Lift11: Don Tapscott, Macrowikinomics [en]

[fr] Notes de la conférence Lift11 à Genève.

Live and India-lagged notes from the Lift11 Conference in Geneva. Might contain errors and personal opinions. Use the comments if you spot nasty errors.

Upto three weeks ago, revolutions had an organization behind them mobilizing the people, managing logistics, etc.

Now, because of social media, the cost of collaboration for dissent has dropped dramatically. This is positive, but there is a historic challenge: when the old regime falls, there is no structure or organisation or party or institution ready to take over — and we need organisations. Peer produced “wiki revolutions”.

Many of our institutions are in a state of atrophy. Turning point in history. GM, financial institutions, newspapers… all these institutions are stalled, but at the same time being rebuilt around the network.

Pre-printing press, knowledge was concentrated with a few people. Printing press, democratization of knowledge. Internet: a revolution on par with that of the printing press, but very different. The printing press gave us access to recorded knowledge, whereas the internet makes us all publishers, gives us access to what is in other people’s minds: the age of networked intelligence.

Digital generation (the biggest ever) faced with a terrible world: high unemployment. Social revolution leading to an economic revolution. This crisis is creating a burning platform in all of our institutions.

Collaboration — openness — sharing — interdependence — integrity: 5 principles for innovation, wealth, and sustainability.

Need for values. *steph-note: spaced out a little here*

Don saw his book related to the Obama campaign *steph-note: damn, missed the details here*

GM: went bankrupt. New: Local Motors. Completely different model, co-creation.

Financial system: subprime crisis.

Newspapers: old model is Chicago … Times (?) — new model = Huffington Post.

Old: climate change, Copenhagen conference. New: platforms for learning and action.

“What an exciting time to be alive!”

New: WEF’s Global Redesign Initiative.

Peer-produced “Wiki Revolutions”. We’re at a turning point.

Natural analogies? flock of birds. *steph-note: shows beautiful video of huge movements of a gigantic flock of birds, with Albinoni’s Adagio playing in the background — oops, am hypnotized by the birds and the music*

Quotes St-Exupéry (“respect the past for it was once all that was humanly possible”).

Choc culturel à Bangalore [fr]

Cet article a été initialement publié sur le blog de voyage ebookers.ch (voir l’original).

Après plus ou moins 14 mois en Inde si l’on met mes séjours là-bas bout-à-bout, j’ai vécu la semaine dernière un de mes plus grands chocs culturels indiens: Bangalore.

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Tout en vitres et en hauteur.

Après Pune, Bangalore est immense, moderne, et ressemblerait presque à l’Occident. Grands boulevards (même s’ils sont surchargés de voitures), bus neufs climatisés roulant à toute vitesse (autant que les embouteillages le permettent), tours vitrées chatouillant les nuages, population jeune et habillée à l’occidentale, arbres majestueux, restaurants luxueux et chers, immense chantier du futur métro en plein air au-dessus de l’artère principale de la ville, aéroport à faire pâlir certains d’Europe… Certes, on trouve à Bangalore des coins qui me font penser à Pune. Mais ma petite semaine sur place m’a laissée presque un peu déboussolée.

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Rickshaws rutilants et bien alignés près de Commercial Street.

J’ai commencé à mieux comprendre cette ville lors de mon dernier jour sur place, à l’occasion du Victorian Bangalore Walk auquel nous avons participé (fortement recommandé, je vous en reparlerai). Bangalore, comme les Etats-Unis par ailleurs, est une terre d’immigrés. Au tournant du 19e siècle, les Anglais y installent leur centre militaire (cantonment) pour l’Inde du sud. Forte population Anglo-Indienne, donc, afflux par la suite d’immigrés du reste de l’état du Karnataka, installation précoce de l’électricité (1906), arrivée d’entreprises comme Tata et Texas Instruments, sans compter les prisonniers italiens durant la deuxième guerre mondiale qui ont grandement contribué au développement du football dans cette ville… Quelques éléments d’histoire disparates et un peu en vrac, n’empêche: Bangalore est une ville qui s’est développée à travers ses immigrants — et ça continue aujourd’hui. Moins de 30% de la population de Bangalore parle le kannada, la langue locale.

