Photos de Paris [en]

Vous avez aimé le récit du week-end, et vous mourez d’envie de voir à  quoi cela ressemblait? Voici, enfin, et dans un format pas trop indigeste pour votre bande passante, les photos (un peu floues) du week-end à  Paris.

Les aimables lecteurs sont priés de ne pas tenter de se faire de l’argent sur mon dos en revendant les photos compromettantes de célebrités blogosphériques contenues dans cette gallerie. Nous avons les moyens de vous retrouver.

Un long week-end à  Paris [en]

Compte-rendu du week-end que j’ai passé à  Paris, sous prétexte de souper-rencontre du canal IRC #echoes.

Les week-ends à  Paris, je commence presque à  avoir l’habitude. Je ne me perds plus dans la Gare de Lyon, je reconnais le Quai St-Michel, je traverse le Louvre d’un pas assuré pour aller faire un tour dans les jardins de Palais-Royal, et j’achète maintenant d’entrée un carnet de tickets de métro.

Le prétexte à  cette escapade était le souper #echoes, organisé pour fêter le premier anniversaire du canal IRC où je traine depuis un peu moins d’un an. Je ne vous referai pas un compte-rendu factuel du souper lui-même avec liste des présents, le lien ci-dessus devrait suffir à  assouvir votre curiosité.

J’avoue avoir eu une nette préférence pour la partie “restau” de la soirée, ce qui ne surprendra certainement personne qui me connaît un tant soit peu. Le bar, avec la fumée qui m’explose les yeux, l’alcool qui coule à  flots, le bruit, le monde, et la fatigue irrépressible minuit passé (vu mon grand âge), c’est moins ma tasse de thé. Mais bon, c’était sympa tout de même 🙂

Comme on ne s’est pas privé de le dire, le problème des “grandes rencontres” (une trentaine de personnes au total) c’est leur superficialité. On ne fait qu’effleurer ces gens avec qui on a parfois un long historique de conversations en tête-à -tête et à  coeur ouvert sur le net, et on reste un peu sur sa faim. Pour ma part (même si je ne regrette pas une seconde d’être venue, j’ai passé une bonne soirée!) je préfère clairement voir moins de gens et pouvoir leur parler plus longuement.

J’avais dit à  Flaoua que je dormirais dans la baignoire s’il le fallait, lorsque sont apparus au programme des problèmes de place. Finalement, on n’en est pas passé loin, puisque les ronflements en concert de Fg, PatrikRoy et Kobal2 m’ont assez rapidement persuadée de ramasser mon lit de fortune pour m’installer dans la salle de bains, tout à  fait spacieuse et habitable au demeurant. Le chat n’a pas tardé à  me rejoindre pour têter mon bras et me bercer de son ron-ron.

On retiendra également le passeport de Kitof, resté sagement à  la maison alors que son propriétaire comptait partir en Grèce le lendemain. Heureusement qu’il y a le TGV et que Lyon n’est qu’à  deux heures de Paris…

J’ai bien fait de prendre mes rollers. J’ai réussi à  les chausser chaque jour ou presque, et Paris est une ville joliment plate. Du coup, ça m’a donné le courage de mettre mes roues pour me rendre à  mon entraînement de judo hier soir — et je peux vous assurer que les trottoirs lausannois sont bien plus lisses que ceux de Paris (même si l’avenue Daumesnil fait bien concurrence aux quais d’Ouchy, le lac en moins).

La sortie prévue samedi après-midi est littéralement tombée à  l’eau. CourtJester a déclaré forfait pour une raison inconnue (nos enquêteurs travaillent encore sur l’affaire), et Kyz est resté muet à  mes appels sms (on soupçonne qu’il a rencontré une jolie fille sur le chemin du retour la veille au soir). Kwyxz a répondu présent à  l’appel, mais on a eu droit à  une bonne roille qui a détrempé tout ce qui ressemblait de près ou de loin à  un trottoir. Inutile d’insister.

