Kaycee et la presse [en]

Oui, encore. Un article a paru dans Libération, auquel j’ai d’ailleurs
réagi. Profitez-en pour lire aussi ce que Karl a à  ajouter.

Toute cette histoire m’a donné l’occasion de réfléchir un petit peu à 
la presse et à  son rôle. Ça m’était déjà  arrivé
avant, bien sûr, mais c’est toujours intéressant. C’est surtout lorsque
l’on vit une histoire de l’intérieur et qu’elle est ensuite
couverte par les médias qu’on a l’occasion de se rappeler la fiabilité
parfois douteuse des informations qui nous sont servies.

Lorsque les articles en anglais ont commencé à  paraître, on a tous été
étonnés-amusés-choqués-effrayés par la quantité et la qualité des
distorsions dans la présentation de l’investigation et des
résultats produits
. Je parle bien ici de
l’investigation, et non des spéculations sur ce qui s’était
véritablement passé. L’investigation, ses conclusions, c’était notre
groupe qui l’avait produite, nous étions donc bien placés pour connaître
son déroulement et ses conclusions.

Des emails sont partis, des coups de fil ont été lancés, certains
articles ont été corrigés, d’autres pas. Je suis bien consciente que
souvent les journalistes écrivent des articles à  la
chaîne
, et qu’ils n’ont pas forcément le temps de se documenter à 
fond sur chaque sujet. Je trouve cependant appréciable lorsqu’ils ont la
conscience professionnelle de réagir aux alertes de ceux qui “baignent
dedans”.

En ce qui concerne l’article présenté ici, j’ai réagi sur un
certain nombre de points
qui portaient aussi sur les faits. Ayant
suivi l’histoire depuis le début, ayant lu à  peu près tout ce qu’il y
avait à  lire pendant que le sujet était “chaud”, et connaissant au moins
un des acteurs principaux de ce drame, je pouvais sans trop de danger
tabler sur la qualité de mes informations.

Ce qui me dérangeait le plus concernait la nature de l’intérêt
de Randall pour Kaycee
. Nous parlons donc de faits, je vous
l’accorde, et personne ne saura jamais pour sûr le fin mot de la vraie
vérité sur le sujet ; ). Si vous lisez l’article, vous en retiendrez
probablement qu’il y avait de “l’amourette” dans l’air.

Je ne peux pas exclure qu’il y en ait eu – tout comme je ne peux pas
exclure, dans l’état actuel de mes connaissances, que les pas de l’homme
sur la lune aient été un gros canular amerloque. Mais disons simplement
deux choses.

  • Premièrement, je connais assez bien Randall pour
    le croire quand il dit que ce n’est pas le cas (sans même prendre en
    compte qu’il est nettement plus agé que dix-neuf ans et qu’il est marié –
    on sait que ça ne veut rien dire…) D’autres personnes que moi diront la
    même chose. Certes, après toute cette “Kaycee-story”, vous me direz que ce
    genre d’argument ne tient plus la route.
  • Ceci nous amène à  mon deuxième point, peut-être plus intéressant au
    niveau journalistique. Nulle part, que ce soit dans la version des
    faits de Randall, dans les essais et weblogs de ceux qui ont mis à  jour le
    canular, dans les hypothèses un tant soit peu sérieuses faites à  divers
    moments par les investigateurs, a-t-il été suggéré que Randall nourissait
    des sentiments incestueux pour sa petite soeur, comme il
    l’appelait toujours.

Je crois que ce dernier point est important. On peut bien sûr spéculer
sur la nature des sentiments de Randall pour Kaycee. Mais ces spéculations
reposent au plus sur une intuition de l’auteur, basée au fond sur le
stéréotype suivant: un homme s’investit pour une jeune fille leucémique,
c’est donc qu’elle lui plaît.

Je ne vais pas m’étendre plus longtemps sur ce sujet, dont tout le
monde commence à  avoir la nausée. Je tenais surtout à  vous dire que
lorsqu’on a la “chance” d’être mêlé à  une affaire dont s’empare la
presse
, c’est une occasion inouïe de lever un peu le voile sur
son fonctionnement, ses rouages, ses insuffisances… et de
remettre en perspective la nature des nouvelles que nous lisons
quotidiennement
.

