Octante [en]

Internet me fait fréquenter un nombre impressionnant de francophones non-helvètes. J’ai appris à  leur contact que j’avais un accent et que j’utilisais des mots bizarres. J’ai beau le savoir, chaque fois que je me trouve en compagnie de français peu habitués à  côtoyer des gens de ma région (ceci exclut donc mes collègues français et l’helvète underground), je me retrouve inévitablement à  un moment où un autre de la conversation face à  des sourires ravis ou des yeux écarquillés.

Oui, je dis vraiment septante, huitante, nonante. Et le pire, c’est que je ne m’en rends pas compte.

Pas plus que quand j’ai dit à  ce pauvre Karl que je m’étais encoublée sur quelques fautes d’orthographe (ou carrément sur son site, je ne suis plus sûre, c’était il y a un bail). J’ai eu droit à  un mail en retour assez surpris, dont je n’ai malheureusement plus trace.

Lors de cette visite à  Paris, j’ai donc eu droit à  un regard interrogateur mais néanmoins fort souriant de Flaoua lorsque je lui ai demandé si elle avait un foehn; Bingirl, un sourire ravi aux lèvres, me demande de répéter un nombre que je venais de dire et qui devait contenir un joli septante ou nonante. Et la fameuse roille, celle qui a fait tomber à  l’eau l’expédition à  roller, elle en a aussi laissé plus d’un perplexe…

Mais venons-en à  l’objet de ce billet: octante. J’avoue que je n’avais jamais (au grand jamais!) entendu ce mot étrange avant qu’un certain nombre de personnes sur IRC me sortent des “ah oui, en Suisse vous dites ‘octante’, juste?”

Octante? Ça se mange, cette bête-là ?

Fouilles faites, il semblerait que mot ait tout de même été utilisé à  une époque:

Un certain nombre de sources affirment que le synonyme (et doublet) octante est encore employé en Suisse romande […]. Pier (1926) écrit en fait : Nos anc. textes donnent très souvent octante ; il est fr. vieilli (voy. les dict.) et hors d’us. en Suisse romande sauf dans le langage administratif des Postes suisses. Or, de nos jours, cette forme n’est plus du tout employée en Suisse romande, aux Postes ou ailleurs, dans quelque canton que ce soit.[…]

langue-fr.net

Je profite de ce billet pour citer quelques helvétismes que j’affectionne (en attendant d’acheter le Dictionnaire Suisse Romand et de vous inonder). Tout d’abord, à  la piscine, on fait attention de ne pas se noyer quand on n’a pas son fond, et on va aux linges (parce qu’une serviette c’est un machin qu’on met autour du cou pour manger). Les gens qu’on ne tutoie pas, on les vousoie (avec un seul “s”, s’il-vous-plaît), et si on est méchant, on appelle le Lac de Sauvabelin une gouille.

Comme toujours, j’ai certainement oublié les mots qui feront glousser le plus joyeusement mes lecteurs français (ou québécois?), parce que bien évidemment ce sont ceux qui ne sont pas étiquetés “mot bizarre” dans ma tête, et que je prononce au détour d’une conversation avec le plus parfait naturel…

Weblog en français… le retour [en]

Non, ce n’est pas exactement la même chose que le fameux “débat” (notez les guillemets) concernant la façon de traduire (ou pas) ‘weblog’ en français, mais il y a certes un lien de parenté. Filez tout de suite regarder le très joli blogolexique de Laurent. Et faites vos commentaires s’il y a lieu.

A propos, les suisses (oui, je sais que vous êtes plusieurs milliers à  me lire chaque jour, alors exprimez-vous!) — comment vous appelez ça? Un blog, un blogue, un weblog, un joueb, un carnet, un… je-ne-sais-quoi? J’aimerais bien savoir, merci d’avance de laisser votre version en commentaire!

Phonetics [en]

Do you know any other words in English apart from “hour” and “heir” which start with a mute “h”?

Francophonies [en]

Parlant de Sam, celui-ci m’a ôté les mots de la bouche en écrivant « Francophones vs. francophones ». Si la langue vous intéresse un tant soit peu, courez lire ce texte !

Promouvoir le français ? [en]

Ce qui ne devait être au début qu’un petit billet est devenu un long texte : entre ceux qui
trouvent que tout le monde devrait parler anglais et les autres qui reprochent à  Pompage.net de publier des traductions contenant trop
d’anglicismes, voici une petite mise au point sur ma position concernant la promotion du français dans le
cyberespace
.

Avec bien entendu en prime quelques réflexions sur la langue, le bilinguisme, les
régionalismes, les anglicismes…

Weblog en français [fr]

Si le débat terminologique (la guéguerre des clochers) entourant le terme approprié à employer en français pour parler d’un weblog vous intéresse, j’ai rassemblé les liens disponibles à ce sujet dans WeblogEnFrancais, sur le wiki. Ajoutez les vôtres s’ils m’ont échappé!

Weblog ou joueb? [en]

Mince alors, les anglophones découvrent “joueb”.

Le mot joueb, créé par Stéphane pour Niutopia, ne fait de loin pas l’unanimité. D’ailleurs (qu’on me corrige si je me trompe), il semblerait bien que Stéphane n’ait pas la prétention d’imposer ce mot dans toute la francophonie (lire son intervention en bas de la page Joueb.)

