Journée Ada Lovelace: Suw Charman-Anderson [fr]

L’an dernier, mon héroïne scientifique pour Ada Lovelace Day était Marie Curie. Un nom que tout le monde connaît. Cette année, changement de registre. Je vous propose une femme moins connue mais bien vivante, et que j’ai l’honneur de compter parmi mes amies proches. (J’avoue que le choix a été dur: pas tellement “mais de qui vais-je bien pouvoir parler aujourd’hui?” mais plutôt “bon sang, laquelle vais-je choisir?!”)

Alors un peu logiquement (même tellement logiquement que beaucoup ne le feraient pas, et donc ça vaut doublement la peine de le faire) je vais vous dire quelques mots sur Suw Charman-Anderson — l’initiatrice de la Journée Ada Lovelace.

J’ai rencontré Suw en 2004, ou peut-être même fin 2003 (la date exacte importe peu) sur IRC. IRC, c’est un réseau de chat “pur texte”, très ancien, et qui plaît bien aux geeks et geekettes. On s’est rencontrées “en chair et en os” quelques mois plus tard, mi-2004, et on est tout naturellement devenues amies. Mais ce n’est pas pour vous parler d’amitié que j’écris ici.

A l’époque où je l’ai connue, Suw s’était lancée (tôt!) dans la création de sites web (HTML et compagnie), après des études en géologie. Elle avait appris le gallois (“geekette”, ce n’est pas juste pour la technologie pure et dure!) et s’était mise au Python pour pouvoir programmer son propre robot IRC. Elle a rapidement acquis une réputation internationale comme experte en médias sociaux (social software à l’époque), au point qu’elle a d’ailleurs dû à un moment donner mettre un moratoire sur ses engagements à l’étranger en tant qu’oratrice. Elle a également créé l’Open Rights Group, une ONG dédiée à la protection des droits numériques au Royaume-Uni (et ailleurs).

Dans ce monde des médias sociaux, mine de rien à majorité masculine, Suw est mon héroïne-soeur. Elle est une scientifique de base, ouverte sur le monde des humains, et qui navigue avec aisance dans le milieu des nouvelles technologies. Elle (et d’autres comme elle) me rappelle que je ne suis pas seule. Qu’au milieu de tous ces hommes qui occupent souvent le devant de la scène dans notre milieu professionnel, il y a d’autres femmes comme moi, qui n’ont rien à envier à qui que ce soit, que ce soit par leur parcours ou leur expertise.

Ada Lovelace Day and Backup Awareness Day: Today! [en]

Completely accidentally, Backup Awareness Day collides with Ada Lovelace Day in March. And it’s today, March 24th.

So, I’m going to ask you (yes you, faithful readers!) — if you have a blog — to write two blog posts today, as I will. They don’t have to be long. They don’t have to be perfect. L’essentiel, c’est de participer — taking part is more important than performance.

I would also be very grateful if you took a few minutes to spread awareness about these two events amongst your friends and network. Post a link on Facebook or Tumblr, tweet about it (hashtags are #ALD10 and #backupday), send an e-mail or two, mention them to your IM buddies.

Thanks a lot for taking part and helping spread the word.

Journée Ada Lovelace: femmes, technologie, blogs [fr]

[en] I write a weekly column for Les Quotidiennes, which I republish here on CTTS for safekeeping.

Chroniques du monde connecté: cet article a été initialement publié dans Les Quotidiennes (voir l’original).

Ce mercredi 24 mars, c’est la Journée Ada Lovelace (Ada Lovelace Day).

Il y a un peu plus d’un an de cela, j’ai été très intéressée d’apprendre que le rôle des modèles positifs de même sexe était plus important pour les femmes que les hommes. Ce phénomène a été mis en lumière par la chercheuse canadienne Penelope Lockwood.

Dans l’étude qu’elle a menée, les étudiantes qui avaient lu un article de journal fictionnel au sujet d’une femme excellant dans leur propre discipline s’auto-évaluaient de façon nettement plus positive que celles qui avaient lu un article mettant un scène un modèle masculin. Ce décalage ne se retrouve pas chez les hommes, et un groupe de contrôle permet d’assurer qu’il s’agit bien d’un effet positif du modèle féminin, et non un effet négatif lié à la mise en scène d’un modèle masculin.

Ce phénomène est en fait bien connu pour ce qui est des problématiques de couleur aux Etats-Unis. C’est d’ailleurs probablement le cas pour tout individu qui ne fait pas partie du groupe dominant au pouvoir. (Pensez “effet Obama”.)

