Retour en plaine [fr]

Comme ces jours ont filé! On a marché, marché, grimpé, bûcheronné. De retour chez moi, je suis physiquement épuisée, je me suis vidé la tête, et contrairement à il y a trois semaines, je ne me sens pas ralentie, mais plutôt boostée.

Autres vacances, autres gens, autre rythme, autre effet.

J’ai pris des tas de photos, de nouveau. On a eu de la chance avec le temps, même si on s’est fait rincer un peu (au Col des Essets, notamment). Le programme des ces quelques jours en altitude?

Vendredi 15, tronçonnage des troncs d’arbustes coupés il y a trois semaines. Soirée tranquille à jouer (kalah et backgammon).

Samedi 16, départ peu matinal (et malgré le beau temps) pour le Col de la Croix. On a une voiture, on en profite! Une petite grimpette dans les Pyramides de Gypse (histoire de s’échauffer et de se préparer moralement pour l’initiation à la Via Ferrata prévue pour le lendemain… ou le surlendemain), suivie par un petite pique-nique et une autre grimpette (moins d’escalade, plus de dénivellation) jusqu’au Meilleret, avec détour involontaire par l’Encrène.

Ça fait un peu journal de voyage, comme je raconte ça, non? 🙂

On coupe à travers pâturages depuis le Meilleret pour descendre sur le Lac des Chavonnes (fort joli) où un petit restau sympa nous attend (et une tomme de chèvre fraîche sur lit de salade pour moi). On repart pour Bretaye via son lac et une séance course-photos avec les bébés grenouilles qui en habitent les rives.

On continue via le Col de Bretaye pour la promenade “poussette-compatible” jusqu’au Col de la Croix, via Ensex. Nos jambes en ont bien marre, mais on s’arrête toute de même en route pour photographier une amanite tue-mouches. Vers 20h, on est enfin de retour à la voiture.

Une fois les pâtes carbonara avalées, les photos de la journée regardées, et une bonne pile de bois de cheminée brûlée, il est quasi minuit…

Dimanche 17, le temps n’est pas à la Via Ferrata. On part pour Solalex avec le projet de monter à Anzeinde en taxi et puis de faire le tour de l’Argentine (5 heures de marche). A Solalex, on décide de monter à pied à Anzeinde. Il est environ 14h quand on y arrive, et le temps de manger, il est très clair que notre tour de l’Argentine ne se fera pas. En plus, il y a des nuages partout et l’orage menace.

On décide de se limiter au Col des Essets. On se met en route dans une purée de pois qui bouche la vue à 20 mètres, et on se fait rincer propre en ordre une fois au col. Malgré les éclaboussures sur les objectifs, on s’arrête pour prendre des photos, assez longtemps en fait pour que la pluie se calme et que le soleil réapparaisse en compagnie d’un magnifique arc-en-ciel. La vue se dégage complètement. On reste un bon moment à admirer les montagnes d’en haut, et je commence à faire des projets de Col des Chamois (pour une autre fois, hein).

Lundi 18, après un réveil un poil tardif (on a ouvert le Trivial Poursuite la veille au soir), on se met en route pour la fameuse Via Ferrata. Que dire? Il faut regarder les photos. On a renoncé à commencer par le début un peu abrupt (c’était une initiation) pour entamer la route par l’échappatoire. Quelques passages difficiles, un pique-nique avec vue imprenable sur la vallée, et une tyrolienne pour terminer (qui m’a vu faire le singe sur le câble à la fin, la tête en bas et les pieds en l’air, pour pouvoir décrocher ces sacrés mousquetons — la corde de la poulie avait fait des noeuds, du coup je touchais à peine par terre à l’arriveé).

Le soir: taille-haies. Taille-haies. Et le lendemain matin: taille-haies. Le jardin est bien propre.

A voir aussi, les photos de Corinne: premier jour, deuxième jour, troisième jour. Et moi qui lis la carte:

Stephanie lit la carte.

Retour à la montagne [en]

[fr] Back to the mountains. First evening.