Il est cependant bien établi sur Niutopia, et il a fait quelques autres amateurs plus ou moins influents, par exemple Walk, Jemisa ou Christophe (xtof), pour ne citer qu’eux.

Histoire de mettre en perspective les 4’500 voire 5’000 résultats Google pour “joueb” cités dans l’article blogroots, je vous propose les résultats suivants:

Recherche faite dans les pages web francophones, bien entendu. Il faudrait, pour pouvoir évaluer le poids véritable de ces résultats, voir à  quel point les pages francophones de Google sont véritablement francophones. Il faut aussi être conscient que tous les sites ne sont pas recensés, et qu’il y a encore de la recherche à  faire sur l’utilisation des moteurs de recherche pour mettre à  jour les tendances linguistiques.

Lire aussi le coup de langue de la grande rousse à  ce sujet.

[Sujet ramassé lors d’un petit détour chez Biz.]

Multilingue! [en]

Vous qui aimez mélanger les langues, et qui proposez allégrement à  vos lecteurs des liens vers des sites anglais, français, québécois, helvètes, belges ou allemands (bon, je ne vais pas faire toute la liste!) — sachez qu’il y a dorénavant bien plus élégant que mes petits drapeaux html. Daniel nous explique comment indiquer la langue d’un lien en css (oui je sais, ça sonne bête et c’est même probablement faux de le dire comme ça — mais vous me comprenez.)

Bon, moi je fais encore bien pire: non seulement je fais des liens vers des sites tantôt francophones, tantôt anglophones, mais en plus je m’amuse (comme Martine, Romain, Emmanuelle et d’autres encore) à  écrire dans les deux langues. Ce serait cool d’avoir un moyen CSS-structural-tout-beau-machin pour différencier le texte français du texte anglais (pour le moment, ce sont les mêmes petits drapeaux qui s’en chargent.)

Au fait, que met-on dans hreflang lorsque le site linké est bilingue?

Note: linké, c’était exprès pour faire friser les oreilles de la grande rousse

Causons vaudois! [en]

Certains d’entre vous m’auront déjà  pris en flagrant délit d’helvétisme, et encore d’autres auront eu le grand bonheur d’entendre de vive voix (ou presque) mon accent du coin.

Vous le savez, vous l’avez compris – je ne parle pas français, mais une variété citadine de vaudois.

Je vous ai déjà  dit deux mots sur Lausanne, la ville dont les habitants s’encoublent, panossent et poutzent, puis rangent leurs commissions dans des cornets Migros. Il y roille parfois, on s’y promène en boguet (enfin, moins maintenant que de mon temps!) et quand on va à  la piscine, il faut surtout pas oublier son linge.

Je vous invite donc, afin de parfaire votre culture et d’agrémenter votre journée d’un petit brin d’exotisme, à  causer vaudois quelques instants autour d’un bon papet; le lexique du bon parler vaudois vous y aidera.

Je ne connais pas tous les mots du lexique – je suis peut-être trop citadine et cosmopolitaine pour être une vaudoise de sorte. Mais il y en a quand même une bonne cralée qui font partie de mon vocabulaire actif. Ces derniers jours, par exemple: chenit (je n’y crois pas, c’est pas dans le dico!), miquelet (idem), s’encoubler (on n’en parle plus, de celui-là ), crotchon, gouille… Egalement goger, grailler, dézaquer, débattue, déguiller, béder, requinquer, foutimasser, roiller, et j’en passe. Et encore, il y a tous ceux qui me sont familiers mais que je n’utilise pas.

De quoi fleurir votre prose sur vos weblogs respectifs, les copains!

Orthographe II: infinitifs et participes passés [en]

Voyez également Orthographe I

Je sais, cela fait près d’une semaine que vous attendez que j’écrive quelque chose. Ma foi, j’en suis presque navrée, mais ma vie est bien remplie: travail (que j’aime), études (que j’aime presque), résurrection de pompage.net, sorties et rencontres de plein de nouvelles personnes sympathiques. Mais bon, ce n’est pas le sujet du jour.

Le sujet du jour, c’est un coup de gueule orthographique. Marre que l’on confonde participes passés en “-é” et infinitifs en “-er” à  tour de bras! Je vais donc vous donner le petit truc infaillible que m’a donné dans le temps ma maîtresse d’école primaire, pour ne plus jamais se tromper:

Lorsque l’on hésite entre une terminaison en “-é” (participe passé) ou en “-er” (infinitif), remplacer le verbe coupable par “vendre”. Si on dit “vendre”, c’est “-er”, et si on dit “vendu”, c’est “-é”.

Sympa, non? Je vous fais un exemple pour que vous compreniez bien: Demain, on ira plant… des choux. “Planté” ou “planter”? On essaie de remplacer le verbe “planter” par le verbe “vendre” (et là , franchement, je n’ai pas fait exprès, mais la phrase test est sensée – ce n’est souvent pas le cas, mais ça ne gêne pas!) Demain, on ira vendre des choux. Ce sera donc: Demain, on ira planter des choux… Bon, là , je commence à  m’étaler. C’est bon comme ça?

Vous n’avez plus d’excuses, maintenant. Les coupables seront donc pendus par les pieds au milieu des Champs-Elysées lors de ma prochaine visite à  Paris.