On comprend donc mieux l’occidentalisation rampante, l’esprit entrepreneurial et le développement fulgurant de Bangalore, centre de gravité technologique attirant entreprises et cerveaux du sous-continent et d’ailleurs.

Mais qu’on ne s’y méprenne pas: la ville reste indienne, surtout dans ses infrastructures. Coupures d’électricité, maisons construites les unes sur les autres, ascenseurs et connexions internet en panne, vaches déambulant sur des routes souvent en mauvais état, rickshaws et leurs mythiques conducteurs (surtout ici!), offices postaux inintelligibles aux non-initiés, et surtout, mondes parallèles qui se côtoient sans jamais sembler se toucher, ou tout juste du bout des doigts. La nourriture y est excellente, et Bangalore recèle bien entendu des quartiers de petites ruelles (surtout dans la vieille ville) et des marchés détendus où il fait bon se balader, comme le Gandhi Bazaar dans le Basavanagudi.

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Gandhi Bazaar.

Je vous l’avoue, j’ai de la peine à l’aimer, cette ville trop occidentale à mon goût, même si pour beaucoup d’indiens elle représente le futur, le progrès, et la direction que doit prendre leur pays. Mais je ne doute pas qu’il doit faire bon vivre dans cette métropole multiculturelle, pour qui a un revenu lui permettant le train de vie qui s’y étale.

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Panneaux d'affichage.

A visiter? Oui, certainement, surtout si le côté “rustique” de l’Inde vous intimide un peu et que vous désirez conserver quelques repères en matière de confort occidental lors de votre séjour.

Depuis ici:

Pune de tous les jours en photos [fr]

Cet article a été initialement publié sur le blog de voyage ebookers.ch (voir l’original).

Quand je suis arrivée en Inde pour la première fois, j’ai été frappée par le fait que l’Inde quotidienne en ville n’avait pas grand chose à voir avec les photos que l’on peut voir dans le National Geographic. Alors bien sûr, les photographes du National Geographic sont excellents, et leurs photos aussi, et une belle photo, c’est aussi un peu par définition une photo qui fait rêver.

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Ce choc initial m’a donné envie de photographier les choses qu’on ne photographie pas. Les choses banales, les rues banales, les choses auxquelles on s’habitue parce qu’elles font partie de la normalité. Les prises électriques et interrupteurs, par exemple.

La plupart des photos de mes trois premiers voyages en Inde ne sont pas en ligne. Mille dias et quelques films pour mon année passée ici, et une bonne dizaine de films pour les visites subséquentes. J’ai trié un bon bout, j’ai fait un album ou deux, mais scanner, c’est cher ou ça prend du temps. Ça viendra. Lors de mon dernier voyage, j’avais un appareil vidéo numérique avec moi. Beaucoup de séquences vidéo dont je n’ai encore rien fait, et une bonne pile de photos quand même (de qualité douteuse selon les critères d’aujourd’hui).

En 2011 (bonne année!), munie d’un appareil numérique et d’un iPhone 4 avec instagram, j’avoue que la tâche m’est grandement facilitée. Je sors rapidement et discrètement mon téléphone, je prends la photo, j’envoie, et hop, c’est sur Flickr, Tumblr, Facebook et tout le reste. Je ne me limite pas à mon iPhone, bien sûr, mais c’est un outil précieux.

Allez, je vous fais visiter un peu.

Un immeuble en construction:

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Stand de fleurs à Laxmi Road (si seulement je pouvais vous faire sentir!):

Pune Laxmi Road at Night (India 2004) 2

Des amis étudiants qui jouent au tennis:

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Stand de légumes et de rickshaws:

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La lessive des voisins du dessous:

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La maison où je loge en ce moment, mon ami Shinde et un de ses chiens:

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Vue typique lorsque l’on voyage en rickshaw, ici dans le campus de l’université (magnifiquement vert et calme):

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Loto de nouvel-an:

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Nisha qui rajuste une de mes kameez (en sept ans, disons pudiquement que j’ai pris un peu d’épaisseur ;-)):

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En train d’attendre un rickshaw (avec effet de filtre instagram):

Waiting for a rickshaw

Et pour terminer, vous sauterez bien dans le rickshaw durant deux minutes? Petite séquence vidéo 🙂 — on entend d’abord le conducteur demander si on va jusqu’à l’intérieur du campus (c’est le cas), et Shinde dire au chien de rester tranquille derrière nous (on rentrait de chez le vétérinaire). L’Inde, c’est aussi ça!