Il pleut, il fait gris, et il y a tellement de brouillard qu’on ne voit pas les montagnes d’en face. C’est reparti pour 4-5 jours au chalet, cette fois avec deux connaissances plus récentes, des “gens d’internet” à l’origine, mais que j’ai déjà rencontré “en vrai” (comme disent certains) une ou deux fois.

Quelques appréhensions, pas tant à leur sujet en tant que tel (car je sais déjà qu’ils sont fort sympathiques), mais j’ai peur qu’être avec des gens “du milieu” me rende plus difficile de décrocher complètement comme je l’ai si bien fait la dernière fois.

Les prochains jours me diront si j’avais raison ou non de m’inquiéter. Comme d’habitude, je suppose que la réponse sera non.

J’appréhende aussi également parce que j’ai peur que cette “deuxième expérience” n’égale pas la première, qui était assez époustouflante, et que je sois déçue. C’est moi-même qui tisse ma propre toile, là.

Il est 23h30 à peine et je suis épuisée. Est-ce l’altitude? On n’est qu’à un peu plus de 1000 mètres. Le grand air? “L’effet vacances”?

A nouveau, j’ai dû partir en laissant certaines choses importantes en plan pour Going Solo. Je me rends bien compte que c’est inévitable. Vu la masse de travail et le temps qu’il reste, je ne peux que laisser des choses en plan, faire tarder encore plus des décisions ou actions qui auraient dû être réglées il y a des semaines, ne pas avancer aussi vite que je pourrais, si je veux prendre quelques jours de break.

Et à voir ces derniers jours, c’était juste le bon moment.

Demain, marcher, si le temps le permet.

Here We Go Again [en]

[fr] C'est reparti. La course. Vite vite vite. Trop pour une personne. Déceptions. Personnes qui proposent leur aide et se retirent: une composante culturelle? Réduire mes attentes. Y'a encore du boulot.

It’s back. The Urge. The Urge to quickly quickly quickly do this, do that, get on the computer in the morning, do this, finish that, OMG-I-wanted-to-do-it-3-days-ago, here’s my list for today, urgent, urgent, quickly deal with it.

What’s going on? Well, first, the Dip. Those of you who know what I’m talking about will know what I’m talking about. As for the others… well, hey, a little mystery here and there can’t hurt, can it, in this age of public people everywhere. So, the Dip is back, and Deadlines are coming up (I resisted the temptation to say “looming on the horizon” right there).

Deadline 1: Friday morning, I’m heading off to the mountains and my chalet again.

Deadline 2: in a month minus 1 day, it’s Going Solo Leeds.

Busy-busy-busy!

Actually, it’s not astonishing that I feel crunched. Stressed. Running. I’m trying to do more than one person’s work. So, no wonder I can’t keep up.

I’m also learning to not get my hopes up when people offer help. It’s sad to say, but often people are enthusiastic, come forward, and have second thoughts when it comes to actually taking the plunge.

I realised it’s cultural, too: very un-Swiss. I’m not saying there aren’t unreliable Swiss people, but here you expect people to be good to their word. Reliability is very much valued. When somebody says “I want to contribute”, you usually expect them to do so. It also means it’s pretty difficult to find people to say “I’m in”.

I’ve had a few disappointing experiences over the last 6-8 months. In my dark days, it feels like I just can’t rely on anybody — but that’s not true either.

I think it’s a combination of various factors. I’ve noticed amongst my more entrepreneur/Valley/less-risk-averse friends a tendency to talk about lots of projects or “things they’re going to do”, start many things, and then drop a lot, too. Not all that is spoken about happens. “Fail early, fail often.” Be creative with your ideas, talk about them around you, try them out, and let go of them if they don’t seem to catch.

All good.

But I’m not like that at all. I have ideas. I talk about them as “perhaps maybe at some point I might possibly eventually try to start doing this or that”. It’s very difficult for me to make the step to say “I’m going to do this/I’m doing this”. Because when I do, I’m married to the idea. It’s going to happen. Giving up is not an option. (I sometimes do, but it’s agonizing and horribly difficult.) Once I have my mind set on something, I have a really hard time letting go or seeing things differently.

It’s not all cultural.