Du coup, j’en profite pour vous offrir une petite compilation de mes
réflexions
au sujet de l’histoire.

Humeurs [en]

En fouillant un peu dans ma paperasse ramenée d’Inde, j’ai trouvé deux petits textes qui à  mon sens méritaient d’être mis en ligne.

Retour en arrière [en]

Suite à  une récente discussion, j’ai tiré pour vous de mes archives une composition française vieille de plus de dix ans: C’est un mec. Y meurt.

Poèmes [en]

Suite à  mes fouilles archéologico-littéraires, voici quelques poèmes gris écrits il y a presque trois ans de cela. En les relisant, j’ai trouvé qu’il n’y avait pas que du mauvais, alors tant qu’à  faire…

Un mot d’avertissement toutefois: ne jugez pas mon moral et ma santé mentale sur ces quelques vers. On savait déjà  que je n’étais pas schizophrène, je vous annonce maintenant qu’en général je suis une personne heureuse et joyeuse, qui sourit et rit beaucoup. Comme tout le monde j’imagine, j’ai parfois des “bas” – et c’est en général là  que j’écris le plus. Disons que c’est cathartique. Vous êtes prévenus!

Flash-back [en]

Je sais tout à  fait de quel moment je parlerais si je participais au projet courant de Jaunt (idée ramassée chez Karl).

Comme j’avais à  l’époque déjà  essayé de le mettre par écrit, j’ai ressorti de sa boîte le gros classeur qui me sert de journal depuis dix ans. J’ai eu des périodes “journal intime”, mais j’y garde aussi tous les écrits plus ou moins personnels que j’ai commis au fil des ans.

Du coup, je me retrouve plongée dans l’année 1996. J’appelle cette année celle de mon “été révolution”. Entre le début et la fin de l’année, tout dans ma vie avait changé. Pour ne citer que deux choses, j’avais déménagé de chez mes parents et passé d’études de chimie en études de lettres. Le reste n’a pas sa place ici.

Donc, venons-en au texte en question (remanié pour l’occasion). Bien entendu, il s’agissait d’un moment ineffable – et tout ce que je pourrais écrire ne me satisfera sans doute jamais ; ).

Moment

Ce qu’il allait dire était évident. Ce ne pouvait être autre chose, mais je ne savais pas encore ce que c’était. J’avais entendu ces mots mille fois; je les entendais pour la première fois.

Avant même qu’il n’émette un seul son, tout s’est subitement ouvert et est resté suspendu dans le temps comme une bulle de savon. A peine un début d’esquisse de geste et j’avais déjà  compris. Tout devenait simple. Cette clarté me traversa physiquement le corps de bas en haut.

Le geste, les mots, la compréhension: le temps les a mélangés. Avant, après et en même temps n’ont plus aucun sens.

J’ai su ce qu’il avait dit avec ces mots comme si je le savais pour l’avoir vécu. Et quelque part entre ma tête et mon coeur, une bulle de savon s’était fait brièvement lumière avant de disparaître.

Intention [en]

Lorsque j’écris, il m’arrive de me relire et de me demander si mon texte exprime véritablement ce que je voulais dire. Le lecture donne-t-elle un accès à  ce que je ressentais et voulais communiquer? Parfois, j’en viens à  constater que je me suis laissé emporter par les mots…

Inspiration [en]

A croire que tard hier soir, alors que j’essayais de dormir, je savais déjà  quelle belle journée nous aurions aujourd’hui… Même si ce n’est malheureusement pas encore tout à  fait l’été, voici un petit sentiment estival.

Jour d’été

J’aime les jours d’été. Les matins où l’on se lève tôt et où il fait déjà  jour. Et chaud.

Je sors ; je peux sentir la vie qui s’anime de partout. Je respire une grande bouffée de soleil qui me rend vivante et belle. L’été, c’est ma saison.

Marchant dans la rue, je suis prête à  aimer le premier regard qui se plongera un peu trop longtemps dans le mien.

Muffled [en]

It’s snowing.
The ground is white at last.
I wish I had a digi-cam to show you.
Or maybe the words to tell you.

Writing for the Web II [en]

Thanks to Zeldman and webtype, here are a few more links on the writing for the web issues – and a bit on CSS.