Pain au levain: recette pour paresseux [fr]

[en] Making sourdough bread with a lazy recipe. If you're around Lausanne, I have starter for you if you want it.

Depuis quelques mois, je fais mon propre pain au levain. J’ai toujours aimé l’idée du pain maison (mon père en faisait à une époque lorsque j’étais enfant), mais beaucoup moins l’idée du temps que ça prend, de pétrir la pâte, etc.

Pain au levain

En plus, je mange très peu de pain.

Mais bon, j’étais passivement tentée, surtout après avoir goûté le délicieux pain que fait mon père depuis quelques années. Il m’avait aussi vanté les mérites d’une recette qui prenait très peu de temps. Un beau jour, il a passé chez moi en disant “j’amène le levain”.

Le levain, c’est une colonie de levures et autres bactéries dans (et qui se nourrissent de) un mélange eau-farine. Ça se garde d’une fois à l’autre, ça se nourrit, on en prend un portion quand on veut faire son pain. Je vous parle un peu plus du levain après.

Voici comment ça marche (étapes décrites avec force détails en anglais dans le lien ci-dessus):

  1. mélanger dans un bol une mesure* de levain* avec deux mesures d’eau
  2. ajouter 3 mesures de farine et touiller
  3. rajouter une mesure d’eau (touiller bien sûr), puis le sel*
  4. incorporer encore trois mesures de farine (et des petites graines si on aime)
  5. couvrir et laisser reposer 12 heures environ.

Vous avez bien lu, pas besoin de pétrir! Cette première phase prend à tout casser 5 minutes. 12 heures plus tard, deuxième phase:

  1. saupoudrer la pâte, le plan de travail, et ses mains de farine
  2. sortir la pâte du bol en décollant les côtés avec les mains (il faut reprendre de la farine en cours de route sinon ça colle!)
  3. laver le bol, le sécher à fond, le graisser avec un peu d’huile
  4. remettre la pâte dans le bol
  5. couvrir et laisser reposer 5 heures environ.

Vous avez toujours bien lu, on ne pétrit toujours pas! Le plus pénible dans cette histoire c’est de laver le bol. Compter 5 minutes, 10 minutes max.

Pâte dans bol huilé

On passe à la cuisson.

  1. préchauffer le four à 240 avec le récipient* dans lequel on va cuire le pain
  2. verser la pâte dans le récipient chaud, après avoir saupoudré le fond de flocons d’avoine (par exemple) pour faciliter le démoulage
  3. cuire 30 minutes avec couvercle
  4. cuire 15 minutes sans couvercle.

Finito!

On voit que l’enjeu ici n’est pas le temps de travail mais le timing entre les différentes phases. Ça demande qu’on soit là et dispo. Voici un exemple qui pourrait marcher:

  • vendredi soir, mettre en route le pain vers 21h
  • samedi matin vers 9h, deuxième phase
  • samedi après-midi vers 14h, cuire le pain.

Quelques clarifications pour les éléments à astérisque.

La mesure

C’est bien d’utiliser une mesure dont on a deux exemplaires, comme ça on peut en garder une pour la farine et une pour l’eau/le levain. Ça évite de laver pendant qu’on fait le pain.

Ma mesure

Voici la taille de la mienne. A vue de nez elle fait environ 1.8 dl. De la taille de la mesure dépendra la taille du pain! Une tasse à café avec poignée c’est pas mal aussi.

Le levain

L’idéal c’est d’obtenir du levain de quelqu’un. Mon père m’a laissé une partie du sien, et j’en ai donné déjà à mon tour à une demi-douzaine de personnes. (Si vous êtes en région lausannoise, demandez seulement. Ça ne coûte rien.)

A température ambiante, le levain a besoin d’être nourri tous les jours. Un peu contraignant! On peut en fait le garder au frigo, où il survit avec une semaine entre les “repas”. Beaucoup plus pratique!

Pour nourrir le levain: ajouter une part d’eau et deux parts de farine pour une part de levain, idéalement. Ça veut dire qu’on doit peut-être jeter du levain, parce qu’il quadruple théoriquement de volume à chaque repas! Il n’y a pas besoin d’être exact-exact.

Levain qui bulle

L’indication d’un levain content c’est qu’il monte (beaucoup!) et fait des bulles. S’il sent l’acétone (le vernis à ongles) c’est qu’il a faim, donc il faut le nourrir plus. S’il y a du liquide clair dessus, c’est un alcool, produit par les levures quand elles n’ont plus assez de farine pour se nourrir. On peut le balancer, ou s’il y en a peu, simplement le mélanger dans le reste quand on nourrit. C’est assez résistant, un levain. Si ça semble aller mal, revenir à “une part de levain, une part d’eau, deux de farine” et nourrir 2-3 fois à 8-12h d’intervalle.