L’Inde, dix ans après… [fr]

[en] As the editor for ebookers.ch's travel blog, I contribute there regularly. I have cross-posted some of my more personal articles here for safe-keeping.

Cet article a été initialement publié sur le blog de voyage ebookers.ch (voir l’original).

Bon, j’exagère un peu: si ça fait dix ans depuis l’époque où j’ai vécu un Inde une année, ça ne fait cependant que sept ans depuis ma dernière visite.

Mais quels sept ans!

Complètement à chaud, des constats en vrac:

  • je n’ai mis dans ma valise ni guide de voyage, ni carte, ni dictionnaire Hindi: j’ai tout installé comme application iPhone ou sauvegardé dansEvernote
  • dans Evernote également, des photos de mon passeport, de mon carnet de vaccination, et de tout autre document de voyage précieux
  • pas de stress pour mettre la main sur une copie des tarifs des rickshaws! Un calculateur sous forme d’application iPhone existepour la ville de Pune, et probablement pour d’autres… (tuyau: cherchez le nom de votre ville de destination dans l’iTunes store)
  • une fois encore, j’ai fait le voyage Mumbai-Pune en taxi collectif organisé par un ami sur place (KK Travels) — sans un accroc, du gaillard endormi sur sa pancarte à la sortie de l’aéroport au dépôt à domicile, en passant par l’escorte privée jusqu’à la voiture et le changement de véhicule en cours de route (échange de passager, on rationalise les trajets de dépôt des voyageurs)
  • et puis tiens, venant de chercher le lien ci-dessus: tout est sur internet à présent (je vous avais déjà dit pour le train)
  • la traversée des bidonvilles de Mumbai par la grande route sent toujours aussi mauvais
  • il y a toujours plein de monde (à pied et en véhicule) dans les rues à 4h du mat’, et il faut toujours avoir le coeur bien accroché face au style de conduite indien

Bombay airport arrival has greatly improved in 10 years!

  • l’aéroport de Mumbai est méconnaissable: complètement refait, et aussi nettement plus civilisé (personne n’a tenté de se jeter sur mes bagages, ni de me proposer un hôtel ou un taxi que je n’avais pas demandé)
  • la ville a gagné en voitures et en magasins (et je n’ai encore pas revu la ville pour de bon, juste une petite expédition pour acheter de l’eau et deux-trois indispensables comme les anti-moustiques à mettre dans la prise)
  • le « beau supermarché » d’aujourd’hui est environ 5 fois plus gros et mieux fourni que celui d’il y a dix ans; on y trouve des pâtes Agnesi, comme à la Migros
  • la campus dans lequel je loge baigne dans le wifi; tout le monde a un téléphone mobile (c’était déjà quasi le cas il y a 7 ans, mais là c’est indéniable)
  • j’ai pris dans mes bagages mon ordinateur portable et mon nouvel iPhone, en plus de l’appareil photo de mes rêves; que de technologie, direz-vous — oui, mais un de mes plaisirs en voyage est de pouvoir partager ce que je vis (un téléphone avec bon appareil photo c’est d’un pratique, pour ça)
  • parlant de téléphone: mon opérateur (Orange) vend des paquets de données à l’étranger prépayés (ça reste cher mais toujours moins que les 15.- CHF/Mb du tarif « normal ») — dans le même ordre d’idées, il y une option voyageurs (Travel) qui permet de faire des appels depuis l’Inde pour 2.- la minute au lieu de 4.80… (ouille); c’est les vacances, et mon téléphone n’est pas juste un outil professionnel, c’est un moyen clé pour communiquer avec mes proches
  • les bouteilles de Bisleri ont été relookées
  • j’ai pris avec moi un peu moins de saris et de salwaar kameez, et plus de vêtements « occidentaux » (pantalons et haut) — la mode évolue et s’occidentalise de plus en plus (j’ai vu des choses durant ces premières 12 heures que je n’aurais jamais pu voir ici il y a dix ans).

Je suis vraiment heureuse d’être de retour. Les odeurs, qui m’avaient relativement peu frappées lors de mon année ici, me prennent les narines et me renvoient dans le temps.