It’s a mix. Some cultural, and some personal. In a more entrepreneur-oriented culture like the US, I guess you’ll find more people who start things easily, go for it, and turn to something else if it doesn’t work out. In a very cautious and risk-averse culture like Switzerland, well, you don’t bump into that many people with that profile. It’s only recently in my life (these last few years) that I’ve started meeting such people and counting them amongst my friends and network.

On a personal level, well, I’m particularly risk-averse, and (as NNT would say) particularly ill-equipped for dealing with probabilities. When somebody says they’ll do something for me, I know there’s a chance it’ll fall through, but I somehow can’t keep my emotions in line with that intellectual knowledge. I build whole worlds on the sand of people’s words, and forget that they are likely to crumble. When they do, it feels like everybody and everything is letting me down.

Another situation in my life where suffering less seems to depend on my ability to adjust my expectations.

There’s still work.

Encore un matin… [en]

[fr] Little Victories: the title of the book Aleika told me she would write someday. Little victories are important in life. My kitchen table is clean (and has been so for a few weeks), and I'm getting in the groove of taking the time to wake up, shower, breakfast, clean the dishes before getting to work. Mornings have become easier.

Lorsque j’habitais en Inde avec Aleika, elle me disait que le livre qu’elle écrirait un jour (nous avions — et avons — toutes deux des ambitions d’écrivain) s’appellerait “Small Victories”: “Petites victoires”.

C’est important, les petites victoires. Depuis des années, je suis persuadée que ce qui fait la vie, ce sont les petites choses.

Donc, encore un matin où je me réveille de moi-même vers 9h30. Je peux, je bosse chez moi, je fais mes horaires — c’est un petit luxe que je peux me permettre. Et comme je disais à un ami hier soir, je me tape les côtés moins plaisants de la vie d’indépendant, donc autant que je profite également des avantages!

Encore un matin aussi où je me lève, me douche, m’habille, déjeune et fais la vaisselle avant d’ouvrir l’ordinateur. Ça paraît futile, comme ça, mais c’est important. J’en avais déjà pris conscience il y a un moment, mais je peinais à mettre en pratique. Là, avec le ralentissement bienvenu de mon retour de vacances, c’est chose faite. Je prends le pli.

Je n’ai plus envie de courir. Je l’ai déjà dit, j’étais tombée dans une spirale de travail un peu frénétique. Mais si je regarde en arrière et pense à toutes les heures que j’ai passées à promouvoir Going Solo Lausanne, eh bien, il n’y a pas un lien direct évident entre l’effort fourni et le résultat. Je dis ça dans le sens où une grande partie de ce que je fais est sans effet. De temps en temps, ::pouf::, quelque chose prend. Mais ce n’est pas travailler à toute vitesse, rajouter une demi-heure à mes journées, ou maximiser l’envoie d’e-mails qui va vraiment changer la face du monde. Qui sait, cet article que je prends le temps d’écrire va peut-être indirectement amener un sponsor ou un participant à Going Solo Leeds… On peut rêver, mais bon (je lis “Fooled by Randomness” en ce moment), ce n’est absolument pas impossible.

Donc je ne cours plus. Je fais les choses tranquillement. Je prends le temps de déjeuner sans regarder quelle heure il est.

Du coup, donner un coup de patte à la table et faire la vaisselle, ce n’est plus un problème.

Et nous revoilà dans les petites victoires: ma table de cuisine est propre, et l’a été de façon constante depuis des semaines. C’est con, mais c’est important. Ma table de cuisine avait la fâcheuse tendance à être envahie par toute une pile de chenit. Beaucoup n’en reviennent pas, mais je suis en fait une bordélique de première. C’est relativement sous contrôle (je peux encore faire le ménage) mais les étagères et autres surfaces souffrent un peu du syndrome de la pile hétéroclite. (J’ai fait les à-fonds de ma salle de bains l’autre semaine, et j’ai débarrassé un bon sac poubelle et demie de choses. Ma salle de bains n’est pas immense, et ça fait moins de cinq ans depuis les derniers à-fonds ;-))

Donc, ma table de cuisine est propre, la cuisinière aussi, et la vaisselle est faite.

Reste plus qu’à faire mes impôts et ma compta ce week-end.

Retour de vacances [fr]

[en] I've written a lot about my holidays in English. Time for my French readers to get a share!