Donc, il est important de montrer aux femmes des modèles positifs féminins dans leur domaine. Or, dans le milieu de la technologie entre autres, les femmes manquent de visibilité.

C’est ici qu’agit la Journée Ada Lovelace, en rassemblant une coalition de blogueurs et autres podcasteurs qui s’engagent à tous publier le même jour un article mettant en avant une femme qu’ils admirent, dans le milieu de la technologie ou des sciences. Ainsi, un peu partout dans la blogosphère, apparaîtront des modèles de femmes appartenant à ces milieux traditionnellement perçus comme masculins.

Pour transformer les représentations des gens, malheureusement, il ne suffit pas de dire ou de raisonner — même si nous mettons toute la bonne volonté du monde à accepter de les transformer. Il faut répéter, répéter, et répéter, si possible à coups d’anecdotes plutôt que de statistiques.

C’est ce que fait la Journée Ada Lovelace, en misant sur la force des blogs, à savoir leur nombre, la simplicité des décisions rédactionnelles, et l’intensité du lien entre blogueur et lecteurs — peu importe combien sont ces derniers.

Plus d’informations:

Another Small Step With Google Buzz [en]

[fr] Maintenant que le soufflé est un peu retombé, et que le gros problème de confidentialité de Buzz n'est plus qu'un mauvais souvenir, je commence à y remettre un peu les pieds, surtout suite à un article que j'ai lu, où l'auteur se demande si Buzz n'est pas le chaînon manquant entre Twitter et le blog -- un peu dans le même espace que Tumblr et Posterous.

It’s been some time now, the horribly privacy flaw has been fixed, I’ve hidden the “Buzz” label in my e-mail, and more or less forgotten about it.

A few days ago, a title caught my eye: Google Buzz and hybrid blogging. There was also something about the “missing link” in the accompanying text.

I read the article, and it’s been gnawing at the back of my mind ever since. A Buzz notification or two popped up in my inbox recently (people replying to things in my Buzz stream, which contained at the time not much beyond my blog, photos, unused Google Reader, etc).

Between the article linked above and the fact that somebody had actually used Buzz to react to one of my blog posts, I went to have another look. Thanks to some in-buzz help, I connected Digital Crumble to Buzz, and decided to throw Twitter in to see what happened. I decided to follow a few more people.

Right now, I’m waiting to see what happens. I feel like I’m slowly thawing towards Buzz. Buzz reminds me of FriendFeed, but less horribly chatty, and nicer (I’m not sure why yet). I just wish that I had a way (as the “reader”) to simply hide all the Twitter updates from the people I follow. I get those through Twitter already.

Couloir ou fenêtre? L'avion idéal pour le passager [fr]

[en] As the editor for ebookers.ch's travel blog, I contribute there regularly. I have cross-posted some of my more personal articles here for safe-keeping.

Cet article a été initialement publié sur le blog de voyage ebookers.ch (voir l’original).

Il y a quelques mois, Lonely Planet faisait un petit sondage vite fait bien fait pour savoir si les gens préféraient les places côté couloir ou fenêtre dans l’avion.

Je vous le donne en mille: près des deux tiers des personnes ayant répondu au sondage préfèrent s’asseoir côté fenêtre. Quelle surprise…

Du coup, le blog de voyage Lonely Planet se demande comment on pourrait concevoir un avion répondant mieux aux demandes des passagers en matière de places fenêtre disponibles (parce qu’en pratique, dans un avion de ligne, la proportion de sièges côté fenêtre ne dépasse pas 40%, grand maximum).

Leurs deux propositions sont assez sympas: premièrement, l’avion à deux fuselages parallèles (on double presque ainsi le nombre de fenêtres), et deuxièmement, l’avion à sol en verre (faut pas avoir le vertige). Allez jeter un oeil sur les images illustrant ces idées — l’article lui-même est en anglais.

Le facteur limitant, c'est le budget du client [fr]

Ceci est le premier article écrit ici qui a été choisi par vous, lecteurs de CTTS! Deux fois par mois en principe, je prends le sujet qui est en haut de la liste, et j’écris l’article.

Dans la série “conseils aux indépendants” (j’en côtoie pas mal à l’eclau, en plus d’en ligne) je me retrouve souvent à défendre l’idée que c’est avant tout le budget du client qui va définir le mandat. J’ai même déjà écrit quelque chose à ce sujet, il y a deux ans: “on peut tout faire avec tout“.

