour les “autres services”, bricolez-vous un algorithme avec un mot de passe de base que vous faites varier en fonction du nom du service (si l’un d’entre eux a des fuites, cela ne compromettra du coup pas tous les autres)
  • en plus des lettres, utilisez majuscules/minuscules, ponctuation, et chiffres dans vos mots de passe (autant que possible!)
  • une méthode pratique: prenez un long mot, et insérez au milieu de celui-ci des chiffres et signes de ponctuation (exemple — à ne pas utiliser! — biblio38!theque)
  • une autre méthode pratique: choisissez une phrase dont vous gardez la première lettre de chaque mot, ainsi que les signes de ponctuation (exemple à ne pas utiliser non plus: J’ai maintenant 3 chats et je vis en Suisse. => J’am3cejveS.)

Allez, au travail! Allez changer au moins les plus importants de vos mots de passe.

Sarah Marquis, aventurière [fr]

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Cet article a été initialement publié sur le blog de voyage ebookers.ch (voir l’original).

Comme aujourd’hui, 24 mars, c’est la Journée Ada Lovelace (Ada Lovelace Day), une occasion de fêter les femmes dans le domaine des sciences et de la technologie — et par extension dans les autres milieux traditionnellement masculins — j’ai envie de vous parler de Sarah Marquis.

Ça fait longtemps que j’ai envie d’écrire cet article, en fait. J’ai croisé la route de Sarah deux fois: une première fois alors que j’étais enseignante, et une deuxième fois l’an dernier à la conférence Lift09.

Sarah est une aventurière. Traverser l’Australie à la marche en solitaire, dans des conditions de survie (17 mois!) ce n’est pas à la portée de n’importe qui. Elle en a fait un livre, L’aventurière des sables, que j’ai lu avec fascination, après son passage dans notre établissement scolaire pour parler de son aventure. Sarah est une très bonne oratrice, captivante et émouvante. Elle est aussi un pur produit local, vivant en Valais lorsqu’elle n’est pas en train de parcourir le monde.

En ce moment, Sarah prépare son prochain périple, 20’000 km sur deux ans, de Sibérie en Australie, départ en mai de cette année. Vous pouvez lire son blog, regarder ses vidéos sur YouTube, et aussi la suivre sur Twitter. Elle donne encore quelques conférences avant son départ (Fribourg, Lausanne, Neuchâtel, Sion, Delémont) si vous voulez l’occasion de l’entendre.

Bonne route, Sarah!