Il y a des jours où je hais mon téléphone mobile. Samedi a été l’un de ces jours. Alors que je me tâtais pour la suite (rejoindre ledit Kwyxz pour une partie de console, ou faire du tourisme-shopping), mon appareil chéri, qui subissait depuis peu des ralentissements fâcheux, m’a fait le coup du « Je peux plus ! Y a plus de place ! J’étouffe ! » avant de clairement planter et refuser toute tentative de redémarrage.

Je vous conseille, au moins une fois dans votre vie, de faire l’expérience de vous retrouver dans une ville étrangère sans un seul numéro de contact ni même l’adresse de la gentille personne qui vous héberge. Je peux vous dire que pendant une bonne heure, j’ai flippé. En gros, mon téléphone me disait clairement qu’à  moins que je n’efface certain choses pour y faire de la place, il refuserait catégoriquement de démarrer et de me donner accès à  mes numéros de téléphone. Bien entendu, pour faire de la place, j’avais besoin qu’il démarre… Merci Microsoft.

J’ai d’abord essayé France Telecom (Orange, non ?) en pensant qu’ils pourraient peut-être m’aider. Erreur. En plus, le gars était aimable comme une porte de grange. Direction la FNAC, avec l’idée d’acheter de téléphone le moins cher sur le marché pour qu’au moins je puisse être joignable. 109€. Me voilà  donc en larmes au milieu des Halles, à  me demander comment je vais me sortir de ce mauvais pas.

« Si je me retrouvais dans une situation similaire en Suisse, étrangère en rade dans une ville inconnue pour cause de téléphone grincheux, les gens auraient été beaucoup plus gentils et aidants que ces parisiens froids et antipathiques. » Que cela soit ou non vrai importe peu, mais dans ce genre de circonstances cette impression se fait insistante et enfonce encore un peu plus le moral. Bien sûr que l’on n’est jamais aussi bien que chez soi.

En y réfléchissant après coup, je me dis que ce qu’il manquait pour moi de la part de ces gens, c’était un peu d’empathie. De l’aide concrète, je ne sais pas s’ils pouvaient vraiment m’en apporter. Mais ils avaient une façon de me laisser complètement seule avec mon problème que j’ai trouvée brutale. Je pense qu’on est différents dans ma région, mais je me trompe peut-être.

Assise sur les marches quelque part près de la rue Saint-Denis, je retrouve mes moyens. Dans le pire des cas, j’irai chercher de l’aide sur IRC. J’essaie quand même de faire redémarrer mon téléphone une énième fois et… miracle ! C’est lent, je ne peux pas envoyer de messages, mais au moins, il est allumé. Je vous passe les détails de la chasse au café Internet, au sortir duquel j’appelle Kwyxz qui avait justement rendez-vous avec les personnes que je devais retrouver.

Une petite balade à  roller plus tard, on rejoint les autres près de la Place Monge. La plupart disparaissent dans le sous-sol glauque et sombre d’un bar, alors qu’un petit groupe dissident prend racine au milieu de la place après avoir brièvement mais sans succès tenté de squatter deux tables sur une terrasse bien trop chère. Brut de pomme, lapin bleu, et téléphone récalcitrant nous tiennent compagnie. On finira par aller se gaver de pâtes chez Pasta Papa. La seule véritable victime de la soirée fut la voiture de Mr_Peer, kidnappée par les flics (rectification: par les lutins).

J’ai passé un dimanche plus tranquille. Partie pour faire la touriste, je renonce à  prendre mes rollers (ce que je regretterai toute journée), je mange entre Odéon et Saint-Michel, réalisant que c’est dans ces rues mêmes que je me suis baladée avec Steph l’année passée. Direction l’autre rive de la Seine, passant en chemin devant la pizzeria de vendredi soir. Je viens de coller ensemble deux morceaux de Paris. Je flâne sur les quais, puis décide de continuer sur mes traces revoir les jardins de Palais-Royal avant d’aller faire du lèche vitrine dans le Marais.