Alors c’est clair, ce que je dis ne va pas s’appliquer à tous les métiers. En tous cas, peut-être pas de façon aussi radicale. Reste que si le client n’a pas les 1000.- que valent votre service, il n’y a pas de miracle, une collaboration ne sera pas possible. Il est difficile d’inventer de l’argent là où il n’y en a pas.

Je pense qu’il faut distinguer deux situations:

  1. vous avez un produit ou service qui a un prix fixe — et vous savez qu’il est “juste”
  2. l’ampleur du mandat ou son prix n’est pas déterminé et pourrait varier grandement

C’est surtout dans cette deuxième situation que le budget du client est déterminant. Dans le premier cas, si son budget est inférieur à votre tarif, tant-pis-au-revoir.

Fixer un tarif, c’est à mon sens un jeu d’équilibre entre deux choses (voir à ce sujet: “je ne facture pas à l’heure“):

  1. quelle est la valeur ajoutée pour le client? qu’est-ce qu’il en retire?
  2. est-ce que je m’y retrouve si en échange du travail que ça va me demander, je reçois tant d’argent?

Il y a des cas où même s’il y a de la demande pour un service, il n’est pas “commercialement viable” parce que la valeur que lui trouve le client n’est pas assez grande pour qu’il paie ce dont a besoin le fournisseur de service pour “s’y retrouver”. On n’arrive donc pas à se mettre d’accord sur un prix avec lequel les deux parties soient satisfaites.

Le client, en général, désire quelque chose, même si le mandat n’est pas encore clairement défini. Il veut un site web. Il veut résoudre tel ou tel problème. Il veut apprendre à faire quelque chose. Ce qu’il veut a une certaine valeur pour lui. Cette valeur est reflétée dans son budget.

Cela justifie d’ailleurs à mon sens le fait de pratiquer des tarifs différents pour des profils de clients différents. Prenons un exemple simple, le site web: un indépendant et une grosse entreprise qui désirent “la même chose” (un site web) ne lui accordent très certainement pas la même valeur. Pour l’indépendant qui démarre, “avoir un site web” est probablement quelque chose qui vaut quelques centaines de francs, au maximum quelques milliers. Pour une grosse entreprise, avoir un site web vaut nettement plus. Combien? C’est elle qui va le déterminer.

Si je reviens à notre préoccupation première: le budget de votre client vous indique quelle valeur le mandat a pour lui. Il y a peu de chance que cette valeur change parce que vos tarifs sont supérieurs ou inférieurs. Par contre, il est bien possible que vous puissiez adapter votre offre pour tenir dans son budget.

Je ne dis pas qu’un budget de client est toujours inébranlable, mais pour l’indépendant qui n’est pas forcément le meilleur vendeur de toute la planète, c’est souvent bien moins pénible de partir de l’argent à disposition, plutôt que de s’amuser à faire une offre dont on ignore si elle sera complètement à côté de la plaque par rapport aux besoins du client (faire une offre à 10000.- si le client en a 2000.- à dépenser, ou à 2000.- s’il en a 10000.-… dans tous les cas c’est mauvais).

Personnellement, quand on me fait une demande qui sort de mon “offre standard” (la grille de prix sur laquelle je me prends la tête régulièrement pour les services bien délimités qu’on me demande souvent), j’explique au client qu’a priori, à l’intérieur d’une certaine fourchette, je peux adapter mon offre à son budget, et donc que c’est en fait surtout à lui de décider combien il a envie de mettre. Ensuite, il est clair que je vais être honnête dans mon offre et ne pas essayer de l’avoir (mais si on va travailler ensemble, je pense que c’est déjà un bon point de départ qu’il puisse me faire confiance sur ce point, j’avoue).

Voilà, donc. Ce n’est pas une règle absolue, mais je trouve qu’en tant qu’indépendant, surtout si on offre des services flexibles et pour lesquels le marché n’a pas établi de prix rigide, on a tout intérêt à prendre en compte dès le départ le fait que le client n’a pas un porte-monnaie infiniment extensible à disposition. Partir de ce qu’il est prêt à payer pour sa demande évite bien des maux de tête.

Journée GRI: Web 2.0, remise en contexte [fr]

[en] A presentation I gave to set the stage for a day about "web 2.0". Where it comes from, what it means (and doesn't).