Voilà, j’ai promis quelque chose en français, me voici donc. J’ai filé à la montagne pour une petite semaine au vert, sans internet, avec pas mal de marche et beaucoup de photos de fleurs.

J’ai un chalet (copropriété familiale, il appartenait à mes grands-parents, je me retrouve donc avec une tranche) à Gryon, tout près de la gare, et que je ne fréquente de loin pas assez.

Une de mes excuses c’est que c’est compliqué d’y monter, surtout maintenant que je n’ai plus de voiture, avec le chat, etc — mais expérience faite, ce n’est pas si terrible. Ça coûte une dizaine de francs aller simple. La même chose que pour aller à Genève.

Je mets le chat dans sa cage, et le charge sur les roulettes de mon caddie à commissions. Il y a un bac à litière et du sable déjà là-haut, et si je m’organise un peu, je monte des draps que j’y laisse, histoire de ne pas avoir besoin de descendre à chaque fois les draps communs pour les laver après utilisation. Un taxi direction la gare depuis chez moi, hop, 90 minutes de train, et j’y suis.

Gryon, c’est un coin superbe. Ça faisait une année que je n’y étais pas montée (et même quelques mois). Surtout, c’est un coin que je n’ai jamais vraiment fréquenté en été (du moins depuis mon enfance). Je garde des bons souvenirs de marche en montagne avec mes parents et des amis, quand j’étais enfant. Oui, c’était parfois pénible, marcher des heures et des heures, mais je crois que j’aimais assez ça — du moins retrospectivement.

Cinq jours sans accès internet, vous vous rendez compte? Ça faisait des années que je n’avais pas fait ça. J’avoue n’y avoir pas trop pensé, avant. J’ai toujours eu assez confiance qu’il me serait sans trop de difficulté possible de me passer de “connexion” durant un moment. En fait, je n’avais même pas tellement prévu si j’allais profiter ou non des possibilités offertes par mon téléphone mobile (e-mail, Twitter, chat/skype).

Après une première journée où j’ai manqué consulter mon e-mail durant les moments où j’étais seule, j’ai assez vite “déconnecté” sans souffrance. Oui, je me demandais parfois ce que j’avais dans mon inbox, tout comme je me reprenais parfois à penser au travail — mais simplement dans la mesure où quand on travaille non-stop et sous pas mal de stress durant des mois (voire des années), eh bien, il faut quelques jours pour décrocher complètement.

Marcher m’a fait le plus grand bien. Marcher, regarder les montagnes. Prendre des photos — un plaisir redécouvert, après quelques années ou la photo est devenue pour moi de plus en plus orientée “objectif-publication” (aux conférences surtout — prendre beaucoup de photos, les mettre en ligne à mesure, taguer, etc.)

J’ai envoyé quelques photos avec TwitPic, histoire de faire saliver un peu mes amis, mais pas de façon compulsive. Comme l’a bien dit Xavier, quelque chose qui me ressemble assez peu: pas de tags, pas de notes, juste une photo et un petit titre.

J’ai décidé que je voulais marcher plus, venir au chalet plus. Et j’ai bloqué des dates de retour à la montagne avant de redescendre en plaine. C’est beaucoup plus facile de bloquer des vacances quand on est reposé et en train justement d’en profier, que lorsque l’on est pris dans la spirale infernale du stress-travail.

Pour prendre de la distance, c’est important de se recentrer. Et me retrouver 5 jours à la montagne, avec une copine, à faire des activités tout sauf intellectuelles (marcher, dormir, manger, bûcheronner dans le jardin, papoter un peu et lire/écrire avant que le sommeille ne m’assome, avant 10h du soir), c’est ce qu’il me faut. Pas de soucis, pas de prises de tête, pas de possibilité de faire quoi que ce soit. Repos forcé de l’esprit. De temps en temps, rebooter la machine.

Etre au milieu des montagnes, en pleine nature, ça aide à prendre un peu de distance par rapport à ses soucis et à sa vie. Les montagnes sont là depuis de millénaires, immuables. Leur présence me donne le tournis. On voit sur elles la trace de leur naissance, les plis rocheux un jour liquide. Et puis dessus, quelques petits chalets. L’homme est un invité sur cette terre. A Lausanne, le lac me fait un peu le même effet. Mais en moins radical.