Alors que je traverse le Louvre, un homme qui marchait depuis un moment à  peu près à  ma hauteur m’interpelle. Je m’y attendais un peu, allez savoir pourquoi. Il a un gros appareil de photo, il aimerait prendre mon portrait. Contre toute attente, j’accepte, bien gênée et rougissante. Il prend quelques photos, me pose quelques questions ; je lui laisse une adresse e-mail pour qu’il m’envoie une copie. Je prends congé et m’enfuis, farouche tout de même, déclinant l’invitation à  boire un café.

Je passe mon après-midi à  prendre des photos et à  marcher. Je me perds, bien entendu. Je cherche le Marais dans le neuvième (les parisiens comprendront), ce qui a bien fait rire les deux policiers à  qui j’ai demandé mon chemin. Je trouve le Marais, je lèche les vitrines, et je finis par m’écrouler, affamée, dans un joli petit bistrot.

La journée se termine par une soirée fort sympathique, tranquille comme je les aime, en compagnie de Kalou, Psychotruc et Flaoua. Un peu de blablatage, de la nourriture indienne plus que mangeable, un DVD GirlPower.

Une nuit de sommeil bien agréable plus tard, je m’en vais rollers aux pieds et sac sur l’épaule direction Gare de Lyon, d’où je prendrai le TGV en début d’après-midi — non sans avoir auparavant embrassé en douceur un trottoir de la Place de la Bastille…

Vidéo: Grillade [en]

Dans le cadre de la visite guidée de Lausanne, je vous indiquais l’emplacement de la grillade de la semaine suivante. Virginie y était, et avec elle, une caméra vidéo digne de ce nom.

Le résultat ? Voici la vidéo de la grillade [57 MB.], filmée par votre serviteur et Virginie, et montée par cette dernière.

Mars III [en]

Je suis malheureux parce que je ne fonctionne pas et que je n’ai jamais fonctionné. En tant que jeune, je n’ai pas été jeune, en tant qu’adulte, je n’ai pas été adulte, en tant qu’homme, je n’ai pas été un homme ; à  tout point de vue je n’ai pas fonctionné. En plus de cela, pour que ce non-fonctionnement soit visible aux yeux du monde entier, voilà  que le corps, de manière à  la fois symbolique et conséquente, ne fonctionne pas non plus, il est malade, il est empoisonné, il est imprégné par la mort. Ce non- fonctionnement, cette mort, la mort des sentiments, la mort du corps, la mort de la vie, voilà  mon malheur. Ce n’est pas « compliqué », au contraire c’est logique, c’est clair, c’est simple, c’est comme ça.

Fritz Zorn, Mars

Mars II [en]

À présent on ne pouvait plus contester qu’en fait j’avais toujours eu bien raison et que mon impression avait été parfaitement correcte, que j’avais été séparé de tout le monde fondamentalement et en tout, et que tout ce que la vie m’avait offert jusqu’à  présent n’avait été que des bagatelles qui n’avaient rien changé à  ce seul fait important que l’essentiel m’avait manqué depuis toujours. Mais lorsque le cours de mes pensées eut atteint le point où fut prononcé le mot « essentiel », ce que c’était donc que cette chose essentielle apparut aussitôt avec évidence : l’amour, naturellement. Or il n’y avait là  rien de nouveau pour moi dans la mesure où, au fond j’avais toujours su, où d’ailleurs tout le monde sait et a toujours su et où chacun aurait pu me dire après avoir lu la première page de ce récit, dans quel domaine se situait ma maladie.

Mais c’était tout de même une nouveauté pour moi. J’ai beaucoup parlé dans ce récit du ne-pas-savoir et du ne-pas-vouloir-savoir et du fait que, quand on apprend une chose, il faut toujours aussi qu’on veuille d’abord savoir cette chose nouvelle avant qu’on puisse dire vraiment qu’on la sait. Au cours de ma vie, j’avais bien dit des sottises en parlant de mes « difficultés d’amour » sans m’avouer que j’aurais dû formuler la chose en disant que par manque d’amour je dépérissais et mourais. Quand quelqu’un est mort d’inanition, on ne dit pas, n’est-ce pas, qu’à  la fin de sa vie il a eu des « difficultés de nutrition », on dit qu’il est mort de faim. Lorsque je dis de moi que j’avais dit « difficultés d’amour », l’expression était à  peu près aussi juste que si j’avais des de quelqu’un qu’il avait des « difficultés de forme » après être passé sous un rouleau compresseur.