Comme je fais du pain à peu près une fois par semaine, je garde mon levain au frigo. Ça veut dire que je sors mon levain du frigo le matin du soir où je vais mettre en route le pain. Je le nourris à ce moment-là.

Si j’en ai l’occasion (et l’envie) je le nourris à nouveau 3-4h avant de faire le pain. Le but c’est qu’il soit au sommet de son activité quand on met le pain en route. Donc je regarde un peu suivant son état (il sent souvent un peu l’acétone quand je le sors du frigo, donc je me dis que bien le nourrir ne peut pas lui faire de mal).

Quand je fais le pain, je complète mon levain pour remplacer ce que j’ai pris (toujours double de farine que d’eau) et je le remets au frigo

Le sel

Là, pas de miracle, il faut expérimenter un peu. Je sais qu’avec ma mesure il faut deux bonnes cuillères à café rases de sel. Si on utilise toujours les mêmes mesures, on apprend d’une fois à l’autre combien mettre de sel pour obtenir le goût qu’on veut.

Le récipient

Ça, c’est une des grosses surprises de cette façon de faire: on ne façonne pas une miche de pain, on le cuit dans un récipient (typiquement une casserole en fonte avec couvercle) qui va au four.

Deux choses auxquelles il faut faire attention:

  • pas de plastique, ça fond!
  • bords verticaux ou qui s’évasent (pas qui se referment), sinon on arrivera jamais à sortir le pain…

Chez moi, j’utilise une grosse casserole en métal et je recouvre de papier d’alu parce que je n’ai pas de couvercle adéquat. La casserole est un peu grande alors ça me fait des pains un peu trop plats. Je passerai un de ces quatre à l’Armée du Salut voir si je trouve mieux! Au chalet, j’ai trouvé une sorte de marmite pour rôti qui est assez légère mais qui va plutôt bien.

Pain tout droit sorti du four

Le vrac du samedi soir qui va du coq à l’âne [fr]

[en] Lots of random things. Too many to list.

Hah ben oui, je pourrais écrire un article, tiens.

Serveur qui continue à s’étouffer sur son MySQL.

Serveur maison qui a passé l’arme à gauche, la relève se porte bien, le NAS est commandé, les sauvegardes CrashPlan entrantes ne fonctionnent pas, malgré des heures de troubleshooting. Si seulement toutes les sauvegardes étaient bloquées! Mais non, y’en a 2-3 qui marchent.

J’arrête de m’arracher les cheveux et j’attends la nouvelle Internet-Box de Swisscom, la fin de l’ISDN, bye-bye le téléphone fixe de l’eclau (personne ne l’utilisait de toute façon).

Cygnes pas coqs

J’utilise “Dis Siri“. Il y a des années, plus d’une décennie, dans une autre vie, je travaillais pour Orange. Je parlais à mon ordinateur. Y compris pour des commandes. Je disais “ouvre Firefox”, “insérer lien”, et autres choses du genre. C’était tellement clair pour moi que ce genre d’interface était beaucoup plus direct qu’une interface graphique. Il suffit de savoir quoi dire, pas besoin de trouver la commande cachée dans un menu. Je me souviens avoir tenté de convaincre quelques collègues que c’était l’avenir, et qu’on devrait y penser pour notre centre d’appels et le service client. Aujourd’hui, tout le monde a Siri dans la poche. D’ailleurs, utilisez-vous le petit micro à côté du clavier pour dicter vos textes, ou bien est-ce que vous tapez tout avec un doigt ou deux pouces? Apprenez à dicter, ça change la vie.

Dans Messages, Messenger et autres WhatsApp, il y a aussi une fonction “message vocal”. C’est la version 2015 du message sur le répondeur. On appuie sur le micro, on parle en gardant appuyé, on relâche, on envoie. Notre interlocuteur l’écoute à sa guise. Hyper pratique aussi.

Il y a un moment déjà, j’ai croisé cet article. Je l’ai lu. Je crois. Et je me suis dit, non, je ne suis pas d’accord, je ne passe pas mon temps à essayer de montrer une image parfaite de ma vie sur Facebook. Et mes contacts non plus. Bref. Les semaines (et les mois?) ont passé, et cet article est resté dans un coin de ma tête. En cette période où je me sens un peu fragile professionnellement (où vais-je? où courge? dans quelle étagère?), je bataille avec des sentiments d’inadéquation et de dévalorisation par rapport à mes pairs. Toutes les personnes que je connais semblent avoir écrit un livre, ou sont en train d’en écrire un. Moi pas. Elles sont en train d’avoir des enfants. Moi pas. Il y a les gens qui tournent à donner des conférences aux quatre coins du monde. Moi pas. Il y a des gens dont les mandats les amènent à travailler avec les grands de ce monde. Moi pas. Qui lancent des entreprises ambitieuses, des projets qui font rêver. Moi… vous voyez le refrain.