J’aime la montagne.

Une source importante de mon stress est ma tendance à aborder tout problème comme s’il s’agissait d’une question de vie ou de mort. Je prends les petites choses beaucoup trop à coeur, je m’y épuise.

Depuis mon retour, je m’exerce à “m’en foutre”. Pas dans le sens d’être indifférente, mais de me détacher un peu, de me laisser moins affecter. A ne pas prendre les choses tellement à coeur, justement.

J’ai ralenti, et je dédramatise. Le ralentissement est particulièrement perceptible. Je mets le temps qu’il faut pour faire les choses, plutôt qu’essayer de les faire aussi vite que possible, d’être la plus productive possible. Ça n’a rien à voir avec utiliser ou non une méthode telle que GTD, mais vraiment avec sur quel “canal” je branche mon cerveau.

Et là, je sens que c’est pour de vrai. Quand je me réveille, je ne me sens pas sous pression de démarrer au plus vite, d’abattre ceci ceci cela durant la journée, ce qui va habituellement de pair avec une furieuse envie de ne rien faire, de procrastiner, ou de replonger dans les bras de Morphée pour une heure ou deux.

Je me recentre sur moi. Je prends le temps de me lever. Se lever c’est pénible, j’ai souvent l’impression qu’il me faudrait plus de sommeil, mais en fait (et c’est mon couchsurfeur de l’autre soir qui m’a sorti ça, sans ce rendre compte que cette phrase me suivrait durant des jours), “après on se sent mieux”. Se lever c’est pas drôle, mais en fait, une fois qu’on a fini de se réveiller, on se sent mieux. J’expérimente ça très consciemment depuis deux jours, et c’est vrai. Plutôt de focaliser sur la pénibilité du réveil, je garde à l’esprit que c’est un passage difficile pour me sentir mieux plus tard.

Au chalet, j’ai découvert le plaisir de me “réveiller” dans le jardin. Non pas que je dormais dehors — je parle de la phase où on “émerge”, où l’on ne dort plus, mais où tout ne fonctionne pas encore. Chez moi, cette phase un peu vaseuse se faisait souvent en ligne. Il y a un moment j’ai découvert que passer ces 10-15 minutes sous la douche plutôt que dans son e-mail était nettement plus agréable. Mais ça n’est pas rentré assez profond pour que je change mes habitudes.

Là, au chalet, une fois réveillée, j’allais sur le balcon regarder les montagnes, puis je sortais avec le chat, qui, peu à l’aise dans ce territoire qui n’est pas le sien, rechignait à aller prendre l’air tout seul.

D’une certaine façon, je dirais que ces petites vacances à la montagne m’ont aidée à mieux me reconnecter à ma vie.

Voilà, chers lecteurs francophones. Vous voyez comme c’est. Je vous néglige pendant des semaines voire des mois, puis je vous assome d’une tartine qui n’en finit pas.

On va s’arrêter là. Mais n’oubliez pas de jeter un oeil aux photos des vacances!

Photos From the Mountains [en]

[fr] Quelques photos de mes vacances au chalet.

As you know if you read my latest posts (I’m going on a link strike, be warned, so it’s up to you to dig), I was up in the mountains for nearly a week, staying at my chalet with a friend.

And I took photos.

I’d been on a photo strike for ages, and I rediscovered how much I liked taking photos, and even sorting them 🙂

Here are the albums of my days in Gryon:

Feel free to tag my photos, add notes, or add questions. I know most of the places and mountains photographed, but it’s easier to add information as it’s asked for!

My sets and collections are somewhat out of control, of course, but there is some underlying layer or organization. Maybe ten years from now I’ll go through with my project to select photos for a book or an exhibition (maybe you can help me: tags forbook and forexpo — doesn’t hurt to try).

If you’re using Firefox, you might want to download and install the PicLens plugin.

Here are some random photos that I like.