Internet et la mort: plus qu'une vitre brisée [fr]

[en] I write a weekly column for Les Quotidiennes, which I republish here on CTTS for safekeeping.

Chroniques du monde connecté: cet article a été initialement publié dans Les Quotidiennes (voir l’original).

Après ma chronique sur la théorie de la vitre brisée il y a deux semaines, je n’avais honnêtement pas l’intention de vous faire faux bond à nouveau. La mort de mon chat, fidèle compagnon de ces dix dernières années, a quelque peu coupé court à mes bonnes intentions.

Bagha peeking out 1

Ce deuil me fait prendre conscience d’une dimension de complication qu’ajoute internet en pareille circonstance. Mon chat n’était pas juste présent dans mon appartement. Vadrouilleur, il était connu dans tout le quartier, et passait aussi ses journées à l’eclau, dans mon espace coworking. Mais en plus de ça, il était connu sur internet. Un compte Twitter, une page Facebook, un compte Catster comprenant un blog, des myriades dephotos et d’articles sur mon blog.

Alors OK, je suis une mamy à chat et je suis très présente sur internet, mais n’empêche: en plus des gamelles et des bouts de ficelle devenus inutiles, de l’appartement vide et des soirées télé sans ronron, il reste toute cette présence numérique devant laquelle je me trouve un peu démunie.

Que faire du compte Twitter? Est-ce que Bagha va utiliser sa page Facebook pour envoyer des bons mots de l’au-delà des chats à ceux qui l’ont connu? Dans les jours, semaines et mois qui viennent, il y a aura des profils à récrire, des sites web à modifier — en plus de toutes les annonces déjà faites pour informer ceux qui le connaissaient (souvent sans l’avoir rencontré) de la triste nouvelle.

Mais au-delà de cette mort féline, je pense aux conséquences de nos présences en ligne quand notre heure sera arrivée. Qui aura accès à nos comptes? Je martèle qu’il ne faut pas partager ses mots de passe, oui, mais quand on ne sera plus là? Je me dis que je vais sérieusement jeter un oeil aux services comme La Vie d’Après

Sur ce, je vous prie de me pardonner pour cette chronique pas très festive. Bonne année à tous, et je vous retrouverai à mon retour d’Inde, quelque part en février.

Jelly ce vendredi 17 décembre à l’eclau, et lundi 20 à La Muse à Genève [fr]

[en] Jelly here in Lausanne this Friday and in Geneva on Monday. Check the French post for links to sign up!

C’est “opération Jelly” en Suisse Romande, durant la semaine qui vient! 🙂

Ce vendredi 17 décembre, comme vous le savez, c’est Jelly@eclau ici à Lausanne (inscrivez-vous sans tarder sur Facebook, si c’est aussi plein que le mois passé, il vaudra mieux être inscrit!)

Lundi 20, Noël approchant à grands pas, La Muse à Genève vous convie non seulement à son mythique pique-nique hebdomadaire, mais en plus à venir travailler la journée dans l’espace coworking pour le Jelly de Noël. Inscriptions également sur Facebook (et proposez à vos amis et collègues de vous accompagner).

Les Jelly sont gratuits et ouverts à tous. Venez nombreux, c’est l’occasion de rencontres enrichissantes et (paradoxalement pour certains) de productivité augmentée! (Lisez: participer à un Jelly, quel intérêt?)

Cet article a été initialement publié sur le site de l’eclau.

Paris: pélerinage chez Mariage Frères [fr]

[en] As the editor for ebookers.ch's travel blog, I contribute there regularly. I have cross-posted some of my more personal articles here for safe-keeping.

Cet article a été initialement publié sur le blog de voyage ebookers.ch (voir l’original).

Si vous êtes amateur de thé et que vous passez à Paris, vous vous devez de faire un détour au temple du thé qu’est Mariage Frères. Ouvrez grandes vos oreilles et vos narines, je vais vous faire envie.

Si pour vous thé rime uniquement avec  “un thé, s’il vous plaît!” ou les sachets jaunes dont on tire un breuvage brunâtre qu’il faut assomer à coups de hautes doses de sucre et de crème afin de le rendre buvable… passez votre chemin. Ou alors, continuez de lire, mais sachez qu’une fois avalée la pilule rouge du thé de qualité, vous ne pourrez plus faire marche arrière.