Mais bon sang, je suis en plein dedans! Mes contacts ne postent pas ces infos pour frimer, ils sont comme moi: ils parlent de ce qu’ils font, partagent les choses dont ils sont heureux. C’est évident, évident: on compare son intérieur qu’on ne partage pas (trop) avec l’extérieur des autres qui est tout ce qu’on voit d’eux.

Et oui… la jalousie, l’envie. A quelque part, c’est bien là. Je mets en parallèle ce que je vois des autres et ce que je sais de moi, et je me trouve bien insuffisante. Le piège. Alors maintenant, quand je me prends les pieds là-dedans, je me stoppe. Moins de Facebook, plus de Kindle! C’est le refrain que j’ai mis en place en Inde, pour m’extirper de la couverture des attentats parisiens.

Eléphants pas ânes

Tiens, à propos, une série de cartes et graphiques pour raconter l’histoire du terrorisme, et une thèse extrêmement intéressante (et pertinente il me semble) d’Umair Haque sur la montée du néo-fascisme dont nous sommes témoins en ce moment.

Parlant de plus de Kindle, j’ai fini l’autre jour L’Aube de la nuit de Peter F. Hamilton. Attention si vous pensez le lire, ne vous attardez pas sur la page Wikipedia qui vous spoilera à n’en plus finir. Lisez en anglais si vous pouvez. C’est magistral. Une trilogie, et chaque tome fait passé 1000 pages. Ça vous occupe un moment, un truc comme ça. Et maintenant j’ai envie de lire tout le reste de son oeuvre (oui, je suis comme ça). Mais j’ai déjà plongé dans Ancillary Justice, avant ça.

En fouillant dans mes liens sauvegardés (je fais ça quand j’écris un post, j’ai décidé d’accepter il y a quelques mois que je ferai du vrac, tant pis, c’est comme ça que je suis) je suis tombée sur cet article présentant le livre Le Temps de la consolation. Il faut que je le lise aussi, celui-ci. L’auteur, philosophe, nous montre qu’on a oublié comment consoler. Ça rejoint un de mes constats, celui qu’on n’a pas le droit d’être triste, dans le monde d’aujourd’hui. Ça rend le deuil problématique, un contexte comme ça, vous ne trouvez pas? Personne ne veut nous laisser être triste. Si on est triste, qu’on dit être triste, le premier réflexe d’autrui c’est de tenter de nous tirer de là coûte que coûte. C’est inconfortable, quelqu’un qui est triste. Si on apprenait à nouveau comment consoler, on serait peut-être moins mal à l’aise.

Le souci avec la Kindle, c’est que les livres à lire s’accumulent, mais qu’on n’a pas une pile visuelle pour nous peser sur la conscience. Voilà, c’est comme ça maintenant. Je crois que je n’ai lu qu’un seul livre papier depuis l’achat de ma Kindle, parce qu’il n’existait qu’en papier. Et pourtant, qu’est-ce que j’ai été réfractaire à la Kindle! J’adore les livres, j’adore le papier. Mais j’aime encore plus lire. Et avec la Kindle, c’est plus facile de lire. Un seul objet pour toute sa bibliothèque. Léger, tient dans le sac à main, tient dans les bagages. Toujours avec soi. Toujours ouvert à la bonne page. Alors dans le bus, hop, hop, on lit quelques pages.

Je rêve d’un Bebop 2 ou équivalent. Vraiment. Mais j’ai fait mes devoirs, et je pense qu’il vaut mieux attendre un peu que cette ligne de produits mûrisse. Il y a encore des faiblesses qui font mal pour un objet de cette gamme de prix. Mais bon sang, qu’est-ce que je rêve.

J’ai installé un terminal sur mon iPad. C’est pratique pour remettre sur pied un serveur qui se casse tout le temps la figure.

J’y ai aussi installé les Colons de Catane. J’ai pas mal joué. Mes voisins sont moyennement contents, parce que du coup, j’ai progressé en stratégie de jeu. Oui, je joue aux Colons de Catane avec mes voisins. Ils sont cool, mes voisins. J’adore mon immeuble, pour ça, en fait. Alors la version online est sympa, et présente quelques variantes par rapport à la version de base plateau, mais ce qui est vraiment tellement mieux hors ligne, c’est la partie “commerce”. On perd tout l’aspect humain de cette partie clé du jeu quand on joue en ligne. Mais quand on n’a pas d’humains et de table sous la main, ça fait l’affaire.

Et quand je vous aurai dit que je fais maintenant du pain au levain dans ma cuisine, version paresseuse, je pense que j’aurai vraiment sauté du coq à l’âne dans cet article.