Comme promis, le Prezi de ma conférence introductive, Web 2.0: remise en contexte.

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N’oubliez pas de lire “What is Web 2.0” de Tim O’Reilly.

Merci à tous ceux qui ont participé au petit sondage sur ce qu’est le web 2.0 pour vous!

Comment démarrer avec Twitter [fr]

[en] I write a weekly column for Les Quotidiennes, which I republish here on CTTS for safekeeping.

Chroniques du monde connecté: cet article a été initialement publié dans Les Quotidiennes (voir l’original).

Twitter commence à faire partie du vocabulaire courant en Suisse Romande. Si tout le monde n’a pas un compte (de loin pas!), un nombre croissant de personnes savent ce qu’est Twitter, ou du moins en ont entendu parler, et désirent l’essayer.

Comme beaucoup d’outils composant l’internet d’aujourd’hui, Twitter est techniquement extrêmement simple à utiliser. La simplicité s’arrête là, malheureusement.

Tout comme savoir taper des mots dans un traitement de texte ne fait pas de vous un grand auteur, et aller à une soirée de réseautage ne signifie pas que vous allez en repartir le carnet d’adresses plein de contacts intéressants, réussir à composer des messages de 140 caractères dans le champ d’envoi de Twitter ne garantit pas que vous en tirerez quoi que ce soit.

Mais qu’est-ce qu’on peut donc attendre de Twitter? A quoi est-ce utile?

  • se construire un réseau de veille riche et réactif
  • créer de nouveaux contacts autour de centres d’intérêt communs
  • consolider et développer des contacts existants
  • avec le temps, et de la persévérance, s’entourer d’un réseau qui pourra devenir actif pour soi.

Tout ça ne se fait pas en une semaine, ni même en un mois. A part pour quelques chanceux, cela ne se fait pas tout seul et ça demande du travail. C’est la dure réalité! On a souvent des attentes complètement idéalisées de la rapidité et de l’efficacité des médias sociaux, vu qu’on est abreuvés par des histoires à succès impressionnantes, ces exceptions qui font de beaux titres dans les journaux. (“Marketing viral”, ça vous dit quelque chose?)

Bref, Twitter c’est un outil de création et de gestion de réseau extrêmement utile, et ça vaut la peine de s’accrocher un peu durant la période ingrate du début. Pour ceux qui se retrouvent un peu démunis une fois leur compte créé, voici quelques conseils de démarrage:

  • ne perdez jamais de vue que Twitter est un réseau social asymétrique: vous pouvez suivre qui vous voulez sans qu’ils doivent vous suivre en retour — de même, ne vous sentez pas obligé de suivre en retour tous ceux qui vous suivent
  • regardez parmi vos amis/connaissances et dans votre réseau existant qui a déjà un compte Twitter et suivez-les
  • la plupart des blogueurs sont sur Twitter — si vous appréciez un blog, suivez donc son auteur
  • utilisez le moteur de recherche de Twitter pour suivre des gens qui vous paraissent intéressants ou qui abordent des sujets qui vous interpellent
  • gardez un oeil sur les personnes qui se mettent à vous suivre (vous voudrez probablement en suivre certains en retour), mais ne tombez pas dans le panneau de ceux qui suivent un maximum de personnes juste pour gonfler leurs statistiques
  • de façon générale, suivez avec discernement mais généreusement: dans le doute, abonnez-vous à un compte qui paraît intéressant — quitte à vous désabonner après quelque temps si votre première impression ne se confirme pas
  • utilisez votre compte Twitter pour partager pensées intéressantes ou liens glânés ici ou là au fil des journées, et pas juste pour promouvoir vos activités ou poser des questions (tout est une question de dosage, et le dosage maximum pour le contenu “promotionnel” est vite atteint)
  • répondez aux gens que vous suivez lorsque c’est pertinent (ce dernier bout est capital: s’il n’y a pas de vraie valeur ajoutée, mieux vaut se taire).

Et finalement, le conseil le plus important que je puisse vous donner: intéressez-vous aux gens. C’est la meilleure recette de réseautage que je connaisse, en ligne ou hors ligne.

Tweetez bien!