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J’avoue que de loin, Mariage Frères m’ont toujours laissée un poil sceptique: le thé, n’est-ce pas japonais, chinois, indien, et ici, anglais? Les français, amateurs de thé? Que j’étais ignorante!

Paris compte bien entendu plusieurs “Maisons de Thé” Mariage Frères. J’ai pour ma part opté de suivre mon amie Nicole, grande amatrice de thé devant l’Eternel, pour me rendre dans le magasin “rive gauche”, rue des Grands-Augustins. Et là… non, pas juste les boîtes noires très classe (ou un peu snob, selon vos goûts) que l’on trouve chez les revendeurs Mariage Frères d’ici: des centaines d’immenses boîtes de thé en vrac, remplies de plus de variétés de thé que vous ne pouvez imaginer.

Difficile de savoir par où commencer: la carte, A3 recto-verso, liste crûs et noms de fantaisie sans donner beaucoup d’autres informations à l’amatrice néophyte que je suis. Je choisis un parfum ou deux qui me parlent, je demande à sentir, je cède rapidement, me voilà déjà avec quelques centaines de grammes de thé sur le comptoir.

Le jeune homme qui me sert est bien entendu un spécialiste, et j’en profite: “j’aime les thés noirs, épicés, fumés, parfumés, etc. etc. — qu’est-ce que vous me recommandez d’essayer?” Et hop, voilà que c’est reparti. C’est comme au karaoké, ce qui est dur, c’est de se lancer.

Je choisis des noms au hasard sur la carte parce qu’ils m’inspirent: Narinda, Archipel, Samouraï, Ylang-Ylang… certains me plaisent, d’autres moins. Je prends du Thé de Pâques, bien entendu. Ils n’ont pas de Thé des Ecrivains, découvert au détour d’un brunch dominical au Saint-Pierre à Lausanne, mais ils ont le Thé des Impressionnistes et le Thé des Poètes Solitaires. Ça devient amusant.

Quoi d’autre? Ah oui, du Darjeeling. Misère, voilà que je découvre que ce n’est pas un thé spécifique, mais toute une catégorie dans le catalogue que j’ai entre les mains. Le garçon derrière le comptoir m’en propose un, que j’adopte sans hésiter. Son petit nom: Rose d’Himalaya. Avant de clore mes achats, je lui demande s’il a une dernière suggestion à me faire, d’après mes choix du jour. Il me connaît un peu, maintenant, je me dis. Il semble qu’il manque à ma collection le best-seller de la maison, Marco Polo. C’est fruité, ça me plaît, je passe à la caisse et repars avec un grand sac plein de thés magiques, pour moi et pour d’autres. J’ai un peu la tête qui tourne.

Et encore:

La théorie de la vitre brisée [fr]

[en] I write a weekly column for Les Quotidiennes, which I republish here on CTTS for safekeeping.

Chroniques du monde connecté: cet article a été initialement publié dans Les Quotidiennes (voir l’original).

Me voici de retour de Paris (semaine chargée entre la conférence LeWeb’10 et un bon gros rhume) en ayant, pour la première fois depuis que j’ai commencé à écrire cette chronique, sauté une semaine, comme on dit. Ça m’était déjà arrivé de publier ma chronique en retard, même très en retard, mais pas du tout, jamais.

Ça m’inspire une réflexion sur le thème de la théorie de la vitre brisée (broken windows theory). Cette théorie, dont certains aspects sont controversés, suggère qu’une vitre brisée en attire une autre. Laissez fleurir les graffitis sur votre façade, chacun se sentira libre de graffiter. Nettoyez dès le premier tag, et il y a nettement plus de chances que l’on respect la blancheur immaculée de votre mur.

Je connais bien ce phénomène à l’échelle personnelle pour ce qui est du rangement. Une chambre propre a tendance à rester propre. On prend les dix secondes qu’il faut pour remettre un objet à sa place. Mais si c’est le chenit, à quoi bon? Le désordre s’accumule.

Les bonnes résolutions souffrent aussi de ce même phénomène: on décide d’aller au fitness tous les jours, on tient pendant trois semaines, et on rate un jour. Après, c’est la débandade.