Chalet and Surroundings 55

Day 4, Solalex - Anzeinde - Pas de Cheville - Anzeinde 94

Day 4, Solalex - Anzeinde - Pas de Cheville - Anzeinde 16

Day 4, Solalex - Anzeinde - Pas de Cheville - Anzeinde 35

Day 4, Solalex - Anzeinde - Pas de Cheville - Anzeinde 77

Day 4, Solalex - Anzeinde - Pas de Cheville - Anzeinde 27

Day 4, Solalex - Anzeinde - Pas de Cheville - Anzeinde 50

Day 4, Solalex - Anzeinde - Pas de Cheville - Anzeinde 59

Day 1, Croix des Chaux - Taveyanne - Villars 080

Day 1, Croix des Chaux - Taveyanne - Villars 047

Day 1, Croix des Chaux - Taveyanne - Villars 049

Day 1, Croix des Chaux - Taveyanne - Villars 030

Day 1, Croix des Chaux - Taveyanne - Villars 026

Day 3, Bretaye - Col de la Croix - Gryon 23

Day 4, Solalex - Anzeinde - Pas de Cheville - Anzeinde 26

Chalet and Surroundings 12

Chalet and Surroundings 29

Chalet and Surroundings 42

Chalet and Surroundings 37

Chalet and Surroundings 65

Chalet and Surroundings 52

Chalet and Surroundings 79

Chalet and Surroundings 10

Chalet and Surroundings 66

Chalet and Surroundings 62: Steph and Bagha

I’m looking forward to my next holiday!

After a Day Back at Work [en]

[fr] Journal. Retour au travail, découragement, rythme toujours agréablement ralenti, de la vie seul ou à deux. Et des fumeurs.

Demain, j'écris en français, promis.

A day back at work, or a day back home. It hasn’t been easy, to say the least. I’ve been feeling very discouraged by the state of things and the amount I have to accomplish.

What has changed? I still feel slowed down, in a good way. I’m rushing less. Taking more time to do things. Particularly silly things like make food, brush my teeth, go out on the balcony to look at the storm. Retrospectively, I feel like I used to be rushing around to scrape every minute I possibly could and get back to being “productive”. That’s not exactly what I did, of course (gosh, no), but the fact I remember myself like that pre-holiday is an indicator of my level of stress then.

I’m less stressed. I see a slightly larger picture. You can’t spend days in the mountains and stay stuck to your internal screen. A dear friend of mine showed me that, long ago — with the lake, not the mountains. When anxiety goes up, that life seems too hard, and troubles not manageable anymore, go by the lake and look out. Lots of water, and mountains on the other side. It helps gain some perspective.

A bit like this phrase that hit me, and stuck with me, from Eight Principles: “Think about what’s worrying you the most now. A month from now, will it still be important? What about in a year? In ten years? in 100 years — will anybody care?” It helps me not take everything to heart. Everything in my life tends to be a matter of life and death. Dealing with life and death situations from morning to evening is very, very stressful. It takes some effort to remember that these are not life and death situations. They are small problems.

Problems which will not matter much ten years from now, or even a year from now. I’ll have moved on. I always do.

One thing I’ve realized, now that I’m alone with cat again, is how much easier being with somebody makes certain things. Eating, for example. I ate late today. I managed to conjure myself up a nice lunch, but dinner was… well, there wasn’t much in the fridge or cupboards, so I made do with what I could find. When there are two of you, there are two people to think about / provide the impulse for things like shopping, cooking, taking breaks, going to bed, getting dressed.

Alone, it’s all on my shoulders. I have to make all the effort. I have to lead, always, never follow. If I’m hungry, I have to cook — each time. There is no chance for somebody else to say “I’m hungry, let’s make some food” before I’m starving.

It’s a bit (in a positive way) like the mutual encouragement smokers are subject to when there is more than one of them. Being a non-smoker, I’ve often noticed how my smoking friends smoke reasonably little when they’re alone with me, and often more than double when they’re together. Each time one smoker reaches for her pack, the other lights one too. They are not just following their pattern of need/desire, but adding to it that of the other.

Being a social animal has its advantages — saving energy.

Here We Are Again [en]

[fr] Journal. L'effet des vacances.

So, here we are again. I’m back with my familiar feeling of not wanting to get up in the morning and crumbling under “too much to do”, and some of them unpleasant things at that.