How Do You Personally Define or Explain "Web 2.0"? [en]

On Tuesday I’m giving an introductory keynote at the next GRI theme day here in Lausanne. I’ll be setting the stage for the day by clarifying what “web 2.0” is and is not, where it comes from, how it’s used (and abused). I’m doing quite a bit of research to get my facts straight (and they’re starting to look pretty starched by now) and I thought I’d ask you, readers (or not) of this blog, to contribute a little to my research by answering the following question in the comments:

How do you personally define “web 2.0”? Today, in 2010, what is the meaning of “web 2.0” (the expression) for you, in a few sentences? If somebody asks you what it is, how do you explain (simply)?

I can read the Wikipedia page and the history of the term, and see how various people use it. But what I’m interested in here is the way you use it. Beyond all official definitions, what does “web 2.0” mean when people actually speak the words or write them?

So, thanks a lot if you can take a minute or two to write down what it means to you here in the comments.

It would also help me contextualise if you could add a little info about your background: I’m interested in knowing if you’re a social media professional, or power user, or “just a user”, and also if you were online doing things like blogging before 2004.

Update: I’m not looking for the definition of “web 2.0”. I know how I understand it and use it (or don’t use it). I’m interested in seeing how various people have various ways of explaining something that is often pretty fuzzy, complex, and overused. It’s not about “good” or “bad” ways of saying what it is, it’s about collecting a variety of definitions which will show how multifaceted and ambiguous “web 2.0” can be.

Update 2: If you’re feeling a bit self-conscious about going public with this, you may use this form instead of the comments!

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Blog d'entreprise: faire un lien vers un site concurrent [fr]

[en] I write a weekly column for Les Quotidiennes, which I republish here on CTTS for safekeeping.

Chroniques du monde connecté: cet article a été initialement publié dans Les Quotidiennes (voir l’original).

C’est un sujet qui revient encore et encore, et qui fait mal: dans un blog d’entreprise (ou sur un compte Twitter, Facebook), ose-t-on mentionner la concurrence? Pire, faire un lien vers elle?

En général, les réactions côté client sont vives et catégoriques: pas question!

Et pourtant… il y a plusieurs raisons pour lesquelles faire un lien vers un concurrent est en fait une bonne idée.

Robert Scoble, à une époque le blogueur le plus célèbre de Microsoft, et co-auteur du livre “Naked Conversations” sur les blogs et le business (lecture recommandée, en passant), n’hésitait pas à promouvoir les concurrents de Microsoft sur son blog — lorsque ceux-ci le méritaient. C’est ainsi qu’il restait crédible aux yeux de ses lecteurs. Il était un passionné, de Microsoft, certes, mais avant tout de technologie. Il n’était pas un robot publicitaire à la solde du géant de Redmond. On le prenait donc au sérieux.

Cette stratégie de communication précède en fait sa carrière de blogueur: lorsqu’il était dans la vente, il n’hésitait pas à envoyer les clients chez la concurrence — si cela était dans leur intérêt. Et les clients… revenaient de plus belle, évidemment, puisqu’ils avaient été bien conseillés.

A l’entreprise qui se crispe à l’idée de faire sur son blog un lien vers un concurrent, j’ai envie de dire: mais que craignez-vous donc? Vos produits ou services sont-ils si inférieurs que vos clients ne se tournent vers vous que par absence d’alternatives? Pensez-vous vraiment qu’ils ignorent l’existance de votre concurrence, ou qu’ils ne sauront pas la trouver?

Dans un marché ouvert à la concurrence, chaque acteur approche la clientèle sous un angle un peu différent. Et c’est ça qu’il faut mettre en avant. Pourquoi le client viendrait-il chez moi plutôt que chez mon concurrent? Si vous n’avez pas de réponse à cette question, c’est le moment de plancher un petit peu sur votre stratégie.

Si votre concurrent fait quelque chose de bien que vous ne faites pas, le reconnaître ne peut que marquer des points auprès de vos lecteurs. Montrer que vous ne craignez pas la concurrence, aussi, donne confiance que l’on va trouver chez vous de la valeur ajoutée — et que votre communication ne repose pas bassement sur de la manipulation publicitaire.

Si tout ceci ne vous convainc pas, il y a une autre bonne raison de faire sur son blog des liens vers vos concurrents: le placement dans les moteurs de recherche. Eh oui, ceux-ci prennent en compte pour leur classement non seulement le contenu de vos pages, les liens entrants à partir d’autres sites, mais également les liens sortants que vous créez.

On comprend ainsi aisément qu’un site qui ose faire des liens vers ses concurrents pourrait bien être jugé “plus pertinent” par Google qu’un autre qui ne le fait pas…