Alors, j’ai fait l’impasse sur ma chronique la semaine dernière. Est-ce le début d’un publication par intermittence?

Pas forcément. Je crois personnellement qu’il est crucial de développer les compétences permettant de résister à cette force entropique, née un peu paradoxalement peut-être du perfectionnisme.

Continuer sur sa lancée, même s’il y a des ratés. Ne pas se laisser décourager par les ratures. Accepter l’imperfection.

LeWeb'10, ça démarre! [fr]

[en] LeWeb'10 has started! Links to follow the conference online.

Eh ben, on pourra dire que les dernières semaines n’auront pas été de tout repos. Un deuxième dan de judo, le module 2 de la formation SAWI que je co-dirige, et LeWeb’10.

LeWeb’10, c’est près de 3000 personnes qui se retrouvent à Paris pour deux jours de conférences: plus d’une centaine d’orateurs, des dizaines de pays représentés, du contenu et des activités diverses qui satisferont les participants quels que soient leurs besoins. Mais surtout, surtout, du réseautage du tonnerre: tous les grands noms sont ici, et l’ambiance un peu “américaine” (vu d’Europe) rend les contacts faciles.

Mon rôle dans tout ça: gérer l’attribution des accréditations pour les blogueurs officiels. Un sacré boulot, sur les détails duquel je reviendrai dans un billet ultérieur.

Quelques photos pour commencer: #yulbizpar (rencontre de blogueurs d’inspiration Montréalaise), visite derrière la scène des Docks avec les blogueurs officiels (ils ont clairement bossé toute la nuit pour préparer l’endroit!), et l’album d’Egobox (sur Facebook) montrant nos délires photographiques lors de la Blogger Party au Six-Huit hier soir.

Plus à venir (on parle maintenant de voitures et de l’avenir de l’automobile — le hack “iPad comme auto-radio”, j’adore), tant côté photos que contenu.

Pour voir ce qui s’écrit en ce moment au sujet de la conférence:

Enjoy, que vous soyez sur place ou bien en train de suivre à distance!

Du rangement des objets numériques [fr]

[en] I write a weekly column for Les Quotidiennes, which I republish here on CTTS for safekeeping.

Chroniques du monde connecté: cet article a été initialement publié dans Les Quotidiennes (voir l’original).

Les objets numériques ne sont pas comme les objets physiques. Prenez un document texte, par exemple. Celui-ci peut être multiplié à l’infini, diffusé d’un bout à l’autre de la planète pour presque rien, rangé dans plusieurs dossiers à la fois, et surtout, trouvable d’un simple clic de souris à l’aide d’un système de recherche.

Peu de caractéristiques en commun avec le livre qui se trouve dans votre bibliothèque, ou votre téléphone mobile — objets physiques condamnés à n’occuper qu’un point précis de l’espace à un moment donné, et nécessitant une dépense d’énergie (parfois considérable) pour tout déplacement.

Pourtant, nous sommes prisonniers, à des degrés divers, de notre modèle d’objet “physique” lorsque nous avons affaire à des objets numériques. Preuve en sont les hierarchies virant parfois au grotesque dans lesquelles on cherche à ranger e-mails ou documents. Le besoin qui prend aux tripes de “faire de l’ordre” en effaçant des mails, alors que notre espace de stockage personnel coûte aujourd’hui si peu cher qu’il frise l’illimité.

L’ordre est nécessaire dans le monde physique. Chaque objet est à un seul endroit, il n’y a pas de bouton magique pour le faire apparaître si on l’a égaré (vous vous souvenez des porte-clés qu’on pouvait siffler?), l’espace est limité, et si on ne trouve plus l’objet dont on a besoin, nous devrons probablement nous le procurer à nouveau, ce qui a un coût.

Dans le monde numérique, rien de tout cela. Plutôt que de passer des heures à trier vos mails et classer vos documents, investissez votre temps à développer des stratégies de recherche efficaces. Utilisez ce satané champ “recherche” qu’on trouve un peu partout.

Oh, certes, un peu d’ordre ne fait pas de mal. Mais gardez en tête que dans le monde numérique, l’analyse coût/bénéfices de l’ordre n’est pas le même que dans le monde des objets physiques.