Il ne me restait plus qu’à  m’avouer que je n’avais pas eu lesdites « difficultés » mais que dans l’affaire absolument la plus importante de la vie j’avais complètement échoué, que je n’avais pas supporté ce manque essentiel, c’est pourquoi j’étais devenu fou (ou tout bonnement névrosé, pour employer encore une fois cet euphémisme bienséant) et que cette folie avait ensuite déclenché le cancer qui, à  présent, se préparait à  détruire mon corps.

Fritz Zorn, Mars

Frozen Ramble [en]

Lausanne-Zürich train, 10 a.m.

I sometimes get the feeling I spend my life being cold and hungry. They go together usually — one of the first signs of hunger is that I start freezing.

I’ve been in the train for two hours now, finished my book (About a Boy), and covered with goosebumps. Why does the A/C have to be set to winter-temperature when the air outside is as hot as it is? I’ll probably have to stop somewhere in Zürich to buy a jacket if I want to survive the trip home this evening. To say nothing of the day in the office, which has been called “The Fridge” in my mind for quite some time now.

One of the reasons I’m writing this is that I switched on the laptop with the hope that it would give out a bit of warmth. It gets really hot on my lap at times. Not now, of course. It’s behaving like car heating: I guess I’ll start feeling the heat once we enter Zürich station.

Some time from now, I might be provided with a wireless network connection for work. Just think about it! Internet on the train 🙂

You can probably be thankful I don’t write this kind of ramble more often, it’s turning out really lame. My brain hasn’t woken up yet.

Maybe a life update? I’ll be on holidays next week. I’ve been wanting holidays for ages. Now that they’re here, I’m going to spend them trying to translate a Hindi short story by Premchand, because I did my usual thing of waiting until it was too late before getting to work. (No, please don’t ask.) I did have a vague plan to go off somewhere exciting, but it didn’t happen; my last chances of escaping my sad fate as a future-ex-étudiante-éternelle have just drowned somewhere in the ocean. Maybe Aleika will come over a few days. That would be nice, as we haven’t seen each other in ages.

We’re in Zürich. Out of the freezer.

Photographs and Videos [en]

Check out Dumped Photographs every now and again, you’ll see it’s updated pretty regularly. I’ve just uploaded the photographs I took this week-end.

You might also want to check out the videos we shot (quite a few of them are linked in the posts below, by the way). Even though they are in French (obviously), you might enjoy them. Not dialup-friendly though, I’m afraid.

Mars I [en]

Cependant si, toute ma vie, j’avais été malade de l’âme et une possibilité de guérison existait pour moi, cela signifiait en fait qu’on pouvait me guérir du malheur que je traînais depuis trente ans et que j’avais considéré comme le véritable contenu et la véritable forme de ma vie ; cela signifiait en fait que le tourment qui, pendant trente ans, avait été ma vie à  mes propres yeux, n’était aucunement ma vraie vie, mais bien plutôt que l’élément morbide qu’il contenait avait brisé ma vie ; cela signifiait en fait que s’ouvrait la possibilité d’exister, que peut-être j’avais encore la vie devant moi et que je pouvais m’éveiller, comme d’un cauchemar, de celle qui l’avait précédée. Si mon tourment était névrotique et si on pouvait guérir une névrose, cela pouvait uniquement signifier que peut-être je pouvais encore voir le jour où ce tourment ne serait plus là .

Fritz Zorn, Mars

New Haircut [en]

Ok, I wouldn’t normally post this kind of thing here (I try not to be a cheese sandwich weblog), but I’m actually really happy about the photograph, so here goes:

Yours truly, pretty happy about her new haircut.

Of course, that’s still at the hairdresser’s, so it didn’t stay like that all day 😉