One of the reasons the mountain works (like the beach, I guess), is that it’s a space where I can’t physically do a great number of these things. Hah! I’m finally understanding the point of going on holiday.

Could I decide that I’m on holiday except for (say) 6 hours a day? I have the impression that would not work. It took me a day or so to “switch off” — more mysteries of the brain to delve in, I guess.

In any case, one benefit of this holiday (even if the “effect” doesn’t last long) is that it’s reset my standard for being “relaxed”. I remember what it feels like, now. And that memory is going to help me not get too carried away into stress and frantic activity.

I’ve decided I was going to back-post these “offline entries” to roughly the moment I wrote them. So, don’t be surprised if you see past posts popping up here and there (I’ve posted those that I wrote during my vacation, so now all you should expect is a night late).

Welcome to my series on trying to figure out some kind of balance in life.

Back Online [en]

[fr] Journal. Retour en ligne.

Maybe I’ll get back in the groove of writing at the end of each day. For years, actually, I wrote journals (paper and pen when I was a teenager, then on the computer when I was older). Not these last years, though.

So, since my last message (blog post, actually — funny for me to find myself suddenly having a spurt of journal-like blogging) I checked my e-mail, blog comments, twitter, friendfeed, etc. E-mail contained a few sources of stress (ie, “bad news”) which I’m still not sure what to do about. I noticed that as I was going down to the see the movie (X-Files première!) I was preoccupied. My mind was back on the “worry, solve problems” track.

Back from the movie, I went online again, and chatted a bit with an old friend who happened to be online and want my advice.

Writing offline is different from writing online. Online, I’m in the network, I have access to everything. Offline, I’m alone. Just like when I was a teacher, every now and again I would go and prepare classes or grade tests in my empty classroom rather than the staff room. I like talking, and honestly, given the choice between just about anything and having a chat, I’ll have a chat. So, I guess it’s normal that every now and again I need to isolate myself to do certain things. Nothing bad about that.

Time to sleep now. And try to wake up in my “holiday” mood, even though I have a day of work ahead of me.

Back Home [en]

[fr] Retour en plaine.

So, I’m back home. I haven’t turned on the router yet. Arriving in my flat a bit less than two hours ago, I saw myself preparing to leave, frantic, packing late, rushing to do things before my week offline (most of which I did not manage to do). I didn’t want to go on my holiday. If I hadn’t set the dates in advance with a friend, I certainly would have cancelled.

Back here after five days in the mountains, I feel different. I feel slowed down. I realize that I’m taking the time to do things. Unpack my toiletries. Empty my backpack. Take a bath. And I want to sit down and write a bit before I go back online, because I’m not sure what will happen when I will. It’s silly, isn’t it? I’m in charge, so I should decide — but there are different me’s, and it’s not always the one I want which wins.

Online — my office — is a fast-paced world. Spending five days away from my world of too many choices did me a lot of good. Nothing but walk, eat, sleep, read, and sort photos. In discreet but present company.

I can slowly feel it starting — this feeling that I need to quickly do this, quickly do that. But I don’t want to live my life quickly. I want to take the time to enjoy it. Slowly, more slowly.

As I was soaking in my bath a little earlier, I realized that I could enjoy this slowness whenever I wanted. I mean, there is nothing material to prevent me from doing so. Thing is… how do I switch into the mood? That’s the big question.

I’m a bit apprehensive right now. I want to go and check on my office, see what happened while I was away. It’s exciting, in a way. But I’m afraid of getting caught up completely. Where will I start? Do I just jump in? Do I take advantage of my “rested” state of mind (physically exhausted, mind you) to try and do things differently? Plan ahead? Tomorrow is catching up day. Go through e-mail (oh yes) and decide what I need to do next. Deal with emergencies. That’ll be enough for a day.

Online is fast-paced, but it’s also noisy, busy, full of people (and very quiet of course). It’s a busy city. As I’m “always on”, I think my life has become a bit of a “busy city”. So has my flat. Part of why I get sucked up in it has to do with how I deal (badly) with alone-ness. But maybe now that I’ve had a few silent days of walking in the mountains with myself, things will be different.

It’s quiet outside.